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Les pieds dans l’eau de Benoît DUTEURTRE

Publié le par Hélène

pieds dans l'eau

 

  ♥ ♥ ♥ ♥

  Un roman intelligent et nostalgique, qui

donne envie d’aller se prélasser sur les galets

 d’Etretat (c’est dire…)

 

 

L’auteur :      

  Benoît DUTEURTRE est un écrivain français dont le premier roman   « Sommeil   perdu » paraît en 1985. Il a exercé divers métiers avant de pouvoir se consacrer à ses deux passions : l’écriture et la musique. Il a depuis publié plusieurs romans et quelques essais sur la musique.

L’histoire :

Benoît DUTEURTRE est également l’arrière petit-fils de René COTY qui possédait une villa familiale à Etretat. Elle est la base du nouveau roman de ce normand mélomane, qui évoque les souvenirs liés à la côte normande et à sa famille si particulière.

Ce que j’ai aimé :

-       Le style : très classique, il fut pour moi un bol d’air après des lectures au style plus moderne. Ce fut une lecture très agréable, comme quand on se replonge dans un classique après une longue période d’abstinence… 

 

-       L’évocation de la côte normande, prétexte à diverses considérations politiques, sociales, culturelles… Le regard du narrateur d’aujourd’hui sur le jeune adolescent qu’il fut est intelligent car il prend la distance nécessaire à de belles réflexions sur lui-même et sur la société (notamment avec son évocation de la bourgeoisie).

 

-       La poésie nostalgique qui se dégage des pages. Etretat apparaît comme le théâtre d’une époque révolue, témoin d’une représentation au charme gentiment désuet.

 « Planté au plus bel endroit de la côte, l’Etretat d’aujourd’hui a des allures médiocres. Mais, derrière ce rivage de bric et de broc, se prolongent des histoires pleines de sous-entendus ; et je ne connais rien de plus fascinant que ce mélange de beauté immuable et de transformation du monde. » (p. 239)

Ce que j’ai moins aimé :

-       J’aurais aimé un vrai roman complet, ce cher Benoît en est capable, mais c’est comme si il s’y refusait. Pourquoi ? Il nous offre une évocation intelligente, mais à mes yeux sans le souffle épique et passionnant que pourrait revêtir une saga familiale…

Premières phrases :

« Mon histoire commence dans une poudre de lumière, un après-midi d’été. La pente de galets blanchis par le sel glisse rapidement vers le rivage où l’eau claire et profonde donne une sensation de fraîcheur, même en plein mois de juillet. »

Vous aimerez aussi :

Paris Brest de Tanguy VIEL

Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Gallimard, août 2008, 238 p., 17,50 euros

POCHE : Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Folio, mars 2010, 251 p., 6,10 euros   

TAGS : Littérature française -Famille- Mer

Kathel vous en parle aussi.

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Une année à la campagne de Sue HUBBELL

Publié le par Hélène

                             

♥ ♥ ♥ ♥

Comme le dit J.M.G LE CLEZIO dans la préface :

voici un livre complet.

   

L’auteur :

Sue Hubbell était bibliothécaire et biologiste avant de tout quitter avec son mari pour les Ozarks, une région montagneuse au sud est du Missouri. Là, loin de la société de consommation qu’ils réprouvent, ils  vivent du produit de leurs ruches. Quelques années plus tard, son mari la quittera et c’est désormais seule qu’elle évoluera dans le monde des « fervents de la vie simple ».

L’histoire :

Sue Hubbell vit depuis douze ans dans sa ferme aux abeilles quand elle commence ce récit. Elle nous fait partager une année de sa vie (d’où le titre…), saisons après saisons. 

Ce que j’ai aimé :

-       L’harmonie avec la nature : Sue Hubbell respecte et admire le monde qui l’entoure, du coyote au serpent venimeux en passant par les parasites et les moustiques. Elle nous apprend à comprendre le cercle de la nature, cercle dans lequel les humains ont un rôle particulier à jouer, puisqu’ils sont les seuls nantis d’un cerveau

« qui me permet de m’apercevoir que lorsque je manipule et modifie n’importe quelle partie du cercle, il y a des répercussions sur tout l’ensemble. » (p. 106)

 

-       L’humilité de Sue Hubbell : humilité presque socratique :

« Pendant ces douze années, j’ai appris qu’un arbre a besoin d’espace pour pousser, que les coyotes chantent près du ruisseau en janvier, que je peux enfoncer un clou dans du chêne seulement quand le bois est vert, que les abeilles en savent plus long que moi sur la fabrication du miel, que l’amour peut devenir souffrance, et qu’il y a davantage de questions que de réponses. » (p. 22)

-       L’hymne à la vie

« Nous sommes toutes deux [l’araignée tisseuse de toiles et Sue] des amalgames animés de produits chimiques communs à tous les êtres vivants : carbone, hydrogène, oxygène, azote, soufre et phosphore. Toutes deux sommes confrontées à une série de problèmes posés par notre chimie et notre sensibilité propre, entre autres comment grandir et comment gagner notre vie. Ce sont là de grandes questions et comme c’est souvent le cas avec les Grandes Questions, nous avons trouvé des réponses différentes. (…)

Vivre dans un monde où les réponses aux questions peuvent être si nombreuses et si valables, voilà ce qui me fait sortir du lit et enfiler mes bottes tous les matins. » (p. 85)

Ce que j’ai moins aimé :

-       Absolument rien.

Premières phrases :

« Le mur sud de mon chalet est occupé par trois grandes baies qui vont du sol au plafond. J’aime être assise au creux du fauteuil en cuir marron, dans le crépuscule des soirées d’hiver, à regarder les oiseaux voleter autour de la mangeoire installée en travers des fenêtres. »

Vous aimerez aussi :

Un été prodigue de Barbara KINGSOLVER

 

Merci à Bénédicte qui fut la première à m’avoir fait découvrir ce sublime récit. Un autre avis chez Keisha, aussi enthousiaste que moi…

Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Gallimard, Sept. 1988, 248 p.

POCHE : Une année à la campagne, Sue HUBBELL, Folio, juin 1994, 259 p., 5,60 euros   

TAGS : Littérature américaine - Nature - Solitude

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Quand souffle le vent du nord de Daniel GLATTAUER

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥               

Un roman facile pour l’été (ou l’hiver…)

 

L’auteur :

Daniel GLATTAUER est un écrivain autrichien également journaliste. Quand souffle le vent du nord est son premier roman traduit en français.

 

L’histoire :

Tout le roman est ébauché autour d’un échange de mails : Emma Rothner envoie par erreur un message à Léo Leike, et de fil en aiguille, ils vont correspondre par mails, redoutant la rencontre qui risquerait de briser le charme qui s’installe. En effet de véritables sentiments vont naître à l’ombre d’Internet, seulement Emma est une femme mariée…

Ce que j’ai aimé :

-       Le côté très prenant du roman : je l’ai lu en une soirée tant j’avais hâte de savoir comment cette drôle d’histoire finirait.

 

-       Le thème du couple et de la famille est bien rendu, bien senti.

 

-       De la même façon est rendue intelligemment l’ambivalence des relations à distance, par écran interposé.

Ce que j’ai moins aimé :

-       L’aspect incomplet du roman : l’échange de mails restreint considérablement le champ du roman traditionnel. Cette construction est tellement réduite que l’air m’a manqué, ce fut une lecture légère mais loin d’être inoubliable.

 

-       La simplicité des propos et de l’histoire : lesdits propos tournent essentiellement autour de leur relation, relation qui tourne en rond, on l’aura compris, si bien qu’au final, même si j’ai été prise par le roman, il m’est resté un arrière-goût de déception.

 

-       Les pistes de réflexion ne sont pas assez creusées à mon goût.

Premières phrases :

« 15 janvier

Objet : Résiliation

J’aimerais résilier mon abonnement. Puis-je m’y prendre ainsi ? Cordialement. E. Rothner. »

Vous aimerez aussi :

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann SCHAFFER et Annie BARROWS

Quand souffle le vent du nord, Daniel GALTTAUER, Grasset, avril 2010, 348 p., 18 euros  

TAGS : Littérature autrichienne - Couple - FIdélité

Publié dans Littérature Europe

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Ma famille et autres animaux de Gérald DURRELL

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥ ♥

Un roman très drôle sur une famille délirante en vacances sur l’île de Corfou.

 

    

 

L’auteur :  

Gérald DURRELL est un célèbre naturaliste et écrivain britannique, fondateur de la Durrell Wildlife Conservation et du zoo de Jersey. Il est le frère de l’écrivain Lawrence DURRELL.

 

 

L’histoire :  

La famille Durrell part s’installer sur l’île de Corfou pour bénéficier d’un climat plus clément qu’en Angleterre. Gerry, 10 ans, se consacre là-bas à l’étude des animaux qui peuplent l’île. Il nous conte avec beaucoup d’humour les péripéties de sa drôle de famille.

 

Ce que j’ai aimé :  

-          L’humour car comme le dit le narrateur :  

« Vivre à Corfou équivaut à vivre une opérette haute en couleur et pleine de rebondissements. » (p. 13)  

Cette famille a tout « d’un cirque ambulant et son personnel » (p. 261).

 

-          La désinvolture, légèreté de cette famille si fantasque : la maison est trop petite pour recevoir des invités, qu’à cela ne tienne, ils déménagent. Puis la grand-tante Hermione menace de débarquer, nouveau déménagement dans une maison plus petite qui ne permet pas de l’accueillir… 

 

-          L’harmonie avec la nature : le jeune Gerry nous fait découvrir tout un monde insoupçonnable :  

« Entre les pétales épais et soyeux de chaque rose vivaient de minuscules araignées, semblables à des crabes, qui filaient de côté lorsqu’on les dérangeait. » (p. 37) 

Il n’hésite pas à adopter les animaux qu’il rencontre, des tortues aux lézards, en passant par les hiboux, ce qui fait dire à son frère :  

«  Cette maison est un enfer, je vous assure. Il n’est pas un coin qui ne fourmille de bêtes malintentionnées prêtes à se jeter sur vous. (…) D’abord, j’ai été attaqué par un scorpion, une bête hideuse qui a répandu du venin et des petits partout. Puis ma chambre a été saccagée par des pies.  Maintenant, il y a des serpents dans la baignoire et des bandes d’albatros volent autour de la maison avec des bruits pareils à ceux d’une tuyauterie défectueuse. » (p. 249)

 

Ce que j’ai moins aimé :  

-          Rien

 

 Premières phrases :  

« Ce livre est le récit d’un séjour de cinq années que j’ai fait avec ma famille dans l’île de Corfou. Je le voyais, à l’origine, comme un exposé légèrement nostalgique sur l’histoire naturelle de l’île, mais je commis la grave erreur d’y introduire les membres de ma famille dès les premières pages. »

 

Vous aimerez aussi :  

Ma famille formidable de Fred CHAPPELL

 

Ma famille et autres animaux, Gérald DURRELL, Editions Gallmeister, Nature Writing, Janvier 2007, 263 p., 22.90 euros

 

Nature Writing oblige, Keisha a apprécié... Cathe et Sylde également.

TAGS : Littérature américaine - Famille - Animaux - Nature- Humour

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L’année du jardinier de Karel CAPEK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Un petit précis de jardinage humoristique et philosophique…

    

L’auteur :

 Karel CAPEK était un écrivain tchèque mort en 1938. Artiste aux talents multiples, il a publié de nombreux recueils de récits, des pièces de théâtre, des romans, avec toujours dans ses livres un humour vivace. Son frère Josef a participé à certains de ses ouvrages en les agrémentant d’esquisses.

L’année du jardinier a été publié en 1929.

 

L’histoire :

 L’année du jardinier, comme son titre l’indique, suit un jardinier dans l’entretien de son jardin, mois après mois. Les chapitres courts suivent les pérégrinations du jardinier dans les différentes étapes de sa création. Les esquisses de Josef KAPEK rendent l’ensemble d’autant plus attrayant.

 

Ce que j’ai aimé :

- Le ton humoristique.

- Le portrait tendre de cette espèce particulière qu’est le jardinier : une personne qui a tendance à beaucoup montrer son postérieur à ses invités, toujours occupé à désherber, planter, semer… Une personne amoureuse de la pluie et du purin, ou mieux, des pluies de purin… Un être qui devrait être bien différent :

 « S’il avait été produit par la nature, il serait fait bien différemment ; il aurait des jambes de scarabée afin de n’être point obligé de s’asseoir à croupetons et il aurait des ailes, d’abord parce que c’est plus joli et, en second lieu, pour pouvoir s’élever au-dessus de ses plates-bandes. » (p. 52)

 - L’hymne au jardinage.

-  Et pour couronner le tout : un brin de philosophie :

«  L’avenir n’est pas devant nous, car il est déjà sous les espèces de ce germe ; il est déjà parmi nous, et ce qui n’est pas présent parmi nous n’y sera pas non plus dans l’avenir. Nous ne voyons pas les germes parce qu’ils sont sous la terre ; nous ne connaissons pas l’avenir parce qu’il est en nous. (…) si nous pouvions voir ce fourmillement caché de l’avenir au milieu de nous, il est sûr que nous dirions que notre mélancolie et notre scepticisme sont de grandes sottises et que le meilleur de tout, c’est d’être un homme vivant, je veux dire un homme qui croît. » (p. 139)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 - Rien.

 

Premières phrases :

 «  Il y a cent manières de se créer un jardin : la meilleure est encore de prendre un jardinier. Ce jardinier vous plante toutes sortes de bouts de bois, de bâtons ou de manches à balai, en vous soutenant que ce sont là des érables, des aubépines, des lilas, des rosiers à haute tige ou buissonnants et autres espèces botaniques ; (…) »

 

Vous aimerez aussi :

 Une année à la campagne de Sue HUBBELL

 

POCHE : L’année du jardinier de Karel CAPEK, 10/18, décembre 1999, 156 p., 6 euros

 

TAGS : Littérature tchèque - Jardinage - Nature - Humour

 

Publié dans Littérature Europe

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La tournée d'automne de Jacques POULIN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un petit roman au charme tendre autour de la relation magique que tisse deux êtres guettés par la vieillesse.

 

  L’auteur :

Jacques POULIN est né au Québec mais vit en France. Il est un des auteurs majeurs du Québec et a publié une dizaine de livres à l’heure actuelle. Il aime s’arrêter sur les liens ténus qui unissent les êtres et peint avec beaucoup  de simplicité ces rapports si fébriles.

L’histoire :

Un chauffeur de bibliobus se prépare pour sa tournée d’été le long de la côte nord québécoise. Il pense que la tournée suivante, celle d’automne sera la dernière. Il ne sait pas encore qu’une belle rencontre va bouleverser son programme…

Ce que j’ai aimé :

-       La relation touchante qui s’ébauche entre Marie et le Chauffeur. Lui qui ne veut pas devenir vieux pensait que son cœur était endormi. Et pourtant, de doux sentiments vont éclore au fil des pages et des tendres caresses…

-       La simplicité des rapports entre les êtres, simplicité des dialogues, simplicité des relations qui cache pourtant une grande solitude. Cette subtilité est proprement magique.

« Les femmes ne sont pas faites pour séduire, dit-il.

-       Elles sont faites pour quoi ?

-       Pour la même chose que nous : essayer de rendre le monde un peu plus vivable… » (p. 180)

 

-       L’univers de Jacques POULIN si poétique, si chaleureux. Je m’y sens toujours bien, entourée de livres, bercée par le ronronnement des chats, rêvant devant les paysages québécois dépeints…

Ce que j’ai moins aimé :

-       Ce livre est tellement charmant qu’on ne peut se permettre de lui trouver des défauts. Ce serait comme de trahir un ami. Et puis de toute façon, il n’a pas de défauts…

Premières phrases :

« Il ouvrit la fenêtre pour mieux entendre la musique. C’était une petite musique de fanfare avec des cuivres et des tambours. Il se pencha au-dehors, mais elle venait de l’autre bout de la terrasse Dufferin. Comme le temps était beau, il décida d’aller voir. Il descendit les cinq étages. »

Vous aimerez aussi :

Le cœur découvert de Michel TREMBLAY              

           

La tournée d’automne, Jacques POULIN, Actes Sud,

POCHE : La tournée d’automne, Jacques POULIN, Babel Poche n°219, janvier 1997, 208 pages, 6.50 euros   

 

TAGS : Littérature canadienne - Québec - Couple - Vieillesse - Livres

D'autres avis répertorié chez Sylire.

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13 heures de Deon MEYER

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un roman policier haletant au coeur de l'Afrique du Sud

    

 

L’auteur :

Déon MEYER est un auteur de romans policiers originaire d’Afrique du Sud. Ses romans ont été traduits dans plus de 20 langues.

L’histoire :

L’inspecteur Benny Griessel va devoir jouer une course contre la montre : une jeune américaine est retrouvée morte égorgée et sa jeune amie s’est enfuie, poursuivie par ses assassins. Qui retrouvera en premier la jeune fille ?

Ce que j’ai aimé :

-          Le suspense lié à la course haletante que mènent les inspecteurs pour reconstituer le puzzle qui leur permettra peut-être de retrouver la jeune Rachel avant ses poursuivants.

-          L’intrigue secondaire mise en place autour du meurtre d’un mari un peu trop riche et surtout trop volage apporte un intérêt supplémentaire au roman et permet de souffler entre deux poursuites…

-          Les personnages bien travaillés, avec leurs failles et leurs faiblesses à l’image de Griessel, ancien alcoolique, père quelquefois dépassé de deux adolescents, peut-être encore amoureux de sa femme qui s’éloigne…

Ce que j’ai moins aimé :

-          Même si quelques allusions liées à l’Afrique du Sud post-apartheid  parsèment le roman, le thème est à mes yeux trop peu exploité par rapport à d’autres romans du même auteur.

-          Un tout petit peu trop de personnages à mon goût…

Premières phrases :

« Cinq heures trente-six : une fille gravit en courant la pente escarpée de Lion’s Head. Sur le gravier du sentier large, le bruit de ses chaussures de course dit l’urgence. »

Vous aimerez aussi :

Le guerrier solitaire d’Henning MANKELL

 

13 heures, Deon MEYER, Seuil Policiers, février 2010, 462 pages, 25 euros

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Déceptions et abandons de 2010

Publié le par Hélène

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Paradis conjugal de Alice FERNEY

 

Un roman qui reprend le célèbre film de MANKIEWICZ "Chaînes conjugales" scène par scène, avec quelques incursions dans la vie sentimentale de la spectatrice. Sans grand intérêt à mes yeux.

Allez plutôt voir le film...  

 

  

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Rencontre sous X de Didier VAN CAUWELAERT

 

La rencontre entre une star du X et un joueur de foot professionnel.

Que dire ? Facile, sans profondeur, aux allures de romans-photos.

Passez votre chemin...    

 

 

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Bonjour Anne de Pierrette FLEUTIAUX

 

Un beau portrait d'Anne PHILIPPE mais qui ne m'a absolument pas touchée.

brocante-nakano.jpgLa brocante Nakano de Hiromi KAWAKAMI

 

Une déception, pourtant, du même auteur j’avais adoré Les années douces.

Ce roman décrit le petit monde qui gravite autour de la brocante de M. Nakano, il ne se passe rien de particulier, mais je n’ai pas retrouvé la magie du quotidien à laquelle je tiens tant. Dommage.

  

albergAlberg de Jacques TALLOTE

 

Un roman étrange, très étrange, auquel je n’ai pas adhéré.

Il raconte l’histoire d’un homme qui vit sur les traces de cet Alberg, disparu en Argentine a priori.

 

 

elle par bonheur et tjrs nueElle par bonheur et toujours nue de Guy GOFFETTE

 

Un roman qui a du charme, sur le peintre Pierre Bonnard et sa femme Marthe. Il lui a manqué un petit quelque chose pour avoir droit à son billet, une impulsion infime…

  

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Le quai de Ouistreham de Florence AUBENAS

 

Il s’agit ici d’un témoignage de Florence Aubenas, journaliste, qui s’est faite passée pour une femme de ménage à la recherche d’un CDI pendant plusieurs mois. Trop peu littéraire pour moi.  C’est un livre touchant quoique assez déprimant quand on n’est pas soi-même en CDI…

 

 

face-a-face.jpgFace à face de Jacques DRILLON (non fini)

 

Là, je plaide en ma défaveur, tout est de ma faute : je suis incapable de lire un récit quand un des protagonistes va mourir dans d’atroces souffrances ce qui va faire souffrir son entourage pendant de nombreuses pages.

Jacques Drillon évoque ici son beau-fils et parle avec beaucoup de subtilité de leur relation, mais en filigrane, dans chaque page, dans chaque mot, est contenue la fin, le cancer, la mort. Je n’ai pas pu…

Pour les mêmes raisons, j’ai été dérangée par Lily et Braine de Christian GAILLY et D’autres vies que la mienne d’Emmanuel CARRERE, même si ceux-là, je les ai finis.

Mea culpa…

   

 

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Le portrait de Pierre ASSOULINE (non fini)

Un roman sur la baronne de Rotschild. Trop historique et trop religieux à mon goût.

 

 

 jm-erre-serie-z-L-4Série Z de Jean-Marcel ERRE :

 

« Roman décalé », « Humour déjanté » dit la quatrième de couverture.

Effectivement, mais je n’ai pas du tout adhéré à ce type d’humour. Rendez-vous manqué, et pourtant ce petit livre a un succès fou dans la blogosphère littéraire.

 

 

Merci à Marie pour le prêt.

 

Morceau choisi :

 

« Il vivait cette douloureuse sensation d’incertitude intestinale qui vous fait prendre conscience que l’homme est d’abord un amas d’organes, n’en déplaise à Merleau Ponty (nous parlons à ceux qui ont fait moins de 80% d’impasses au bac philo, pour les autres, disons que Félix [le héros du roman] faisait caca mou. » (p.93)

 

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Bamako Climax de Elizabeth TCHOUNGUI

 

Céleste, jeune métisse belle et intelligente laisse osciller son coeur entre  Elliott, antillais tentant de creuser sa place dans les arcanes du pouvoir, et Elio, bel italien blanc.

Je me suis ennuyée en lisant ce roman, raison pour laquelle je ne lui consacre pas plus que quelques lignes... Je n'ai trouvé aucun intérêt au triangle amoureux, les quelques remarques sur la couleur de peau m'ont semblé banales, l'intrigue ne m'a pas captivée (même si Céleste disparaît soudainement en Afrique), bref, j'ai lu ce roman en diagonale.

Alex est un peu plus indulgente que moi...

 

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Salaam London de Tarquin HALL

  

L'histoire : Après avoir voyagé en tant que journaliste plusieurs années dans le monde entier, Tarquin Hall rentre à Londres. Sans ressources, il s'installe dans l'East End, le Londres des bas-fonds. Il nous décrit avec humour les personnages cocasses qui peuplent ce quartier désoeuvré.

 

Ce que je n'ai pas aimé : Trop documentaire à mon goût. Tarquin Hall décrit avec force détails cette société de l'East End, s'appuyant également sur des données historiques, et laissant de côté toute autre intrigue qui aurait peut-être pu aiguiser ma curiosité. Je dois avouer avoir lâchement abandonné cette lecture qui ravira sans doute les amateurs de documentaires journalistiques, ou ceux qui connaissent bien Londres, mais qui ne m'a guère convaincue...

J'avais nettement préféré du même auteur "Vers le cimetière des éléphants".

 

Salaam London, Tarquin HALL, Folio, mai 2010, 477 p., 7.70 euros

 

Merci à Lise CHASTELOUX de m'avoir permis de me faire une idée sur ce roman.

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La centrale de Elisabeth FILHOL

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

  Une très belle découverte.

 

L’auteur :

La centrale est le premier roman d’Elisabeth FILHOL qui travaille en entreprise dans le milieu industriel. 

  L’histoire :

Le narrateur est un intérimaire qui traverse la France pour accomplir des missions ponctuelles dans les centrales nucléaires. Il nous conte ses expériences, ses rencontres, et cette impression perpétuelle de marcher sur un fil.

  Ce que j’ai aimé :

  -          L’originalité du thème : le roman nous plonge dans un univers aux dangers pernicieux parce qu’invisibles, dans un monde froid et déconcertant, dans l’intimité de celles qui tentent de se fondre en vain dans le paysage,  les centrales nucléaires.

 

« Donc oui, les dangers du nucléaire. Derrière les murs. Une cocotte-minute. Et en attendant d’en sortir, dix-neuf centrales alimentent le réseau afin que tout un chacun puisse consommer, sans rationnement, sans même y penser, d’un simple geste. » (p. 32)

-          L’opposition si bien rendue entre cet « employeur » aux actions et aux mots glacés et techniques, et ces employés si sensibles, si faillibles…

-          Le style de l’auteur épouse parfaitement cette oscillation incessante : des phrases courtes pour coller à cette atmosphère scientifique, mais tapis au cœur de ces phrases, des éclats d’humanité irradient cette blancheur immaculée…  

« On s‘est assis côte à côte sur des pliants, devant la caravane de location. Il ne disait rien. Il avait résumé les faits en trois phrases avant de conclure, j’arrête, et depuis silence sur les ondes, et une expression du visage qui n’encourageait personne. On est restés là, il fumait, j’échangeais avec ceux qui passaient de temps à autre et nous donnaient le bonsoir, la lumière déclinait au-dessus de la Loire, j’avais fini par m’habituer (…) » (p. 136)

   Ce que j’ai moins aimé :

-          La déconstruction temporelle du récit fait de retours en arrière pas franchement balisés. L’effet était sans doute voulu, pour insister sur le destin de ces hommes, haché, laminé, mais il peut gêner la lecture.

Premières phrases :

    «  Trois salariés sont morts au cours des six derniers mois, trois agents statutaires ayant eu chacun une fonction d’encadrement ou de contrôle, qu’il a bien fallu prendre au mot par leur geste, et d’eux qui se connaissaient à peine on parle désormais comme de trois frères d’armes, tous trois victimes de la centrale et tombés sur le même front. » 

Vous aimerez aussi :

 Cour nord d’Antoine CHOPLIN

   La centrale, Elisabeth FILHOL, POL, janvier 2010, 144 p., 14.50 euros    

  

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Le traducteur amoureux de Jacques GELAT

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥ ♥

Un vrai plaisir de lecture.

 

L’auteur :

 Jacques GELAT est un écrivain français contemporain. Il s’est surtout consacré à l’écriture de scénarios, s’essayant au genre du roman en 1991 avec Le tableau, puis revenant à ses premières amours. Ce ne sera qu’en 2000 qu’il publiera à nouveau des romans.

   L’histoire :

 Le narrateur est un traducteur de romans japonais aux prises soudain avec les souffrances dues à une rupture amoureuse. Son travail va s’en trouver bouleversé puisque lors de la traduction de son dernier roman, il transforme un point virgule en un point. Et ce ne sera que le début de subtiles transformations dans son travail, mais aussi dans sa vie.

 Ce que j’ai aimé :

 -          La fluidité de la narration : le style est si coulant que l’on se laisse porter par le flot des mots avec délectation.

-          La légèreté du ton : le narrateur ne se perd jamais dans l’auto-apitoiement ou le pathétique, même quand il frôle la dépression, il est doté d’une force tranquille qui lui permet de rebondir.

-          La vision romantique de l’amour : le narrateur a plaisir, malgré ses dires, à tomber amoureux et sa joie est communicative.

-          Les belles réflexions amorcées sur la création et ses affres…

 Ce que j’ai moins aimé :

 -          L’impression que ce n’est pas un livre marquant, que je l’aurai vite oublié. Puis, ce matin je me suis souvenue que j’avais eu la même impression en lisant Le plaisir du diable il y a un an de cela, or aujourd’hui j’en garde un souvenir prégnant. Réponse dans un an donc…

 Premières phrases :

« Je suis un traducteur. Au départ c’est un plaisir qui ressemble un peu au métier de comédien. On doit se faire à l’autre, l’écouter, le comprendre, s’en imprégner, avec cette différence qu’au lieu d’un personnage, c’est un roman qu’il va falloir traduire. »

Vous aimerez aussi :

 L’horizon de Patrick MODIANO

   

Le traducteur amoureux, Jacques GELAT, José Corti, mars 2010, 193 p., 15.50 euros  

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