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374 résultats pour “long silence

L'aigle de Bonelli de Bruno GALLET

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥  

Ce que j'ai aimé :

Bruno Gallet est un alpiniste chevronné, guide de haute montagne à ses heures, qui partage ici cette fascination pour l'altitude et ses vertiges.

Il campe ainsi ses personnages principaux en Suisse dans le canton du Valais : David est le fils d'un entrepreneur spécialisé dans les montres suisses. Leurs rapports complexes poussent David à cambrioler son propre père pour lui voler des pierres précieuses acquises illégalement. Pour passer son butin en France, David décide de passer la frontière par la montagne. Il prétexte l'envie de gravir L'innominata par la voie dite "La Bonnelli", pour se faire accompagner de son ami de toujours, Zacharie, guide de haute montagne, qui ignore tout du dessein caché de son compagnon. Commence alors une course palpitante dans l'univers minéral et glacier de la voie choisie par David. 

L'intrigue est millimétrée, savamment dosée, servie par des personnages attachants, ni trop parfaits, ni trop antipathiques, témoignant d'un équilibre digne des plus grands alpinistes...

Mais la grande force de ce roman transparaît bien sûr dans les passages magnifiques sur la montagne.. Qu'il soit question du difficile métier de guide, qui consiste à "dépenser votre vie à la gagner, en veillant à ne pas la perdre." p. 132, ou de la magie intrinsèque au lieu, l'auteur nous fait ressentir son amour inconditionnel pour l'alpinisme. Ainsi, quand David doit évoquer son plus beau souvenir, il surprend tout le monde par la simplicité pur de son bonheur : "Il avoua alors que marcher en montagne, lumière éteinte sous la pleine lune immobile, dans la nuit calire et froide, à pas réguliers le long d'une pente de neige dure et raide, au rythme de son piolet, écoutant les mâchoires de ses crampons mordre la glace, était pour lui le plus pur moment d'allégresse." p. 87

http://www.alpineexposures.com/

La montagne n'est pas exempte de dangers pour les têtes brûlées, demandant des précautions de chaque instant qu'une seconde d'inattention peut réduire à néant. Il faut connaître ses risques pour en apprécier sa beauté sauvage. Elle recèle également des trèsors insoupçonnés comme ces fours à cristaux dont la découverte tient du miracle.

Un roman qui ravira tous les passionnés de montagne et encouragera les autres à escalader des parois ! J'espère vivement qu'il y aura une suite !

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

Anne Carrière 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Des voyous magnifiques

Autre : Du haut de la montagne, une longue descente de Dave EGGERS Meurtre au sommet de José GIOVANNI

 

Merci à l'éditeur.

 

L'aigle de Bonelli, Bruno Gallet, Editions Anne Carrière, février 2015, 320 p., 19 euros

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Le grand jeu de Céline MINARD

Publié le par Hélène

Rentrée littéraire 2016

La narratrice s'est retirée dans un refuge high tech accroché aux parois d'un massif montagneux. Elle cherche des réponses à ses questions, l'isolement étant comme une voie vers le "comment vivre" ? Si elle a tout prévu, c'est sans compter sur une nonne ermite du bout du monde qui bouleversera ses plans.
Ce personnage perché en haut de sa montagne apparaît aussi froid que les technologies mises en place pour lui permettre cette expérience du bout du monde. Aucune empathie ressentie envers cette femme dont on ne saisit pas bien les motivations profondes. Alors oui, elle se pose des questions, ô combien, mais justement, sans doute trop, peut-être mal. Ces questions perpétuelles alourdissent considérablement le récit, angoissantes, lancinantes, elles finissent par sonner creux. Artificielles plus que philosophiques. 

"On peut être en danger sans être en détresse. Dans quelles conditions ?" "Une menace est un risque précis. Et une promesse ?" "Peut-on se comprendre soi-même ? Peut-on réellement jouer seul aux échecs ?" 

"Tu acceptes qu'une forme verbale soit susceptible d'affecter ta production de glucocorticoïdes mais tu le refuses aux variations climatiques ? (...) Est-ce qu'avoir les pieds trempés quinze jours de long c'est une expérience enrichissante . En quoi ? En matière de champignon ? Est-ce que parler aux geais ça m'avance beaucoup sur le chemin de la paix de l'âme ?"

Et pourtant le thème du rapport à l'autre, entre menace et promesse était attirant :

"Si s'éloigner des humains c'était céder à l'affolement ? Refuser de prendre le risque de la promesse, de la menace. Refuser de le calculer, de le mesurer, de s'en garder. Si la retraite (le retirement), c'était jeter le risque du côté du danger, définitivement ? Si c'était choisir la peur, la panique, se choisir un maître ? Se laisser dévorer par la promesse et la menace, sans même qu'elles s'annoncent ? Vaut-il mieux s'éloigner du danger ou tenter de le réduire ? A quelle distance une relation humaine n'est-elle qu'un risque ? A quelle distance est-elle inoffensive ?

Est-ce que la surprise est une solution ? Une sauvagerie ?" p. 124

Stylistiquement parlant, ce choix assumé de poser des questions perpétuellement noie le propos et la personnalité de la narratrice qui manque alors de subtilité, de profondeur, de contours. 

Et puis parlons de cette nonne sortie de nulle part, personnage étrange autant qu'inquiétant. Quel rôle joue-t-elle ? Métaphorique ? A vouloir trop en faire, on se perd en chemin... Une déception ! 

 

Présentation de l'éditeur : Rivages 

D'autres avis : Cathulu. Dans L'express, un pour un et un contre s'affrontent... Pour les Inrocks il sonne creux, quand Télérama l'encense

Un roman qui divise indubitablement...

Du même auteur : Faillir être flingué

 

Le grand jeu, Céline Minard, Rivages, 190 p., 18 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Le bureau des jardins et des étangs de Didier DECOIN

Publié le par Hélène

  ♥ ♥

"Il y a toujours un sens à continuer d'agir comme on doit, dit Togawa Shinobu, même si l'on croit que cela ne sert plus à rien. "

Le pêcheur Katsuro du petit village de Shimae est chargé de pêcher, choisir et apporter les carpes qui nageront dans les bassins de la  ville impériale de Heiankyo. A sa mort, sa femme Miyuki décide de le remplacer pour porter ses dernières carpes au palais royal. Elle se pare de la lourde palanche à laquelle sont suspendus ses paniers à poissons et entreprend un long périple à travers forêts et montagnes. Au bout du chemin, l'attend Nagusa Watanabe, le directeur du Bureau des Jardins et des Etangs, en charge de l'entretien des plans d'eau des temples de Heiankyo.

L'auteur s'est nourri d'une documentation très approfondie de ce Japon du XIIème siècle, si bien qu'il parvient non seulement à nous faire voir cette époque, à nous plonger dans ses ramifications, mais il sait aussi s'en éloigner pour offrir un roman fascinant mâtiné d'érotisme et d'un univers onirique surprenant. Les aventures de la jeune Miyuki ne sont que prétexte pour évoquer un monde sensuel, dans lequel l'imagination tient le rôle principal.
Ainsi, le takimono awase, jeu de l'époque dans lequel les participants en compétition doivent obtenir le meilleur parfum à base d'encens est prétexte au déploiement splendide de l'imagination par les sens. L'empereur imagine un paysage auquel devra répondre le parfum créé par les participants :

"Nous imaginons un jardin, dit l'empereur, un jardin envahi par la brume matinale. Enjambant un cours d'eau, un pont-lune très escarpé relie le jardin de droite au jardin de gauche. Seule la partie surélevée du tablier émerge de la nuée. C'est alors que, surgissant du brouillard qui noie le jardin de droite, une demoiselle s'engage sur le pont. Elle marche vite. Parvenue au sommet du dos d'âne, elle s'arrête un cours instant. Puis, reprenant sa course, la voici qui dévale le pont pour rejoindre le jardin de gauche. Et aussi soudainement qu'elle avait éclos de la brume de droite, elle disparait dans la brume de gauche. Si je vais dans son sillage tout en haut du pont, qu'y trouverai-je ?"

 
Kawase Hasui - Neige à Shinkyo, Nikko

Dans ce Japon fantasmé, les sens jouent un rôle essentiel, comme une porte vers la connaissance de soi et du monde...

"Quelle connaissance profonde avons-nous des odeurs ? Nous disons que ça sent bon ou que ça empeste, et nous n'allons pas plus loin. Au fond, nous n'en savons guère plus sur la suavité et sur la puanteur que sur le Bien et le mal. Nous traversons la vie en sautillant d'une ignorance à l'autre. Des crapauds, Atsuhito, nous sommes des crapauds."
 
Avec délicatesse et sensualité, Didier Decoin nous emporte dans un autre monde pour faire chanter nos sens et nous enchanter...
 
 

Présentation de l'éditeur : Stock

D'autres avis : Télérama

 

Le bureau des jardins et des étangs, Didier Decoin, Stock, 392 p., 20,50 €

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Le nom des étoiles de Pete FROMM

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Après avoir rêvé pendant des années de s'établir en pleine montagne dans une cabane "introuvable car trop isolée", Pete Fromm s'est installé dans les plaines, à Great Falls, avec sa femme et ses deux fils, passant ainsi "De la nature sauvage à la vie bien sage". Vingt cinq ans ont passé depuis son expérience de gardien d'oeufs de saumon qu'il conte dans Indian Creek, quand on lui propose de s'installer un mois au coeur de la Bob Marshall Wilderness afin de surveiller à nouveau la croissance d'oeufs de poissons. Il voit là l'occasion de renouer avec ses rêves de vie sauvage, et surtout, il pense pouvoir partager cette expérience unique avec ses fils, leur inculquant ainsi davantage encore son goût pour l'aventure et la nature. C'est sans compter sur sa femme et le garde forestier du district, la première n'étant guère enthousiasmée à la perspective d'envoyer ses petits en pleine nature à la merci "des sales bêtes sournoises" comme les grizzlys, "Et il y avait aussi les loups. l'eau rapide et glacée. Les chutes. Les blessures. Les maladies.", et le deuxième avançant des questions de responsabilité en cas d'accident pour poser son veto à la venue des enfants. Pete part donc seul, déçu tant il souhaitait partager sa passion pour l'aventure avec ses enfants.

Mais les premiers vingt kilomètres à cheval pour rejoindre sa cabane font déjà vaciller ses certitudes : ses fils auraient-ils été vraiment à leur place dans cet univers sauvage, où même des chevaux peuvent devenir dangereux, parce qu'ils "sont grands, ils sont cons, et tôt ou tard ils vous flanquent un coup de pied." Quant au grizzly, son omniprésence devient obsédante, le moindre bruit devenant alarme, obligeant Pete à chanter à tue-tête pour chasser l'ombre du danger. Il reste bien conscient que toutes les précautions ne pourront pas empêcher une malencontreuse rencontre. Ainsi, jour après jour, il se résigne et à accepte le bien-fondé des craintes de sa femme et du garde.

Fort de sa solitude, son activité ne lui prenant que peu de temps, il a tout le loisir de se remémorer d'autres aventures, vécues tout au long de sa vie, du temps où il était maître nageur dans le Nevada, guide de rivières sans le parc national de Grane Teton, ou garde forestier au coeur du parc national de Big Bend. Au fil de ses souvenirs il s'interroge sur ce qui a fait de lui un homme, un père, et sur ce qu'il peut transmettre à ses enfants. 

"Je me retrouve au milieu de ma vie, déjà si pleine, où les regrets sont rares, comme de petits tourbillons au sein du courant principal, aucun qui me hante, et pas un, pas un seul qui concernne les jours passés en pleine nature sauvage." 

Les espaces infinis qui l'entourent font naître de vastes questions en son âme sur le sens de sa vie ou sur la direction étrange que peut prendre nos destinées pourtant soumises à un faisceau d'options.  Niché dans sa cabane en tête à tête avec lui-même, il découvrira qui il est vraiment...

 

Présentation de l'éditeur : Gallmeister 

D'autres avis : Litteraventures 

Du même auteur : Indian Creek ; Avant la nuit

 

Merci à l'éditeur.

 

Le nom des étoiles, Pete Fromm, traduit par Laurent Bury, Gallmeister, avril 2016, 272 p., 23 euros

 

 

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Sido et les vrilles de la vigne de COLETTE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

Dans Sido Colette peint le portrait de sa mère, Sidonie, elle chante son amour pour cette femme qui s'émerveille de tout, détachée des contraintes humaines, et inculquant à ses enfants cet amour de la nature et de la liberté.

"Je célèbre la clarté originelle qui, en elle, refoulait, éteignait souvent les petites lumières péniblement allumées au contact de ce qu’elle nommait "le commun des mortels.""

Colette évoque aussi avec nostalgie les autres membres de sa famille, son père qu'elle aurait aimé mieux connaître, ses deux frères et sa sœur Juliette.

Si ce récit autour de l'enfance est émouvant, permettant de mieux comprendre l'autrice, Les vrilles de la vigne, série de courts textes reprenant les thèmes chers à Colette, est un bijou de littérature.

A côté de sujets légers comme son amour des chats, elle évoque aussi son mariage, les infidélités de son mari puis sa nouvelle vie libérée, les moments joyeux passés au music-hall, sa maîtresse, et  son amour inconditionnel pour la vie et ses merveilles :

« Quoi ?… ma vie aussi est inutile ? Non, Toby-Chien. Moi, j’aime. J’aime tant tout ce que j’aime ! Si tu savais comme j’embellis tout ce que j’aime, et quel plaisir je me donne en aimant ! Si tu pouvais comprendre de quelle force et de quelle défaillance m’emplit ce que j’aime !… C’est cela que je nomme le frôlement du bonheur. Le frôlement du bonheur… caresse impalpable qui creuse le long de mon dos un sillon velouté, comme le bout d’une aile creuse l’onde… Frisson mystérieux prêt à se fondre en larmes, angoisse légère que je cherche et qui m’atteint devant un cher paysage argenté de brouillard, devant un ciel où fleurit l’aube, sous le bois où l’automne souffle une haleine mûre et musquée… Tristesse voluptueuse des fins de jour, bondissement sans cause d’un cœur plus mobile que celui du chevreuil, tu es le frôlement même du bonheur, toi qui gis au sein des heures les plus pleines… et jusqu’au fond du regard de ma sûre amie… »

« Une journée douce de printemps, ou bien un matin mouillé d’automne, peut-être une nuit de lune, vous sentirez en votre cœur une chose inexprimable et vivante s’étirer voluptueusement, – une couleuvre heureuse qui se fait longue, longue, – une chenille de velours déroulée, – un desserrement, une déchirure soyeuse et bienfaisante comme celle de l’iris qui éclôt… Sans savoir pourquoi, à cette minute, vous nouerez vos mains derrière votre tête, avec un inexplicable sourire… Vous découvrirez, avec une naïveté reconquise, que la lumière est rose à travers la dentelle des rideaux, et doux le tapis aux pieds nus, – que l’odeur des fleurs et celle des fruits mûrs exaltent au lieu d’accabler… Vous goûterez un craintif bonheur, pur de toute convoitise, délicat, un peu honteux, égoïste et soigneux de lui-même… »

Elle chante la vie avec lyrisme et humour, transfigurant la réalité et célébrant le monde de l'enfance, le monde du vivant dans toutes ses acceptions, et pour finir la vie elle-même, l'amour, le plaisir, la liberté et l'intensité des moments vécus.

J'avais découvert ce texte à vingt ans et quelques années après (si peu...) le plaisir reste intact, la fulgurance des émotions résonnant comme une évidence.

Un texte à lire et relire !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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L'amour comme par hasard de Eva RICE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Toutes les maisons, grandes ou petites, perdent leur réalité, lorsque les êtres qu'on aime ne les habitent plus."

 

Mon avis :

Dans le Londres d'après-guerre, la magnifique demeure Milton Magna tient encore debout, malgré ses failles innombrables. Pénélope, son frère Inigo  et leur mère Talitha vivent dans ses murs prêts à s'effondrer. Issus d'une vieille famille aristocratique mais désargentée, ils s'attachent au lieu car il leur rappelle leur père disparu à la guerre. 

"Cependant, il n'existait pas d'endroit plus enchanteur que Magna au printemps, et mamane te moi étions les meilleurs amies du monde les matins où nous nous levions de bonne heure pour aller, bras dessus bras dessous, jusqu'à l'étang, en respirant de tous nos poumons la senteur sucrée des viornes murmurantes, le coeur réchauffé par le spectacle des grosses touffes de crocus qui nous saluaient au passage avec une grâce princière, le lonf des chemins envahis de mauvaises herbes ceignant la pelouse de derrière. La tiédeur du sileil sur nos joues nous rappelait à quel point il nous avait manqué, tout au long de l'hiver, je me gorgeais de l'odeur des buis entourant la plantation de cassis et de  groiseilliers." 

La jeune Pénélope rencontre Charlotte, une jeune fille de son âge qui va lui offrir une bouffée d'air frais dans son univers décati. Héroïne  sympathique et érudite, elle est attachante et même si son intrigue sentiementale est visible à dix kilomètres, on prend plaisir à suivre ses déboires amoureux. Les autres personnages sont tout aussi attachants eti forment comme une grande famille que l'on a plaisir à retrouver. 

Eva Rice brosse le portrait d'une génération désargentée, perdue après la guerre, entre dettes et envie de mordre la vie à pleines dents. Les jeunes s'enivrent de fêtes, d'alcool et de musique. Le champagne coule à flots dans les soirées mondaines et le monde de la musique voit l'émergence du jeune Elvis Prestley, détrôné pour le moment dans le coeur des jeunes filles par Johnnie Ray, chanteur qui n'aura pas du tout connu la postérité du king...

 

Attention à ne pas lire avant lecture la 4ème de couv qui en dit beaucoup trop...

Une lecture charmante au charme indéniable...

 

Premières phrases :

"J'avais fait la connaissance de Charlotte à Londre, un après-midi où j'attendais l'autobus. Notez bien cette phrase : elle contient une information déjà extraordinaire en soi, puisque je ne prenais l'autobus qu'une ou deux fois par an à peine, et encore n'était-ce qu'histoire de changer un peu et d'emprunter un autre moyen de transport que le train ou la voiture."

 

Infos sur le livre :

Auteur Née dans une famille d'amateurs de musique, Eva Rice est l'auteur de deux précédents ouvrages, un roman et un essai. L'amour comme parhasard, vendu à plus de 220000 exemplaires en Angleterre, a été finaliste des ritish Book Awards en 2006. Eva Rice vit à Londres.

 

Vous aimerez aussi :

Chick Lit

 

D'autres avis :

Babélio 

 

L'amour comme par hasard, Eva Rice, traduit de l'anglais par Martine Leroy-Battistelli, Le livre de poche, 2007, 537 p., 6.95 euros

 

Merci Juliette pour cet agréable moment passé en compagnie de Charlotte et Pénélope...

Publié dans Chick-lit

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Propos sur le bonheur d'ALAIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Voici le jardin du philosophe. On y cueillera des fruits mûris sur le tronc de la sagesse commune et dorés à cette autre lumière des idées. Ils en reprennent leur saveur d'origine, qui est le goût de l'existence. Saveur oubliée en nos pensées ; car on voudrait s'assurer que l'existence est bonne et on ne le peut ; on en déçoit donc l'espérance par précaution, prononçant qu'elle est mauvaise. De là s'étend l'empire de l'imagination déréglée, en quoi Alain, se confiant à la sagesse du corps, restaure la souveraineté claire de l'homme heureux et qui n'attend pas pour l'être, ici et non ailleurs, que l'événement lui donne raison, acteur enfin et non spectateur de soi-même." (présentation de l'éditeur)

Au travers de propos simples, de chapitres courts ponctués d'exemples didactiques tirés de la vie courante, Alain nous convie vers le bonheur, en nous prouvant que cette perle rare dépend de notre disposition intime et non d'évènements extérieurs. Il s'intéresse principalement à tous ceux qui se plaignent et font de la tristesse leur étendard. Ces gens-là selon devraient chercher l'aiguille dans leur chaussure, la cause véritable de leur mauvaise humeur avant de chercher à réguler leurs passions. Ils n'auront aucune puissance sur lesdites passions tant qu'ils ne connaitront pas leurs vraies causes. Quelquefois la cause est prosaïquement corporelle et l'éclairer permet alors de retrouver le chemin vers la quiétude. 

"Chaque mouvement d'humeur naît d'un événement physiologique passager ; mais nous l'étendons, nous lui donnons un sens oraculaire ; une telle suite d'humeurs fait le malheur, je dis en ceux qui n'ont pas de graves raisons d'être malheureux, car c'est ceux-là qui sont malheureux par leur faute."

Quant à ceux qui se plaignent d'un destin malheureux, un examen de leur parcours mettra facilement en valeur leurs motivations profondes. 

"Ce colonel, qui va planter ses choux, aurait bien voulu être général ; mais, si je pouvais chercher dans sa vie, j'apercevrais quelque petite chose qu'il fallait faire, et qu'il n'a point faite, qu'il n'a point voulu faire. Je lui prouverai qu'il ne voulait pas être général. 

Je vois des gens, qui, avec assez de moyens, ne sont arrivés qu'à une maigre et petite place. Mais que voulaient-ils ? Leur franc-parler ? Ils l'ont. Ne point flatter ? Ils n'ont point flatter et ne flattent point. Pouvoir par le jugement, par le conseil, par le refus ? Ils peuvent. Il n'a point d'argent ? Mais n'a-t-il pas toujours méprisé l'argent ?" p. 76

Pour s'abstraire des pensées négatives, Alain insiste sur le bienfait de l'action, du travail libre. L'ennui est rapidement source de malheur, et plutôt que de subir, mieux vaut agir. Peu importe les difficultés alors rencontrées, elle n'apporteront que plus de valeur au but atteint.  

Ainsi, une bonne humeur générale pourra se répandre, marque de la politesse élémentaire, et le bonheur s'épanouira : "On peut le semer le long des rues, dans les tramways, dans les kiosques à journaux ; il ne s'en perdra pas un atome. Elle poussera et fleurira partout où vous l'aurez jetée."

Un court essai résolument optimiste.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard 

Article de Sciences Humaines 

 

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Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien de Colombe LINOTTE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Où il est question d'un chat démoniaque, d'un Mâle despotique et de moutons de poussière (entre autres)"

 

Mon avis :

J'ai découvert le blog de Colombe Linotte chez Keisha. Et j'ai été conquise par son ton humoristique décalé, par sa capacité à embellir avec drôlerie le quotidien pas toujours passionnant. Avec elle tout devient drôle et léger. On en vient presque à souhaiter les aléas de la vie quotidienne, pour, nous aussi, en rire avec détachement et intelligence (oui, pôrfaitement, Monsieur, je saurais faire ça... )

Bref, quand j'ai vu qu'elle avait aussi édité un livre (quelle femme...) j'ai dit banco. Sauf que ô déception, (qui m'apprendra à dire banco à chaque fois qu'on me parle d'un livre) le livre en question est beaucoup moins drôle que le blog. Les choix ne sont pas forcément très judicieux, et de fait l'humour gouaillier de Colombe perd des plumes. 

"J'ai lu sur un blog de mode que c'était le grand retour des jeans imprimés.

Alors j'ai aussi essayé. J'ai créé le bourrage papier du siècle au bureau."

 

"- Mais pourquoi tu n'imprimes pas recto verso ? ai-je demandé à mon collègue tatoué.

- Avec tout le pollen qu'ils me balancent, je me venge des arbres."

 

"-Carré ou long ? ai-je dit au Mâle.

- Carré, tu as déjà eu ?

- Carré, c'est ce que j'ai depuis des LUSTRES. Mais je pourrais les laisser pousser, par exemple. Qu'est ce que tu préfères, toi ?

- Qu'importe. Quelque chose qui ne bouche pas les baignoires.

J'ai annulé chez Dessange. J'irai chez Décathlon m'acheter un bonnet de bain."

 

Sur le blog :

"J’ai été émerveillée

par la description du petit-déjeuner quotidien de ma copine Ginette, qui se compose invariablement d’un kiwi, d’un verre de jus d’oranges pressées et de fromage sur du pain aux graines. J’ai donc pris l’immédiate décision de changer mes habitudes et de prendre moi aussi un petit déjeuner parfait, et dans les douze heures qui ont suivi, j’ai acheté une barquette de kiwis.

Le premier matin, j’ai oublié de manger le kiwi et je suis partie au bureau. Le deuxième matin, j’ai oublié de manger le kiwi mais je l’ai emmené au bureau et j’ai collé un post-it dessus. Le troisième matin, j’ai oublié de manger le kiwi alors j’ai programmé une sonnerie à 10h pour penser à lire le post-it du kiwi du bureau. Le quatrième matin, j’ai oublié de manger le kiwi alors une fois dans la voiture je me suis envoyée un mail pour m’ordonner de manger le kiwi du bureau dès mon arrivée. Le cinquième matin, j’ai emmené tout le reste de la barquette au bureau pour créer un effet 3D à côté du téléphone. Le sixième matin, on était samedi, j’avais oublié tous les kiwis rabougris au bureau. Dans les douze heures qui ont suivi, j’ai acheté une cagette d’oranges à jus."

                         

- on m’avait plutôt parlé d’une épreuve avec des gros vers blancs…
- estime-toi heureux qu’on ne porte pas de bandana.

#KohLanta

 

Par conséquent , je vous invite plutôt à lire son blog que son livre, en espérant qu'un prochain titre sortira, plus proche de l'esprit spirituel de la demoiselle. Les trois coeurs prouvent que je suis quand même fan, et que si vous n'avez pas Internet, ou que votre connexion free déconne parce que vous avez un Mâle chez vous incapable de réparer ne fut-ce qu'une ampoule, ou si vous préférez la version papier à la version blog, n'hésitez pas, vous découvrirez un univers optimiste et intelligent !

 

Informations sur le livre :

Sur son blog 

 

Le mystère de la chaussette orpheline et autres tracas du quotidien, Colombe Linotte, First, 2013, 9.95 euros

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Mary Anne de Daphné DU MAURIER

Publié le par Hélène

 ♥ ♥

"La malchance était un méchant lutin, il fallait lui cracher à la figure, la combattre, l'écraser ; la fortune était une proie à saisir et à ne plus lâcher ; la vie, une aventure, une alliée et non une ennemie."

Ce que j'ai aimé :

Mary Anne Clarke est la trisaïeule de l'auteure : sa fille, Ellen, épousa Louis-Mathurin Busson du Maurier et fut la mère du caricaturiste George du Maurier (1834-1896) et donc la grand-mère de la romancière Daphné du Maurier. Cette dernière nous conte la destinée hors du commun de cette courtisane renommée du fin XVIIIème, éprise de liberté et prête à tout pour mettre ses enfants à l'abri du besoin. 

Filles des rues, elle passe son enfance dans l'impasse de Bowling Inn à Londres, dans une famille modeste rapidement à court d'argent à cause des errances de son beau-père. Gamine intelligente et débrouillarde, la jeune Mary Anne espère des jours meilleurs et pense qu'en se mariant avec John, jeune héritier prometteur, elle pourra enfin sortir de la misère. Mais elle comprend  rapidement que son mari n'est pas le riche héritier talentueux qui lui promettait un avenir à l'abri du besoin, et malgré son attachement pour lui, elle cherche alors une autre voie vers son destin. C'est alors que l'opportunité de devenir une courtisane vendant ses charmes aux grands de ce monde se présente à elle. Et c'est ainsi qu'elle deviendra la maîtresse du duc d'York fils du roi et chef des armées britanniques en lutte contre Napoléon. Mais Mary Anne en veut toujours davantage, refusant de retourner au ruisseau en fonction des désirs aléatoires d'un homme...

Daphné Du Maurier nous offre un portrait vibrant et pathétique de cette femme victime de la condition féminine de son époque, une jeune femme prête à payer n'importe quel prix pour acquérir une certaine forme de liberté.

"Les matins avaient toujours le même parfum frais et excitant, et la mer de Boulogne étincelait comme jadis à Brighton. Elle quittait ses souliers, sentit le sable sous ses pieds nus, l'eau entre ses orteils. "Mère !" s'écriaient les vierges et vestales accourues en agitant leurs ombrelles... mais c'était cela, la vie, cette exultation soudaine, cette joie sans cause qui vous animait le sang, à huit ans comme à cinquante-deux. Cela s'emparait d'elle à présent comme toujours, flot ardent, griserie. Ce moment compte. Ce moment et pas un autre." p. 403

Ce que j'ai moins aimé :

Le premier chapitre présente la fin de la vie de Mary Anne et des êtres qui l'ont aimée, ce qui dévoile déjà certains aspects de son histoire... Je n'apprécie pas tellement ce prodécé qui fait commencer par la fin.

De nombreux détails financiers alourdissent le récit et l'épisode du procés est très long !

Présentation de l'éditeur :

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Rebecca

Autre : Les forestiers de Thomas Hardy

D'autres avis :

Lu dans le cadre du mois anglais, ce jour était consacré à la romancière Daphné du Maurier

 

Publié dans Littérature Europe

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Rencontre Gallmeister

Publié le par Hélène

Hier soir, grâce à Anthony et Nathalie, nous étions invités dans les locaux de Gallmeister à rencontrer Oliver et son équipe - et Ernest (le bison) (ou plutôt la bisonne).

Ce fut un réel plaisir de se retrouver entre passionnés - initiés même - entre ceux qui savent qui est Piergiorgio et qui lui vouent un culte sans précédent, ceux qui se demandent si le père de Betty était un bon père, celle qui me raconte Lonesome dove avec passion, celui qui s'apitoie sur le sort de Jake dans ce même Lonesome dove, celle qui n'a pas le droit d'acheter de nouveaux livres tant qu'elle n'a pas fini sa PAL infinie mais qui craque deux minutes plus tard quand on lui présente une nouvelle version de Autant en emporte le vent,  celle qui me chante les louanges de livres que je n'aurais jamais imaginé lire tels que Spartacus (sortie prévue le 22 août), Rambo ou Forrest Gump et qui, pourtant, contre toute attente, réussit à me convaincre, celle qui se plaint de l'absence de librairie dans sa commune, et tous ceux qui aimeraient avoir des journées doubles pour lire, encore et encore.

Côté news, nous avons appris la sortie le 7 mars de la suite des romans de Keith MCCAFFERTY (Buffalo blues), en même temps que sort en poche Le chant des innocents de Piergiorgio, sort aussi en grand format La septième lune, et une nouvelle série de cet auteur est annoncée pour le 3 octobre avec un libraire amoureux des chats, Ayana Mathis sort un roman le 22 août qui s'annonce extraordinaire (dixit Oliver qui l'a lu), Maren Uthaug à l'univers si particulier sort une dystopie aussi le 22 août dans laquelle la population n'est constituée que de 11% d'hommes, le juste pourcentage pour que l'humanité ne s'éteigne pas, mais guère plus ;  les éditions continuent à éditer les oeuvres magnifiques de Mario Rigoni Stern dont L'année de la victoire prévu aussi le 22 août. Même Les dents de la mer seront rééditées le 7 novembre, un livre parfait pour les lectures estivales des belles mères (dixit Benjamin).

Si Oliver a souligné que le catalogue de Gallmeister était globalement sombre, il a tenu à préciser que toujours une touche de lumière apparaissait dans les ténèbres et éclairait les romans d'une aura hors du commun. Selon lui, seul Les Hauts de Hurlevent échappe à cette règle.

En ce qui concerne les très belles éditions Litéra, Oliver conseille Les Aventures de Tom Sawyer, le roman qui a inventé le narrateur enfant, et il aimerait à plus ou moins long terme inclure Ernest Hemingway.

Je suis revenue avec L'illusion du mal qui vient de remporter le Prix du meilleur roman étranger 2023 - Trophée 813, Le radeau des étoiles qui raconte l'histoire de deux enfants embarqués sur un radeau sur une rivière infernaleet en avant première Les princes de l'étang aux finnois de Lars Elling pour une sortie le 2 mai.

Merci encore aux organisateurs  et aux éditions Gallmeister !

 

Publié dans Divers

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