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L'aigle de Bonelli de Bruno GALLET

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥  

Ce que j'ai aimé :

Bruno Gallet est un alpiniste chevronné, guide de haute montagne à ses heures, qui partage ici cette fascination pour l'altitude et ses vertiges.

Il campe ainsi ses personnages principaux en Suisse dans le canton du Valais : David est le fils d'un entrepreneur spécialisé dans les montres suisses. Leurs rapports complexes poussent David à cambrioler son propre père pour lui voler des pierres précieuses acquises illégalement. Pour passer son butin en France, David décide de passer la frontière par la montagne. Il prétexte l'envie de gravir L'innominata par la voie dite "La Bonnelli", pour se faire accompagner de son ami de toujours, Zacharie, guide de haute montagne, qui ignore tout du dessein caché de son compagnon. Commence alors une course palpitante dans l'univers minéral et glacier de la voie choisie par David. 

L'intrigue est millimétrée, savamment dosée, servie par des personnages attachants, ni trop parfaits, ni trop antipathiques, témoignant d'un équilibre digne des plus grands alpinistes...

Mais la grande force de ce roman transparaît bien sûr dans les passages magnifiques sur la montagne.. Qu'il soit question du difficile métier de guide, qui consiste à "dépenser votre vie à la gagner, en veillant à ne pas la perdre." p. 132, ou de la magie intrinsèque au lieu, l'auteur nous fait ressentir son amour inconditionnel pour l'alpinisme. Ainsi, quand David doit évoquer son plus beau souvenir, il surprend tout le monde par la simplicité pur de son bonheur : "Il avoua alors que marcher en montagne, lumière éteinte sous la pleine lune immobile, dans la nuit calire et froide, à pas réguliers le long d'une pente de neige dure et raide, au rythme de son piolet, écoutant les mâchoires de ses crampons mordre la glace, était pour lui le plus pur moment d'allégresse." p. 87

http://www.alpineexposures.com/

La montagne n'est pas exempte de dangers pour les têtes brûlées, demandant des précautions de chaque instant qu'une seconde d'inattention peut réduire à néant. Il faut connaître ses risques pour en apprécier sa beauté sauvage. Elle recèle également des trèsors insoupçonnés comme ces fours à cristaux dont la découverte tient du miracle.

Un roman qui ravira tous les passionnés de montagne et encouragera les autres à escalader des parois ! J'espère vivement qu'il y aura une suite !

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

Anne Carrière 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Des voyous magnifiques

Autre : Du haut de la montagne, une longue descente de Dave EGGERS Meurtre au sommet de José GIOVANNI

 

Merci à l'éditeur.

 

L'aigle de Bonelli, Bruno Gallet, Editions Anne Carrière, février 2015, 320 p., 19 euros

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Printemps des poètes - 4

Publié le par Hélène

Je crois en ceux qui marchent
à pas nus
face à la nuit

Je crois en ceux qui doutent
et face à leur doute
marchent

Je crois en la beauté oui
parce qu’elle me vient des autres

Je crois au soleil au poisson
à la feuille qui tremble
et puis meurt
en elle je crois encore
après sa mort

je crois en celui 
qui n’a pas de patrie
que dans le chant des hommes

et je crois qu’on aime la vie
comme on lutte 
à bras le corps

Jean-Pierre Siméon, Sans frontières fixes, éd. Cheyne

Publié dans Poésie française

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Les suprêmes de Edward Kelsey MOORE

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Ce que j'ai aimé :

Plainview en Indiana. Comme chaque dimanche, Odette retrouve ses amies de toujours au restaurant Chez Earl. Ces trois quinquagénaires inséparables se sont rencontrées dans les années 60 et leurs liens privilégiés n'ont fait que s'affermir avec les années. Le matin même, Odette a vu pour la première fois les fantômes des êtres chers qui l'ont quittée apparaître à ses côtés. Habituée aux extravagances depuis sa naissance hors norme dans un sycomore, cette quinquagénaire ne s'étonne pas du phénomène qui avait frappé sa mère avant elle. Néanmoins, elle préfère taire ses rapports privilégiés avec les morts à son mari aimant James et à ses amies afin de ne pas les inquiéter, d'autant plus qu'un homme a priori vivant est apparu également. Clarice est quant à elle préoccupée sur les infidélités de son mari, coureur de jupons invétéré, et Barbara Jean, la plus jolie fille de la région reste concentrée sur ses talons hauts ... 

Un va et vient entre passé et présent permet d'en découvrir davantage sur ces amies exceptionnelles prénommées "Les Suprêmes" qui se soutiennent afin de surmonter les aléas de l'existence qui ne les épargne guère.

L'auteur ne sombre jamais dans le pathétique malgré des thèmes forts tels que la mort des êtres chers, le malheur dans le couple, la culpabilité, et en arrière plan, la question raciale aux Etats-Unis dans les années 60. Ces Suprêmes sont tendres et émouvantes, l'humour et les entretiens avec les morts permettant d'apporter une once d'espoir dans des destins bousculés. 

Un beau roman.

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien, j'ai passé un bon moment de lecture.

Présentation de l'éditeur :

Actes Sud

Vous aimerez aussi :

La couleur des sentiments de Kathryn STOCKETT

D'autres avis :

Télérama 

Babélio 

 

Merci à Phili pour le prêt.

 

Les suprêmes, Edward Kelsey Moore, roman traduit de l'américain par Cloé Tralci, avec la collaboration d'Emmanuelle et de Philippe Aronson, Actes sud, avril 2014, 22.8

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Printemps des poètes -3

Publié le par Hélène

Ils ont mis des frontières entre les sables,
dressé des barrages aux icebergs,
isolé les cormorans de la banquise.
mais ils n'attacheront jamais les ailes du vent!

Prisonnier de l'inutile,
nous avons rompu le fil
qui relie le ciel et la terre.
Fortunés bac plus dix,
nous n'osons plus marcher
sur la sente déserte.
Tapis dans nos pavillons,
nous ne connaissons plus le chaud et le froid.
L a vitesse a tout emporté sur son passage
et le silence a eu peur.

Il existe un bateau de nuit perdu au fond d'un jardin,
une pleurésie grimpante,
une neige qui ne fond jamais,
une étable pour s'asseoir dans la lumière de midi.

 

Dominique Cagnard

Publié dans Poésie française

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Moby Dick de CHABOUTE

Publié le par Hélène

  

♥ ♥ ♥ 

"Si la vie sur mer l'emporte déjà sur la vie à terre, dans le domaine des fables et du fantastique, la pêche à la baleine, elle, surpasse en contes merveilleux, tragiques et effrayants tout autre mode de vie maritime."

Ce que j'ai aimé :

Un jeune moussaillon s'embarque sur le Pequod aux côtés de son capitaine Achab, pensant chasser les baleines.Mais cet étrange capitaine ne traque pas seulement les baleines, mais LA baleine, celle qui lui a arraché la jambe, et lui a volé son âme, la baleine blanche insaississable, Moby Dick.

"Achab nourrit envers la baleine blanche une fureur vengeresse. L'identifiant à ses douleurs physiques mais aussi à tous ses tourments et souffrances morales !! La baleine blanche nage devant lui obsédante incarnation de ces puissances maléfiques !"

La fragilité des harpons, des lances, des frêles embarcations se heurte à l'imposante masse de la baleine qui d'en mouvement balaie tout ce petit monde et l'envoie dans les profondeurs. Combat inégal et insensé mais qui est la raison de vivre de Achab qui entraîne ses  hommes à sa suite, les retenant priis au piège de sa folie. Son obsession remplit d'effroi l'équipage désarmé face à tant de persévérance ! Sa conscience angoissée par la néant recherche la réalité en arpentant les mers. Sa quête incessante reste profondément humaine.

Les dessins en noir et blanc rendent l'histoire d'autant plus intense, fouillant les tréfonds de l'âme du capitaine Achab, dont la noirceur s'oppose à la pureté blanche de la baleine. Mais ce manichéisme n'est qu'apparent, humanité et bestialité affleurant dans les deux âmes jumelles.

Une superbe adaptation de ce classique mythique de Herman Melville paru en 1851 !

Présentation de l'éditeur :

Vents d'ouest pour le tome 1 ; pour le tome 2 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Tout seul Un peu de bois et d’acier 

D'autres avis :

France inter ; Télérama 

Cathe SaxaoulJérôme 

 

Merci à l'éditeur.

 

Moby Dick, Chabouté, 2 tomes, Vents d'ouest, 2014, 18.50 euros le tome

 

C'était ma BD de la semaine, d'autres BD chez Stephie cette semaine.

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Les mécanos de Vénus de Joe LANSDALE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Voici la première aventure de Hap et Leonard, les redresseurs de torts texans. Amis depuis qu'ils se sont rencontrés dans les champs au Texas, depuis ils sont presque frères siamois. Et ce n'est pas Trudy, l'ex-femme de Hap, manipulatrice invétérée qui réussira à les séparer ! Cette dernière refait surface pour proposer à Hap un plan qui leur permettrait de gagner quelques millions, et bien que Leonard soit méfiant, ils acceptent tous deux de tenter le coup. Ils rejoignent alors une équipe d'anciens activistes écologistes issus des Mécanos, un groupuscule proche des Weathermen et du Gang de la clé à molette. Mais les idéaux de certains sont quelque peu pervertis par le temps et l'époque, ce qui promet de belles pétérades...

A l'image des deux acolytes, ce premier opus de leurs aventures rocambolesques détonne : des dialogues décapants, des personnages hors normes, des héros au grand coeur, des femmes idéalistes prêtes à sauver le monde, et une belle morale :

"Mais perdre son idéalisme, cesser de croire en la capacité des êtres humains à s'élever au-dessus de leurs plus bas instincts, cela signifiait devenir vieux et amer ; et ça n'était d'aucune utilité à quiconque, même pas à moi." p. 237

A mettre entre toutes les mains subversives pour découvrir ce duo improbable !

Ce que j'ai moins aimé :

Il s'agit du premier opus de l'auteur, pas de son meilleur, d'autres sont plus marquants tels que Le mambo des deux ours.

Présentation de l'éditeur :

Denoël

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : L'arbre à bouteilles ; Le mambo des deux ours Bad chili

Autre : Le gang de la clé à molette de Edward ABBEY

D'autres avis :

Jérôme 

 

Les mécanos de Vénus, Joe R. Lansdale, traduction de l'anglais (EU) par Bernard Blanc, Denoël, mai 2014, 240 p., 19.9 euros

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Printemps des poètes - 2

Publié le par Hélène

A qui tue par idéal

Ne sais-tu pas combien Dieu s’est vêtu de silence
Et n’ordonne plus
Que cherches-tu dans le bruit et la fureur
Dans l’arrêt du voilier par ton rêve
Insensible insensé
Qu’existe-t-il hors la vie
Les départs les aubes recommencées
Les carreaux de givre sur la vitre
Te souviens-tu du souffle sur ton berceau
Du pas frêle de ton amoureuse un matin de neige
Dis que sais-tu de cet amour
Qui se donne et ne reprend pas
De cette perte et de la porte
Que sais-tu de la liberté qui jamais ne meurt
Même sous le boisseau
Sais-tu combien Dieu s’est vêtu de silence
Et t’appelle à plus haut soleil
Que le sang renversé
A présence tremblée
A chuchotement dans les reflets
Ne sais-tu pas mon frère
Qu’il n’est de gloire que d’abord effacée
Puis d’étoiles sans nuit
Observe ta victime aux mains blanches
Immolée dans le calme tant t’enivrent tes raisons
Et le visage angélique du mal
Dans victime il y a vie
Tu as servi la mort et pourtant tendu au vent semences d’avenir
Debout serons-nous
Dans l’assurance du jour
Et rirons
De son éclat sans brisure

Tu te croyais exilé du destin je sais
Avril avili
Et les réclames qui pavoisent aujourd’hui
Enfonçaient dans le corps du monde
Le refus du poème
Je sais
Mais ton destin était d’être
A peine
Roseau sur le bord du chemin
Aquarelle envolée
Un presque rien qui s’étonne
Et devient univers

Ne sais-tu pas combien Dieu s’est vêtu de silence
Et t’appelle à vie

Que notre douleur de ce jour
Soit ce cristal éteint
Où renaîtra matin debout

Marc Desombre 
10 janvier 2015

Publié dans Poésie française

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Nous sommes tous des féministes suivi des Marieuses de Chimamanda NGOZI ADICHIE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Mon avis :

«Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j’aimerais aujourd’hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.» 

Ce folio rassemble deux textes sur le même sujet du féminisme : l'un est un discours direct énoncé par Chimamanda Ngozi Adichie au TEDxEuston en 2012, modifié pour sa réédition, l'autre est une nouvelle fictive mettant en scène une femme nigériane victime d'un mariage arrangé. Les deux se complètent parfaitement.

Les hommes sont au pouvoir bien que la société ait évoluée. Nos idées sur le genre ont malheureusement stagné, enserrant les femmes dans des carcans démodés. Les hommes eux-mêmes peuvent souffrir de cette culture qui crée des êtres selon une théorie du genre ancestrale. Les mentalités doivent évoluer.

"La culture ne crée pas les gens. Les gens créent la culture. S'il est vrai que notre culture ne reconnaît pas l'humanité pleine et entière des femmes, nous pouvons et devons l'y introduire."

Comme souvent dans les discours de TED, l'ensemble est vivant et dynamique, agrémenté d'exemples issus de la vie de la jeune auteure. 

Néanmoins, j'ai trouvé plus fort le recours à la fiction. 

Les "marieuses" est tiré de l'excellent recueil de nouvelles Autour du cou. Chinaza a été mariée à un "mari tout neuf", nigérian émigré aux Etats-Unis pour devenir médecin. Elle le rejoint à son tour, mais se heurte à un homme bien loin de ses aspirations... Cette courte nouvelle nous fait vivre de l'intérieur la différence notoire qui peut exister entre les deux époux, en rendant palpable le désarroi de cette jeune femme prise au piège d'un mariage décevant.

Ainsi ce petit livre indispensable nous rappelle combien ce combat pour les femmes doit être celui de tous !

Présentation de l'éditeur :

Gallimard 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  L'hibiscus pourpre  Autour du cou Americanah 

Sur les combats des femmes :

En Iran : Un jour avant Pâques ; Broderies 

En Inde : La colère des aubergines ; Mangue amère ;  L’année des secrets ;  Mes seuls dieux

En Europe : La joueuse d’échecs ; La femme gelée ; Karitas 

En Afrique : Photo de groupe au bord du fleuve ; Aya de Yopougon tome 1 ; Blues pour Elise ;   Celles qui attendent ; La cruche cassée ; Une si longue lettre ;   Les recluses ;  A mon âge, je me cache encore pour fumer  ; Loin des mosquées  ; Notre force est infinie ;  Americanah 

 

Nous sommes tous des féministes, suivi des Marieuses, Chimamanda Ngozi Adichie, traduit de l'anglais (Nigéria) par Sylvie Schneiter et Mona de Pracontal, 2015, Folio 2 euros

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Les (vraies) histoires de l'art - Le retour de Sylvain COISSARD, Marie-Fred DUPRE, Céline GUERIN et Yannick ROBERT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Le concept est ludique et intelligent : l'auteur choisit un tableau, et imagine ce qui a pu se passer dans les minutes qui ont précédé la scène. Que cherchent les glâneuses de Millet ? Pourquoi Napoléon met-il la main dans sa poche ?  

Un album lu et relu avec les enfants, pour en comprendre toutes les subtilités, ce qui leur permet incidemment de les sensibiliser aux oeuvres d'art de façon ludique !

Une réussite !

Les (vraies) histoires de l'art - Le retour de Sylvain COISSARD, Marie-Fred DUPRE, Céline GUERIN et Yannick ROBERT

Présentation de l'éditeur :

Editions Palette

Vous aimerez aussi :

Les (vraies) histoires de l'art - Le retour de Sylvain COISSARD, Marie-Fred DUPRE, Céline GUERIN et Yannick ROBERT

D'autres avis :

Le nouvel obs 

Babélio

 

Les vraies histoires de l'art (Le retour), éditions Palette, 2014, 48 p., 12.95 euros 

 

Lu dans le cadre du challenge Je lis aussi des albums initié par Sophie Hérisson.

Le thème du mois était l'art

Publié dans Document Jeunesse

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17ème Printemps des poètes - 1

Publié le par Hélène

 

17e Printemps des Poètes 

7 au 22 mars 2015

 

L'INSURRECTION POETIQUE

 


"La poésie peut encore sauver le monde en transformant la conscience" Lawrence Ferlinghetti

 

Fait de langue, la poésie est aussi, et peut-être d'abord, « une manière d'être, d'habiter, de s'habiter » comme le disait Georges Perros. 


Parole levée, vent debout ou chant intérieur, elle manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l'homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l'avoir et du pouvoir, le voeu d'une vie intense et insoumise. Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le « sentiment du oui ». Elle invite à prendre feu. 

Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes 

Publié dans Poésie française

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