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roman policier europe

Les fantômes de Belfast de Stuart NEVILLE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Les accords de 98 ont mis fin à la guerre sanglante entre Irlande du Nord, et pourtant l'équilibre est encore fragile. 

Gerry Fegan ex-tueur de l'IRA  a purgé sa peine de prison mais se remet difficilement du rôle qu'il a joué pendant la guerre. Alcoolique dépressif, il est hanté par les fantômes des douze personnes qu'il a assassinées. Elles réclament justice et lui demandent de tuer les commanditaires de leurs meurtres. Gerry ne connaîtra la paix qu'à ce prix. En attendant, il a beau tenter d'assommer ceux qu'il nomme "les douze suiveurs" à coups de verres d'alcool, rien n'y fait, leurs cris résonnent nuit et jour dans son esprit marqué à jamais. Douze personnes. Cinq soldats et quatre civils parmi eux qui étaient là au mauvais endroit au mauvais moment.

Pourra-t-il se racheter à leurs yeux ? 

Premier roman noir de l'irlandais Stuart Neville, Les fantômes de Belfast hurlent sans doute dans la conscience de bien des irlandais victimes ou bourreaux dans cette guerre sanguinaire. Les tueurs étaient-ils des criminels ou des "victimes des circonstances" ? Servaient-ils une cause ou des intérêts plus personnels ? Les anciens terroristes sont devenus aujourd'hui des politiques véreux qui n'hésiteront pas à se mettre au travers de la route de Gerry.

Une tension de chaque instant tangible et glaçante court en ces pages...

"Le meilleur premier roman que j'ai lu depuis des années... Une folle virée au pays de la terreur." (James Ellroy)

 

Présentation de l'éditeur : Editions Payot et Rivages ; Poche

D'autres avis : Télérama Les 8 plumes 

 

Les fantômes de Belfast, traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau, 2013, Rivages noir, 425 p.,  9.65 euros 

Publié dans Roman policier Europe

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Un assassinat de qualité de Ann GRANGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

"C'est pas d'être dans la rue qui est dangereux. c'est d'être une femme, un point c'est tout." 

Londres 1867. Le brouillard rôde dans les rues de la capitale, enveloppant les êtres dans une opacité inquiétante. En rentrant chez lui, l'inspecteur Ben Ross croise une jeune femme qui affirme avoir rencontré un spectre qui aurait cherché à l'étrangler. Elucubrations ou réalité ? Quand le lendemain l'inspecteur apprend qu'une jeune femme a été assassinée dans Green Park, il s'intéresse de près à ce drôle de fantôme. Il s'intéresse alors à cette belle assassinée, Allegra Benedict, riche épouse italienne d'un marchand d'art. Son épouse Lizzie se penche également sur la vie privée de la jeune femme et découvre quelques zones d'ombre...

L'atmosphère londonienne entre brouillard et éclaircies convient tout à fait à cette enquête centrée sur la vie claire-obscure d'Allegra. En filigrane s'esquissent des réflexions plus modernes sur le statut des femmes et leurs rapports aux hommes ou encore sur l'embrigadement des sectes religieuses. Ce décalage entre l'époque victorienne et ces problématiques plus contemporaines est assez troublant. De plus, la psychologie des personnages reste assez sommaire si bien qu'en résumé croman assez classique ne me laissera pas une impression durable. 

Il s'agit du troisième tome de la série consacrée aux enquêtes de Ben et Lizzie, après Un intérêt particulier pour les morts et La curiosité est un pêché mortel. 

Présentation de l'éditeur 10/18

 

Merci à l'éditeur.

 

Lu dans le cadre de ma participation au mois anglais

Publié dans Roman policier Europe

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Le visage de l'ennemi d'Elizabeth GEORGES

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Roman policier au suspens indéniable, ce roman permet également au lecteur de pénétrer dans le monde particulier du carriérisme politique et dans l'univers trouble de la presse à scandale. Les personnages attachants d'Elizabeth George sont à nouveau au rendez-vous, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Eve Bowen est une femme de tête ambitieuse, sous-secrétaire du premier ministre britannique. Après une liaison sans lendemain douze ans auparavant lors d'un congrès avec un journaliste, elle s'est retrouvée enceinte et a gardé l'enfant voyant là une occasion de montrer qu'elle pouvait mener de front vie de femme et vie politique. Or un beau jour, sa fille se fait enlever et ne lui sera rendue que si le nom du père est révélé, ce qui risquerait de briser se carrière.

Il s'agit d'un roman policier très fouillé psychologiquement parlant. Nous retrouvons les héros d'Elizabeth George : Saint-James, Linley et sa coéquipière Barbara et Deborah qui vont devoir démêler les fils compliqués de cette intrigue politico-journalistique.

L'histoire se passe à l'époque de l'écriture du roman fin des années 90. Même si la politique est au cœur du roman, aucun nom n'est cité, seul l'aspect psychologique des fonctions politiques ou journalistiques est abordé. L'intrigue se divise sur deux scènes : à Londres, et dans la campagne londonienne où Barbara est envoyée pour mener l'enquête auprès d'un policier au charme particulier...

Le suspense est omniprésent, les évènements s'enchaînant à un rythme soutenu, ne laissant guère de répit à l'attention du lecteur. La psychologie des personnages est très travaillée, comme toujours chez Elizabeth George. Ceux-ci sont nombreux, puisqu'ils incluent non seulement les membres de la fine équipe habituelle d'Elizabeth George, mais aussi ceux liés à l'intrigue de l'affaire présente aussi profonde que les autres.

Ce que j'ai moins aimé :

- Un peu long.

- La caricature quelquefois excessive de la politicienne.

Présentation de l'éditeur :

Pocket

D'autres avis :

Babélio

 

Le visage de l'ennemi, Elizabeth Georges, Pocket, 2012, 768 p., 8.40 euros

 

Publié dans Roman policier Europe

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Lignes de fuite de John HARVEY

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Karen Shields, inspectrice d'origine jamaïcaine enquête sur le meurtre d'un jeune moldave découvert gelé sous la surface d'un étang gelé dans le parc de Hampstead Heath. Parallèlement, Trevor Cordon, policier mis au placard dans une petite ville de Cornouailles, recherche une jeune femme qu'il a connue quinze ans plus tôt, et qui s'est dangereusement rapprochée de gangsters ukrainiens. Les deux histoires vont évidemment se croiser, à Londres. Les deux enquêteurs se ressemblent dans leur acharnement : ni l'un ni l'autre n'abandonne, malgré la violence de leur quotidien, malgré la tristesse de découvrir ces destins brisés, malgré le risque. Le travail est au centre de la vie des deux personnages, laissant peu de place à d'autres considérations. 

"Vous avez beaucoup de travail, en ce moment... Vous vous en sortez ?

Karen soupira. On faisait ce qu'on pouvait. Consciencieusement. En s'efforçant d'éviter les erreurs. Et à la fin de la journée, on rentrait à la maison. sans jamais parvenir à tout laisser derrière soi, au bureau. 

Comme si c'était possible." p. 168

Les chapitres courts donnent une impression de fluidité dans la lecture. Pas de fioritures, l'essentiel seulement, pour aller droit au but. 

Un roman très juste, efficace.

Ce que j'ai moins aimé :

- Peu marquant, il n'est pas mon préféré de l'auteur. 

Présentation de l'éditeur :

Payot rivages 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : De chair et de sang Traquer les ombres  ; Le deuil et l'oubli   ; Cold in hand 

D'autres avis :

Télérama

Jean-Marc 

 

Lignes de fuite, John Harvey, traduit de l'anglais par Karine Lalechère, Payot-rivages, 363 p.,  21 euros 

 

Lu dans le cadre du mois anglais organisé par Cryssilda, Lou et Titine

C'est aujourd'hui la journée du polar anglais.

 

 

Publié dans Roman policier Europe

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Déception et abandon du mois de mai

Publié le par Hélène

Le chuchoteur de Donato Carrisi

Il fut un temps, quand j'avais 20 ans, où je lisais ce type de roman policier haletant avec des détails sordides TREES précis et un serial killer rampant dans l'ombre. J'ai lu Chattam, Grangé et quelques autres. Puis j'ai eu mes enfants et j'ai fait l'impasse dans un premier temps sur les enlèvements et meurtres d'enfants -ce qui réduisait le choix-, puis sur les policiers trop sanglants qui me rappelaient que j'avais donné la vie dans un monde âpre et peu accueillant avec le Mal qui rôderait inexorablement autour de nous (concept qu'aiment beaucoup ce type de romans) ... Je me suis alors tournée vers les romans plus ethnologiques comme les Tony Hillerman, plus sociologiques comme les scandinaves ou les Lehane, Harvey, Burke, Indridason. 

Puis récemment mon collègue a décidé de se lancer dans la lecture des policiers. Il a commencé gentiment avec les Agatha Christie, puis Connely, et la semaine dernière il est revenu enthousiaste en me disant que je devais absolument lire ce "chuchoteur". 

Pitch : 

Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche. Depuis le début de l’enquête, le criminologue Goran Gavilla et son équipe ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre les oriente vers un assassin différent. Lorsqu’ils découvrent un sixième bras, appartenant à une victime inconnue, ils appellent en renfort Milla Vasquez, experte en affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire…
Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels.

(je l'ai mis en violet pour édulcorer un peu l'horreur. Ca marche ?)

Donc disparition d'enfants (5 quand même...) et inspiré de faits réels. Mazette quel challenge !! 

J'ai commencé parce que quand même c'est mon collègue, je lui fais confiance et puis il avait aimé les Agatha Christie. Au début j'ai été ferrée même si les détails sanglants et l'atmosphère glauque et poisseuse m'était assez désagréable. La moindre blessure, le moindre cadavre est décrit avec des détails chirurgicaux assez déplaisants pour moi. Puis hier soir un détenu s'est suicidé dans sa cellule, en s'arrachant la peau des poignets et les veines avec les dents. 

J'aime beaucoup mon collègue hein, entendons-nous bien, mais là... Non. 

D'autres avis :

Violette SophieLiliba 

Publié dans Roman policier Europe

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La voix du violon de Andrea CAMILLERI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Le chauffeur de Montalbano, un peu trop pressé d'arriver trop tard à un enterrement, emboutit une twingo qui se trouve malencontreusement sur sa trajectoire. Son propriétaire n'a pas l'air pressé lui non plus de réparer les dégâts puisque un jour plus tard la voiture n'a pas bougé d'un pouce. Il n'en faut pas plus à Montalbano pour enquêter dans la villa devant laquelle était garée la twingo. Il rencontre ainsi la belle propriétaire de la voiture qui ne risque plus de s'indigner de l'état de sa voiture... 

Montalbano se lance alors dans cette enquête, tout en devant gérer les questionnement de Livia sur leur mariage, l'avancement de leur adoption, une attirance irrésistible pour une amie de la victime, et des supérieurs peu enclins à le voir réussir dans ses entreprises, prêts à tout pour tirer la couverture à eux, quitte à user d'un vice de prodécure... 

Cette quatrième enquête de Montalbano nous plonge à nouveau dans une atmosphère truculente avec ses personnages atypiques tel Catarella, placé au standard du commissariat car "ils l'avaient mis à répondre aux coups de fil dans la conviction erronée que là, il pourrait faire moins de dégâts qu'ailleurs." Ses formulations particulières, sa déformation des noms et mots en font un être à part : "Je vous demande votre pardonnement et votre compression, dottori.". Pour ennuyer sa hiérachie, Montalbano l'envoie en stage d'"informemathique". 

Ces personnages bien campés servent une intrigue correcte, oscillant entre argent, amour, appât du gain et rivalités policières.

La Sicile de Montalbano exhale ses parfums grâce au vocabulaire merveilleusement rendu par les traducteurs.

Ce que j'ai moins aimé :

Chez Pocket ce roman apparaît dans la collection "thriller". Ne vous y fiez pas ! Les Montalbano sont plus intéressants pour leur atmosphère que pour l'intrigue policière, qui, si elle tient la route, souffre d'un défaut de rythme : très lente au début, elle s'accélère soudain quand un vice de procédure est découvert. 

Beaucoup de personnages différents apparaissent, rendant difficile leur identification.

Présentation de l'éditeur :

PocketFleuve noir

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La concession du téléphone

 

La voix du violon, Andrea Camilleri, traduit par Serge Quadruppani et Maruzza Loria, Pocket, avril 2003, 256 p., 6.20 euros

Publié dans Roman policier Europe

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Tonton Clarinette de Nick STONE

Publié le par Hélène

                                               

♥ ♥ ♥ ♥

Prix SNCF du polar européen 200

Ce que j'ai aimé :

Max Mingus a été emprisonné pour avoir souhaiter faire justice lui-même. A quelques jours de sa libération sa femme meurt dans un accident de voiture. Aussi, dés sa sortie de prison, Charlie décide d'accepter une mission particulière qui lui permettra de fuir sa ville, son quotidien et la perte de sa femme : une grande famille haïtienne lui propose en effet dix millions de dollars pour enquêter sur la disparition du petit Charlie, disparu pourtant trois ans auparavant. De nombreux détectives ont auparavant enquêté sur place, en Haïti, sans succés et en y laissant même la vie. Ce n'est pas ce qui va arrêter Charlie, bien décidé à éclairer ces zones d'ombre vraisemblablement liées à la magie blanche ou noire très présentes dans le pays.

C'est une vision très sombre du Haïti des années 90 que met en lumière Nick Stone qui a lui-même vécu sur place. Max Mingus entre dans un univers cauchemardesque, régi par la misère, la drogue et les rites vaudous inhérents au pays. Le bidonville Cité Soleil sur lequel règne l'énigmatique Vincent Paul contraste vivement avec le faste des grandes villas comme celles de la famille du petit Charlie, les Carver.

"On aurait dit une armée en déroute, un peuple conquis, brisé, qui se traînait vers un non-avenir. C'était Haïti, à peine sorti de l'esclavage."

          Enfer des lieux aux sols jonchés de détritus, mais aussi enfer des esprits habités par une moralité douteuse : pour obtenir ce qu'ils veulent, certains ne reculent devant aucun sacrifice qui leur sert de monnaie entre le monde d'ici-bas et un au-delà inaccessible que la pureté de certains échanges permet d'approcher.

"Dans la vie, il y a des choses qu'on voudrait et qu'on n'aura jamais. C'est le destin... (...) La plupart des gens haussent les épaules et passent à autre chose. Chez nous, ils vont voir leur houngan ou leur mambo, qui lit leur avenir et vérifie, si oui ou non, ce qu'ils désirent y est écrit. Si c'ets non, le houngan ou le mambo peut essayer d'arranger les choses."

Un monde de ténèbres dans lequel Max avance pas à pas avec prudence, d'autant plus qu'un vieil ennemi le guette, dans l'ombre.

Un polar époustouflant, tant par son sujet que par son suspense !

Ce que j'ai moins aimé :

Quelques scènes sont très violentes. 

Infos sur le livre :

Chez Folio

Vous aimerez aussi :

Mieux vaut commencer dans l'ordre chronologique par Voodoo Land

D'autres avis :

Le nouvel Obs

Miss Alfie ; Yves

 

Tonton Clarinette, une enquête du privé Max Mingus, Nick Stone, traduit de l'anglais par Catherine Cheval et Marie Ploux, 2010, 688 p., 8.90 euros

Publié dans Roman policier Europe

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Bleu catacombes : un été meurtrier de Gilda PIERSANTI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Troisième volet des saisons meurtrières.

Prix polar SNCF Européen

Prix du polar méditerranéen

 

Ce que j'ai aimé :

Pour fuir la canicule oppressante de cet été 2003, les touristes romains se réfugient dans les catacombes, à la recherche d'un air frais salvateur. Mais c'est un froid mortel qui va les saisir quand l'un d'eux découvrira au fond des catacombes une tête coupée. Mariella De Luca interrompt ses vacances idylliques pour enquêter dans ces catacombes, puis dans le monde de l'art cintemporain.

Alors oui, bien sûr, Gilda Piersanti sait y faire en matière de références culturelles : elle nous abreuve de Judith, d'art contemporain novateur, le fond du roman est indéniablement érudit. 

Comme toujours chez elle, l'atmsophère de cet été caniculaire romain est bien rendu. 

Mais...

 

Ce que j'ai moins aimé :

L'intrigue est très glauque entre les têtes coupées, le passé trouble et ses scènes on ne peut plus crues... De plus, point de suspens puisque dés les premières pages, nous connaissons les coupables.

La bluette sentimentale  sexuelle de Mariella a eu tendance à m'agacer. Elle atteint des sommets quand on nous explique en long et en large pourquoi elle ne veut pas laver ses culottes et strings chez son cher et tendre.

L'intrigue autour de la disparition du fils du commissaire n'avance pas d'un iota, comme si cette intrigue était simplement là pour allécher le lecteur et lui donner envie de lire les tomes suivants...

Une déception !

 

Premières phrases :

"- La porte !

La soeur bénédictine répétati ces mots cinquante fois par jour depuis que les catacombes étaient devenues le refuge de caravanes entières de touriste en quête d'air frais.

Pamela entra. Tous les regards se portèrent sur la somptueuse masse de cheveux blonds qui encadrait son visage."

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Rouge abattoir  ; Vert Palatino 

Autre : La petite fille de ses rêves de Donna Leon

 

Infos sur le livre :

Sur l'auteur 

Résumé 

 

D'autres avis :

Athalie 

 

Bleu catacombes, un été meurtrier, Gilda Piersanti, pocket, 2009, 6.80 euros

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Le matériel du tueur de Gianni BIONDILLO

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥
 

L’auteur :

 Gianni Biondillo est né à Milan, où il vit, en 1966. Architecte, a publié des essais sur Figini et Pollini, Giovanni Michelucci, Pier Paolo Pasolini, Carlo Levi, Elio Vittorini. Il est rédacteur en chef du pays indien. (Source : Babélio)

 

L’histoire :

 Pourquoi un détenu, petit délinquant apparemment sans histoire, est-il libéré dans des conditions particulièrement sanglantes par un commando mafieux ? La commissaire d’une unité d’élite, Elena Rinaldi, se lance à ses trousses, assistée de mauvaise grâce par l’inspecteur Ferraro, un de ses ex. Avec l’aide de Lanza, hurluberlu génial de l’Agence européenne, ils découvrent qu’ils pourchassent en réalité un tueur redoutable, échappé des brûlantes brousses d’Afrique et des camions du trafic d’esclaves. Il poursuit seul une vengeance implacable et toute personnelle. Haile l’Érythréen a tout pour inquiéter : l’anonymat, la cruauté, l’intelligence et une volonté de fer, spartiate, militaire. Le matériel du tueur.

Gianni Biondillo, maître du roman noir, nous emmène dans un road-movie haletant, d’un bout à l’autre d’une Italie violente, nerveuse, divisée, pétrie de peurs anciennes et nouvelles, accablée par un ciel de plomb, où défile toute une humanité improbable mais bien réelle.
Le lecteur se laisse emporter, étourdi et reconnaissant. . (Source : Babélio)

 

Ce que j’ai aimé :

 Comment Haile, détenu érythréen a-t-il réussi à s’évader de sa prison ? Qui sont ses complices alors qu’il avait été arrêté pour une raison anodine, ne semblant pas faire partie d’une organisation quelconque ? Fait-il partie d’une mafia plus large ? L’inspecteur Ferraro devra enquêter aux côtés de Elena Rinaldi, commissaire d’une unité d’élite, et accessoirement son ex maîtresse.

« De toute façon, il n’y avait rien à faire, avec la vie. Qu’elle te plaise ou non, il fallait la vivre. Arrivés là, mieux valait arrêter de jouer les déprimés existentialistes. Nous ne pouvons que proposer notre bonne volonté et notre sourire, ce qui ne fait jamais de mal face aux précipices. » (p. 48)

C’est avec talent que Gianni Biondillo campe ses personnages. Talent dans la psychologie de ses personnages avec cet inspecteur désœuvré entre son ex-femme, sa fille qui grandit et cette maîtresse sous les ordres de qui il doit collaborer, si possible avec brio , avec aussi Elena, commissaire qui doit diriger des hommes pas toujours enclin à écouter une femme, et enfin Haile, homme perdu dans la jungle italienne dont on découvre l’histoire page après page.

Talent dans l’intrigue également, en multipliant les points de vue le lecteur s’attache non seulement à l’enquête mais aussi au présent et au passé de Haile avec en toile de fond l’immigration clandestine, les trafics de haut vol, la violence, et ces hommes sanguinaires, perdus, aux codes d’honneur facilement transigés.

Talent dans l’observation de la société italienne et des mœurs contemporaines.

Talent dans le style enfin avec des pages au lyrisme brûlant comme ce dernier passage qui fait écho  aux premières lignes :

   "Il la vit. Ce n'était certes pas celle de son enfance, épaisse comme une couverture, blanche comme le lait, mais c'en était ; elle s'insinuait timidement, on aurait dit qu'elle rentrait à la maison, après une longue absence, on aurait dit un nuage qui avait perdu son troupeau, qui cherchait le repos dans cette vieille cour d'immeubles milanais, mince, fragile, mais c'en était ; elle était là, elle s'étendait, prenait les mesures du bassin de pierre et de crépi, faisait pâlir l'obscurité, lui donnait un air fantastique, se gonflait, humidifiait l'air, la peau, adoucissait les douleurs, émouvait, rappelait la mort et pourtant la fuyait, suspendait le temps, paralysait les choses, les personnes, le monde, interrompait les peurs, les amplifiait, fantasmatique, consolait, racontait et faisait taire, apeurait quand elle se raréfiait, trompait quand elle devenait dense, sculptait avec le givre, se dissolvait avec l'air, effaçait, remémorait, perdait les choses lointaines, les gardait avec elle, éclairait, annulait, blanchissait. Il la vit, étreignant sa fille, et cela lui suffisait. La brume, la brume."

Du grand art !

 Ce que j’ai moins aimé :

 -Rien.

 Première phrase :

   "La brume, la brume, cristaux de glace suspendus, nuage pédestre, la brume qui monte, petite pluie fine, orgeat opalin qui cache les choses lointaines, halo blanchâtre, pâle, diffuseur laiteux d'abstraites réminiscences lunaires, la brume dure, presque, solide, trempée, des millions de gouttelettes dansantes, qui estompent, émoussent, amortissent l'ouïe, la brume qui presse, qui étouffe les chuchotements, capitonne les pas, fait taire les chiens, se couche sur la plaine, la brume, drap de coton  étendu, voûte de voile, coupole de fumée, vapeur, brouillard, la brume, celle des contes de fées, mystérieuse, menteuse, domestique, la brume des rêves, celle que les enfants de Milan n'ont jamais vue, mur d'ouate, rideau de théâtre, haleine de la terre, la brume qui presse dans le cadre en damier de la fenêtre, qui voudrait se précipiter, gicler, entrer dans l'obscurité de la cellule, se répandre, glace sèche, fumigène, la brume qui enfin se retient, pudique, effrayée par les hurlements de détresse qui résonnent dans le noir profond, la brume qui se fait vague lueur, verre gravé, qui se retire, retourne dans le monde, et, vaincue, quitte les cris et les gargouillis de sang éructés par les mâchoires épuisées de l'homme, écroulé sur la civière, à un pas de la mort. Peut-être." 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Pourquoi tuons-nous ?

Autre : les romans de Gilda PIERSANTI

 D’autres avis :

  Jean-Marc

 

Le matériel du tueur, Gianni  Biondillo, traduit de l’italien par Serge Quadruppani, Métailié, mai 2013, 352 p., 20 euros

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La vieille qui voulait tuer le bon dieu de Nadine MONFILS

Publié le par Hélène

                                                    vieille-sui-voulait-tuer-le-bon-dieu.jpg

♥ ♥

« La vie appartient à tous les vivants. » (JCVD)

 

L’auteure :

 

Nadine Monfils est belge et vit à Montmartre. Elle est l'auteur de plusieurs livres chez Belfond, dont Les Vacances d'un serial killer (2011), et La Petite Fêlée aux allumettes (2012), grands succès de librairie. En 2003, elle a adapté et réalisé au cinéma Madame Édouard, avec Michel Blanc dans le rôle du commissaire Léon. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

 

 Attention, Mémé Cornemuse est de retour ! Au programme : des meurtres sanglants, un casse dans une bijouterie, une enquête olé olé, le retour d'un fils pas vraiment progigue, le braquage d'une banque – ou presque... en compagnie de Ginette, de Micheline Martini, et de l'indispensable Jean-Claude Van Damme...

Mémé Cornemuse, fan d'Annie Cordy et de Jean-Claude Van Damme, est une vieille bique, entre Ma Dalton et Carmen Cru, à la sauce belge. Elle a trouvé un emploi de concierge dans un immeuble foutraque... où son arrivée va déclencher des horreurs rocambolesques. 
Ce soir-là, Ginette, une des locataires, gaga de Lady Di, s'envoie en l'air dans un parking et trompe son mari pour la première fois. L'extase est de courte durée ! De retour chez elle, elle découvre le cocu en kit dans son plumard. Ses mains ont été coupées et son zizi est rangé au frigidaire. Panique à bord ! Ginette va mener son enquête tandis que mémé Cornemuse prépare un casse dans la bijouterie d'à côté, avec un ancien braqueur qu'elle héberge dans la cave. Elle fait les repérages et lui, il creuse... Un événement imprévu – l'arrivée d'une criminelle hébergée au couvent d'en face – va bouleverser leurs plans... (Présentation de l’éditeur)

  

Ce que j’ai aimé :

 

 Mémé Cornemuse ne fait pas dans la dentelle. Fan de Jean-Claude Vandamne et de ses répliques respirant l’intelligence, fan d’Annie Cordy, elle prépare le casse du siècle tout en s’acquittant selon son humeur de ses devoirs de concierge dans un immeuble. Les habitants dudit immeuble sont otut aussi déjantés que leur gardienne : entre Ginette qui se prend pour Lady Di et trompe pour la première fois son mari avant de le retrovuer mort assassiné dans son lit, le Picasso ddu fond de la cour au talent particulier, la Susan Boyle du 3ème

« Elle ce qu’elle voulait, c’était de l’aventure ! Elle était l’Indiana Jonesdes charentaises, la James Bond des bas de contention. »

Des personnages truculents, des évènements fracassants, une écriture inventive, attendez-vous à des surprises étonnantes avec Nadine Monfils ! Aussi crue soit Mémé Cornemuse, on finit par l’apprécier et même si elle est méchante, arriviste et vénale, cette belge fait des étincelles !

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

 Il faut quand même aimer le ton, comme le dit la quatrième de couverture « âmes sensibles, s’abstenir ».

 

Premières phrases :

 

 « Ce jour-là, le soleil avait dénoué son écharpe et inondait Pandore de ses rayons dorés. L’après-midi touchait à sa fin et il faisait une chaleur à cuire un œuf sur le dos d’un pitbull. Ginette Plouf (elle avait tenu à conserver son nom de jeune fille) s’arrêta pour souffler et déposer son sac rempli de canettes de bière. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Les vacances d’un serial killer

 

D’autres avis :

 Presse ; Lecteurs Babélio 

 

  La vieille qui voulait tuer le bon dieu, Nadine Monfils, Belfond, mars 2013, 256 p., 19 euros

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