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1371 résultats pour “grand prix des lectrices

Tristes cendres de Mikel Begona et Inaket

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au coeur de la guerre d'Espagne avec Robert Capa

Ce roman graphique rend hommage au grand reporter Robert Capa, engagé aux côtés des républicains pendant la guerre civile espagnole. L'action se déroule de 1932 à 1940, commençant à Paris aux côtés de Gerda Taro, la femme de sa vie, photographe également. Tous deux veulent témoigner par leurs photos des évènements marquants de leur époque et de leur lutte. Ils incarnent l'avènement du photojournalisme. En 1936, Gerda part pour Barcelone suivie par Capa. Cette guerre les rendra célèbres, ils usent de leur appareil photo comme d'une arme, dénonçant en mitraillant de leur appareil.  "La cause pour laquelle nous luttons va au-delà de notre liberté personnelle, au-delà de nos vies" dira Gerda qui meurt en 1937, renversée par un tank.

Après ce bouleveversement, le succés de Robert Capa aura un goût amer, même si Time et Life le sacre "l'un des meilleurs et des plus grands photographes du monde".

Les dessins proposent une bichromie en noir et bleu turquoise. Certains d'entre eux s'inspirent des clichés de Capa.

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas été sensible aux dessins, ni à la mise en page, avec des textes denses jouxtant des dessins brouillons, peu lisibles. La couverture est trompeuse avec ses traits affirmés. La lecture devient laborieuse, peu agréable, et porte ainsi préjudice à l'histoire passionnante de cet homme emblématique. C'est dommage. 

Il manque en annexes une reproduction de certains des clichés de Capa qui auraient peut-être donné davantage corps à ce destin hors du commun, ici perdu dans des cases éclatées. 

Présentation de l'éditeur : Cambourakis

Lu dans le cadre de Un mois, un éditeur opératon initiée par Sandrine de Tête de Lecture

C'était ma BD de la semaine, d'autres titres chez Noukette 

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Le grand méchant renard de Benjamin RENNER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Dans le poulailler, le renard est connu comme le loup blanc. Sauf que justement il a beau faire des efforts, il fait bien moins peur que le loup en question.

Il en est donc réduit à manger des navets à longueur d'année. 

Son ami le loup a alors la solution : il s'agira de voler les oeufs de la poule, d'élever les poussins pour pouvoir ensuite les manger. Plan parfaitement machiavélique, oui, sauf que...

Les personnages sont absolument craquants : du chien censé garder le poulailer qui ne fait rien ou le minimum syndical, aux poules qui créent un collectif pour se révolter et apprendre à se défendre, en passant par les poussins en quête d'identité, et au milieu ce pauvre renard un peu perdu entre instinct primaire et compassion maternelle...

C'est drôle, c'est intelligent ! Un régal ! Lisez-le !

 

L'avis de Romain, 9 ans :

♥ ♥ ♥

J'ai aimé le début le milieu mais j'ai pas aimé la fin. J'ai trouvé cette histoire drôle mais j'ai trouvé triste que le renard soit autant maltraité par les poules. J'ai aimé les poussins parce qu'ils sont drôles en énervant le renard. Je n'aime pas le loup parce qu'il est cruel. J'aime les dessins sauf qu'ils ne décrivent pas trop l'histoire.

L'avis d'Anaïs, 7 ans :

♥ ♥

Je n'ai pas aimé, mais je n'ai pas tout lu, je n'ai pas voulu finir. Le renard est trop maltraité, dés le début il se fait renvoyer tout le temps.

 

Présentation de l'éditeur : Delcourt 

D'autres avis : Découvert chez Noukette ;  Ariane CajouJérômeLaureLivresseLuocineMo’Violette ; Babelio 

France Inter 

Vous aimerez aussi : Le site de l'auteur 

 

Le grand méchant renard, Benjamin Renner, Delcourt, 16.95 euros

 

 

C'était ma Bd de la semaine aujourd'hui chez  Yaneck

 

Publié dans Jeunesse BD

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Sélection d'albums jeunesse

Publié le par Hélène

Comme ce week-end a lieu le salon du livre jeunesse de Montreuil, une fois n’est pas coutume je vais parler de mes coups de cœur dans ce domaine. Aujourd’hui dans la catégorie albums, demain dans la catégorie romans.

 

 

Mon coup de cœur :

 

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Tu ne dors pas, petit ours de Martin WADDELL et Barbara FIRTH, Ecole des Loisirs

 

  Une tendre histoire superbement illustrée.

 

  Petit ours ne parvient pas à s’endormir. Il a peur du  noir. Grand Ours lui apporte une petite lanterne, puis une plus grande, puis une plus grande encore. Mais Petit Ours ne s’endort toujours pas : il a peur de la nuit qui pénètre dans la grotte. Alors, grand Ours a une idée : il prend Petit Ours par la patte et l’emmène dehors…

 

Les illustrations de Barbara Firth sont douces, dans des tons pastels qui endorment les peurs.

 

 

   

  tétine de nina

  

La tétine de Ninade Christine NAUMANN VILLEMIN et Marianne BARCILON, Ecole des Loisirs 

 

Un petit album très simple, mais très intelligent. Il traite avec humour du thème de la tétine dont ne peuvent se séparer certains enfants. Il permettra aux parents et aux enfants d'aborder la question avec finesse. La petite Nina finira en effet par donner sa tétine à quelqu'un qui en a bien plus besoin qu'elle... 

  

L’histoire : Nina est une petite fille qui refuse de quitter sa tétine, elle insiste pour la garder tout le temps malgré l'insistance de sa maman qui aimerait qu'elle s'en sépare. De plus, Nina parle mal quand elle a sa tétine dans sa bouche, on ne la comprend pas toujours très bien, les sons sont quelquefois déformés. Aussi, quand elle rencontre en chemin un loup qui veut la croquer, celui-ci ne comprend pas du tout la réponse de la fillette. Pour une fois, Nina va accepter de retirer la tétine de sa bouche pour se faire comprendre. Mais elle est un peu trop bien comprise par le loup...

 

Les dessins sont drôles, la petite Nina a une tête ronde très expressive, des petites tresses en bataille, des pommettes rouges et elle campe à merveille la petite fille têtue. Le trait du dessin est précis, fin, les couleurs restent neutres, discrètes apportant de la douceur au dessin. L'ensemble est très réussi.

 

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  Grosse colère de Mireille d’ALLANCE, Ecole des Loisirs

 

« Grosse colère » est un bon tremplin pour discuter avec votre enfant de ses colères. Cet album permet une mise en scène des colères intelligente puisque la colère de Robert est représentée comme un autre personnage, un monstre rouge impressionnant. C'est en extériorisant ses sentiments que Robert comprend la stupidité de cette colère qui agit sans réfléchir. Une belle histoire servie par des dessins en parfaite harmonie avec le thème.

 

L’histoire : Aujourd'hui, Robert a passé une mauvaise journée et c'est de mauvaise humeur qu'il rentre chez lui. Quand son papa lui demande d'enlever ses chaussures, cela intensifie sa mauvaise humeur, quand il doit manger des épinards au dîner, il bougonne encore davantage, si bien que son papa le punit dans sa chambre. Là, cette colère accumulée en lui éclate violemment...

 

Les dessins sont harmonieux, dans les tons jaunes et verts, ce qui rend la colère rouge qui monte d'autant plus frappante. Sa couleur tranche dans l'univers doux de Robert. La colère est représentée en effet comme un gros monstre rouge tourbillonnant, dévastateur, extérieur à Robert, dépassé par ses réactions. Quand Robert la dispute pour les dégâts qu'elle a causés, elle s'amenuise, devient minuscule et s'insère alors parfaitement dans la petite boîte que Robert lui a préparée.

 

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C’est moi le plus fort de Mario RAMOS , Ecole des Loisirs

 

Un petit album drôle, aux dessins colorés et attractifs. En tant que parent, je l'aime beaucoup, et je pense que les enfants apprennent peu à peu à le comprendre. Il permet à l'enfant d'enrichir son vocabulaire et son expression.

 

L’histoire : Un jour un loup décide d'arpenter la forêt en demandant à ses habitants ce qu'ils pensent de lui. Il s'adresse à ceux qu'il effraie dans les contes classiques et aux plus petits de la forêt, qui, ayant peur de se faire croquer, sont unanimes « C'est toi le plus fort »... Jusqu'à ce qu'il rencontre une toute petite grenouille...

 

   

ours_afrique.jpg

 

 

Y a-t-il des ours en Afrique de  Satomi ICHIKAWA, Ecole des Loisirs

 

Un très bel album à découvrir absolument. Non seulement l'histoire est touchante, mais les illustrations sont de plus magnifiques, peignant avec beaucoup de talent l'univers africain. C'est un album tendre et harmonieux qui réjouira les petits et les grands.

 

L’histoire : Meto est un petit garçon qui vit dans un village africain. Un jour, un car de touristes leur rend visite. Les visiteurs prennent quelques photographies, admirent les lieux, et bien vite repartent dans leur car. Mais une petite fille a oublié un drôle d'animal, aussi, Meto va poursuivre le car pour le lui rendre, aidé dans sa course au fur et à mesure par les animaux de la savane.

 

Les illustrations de cet album sont magnifiques. Elles mettent en avant les paysages africains dans de magnifiques aquarelles, finement dessinées, colorées dans des tons pastel harmonieux. Les animaux et les personnages sont dessinés de façon réaliste. L'ensemble est tendre et harmonieux.

 

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La chaise bleue de Claude BOUJON, Ecole des Loisirs

 

Un hymne au pouvoir de l’imagination.

 

L’histoire : Ce jour-là, Escarbille et Chaboudo se promenaient dans le désert. Et dans le désert, il n'y avait rien. Rien, sauf…une tache bleue, au loin. Ils s'approchèrent : c'était une chaise. C'est fou ce qu'on peut faire avec une chaise bleue.

 

Une histoire très simple mais très poétique.

 

 

 

 

   

Et aussi :

 

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  Et tant d’autres encore…

Publié dans Jeunesse Album

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Déception du mois de novembre

Publié le par Hélène

14 Juillet de Eric Vuillard

Présentation de l'éditeur : Actes sud 

La prise de la Bastille est l’un des évènements les plus célèbres de tous les temps. On nous récite son histoire telle qu’elle fut écrite par les notables, depuis l’Hôtel de ville, du point de vue de ceux qui n’y étaient pas. 14 Juillet raconte l’histoire de ceux qui y étaient. Un livre ardent et épiphanique, où notre fête nationale retrouve sa grandeur tumultueuse.
 

“ De la Bastille, il ne reste rien. La démolition du bâtiment commença dès la nuit du 14 juillet 1789. De l’événement, nous avons les récits du temps. Les députations de notables qui se rendirent à la citadelle et les délibérations de l’Hôtel de Ville y prennent une importance démesurée. On nous raconte la prise de la Bastille du point de vue de ceux qui n’y étaient pas ; et qui vont devenir nos représentants. Ils n’y étaient pas et ne souhaitaient d’ailleurs pas que la Bastille tombe. Ils firent même tout pour l’empêcher. Mais ils ont laissé des témoignages. Car ces gens-là savaient écrire.
Il fallait donc retrouver les relations des gens ordinaires, s’appuyer sur le récit personnel de leur participation à l’émeute du 14 Juillet. Il fallait éviter tout surplomb, afin de ne pas écrire un 14 Juillet vu du ciel. En m’en tenant aux récits méprisés, écartés, j’ai voulu me fondre dans la foule. Et puisque c’est bien le grand nombre anonyme qui fut victorieux ce jour-là, il fallait également fouiller les archives, celles de la police, où se trouve la mémoire des pauvres gens.
L’Histoire nous a laissé un compte et une liste : le compte est de 98 morts parmi les assaillants ; et la liste officielle des vainqueurs de la Bastille comporte 954 noms. Il m’a semblé que la littérature devait redonner vie à l’action, rendre l’événement à la foule et à ces hommes un visage.
À une époque où un peuple se cherche, où il apparaît sur certaines places de temps à autre, il n’est peut-être pas inutile de raconter comment le peuple a surgi brusquement, et pour la première fois, sur la scène du monde.”

Mon avis

Je n'ai pas comme habitude de lire les sorties littéraires dont tout le monde parle -encore moins les français, ceux qui me connaissent le savent- mais quand j'ai lu Tristesse de la terre dernièrement, j'ai regretté de ne pas l'avoir lu plus tôt et j'ai ressenti rétrospectivement une peur froide : celle d'avoir manqué de passer à côté d'un grand roman, sous prétexte de ne pas céder aux sirènes des médias qui encensent toujours les mêmes livres. (lire à ce sujet le billet de Sandrine sur les blogs littéraires et leurs choix)

Cette année, j'ai donc joué le jeu, et j'ai fait confiance aux médias, me plongeant dans la rentrée littéraire, par peur encore une fois de passer à côté d'une oeuvre incontournable.

Et j'ai lu ce 14 juillet. Alors oui, l'auteur fait revivre les petites gens de la révolution, mais pour moi, le roman en se situant entre fiction et essai historique, finit par manquer d'âme. Les dialogues sont absents, remplacés par des descriptions interminables. Bref. Je me suis ennuyée. Je ne l'ai pas trouvé incontournable.

J'ai voulu découvrir d'autres romans mis en avant dans cette rentrée littéraire et j'ai été globalement déçue, seuls The girls ; Petit pays  ; Le rouge vif de la rhubarbe ; Des hommes de peu de foi et Le syndrome de la vitre étoilée  m'ont marquée. Et pourtant j'ai lu :

Le grand jeu de MInard

Soyez imprudents les enfants de Ovaldé

Comment tu parles de ton père de Sfar

Le bal mécanique de Grannec

Tropique de la violence de Appanah

L'enfant qui mesurait le monde  de Arditi

Voici venir les rêveurs de Mbue

Chanson douce de Slimani

Le garçon de Malte

Cannibales  de Jauffret

Continuer de Mauvignier

Laëtitia de Jablonka

14 juillet de Vuillard

Le constat est sans appel : sur 18 livres lus, seuls 5 m'ont plu ! Dont 4 romans étrangers ! Une fois n'est pas coutume, à l'avenir, je vais m'en tenir aux statistiques et aller où mon coeur me porte, vers la littérature étrangère, sirènes ou pas sirènes, quitte à passer à côté d'un incontournable français. Je prends le risque. 

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Voyages avec ma tante de Graham GREENE

Publié le par Hélène

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L'auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs britanniques, Graham Greene est né le 2 octobre 1904 à Berkhamsted en Angleterre. Après des études au Balliol College d'Oxford, il travaille pendant quatre ans comme rédacteur adjoint au Times. En 1929 paraît son premier roman, L'Homme et lui-même, bientôt suivi par Orient-Express (1932), C'est un champ de bataille (1934), Mère Angleterre (1935). Il fait la guerre comme agent de renseignements en Sierra Leone. Ses nombreux déplacements vont nourrir son oeuvre : Le Fond du problème (1948), Un Américain bien tranquille (1955), Notre agent à La Havane (1958). Romancier, nouvelliste, homme de théâtre, essayiste, engagé sur les plans politique et religieux, Greene a aussi travaillé pour le cinéma, adaptant ses oeuvres à l'écran, écrivant des scénarios, dont ce grand classique du film noir LeTroisième Homme (1949). Décoré de l'ordre du Mérite anglais et nommé Companion of Honour, Graham Greene est mort en Suisse en avril 1991. (Source : Babélio)

L'histoire :

Henry Pulling, banquier à la retraite, amateur de poésie lyrique et de jardinage, mène une paisible existence dans sa petite maison de banlieue. Bien ancré dans ses habitudes, il refuse obstinément la moindre interférence dans le courant de sa vie de célibataire. C'est compter sans l'irruption de sa tante Augusta, une femme excentrique de soixante-dix ans, charmante et volage, qui décide d'ouvrir les yeux de son neveu sur un monde résolument autre. Et celui de tante Augusta est sans tabous ni limites, entourée qu'elle fut d'hommes surprenants comme le révérend d'une église pour chiens ou M. Visconti, le grand amour de sa vie. Les voilà donc partis dans un tourbillon de voyages qui leur réserve bien des surprises. (Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Le personnage de la tante est très bien croqué, elle est vive, dynamique, au passé dense et elle a l'art pour se mettre dans des situations étranges, par naïveté. En revanche celui du neveu est plus terne, ennuyeux. Si bien que finalement j'ai eu l'impression que le récit ne décollait pas, il traînait en longueur, et l'ennui a eu raison des prégrinations de cette charmante tante et de son acolyte... Même si l'ensemble est relativement amusant, distrayant, les digressions nombreuses finissent par lasser.

« Si l'âge marquait très peu ma tante, je reconnaissais cependant sa griffe dans une propension à sauter d'une anecdote à l'autre sans attendre la fin. Sa conversation faisait assez penser à ces magazines américains où , pour trouver la suite de l'histoire, l'on doit courir de la page vingt à la page quatre-vingt-huit en feuilletant toutes sortes de recettes de cocktails, vie amoureuse d'une star de cinéma, voire aute récit ou roman qui n'a rien à voir avec celui dont le fil a été brutalement interrompu. » (p. 82)

Cela me semble bien résumer mon ressenti...

 

Premières phrases :

« Je rencontrai ma tante Augusta pour la première fois en plus d'un demi-siècle aux obsèques de ma mère. Ma mère avait près de quatre-vingt-six ans à sa mort ; ma tante était sa cadette de quelque onze ou douze ans. Deux ans plus tôt j'avais quitté la banque avec une retraite suffisante et une agrable « enveloppe ».

 

Vous aimerez aussi :

En Caravane de Elizabeth VON ARNIM

 

Voyages avec ma tante, Graham Greene, traduit de l'anglais par Georges Belmont, Pavillons poche

Publié dans Littérature Europe

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Petits bavardages sans importance de Elizabeth BOWEN

Publié le par Hélène

                                 

                                         petits-bavardages-sans-importance-elizabeth-bowen

 ♥ ♥ 

L’auteur :

 

 Elizabeth Bowen était une romancière irlandaise.

Elle perdit sa mère à douze ans et fit à partir de quatorze ans son éducation dans un pensionnat anglais. Son père s'étant remarié quand elle avait dix-neuf ans, elle mena à partir de ce moment une existence indépendante, vivant l'hiver à Londres, l'été en Italie. 
C'est pour tenter d'améliorer ses revenus qu'elle se décide à écrire, après avoir abandonné sa vocation première de peintre. 
Rencontres (1923), son premier livre, publié alors qu'elle n'a que vingt-quatre ans, est un recueil de nouvelles, genre dans lequel elle passera maître par la suite. 
Quatre ans plus tard, en 1927, elle compose son premier roman L'Hôtel, écrit à Bordighera, et les caractéristiques de son talent s'affirment : une pénétrante intuition, une redoutable perspicacité, un curieux mélange de sympathie et d'ironie envers les petitesses humaines, un esprit caustique, un style incisif.
Elle continuera à publier, à intervalles espacés, mais régulièrement, romans et recueils de nouvelles constituant peu à peu une œuvre abondante et originale, que l'on a parfois comparée à celles de Jane Austen ou de Virginia Woolf. 
On peut citer Septembre dernier (1929), roman dont l'action se déroule en Irlande ; Vers le nord (1932) ; Le chat saute (1934), un recueil de nouvelles ; et surtout La Maison à Paris (1935) et La Mort du cœur (1938). (Source : babélio)

 

L’histoire :

 

 Dans ces nouvelles douces-amères, Elizabeth Bowen – qui fut comparée à Jane Austen ou à Virginia Woolf –, glisse derrière le paravent des bonnes manières l’indifférence ou la cruauté d’une amie, d’une sœur, d’une jeune nièce. Sous les conversations anodines couvent des passions inavouées, où parfois s’invite l’ombre d’un fantôme…(Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

 

 Elizabeth Bowen fait montre d’une maîtrise stylistique qui sert admirablement les portraits psychologiques de ses personnages. Ces derniers sont des êtres aux multiples mystères, complexes, cachés derrière les apparences des convenances. 

La jeune Contessina laisse M. Barlow la courtiser par lassitude et ennui. Mais sa jeunesse ne se cache pas loin derrière les minauderies...

Ann Lee, une jeune modiste accueille en parfaite professionnelle deux clientes, mais un invité inopportun va compliquer la situation, révélant aux deux femmes une vie personnelle complexe.

Dans "J'ai quelque chose  à vous dire", le jeune Terry semble profiter d'un moment d'intimité agréable allongé aux côtés de la belle Joséphine. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, et la belle jeune femme étendue ne semble pas en grande forme... 

La subtilité de la psychologie des personnages met en valeur les recoins obscurs de l’âme humaine dans un éclair lucide aveuglant. Sous une conversation banale, se cachent des réflexions cruelles autour du badinage amoureux, de la découverte de la sensualité et de la séduction, de la complexité des sentiments amoureux, de la vie de famille, des rapports entre les êtres, et finalement des sombres profondeurs de l’humain.

Une poésie affleure entre les lignes :

 « Leur table se trouvait à côté d’une fenêtre ouverte ; une nuit d’un velours bleu sombre y pendait comme un rideau ; on pouvait sentir la présence endormie du lac, et sur l’eau quelqu’un se mit à chanter en s’accompagnant à la guitare. C’était une nuit de pouls enfiévrés, de battements de cœur oppressés, une nuit d’amour. Une nuit à poser les lèvres sur une peau satinée, chaude comme les grosses grappes de raisins mûrissant au soleil. Personne autour de lui, M. Barlow le savait, n’était capable ne fût-ce que d’entrevoir les possibilités d’une telle nuit. Tous ces couples mariés, ces gens nantis d’une famille – et jusqu’aux nouveaux époux – semblaient anémiques ; du reste, dès qu’une femme devenait l’épouse d’un homme, celui-ci cessai pour ainsi dire de se comporter en gentleman et se transformait en Joueur. » (p. 58)

 La comparaison avec Jane Austen n’est pas usurpée, Elizabeth Bowen est une grande romancière …

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

 Je ne sais s’il m’en restera grand-chose tant les nouvelles sont courtes et les conversations des protagonistes « sans importance », mais ce bref recueil m’a donné envie de découvrir plus avant l’œuvre de cette auteure.


Premières phrases :

 

 « « Votre imagination vous joue des tours. » s’écria Maurice.

Le reproche était amer. Il fourrageait dans ses cheveux, la dominant de toute sa taille, et ses mèches drues se dressaient, tremblantes, sur son cuir chevelu. »

 

Vous aimerez aussi :

 

 Du même auteur : Emmeline

Autre : Orgueil et préjugés de Jane AUSTEN

  

Petits bavardages sans importance, Elizabeth Bowen, traduit de l’anglais par Françoise Brodsky, Le livre de poche, Biblio romans, mai 2013, 168 p., 5.10 euros

 

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Derniers adieux de Lisa GARDNER

Publié le par Hélène

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♥ ♥

Un thriller efficace

 

L’auteur :

 

Avec ses deux derniers romans Disparue (Albin Michel, 2008) et Survivre (septembre 2009), Lisa Gardner s'est installée en tête des listes de best-sellers aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des grandes dames du roman policier féminin.
Lisa Gardner vit en Nouvelle-Angleterre où elle se consacre entièrement à l'écriture

 

L’histoire :

Est-ce parce qu'elle attend un enfant que l'agent du FBI, Kimberly Quincy, se sent particulièrement concernée par le récit incroyable et terrifiant d'une prostituée enceinte ? Depuis quelques temps, elles sont plusieurs à avoir disparu d'Atlanta sans explication, comme évaporées, et Kimberly est bien la seule à s'en préoccuper.
Un serial killer s'attaquerait-il à ces filles vulnérables ? Aurait-il trouvé la clé du meurtre parfait ou s'agit-il de crimes imaginaires ?
Sans le savoir, la jeune femme s'enfonce dans le piège tendu par un tueur qui s'amuse à rendre bien réel le cauchemar qui hante la plupart des femmes. Comme pour sa mère et sa soeur, victimes autrefois d'un tueur en série, le temps des derniers adieux est peut-être arrivé pour Kimberly.

 

Mon avis :

 

Derniers adieux est un thriller efficace de ceux qu’on ne peut lâcher avant la fin et qui sont bien utiles quand on souhaite plonger tête baissée dans un roman pour s’abstraire du monde extérieur. Mais ses qualités s’arrêtent là, il n’a rien d’original, et est comparable aux romans de Patricia Cornwell ou Mary Higgins Clark (je suis désolée cela fait un bon bout de temps que je ne lis plus de thriller grand public, aussi mes références sont-elles sans doute démodées.)  L’auteur nous offre un véritable page-turner mais la psychologie reste assez sommaire et trop clairement évoquée pour être subtile : comment concilier le rôle de parents tout en travaillant, comment préserver ses enfants du mal omniprésent à chaque coin de rue, comment se remettre d’un drame qui a touché notre enfance… Questions non dénuées d’intérêt mais qui auraient gagné en profondeur si elles n’avaient pas été aussi caricaturalement posées.

 

« Elle songea à un autre article de psychologie qu’elle avait étudié à l’université : la plupart des gens n’ont aucun besoin de la cruauté d’inconnus pour foutre leur vie en l’air : ils sont parfaitement capables de le faire tout seuls. » (p. 306)

 

« Vous vous croyez en sécurité. Classe moyenne, banlieusard, la bonne voiture, la jolie maison. Vous croyez que les malheurs n’arrivent qu’aux autres – par exemple aux abrutis qui vient dans des villages de mobile homes où la population de délinquants sexuels fichés par rapport au nombre d’enfants est parfois de un sur quatre.

Mais pas à vous, jamais à vous. Vous êtres trop bien pour ça.

Est-ce que vous avez un ordinateur ? Parce que dans ce cas, je suis dans la chambre de votre enfant.

Est-ce que vous avez un profil personnel en ligne ? Parce que dans ce cas, je connais le nom de votre enfant, son animal de compagnie et ses loisirs préférés.

Est-ce que vous avez une Webcam ? Parce que dans ce cas, j’essaie en ce moment même de persuader votre fils ou votre fille d’enlever son tee-shirt en échange de cinquante dollars. Juste un tee-shirt. Où est le mal ? Allez, c’est cinquante dollars.

Ecoutez-moi. Je suis le Burgerman.

Et je viens vous prendre. » (p. 371)

 

Les amateurs de roman au suspense intenable apprécieront, quant à ceux qui recherchent des romans plus profonds, vous risquez d’être déçus…

 

Premières phrases :

 

« Il gémissait, un râle du fond de la gorge, et ses doigts resserraient leur étreinte dans les cheveux de la fille. Celle-ci retroussa ses lèvres au-dessus de ses dents et accentua la pression. Les hanches du garçon se soulevèrent et il se mit à proférer le flot habituel d’inepties que les hommes aiment murmurer dans ces moments-là. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La maison d'à côté de Lisa GARDNER
Autre :
Les lieux infidèles de Tana FRENCH

 

Derniers adieux, Lisa Gardner, traduit de l’anglais (EU) par Cécile Deniard, Albin Michel, septembre 2011, 422 p., 21.50 euros

 

Merci aux Editions Albin Michel.

 

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Le tireur de Glendon SWARTHOUT

Publié le par Hélène

                                                      tireur.jpg

 ♥ ♥ ♥

  

L’auteur :

GLENDON SWARTHOUT (1918-1992) est un auteur prolifique qui s’est illustré dans divers genres littéraires, mais qui était surtout reconnu comme l’un des meilleurs spécialistes de l’Ouest américain et du western. Plusieurs de ses romans ont été des best-sellers et sept d’entre eux ont été portés à l’écran. Parmi ceux-là, Le Tireur a été mis en scène par Don Siegel en 1976 sous le titre Le Dernier des géants, avec John Wayne dans son dernier grand rôle au cinéma. Ce roman est publié dans une nouvelle traduction intégrale.

 

L’histoire :

Au tournant du XXe siècle, John Bernard Books est l'un des derniers survivants de la conquête de l'Ouest. Après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far-West, il apprend qu’'l est atteint d’un cancer incurable : il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Les vautours se rassemblent pour assister au spectacle de sa mort, parmi lesquels un joueur, un voleur de bétail, un pasteur, un croque-mort, une de ses anciennes maîtresses, et même un jeune admirateur. Mais Books refuse de disparaître sans un dernier coup d'éclat et décide d'écrire lui-même l’ultime chapitre de sa propre légende.

À l'instar de Larry McMurtry avec Lonesome Dove, Glendon Swarthout signe avec Le Tireur un western incontournable. Il a été porté à l’écran par Don Siegel en 1976, avec John Wayne dans son dernier grand rôle.

 

Ce que j’ai aimé :

 Le tireur est un homme de légende qui a marqué son siècle. As de la gâchette, il a tué un nombre infini d’hommes si bien que quand il revient dans la petite ville de El Paso, il est observé, craint, envié, adulé. Il s’installe dans la pension de la veuve Rogers, sans savoir qu’il va vivre là ses derniers jours…

Au fil des pages, cet homme cruel s’humanise, les lois de l’Ouest l’ont sans doute contraint à tuer plus que de raison, mais il reste un homme meurtri, seul, qui, à l’heure du bilan, se découvre des sentiments…

 « J'ai eu de bons moments. Mais les meilleurs instants étaient toujours après, juste après, le revolver chaud dans la main, la morsure de la fumée dans mes narines, le goût de la mort sur ma langue, le cœur haut dans la gorge, le danger derrière moi, et puis la sueur soudaine et le néant, et la sensation douce et fraîche d'être né. » (p.162)

 Les vautours ne vont pas tarder à tourner autour de lui, attiré par l’odeur de l’argent et de la mort d’un homme légendaire. Un à un, Books va les repousser pour s’éteindre dignement…

 La scène finale tonitruante va marquer à jamais la légende de cet homme fin tireur…

 Le jeune fils de Bond Rogers, Gillom, est à la fois fasciné et déçu par cet homme aux colts fumants, et il va s’attacher à ses pas, le filant comme une ombre…

 Un western original, crépusculaire

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -Rien.

 

Premières phrases :

 « Il pensa : Quand j’arriverai là-bas, personne ne croira jamais que j’ai réussi un tel voyage à cheval et, Dieu m’en est témoin, je n’y croirai pas non plus.

Il était midi en cette journée maussade. Le soleil était pareil à un oeil injecté de sang dans la poussière. Son cheval souffrait d’une fistule. Une friction entre la selle et la couverture, une

épine, un caillou ou un noeud de fi celle avait créé un abcès au niveau du garrot, profond et purulent, et l’unique traitement, il le savait, aurait été de cautériser la plaie et de la laisser sécher à l’air libre sans remonter sur l’animal, mais il ne pouvait pas s’arrêter. Si le cheval souffrait, l’homme souffrait davantage encore. C’était son neuvième jour de voyage, et le dernier. »

 

Vous aimerez aussi :

 Lonesome Dove de Larry McMURTRY  

 

D’autres avis :

Jérôme

 Jean- Marc 

 

Le tireur, Glendon Swarthout, Gallmeister totem, novembre 2012, 208 p., 9.50 euros

Merci à Marie-Anne des éditions Gallmeister.

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Hommes, bois, abeilles de Mario RIGONI STERN

Publié le par Hélène

                                                    

♥ ♥ ♥ ♥

  

 L’auteur :

 Mario Rigoni Stern est un auteur italien. D'origine autrichienne, RigoniStern1.jpgMario Rigoni Stern commence sa vie en combattant pendant la Seconde Guerre mondiale dans un régiment de chasseurs alpins. Il combat en France, en Grèce, en Albanie et en Russie. En 1943, il est fait prisonnier par les Allemands après la signature de l'armistice avec les Alliés et est transféré en Prusse orientale. Il parvient tout de même à s'évader et à rejoindre sa ville natale en 1945. Il devient alors employé du cadastre et, dès 1970, se consacre à l'écriture. Amoureux de sa région d'origine, Mario Rigoni Stern la considère comme sa muse et ses oeuvres sont souvent 'habitées' de Vénétie. Connu pour son 'Sergent dans la neige', signé en 1954, l'écrivain raconte à travers ce roman l'errance de plusieurs soldats italiens perdus en Russie, au moment du retrait des troupes. A côté de ses souvenirs de guerre, il a signé plusieurs ouvrages sur la nature, les paysages et les animaux. Considéré comme l'un des plus grands écrivains italiens contemporains, Mario Rigoni Stern décède en 2008 dans son village natal d'Asiago.

  

L’histoire :

 

Quelques nouvelles avec les thèmes chers à l’auteur : la nature, la chasse, les animaux, mais aussi la guerre et ses ravages.

 

Ce que j’ai aimé :

 

- Lire les romans de Mario Rigoni Stern c’est écouter la vie palpiter et résonner dans nos coeurs et dans nos âmes. Avec beaucoup de simplicité, il chante l’amour de la vie et nous conte sobrement son monde, son pays, en nous réconciliant avec des plaisirs harmonieux :

 

«  lui ce qu’il désirait c’était d’aller pendant un mois, une fois dans sa vie, chasser la bécasse dans les bois de Bohême ; libre et seul avec son chien, sans horaires ni obligations. » (p. 58) 

 

« L’humidité du bois, l’odeur de la terre humifère, les couleurs des feuilles de hêtre, de sorbier, du saule des chèvres, de l’aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d’un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d’ailes d’une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. » (p. 62)

 

- Mario Rigoni Stern est un montagnard averti qui chante ici pour notre plus grand bonheur les charmes de cette montagne et des montagnards.

 

« Je décidais que je parlerai d’aujourd’hui, d’une journée avec les gens de la montagne. » (p. 145)



- Si c'est un homme profondément amoureux de la nature, il nous parle aussi de respect et de communion entre les hommes, comme dans ce magnifique texte dans lequel en temps de guerre deux hommes de la vallée se font accompagner de quelques prisonniers pour aller chasser lors d'une battue. Grâce à ces hommes, les prisonniers vécurent une journée de trêve, une journée de rêve.

    

- Sa simplicité est résolument la preuve que ce fut un grand homme à ne surtout pas oublier...

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« La couverture sur la tête, on marchait en silence ; en sortant de la bouche le souffle gelait sur la barbe et sur les moustaches. Mais l’air, la neige et les étoiles aussi semblaient soudés ensemble par le froid. La couverture tirée sur la tête, on continuait à marcher en silence. On s’arrêta, peut-être parce qu’on ne savait pas où aller. Le temps et les étoiles passaient au-dessus de nous, étendus sur la neige. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Les saisons de Giacomo de Mario RIGONI STERN

Autres : Le jour avant le bonheur de Erri DE LUCA

 

Hommes, bois, abeilles, Mario Rigoni Stern, traduit de l’italien par Monique BACCELLI, La fosse aux ours, août 2001, 17 euros

 

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Publié dans Littérature Europe

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Les chasseurs d'écume tome 1 1901 les premières sardines de François DEBOIS et Serge FINO

Publié le par Hélène

                              chasseurs-d-ecume-1.jpg

 ♥ ♥ ♥

 

 Les auteurs :

 

François Debois est né en 1975 et a vécu toute son enfance en Bretagne. Dès l’âge de 7 ans, il se passionne pour les comics américains, et commence à écrire et dessiner des histoires de super-héros.  Dans les années 90 il intègre une association d’auteurs amateurs qui veulent créer des BD conciliant comics, manga et franco-belge. Amateur, c’est bien, mais pro, c’est mieux, alors sous l’impulsion de Jean-Luc Istin, François Debois commence à écrire plusieurs projets pour les éditions Soleil : Les Contes de Brocéliande, le Sang de la Sirène, le Gardien du Feu, Ash. En 2008, il signe deux nouvelles séries triptyques chez Glénat : Magus, série coécrite avec Cyrus et dessinée par Annabel, et Talisman, série dessinée par Montse Martin. Il prépare actuellement deux nouveaux projets pour Glénat, dont un en collaboration avec le grand-par-la-taille Cyrus. Il exerce en parallèle de son activité de scénariste un métier de consultant  en innovation, et est l’auteur du roman Qui a tué l’innovation ?.

Serge Fino, dessinateur autodidacte, est né en 1959 à Toulon. Il commence sa carrière de dessinateur par le fanzinat et l'illustration, notamment de nouvelles et de poèmes. En 1994, il dessine aux éditions Soleil Productions une trilogie intitulée Les Soleils rouges de l'Eden. De sa rencontre avec Tarquin naît le projet d'une nouvelle série, dont le premier tome paraît en janvier 1997 : Les Ailes du Phaéton. Il a également signé de son trait réaliste le dessin des BD Starblood, La Couronne de foudre, John Sorrow, Angeline (à partir du T2) ou plus récemment Quand souffle le vent des îles. Les Chasseurs d'Écume est sa première série aux éditions Glénat.

 

chasseurs-2.jpg

 

L'histoire :

 

Une grande saga bretonne à la dimension héroïque, politique et romanesque

Juin 1960, dans un train entre Quimper et Paris. Jos Gloaguen, la soixantaine chenue, va représenter les intérêts des pêcheurs de Bretagne Sud au comité interministériel de la sardine. Un voisin de wagon intrigué l'interroge : il s'est toujours demandé comment un si petit poisson peut susciter autant d'émois... Comment en 1924 les grèves des Pen Sardines, ces travailleuses des conserveries, ont pu avoir un tel retentissement national ! Jos Gloaguen sait bien lui, que la sardine est le blé de l’océan, et autant une affaire de passion que de survie…

Alors il remonte dans ses souvenirs, pour raconter comment il a embarqué pour la première fois en 1901, âgé de 12 ans. Comment il est tombé amoureux de la mer à peu près en même temps que de Denise Guilcher, fille d'une famille ennemie. Comme leur existence était difficile, entre l'âpreté des sorties en mer, les caprices de la sardine et l'exploitation par les patrons des conserveries...

François Debois adapte le roman de Jean-Claude Boulard (maire du Mans) L'Épopée de la sardine, un siècle d'histoires de pêches, et nous raconte comment ces familles de pêcheurs à la vie rude ont acquis, sur plusieurs générations et sur tout le XXe siècle, une dimension héroïque, politique et romanesque. Serge Fino donne crédit et vie à ces Bretons de la mer, inscrivant dès le premier tome Les Chasseurs d'écume dans la lignée des grands feuilletons historiques et familiaux, comme Les Maîtres de l'orge.

 

Ce que j'ai aimé :

 

Les chasseurs d'écume sont ces pêcheurs acharnés du début du siècle qui traquent la sardine, leur seul moyen de survivance dans ce monde maritime âpre et sans pitié.

 "Il n'a l'air de rien comme ça, ce petit poisson avec son dos d'émail bleu et son ventre d'argent scintillant, mais il apportait fortune de mer ou misèer noire aux dix mille pêcheurs qui travaillaient au début du siècle."

 L'histoire de deux familles rivales les Gloaguen et les Guilcher nous plonge dans une Bretagne de début de siècle marquée par des conditions de travail difficiles, par une pauvreté latente et par des luttes qui deviendront rapidement des luttes syndicalistes puisque ces années correspondent à la naissance de la CGT.

 La sardine n'est pas la seule cause du conflit entre les deux familles, un lourd secret de famille les divise et alimente cette haine clanique.

  Les dessins sont très beaux, fondus dans des harmonies de bleu en hommage à cette mer nourricière mais aussi meurtrière. 

chasseurs.jpg

 

Ce que j'ai moins aimé :

 

- Rien.

 

Vous aimerez aussi :

 

Le tome 2 publié en octobre probablement

CHASSEURS-tome-2.jpg

 

Les chasseurs d'écume, tome 1, 1901, Premières sardines, Debois et Fino, Glénat, octobre 2011

  

 BD Mango bleu 

 Top-bd-2012 

 

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