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roman policier europe

L'étrangleur d'Edimbourg de Ian RANKIN

Publié le par Hélène

L'inspecteur John Rebus, personnage récurrent des romans de Ian Rankin apparaît ici pour la première fois. Il est confronté à un homme qui enlève les petites filles de 11 ans et craint pour la sécurité de sa propre fille Sammy, elle-même âgée de 11 ans. Dans l'ombre le journaliste Jim Stevens enquête lui aussi, cherchant des liens entre les milieux de la drogue que semblent fréquenter le frère de John Michael et l'inspecteur placé sous les feux des projecteurs par cette enquête. Rebus va également faire la connaissance de la jeune inspectrice chargée des relations avec la presse, Gill Templer. Il reçoit étrangement des messages anonymes mentionnant des noeuds, messages qui s'avèrent être en relation avec les disparitions.

Tous les éléments sont en place pour captiver le lecteur, et pourtant, je n'ai guère accroché à cette enquête que j'ai trouvée longue et fastidieuse. Il ne suffit pas de mettre les bons ingrédients pour réussir ...

Bilan : Je me suis ennuyée, je dois avouer ne pas avoir sympathisé avec cet inspecteur Rebus dont j'avais tant entendu parler...

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

D'autres avis : Electra

 

Ce fut ma seule et unique participation au challenge "Kiltissime" consacré à l'Ecosse et organisé par Cryssilda et pour lequel pourtant j'avais toute une liste de lectures...

Publié dans Roman policier Europe

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Jeux de miroirs de E. O. CHIROVICI

Publié le par Hélène

Pete Katz, agent littéraire reçoit le manuscrit inachevé d'un auteur inconnu qui raconte ses années d'étudiant à l'université de Princeton et ses relations ambivalentes avec la brillante Laura et son professeur Joseph Wieder, professeur reconnu dans le domaine de la psychologie cognitive qui travaille sur de mystérieux écrits autour de la mémoire et du souvenir.  Le manuscrit s'achève avec l'assassinat de ce dernier. Depuis l'affaire est restée irrésolue. Peter comprend que cette histoire si elle n''et pas totalement réelle est du moins inspirée par des faits réels puisque le professeur a effectivement été retrouvé assassiné mais que l'assassin n'a jamais été retrouvé. La suite du manuscrit donnera t-elle la clé du meurtre ? L'agent tente alors d'en savoir plus sur l'auteur et commence alors une enquête menée d'embûches. Et c'est là que le rythme du roman, plutôt bien mené jusqu'ici, se ralentit de façon excessive, prenant plaisir à emporter son lecteur sur des pistes très différentes, quitte à prendre le risque de le perdre en route !

Ce que j'ai moins aimé :

- Les ficelles assez grossières avec des phrases comme "malheureusement rien ne devait se passer comme je l'espérais", ou encore le détail qui tourne en tête et qui peut-être détient la clé de l'énigme mais que l'on ne parvient pas à saisir (ficelle utilisée en son temps jusqu'à plus soif par Mary Higgins Clark) "Il me semblait avoir aperçu quelque chose du coin de l'oeil. Mais quoi ? Cela demeurait un mystère."

- Le style agrémenté de "genre" en lieu et place de "comme" "celle d'un individu "normal", inoffensif, genre mécanicien ou chauffeur de bus." p. 241

- La résolution alambiquée.

Bilan : L'idée de départ était intéressante, proposant une réflexion sur l'incroyable "capacité de l'esprit humain à maquiller ou même à falsifier les souvenirs. Est-il possible d'oublier complètement un évènement et d'en créer un faux souvenir ? Et si notre imagination était capable de transformer une réalité prétendument objective en quelque chose d'autre, qui nous appartient en propre ? L'esprit est-il en mesure de récrire un évènement donné, d'agir à la fois comme un scénariste et un metteur en scène ?" Note de l'auteur

La première partie est effectivement prenante, bien menée mais ensuite l'intrigue s'essouffle, et le manque de rythme devient prégnant.

 

Présentation de l'éditeur : Les Escales

D'autres avis : Valérie ; Eva ; A propos des livres

 

Jeux de miroirs, Eugen Chirovici, traduit de l'anglais par Isabelle Maillet, Les Escales, janvier 2017, 314 p., 21.90 euros

Merci à L'agence Anne et Arnaud pour l'envoi.

Publié dans Roman policier Europe

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Bacchiglione blues de Matteo RIGHETTO

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ils sont trois acolytes formant un trio de choc : Tito, Toni et Ivo, à la recherche du coup fumant pouvant leur assurer la fortune. Ils pensent l'avoir trouvé en enlevant la femme d'un riche industriel à qui ils réclament une rançon d'un million d'euros en échange. 

Tout le sel de ce court roman policier tient dans cette équipe de bras cassés dont "la densité psychologique équivalait à celle d'un lézard vautré au soleil." L'un aime les putes albanaises, l'autre les carcasses de voiture et le dernier les bestioles bizarres. Ce dernier décide d'ailleurs d'adopter un ragondin blanc en cours de route, ce qui donnera lieu à des conversations surréalistes pour savoir si le ragondin est albinos ou non. Viennent s'en mêler deux témoins de Jéhovah, puis, évidemment, tout dérape... Il y a du "Shérif fais moi peur" dans cette aventure rocambolesque menée tambour battant par nos trois acolytes. La chute est à l'avenant, parfaitement maîtrisée. 

Ce que j'ai moins aimé : Si c'est assez distrayant, cela ne révolutionne pas le genre non plus...

 

Présentation de l'éditeur : La dernière goutte 

Vous aimerez aussi : Les romans de Donald Westlake 

 

Bacchiglione blues, Matteo Righetto, traduit de l'italien par Laura Brignon, La dernière goutte, mai 2015, 140 p., 16 euros

 

Lu dans le cadre de Un mois un éditeur , opération initiée par Sandrine et qui nous permet d'explorer des maisons d'éditions moins visibles sur les blogs...

 

 

 

 

 

 

La maison d'édition La dernière goutte

La dernière goutte aime le verbe, les mots, ce qui claque, ce qui fuse, ce qui gifle et qui griffe et qui mord. Les contes cruels, les dialogues acides.Et les images aussi, irréelles, contrastées,
vénéneuses et absurdes. 
La dernière goutte met en selle des rêves éveillés qui hachurent la réalité d’un sentiment d’étrangeté. Elle défend des textes aux univers forts, grotesques,
bizarres ou sombres. 
Les romans et nouvelles qu’elle publie
reflètent la beauté
qui miroite dans l’ombre.

 

Publié dans Roman policier Europe

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Meurtre en Mésopotamie de Agatha CHRISTIE

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Un roman classique toujours aussi efficace ! 

L'infirmière Amy Leatheran est appelée à s'occuper de Mme Leidner . Son mari s'inquiète en effet de certains dérèglements qui demande une présence assidue à ses côtés. Amy raconte ainsi son séjour au sein de la petite communauté d'archélogues, M. Leidner étant un américain dirigeant une entreprise de fouilles archéologiques sur l'emplacement d'une vieille ville assyrienne. Elle rencontre alors des personnages atypiques : Miss Johnson, une anglaise qui assiste le professeur Leidner, le couple Mercado, Carey, architecte, le père Lavigny, un missionnaire français qui relève les inscirptions anciennes, Colean et Emmott, un américain taciturne. les relations entre les protagonistes sont tendues à l'arrivée de l'infirmière

Après le meurtre, intervient le célèbre Hercule Poirot, au physique surprenant mais à l'intelligence vive. Il interroge tour à tour les suspects en s'attachant aux détails et se fait peu à peu une idée plus précise de la situation.

Pour cette intrigue, Agatha Christie s'inspira d'une personne rencontrée quand elle était en voyage de noces avec son second mari : Katherine Wolley était l'épouse de Sir Leonard Woolley, directeur de chantier de fouille sarchéologiques d'Ur. Les deux femmes étaient devenues amies, et la romancière fut attirée par la forte personnalité de son amie provoquant chez les autres des réactions très contrastées allant de la haine pure et simple à une passion outrancière. les personnages de Meurtre en Mésopotamie ont des réactions tout aussi épidermiques face à Mme Leidner, rendant la découverte du coupable difficile. 

Si la trame du roman est somme toute classique (présentation des personnages et de leurs relations - meurtre - interrogatoires subtils de Hercule Poirot - deuxième meurtre - nouveaux interrogatoires - résolution de l'intrigue), la finesse d'analyse des comportements et le talent de conteuse de Agatha Christie priment rapidement. 

Un classique à redécouvrir ! 

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

D'autres avis : lecture commune avec Electra

 

Lu dans le cadre du mois anglais avec pour thème aujourd'hui : Agatha Christie

Publié dans Roman policier Europe

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Carnaval de Ray CELESTIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

De 1918 à 1919 un tueur en série a sévit sur la Nouvelle Orléans, surnommé "Le tueur à la hache". Les premières victimes étaient des italiens, laissant supposer un raport avec la mafia en plein essor dans la ville à cette époque. Le tueur se servait de la presse pour transmettre des messages, dont le plus notoire fut une lettre du 13 mars indiquant qu'il tuerait 15 minutes après minuit, mais épargnerait les habitants qui écouteraient du jazz ce soir-là. Le tueur à la hache n'a jamais été identifié, les meurtres s'arrêtant brutalement. Ray Célestin s'est inspiré de ce drame et de l'effevervescence de la ville à cette époque pour bâtir son roman. Il campe plusieurs enquêteurs : un policier, Michael Talbot, mais aussi Ida, jeune secrétaire de l'agence Pinkerton, aidée par Lewis Armstrong, musicien, et pour finir Luca d'Andrea, tout juste sorti de prison, mandaté par la mafia locale pour découvrir l'identité de ce mystérieux tueur en série. Les trois suivent des pistes différentes qui les mèneront dans des directions opposées.

Si ce sont des personnages forts aux identités bien marquées, la ville de la Nouvelle Orléans est la véritable star du roman, à la fois fascinante et capable des pires horreurs. Malmenée par les éléments naturels, elle est une ville à part, mélangeant les populations francophones et des frontières raciales floues "lieu exotique, une enclave étrangère, cachée au coeur du Sud profond."

"La Nouvelle Orléans était inondée tous les deux ans, les incendies et les tempêtes ne cessaient de détruire ses grandes constructions, le terrain marécageux faisait trembler les rues et s'écrouler les bâtiments. La nappe phréatique était tellement proche de la surface qu'on ne pouvait pas enterrer les morts correctement. Franchement, La Nouvelle-Orléans éait plutôt un symbole de la fragilité de l'homme face à la nature." p. 97

Cette ville de ségrégation et de racisme voit aussi la naissance du jazz, et assiste aux débuts de Louis Armstrong, joueur de cornet dans les bars. Le quartier Storyville vient d 'être fermé, les bordels interdits, privant la ville de toute une partie de son économie. Le climat est tendu, les rivalités ethniques exacerbées. 

Fort de tous ces éléments, ce premier roman bien rythmé est une vraie réussite, envoûtant et passionnant. L'auteur prévoit une suite qui se déroulera à Chicago, quelques années plus tard, sous la Prohibition et avec les mêmes personnages. Vivement ! 

 

Présentation de l'éditeur : Cherche midi  ; 10-18

D'autres avis : Repéré chez Electra, Jérôme ; Babelio 

 

Carnaval, Ray Célestin, traduit de l'anglais par Jean Szlamowicz, 10-18, mai 2016, 8.80 euros

 

Merci à l'éditeur. 

 

 

Publié dans Roman policier Europe

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Agatha Raisin enquête. Remède de cheval de M. C. BEATON

Publié le par Hélène

♥ 

Agatha Raisin a pris sa retraite dans un ravissant village des Costwolds, Carsely. Quinquagénaire, elle n' a pas froid aux yeux et en pince pour son charmant voisin James Lacey. Mais après un dernier revers, elle jette son dévolu plutôt sur le nouveau vétérinaire du village, qui ne semble pas insensible à ses charmes. Quand il succombe d'une injection de tranquilisant destinée à un cheval, la police conclut à un malheureux accident. C'est sans compter sur Agatha qui est persuadée que son nouvel hidalgo a été sauvagement assassiné. Accompagnée de son voisin - qui , par un retournement de situation plutôt soudain, ne la prend plus pour une folle qui n'en veut qu'à son corps -, elle part alors sur les traces du tueur -ou de la tueuse- accumulant les bévues et mettant en danger sa propre vie...

Agatha Raisin est une Miss Marple d'aujourd'hui : elle râle, est un peu rustaude, pas très fine, et se comporte souvent comme une adolescente attardée face aux hommes. Elle est l'atout de ce roman dont l'enquête policère traîne un peu en longueur. Sauf qu'il faut, pour apprécier cette lecture, adhérer au dit personnage de Agatha, ce qui n'a pas été mon cas. Je l'ai trouvée ridiculement romantique, et pleine d'incohérences, psychologiquement parlant, tout comme son voisin James. 

Alors oui, c'est un policier distrayant, énergique, gentiment décalé, mais qui demande une certaine empathie envers Agatha ... Il s'agit ici du deuxième tome de la série, le premier étant "La quiche fatale" et cette série connait un beau succés en GB et comporte pour l'heure 27 tomes !

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel 

D'autres avis : Lecture commune avec Anne ; Sharon  

 

Agatha Raisin enquête. Remède de Cheval, de MC Beaton, traduit de l'anglais par Esther Ménévis, Albin Michel, juin 2016, 

 

Merci à l'éditeur.

 

Mois anglais

Publié dans Roman policier Europe

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Code 1879 de Dan WADDELL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"On n'efface pas le passé aussi facilement."

Grant Foster enquête sur la mort d'un homme retrouvé dans un cimetière de l'ouest londonien, amputé de ses deux mains. Une étrange inscription a été taillée au couteau sur sa peau, et pour mieux en comprendre les implications, Foster fait appel à Nigel Barnes, généalogiste professionnel. Un deuxième corps est alors découvert, avec cette même inscription, prouvant que la plongée dans le passé est amplement justifiée : "On peut toujours démolir, changer les noms, essayer de tout faire pour gommer les évènements, le passé finit toujours par ressurgir."

Foster aidé de sa collègue Heather Jenkins, et de leur généalogiste attitré se retrouvent plongés dans les bas fond du Londres vctorien de la fin du XIXème siècle et suivent les méandres d'une enquête criminelle survenue à cette époque. D'autres meurtres risquent d'arriver, une course contre la montre commence alors, les pressant de découvrir les subtils liens qui unissent les deux enquêtes...

L'originalité de ce Code 1879 tient dans ce recours à la généalogie pour résoudre l'enquête. Néanmoins, il s'il met en avant l'importance de connaître son passé pour mieux se comprendre soi-même, il montre aussi les limites de cette théorie dans ce qu'elle peut avoir d'aliénant. Est-il nécessaire de courir après la vérité, et prendre alors le risque de découvrir des cadavres dans le placard ? (vous avez 4h) 

L'intrigue est bien menée, le suspens savamment dosé, les personnages suffisamment épais psychologiquement parlant, bref ce roman est plutôt une réussite. 

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud 

D'autres avis : lecture commune avec Electra ; Babélio 

 

Code 1879, Les enquêtes du généalogiste, Dan Waddell, Actes sud, jenvier 2012, 368 p., 8.70 euros

 

Mois anglais : Meurtre à l'anglaise

Publié dans Roman policier Europe

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La cour des secrets de Tana FRENCH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

 Au coeur d'un pensionnat irlandais

 

Un an auparavant un meurtre a eu lieu dans un pensionnat huppé de Dublin. A l'époque l'inspectrice Conway était chargée de l'enquête mais n'avait pas réussi à savoir qui avait tué le jeune Chris Harper. Aujourd'hui un élément relance l'enquête : une jeune fille a laissé une photo de Chris assortie d'un mot "je sais qui l'a tué" sur le panneau d'affichage du lycée. Conway reprend du service avec à ses côtés Stephen Moran -présent dans Les lieux infidèles- affecté habituellement aux affaires non classées et rêvant d'intégrer la Brigade criminelle. Mais il devra auparavant faire ses preuves. Les deux inspecteurs interrogent une à une les jeunes filles impliquées soient huit jeunes filles issues de deux groupes rivaux. 

Les chapitres alternent entre ces interrogatoires difficiles, tant les jeunes filles sont habituées à manipuler les autres, et d'autres chapitres qui content l'amitié qui lie le groupe de Holly, Rebecca, Selena et Julia, remontant dans le passé et égrenant un compte à rebours jusqu'à la nuit du meurtre. Toute l'action se passe au sein du pensionnat, entre ces murs dorés témoins de l'amitié indéfectible qui relie les jeunes filles. Elles s'épaulent et se soutiennent durant ce délicat passage de l'enfance à l'adolescence fait de contradictions et de surprises :

"Elle entend toutes les voix apaisantes qui lui serinaient quand elle était petite : "N'aie pas peur, ni des monstres, ni des sorcières, ni des gros chiens." Et les mêmes, qui aboient à présent : "Méfie-toi ! Aie peur de tout !", comme si c'était un devoir absolu. Aie peur de t'empâter, que tes seins soient trop gros ou trop petits. Aie peur de marcher toute seule, surtout dans des endroits si tranquilles que tu pourrais t'entendre penser. Aie peur de porter des vêtements ringards, de dire des âneries, de rire comme une cruche, de paraître godiche. Aie peur de ne pas plaire aux garçons ; aie peur de leurs avances. Aie peur des filles, elles sont toutes perverses et te démolliront en moins de deux. Aie peur des inconnus. Aie peur de ne pas obtenir de bonnes notes à tes examens, de te faire mal voir. Aie peur de toi-même, aie peur d'avoir tout faux. Et tu seras une bonne petite." p. 166

Leurs questionnements s'échappent peu à peu de la sphère argentée de l'enfance : faut-il autoriser ou pas les garçons à pénétrer dans leur espace intime, accepter de se fondre ou non dans la masse, croire en l'amitié, lutter contre la jalousie ... Et puis, de temps en temps, reste la possibilité libératrice de s'échapper, de se recueillir dans une clairière, cocon naturel qui offre un havre de paix au sein duquel les quatre amies sont comme intouchables, protégées à jamais : 

"Au-delà du portail en fer forgé, des sentiers serpentent entre les arbres, s'enfoncent dans une forêt perdue à mille lieues de la ville : taches de lumière, battements d'ailes, rouge éclatant des fleurs mettant en valeur la tresse sombre de Becca et la blondeur de Selena tressautant à l'unisson tandis qu'elles escaladent une colline minuscule plantée de buissons qui semblent avoir été taillés en boule par des elfes. Tout à coup, la pénombre se dissipe. Et le soleil aveuglant oblige Holly à mettre une main devant les yeux.

Aussitôt, l'ombre revient. La clairière est petite. De grands cyprès entourent un cercle d'herbe rase. Ici, l'air est différent, frais, apaisant. Seuls les grésillements d'insectes et le roucoulement paresseux d'une colombe perturbent le silence." p. 36

Malheureusement, démeler l'écheveau têtu des relations humaines n'est guère aisé, les errances des unes ou des autres pouvant être fatal ...  

Tana French est passée maître dans l'art des portraits psychologiques fins et acérés, densifiant sa bande de fille au fil de l'intrigue. Sa cour des secrets est hantée par des personnages profondément humains ancrés dans une intrigue passionnante qui happe irrémédiablement son lecteur !  Une réussite !

Ce que j'ai moins aimé : J'avais deviné le - ou la - coupable rapidement... De plus, pour moi, les passages "surnaturels" n'étaient peut-être pas nécessaires...

 

Présentation de l'éditeur : Calmann Levy 

Vous aimerez aussi : Ecorces de sang

D'autres avis : repéré chez Cathulu ; Babelio 

 

La cour des secrets, Tana French, traduit de l'anglais (Irlande) par François Thibaux, calmann Lévy, 2015,5200 p., 21.9 euros

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Les fantômes de Belfast de Stuart NEVILLE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Les accords de 98 ont mis fin à la guerre sanglante entre Irlande du Nord, et pourtant l'équilibre est encore fragile. 

Gerry Fegan ex-tueur de l'IRA  a purgé sa peine de prison mais se remet difficilement du rôle qu'il a joué pendant la guerre. Alcoolique dépressif, il est hanté par les fantômes des douze personnes qu'il a assassinées. Elles réclament justice et lui demandent de tuer les commanditaires de leurs meurtres. Gerry ne connaîtra la paix qu'à ce prix. En attendant, il a beau tenter d'assommer ceux qu'il nomme "les douze suiveurs" à coups de verres d'alcool, rien n'y fait, leurs cris résonnent nuit et jour dans son esprit marqué à jamais. Douze personnes. Cinq soldats et quatre civils parmi eux qui étaient là au mauvais endroit au mauvais moment.

Pourra-t-il se racheter à leurs yeux ? 

Premier roman noir de l'irlandais Stuart Neville, Les fantômes de Belfast hurlent sans doute dans la conscience de bien des irlandais victimes ou bourreaux dans cette guerre sanguinaire. Les tueurs étaient-ils des criminels ou des "victimes des circonstances" ? Servaient-ils une cause ou des intérêts plus personnels ? Les anciens terroristes sont devenus aujourd'hui des politiques véreux qui n'hésiteront pas à se mettre au travers de la route de Gerry.

Une tension de chaque instant tangible et glaçante court en ces pages...

"Le meilleur premier roman que j'ai lu depuis des années... Une folle virée au pays de la terreur." (James Ellroy)

 

Présentation de l'éditeur : Editions Payot et Rivages ; Poche

D'autres avis : Télérama Les 8 plumes 

 

Les fantômes de Belfast, traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau, 2013, Rivages noir, 425 p.,  9.65 euros 

Publié dans Roman policier Europe

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Un assassinat de qualité de Ann GRANGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

"C'est pas d'être dans la rue qui est dangereux. c'est d'être une femme, un point c'est tout." 

Londres 1867. Le brouillard rôde dans les rues de la capitale, enveloppant les êtres dans une opacité inquiétante. En rentrant chez lui, l'inspecteur Ben Ross croise une jeune femme qui affirme avoir rencontré un spectre qui aurait cherché à l'étrangler. Elucubrations ou réalité ? Quand le lendemain l'inspecteur apprend qu'une jeune femme a été assassinée dans Green Park, il s'intéresse de près à ce drôle de fantôme. Il s'intéresse alors à cette belle assassinée, Allegra Benedict, riche épouse italienne d'un marchand d'art. Son épouse Lizzie se penche également sur la vie privée de la jeune femme et découvre quelques zones d'ombre...

L'atmosphère londonienne entre brouillard et éclaircies convient tout à fait à cette enquête centrée sur la vie claire-obscure d'Allegra. En filigrane s'esquissent des réflexions plus modernes sur le statut des femmes et leurs rapports aux hommes ou encore sur l'embrigadement des sectes religieuses. Ce décalage entre l'époque victorienne et ces problématiques plus contemporaines est assez troublant. De plus, la psychologie des personnages reste assez sommaire si bien qu'en résumé croman assez classique ne me laissera pas une impression durable. 

Il s'agit du troisième tome de la série consacrée aux enquêtes de Ben et Lizzie, après Un intérêt particulier pour les morts et La curiosité est un pêché mortel. 

Présentation de l'éditeur 10/18

 

Merci à l'éditeur.

 

Lu dans le cadre de ma participation au mois anglais

Publié dans Roman policier Europe

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