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litterature europe

Le génie des coïncidences de John IRONMONGER

Publié le par Hélène

♥ 

Libre arbitre ou déterminisme ?

Thomas Post,  maître de conférence à l'université de Londres, se présente comme un expert es coïncidences. Venez à lui avec ce que vous prenez pour une coincidence étrange, qui pourrait être selon vous la marque d'une instance supérieure qui régirait nos vies, et il vous démontrera que tout n'est qu'une question de probabiblités et que votre évènement n'est que le fruit du hasard et de la nécessité. Mais le jour où la belle Azalea se présente à lui avec ses propres coïncidences étranges, ses certitudes vacillent. Il se penche alors sérieusement sur - et dans - la vie de la jeune femme afin de dénouer les noeuds déterministes qui semblent la régir...

Cette plongée le mène aux quatre coins du monde, de l'île de Man jusqu'en Ouganda, dans un pays meurtri par une guerre civile sanguinaire. Dans cette région en effet sévit le diabolique Joseph Kony, personnage réel recherché par la Cour pénale internationale pour 33 chefs d'accusation pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Il serait responsable de la mort de plus de 100 000 personnes en Afrique centrale ces vingt-cinq dernières années et aurait enlevé entre 60 000 et 100 000 enfants. Par le biais de la fiction, l'auteur apporte un éclairage sur ces évènements tragiques : 

"Nous sommes doués pour escamoter des évènements monstrueux, sans compter qu'après tout, ceux-ci se déroulaient en Afrique, un continent qui demeure effectivement invisible - non parce que la lumière échoue à percer les ténèbres, mais parce que très peu d'entre nous choisissent de regarder ce qu'elle révèle." p. 160

Azalea était-elle déstinée à connaître une telle cruauté ? Va-t-elle mourir le 21 juin comme nombre de ses ancêtres ? Est-elle guidée par une instance supérieure ? Ou portée par le hasard ? Autant de questions qui trouveront des réponses partielles résonnant d'échos kantiens ... 

"... Il y a une providence particulière dans la chute d'un moineau.

Si c'est mainteannt, ce n'est pas à venir ;

si ce n'est pas à venir, ce sera maintenant ;

si ce n'est pas mantenant, pourtant, cela viendra :

le tout est d'être prêt." Shakespeare, Hamlet

Ce que j'ai moins aimé : J'ai trouvé les passages sur l'Ouganda trop documentés à mon goût, presque "collés" à cette intrigue des coïncidences, comme pour apporter un crédit historico-politico-social. 

 

Présentation de l'éditeur : Stock ;  10-18 

D'autres avis : Télérama

Keisha ; Claracathulubouquinbourg, blablablamiaKathelAifelle Antigone 

Tous ces avis sont bien plus enthousiastes que le mien !

Sur Joseph Kony : Le JDD 

 

Le génie des coïncidences, John Ironmonger, traduit de l'anglais par Christine Barbaste, 10-18, février 2016, 

 

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Europe

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Le garçon sauvage de Paolo COGNETTI

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Le narrateur décide de s'isoler pour une saison au coeur de la montagne, au coeur du val d'Aoste. Lové dans une baita - cabane de pierre des montagnes - à 2000 mètres d'altitude,  il laisse derrière lui un hiver éprouvant passé au coeur d'une civilisation aliénante. Ses heures coulent sans contraintes, son esprit vagabonde dans les prés, libre et aérien. Il parcourt les chemins alentour, croisant ses voisins bergers, vachers, chiens et chèvres. Il noue des liens particuliers avec Remigio et Gabriele, des hommes appréciant également l'isolement montagnard sans contraintes.

"Comme ermite, je ne valais pas un clou : j'étais monté là-haut pour rester seul et n'arrêtais pas de me chercher des amis. A moins que ce fût justement la solitude qui rendît chaque rencontre aussi précieuse." p. 66

Si les deux hommes sont ses seuls compagnons réels, l'apprenti Walden peuple son univers d'auteurs qui lui sont précieux comme Mario Rigoni Stern, montagnard de la première heure, ou encore Antonia Pozzi, poètesse de talent. A leur côté, il réapprivoise le monde...

Avec pudeur et retenue, le narrateur évoque cette période vécue coupé du monde dans un cocon de douceur et de solitude salvateur.

Mes réticences : Un peu court, il est dommage de passer directement du mois d'avril au mois d'août sans développer les mois d'été...

 

Présentation de l'éditeur : Zoé editions 

Vous aimerez aussi : Les romans de Mario Rigoni Stern : 

D'autres avis : Dominique

 

Le garçon sauvage, Carnet de montagne, Paolo Cognetti, traduit de l'italien par Anita Rochedy, Préface de Vincent Reynaud, Editions Zoé, janvier 2016, 144 p., 14 euros

 

Merci à l'éditeur. 

Publié dans Littérature Europe

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Suite française d'Irène NEMIROVSKY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Ce qui m'intéresse ici c'est l'histoire du monde."

Irène Némirovsky a fait une entrée fracassante en littérature avec son David Golder en 1929. Pendant l'année 1941-1942, elle entreprend un travail ambitieux, la Suite française, qui devait comprendre cinq parties. Elle rêvait d' "d'un livre de mille pages, construit comme une symphonie, mais en cinq parties." (préface de Myriam Anissimov) Seulement la guerre rattrapera son auteur, arrêtée puis déportée à Auschwitz.

Seuls deux romans sont achevés,  Tempête en juin qui commence en juillet 1940 et s'axe sous forme de tableaux sur la fuite de nombreux habitants loin de Paris avant l'arrivée des allemands dans la ville, et Dolce, roman décrivant l'occupation dans Bussy, une petite ville de campagne. Le  troisième roman intitulé Captivité devait montrer les origines d'une volonté de résistance, le quatrième et cinquième romans Bataille et La Paix étaient encore flous. Certains personnages se retrouvaient d'une partie à l'autre, dans le but de créer une sorte de Guerre et Paix, une fresque ample et ambitieuse, dans lequel destin communautaire et destin individuel seraient irrémédiablement liés. Son manuscrit sera publié de manière posthume après un voyage qui mériterait à lui seul un roman...

Ainsi, elle nous raconte l'Histoire avec un grand H à travers des destins individuels. "Le plus important ici et le plus intéressant est la chose suivante : les faits historiques, révolutionnaires, etc., doivent être effleurés, tandis que ce qui est approfondi, c'est la vie quotidienne, affective et surtout la comédie que cela présente." (Annexes Notes manuscrites d'Irène Némirovsky sur l'état de la France et son projet Suite Française, relevées dans son cahier)

Dans Tempête en juin, elle met en scène la famille Péricand, parents et enfants. Le jeune Hubert s'échappe pendant l'exode qui doit les mener à Nîmes et cette expérience participera à son apprentissage de la vie. Il découvrira l'autre côté de l'exode, les portes closes, les réfugiés qui pillent, le désordre, la lâcheté, la vanité, l'ignorance. Son frère Philippe, prêtre, fera aussi cette expérience cruelle. L'auteur peint également le destin de Corte, écrivain imbu de sa personne, et des Michaud, des employés de banque qui doivent rejoindre Tours et s'inquiètent pour leur fils Jean-Marie parti au combat. Ce dernier est blessé et soigné dans une famille de paysans à Bussy.

Bussy, petit village que nous retrouvons dans Dolce à travers le destin de Lucile Angellier dont le mari est fait prisonnier par les allemands et condamnée à vivre avec sa belle-mère qui ne l'apprécie guère. Elles doivent accueillir un allemand dans leur maison. Si Madame Angellier montre son mépris de l'ennemi de façon ostentatoire, les sentiments de sa belle-fille Lucile se font plus complexe face à cet homme, qui avant d'être un soldat allemand, est avant tout un être sensible, animé par les mêmes passions que la jeune femme. Une douce relation s'installe entre eux : "Jusqu'au soir, rien, des heures lentes, une présence humaine, un vin léger et parfumé, de la musique, de longs silences, le bonheur..." 

Parallèlement Madeleine, qui avait abrité le jeune Jean- Marie, se doit d'épouser Benoît, son promis qui revient de la guerre, tout en espérant toujours secrètement le retour de Jean-Marie. Le couple abrite quant à eux un interprète allemand qui n'est pas insensible au charme de la jeune paysanne. 

Par le biais de ces personnages, les sentiments contradictoires qui animent les français occupés sont mis en valeur : ce savant mélange d'attirance - répulsion pour les allemands qui anime la jeune Lucile, mais aussi d'autres personnages : "Elle eut presque peur des sentiments qui s'éveillaient en elle et qui ressemblaient à ce qu'elle eût éprouvé en caressant une bête sauvage, quelque chose d'âpre et de délicieux, un mélange d'attendrissement et de terreur."

"La guerre... oui, on sait bien ce que c'est. Mais l'occupation en un sens, c'est plus terrible, parce qu'on s'habitue aux gens ; on se dit : "Ils sont comme nous autres après tout", et pas du tout, ce n'est pas vrai. On est deux espèces différentes, irréconciliables, à jamais ennemis."

Dans ce roman bouleversant, Irène Némirovsky nous offre un tableau complet et vivant de cette période historique, éclairant les hypocrisies et les humanités des uns et des autres. Un grand roman, digne de Guerre et Paix...

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Lu dans le cadre du Blogoclub consacré aujourd'hui à Irène Némirovsky

 

Publié dans Littérature Europe

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Mansfield park de Jane AUSTEN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥  

Par charité, la jeune Fanny Price est placée à l'âge de 10 ans chez son oncle Sir Thomas Bertram. Elle grandit aux côtés des enfants de Sir Thomas : ses deux filles Maria et Julia, et ses deux fils Tom et Edmond. Ce dernier choisit d'éduquer sa jeune cousine en conversant avec elle sur des sujets divers et en lui recommandant des ouvrages à lire, ouvrant ainsi son esprit au monde qui l'entoure. Peu à peu un lien particulier s'établit entre eux deux. Il est un des rares à respecter la jeune fille quand ses soeurs et sa tante Norris la méprisent, lui rappelant sans cesse son statut d'enfant pauvre adoptée par charité, et quand Tom, le fils aîné Tom l'ignore simplement. La jeune Fanny grandit réconfortée par la tendresse d'Edmond et par sa correspondance avec son frère William, aspirant de la Royal Navy. 

Les années passent. Lorsque Fanny a seize ans, son oncle est appelé pour ses affaires aux Caraïbes, laissant ses filles jouir alors de cette liberté à laquelle elles aspiraient tant. Elles font la connaissance de jeunes gens des environs, dont Henry et Mary Crawford, et leur fréquentation bouleversera à jamais l'équilibre familial.

Fanny est une héroïne austinienne émouvante par sa droiture et son sens moral. Menée par une éducation constituée de connaissances réfléchies mises en pratique, elle s'oppose à des personnages plus superficiels comme les soeurs Bertram, demoiselles demeurant dans les apparences et la représentation. Plus effacée, Fanny observe, écoute et tire ses conclusions.

Personnage à la psychologie affûtée, son évolution touche indubitablement le lecteur qui, emporté par les pages, souhaite connaître son destin. 

 

Mansfield Park, Jane Austen, traduit par Denise Getzler, 10/18, 512 pages, 8.80 euros

Publié dans Littérature Europe

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L'homme qui savait la langue des serpents de Andrus KIVIRÄHK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

En des temps lointains, les hommes habitaient les forêts et conversaient avec les serpents. Les animaux n'avaient pas de secrets pour les hommes et tous vivaient en harmonie. Puis les hommes ont commencé à quitter la forêt pour fonder des villages, et peu à peu, ils ont perdu ce don millénaire. Leemet est un des derniers à connaître la langue des serpents, un des derniers survivants à refuser de gagner le village. Il vit encore dans la forêt avec sa mère, son oncle, et sa soeur qui s'amourache d'un ours. A ses côtés, ses meilleurs amis, Ints, un serpent, et deux australopithèques qui élèvent deux poux géants, qui cohabitent également avec Ülgas respectueux des génies et des rituels archaïques, Tambet enfermé dans ses croyances et ses délires identitaires et  Meeme, qui ne semble plus avoir toute sa tête. Ces chasseurs cueilleurs sylvestres refusent de céder aux sirènes de la modernité incarnées par le village régi par des chevaliers teutons qui cherchent à les christianiser. 

Dans une époque médiévale réinventée, Leemet est le dernier homme qui voit la vie de ses ancêtres disparaître peu à peu vers la modernité de la civilisation. Il rêve encore des temps anciens durant lesquels la salamandre, poisson titanesque, veillait sur le monde. Toutefois l'auteur n'idéalise pas ce monde sauvage, il mène davantage une réflexion sur ce que signifie être le dernier homme, celui qui résiste envers et contre tout, fidèle à ses valeurs. Mais seul. Désespérément seul. Il montre que "nous sommes toujours les modernes de quelqu'un, car toute tradition a un jour été une innovation" (postface de Jean-Pierre Minaudier). Ainsi il permet d'élargir la réflexion sur l'avenir des petits peuples, des minorités souvent opprimées par leurs voisins.

"Mais face au temps qui passe et à un monde qui change à un rythme de plus en plus vertigineux, nous sommes tous (ou nous serons tous un jour) des Indiens, des Bretons, des Leemet : vivre en faisant le moins de dégâts possible autour de soi, c'est accepter l'inévitable tristesse de tout cela, sans se vautrer dans le conformisme et la bêtise qui triompheront toujours, sans pour autant verser dans la haine ni se réfugier dans l'idéalisation d'un passé fantasmé, qui est une autre forme d'hérésie." postface 

Ce roman a connu un immense succés en Estonie, sans doute en raison de son humour et de sa dimension pamphlétaire qui offre un regard acéré sur l'époque et sur l'histoire de l'Estonie,  de son peuple. 

Un roman original à recommander. 

 

Présentation de l'éditeur : Le tripode 

D'autres avis : Le Monde ; Babélio 

 

Merci à Phili pour le conseil ! 

 

L'homme qui savait la langue des serpents, Andrus Kivirähk, traduit de l'estonien par Jean-Pierre Minaudier, Editions Attila, 2013, 421 p., 

 

Lire le monde avec Sandrine pour l'Estonie

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Les ingratitudes de l'amour de Barbara PYM

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans les années 60 Dulcie une femme de 31 ans vient de rompre ses fiançailles avec Maurice, parce que ce dernier ne pensait pas qu'ils étaient accordés. Elle se rend à un colloque et rencontre Viola, et Aylwin Forbes, directeur d'une revue. Elle sera amenée à revoir l'un et l'autre, menant même une enquête sur le séduisant Aylwin.

Mes réticences : Depuis quand est-on une vieille fille à 31 ans ???!!! Oui je sais, à autre époque autres moeurs (nous sommes dans les années 60), mais voilà pour moi le défaut de ce roman : il a mal vieilli. 

De plus j'ai trouvé les personnages falots et ternes, Viola m'a profondément exaspérée et quant à Dulcie, je n'ai guère apprécié son personnage tout aussi terne qui subit sa vie et la rêve en courant après un inconnu dans l'espoir de la remplir. Pour ces êtres esseulés, le mariage est un moyen de pallier à ce manque quitte à faire des mauvais choix, ou des choix surprenants.  

Une atmosphère qui ne m'a pas interpellée...

 

D'autres avis : Papillon  ; Keisha  ; Urgonthe  (beaucoup plus enthousiastes que moi ) (et je sens qu'elles vont monter au créneau en me lisant...) (à noter que je suis prête à faire un effort et à tenter un autre titre plus attrayant de l'auteur sur vos conseils...) 

Vous aimerez aussi : Natasha Solomons Le manoir de Tyneford ; Sucré, salé, poivré de Mary Wesley ; Molly Keane Chasse au trésor  

 

Les ingratitudes de l'amour, Barbara Pym, traduit de l'anglais par Anouk Neuhoff, 10-18, 1988

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Maison des autres de Silvio D'Arzo

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il vous vient de drôles d'idées, parfois." p.67

Un vieux prêtre officie dans un petit village dans les montagnes de l'Apennin. Ses jours s'écoulent  dans la lenteur des tâches quotidiennes. Un jour, une vieille lavandière pauvre et seule cherche à lui poser une question cruciale. 

Ce texte est fait de trois fois rien. Juste la vie qui s'écoule dans ce village, la vie de la montagne dans toute sa rudesse avec le travail, la solitude, le climat ardu. Une vie de labeur qui rapproche  quelquefois les hommes des animaux. Une succession absurde des jours et des nuits, une vie figée dans la répétition d'un quotidien lassant. Les saisons se succèdent sans rompre ce cercle de la vie :

"Ici en haut, il y a une certaine heure. Les ravines et les bois, les sentiers et les pâturages deviennent d'une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue : dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au-dessus des marches, et le bruit des clarines de bronze arrive clairement jusqu'au village. Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les nôtres." p. 72

Ainsi, page après page, jour après jour, la question de la vieille prend tout son sens...

Silvio d'Arzo offre un récit tout en délicatesse et retenue porté par une prose poétique qui finit néanmoins par sublimer le quotidien. Un très beau texte. 

 

Présentation de l'éditeur : Editions Verdier 

D'autres avis : Dominique 

 

Merci à Dominique pour le conseil.

 

Maison des autres suivi de Un moment comme ça, Silvio d'Arzo, traduit par Philippe Renard et Bernard Siemone, Verdier collection "Terra d'altri", 1980, 10.96 euros

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Les pirates ! dans une aventure avec les baleines de Gidéon DEFOE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Déjanté, décalé, un bol d'air frais qui sent bon les embruns !

Les pirates constatent quelques fuites sur leur vieux rafiot, et décident alors de s'adresser à Cutlass Liz, "La Bouchère de la Barbade" pour acquérir un nouveau bateau. Ils choisissent un des plus beaux et performants pour ne pas faillir à leur réputation. Mais leurs caisses sont vides et il va leur falloir rapidement trouver une aventure pour les remplir et rembourser la terrible Cutlass Liz sans quoi ils risquent de servir d'appât aux requins. 

Ils tentent une incursion dans le show biz à Las Vegas sans grand succés, suivent une carte au trésor mais le trésor est plus spirituel que réel, envisagent de fabriquer des animaux en coquillages pour les vendre, avant de revenir à leurs premières amours : la piraterie... sauf que quand ils attaquent par mégarde le bateau du capitaine Achab, rien ne va plus, il vont devoir réparer leur erreur. Ils n'ont pas d'autre choix de traquer avec le capitaine sa baleine blanche insaississable...


Un capitaine qui prend les poissons pour des sirènes, des plans pour attirer la baleine plus loufoques les uns que les autres, des shanty à tout va, des citrons en guise de boulets de canon, des pirates sentimentaux et finalement follement attachants, de quoi passer un excellent moment ! Les aventures des joyeux trublions nous délivre quelques enseignements au passage : de l'intérêt de payer ses dettes, de ne pas chercher à impressionner les jolies filles, et de l'intelligence de savoir se limiter à ce que l'on sait faire...

Vivifiant ! 

 

Présentation de l'éditeur : Le dilettante 

D'autres avis : YvesYs 

Vous aimerez aussi : Les pirates, une aventure avec les savants ! 

 

Les pirates ! dans une aventure avec les baleines, Gidéon Defoe, traduit de l'anglais par Thierry Beauchamp, J'ai lu, 6.20 euros

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Trois chambres à Manhattan de Georges SIMENON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

Deux êtres esseulés se rencontrent un soir de désoeuvrement. Ils passent la nuit à marcher dans New York, fuyant leur quotidien, comme deux inconnus qui se raccrochent l'un à l'autre par peur de retrouver leur solitude.

Combe est un acteur cinquantenaire sur le retour après avoir connu le succés en France. Sa femme, elle aussi actrice, vient de le quitter pour un homme bien plus jeune. Il  vit depuis six mois à New York tentant d'apprivoiser sa solitude. Kay est une trentenaire entre deux vies, entre deux portes, logeant chez une amie et se retrouvant sans toit temporairement. Elle décide de jeter son dévolu sur le premier venu. Ce sera Combe. 

Au fil de leurs pérégrinations nocturnes, les deux êtres comprennent "la valeur inestimable d'un contact humain"

"Il était seul, avec sa chair triste. Et il avait rencontré Kay. Et ils avaient plongé tout de suite aussi loin dans l'intimité de leurs êtres que la nature humaine le permet.

Parce qu'ils avaient faim d'humain." 

Peu à peu des liens se tissent, une relation s'esquisse la chambre d'hôtel ils passent à la chambre de Combe puis à la chambre dans laquelle logeait Kay avec son amie. Mais peut on s'abstraire du passé et recommencer à faire confiance ? Recommencer sa vie ? Avec au fond du coeur la peur de perdre l'autre ? Avec cette jalousie rivée au corps ? 

Dans cette ville fantôme, Simenon offre un roman rès cinématographique marqué par la finesse de l'analyse psychologique. Il s'inspire de sa propre expérience puisque à  42 ans Simenon rencontre à New-York une jeune canadienne de 25 ans avec qui il aura trois enfants et vivra une liaison tumultueuse pendant 15 ans.

Pas d intrigue policière à la Maigret dans cet opus, juste la solitude de deux êtres qui se frôlent... 

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

Vous aimerez aussi

 

Lu dans le cadre d'une lecture commune autour de Simenon organisée par Sandrine l'initiatrice du voyage littéraire Lire le monde 

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Ma cousine Rachel de Daphné DU MAURIER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Le jeune Philip est un  jeune homme impétueux qui ne trouve de l'apaisement qu'auprès de ses proches, notamment de son cousin Ambroise Aschley qui l'a pris sous sa coupe. De voyage en Italie, Ambroise tombe amoureux d'une comtesse italienne avec qui il se marie rapidement. Il tarde à revenir en Angleterre et s'il adresse au début de son mariage des lettre élogieuses sur son récent bonheur, peu à peu le ton desdites  lettres change imperceptiblement, laissant entendre que la belle comtesse chercherait à empoisonner son mari. Philip n'hésite pas alors à parcourir les kilomètres qui le séparent de son parrain pour apprécier la situation de visu. A peine arrivé il apprend la mort d'Amboise, sans savoir si sa jeune épouse est responsable ou non de cette mort si soudaine. Impulsif, il se persuade rapidement que la jeune femme a bel et bien provoqué le malheur et la mort de Ambroise. Il ne peut rencontrer la jeune veuve à ce moment-là, cette dernière ayant quitté la ville précipitamment. 

Plus tard, Rachel se présente toutefois en Angleterre, et le doute va assaillir Philip qui ne sait que penser des desseins de cette si attirante cousine...

Daphné Du Maurier sait jouer avec brio du suspens psychologique, tenant son lecteur en haleine d'un bout à l'autre du roman. Entre le jeune et innocent Philip naïf à l'excés et la mystérieuse Rachel, qui semble être une manipulatrice de génie, le lecteur se perd avec délices dans les évolutions de l'intrigue, cherchant à démêler le vrai du faux sans succés.  

Daphné du Maurier use de surcroît d'un lyrisme confondant pour décrire l'environnement de ses personnages perdus dans les affres de la passion :

"En décembre, les premières gelées arrivèrent avec la pleine lune, et mes heures de veille devinrent plus dures à supporter. Elles avaient une espèce de beauté froide et claire qui saisisait le coeur et me laissait émerveillé. De ma fenêtre, les longues pelouses se perdaient dans les prairies et les prairies dans la mer, et toute l'étendue était blanche de gel et blanche de lune. les arbres qui bordaient la pelouse s'élevaient, noirs et immobiles. Des lapins surgissaient, sautaient dans l'herbe puis couraient à leurs terriers, et , soudain, au milieu de ce calme et de ce silence, j'entendais l'aboiement aigu d'une renarde et le petit sanglot qui suit, reconnaissable entre tous les appels nocturnes, et je voyais la longue échine basse se glisser hors du bois sur la pelouse et se cacher sous les arbres. Plus tard, j'entendais de nouveau son cri au loin dans le parc. La pleine lune dominait les arbres et possédait le ciel, et plus rien ne bougeait sur les pelouses sous ma fenêtre." p. 244

Un roman passionnant qui témoigne de l'immense talent de cette auteure britannique majeure !

 

Présentation de l'éditeur : Livre de poche 

D'autres avis : Lu dans le cadre du Blogoclub ; Jérôme  ; Sylire 

 

 

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