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1260 résultats pour “vie parfaite

Le piéton de Paris de Léon-Paul FARGUE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"O vie, dans ce moment qui passe

et que nous voudrions pour toujours

ressaisir,

Cesse de dérober le secret de nos jours." Plainte

Léon-Paul Fargue, poète piéton se promène dans le Paris d'avant guerre, et chante sa ville ses quartiers, les cafés, les hôtels, et ses lieux emblématiques, quartiers par quartiers. Il agrémente son récit de rencontres, d'anecdotes qui illustrent cette vision nostalgique d'une ville qui s'évanouit peu à peu, toujours changeante sous les feux de l'histoire qui couve.

"Si j'avais quelque jeune disciple à former, je me contenterais probablement de lui murmurer ces seuls mots : sensible, s'acharner à être sensible, infiniment sensible, infiniment réceptif. Toujours en état d'osmose. Arriver à n'avoir plus besoin de regarder pour voir. Discerner le murmure des mémoires, le murmure de l'herbe, le murmure des gonds, le murmure des morts. Il s'agit de devenir silencieux pour que le silence nous livre ses mélodies, douleur pour que les douleurs se glissent jusqu'à nous, attente pour que l'attente fasse enfin jouer ses ressorts. Ecrire, c'est savoir dérober des secrets qu'il faut encore savoir transformer en diamants. Piste longuement loin, s'il le faut" p. 11

"Au-delà du halo des grands boulevards, l'éventail de vitres de la gare de l'Est commence à rougir. Et, par les soirs de fête, les arbres se garnissent à perte de vue d'oranges sanguines, dont la lumière en chemise à plis peint en bras nus les branches poudreuses..." Suite de la rêverie

"J'ai bu le lait divin que versent les nuits blanches." Suite de la rêverie

"Nous pourchassions l'immense variété de vivre. Nous déchirions l'album des rues et des boutiques. Nous courions dans les fêtes en voleurs d'images." Talus

Le titre de ce livre est devenu le nom que l'on donne à Fargue. C'est lui qui est à jamais "le piéton de Paris".

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

 

Publié dans Poésie française

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La vraie gloire est ici de François CHENG

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Dehors un matin de mai

qui s'offre, clair et plein, heureux

D'être reconnu par toi,

d'être simplement là, en soi."

En peu de mots, en quelques vers, en quelques sons, dire l'essence du monde. Chanter sa beauté, chanter sa puissance, chanter l'étonnement de l'humain qui pénètre à pas de velours aux côtés de son incandescence et qui n'en finit pas de s'étonner d'être là. Le poète sait intuitivement être présent au monde et accepter ce qui luit, comme il accepte l'obscurité inhérente à la vie.

Les mots enchantés de François Cheng résonnent puissamment en nos âmes.

"Voici que la sève a gravi les degrés

du haut fût jusqu'à la cime,

Que les branches ont poussé leur effervescence

jusqu'aux confins du désir,

Vois : même réduite en fumée, la saison

garde sa flamme incandescente ;

Viens : réponds oui à l'invite à habiter

corps et âme le lieu vacant.

 

Dans le souffle éternel, tout instant est gloire de la donation totale."

 

"Le diamant de l'instant

taille à vif

Dans les interstices."

 

"Ce quelque chose - ou quelqu'un-

Venu de loin

Qui nous effleure avec douceur,

Dans la vélléité de l'aube,

Pour nous annoncer que toujours

Le monde recommence.

 

Il nous entoure d'une tunique d'herbe

Et de rosée,

Puis s'en va à pas d'écureuil,

Nous laissant inter-dits,

Dans le jour iné-dit

Qui déjà commence."

 

"Don de l'instant,

Quand, au bout du temps vécu,

Après mille perditions, te voilà

Revenue dans l'infini du soir,

Chevelure auréolée d'étoiles,

D'un seul mot aimantant tout,

Tu annonces au guetteur éveillé

Le dès l'origine promis,

Le depuis toujours déjà là

Avènement."

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur : Quand reviennent les âmes errantes ♥ ; Oeil ouvert coeur battant

 

Publié dans Poésie française

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Culottées de Pénélope BAGIEU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin.

Dans cet album extraordinaire nous faisons la connaissance de femmes tout aussi extraordinaires :

- des artistes, comme Sonita Alizadeh, rappeuse afghane, Betty Davis auteure compositeur qui fait tout seule de l'écriture à la production, en passant par ses performances, son image et ses choix de collaboration, The Shaggs groupe de soeurs rock stars dont le père avait décidé envers et contre tout -et ce malgré leur absence de vocation et de talent- qu'il en serait ainsi, Peggy Guggenheim amoureuse de l'art moderne...

- des scientifiques comme Temple Grandin, interprète des animaux, Katia Krafft volcanologue, Hedy Lamarr actrice inventrice dont on se souvient surtout pour ses films et sa beauté même si aujourd'hui on célèbre chaque année la fête des inventeurs le jour de son anniversaire, Mae Jemison astronaute et accessoirement première femme noire dans l'espace...

- des sportives : Cheryl Bridges, Athlète

- des femmes engagées : Thérèse Clerc, utopiste réaliste qui a créé La maison des babayagas, Nellie Bly, journaliste, Phoola Devi reine des bandits en Inde,  Jesselyn Radack avocate, Naziq al-Abib activiste de bonne famille qui combat l'injustice même si elle chassée à de multiples reprises,

- des personnes atypiques comme Frances Glessner Lee miniaturiste du crime

Ces femmes ont connu un destin exceptionnel grâce à une volonté de fer qui les pousse en avant pour accomplir leur dessein. Portées par leur entourage pour certaines, haïes pour leur ambition pour d'autres, elles vont de l'avant et "ne font que ce qu'elles veulent".

Elles ont subi le pire quelquefois, la censure, les viols, les mariages forcés, le racisme, les sarcasmes mais gardent la tête haute, centrées sur leurs objectifs. Pénépole Bagieu a fait le choix de se centrer sur les éléments de leur biographie qui ont pu la fasciner, sans avoir la prétention de raconter leur vie dans son intégralité, et les quelques pages consacrées à chaque femme les sertissent d'une aura mystérieuse et fascinante qui intrigue et invite à en apprendre davantage.

Uniques, ces femmes contribuent à changer le monde peu à peu, et nous offrent finalement de beaux exemples à suivre !

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

D'autres avis : Eva sur le tome 1

 

BD de la semaine chez Stephie

 

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Captive de Margaret ATWOOD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

En 1873 Grace Marks, seize ans, est condamnée à la prison à perpétuité pour avoir assassiné son jeune employeur et sa gouvernante, avec l'aide de son petit ami, condamné à mort. Etait-elle victime, simple complice, conspiratrice ? A-t-elle feint la folie ? Nul ne le sait réellement. Le Docteur Jordan s'empare du dossier, bien décidé à plonger dans l'âme de Grace pour en sonder les profondeurs. Mais saura-t-il accéder dans ces recoins secrets de l'âme ?

Alors que sa mère le destine à une jeune femme aimante ordinaire, des visions apocalyptiques de ce que serait sa vie s'offrent à lui : "Sa mère croit-elle réellement qu'il puisse être séduit par une telle vision de lui-même - marié à Fidelia Cartwright et emprisonnée dans un fauteuil près de la cheminée, figé dans une sorte de stupeur pétrifiée tandis qu'à côté de lui sa chère femme l'enroulerait lentement dans des fils de soie multicolores, tel un cocon ou une mouche piégée dans la toile d'une araignée ?" p. 392

Peu à peu, il est pris dans les filets de Grace, qui, telle une Shéhérazade brode pour mieux le retenir...

Inspiré d'un sanglant fait divers qui a bouleversé le Canada du XIXe siècle, Margaret Atwood écrit là un roman remarquable dans par sa construction que par ses réflexions. Elle choisit de multiplier supports et points de vue, faisant alterner le point de vue de Grace, celui de Simon, mais aussi des lettres, autant de prismes qui ont tendance à donner une vision déformée des personnages. Qui sont-ils vraiment ? Eux-mêmes le savent si peu... Qui détient la vérité et peut-on dire que cette vérité existe tant l'être est capable de refouler sentiments et pensées ?

"Que de mystères demeurent à découvrir dans le système nerveux, cette toile de structure matérielle et éthérée, ce réseau de fils qui parcourent le corps, compose de mille fils d'Ariane, menant tous au cerveau, ce sombre labyrinthe où gisent, éparpillés, les os humains et où rôdent les monstres...

Et aussi les anges, se dit-il. Et aussi les anges." p. 247

Cette plongée dans l'âme humaine à travers le personnage de Grace s'avère passionnante !
 

Présentation de l'éditeur : 10-18
D'autres avis : Eva

 

Merci à l'éditeur !

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Alvin de Renaud DILLIES et Régis HAUTIERE

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥ ♥

"On n'a que deux vies, la deuxième commence le jour où on réalise qu'on n'en a qu'une."

Gaston l'ours bougon a perdu son ami de coeur le jeune Abélard au regard mélancolique. Inconsolable, il traîne son désespoir dans les bars de New York, peu réceptif au monde impitoyable qui l'entoure et lui a ôté son seul ami. Il se confie de temps à temps à Purity, une prostituée au grand coeur. Quand celle-ci est tabassée à mort par un client, Gaston lui promet d'éviter à son fils Alvin l'assistance publique. Ainsi, le voilà accompagné d'un nouvel être en mal d'amour, un jeune orphelin récalcitrant, boudeur, que Gaston décide de ramener à sa famille. Commence alors un périple auquel va s'adjoindre "le bizarre", Jimmy, un compagnon atypique qu'ils ont extirpé des griffes d'un prédicateur fou. 

Dans le tome 2, Gaston et Alvin s'apprivoisent doucement au rythme des questions du jeune garçon qui derrière ses airs réfractaires cache une envie tenace de connaître le monde. Ils arrivent dans le bayou et se heurtent alors aux préjugés du Sud.

 

Alvin de Renaud DILLIES et Régis HAUTIERE

Cette fable philosophique éclaire les âmes des ours bougons que nous sommes d'une aura particulière. Elle chante l'éloge de la différence et de l'entraide avec une tendresse toute abélardienne. Le jeune Abélard illumine toujours le monde des étoiles qu'il a rejointes, et ses petites phrases philosophiques jalonnent le chemin tortueux qu'empruntent Gaston et ses acolytes. 

De là-haut, il nous prend par la main et avec sa naïveté légendaire nous laisse croire à cette petite fable optimiste qui distille ses leçons de tolérance.

Un bel album touchant...

Alvin de Renaud DILLIES et Régis HAUTIERE

Présentation de l'éditeur : tome 1 Dargaud tome 2 Dargaud  Le-Bal-des-Monstres ; 

Des mêmes auteurs : Abélard

D'autres avis : Jérôme ; Noukette ; Mo 

 

Merci à Marie de la Fnac.

 

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Une putain d'histoire de Bernard MINIER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Prix Cognac du meilleur roman francophone

Henry, 17 ans, vit avec ses deux mères adoptives sur l'île de Glass Island dans l'état de Washington, lieu battu par les vents, cerné par la brumes 360 jours par an et uniquement accessible par ferry. C'est sur une de ses plages que la petite amie de Henry, Naomi, est retrouvée morte, assassinée. Les soupçons se portent immédiatement sur le jeune homme, d'autant plus que peu de temps avant sa disparition, une violente dispute a éclaté entre les deux amoureux. Accompagnés de ses amis, Charlie, Johnny, KaylaHenry décide de mener lui aussi l'enquête afin de se disculper. Commence alors une plongée dans l'univers intime des habitants de l'île, plongée fascinante tant chacun cache des secrets inavouables... 

"Nous sommes tous des menteurs. Nous déguisons, nous falsifions, nous modifions, nous comblons les vides. Nous sommes tous des mythomanes ; il n'y a que le degré de mythomanie qui change." p. 398

Sur cette île coupée du monde, balayée par les vents et par une pluie insidueuse qui s'immisce dans les esprits et dans les coeurs, les identités des uns et des autres sont fluctuantes et dans ce contexte, le coupable sera difficile à cerner...

http://alexavancouver.blogspot.fr/

Parallèlement, Henry est recherché par son vrai père qui use de tous les moyens modernes pour traquer ce fils qu'on lui a enlevé. Ainsi, sont pointés du doigt les dangers du net et la surveillance de l'état omniprésente incluant l'absence de vie privée de plus en plus prégnante, et la possibilité d'espionner qui on le souhaite, même en n'étant qu'un hacker débutant, par l'intermédiaire de nos téléphones, ordinateurs... 

"Les gens sont naïfs... La plupart évoluent dans le cyberespace comme des touristes américains qui, dans un rade mexicain, poseraient leurs portefeuilles, leurs clés de voiture et leurs cartes bancaires sur la table." p. 483

Malgré quelques invraisemblances, cette putain d'histoire au suspens haletant est difficile à lâcher !!

 

Présentation de l'éditeur : Pocket 

D'autres avis : Alex 

Du même auteur : Le cercle

Site de l'auteur http://bernard-minier.com/

 

Une putain d'histoire, Bernard Minier, Pocket,  mai 2016, 598 p., 8.20 euros

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L'immeuble Yacoubian de Alaa EL ASWANY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Dans les années 90, plusieurs habitants se côtoient autour de l'immeuble Yacoubian au cœur du Caire. Là, gravitent Hatem, homosexuel dans une société qui le condamne, Taha, le fils du gardien de l'immeuble, jeune islamiste, Zaki vieil aristocrate, Boussaïna, ex-petite amie de Taha, belle et pauvre, et contrainte de vendre son corps, Azzam... Tous ces personnages constituent un microcosme, miroir de la société égyptienne.

L'Egypte s'incarne sous nos yeux, elle prend vie entre corruption, dictature et injustice sociale, la cause de la décadence du pays étant l'absence de démocratie, et la dictature amenant immanquablement pauvreté, corruption et échecs dans tous les domaines. Les puissants volent chaque jour des millions aux dépens du peuple. Le seul espoir pour obtenir des droits tient dans l'éducation :

"L'éducation et la santé sont des droits naturels pour n'importe quel citoyen du monde, mais en Egypte le régime fait exprès de laisser les pauvres comme toi dans l'ignorance pour pouvoir les voler. Tu vois bien que le gouvernement choisit les policiers de la Sécurité d'Etat parmi les plus pauvres et les plus ignorants des appelés."

Pour l'auteur, écrire tient de l'acte politique, il entremêle avec talent histoires individuelles et histoire politique de son pays.

Dans une interview à France Culture, en 2018, l'auteur disait : «J’ai pu demander à un membre des autorités ce qui justifiait ces entraves. Il m’a répondu : «On a compris que vos livres avaient une réelle influence sur la population.» J’ai reçu une vingtaine de prix littéraires. Mais je dois dire que ces mots-là constituent de loin, la plus belle de toutes les récompenses.»

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Publié dans Littérature Afrique

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La forêt des disparus de Olivier BAL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Une fois que l'on commence à descendre dans les tréfonds de l'âme humaine, dans ce que l'homme a de pire, on s'embourbe et on ne remonte jamais vraiment."

Dans les bois de Redwoods, au bord du Pacifique dans l'Oregon, des disparitions inquiétantes ont lieu depuis des décennies. Régulièrement, la forêt semble avaler littéralement des randonneurs et les enquêtes finissent dans des impasses. Lauren, adjointe au shérif de Redwoods est obsédée par cette affaire des disparus, hantée elle-même par la disparition de son fils.

Paul Green, ancien journaliste qui a connu son heure de gloire avec l’affaire Clara Miller, s'est réfugié dans cette région. Surnommé "l'étranger" il vit en marge des habitants, jusqu'au jour où Charlie, une jeune adolescente, se réfugie chez lui et lui demande de l'aide. Au cœur de la forêt, elle en a vu plus qu'elle n'aurait dû...

L'auteur plante le décor au sein d'une communauté qui vit en vase clos, refermée sur elle même aux côtés de cette forêt qui semblent étendre ses ramifications et prendre vie. La peur dirige cette communauté, peur de l'autre, de l'étranger, mais cette peur est surtout alimentée sciemment pour que les plus faibles ne franchissent pas les barrières, et que jamais personne ne remette en question l'ordre des choses. Comment survivre dans ce monde profondément violent et sombre ? Paul Green prend sous son aile la jeune Charlie et lui apprend la vertu de l'entraide, de l'importance de fabriquer des souvenirs avec les gens qu'on aime pour se protéger.

Ce roman choral très bien construit se concentre sur des disparitions non expliquées et les statistiques sont effarantes. Chaque année aux États-Unis 600 000 personnes disparaissent sans laisser de traces. Parmi elles, 90 000 ne seront jamais retrouvées. On peut aisément disparaître dans un État et se reconstruire dans un autre.

Présentation de l'éditeur : XO éditions

A noter qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu L'affaire Clara Miller pour en apprécier la lecture.

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La chasseresse de Kate QUINN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

En 1944, L'union soviétique est le seul pays possédant une escadrille de femmes bombardiers. L’intrépide Nina Markova et ses compagnes, les « Sorcières de la Nuit », défendent le ciel contre les nazis. Dans le Boston d'après-guerre, Jordan McBride accueille sa nouvelle belle-mère avec suspicion, plusieurs signes l'inquiétant ... Hanté par les horreurs de la guerre, le journaliste anglais Ian Graham se lance dans la traque des criminels de guerre nazis, dont une tueuse redoutable connue sous le nom de "la chasseresse". Il est aidé dans sa mission par Tony, un ancien soldat américain. Leurs quatre destins vont se croiser.

A partir de ses recherches sur les fameuses Sorcières de la Nuit et sur le travail des chasseurs de nazis, Kate Quinn imagine une intrigue passionnante. Elle interroge sur la vie de ces nazis après la guerre et leur réinsertion dans la société aux côtés de ceux qu'ils ont traqués. Pour la chasseresse, l'autrice s'est inspirée de deux femmes :  tout d'abord Hermine Braunsteiner, une des gardes les plus brutales aux camps de Ravensbruck et de Majdanek, ayant épousé un Américain. Retrouvée en 1964, son mari, les voisins, et amis ont été stupéfaits de ce que cette femme si douce avait commis. Puis Erna Pétri a également inspiré le personnage de La chasseresse : épouse d'un officier SS elle a froidement abattu en Ukraine six enfants juifs en fuite, juste après leur avoir offert un repas.

Ce que j'ai moins aimé :

Les intrigues amoureuses n'apportent pas grand chose à l'intrigue...

Bilan :

Un très bon roman historique mettant en avant le devoir de mémoire...

"Archiver toutes ces histoires, peut-être ? Afin qu'elles ne soient ni oubliées ni perdues. Personne n'aime parler de sa guerre une fois la paix signée. Tous veulent oublier. Mais que se passent-ils quand ils meurent, emportant tous leurs souvenirs dans la tombe ? Nous avons tout perdu. Et nous ne pouvons pas nous le permettre !"

Présentation de l'éditeur : Editions Hauteville

Du même auteur : Le réseau Alice

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Partout les autres de David THOMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Prix Goncourt de la nouvelle 2023

Dans ces récits courts, l'homme apparait imparfait, multipliant les erreurs dans un portrait sans fards, une peinture vraie de l'âme humaine. Si certains ont envie d'être un autre quelquefois, les autres s'accommodent de ces imperfections, lucides. Le couple est souvent le catalyseur des conflits intérieurs : les récits de David Thomas sont faits de ruptures, de désir qui s'étiole, de tromperies : il y a ceux qui se quittent avant que la lassitude ne s'installe "Là, pour moi, tu es une reine d'Egypte, mais si je reste, tu vas devenir une compagne, ce serait gâcher. Alors que si je pars, tu seras celle qui éloignera les chauves-souris de mes jours sombres. Après toi, toutes les femmes que je rencontrerai ne seront que des bières sans alcool, mais c'est pas grave. J'aurais déjà eu le meilleur.", celle qui aimerait bien tromper mais n'a pas le courage de trouver un amant "ça tient peut -être qu'à ça la fidélité, à la flemme", ceux qui n'arrivent pas à vivre ensemble mais ne parviennent pas non plus à se quitter, ou encore ceux qui font des concessions.

Mais la vie est aussi faite de fulgurances, de rencontres improbables : un asiatique qui vend des larmes d'apache sur le bord d'une route, les mauvaises rencontres aussi, ou amitiés néfastes, des rendez-vous manqués, ou rencontre avec un coq sauvé de la mort et pourvoyeur d'un message philosophique "Il suffit d'un rien pour que tout bascule".

Surtout, perdure la joie d'être parent, le plaisir inimitable d'une main qui se blottit naturellement dans la nôtre, la fascination d'un fils pour les trains, le bonheur de celui à qui on offre le cadeau tant convoité, ou les jeux improbables au fond du jardin.

Et finalement, peut-être que le bonheur se résume à cela, une suite d'averses pour quelques éclaircies fulgurantes et intenses. Rien de plus, rien de moins... Mais ça vaut la peine.

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier

Du même auteur : La patience des buffles sous la pluie ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un silence de clairière ♥ ♥; Je n’ai pas fini de regarder le monde ♥ ♥ (Nouvelles) ; On ne va pas se raconter d'histoires ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Hortensias ♥ ♥ ♥ ; Le poids du monde est amour ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un homme à sa fenêtre ♥ ♥ ♥ (Nouvelles)

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