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Prix Goncourt des Lycéens 2016

Publié le par Hélène

Il ne restait plus que 7 titres en lice :

Les 13 lycéens délégués régionaux, désignés pendant ces 6 délibérations régionales, se sont retrouvés pour la grande délibération nationale, jeudi 17 novembre, et ont annoncé le lauréat du 29ème Prix Goncourt des Lycéens à 12h45 depuis l'Opéra de Rennes :

© C/Damien Roudeau-Schwagga Postfiles

A ma grande joie, le prix a été attribué à Gaël Faye, dont j'ai tant aimé le Petit pays !

Hier soir avait donc lieu la remise du prix au ministère de l'Education nationale en présence de la ministre Najat Vallaud Belkacem.

@Education Nationale

Le discours de la ministre était sobre, insistant sur la transmission et le partage. Si vous souhaitez le lire dans son intégralité rendez-vous sur son site. 

Le président de la Fnac lui a succédé, mettant en avant le fait que la culture reste une valeur essentielle pour le groupe, même s'il vient de fusionner avec Darty. Il a souligné que déjà la Fnac avait récompensé en septembre Petit Pays avec le Prix Roman Fnac, le premier prix de la saison choisi sur épreuves avant même que les critiques ne filtrent sur les romans. Un choix éclairé !

Virginie Despentes a ensuite pris la parole pour louer le roman de Gaêl Faye, suivi par la présidente du jury des lycéens, Margaux Comte, très émouvante dans son discours. 

Enfin c'est un Gaël Faye profondément ému qui s'est exprimé, remerciant ceux qui ont contribué à façonner son succès et soulignant aussi l'importance du prix à l'heure où se déroule le procès de Bobigny, dans lequel s'impliquent ses beaux-parents qui traquent les présumés auteurs du génocide encore en liberté. (A lire au sujet du procès de Bobigny l'article de Maria Malagardis sur Libération)

Gaël Faye sortira un album en janvier et sera présent pour un concert au Trianon le 3 avril. Vivement !  

A lire aussi :

- Lecture musicale de Gaël Faye à la maison de la Poésie pour le festival Paris en Toutes Lettres

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2ème plateau 

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens : les réactions des lycéens et des enseignants

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens : réactions de quelques auteurs

Publié dans Prix littéraires

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Prix SNCF du POLAR - 2017

Publié le par Hélène

Le prix SNCF du Polar se déroule du 12 octobre 2016 au 31 mai 2017.

Il s'agit d'un Prix 100% public puisque ce sont les lecteurs qui votent pour les 18 oeuvres en compétition dans 3 catégories : 

 

60 événements jalonnent l'année avec notamment : 

En janvier un espace polar SNCF installé durant le festival international de la bande dessinée d'Angoulême

En février la participation au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand

En mars la présence au salon du Livre Livre Paris

En avril la participation aux Quais du Polar

 

Si vous souhaitez faire entendre votre voix et dénicher de nouvelles personnalités du polar, vous pouvez voter jusqu'au 31 mai 2017. 

 

 

De mon côté je vous parle aujourd'hui de la BD Chaos debout à Kinshasa et prochainement je présenterai d'autres oeuvres de la sélection. 

 

Les lauréats 2016 :

 

Publié dans Prix littéraires

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Rencontres régionales du Goncourt des Lycéens (5)

Publié le par Hélène

A l'issue de ces rencontres régionales, j'ai pu recueillir les ressentis de Leïla Slimani et Jean-Baptiste Del Amo : 

Jean-Baptiste Del Amo 

Présentation de Règne Animal
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère

Son ressenti sur ces rencontres :

"C'est l'occasion d'apporter quelque chose au lecteur et de rendre la  littérature vivante, de montrer aux élèves que les écrivains sont vivants ! La transmission est importante. J'ai apprécié leurs questions, différentes des questions habituelles des journalistes. 

J'ai été étonné par le fait que les élèves se questionnent beaucoup sur le rapport au réel, ils nous demandent beaucoup ce qui tient de l'imaginaire et ce qui est inspiré de nos vies dans nos romans. Ils veulent savoir dans quelle mesure nous nous sommes inspirés de la réalité. Cela prouve que les frontières sont de plus en plus floues entre réalité et imaginaire à notre époque. L'attrait pour la téléréalité va aussi dans ce sens. "

Jean-Baptiste a déjà été finaliste du Goncourt des lycéens en 2008 pour Une éducation libertine. Qu'avait il retiré de cette expérience ?

"J'avais été admiratif des lycéens capables de suivre un texte dense, littéraire jusqu'au bout, de le porter jusqu'à la fin. Je sais aussi grâce à cette expérience que l'on ne peut pas se fier aux réactions des lycéens lors des rencontres car Jean-Louis Fournier et son Où on va papa avait eu un franc succès et pourtant, Catherine Cusset avait emporté le prix pour Un brillant avenir, un texte très littéraire. "

Leïla Slimani pour Chanson douce

Son roman Chanson douce

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Ses impressions :

"J'ai apprécié d'écouter mes amis auteurs présenter leurs romans et répondre aux questions. Souvent nous nous croisons seulement,  nous sommes par exemple voisins de dédicaces, mais nous n'échangeons pas forcément, cela reste souvent passif. Ces rencontres permettent plus d'échanges entre nous.  

Les questions des lycéens sortent des questions des médias souvent très répétitives, là ce sont des questions ancrées et on se doit de fournir un effort dans les réponses. Par exemple, on ne m'avait jamais demandé si je pensais que la mère était coupable, et pourtant c'est une bonne question. Je pense que pour les journalistes, cela reste une question tabou.

Je ne connaissais pas le Goncourt des lycéens, je suis ravie d'y participer !"

 

Vous retrouverez les questions posées par les lycéens ici :

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2ème plateau 

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens : les réactions des lycéens et des enseignants

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

- Mon avis sur Continuer de Laurent Mauvignier

- Mon avis sur Laëtitia de Ivan Jablonka

Publié dans Prix littéraires

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Rencontres régionales du Goncourt des lycéens (4)

Publié le par Hélène

De l'importance d'incarner la littérature

Lors des rencontres régionales entre les auteurs nominés au Goncourt des lycéens et les élèves, j'ai pu discuter avec trois élèves de la classe de seconde du lycée Paul Langevin  à Beauvais : Anaëlle, Christel et Lise et avec les deux enseignantes à l'origine du projet dans ce lycée, Isabelle et Géraldine, l'une professeure de lettres et l'autre documentaliste.

Toutes deux souhaitaient au départ initier un projet inter classes qui aurait concerné tout le lycée pour développer les échanges entre les classes. Seulement le Goncourt des lycéens ne choisit qu'une classe par établissement sur lettre de motivation du professeur, elles ont donc dû choisir. Elles ont opté pour  une classe du seconde pour ne pas être pressées par l'échéance du bac. En postulant au Prix Goncourt des Lycéens, leur motivation était de faire lire les élèves, de les faire parler, échanger, partager en s'axant sur la littérature contemporaine. Elles souhaitaient que les élèves s'ouvrent à d'autres littératures, à d'autres sujets.

Quand elles ont annoncé aux lycéens de leur classe qu'ils participaient au Goncourt des lycéens, tous étaient surpris, et certains n'étaient guère enthousiastes. Puis tous ont réalisé qu'il s'agissait d'une chance puisque seules une cinquantaine de classes sont retenues sur toute la France.

Le fonctionnement

Toute la classe doit avoir lu dans sa globalité les 14 romans sur la base du volontariat. Ils travaillent souvent par petits groupes et vont vers les livres qui les tentent. Les professeurs demandent juste l'effort de lire 10 pages en espérant que la lecture les entraînera au-delà des 10 pages...  Ainsi les trois filles m'ont confiée que le début percutant de Chanson douce les avait suffisamment surprises pour qu'elles aient envie de lire la suite.

D'autres professeurs peuvent se greffer sur le projet comme dans leur lycée le professeur d'histoire qui a décidé d'étudier avec la classe le roman de Magyd Cherfi Ma part de gaulois

Au début certains élèves éprouvaient des réticences à lire puis peu à peu ils se sont investis et maintenant ils sont tous globalement motivés. Un élève a même confié à ses professeurs "Avant je n'aimais pas lire mais maintenant j'aime" comme si participer au Goncourt des lycéens avait créé en lui un déclic. Certains élèves très motivés ont déjà lus 3 romans sur les 14.

Le seul petit bémol concernant l'organisation tient à l'arrivée tardive des romans qu'ils n'ont pu obtenir que le 22 ou 23 septembre. Le temps presse désormais pour lire un maximum de titres...

Nathacha Appanah et Jean-Baptiste Del Amo

Nathacha Appanah et Jean-Baptiste Del Amo

La rencontre 

Anaëlle, Christel et Lise ont été touchées que les auteurs prennent le temps de répondre à leurs questions. Les réponses ont pu éclairer leurs points de vue sur les romans et leur a donné envie de lire des romans vers lesquels elles ne seraient pas allées d'elles-même. Lise s'est passionnée pour Romain Slocombe et est bien décidée désormais à se lancer dans la lecture de son roman ! Elles ont trouvé intéressant de voir les auteurs, d'écouter leurs points de vue, leurs sources d'inspiration. 

Indiscrétions

Pour Anaëlle, Chanson douce se démarque par son histoire, et par l'univers différent qu'il permet de découvrir : celui des nounous, personnages que l'on rencontre rarement dans le rôle principal dans les romans.

Christel porte aussi sa préférence vers le roman de Leïla Slimani, en raison de ce début déroutant qui pousse à poursuivre sa lecture.

Enfin, Lise a été séduite par Continuer de Laurent Mauvignier, et notamment par sa fin qu'elle a trouvée "géniale" car le suspect n'apparaît qu'à ce moment-là !

Dans la classe, les avis étaient globalement partagés, sans que réellement ne ressorte un titre.

Des élèves et des enseignants acteurs investis

Ainsi cette rencontre a le mérite de remotiver chacun, elle relance l'intérêt, et met en place une dynamique prometteuse pour la suite !

 

Vous aimerez aussi : l'article de La voix du Nord

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2ème plateau 

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Les réactions des auteurs suite aux rencontres

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

Publié dans Prix littéraires

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Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

 

Leïla Slimani présentait son roman Chanson Douce paru chez Gallimard :

Présentation de l'éditeur : 

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Pourquoi ce titre ?

La chanson douce est destinée à endormir les enfants et je voulais montrer qu'il ne fallait pas se faire endormir par les gens trop gentils ou trop doux. Je me suis inspirée d'un fait divers pour ce roman : en 2012, à New York une nounou massacre les enfants qu'elle gardait avant de tenter de se donner la mort. Elle gardait les enfants depuis plusieurs années. On ne connait pas ceux avec qui l'on vit, l'intimité nous aveugle d'autant plus. Il faut rester vigilant, garder un regard aigü sur l'autre pour se protéger et aussi pour faire attention à lui.

Pourquoi commencer par la fin ? 

Si j'avais raconté seulement l'histoire d'une nounou dans une famille, mon histoire aurait étéinintéressante banale et répétitive. Je n'aurais pas obtenu l'attention du lecteur. La scène violente initiale est là pour harponner le lecteur. Par la suite le lecteur sera attentif à toute l'histoire, il deviendra enquêteur, actif dans sa lecture, il en saura plus que les parents aveuglés par la gentillesse de Louise la nounou. Le monde des nounous est un monde dur, elles sont souvent exploitées, elles s'introduisent dans l'intimité des famille et entretiennent une relation particulière avec les parents. Ce sont des personnages romanesques. 

Dans quel personnage vous reconnaissez-vous le plus ?

J'ai mis une partie de moi dans tous les personnages mais objectivement j'ai plus d'accointances avec Myriam car c'est avec elle que j'ai le plus de point commun , elle appartient au même milieu social que moi, elle est mère de famille comme moi, est maghrébine... 

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

Pendant l'écriture je voulais pas juger les personnages, je ne voulais pas faire leur procés. Pour moi la mère n'est pas responsable. Cette femme est face à plein de contraintes et ce sont là les limites du féminisme : les femmes se sont battues pour s'émanciper sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation. 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes et ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants. Dans mon roman la mère est dépassée, débordée et quand quelqu'un lui propose de l'aider et prend tout en charge c'est une chance pour elle. Lors du procés de la nounou dont je me suis inspirée pour le personnage de Louise, son avocat avait accusé la mère. J'avais été choquée. Mais c'est toute l'ambiguité de cetet société ce sont toujours les femmes qui sont dans une position difficile aujourd'hui. D'ailleurs la preuve vous m'avez posé la question de la responsabilité de la mère pas celle du père...

 

Gaël Faye présentait son Petit pays édité chez Grasset :

Présentation de l'éditeur :

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

Pourquoi ne pas plus évoquer la soeur ?

Je le regrette. Avant j'avais deux chapitres sur elle qui ont été coupés.

Le cercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

C'est difficile, depuis l'indépendance ce sont des massacres à répétition. La reconstruction est difficile et cela restera compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comités de réconciliation par exemple ou si les gens étaient condamnés comme au Rwanda. Au Rwanda les peines de prison ont eu un coté positif, le pays est reparti d'un bon pied. Au Burundi, nous sommes loin de cela, d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel. 

Quelle a été la réception au Burundi ?

Il y a eu 5 ou 6 livres seulement là-bas, il n'y a pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire et le livre est cher. Le Burundi est le pays le plus pauvre au monde, les habitants gagnet environ 30 euros par an. Donc peu de gens l'ont lu là-bas. Au Rwanda 40 livres ont été vendus. Par contre, le Burundi de la diaspora le remercie. 

D'où vient le personnage de Laure, la correspondante de Gabriel ?

Je me souvenais qu'il y avait des correspondants quand nous étions en primaire. Je voulais que Gabriel sorte de son Burundi par intermittences, ces lettres sont comme une ouverture vers l'extérieur.

Quelle est la relation entre le titre du roman et le titre de la chanson "Petit pays" tirée de votre album?

Ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. Pour moi, ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sans fin" qui contient les prémisses du roman. Cette chanson décrit une vie où il ne se passe rien, et met l'accent sur le sentiment d'ennui de l'enfance. J'ai voulu décrire ces moments qui ont précédé la guerre ensuite le roman est habité par les conditions d'exil et la guerre mais cette première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

Leïla :

pourquoi ce titre ?

ne pas se faire endormir par les gens trop gentils trop doux

chanson endort

inspiré par un fait divers à New York 

enseignement : on ne connais pas ceux ave qui l'on vit

l'intimité nous aveugle d'autant plus il faut rester vigialnt garder un regard aigû sur l'autre pour se protéger et pour faire attention à lui

 

Gaël :

pourquoi ne plus évoquer la soeur ?

le regrette avant deux chapitres sur elle qui ont éé coupés

 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain :

assez peu de déchets, relit tout le temps, donc très travaillé. laisse ensuite les éditeurs pointer les choses

Leïla : 

aurait aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants

Jean-Baptiste :

réécrirait tout.

raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue

 

Leïla :

pourquoi commencer par la fin ? 

si je racontais seulement l'histoire d'une nounou dans une famille histoire inintéressante banale et répétitive

pas d'attention du lecteur

scène violente initiale pour harponner le lecteur donc le lecteur sera attentif à toute l'histoire lecteur enquêteur lecteur actif

monde nounous monde des exploitées mond edur personnages romanesques 

relation particulière squ'ils établissent avec les parents

 

Jean-Baptiste :

pourquoi évoquer plusieurs générations

car travail ainsi sur thématique du passage du temps et façon dont violance se transmet de génération en génération

 

Romain :

est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau de l'inspecteur comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car plus excitant plus jouissif

écrivain endosse avec satisfaction rôle du méchant entre dans les personnages 

n'aime pas trop romans classiques aime déstabiliser lecteur et aller à rebours du schéma habituel

pourquoi individu médiocre en temps de guerre ddangereux

 

Jean-Baptiste :

Roman peut-il faire changer les hommes ? Végétalien ?

non n'a pas cette ambition 

littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais à mettre face à ses istuations et à nous faire poser des questions

s'est servi du lieu pour porter un message mais fiction lieu de questions 

ce qui l'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale

 

Gaël :

ercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

difficile depuis indépendance massacre à répétition reconstruction est difficile

compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comité de réconciliation par exemple ou si les gens étaien tcondamnés comme au rwanda

peines de prison au Rwanda coté positif est reparti d'un bon pied
Burundi loin de cla d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel

 

Réception au Burundi ?

5 ou 6 livres seulement là-bas, pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire, livre cher

Burundi est le pays le plus pauvre au monde (30 euros par an)

peu de gens l'ont lu

rwanda 40 livres vendus

Burundi de la diaspora le remercient

 

D'où vient personnage de Laure ?

se souvenait qu'il y avait des correspondants enfant souvenir de primaire marquant voulait ue sorte de son Burundi par intermittences

ouverture vers l'extéireur

 

Leïla :

Dans quel personnage vous reconnissez-vosu le plus ?

une partie de moi dans tous les personnages

objectirvvment accointances avec Miriam car c'est avec elle que j'ia le plus de point commun (milieu, mère de famille...)

 

Romain : pourquoi cetet couverture ?

important pour le livre.

voulait travailler avec un graphiste Jean Rémond

faux photomaton d'époque femme vulgaire et aguicheuse en même temps, aguicheuse attire l'attention fille assassinée Marguerite 

couverture qui attire les lecteurs

 

Jean-Baptiste : 

pourquoi autant de sexualité dans les romans ?

il y en a dans tous mes livres

car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence qqch qui nous lie nous habite mais cnstruit notre identité nosu constitue

 

Gaël :

relation entre son titre et le titre de la chanson "Petit pays"

ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sanf in" vraiment prémisse du roman vie où il ne se passe rien , enfance setiment d'ennui moments qui ont précédé la guerre ensuite roman habité par les conditiosn d'exil et la guerre mais cetet première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

 

Leïla

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

pendant écriture ne voulait pas juger les personnages ne voulait pas faire leur procés

pour elle pas la mère responsable. cette femme est face à plein de contraintes : limites du féminisme : sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants

ici la mère est dépassée, débordée et quand qqun lui propose de l'aider et prend tout en caharge c'ets une chance pour elle 

inspirée de Louise Woodworth

lors de son procés avocata avait accusé la mère  avait été choquée

mais c'est toute l'ambiguité de ce ett société toujours femmes sont dans une position difficile aujourd'hui d'aileurs la preuve vous m'avea posé la question sur la mère pas su rle père

 

Romain :

pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

ne sait pas comment le roman se termine. laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et choix de compostiiosn

 
Romain Slocombe pour L'affaire Léon Sadorski chez Robert Laffont   :
Présentation de l'éditeur : 
Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.

Avril 1942. Au sortir d'un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l'Occupation. Pétainiste et antisémite, l'inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d'un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d'intervenir contre les « terroristes ».
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, ou on le jette en prison. Le but des Allemands est d'en faire leur informateur au sein de la préfecture de police... De retour à Paris, il reçoit l'ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d'appartenir à un réseau antinazi.
Après le succès de Monsieur le commandant, Romain Slocombe nous entraîne dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française. 

Est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau d'un salaud ?

Comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car c'est plus excitant, plus jouissif, l'écrivain endosse avec satisfaction le rôle du méchant.  Je n'aime pas trop les romans classiques, j'aime déstabiliser le lecteur et aller à rebours du schéma habituel. Cela me semblait intéressant de m'interroger sur pourquoi et comment un individu médiocre devient en temps de guerre dangereux.

Pourquoi cette couverture ?

La couverture est essentielle pour un livre. Je voulais travailler avec un graphiste Jean Raymond Hiebler et j'ai cherché longtemps parmi ses photographies une qui pourrait convenir. Jusqu'à ce que je tombe sur celle-ci, un faux photomaton d'époque représentant une femme vulgaire et aguicheuse en même temps. Elle attire le regard.  Elle représenterait dans le roman la fille assassinée, Marguerite. 

Pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

Quand je commence à écrire, je ne sais pas comment le roman se termine. Je laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et faire le choix de composition. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Jean-Baptiste Del Amo auteur de  Règne animal chez Gallimard :
Présentation de l'éditeur :
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère.

Pourquoi évoquer plusieurs générations ? 

J'ai voulu effectuer un travail ainsi sur la thématique du passage du temps et la façon dont la violence se transmet de génération en génération. 

Vous êtes végétalien et vous en parlez dans le roman. Selon vous le roman peut-il faire changer les hommes ? 

Non je n'ai pas cette ambition. La littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais plutôt de mettre face à ses situations pour que l'on se pose des questions. Je me suis servi du lieu pour porter un message mais la fiction est avant tout le lieu de questions. Ce qui m'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale.

Pourquoi autant de sexualité dans ce roman ?

Il y en a dans tous mes livres car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence, c'est quelque chose qui nous lie, nous habite et construit notre identité. Elle constitue l'être humain. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Questions posées à tous : 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain : J'ai assez peu de déchets, je relis tout le temps, le roman est donc très travaillé. Je laisse ensuite les éditeurs pointer les choses. 

Leïla : J'aurais aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants.

Jean-Baptiste : Je réécrirais tout. C'est la raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue...

 

A lire également :

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Les réactions des lycéens, enseignants et auteurs suite aux rencontres

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

 

Publié dans Prix littéraires

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Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Pour ces premières rencontres régionales du Goncourt des Lycéens à Lille étaient présents : 

- Une classe de seconde du lycée Paul Langevin de Beauvais,

- Une classe de 1ère Bac Pro commerce du lycée polyvalent Eugène Woillez de Montreuil sur Mer

- Une classe de 1ère Bac Pro électronique du lycée polyvalent Ernest Couteaux de Saint Amand les Eaux

- Une classe de 1ère L du lycée Henri Wallon à Valenciennes

- et une 1ère S du lycée Pablo Neruda de Dieppe

La rencontre était animée d'une main de maître par le journaliste Frédéric Launay.

 

Côté auteurs le premier plateau de 14h à 15h comprenait : Metin Arditi ; Karine Tuil ; Nathacha Appanah et Régis Jauffret

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Voici quelques unes de questions qui leur ont été posées :

 

Régis Jauffret  parlait de son roman Cannibales paru au Seuil :

Présentation de l'éditeur : Noémie est une artiste-peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec un architecte de près de trente ans son aîné avec lequel elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par une lettre adressée par Noémie à la mère de cet homme : elle s’y excuse d’avoir rompu. Une correspondance s’amorce alors et s’affermit entre les deux femmes, qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de se débarrasser du fils et ex-amant. Elles imaginent même de le dévorer cuit à la broche au cours d’un infernal banquet. En réalité, ce roman parle d’amour. Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vieille dame a appelé son fils du nom du seul homme qu’elle ait jamais aimé, et qui est mort accidentellement avant leur mariage. Noémie, elle, est une « collectionneuse d’histoires d’amour », toujours à la recherche de l’idéal. Au fil des lettres que, de son côté, il échange avec les deux protagonistes, le fils et ex-fiancé exprime toute la passion qu’il éprouve toujours pour Noémie. Un roman d’amour épistolaire, donc, dans la plus belle tradition du genre.

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Pourquoi choisir deux personnages de deux générations différentes ?

Je voulais montrer que l'amour est toujours resté le même. L'amour est comme une poupée qu'on retourne. Le temps n'existe pas quand on parle de l'amour et la mort.

Avez-vous déjà envisagé de manger un être humain ?

Non ! C'est intéressant sur le plan symbolique. Dans le roman, cela fait partie des choses qui unissent les deux femmes, il s'agit d'un fantasme commun qui les réunit.

Pourquoi choisir une forme épistolaire ?

L'une des portes vers l'écriture est cette forme épistolaire. Tout le monde écrit, qu'il s'agisse de lettres ou de mails. Il s'agit de la forme première des choses, la lettre est comme un monologue dans lequel on laisse entrer les gens. 

D'où vous est venue l'inspiraion ?

La rupture est une expérience que tout le monde connait ou a connu. On ne réfléchit à l'amour que quand il est déjà parti.

 

Nathacha Appanah pour Tropique de la violence chez Gallimard 

Présenation de l'éditeur : «Ne t’endors pas, ne te repose pas, ne ferme pas les yeux, ce n’est pas terminé. Ils te cherchent. Tu entends ce bruit, on dirait le roulement des barriques vides, on dirait le tonnerre en janvier mais tu te trompes si tu crois que c’est ça. Écoute mon pays qui gronde, écoute la colère qui rampe et qui rappe jusqu’à nous. Tu entends cette musique, tu sens la braise contre ton visage balafré? Ils viennent pour toi.» Tropique de la violence est une plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.

Quel était le but du roman ?

Je voulais sans doute montrer comment sur une île perdue et abandonnée il peut se dérouler une humanité et une inhumanité terrible.

Croyez-vous en la vie après la mort ?

Non. Mais à Mayotte la mort fait partie de la vie. La mort n'est pas une fin. Les morts ont plus de vérité que les vivants, ils ne peuvent pas mentir.

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Metin Arditi pour L'enfant qui mesurait le monde chez Grasset 

Présentation de l'éditeur : À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l’un près de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l’étude qu’elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d’Or, raconte à Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits... Un projet d’hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Lequel des deux projets l’emportera ? Alors que l’île s’interroge sur le choix à faire, d’autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l’amitié bouleversante qui s’installe entre l’enfant autiste et l’homme vieillissant.

Pourquoi ce titre ?

C'est un titre qui s'est imposé. Pourtant au début Yannis n'appartenait pas au roman, je voulais juste un combat Périclès / Palace puis l'enfant a pris toute la place. L'angoisse de cet enfant est que le monde change, il a donc besoin de trouver des choses immuables, des mesures qui le rassurent sur la stabilité du monde.

Où avez-vous eu les informations sur l'autisme ?

J'ai consulté les dirigeants d'un centre de recherche d'une fondation à Genève qui a pignon sur rue sur l'autisme. Puis j'ai assisté à des réunions de thérapeutes. J'ai alors eu la sensibilité à ce qu'est le trouble autistique alors qu'avant, je n'avais pas de connaissances sur cette maladie. Il est d'ailleurs précisé sur la quatrième de couverture que je suis président de la fondation Pôle Autisme mais cela ne s'est fait qu'après le roman, c'est un des miracles de l'écriture !

 

Karine Tuil pour L'insouciance chez Gallimard :

Présentation de l'éditeur : De retour d’Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l’armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivain Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu’elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d’un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse. Mais François est accusé de racisme après avoir posé pour un magazine, assis sur une œuvre d’art représentant une femme noire. À la veille d’une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Un ami d’enfance de Romain, Osman Diboula, fils d’immigrés ivoiriens devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité politique montante, prend alors publiquement la défense de l’homme d’affaires, entraînant malgré lui tous les protagonistes dans une épopée puissante qui révèle la violence du monde.

Pourquoi choisir des personnages de banlieue ?

Tout d'abord pour des raisons personnelles, je viens moi-même de la banlieue, et j'ai toujours été fascinée par les contrastes des mondes et la cohabitation de ces mondes là. Je trouvais intéressant aussi la question de la violence sociale notamment de la question de la place sociale, de l'espace géographique avec ces enclaves ces banlieue. Enfin je voulais m'interroger sur la question du déterminisme et de la difficulté à trouver sa place dans la société.

Le World Trade Center est mentionné dans l'incipit mais il n'en est plus question par la suite. Pourquoi ?

La chute des tours est le point de départ de tout ce qui est décrit dans le livre : la guerre en Afghanistan et en Irak. Ce petit chapitre parle aussi de la question des choix que l'on fait dans la vie et des répercussions que ces choix ont. La question de la date de l'évènement politique a une incidence dont on subit encore aujourd'hui les effets.

 

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Questions posées à tous : 

Y a-t-il eu des personnages plus difficiles que d'autres à imaginer ? 

Pour Metin Arditi : si l'on considère que le critère est l'écoute nécessaire pour que le personnage se dévoile, je dirais Yannis.

Pour Karine Tuil : les soldats. Pour une question de probité intellectuelle

Pour Régis Jauffret : Geoffrey car les hommes sont moins romanesques que les femmes. Les femmes portent plus à l'imaginaire, alors que l'image des hommes n'est pas flatteuse. 

Pour Nathacha la difficulté a été non pas un personnage humain mais le pays lui-même, Mayotte. C'est pourtant un personnage à part entière, qui est là tout le temps. 

 

Quelle vision de la jeunesse avez-vous ?

Pour Régis Jauffret la jeunesse est une notion de consommation, un slogan publicitaire. On loue la jeunesse quand ce sont les vieux qui tiennent les commandes. On flatte les jeunes mais on le leur donne rien de particulier.

Pour Karine Tuil c'est une notion qui reste vague. La jeunesse inclut des gens très différents : on peut être âgé et très jeune aussi dans son esprit.

Metin Arditi associe à la jeunesse l'inconscience du risque, un élément essentiel de la vie. Il n'y a pas d'acte artistique sans risque, pas de vie sans risque, et pas de vie réussie sans risques. Ce qui me désole c'est la perte du goût du risque que j'observe autour de moi. Une des choses dont je suis le plus heureux est mon goût du risque qui a été une fonction croissante de l'âge. 

Nathacha : la vision de la jeunesse est différente en fonction des pays, de la situation sociale, de l'éducation. Le point commun serait peut-être cette envie de donner des coups de pied dans la fourmilière.

 

A lire également :

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

Prochainement :

- Le compte rendu du deuxième plateau avec Jean-Baptiste Del Amo, Gaël Faye, Leïla Slimani et Romain Slocombe

- Les impressions post-rencontre des lycéens, des enseignants et des auteurs.

- Mon avis sur Cannibales de Régis Jauffret

- Mon avis sur Chanson Douce de Leïla Slimani

Publié dans Prix littéraires

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Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (1)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (1)

Lundi 10 octobre avaient lieu les premières rencontres régionales entre les auteurs sélectionnés pour la 29ème édition du prix Goncourt des lycéens,  et les lycéens appelés à élire leur roman préféré. 

Le prix Goncourt des lycéens a été créé et est organisé par la Fnac et le ministère de l'éducation nationale avec l'accord de l'Académie Goncourt. Une cinquantaine de classes de niveau secondaire (filière généraliste et professionnelle) sont sélectionnées et s'engagent à lire en deux mois les romans sélectionnés pour le prix Goncourt soit cette année :

  • Nathacha Appanah – Tropique de la violence – Éd. Gallimard
  • Metin Arditi – L’enfant qui mesurait le monde - Éd. Grasset
  • Magyd Cherfi – Ma part de Gaulois - Éd. Actes Sud
  • Jean-Baptiste Del Amo – Règne animal - Éd. Gallimard
  • Jean-Paul Dubois – La succession - Éd. de l’Olivier
  • Gaël Faye – Petit pays - Éd. Grasset
  • Frédéric Gros – Possédées - Éd. Albin Michel
  • Ivan Jablonka – Laëtitia ou la fin des hommes – Éd. Le Seuil
  • Régis Jauffret – Cannibales - Éd. Le Seuil
  • Laurent Mauvignier – Continuer – Éd. de Minuit
  • Yasmina Reza – Babylone - Éd. Flammarion
  • Leïla Slimani – Chanson douce - Éd. Gallimard
  • Romain Slocombe – L’Affaire Léon Sadorski - Éd. Robert Laffont
  • Karine Tuil – L’insouciance - Éd. Gallimard
  •  
  • A noter que la sélection officielle comporte deux titres supplémentaires : L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset et Au commencement du 7ème jour de Luc Lang, mais comme ces deux auteurs ont déjà été reçu le prix (en 2008 pour Catherine Cusset avec Un brillant avenir et en 1998 avec Mille six cents ventres pour Luc Lang), ils ne figurent pas dans la sélection. 

​Les 2000 lycéens participants rencontrent les auteurs du 10 au 18 octobre lors de 7 rencontres régionales. Le 14 novembre ont lieu les délibérations régionales puis le 17, les délibérations nationales avant l'annonce du prix le 17 novembre. 

Sur invitation du service communication de la Fnac, j'ai eu la chance d'assister aux premières rencontres le 10 octobre à Lille aux côtés de Leïla Slimani, Karine Tuil, Jean-Baptiste Del Amo, Nathacha Appanah, Régis Jauffret, Romain Slocombe, Metin Arditi et Gaël Faye.

Guidés par l'équipe communication de la Fnac, Audrey, Julie, Estelle et Maurine, (merci à elles) nous sommes partis ensemble de Gare du Nord, et avons été accueillis à Lille par Matthieu, chargé de la programmation culturelle de la Fnac pour la région Nord et Est. Le déjeuner qui a suivi fut convivial et rieur. Du côté de notre table, entre les anecdotes pétillantes de Leïla Slimani, les interventions mesurées de Nathacha Appanah (la douceur incarnée), le calme olympien de Gaël Faye et l'effervescence de Frédéric Launay, journaliste et animateur de la rencontre de l'après-midi, l'équilibre était parfait.

Prochainement, je vous raconterai la rencontre riche en enseignements, et je vous livrerai les réactions des lycéens, des professeurs et des auteurs suite à ces échanges. 

Alors, qui selon vous succèdera à Delphine de Vigan qui avait remporté le prix l'an dernier avec D'après une histoire vraie ?

Publié dans Prix littéraires

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