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311 résultats pour “itinéraire d'enfance

Le jardin de minuit de EDITH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Rien ne reste figé si ce n'est dans notre mémoire."

Le jardin de minuit est un roman classique anglais de Philippa Pearce qui reçut en 1958 la médaille de Carnegie. Edith en propose ici une adaptation dans laquelle s'entrelacent étroitement réalité et imaginaire.

Tom Long est invité à passer les vacances d'été chez son oncle et sa tante pour éviter d'être contaminé par la rougeole de son frère. Il arrive dans l'immeuble où il loge persuadé que ses journées vont être interminables et que l'ennui sera son seul compagnon. Mais une nuit, alors que l'horloge du hall sonne treize coups, des évènements étranges se produisent : la petite porte du fond du hall ne donne plus sur une petite cour abandonnée, mais sur un gigantesque jardin fleuri. Tom s'y aventure et y rencontre la jeune Hatty, petite fille semblant tout droit sortie du siècle dernier. 

La jeune Hatty serait-elle un fantôme ? Tom interroge son oncle sur les espaces temporels sans parvenir réellement à expliquer ce phénomène étrange, cet espace temps ouvert pour lui sur des amusements sans fin avec la jeune fille aux habits de l'époque victorienne... Il se laisse bercer par les plaisirs de l'enfance, attendre quelqu'un pour jouer, désirer l'endroit où l'on peut s'amuser et passer des heures entières à s'enivrer de cette connivence placée sous le sceau de l'imaginaire et de la surprise. 

Alors peut-être finalement sommes nous tous les fantômes de quelqu'un du moment que ce quelqu'un se souvient de nous...

Cet album aux accents merveilleux chante l'imaginaire sans fin de l'enfance, cet univers et ces décors qui nous influencent et font de nous ce que nous sommes : "les couleurs, les matières, les odeurs, les sons aimés sont des empreintes de nos enfances." Temps de l'enfance comme suspendu entre réalité et mémoire, il est fait de ces heures uniques comme irréelles parce que situées dans un présent éclatant d'innocence et de bonheur... 

 

Présentation de l'éditeur : Soleil Prod 

D'autres avis : Babelio  ; Jérôme ; Noukette ; Mo' ; Jacques

 

Le jardin de minuit, Edith, Soleil prod, 2015, 17.95 euros

 

Lu avec la BD du mercredi accueillie aujourd'hui par Stephie

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Petits oiseaux de Yôko OGAWA

Publié le par Hélène

                    

♥ ♥ 

"Le son infiniment pur était sans faille. Porté par le vent froid du matin, il continuait à danser au-dessus de sa tête." 

Ce que j'ai aimé :

Quand meurt celui qui était surnommé "Le monsieur aux petits oiseaux",  les habitants du quartier se rendent compte que "presque aucun d'eux ne savait qui était ce monsieur aux petits oiseaux." Ils le connaissaient de vue, mais peu lui avaient vraiment adressé la parole. Seuls les oiseaux semblent rendre un hommage funèbre à cet homme hors norme qui savait si bien leur parler.

Il fut un temps où ce Monsieur aux petits oiseaux avait un frère qui pouvait converser avec les oiseaux, qui passait ses heures à les observer dans la volière du jardin d'enfants voisin, un frère qui parlait une autre langue, inconnue, étrange, que seul son cadet pouvait comprendre. Un langage proche de celui des oiseaux, un langage qui le rleie au monde mais l'éloigne des humains. Une relation tendre et privilégiée s'établit entre les deux frères.

"Il s'aperçut bientôt qu'il considérait son aîné comme un oiseau migrateur épuisé. Les mots inventés par son frère étaient semblables aux itinéraires suivis par les oiseaux. Personne ne comprenait pourquoi ils se mouvaient là, si leur forme avait une signification, ni où ils les menaient." (p. 121)

A la mort des parents, ils vivront ensemble, leur vie étant construite de rituels comme la sucette de pawpaw du mercredi, les voyages imaginaires, l'observation des oiseaux. Ils se construiront un monde à eux, préservé, heureux, leur différence et leur solitude les nourrissant l'un l'autre. 

Une tendresse infinie court dans ces pages, une poésie qui s'attache à l'infime, au pépiement des oiseaux, à la quiétude d'une roseraie ou au plaisir de lire.

"Il voulait connaître les formes des étoiles reliées entre elles et ce qui servait aux oiseaux de fil conducteur dans leurs yeux infinement noirs et profonds, qui ne reflétaient rien de superficiel. Il lui semblait que suivre ces formes le mènerait aux oiseaux de son aîné. L'unique embarcation que seul son frère pouvait manoeuvrer s'était éloignée de lui, finissant par disparaître au fil de l'eau. Si par hasard il restait un chemin qui pouvait le conduire jusqu'à son îlot, il ne le trouverait pas ailleurs qu'à travers le ciel. Seuls les oiseaux connaissaient l'itinéraire. Seuls les oiseaux savaient déchiffrer les signes." (p. 119)

Un très beau conte sur la différence. 

Ce que j'ai moins aimé :

Ne lisez pas la quatrième de couverture qui en dit trop et injustement.

Premières phrases :

"Lorsque mourut le monsieur aux petits oiseaux, sa dépouille et ses afffaires furent contrairement à l'usage promptement débarassées. Il vivait seul et son corps avait été découvert plusieurs jours après le décès."

Informations sur le livre :

Actes sud 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La mer

D'autres avis :

Cachou

Page 

 

Petits oiseaux, Yôko Ogawa, roman traduit du japonais par Rose-Marie Maino-Fayolle, Actes Sud, septembre 2014, 272 p., 21.8 euros

 

Note : 3/5 

  • Qualité de l’écriture : 4/5 
  • Plaisir à la lecture : 2/5
  • Originalité du livre : 5/5

Publié dans Littérature Asie

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Toutes les nuits du monde de CHI Zijian

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« Sans pureté, pas d’enfance. Et sans enfance, le présent si riche ne serait pas. »

 

L’auteur :

 Chi Zijian est née en 1964 dans la province de Heilongjiang, où elle réside toujours. Elle commence à publier dès 1985. Son écriture tour à tour sensible et poétique s’attache à décrire les réalités les plus banales de la vie. En 2008, elle a obtenu le grand prix Mao Dun pour son roman Le Dernier Quartier de la lune

Trois de ses ouvrages ont paru aux éditions Bleu de Chine : Le Bracelet de JadeLa Danseuse de Yangge et La Fabrique d’encens. Elle est le seul écrivain à avoir obtenu trois fois le prestigieux prix Lu Xun (Source : Editeur)

 

L’histoire :

Fillette ou jeune veuve, les femmes qui habitent les deux récits de Chi Zijian ont les pieds dans la terre des campagnes chinoises et les yeux au plus près du ciel.
Elles aiment les tours de magie, les histoires de revenants, les nuages qui dansent dans le ciel immense.

Elles ont le cœur grand ouvert aux rencontres et savent découvrir le secret des plus humbles, le tendre aubier sous l’écorce.

Et quand approche le moment des adieux, à la saison qui s’achève ou aux êtres chers qui disparaissent, elles lèvent les yeux vers les étoiles et accueillent la nuit qui vient. (Source : Editeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 Deux récits dans ce recueil :

Enfance au village du grand nord : raconte l’histoire d’une enfant placée chez sa grand-mère parce qu’elle est trop « insupportable, bavarde et désobéissante. » Au fil des jours la petite fille va changer, en rencontrant notamment sa vieille voisine Nainai, ou en découvrant le secret de son grand-père.

Un très beau récit sur l'enfance et le passage doucereux vers une ouverture au monde, avec la découverte des secrets des autres, de la densité de la vie, de la mort omniprésente, mais aussi de l'amour transcendant.

Toutes les nuits du monde : Une jeune femme a perdu son mari  dans un accident de voiture.

Il s'agit plus d'un récit d’atmosphère. La jeune femme entreprend un voyage dans un village minier et erre au fil de ses rencontres, de ses conversations. 

« J’achetai des galettes au sésame, une portion de bœuf sauté à la sauce soja, puis une bouteille d’alcool de sorgho dans un supermarché, avant de porter mes pas vers la ruelle du Yang retrouvé. A cette heure où tombait la nuit, je désirais encore profiter pleinement de quelques chansons populaires, afin de m’imprégner du délicat parfum des flocons de neige. » (p. 127)

 La jeune femme va apprendre à faire son deuil : dans ce village qu'elle visite, les disparitions et les morts sont monnaie courante en raison du travail harrassant que les hommes doivent fournir dans les mines. La jeune femme rencontre d'autres êtres en souffrance, qui s'échappent de la dure réalité par les chants qui enchantent leur douleur, ou par des croyances qui les rassurent : les revenant cotoient les vivants et les guident dans leurs choix. La vie jaillit de ces brefs moments de communion entre les villageois et la jeune femme, un lien humain qui s'avère plus fort que la mort.

Un récit très évocateur, tout en retenue...

"C’est dans les faits qu’on pourrait croire banals et anodins que résident le charme éternel de l’existence humaine et ses limites inéluctables." (Chi Zijian).

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien.


 

Premières phrases :

"Sans pureté, pas d'enfance. Et sans enfance, le présent si riche ne serait pas.

Cette histoire vraie est arrivée il y a plus de dix ans, à l'âge tendre de mes sept ou huit ans.

Un coup de sirène. Le bateau lève l'ancre. Lentement, il s'ébranle.

Maman s'en va. Grande soeur aussi. Et petit frère. J'ai envie de pleurer."

 

Vous aimerez aussi :


 

Littérature Asie de l'Est


 

Toutes les nuits du monde, CHI Zijian, récits traduits du chinois par Stéphane Levêque avec le concours d’Yvonne André, Picquier, octobre 2013, 175 p., 18 euros


 

Publié dans Littérature Asie

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Prix BD FNAC 2016 - Les finalistes

Publié le par Hélène

 La Fnac annonce aujourd’hui les noms des six finalistes en lice 
pour la quatrième édition du Prix de la BD Fnac, qui sera décerné le 19 janvier prochain.

 

 -              California Dreamin’ de Pénélope Bagieu (Gallimard BD)

-              Cher Pays de notre enfance de Etienne Davodeau et Benoît Collombat (Futuropolis)

-              Le Grand Méchant Renard de Benjamin Renner (Delcourt)

-              Le Piano Oriental de Zeina Abirached (Casterman)

-              Le Sculpteur de Scott Mc Cloud (Rue de Sèvres)

-              Undertaker Tome 1 de Ralph Meyer et Xavier Dorison (Dargaud Benelux)

 

 

Mon chouchou Le grand méchant renard est encore en lice...

 

Le Prix de la BD Fnac en quelques lignes... 
Créé en 2012 sur le modèle du Prix du Roman Fnac, le Prix de la BD Fnac offre au public la possibilité de découvrir la bande dessinée dans toute sa diversité. Ce Prix permet à la Fnac d’affirmer son rôle de prescripteur et de défricheur sur ce marché. L’enseigne organise en parallèle tout au long de l’année de nombreuses rencontres, dédicaces et ateliers avec les maîtres du genre, partout en France au sein de ses magasins.

 

-              California Dreamin’ de Pénélope Bagieu (Gallimard BD)

-              Cher Pays de notre enfance de Etienne Davodeau et Benoît Collombat (Futuropolis)

-              Le Grand Méchant Renard de Benjamin Renner (Delcourt)

-              Le Piano Oriental de Zeina Abirached (Casterman)

-              Le Sculpteur de Scott Mc Cloud (Rue de Sèvres)

-              Undertaker Tome 1 de Ralph Meyer et Xavier Dorison (Dargaud Benelux)

 

Publié dans Sélection BD

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Gravesend de William BOYLE

Publié le par Hélène

A Gravesend, quartier pauvre italien de Brooklyn, Conway attend la sortie de prison de Ray Boy, l'homme qui a tué son jeune frère seize ans plus tôt. Il est bien décidé à rendre justice en tuant froidement Ray Boy. Mais les choses ne se passent exactement comme prévu...

Parallèlement, la belle Alessandra revient sur les lieux de son enfance, dans ce quartier pauvre, retrouvant Stéphanie, qui, elle, n'a jamais quitté sa maison d'enfance. Eugène, neveu de Ray Boy, rêve lui de devenir un chef de bande comme son oncle.

Le destin de ces personnages va s'entrecroiser pour un final explosif !

Ce millième numéro de la collection Rivages Noir est davantage un roman d'ambiance qu'un roman tenant par un suspens haletant. La tension monte crescendo, cristallisée par la frustration des personnages qui n'ont pas pu ou su s'extraire de ce quartier qui leur colle à la peau. Même les jeunes restent parce que leur avenir est déjà tronqué, amputé par un contexte social sombre. Les uns et les autres doivent s'occuper de parents ou malades ou fous, désespérément isolés, des êtres rivés à leur maison et qui ne peuvent s'assumer seuls. Pour certains, le poids de cette parenté se fait lourd...

Ce que j'ai moins aimé : L'intrigue n'est pas condensée, elle part vers différents personnages.

Bilan : Une lecture pas désagréable mais pas non plus inoubliable...
 

Présentation de l'éditeur : Rivages noir

 

Pour le lire durant le mois de février, c'est ICI : https://e-livre.sncf.com/page/prix-polar-2017

Sélection Prix SNCF du Polar

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Un jour ce sera vide de Hugo LINDENBERG

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Lors d'été en Normandie, le narrateur, un enfant de sept ans, rencontre sur la plage un camarade qui l'accepte dans son monde : Baptiste. Baptiste a la chance d'avoir des parents parfaits quand le narrateur est flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé et d'une tante "monstrueuse". Il traque chez les autres les motifs familiaux de perfection, se délectant du spectacle des familles unies.

Dans ce roman très subtil, c'est dans les interstices que tout se passe, dans tout ce que ne dit pas le jeune narrateur, être profondément sensible qui réagit instantanément aux déceptions du monde qui l'entoure. Il nous plonge dans les émois de l'enfance, durant ce temps suspendu de l'été qui révèle la famille plus que les autres saisons, avec la promiscuité qui s'installe. L'enfant observe le monde qui l'entoure, uniquement préoccupé du présent, pour lui tout a de l'importance, il place au même niveau ce qu'il vit et ce qu'il ressent, ce qui teinte son univers d'une tristesse sourde liée au passé, et d'une honte diffuse liée à l'image décalée de sa propre famille, loin des stéréotypes qu'il observe que la plage. Il regarde le monde à hauteur d'enfant, tentant de comprendre ce qu'on refuse de lui expliquer.

Ce texte très émouvant montre avec une infinie délicatesse ces moments fragiles de l'enfance qui forgent peu à peu une identité encore fluctuante à cet âge sensible. Un très beau premier roman !

Prix Le Temps retrouvé 2020
Prix littéraire de la ville de Caen
Prix Livre Inter 2021
Prix Françoise Sagan 2021

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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La joie des hirondelles de Gibraïl VLAHOVIC

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'inclination frissonnante des peupliers, dans le jour crispé de juin, transporte avec les ombres le bruit d'un lointain torrent?

Elle court encore dans mon coeur comme elle descend de sa forêt éthérée, la rivière de mon enfance. "

Gibraïl VLAHOVIC est un poète français qui a grandi en Allemagne, près de la forêt Noire. De cette double origine, il s'inspire pour livrer des vers sertis dans le voyage entre les civilisations et les diverses possibilités de l'humain. Il livre ses rêves d'enfant et tourne ses vers dans un mouvement étourdissant lié aux rondes de l'enfance.

Une certaine lumière se dégage de ces poèmes, le poète contemple le monde et se plait à en tirer la quintessence en gommant finalement pour un temps ce qui pourrait alourdir ou embrumer sa vision. Il nous envoute, tel une Shéhérazade moderne :

"Etre une cruche nue écrue et croire en l'eau

Captive éphémère coffrée dans l'émail

Livides goémons, des lambeaux de tramail

Ligature d'un cœur, union de l'e dans l'o"  ("La mer à L'Estaque)

Ce que j'ai moins aimé :

On en parle de la couverture ?

Sur le rabat de la couverture, il est noté aussi que l'auteur s'inspire de l'onirisme de "Shaeskpeare"....

Bilan :

Un recueil prometteur...

Présentation de l'éditeur : L'échappée belle édition

Publié dans Poésie française

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Pieds nus dans l'aube de Félix LECLERC

Publié le par Hélène

  ♥ ♥

"Une maison chaude, du pain sur la nappe et des coudes qui se touchent, voilà le bonheur." p. 41

Dans son premier roman de Félix Leclerc évoque son enfance et son univers doré à La Tuque près de la rivière Saint Maurice au Québec dans les années 20. Sa poésie enchanteresse inonde ses souvenirs de rayons joyeux et envoûtants, nous emportant sur les ailes d'un bonheur suspendu entre enfance et adolescence.

"Et comme l'équipage d'un navire heureux ne pense ni aux arrivées ni aux départs, mais à la mer qui le porte, nous voguions dans l'enfance, voiles ouvertes, émus des matins et des soirs, n'enviant ni les ports ni les villes lointaines, convaincus que notre navire battait bon pavillon et renfermait les philtres capables de fléchir pirates et malchances." p. 19

Sa famille est un havre de paix, un port où se réfugier en cas de tempête et la philosophie de leur mère "se résumait au pain quotidien et à la paix intérieure ; et elle y tenait, y revenait souvent comme la vague sur la roche, sachant l'inconstance des hommes et la facilité qu'ont les idées de disparaître."p. 40

Entouré de cette famille aux valeurs terriennes, de ses soeurs, de son ami Fidor et de ses autres camarades, le petit Félix grandit harmonieusement, se préparant avec intelligence à la vie d'adulte.

"Si l'on avait offert à Fidor et à moi de passer toute l'existence au bord de la vallée, avec notre taille notre vocabulaire d'enfant de douze ans, dans l'ignorance des villes, des lois, des thèses, des pays lointains, nous aurions accepté. (...) Que nous importaient les liasses de papier d'argent et la puissance des diplômes quand nous n'attendions rien de personne, quand nous étions libres comme des écureuils, riches de tout et de rien, un lasso sur l'épaule en guise de besace et le gosier plein de chansons." p. 131

Puis le passage à l'adolescence et à l'âge adulte, sonne le glas du bonheur, comme un abandon de cet âge d'or, un temps où le malheur s'invite

"C'aurait été pourtant si facile pour le bon Dieu (assurément ce lui serait un jeu encore, s'il le voulait) d'arrêter le temps, un certain soir d'été, alors qu'il a plu beaucoup l'après-midi et que le soleil paraît pour tiédir le vent ; que l'arc-en-ciel s'empare des gouttes d'eau et fait le pont d'une montagne à l'autre ; que la terre boit, satisfaire, comme à la mamelle ; que tous les gavroches, pieds nus dans les lacs de la rue, tirant leurs bateaux de papier, s'interpellent en secouant des cris heureux ; que les ouvriers de retour de l'ouvrage s'attardent sur les marches de leur maison pour applaudir l'éclosion d'une fleur près du trottoir : que l'écho crie sans cesse "Ohé, ohé, ohé !" : que les vieilles grands-mères, toutes cassées, toutes courbées, sortent de l'église et tiennent leur joie à deux mains pour ne pas qu'elle renverse ; qu'un grand soulagement passe sur tout ce qui peine ; que même les pavés poussent de furieux éclats de rire quand un cerceau roule sur leur dos ! 

Insaisissable bonheur !"

Ce frêle souvenir d'une vision de bonheur nous rappelle combien amour et amitié sont le ciment de l'enfance qui permet à l'adulte de construire une maison solide insensible aux tempêtes et aux orages.

 

A noter qu'une adaptation cinématographique réalisée par Francis Leclerc, fils de Félix, est en cours actuellement. https://fr-fr.facebook.com/Piedsnusdanslaube/

 

Québec en novembre

 

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Printemps des poètes 3

Publié le par Hélène

 

 

printemps des poètes

 

  Jean-Pierre Siméon
      Oui je sais que
la réalité a des dents
pour mordre
que s'il gèle il fait froid
et que un et un font deux

je sais je sais
qu'une main levée
n'arrête pas le vent
et qu'on ne désarme pas
d'un sourire
l'homme de guerre

mais je continuerai à croire
à tout ce que j'ai aimé
à chérir l'impossible
buvant à la coupe du poème
une lumière sans preuves

car il faut être très jeune
avoir choisi un songe
et s'y tenir
comme à sa fleur tient la tige

contre toute raison



Poème extrait de Ici, Cheyne, 2009
édition
printemps des poetes
      2009
genre
      Poèmes sur "Enfances"

Publié dans Poésie française

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Les jours sucrés de Loïc CLEMENT et Anne MONTEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

A 25 ans, Eglantine hérite de la pâtisserie paternelle, un lieu douillet situé dans le village breton de son enfance, Klervi. De retour en ces lieux quittés prématurément en raisons de querelles familiales, elle retrouve ses souvenirs, sa tante Marronde, Gaël, son amoureux de l'époque, et tous les chats du village. Au fond du grenier, elle découvre le journal intime de son père, et avec lui des secrets qu'elle n'aurait pas soupçonné. Le carnet est agrémenté de recettes de cuisine qui inspirent Eglantine...

Cette bande dessinée est comme un bonbon à la fois tendre et acidulé, une pâtisserie douce à partager en famille...

 

Présentation de l'éditeur : Dargaud

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