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1371 résultats pour “grand prix des lectrices

Des hommes de peu de foi de Nickolas BUTLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Nelson 13 ans passe ses vacances dans le camp de scout Chippewa dans le nord du Wisconsin aux côtés de son père, un homme peu affable. Nous sommes à l'été 62, les camps scouts sont synonymes de camaraderie, veillées au coin du feu, courses d'orientation dans la forêt. En théorie. Mais Nelson a peu de camarades, il reste exclu et cette année-là des soirées clandestines peu orthodoxes ont lieu... Nelson aura des choix définitifs à faire. 

Nous retrouverons Nelson à trois étapes de sa vie : en 1962, 1996 et 2019, toujours avec en toile de fond ce camp Chippewa, fondateur des valeurs américaines. Ces différentes étapes mettront en valeur les difficultés d'être père, mari, ami,bon patriote dans une Amérique en pleine mutation.  

Si la décence et la générosité sont promues et récompensées : "La récompense est de ne pas avoir à mentir, de n'avoir rien à cacher, de n'avoir honte de rien. Vous n'aurez jamais besoin de présenter des excuses." , suivre une ligne de conduite rectiligne reste difficile. 

"Les héros sont toujours gouvernés par le coeur ; les lâches par le cerveau? Ne l'oublie jamais. Les héros ne calculent pas, ne calibrent pas. Ils font le choix du bien." p. 284

Les années 2000 sont l'occasion d'une description assez pessimiste de l'Amérique actuelle :

"Les mariages ne durent pas, personne n'est innocent et les valeurs scoutes, à l'instar des autres valeurs morales, ne représentent au final que des Tables de la Loi archaïques, dont les mots se fondent dans l'obscurité, effacés par les pluies acides,la pierre retournant au sable qui la réduit en particules minuscules, sable à jamais mouvant sous nos pieds." p. 302

Dans un monde chaotique, comment garder la foi dans les valeurs fondamentales transmises par l'armée, le scoutisme ou l'éducation  ? Tel est sans doute le sens du titre tiré de l'Evangile selon Matthieu : "Jésus lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?" Il est souvent difficile de garder la foi...

Ce que j'ai moins aimé : La dernière partie consacrée à Rachel et notamment ce qu'il lui arrive à elle et Nelson semble un peu abrupt. L'auteur utilise cette expérience pour s'interroger sans doute sur le rapport hommes femmes en adoptant ici le point de vue féminin mais cela tombe malheureusement dans la caricature. C'est dommage ...

Bilan : Un magnifique roman profondément humain qui est prétexte à une myriade de questions essentielles : Qu'est ce qui fait de nous des gens bien ? Une belle personne ? Quel est le prix à payer pour être quelqu'un de bien ? A méditer...

 

Présentation de l'éditeur : Autrement 

Du même auteur Retour à Little Wing ; Rendez-vous à Crawfish creek 

D'autres avis :  SandrineEva Jostein ; Clara

Télérama

 

Des hommes de peu de foi, Nickolas Butler, traduit de l'anglais (EU) par Mireille Vignol, Autrement, août 2016, 535 p., 23 euros

 

Merci à l'éditeur.

 

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Chaos debout à Kinshasa de Thierry BELLEFROID et Barly BARUTI

Publié le par Hélène

♥ ♥

A Kinshasa en 1974 se prépare le combat du siècle qui opposera Mohammed Ali et George Foreman. Mohammed Ali est bien décidé à gagner après trois défaites consécutives, quand Foreman de son côté se fait attendre. Ernest, petit malfrat d'Harlem gagne par miracle un voyage au Zaïre pour assister au match. Il pense renouer avec ses racines, mais c'est un Zaïre bien différent de celui qu'il avait fantasmé qu'il découvre, un Zaïre en pleine guerre froide, mené d'un main de fer par le président dictateur Mobutu qui traîne dans son ombre des politiciens corrompus, prêts à tout pour rendre son faste au pays émancipé des colons belges. Ernest croisera aussi la route de Blanche, femme fatale qui use de ses charmes et dont le frère est emprisonné par le régime.

La démesure des deux poids lourds africains, Ali et Mobutu transparaît dans chaque scène. Mohammed Ali doit redorer son image ternie parce qu'il a refusé de combattre au Viet-Nam et qu'il s'est converti à l'islam, il veut prouver qu'il reste un africain pur sang prêt à en découdre. Mobutu  veut faire régner l'ordre dans son pays et les bas-fonds de Kinshasa dans lesquels nous entraîne notamment la belle Blanche résonnent des cris des opposants, torturés et tués par la sécurité... Autour de ces deux êtres emblématiques gravitent des personnages aux motivations relativement sombres. Les clichés des uns et des autres risquent de voler en éclats...

Les dessins graphiques rendent hommage à une Afrique colorée, bigarrée, aux destins chavirant...

Ce que j'ai moins aimé :

L'album mélange les intrigues secondaires, les personnages, les époques, si bien que les repères sont difficiles à trouver au premier abord, d'autant plus si on ne bénéficie pas de quelques pré-requis sur la politique africaine de l'époque...

Bilan : L'alliance subtile entre faits historiques et fiction éclaire néanmoins l'histoire du Congo belge par le biais de personnages emblématiques au destin exceptionnel. Des pages finales,  "les coulisses" de l'album séparent fiction et réalité et apporte un point de vue documentaire sur cet épisode de l'Histoire, épisode passé, "mais qui, le Zaïre-Congo étant ce qu'il est - la terre de tous les extrêmes où le réel est souvent plus fort que la fiction -, pourrait encore voir le jour aujourd'hui ou demain..." (Préface de Colette Braeckman)

 

Présentation de l'éditeur : Glénat 

 

Cette bande dessinée est en lice pour le Prix SNCF du POLAR catégorie BD. J'en parle ICI. 

 

Chaos debout à Kinshasa, Thierry Bellefroid et Barly Baruti, Glénat, février 2016, 112 p., 22 euros. 

 

Bd de la semaine chez Noukette cette semaine. 

 

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Loin des mosquées d’Armel JOB

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 

 L’auteur :

 

Professeur agrégé de philologie classique en Belgique, Armel Job a enseigné pendant vingt ans avant de se mettre au roman avec La Femme manquée. Aux Éditions Robert Laffont, il a également publié Baigneuse nue sur un rocher, Héléna Vanneck, Le Conseiller du Roi, Les Fausses Innocences (prix du jury Jean Giono 2005), Les Mystères de sainte Freya, Tu ne jugeras point, Les Eaux amères et Loin des mosquées.

 

L’histoire :

 

 Turc grandi en Belgique, Evren achève à Cologne de brillantes études de comptabilité. Hébergé chez son oncle, ce garçon de vingt et un ans, encore chaste et au visage ingrat, s'éprend de sa cousine, la belle et sensuelle Derya. Rentré en Belgique, Evren fait part aux siens de sa décision : il va épouser Derya. Une délégation familiale se rend donc en Allemagne pour demander la main de la jeune fille. Mais les choses ne tournent pas exactement comme prévu… (…) À travers l'évocation des mariages arrangés, Armel Job livre ici un conte à la morale subtile sur le combat courageux des femmes pour le droit à la dignité, à l'égalité et à la liberté.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Loin des mosquées offre une belle sensibilisation au statut des femmes musulmanes et aux mariages forcés auxquels elles sont souvent contraintes. Derya est une jeune femme qui aimerait choisir son destin, mais poussée par la pression masculine de la famille, elle doit se plier aux règles de son clan. Mais il permet aussi de ne pas faire d’amalgames, certains musulmans dans le roman étant tout à fait ouverts et compréhensifs allant même jusqu’à porter secours à la jeune Derya. De même certains mariages arrangés fonctionnent tout à fait correctement au fil du temps, quand les deux époux ont appris à se connaître et à s’apprécier.

 Le ton est teinté de comique, d’une légèreté qui permet d’éviter le tragique qui serait pourtant de mise avec un tel sujet. De même le choix de scinder le roman en diverses parties adoptant le point de vue de différents personnages apporte de la densité aux propos et une bouffée d’air frais quand la situation se fait trop lourde.

 Le fond du roman reste tout de même très grave, une ombre malsaine plane sur le destin des personnages, guettant dans l’ombre celui ou celle qui refusera de se soumettre à l’ordre familial.

Une construction millimétrée au service d’un thème difficile mais admirablement bien mené ici.

 Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien

 Premières phrases :

 

« En principe, un corbillard n’a jamais d’accident. D’abord parce que les chauffeurs de corbillards ont un certain style de conduite. Mesuré, solennel. On n’imagine pas un corbillard prendre des risques sur la route. Ensuite, les autres conducteurs, quand ils aperçoivent un corbillard, aussitôt lèvent le pied. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Les eaux amères 

 

Loin des mosquées, Armel Job, Robert Laffont, février 2012, 19 euros

 

 

Publié dans Littérature Europe

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Tous ensemble, mais sans plus de Georges FLIPO

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

L’auteur :

 Georges Flipo est l’auteur de plus de soixante nouvelles pour la radio (Radio France, France Bleu) et a publié huit livres ; son dernier recueil, Qui comme Ulysse, a été applaudi par la critique et dans les blogs littéraires, avant d’être couronné par le jury du Prix Ozoir’Elles, présidé par Régine Deforges. (Présentation de l’éditeur)

 

 L’histoire :

 – Des pingouins ! Vous êtes comme des pingouins sur la banquise, tous à vous renifler, à lustrer votre plumage… Et vous vous serrez l’un contre l’autre, frissonnants, dès que souffle un vent mauvais… Malheur à l’intrus : vous lui souriez, mais vous le regardez les yeux dans les pieds, à guetter sous ses palmes la moindre fissure de la glace, en espérant qu’elle devienne fracture, béante, qu’elle l’entraîne le plus loin possible, et allez, ciao ! Tous ensemble, bien sûr, mais sans plus. Sans les trop vieux, les trop pauvres, les trop colorés, les trop moches. Sans les trop autres.

– Allons, mon ami, ce ne sont que des mots. Words, words, words…

(Extrait de la nouvelle éponyme) (Quatrième de couverture)

 

Mon avis :

George Flipo nous offre une vision éclairée de la société actuelle : il s'intéresse notamment au sort réservé à nos retraités, aux différences sociales difficilement surmontables, à l'emploi des étrangers, aux luttes de pouvoir pouvant apparaître au sein même s'une relation amicale ou sentimentale … Mais l'auteur ne se cantonne pas à notre société, son sens de l'observation et sa capacité à analyser les situations lui permettent de rejoindre l'universalité de certains thèmes comme la difficulté des relations humaines et du fonctionnement de notre monde en général, le jugement des uns sur les autres sans intelligence, les a priori, l’incommunicabilité entre les êtres...

 Le tout est percutant, servi par un style fluide orné de nombreux dialogues qui rendent le texte vivant et attrayant.

Ce petit recueil de nouvelles, sans être inoubliable, est plaisant à lire, constituant un moment agréable de lecture.

 

Premières phrases :

« Immuables. Les dîners chez les Pontignac étaient immuables jusque dans leur grain de folie. Chaque deuxième samedi du mois. Monsieur et Madame recevaient une vingtaine d’amis, tous gens de bonne compagnie, notables de Nantes dans la cinquantaine avancée, et les répartissaient en trois tables, en imposant la dissociation des couples puisqu’on était à l’âge où le verbe se libère plus volontiers en l’absence du conjoint. »

 Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Qui comme Ulysse

Autre : La patience des buffles sous la pluie de David THOMAS

 

D’autres avis :

 Babélio 

 

Tous ensemble, mais sans plus, Georges Flipo, Anne Carrière, octobre 2012, 230 p., 18 euros

 Merci à l’auteur d’avoir fait voyager son livre.

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Chocolat amer de Laura ESQUIVEL

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

Un roman qui se dévore avec délices.. 

  

 L’auteur :

 

Laura Esquivel est une écrivaine mexicaine contemporaine. Avant de se consacrer à sa littérature, elle travailla dans l'enseignement, fonda un atelier de théâtre et de littérature pour les enfants et travailla comme scénariste pour le cinéma. Son premier roman Como agua para chocolate (Chocolat amer) (1989) remporte un succès sans précédent. Traduit en trente-cinq langues, il reste plus d'un an dans la liste des best-sellers du New York Times. En 1992, l'adaptation cinématographique (intitulée Como agua para chocolate (Les Épices de la passion)) réalisée par Alfonso Arau (le mari de Laura Esquivel) et dont le scénario fut écrit par elle-même fut également reconnu internationalement.

 

L’histoire :

 

Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         J'ai découvert avec ce roman ce que l'on nomme le réalisme magique : le réel est comme teinté de fantastique et lui confère une aura particulière. Ainsi, tout à fait classiquement, quelques fantômes traînent çà et là pour seconder Tita quand besoin est. Mais, au coeur du roman se trouve surtout le pouvoir des mets préparés par Tita : il suffit qu'elle prépare un plat en ayant en tête quelques pensées lubriques pour que les convives qui dégustent ensuite le plat soient pris tout à coup d'une irrésistible envie de s'ébattre joyeusement dans les fourrés :

 

" On aurait dit que le plat avait sur elle un effet aphrodisiaque. elle commença par ressentir une chaleur intense dans les jambes. Un chatouillement au bas du ventre l'empêchait de s'asseoir correctement. elle se mit à transpirer et à se demander quel effet cela lui ferait d'être à cheval dans les bras d'un partisan de Pancho Villa, celui qu'elle avait vu une semaine plus tôt sur la place du village, qui sentirait la sueur, la terre, le danger et l'incertirude des levers au petit matin, la vie et la mort." (p. 58)

 

-         Et la bonne nouvelle est que les recettes nous sont livrées en début de chapitre... Mais si vous voulez les tester ce sera à vos risques et périls...

          

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien.

 

Premières phrases :

 

« RECETTE :

L’oignon doit être haché menu. Placez-en un bout sur le sommet de votre crâne, ça vous empêchera de pleurer. Le problème avec les larmes, c’est quand on commence, les yeux piquent et on ne  peut plus s’arrêter. Je ne sais pas vous, mais moi, ça m’est arrivé un million de fois. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  La colère des aubergines de Bulbul SHARMA

 

D’autres avis :

 

Clarabel, Liliba, Clara,  Anis,

 

Chocolat amer, Laura Esquivel, traduit de l’espagnol (Mexique) par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir, Folio, 6.50 euros

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Parade De YOSHIDA Shuichi

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥

« Everyman is an island » (John DONNE)

 

L’auteur :

 

Yoshida Schuichi est un écrivain japonais. Park Life a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, l'équivalent du Goncourt au Japon.

 

L’histoire :

 

Quatre jeunes gens vivent en colocation dans un appartement dans Tokyo. Tour à tour ils vont se raconter : quelle est leur vie, quelles sont leurs folies, leurs manies, leurs secrets, leurs amours… Un cinquième personnage va rapidement les rejoindre, apportant un éclairage nouveau sur cette cohabitation…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’alternance de points de vue permet de mieux connaître chacun des protagonistes. Chacun se cache derrière un masque dans cet appartement, se cantonnant à l’image qu’il souhaite renvoyer aux autres, mais sans se dévoiler plus avant.

 

« Pour bien vivre ici, il n’y a rien d’autre à faire que d’adopter le moi qui paraît le mieux adapté au lieu. (…) Le moi qui s’entend bien avec les autres colocataires (…) » dira Mirai.

 

Satoru, le cinquième locataire qui s’est greffé on ne sait comment dans cette petite communauté, est l’exemple – type de ce processus :

 

« Au fond, koto et Ryösuke projettent sur Satoru l’image de la personne avec laquelle ils veulent être. ( …) Je ne peux m’empêcher de comparer son existence à une flaque d’eau qui se formerait au sein de l’eau elle-même. » (p. 150)

 

-          Les relations que les colocataires ont instaurées presque naturellement restent superficielles, chacun respectant l’espace de liberté et d’opacité de l’autre. L’une des protagonistes compare leur colocation aux relations nouées sur Internet par l’intermédiaire de forums. Les internautes ont l’impression de se connaître, mais cela reste un leurre confortable pour chacun d’eux.

 

Dans la postface Gérard SIARY exprime brillamment ces ambivalences :

 

« La petite musique de Yoshida Shuichi, qui s’entend si bien à orchestrer le drame latent jusque dans la répétition stylistique appuyée et quasi formulaire du monde comme il va, nous ramène constamment au mystère de l’autre, celui que nous côtoyons et pensons connaître, celui que nous jouons vis-à-vis d’autrui et de nous-mêmes et qui s’impose à nous, comme si nous nous attachions à démultiplier nos sphères d’existence au sein d’une monde désarticulé. » (p.261)

 

Une analyse très fine des rapports humains... 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Je n’ai pas l’impression que ce roman me marquera durablement, malgré son charme indéniable.

 

Premières phrases :

 

« Quel étrange spectacle, vraiment ! Le balcon de notre troisième étage donne sur l’ancienne route de Kôshû ; il a beau y passer des milliers de voitures par jour, il n’y a jamais le moindre accident. Juste en bas, un passage piéton. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Park life de Shuichi YOSHIDA

  Autre : Les années douces de Hiromi KAWAKAMI

 

 

Parade, YOSHIDA Shuichi, Editions Philippe Picquier, traduit du japonais par Gérard SIARY et Mieko NAKAJIMA-SIARY, 2010, 19.50 euros

 

Je remercie Manu pour le prêt.

D’autres avis chez Manu, Ankya

 

 

challenge-In-the-mood-for-Japan 

 

 

Publié dans Littérature Asie

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Funny girl de Nick HORNBY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Sophie Straw est bien décidée à ne pas se contenter d'être Miss Blackpool, son ambition est bien plus large : depuis toujours, elle souhaite faire rire les gens. Pour cela, elle décide de quitter Blackpool pour tenter sa chance à Londres. Grâce à son agent et à sa pugnacité, elle décroche un rôle fait sur mesure dans une comédie playhouse, cette demi-heure de programmation naguère rampe de lancement pour les feuilletons de la BBC. Intitulée "Barbara (et Jim)" la comédie mettra en scène un couple en proie à des situations cocasses. Rapidement, une complicité s'installe dans l'équipe dirigée par les scénaristes Tony et Bill, toujours à la recherche de la bonne intrigue et du bon rythme. Clive, le partenaire de Sophie, "Jim" à l'écran, se révèle attachant sous ses allures de séducteur et le producteur Dennis couve son petit monde avec tendresse. Sophie évolue comme un poisson dans l'eau dans ce milieu et leur série connaît rapidement un succés fulgurant.

Nick Hornby témoigne ici avec talent de sa passion pour les "Swinging Sixties" et il réussit brillamment à rendre le souffle de l'époque, qu'il évoque l'arrivée du divertissement à la télévision, les luttes des homosexuels pour faire valoir leur droit et ne plus être condamnés à la prison ou à un mariage de façade, ou encore l'émancipation des femmes. La série lui permet d'explorer les subtils liens  ui unissent fiction et réalité dans l'esprit des spectateurs, comme dans ces passages où Jim raconte que s'il traîne dans des bars, on vient le voir en lui conseillant de rentrer à la maison auprès de sa chère et tendre Sophie ... être fictif... Le divertissement à la télévision s'épanouit, face à un lot d'intellectuels qui le fustige et pensent que ce divertissement n'augure rien de bon pour l'avenir. Sur ce sujet, un dialogue passionnant oppose Dennis et Vernon, intellectuel pure souche, qui s'affrontent autour de la définition de l'intelligence et de l'avenir du divertissement, Vernon restant persuadé que les producteurs seront prêts aux pires indécences pour faire rire le spectateur et le divertir... A méditer... Mais ce que prouve avant tout ce roman, à travers cette série fictive à succés, est que la culture populaire rassemble finalement puisque la série est suivie par tout un chacun derrière son petit écran et abondamment commentée. 

"Quelle chose terrible que l'éducation, songeait-il, si elle forgeait des esprits qui méprisent le divertissement et tous ceux qui lui accordent du prix." p. 102

Cet hommage aux comédies des années 60 est à la fois drôle et intelligent, plus profond qu'il n'y paraît au premier abord sous ses allures de divertissement...

Ce que j'ai moins aimé : un peu longuet

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

Vous aimerez aussi : Haute fidélité du même auteur

D'autres avis : Keisha ; Luocine  ; Babelio 

Le point ; Télérama  ; Libération 

 

Merci à l'éditeur.

 

Funny girl, Nick Hornby, traduit par Christine Barbaste, 10/18, août 2016, 456 p., 8.40 euros

Publié dans Littérature Europe

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La trilogie du Minnesota. 3. Corbeaux de Vidar SUNDSTOL

Publié le par Hélène

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♥ ♥

Le dernier tome de la trilogie

 

 L’auteur :

 

Né en 1963, Vidar Sundstøl est originaire de Drangedal, dans le Telemark. Il a vécu entre la Norvège, les Etats-Unis et l'Egypte, avant de se consacrer à l'écriture. Les corbeaux est le dernier volet de la trilogie du Minnesota.

 

L’histoire :

 

L’hiver, la neige, le froid. Lance Hansen est dans un motel non loin de la frontière canadienne. Sa famille et ses amis le croient en voyage en Norvège, le pays de ses ancêtres qui l’obsède tant, mais il se terre, cherche à se faire oublier, craint son frère depuis leur partie de chasse qui a mal tourné.
Lorsqu’enfin il sort  de sa torpeur et de sa tanière, le vieil Ojibwa Willy Dupree lui donne la clef du chemin des rêves. Swamper Caribou hante dès lors son sommeil troublé et le mène vers le véritable meurtrier. Mais encore faut-il savoir comprendre la voix des anciens et accepter de regarder vers l’avenir… 

 

Ce que j’en ai pensé :

 

J’ai retrouvé l’engouement éprouvé à la lecture du 1er tome : une intrigue bien menée, une histoire familiale dense et un passé lié aux indiens et à leurs croyances passionnant. Parmi les croyances des indiens ancêtres de Lance, celle du mythe des Rêves, et de leur importance dans la construction de l'individu : Lance ne rêve plus et aimerait connaître la signification de l'apparition de son ancêtre Swamper Caribou qui semble vouloir lui délivrer un message venu de l'au-delà. Il lui faudra recourir au savoir-faire des anciens pour enfin se libérer de ces visions. Lance est également confronté à des Indiens de chair et de sang, bien réels, et aux problèmes de drogue qui sévissent dans les réserves indiennes.  

Lance continue à s'interroger sur sa famille, en se centrant cette fois-ci sur sa jeune nièce, et son difficile passage dans l'âge interlope de l'adolescence. L'amour filial et les liens forts tressés au fort de la famille sont au coeur du roman. 

Ainsi le roman s'axe davantage sur ces problématiques que sur l'intrigue policière à proprement parlé. Celle-ci aurait pu être plus travaillée à mon sens en termes de tension nerveuse, de suspens.

Pour conclure sur la trilogie, je dirais que le découpage en trois tomes manque de cohérence et que l'ensemble aurait mérité un effort accru sur la construction et le rythme. Il n'en reste pas moins que cette trilogie ne manque pas d'intérêt et aborde avec subtilité des questions complexes comme l'amour filial et l'histoire des indiens dans cette région des Etats-Unis.

Une trilogie atypique que je recommande. 

 

Premières phrases :

 

« Pris par les glaces, le lac Supérieur s’était transformé en un désert blanc et vide. A Duluth, la température restait en permanence à moins vingt degrés. Plus aucun navire ne passait sous le vieux pont mobile, ce qui d’habitude arrivait plusieurs fois par jour. Ainsi fermé toute la journée, l’acier, couvert de givre, scintillait sous le soleil bas de janvier. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur :  La trilogie du Minnesota 1. Terre des rêves de Vidar SUNDSTOL ; La trilogie du Minnesota 2. Seuls les morts ne rêvent pas de Vidar SUNDSTOL 

Autre :  Roman policier nordique

 

Corbeaux, Vidar SUNDSTOL, traduit du norvégien par Hélène HERVIEU et Eva SAUVEGRAIN, Grasset, 2013, 412 p., 22 euros 

 

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L’or des fous : Vies, amours et mésaventures au pays des Four Corners de Rob SCHULTHEIS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Un roman vivifiant et intelligent qui décrit bien ce qui oppose les partisans de "la vie sauvage" à ceux qui défendent la civilisation et ses méfaits.

   

L'auteur :

Rob Schultheis est un journaliste américain qui a longtemps été correspondant de guerre en Afghanistan. Il est également féru d'alpinisme. Il vit à Telluride, Colorado, et l'expérience qu'il raconte dans L'or des fous est la sienne. Un autre de ses romans, Sortilèges de l'ouest est aussi publié chez Gallmeister.

L’histoire :

En 1973, Rob Schultheis décide de quitter la ville et son aliénation pour se rendre au fin fond du Colorado, à Telluride. Il a comme voisins des ours et des grizzlis, ainsi que quelques hurluberlus qui aiment se raconter des histoires à dormir debout…

Il nous conte quelques épisodes cocasses de cette expérience, avec, en regard l’évolution négative que lui ont infligée divers promoteurs intéressés.

Ce que j’ai aimé :

-       Les anecdotes cocasses qui cachent au fond des réflexions bien plus profondes.

-       Le style vivant et vivifiant, comme le vent d’hiver qui hante ces contrées sauvages :

 

« Le paradis, de par sa nature même, est difficile d’accès, insaisissable, réfractaire et invivable. Si on essaie de vous fourguer un paradis qui ne ressemble pas à ça, on cherche à vous tromper. » (p. 56)

 

-       L’harmonie avec la nature :

 

 « Les montagnes ne sont pas un monde mort ; au contraire, elles bruissent de vie. Nous essayons de les anéantir avec nos mines, nos routes, nos pistes, nos remonte-pentes ; mais elles continuent de tenter de communiquer avec nous avant qu’il ne soit trop tard. » (p. 118)

 

-       La philosophie de vie de ce drôle d’aventurier :

 

« Pourquoi n’ai-je pas vécu toute ma vie avec une telle authenticité, avec force, détermination et intensité ? Tout le reste n’est que du temps gâché, et le temps est tout ce que nous avons. (…) Décaper nos vies, nous débarrasser de tout ce qui est faux et illusoire, stupide ou terne, mensonger ou méprisant, et vivre comme nous pouvons le faire, même si nous nous appliquons à l’oublier. » (p.166)

 

YEAAAHHHH !!

Ce que j’ai moins aimé :

-       Les chapitres s’enchaînent sans liens apparents, sans chronologie, j’aurais apprécié plus de construction.

Premières phrases :

« C’est en 1973 que j’ai pris mon baluchon pour aller m’installer dans les San Juan Mountains, pratiquement à l’endroit où le Colorado, l’Utah, le Nouveau-Mexique et l’Arizona se rejoignent. Telluride, Colorado, 8750 pieds et des poussières au-dessus du niveau de la mer, perchée au fond d’une vallée encaissée tout là-haut. Au plus profond du cœur déchiqueté des Rocheuses. »

Vous aimerez aussi :

Indian creek de Peter FROMM

 

  L'or des fous, Rob SCHULTHEIS, Editions Gallmeister, Nature Writing, mars 2008, 235 pages, 22.90 euros 

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Point Challenge Rire et Humour-avril 2011

Publié le par Hélène

rire copie 

Caroline (Delivres et d'eau fraiche) : Tokyo Sanpo de Florent CHAVOUET (BD) 

                                                                                                                      Les pieds dans l'eau de Benoît DUTEURTRE

  Sophie (Sophielit) :

 

Schlabaya (Scriptural)  :

 

Alex (Mots à mots) : L'oeil du singe de Hugo BUAN

                                                                Le voyage des pères : Simon de David RATTE

                                                               L'élégance du maigrichon - Pascal FIORETTO

 

Cathulu :  Journal d'un garçon de Colas GUTMAN                                                                                                                                                            

                                       Le koala tueur de Kenneth COOK


 

  Kathel (Lettres exprès) :  L'oiseau canadèche de Jim DODGE

                                                                                        Trois hommes deux chiens et une langouste de Iain LEVISON

                                                                                           L'atelier d'écriture de David LODGE 

 

Yves (Lyvres) :  Le pari des guetteurs de plumes africaines de Nicholas DRAYSON

                                         Le mécano du vendredi de FELLAG et Jacques FERRANDEZ  

                                                      Du pur amour et du saut à l'élastique de Frédéric PAGES

 

Mango (Liratouva) : L'oiseau canadèche de Jim DODGE  

 

  Eclat de rire :

 

 

Keisha : Double bonheur de Stéphane FIERE

                               L'autre fin du monde de Ibn Al Rabin

                      La rivière de sang de Jim TENUTO   (Policier)

                               Le aye aye et moi de Gérald DURRELL

                               Les nouveaux nouveaux mystères de Paris de Cécile VARGAFTIG



Mort de rire :

 

Hélène (Lecturissime) : Ma famille et autres animaux de Gérald DURRELL

                                            La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL

                                            La maison de mes pères de Jorn RIEL

                                                           Manabéshima de Florent CHAVOUET (BD)

                                                          Quai d’Orsay, chroniques diplomatiques, tome 1 de BLAIN et LANZAC (BD) 

                                                          Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas JONASSON

                                                          Le koala tueur de Kenneth COOK

 

Catherine (La culture se partage) : Allumer le chat de Barbara CONSTANTINE

                                                                                   Alerte sur Fangataufa de GELUCK et DEVIG  (BD)

                                                                                      J'aime les sushis de AYUMI KOMURA (BD)                                                                                                                                     La cote 400, de Sophie Divry (roman français)

                                                                                   Burquette (tome 2) de Francis Deharnais (BD québécoise)

                                                                                   Les tableaux de Marcel, d'Anthony Browne (album illustré)

                                                                                   Le fils d'Hitler, de Pieter de Poortere (BD belge)

                                                                                   Il était une fois... peut-être pas, d'Akli Tadjer (roman français)

 

 
   

Quelques suggestions :  

 

  Un tout petit monde de David LODGE  

Thérapie  de David LODGE  

Nouvelles de Roald DAHL dont "L'inspecteur se met à table"

 

 L'oiseau canadèche de Jim DODGE

 

Gagner la guerre de Jean-Philippe JAWORSKI

 

Le faiseur d'histoire de Stephen FRY

 

La forêt ivre de Gérald DURRELL

 

Parti tôt pris mon chien de Kate ATKINSON

 

 

De belles découvertes grâce aux participants

que je remercie vivement.


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