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1371 résultats pour “grand prix des lectrices

Deux zèbres sur la 30ème rue de Marc MICHEL-AMADRY

Publié le par Hélène

                                              deux-zebres.jpg

 

 

 L’auteur :

Marc Michel-Amadry est directeur de Sotheby’s Suisse et vit à Neuchâtel. Il signe ici son premier roman.

  

L’histoire :

 Pour remplacer ses zèbres morts de faim, Mahmoud Barghouti, directeur du modeste zoo de Gaza, se résout à peindre des rayures à deux ânes. James, correspondant du New York Times au Moyen-Orient, s’empare de ce fait divers insolite, porteur d’un message d’espoir et de paix. Une chronique dont les échos dépassent les frontières et qui bouleverse des destins. Entre Paris et Berlin, New York et Gaza, d’un ambitieux consultant à une artiste peintre branchée, d’un intrépide journaliste de guerre à une volcanique DJ, deux couples sont réunis grâce à la magie de ces zèbres pas comme les autres.

Bijou d’optimisme, sésame vers le bonheur, Deux zèbres sur la 30e Rue est une incitation à oser vivre à la hauteur de ses rêves. Un livre qui fait du bien, à mettre entre toutes les mains. (Présentation de l’éditeur)

Mon avis :

 L'attrait de ce court roman tient pour une grande part dans l'originalité de son point de départ : cette histoire improbable d'ânes rayés pour les transformer en zèbres et faire ainsi rêver les enfants de Gaza est brillante... 

A partir de début prometteur, l'auteur tente de créer une trame en mettant en scène différents personnages à un tournant de leurs vies. L'idée étant de les réunir et de les accomplir grâce aux zèbres. Malheureusement, l'histoire ne décolle pas et l'originalité se perd en chemin au profit d’histoires d’amour somme toute assez banales et d'une mise en abîme peu originale.

 "Il voulait que le récit soit empreint d'humanité. Qu'il soit question d'hommes et de femmes ordinaires qui donnent du sens à leur vie en accomplissant des choses extraordinaires. Il aspirait à raconter que de simples gestes suffisent parfois à susciter de profonds bouleversements, à accomplir des exploits." (p. 62) 

 Malgré son charme diffus, ce roman ne me semble pas encore tout à fait accompli...

 Premières phrases :

« Il pensait à elle tous les jours. Mais pensait-elle seulement à lui ? Cette question, Mathieu se la posait chaque matin tandis qu’il levait les yeux vers le plafond gris de sa chambre. Un gris qui changeait au gré des heures et de la lumière. »

 D’autres avis :

 Théoma 

 

Deux zèbres sur la 30ème Rue, Marc Michel-Amadry, Editions Héloïse d’Ormesson, avril 2012, 126 p., 14 euros

 Un grand merci à Roxane Defer des Editions Eho pour son accueil et sa gentillesse.

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Sauver sa peau de Lisa GARDNER

Publié le par Hélène

sauver-sa-peau.jpg

 

L’auteur :

Écrivain américain, Lisa Gardner a grandi à Hillsboro, dans l’Oregon. Auteur de plusieurs thrillers, elle a également écrit des romans sous le pseudonyme d’Alicia Scott. Elle vit actuellement dans le New Hampshire.

 

L’histoire :

Sally, Cindy, Lucile... Depuis l’enfance, Annabelle Granger s’est habituée à devoir changer brusquement de prénom, de nom, de maison, de ville, d’histoire… Sans qu’on lui donne la moindre explication. La découverte dans une chambre souterraine de l’ancien l’hôpital psychiatrique de Boston, des cadavres de six fillettes, mortes des années auparavant, fait la une des journaux. Un nom sur un médaillon identifie l’une des petites victimes : Annabelle Granger. L’heure n’est plus à la fuite et Annabelle décide de sortir enfin de l’ombre. Mais le tueur est toujours aux aguets. Il l’attend. Depuis vingt cinq ans…

Mon avis :
Sauver sa peau est un roman policier efficace, de ces pages-turners qui retiennent l’attention le temps de quelques pages. Seulement, une fois le roman refermé, il n’en reste pas grand-chose, les personnages ne sont pas assez denses pour être inoubliables, et l’intrigue reste somme toute assez classique pour être oubliée rapidement une fois résolue. Demeurent quelques réflexions sur la volonté de protéger les siens envers et contre tout, mais là encore cette piste n’est pas suffisamment exploitée à mon goût.
Efficace mais loin d’être un chef d’œuvre…


Premières phrases :

« Mon père m’a expliqué ça pour la première fois quand j’avais sept ans : le monde est un système. L’école est un système. Les quartiers sont des systèmes. Les villes, les gouvernements, n’importe quel grand groupe de gens. Le corps humain aussi d’ailleurs, un système qui fonctionne grâce à de petits sous-systèmes biologiques. »

Vous aimerez aussi :
Du même auteur : La maison d'à côté de Lisa GARDNER

Autre : Instinct de survie de Jeffery DEAVER

D’autres avis :

Jostein

Sauver sa peau, Lisa Gardner, traduit de l'américain par Cécile Deniard, Albin Michel, 2009, 19.90 euros
POCHE : Sauver sa peau, Lisa Gardner, traduit de l'américain par Cécile Deniard, Le livre de poche, septembre 2011, 7.50 euros

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Le passé de Tessa HADLEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Alice, Fran, Harriet et leur frère Roland se retrouvent dans la maison de leurs grands-parents à Kington dans la campagne anglaise durant l'été. Ils ont prévu de passer quelques semaines dans la maison familiale pour discuter notamment de l'éventualité de la vendre. Les enfants de Fran trouvent une compagnie agréable en la personne de Kasim, le beau-fils d'Alice, et de Molly, la fille de Roland. Harriet quant à elle se rapproche de Pilar, la nouvelle femme de Roland, d'origine argentine.

Tandis que les adultes discutent et reviennent sur le passé, les enfants errent dans la campagne et font une découverte déconcertante. Les relations familiales sont difficiles à gérer, entre tensions et amour inconditionnel.

Ce que j'ai aimé :

- Le style est magnifique, lyrique dans les descriptions de la campagne anglaise, poétique quand il évoque les souvenirs, il nous fait vibrer plus intensément, à l'unisson des sentiments et sensations des personnages.

- Les différentes générations sont admirablement bien décrites, entre l'enfance violente et avide de braver les interdits, l'adolescence et l'éveil à l'amour, puis l'âge adulte et son cortège de choix pas toujours évidents ou assumés. Les uns et les autres essaient de se soustraire au groupe, sans grand succès tant la famille possède des rets puissants et inaliénables.

"Je trouve la vie assez terrifiante, pas toi ? Et je suis une telle froussarde. C'est sûr, je ne sais rien de tout ce que cela veut dire. C'est vrai, même les choses les plus banales me fichent la trouille : la tristesse du changement, vieillir, les opportunités ratées. Sans compter la façon horrible dont les choses évoluent - ce qui se passe avec l'environnement par exemple. Je sais que je te barbe quand j'ai la nostalgie d'avant, comme si tout était mieux par le passé. Ce n'était peut-être pas le cas".

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai trouvé les chapitres sur le passé inutiles et beaucoup moins bien écrits.

Bilan :

Un charme certain.

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

D'autres avis : Charlotte

Publié dans Littérature Europe

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Pablo de Julie BIRMANT et Clément OUBRERIE

Publié le par Hélène

♥♥♥

"Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux.

- Et je l'ai trouvée amère.

- Et je l'ai injuriée."

Rimbaud

Ce que j'ai aimé :

Cette série présente le quotidien de Picasso à Montmartre de 1900 à 1912.

Le point de vue proposé est celui de Fernande, celle qui sera le premier amour de Picasso et dont il réalisera une centaine de portraits. Nous suivons tout d'abord parallèlement les histoires du jeune Pablo fraîchement arrivé l'Espagne, et de Fernande qui vient de se marier et va vite vivre un enfer conjugal. Le premier tome se terminera par leur rencontre au Bateau Lavoir, quand Fernande sera devenue modèle pour les peintres.

                            

Puis l'hiver 1904-1905 arrive et Picasso rencontre Apollinaire, le poète ami des peintres. Une amitié sincère naîtra entre les deux hommes. Le troisième salon d'automne consacrera le succés des fauves quand Picasso est lui fasciné par Ingres et de son "Bain turc". Gertrude et Léo Stein achètent des toiles à Picasso et le convient à des soirées que fréquentent déjà de nombreux artistes. Le CM, cher Maître Matisse à la vie si bien rangée fait de l'ombre à Picasso.

Le troisième tome commence en Espagne en mai 1906 où Picasso a emmené Fernande. De plus en plus jamoux, il s'exile dans un petit village perdu dans la sierra pour préserver Fernande des mauvaises rencontres. Picasso est habité par un génie créateur, mais ils doivent rentrer à Paris précipitamment. Picasso travaille à "son grand bordel" et est obsédé par l'art des fangs, par les têtes ibériques, les femmes nues. Sa folie créatrice et sa personnalité torturée le place aux antipodes de la vie posée et harmonieuse de Matisse son grand rival qui triomphe avec son "Nu bleu". Apollinaire quant à lui tombe fou amoureux de Marie Laurencin ce qui apporte de l'équilibre dans l'âme de cet artiste habité.

La gloire arrivera dans le tome 4 porté par la naissance du cubisme et du "bordel" devenu le célèbre "Les demoiselles d'Avignon".

                          

"C'est une bombe, un concentré de tout ce qui n'a pas encore été peint : la peinture de l'avenir."

L'histoire de Picasso est aussi prétexte pour peindre cette époque virevoltante, cette émulation intellectuelle et culturelle des artistes, cette bohème enivrante. 

Une réussite !

Présentation de l'éditeur :

Dargaud 

                   

Vous aimerez aussi :

D'autres albums de Oubrerie :  Aya de Yopougon ;   Zazie dans le métro 

Blog de Oubrerie 

Présentation Julie Birmant

D'autres avis :

Jérôme 

 

 

Pablo, Max Jacob, Julie Birmant et Clément Oubrerie, Dargaud, environ 17 euros le tome

 

Chez Noukette cette semaine.

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Les filles de l'ouragan de Joyce MAYNARD

Publié le par Hélène

                        

Mon avis :

Deux enfants sont nées le même jour dans le même hôpital, à la même heure. Les deux familles ont gardé contact, même si tout tend à les séparer : Les Plank sont des fermiers et les Dickerson des artistes bohèmes. Et il se trouve par le plus grand des hasards que Ruth Plank est une artiste, douée pour le dessin, tandis que Dana Dickerson est proche de la terre. Mais quel peut bien être ce secret qui plane sur l'histoire des deux familles ? On se le demande cinq minutes et ensuite on est rapidement exaspéré par les indices gros comme des montagnes que nous donne l'auteur. Point de mystère par conséquent dans ce roman.

En suivant parallèlement les destins des deux jeunes filles, c'est toute leur vie qui défile :  leur enfance, les premiers émois de l'adolescence, la découverte du sexe, de la maternité, du couple, de la maladie (et des maladies, il y en aura !) Panorama de deux vies différentes, le roman plonge ses racines dans les années 50, la libération sexuelle, Woodstock, et c'est sans doute là qu'il est le plus intéressant. Evoquant le maladie et la mort avec beaucoup de tendresse et d'intelligence, l'auteure aurait pu se passer de ce secret de famille terriblement attendu pour s'intéresser simplement à la trajectoire des deux jeunes filles. Décrire des vies, tout simplement, sans alourdir...

Premières phrases :

"Cela commence par un vent humide, qui souffle du nord-est à travers les champs, un vent étrangement chaud pour cette période de l'année. Avant même qu'il atteigne la maison, Edwin Plank le voit venir, ondulant sur l'herbe sèche et les dernières rangées de maïs dans le champ en contrebas de la grande, là où le tracteur n'est pas encore passé."

Présentation de l'éditeur :

Philippe Rey 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : L'homme de la montagne

D'autres avis :

Lu dans le cadre du Blogoclub

Télérama  ; Le magazine littéraireLe figaro

SylireClara - Kathel - Théoma - Val 

 

Les filles de l'ouragan, Joyce Maynard, traduit de l'anglais (EU) par Simone Arous, Editions Philippe Rey, 2012, 20 euros

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Ruy Blas de Victor HUGO

Publié le par Hélène

                                     

♥ ♥ ♥

"Oh! s'il est vrai que Dieu, par un prodige étrange

En nous donnant l'amour, voulut mêler en nous

Ce qui fait l'homme grand à ce qui le fait doux."

 

La reine, femme du roi Charles II  s'ennuie loin de son Allemagne natale. 

"Pauvre femme ! passer tous ses jours dans la gêne, 

Au fond de cette cour insipide ! et n'avoir

D'autre distraction que le plaisir de voir,

Au bord de ce marais à  l'eau dormante et plate,

Un vieux comte amoureux rêvant sur une patte !"

Seule distraction dans ses journées mornes, la découverte quotidienne d'un bouquet de ses fleurs préférées sur un banc. Elle apprend rapidement que ce don miraculeux est le fait de Don César, un noble. Ce qu'elle ignore est que celui qui se cache sous les traits de Don César n'est qu'un valet, un "ver de terre amoureux d'une étoile", simple outil de la vengeance d'un grand d'Espagne, Don Salluste, disgracié par la reine. Seuls les sentiments de Ruy Blas sont véritables, tout le reste n'étant que faux semblant visant à discréditer la reine. 

Quel sort subira cet amour impossible qui cherche à s'affranchir des lois sociales ? 

Ruy Blas est un symbole puissant pour le romantique Hugo : héros romantique, il a soif d'idéal et vit son amour fantasmatique dans un lyrisme brûlant. Mais il représente aussi le souffle de la révolte puisque pour l'auteur le peuple doit pouvoir accéder aux plus hautes fonctions de la nation. Ruy Blas incarne ce potentiel révolutionnaire du peuple. Face à une noblesse décadente, la vacance du pouvoir permet tous les espoirs.

Hugo malmène les règles classiques dans ce drame romantique : la règle des trois unités n'est guère respectée, l'alexandrin est disloqué et enfin le grotesque cotoie le sublime, parce que seule cette alliance garantit une représentation fidèle de la vie sous tous ses aspects. 

Un drame romantique aux nombreuses ramifications, puissant et émouvant.

 

Vous aimerez aussi : 

Du même auteur : Préface de Cromwell

Autre : On ne badine pas avec l'amour de Musset

Sur l''auteur : Larousse ; BNF 

Sur l'histoire : http://lettres.ac-rouen.fr/francais/romantik/ruy-blas/accueil2.html

 

Ruy Blas, Victor Hugo, Belin Gallimard, Classico lycée, 3.55 euros

Je conseille cette édition, parfaite pour les lycéens car elle comporte un dossier complet en fin de volume avec des fiches sur ce qu'il faut retenir. Très didactique.

Publié dans Théâtre

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Ce qui reste en forêt - Une enquête du capitaine Anato en Amazonie française de Colin NIEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Aux abords de la station scientifique de Japigny, en Amazonie Française, un naturaliste est retrouvé noyé. Qui a pu souhaiter sa mort ? Alors que les premiers soupçons se portent sur les orpailleurs dont le chantier clandestin jouxte la station scientifique, le lieutenant Gibral tente d'établir un lien entre le meurtre et la découverte d'un albatros mort sur la plage, oiseau qui aurait dû se trouver dans les terres australes. 

Le capitaine Anato enquête tout en menant de front une quête plus personnelle : il se découvre en effet l'existence d'un frère inconnu. 

Roman passionnant et dépaysant Ce qui reste en forêt nous emmène sur des terres éloignées de la Guyane aux côtés de scientifiques qui tentent de préserver ses espaces sauvages .

"Cette station est bien plus que quelques carbets perdus au milieu de la jungle. C'est trente ans de travail et l'avenir de l'écologie tropicale qui est en jeu. C'est ici que l'on comprend l'importance des forêts dans la lutte contre le réchauffement climatique, que l'on découvre les dernières espèces de mammeifères inconnues, que l'on étudie le cycle permanent de l'écosystème le plus complexe de la planète, que se joue le sort réservé à l'Amazonie par les grands de ce monde." p. 416

@rfi 

L'enquête poliière est prétexte pour aborder le milieu de l'orpaillage clandestin et de ses garimpeiros : "Chaque jour, de nouveaux Brésiliens pénétraient clandestinement sur le territoire de la Guyane, prêts à tout pour gagner leur vie en exploitant l'or. Voilà qu'on en retrouvait perdus au milieu de la jungle, affamés, à peine vivants. Des déchets recrachés par les chantiers qui dévoraient la forêt." p. 94 

A travers l'histoire personnelle de chacun, l'auteur met également en lumière les moeurs et croyances du pays, offrant ainsi un tableau complet très documenté du pays.

Une belle réussite pour ce roman alliant suspense et intérêt documentaire. Il s'agit du deuxième roman de l'auteur, un troisième est prévu en octobre 2015, pour mon plus grand bonheur.

 

Pour en savoir plus sur l'orpaillage clandestin : sur France Info 

Présentation chez l'éditeur : Actes sud, Babel noir 

D'autres avis sur Babelio

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La carte postale de Anne BEREST

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il ne faut pas que je les oublie, sinon il n'y aura plus personne pour se souvenir qu'ils ont existé. "

C’était en janvier 2003.
Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange.
Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée.
Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële.

L'enquête remonte aux sources familiales, avec en toile de fond ce devoir de mémoire pour ceux qui ont disparu.

"Après la guerre, dans les familles juives orthodoxes, les femmes avaient eu pour mission de mettre au monde le plus d'enfants possible, afin de repeupler la terre. Il m'a semblé que c'était la même chose pour les livres. cette idée inconsciente que nous devons écrire le plus de livres possible, afin de remplir les bibliothèques vides des livres qui n'ont pas pu voir le jour."

Le fil conducteur de la carte postale permet de balayer passé et présent tout en posant un questionnement sur ce que signifie être juif et, plus globalement, sur l'identité.

Un beau roman émouvant.

Présentation de l'éditeur : Grasset

Du même auteur : Recherche femme parfaite

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Rendez-vous à Crawfish Creek de Nickolas BUTLER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Nickolas Butler signe ici des nouvelles plus noires que le magnifique Retour à Little Wing même si on y retrouve sa foi en l'humanité et cet attachement viscéral pour le lieu de ses origines. Il peint des êtres bien souvent perdus dans un monde trop grand pour eux, un monde qui ne tourne pas toujours aussi rond qu'on pourrait l'espérer, non pas parce qu'il porte en lui la marque de sa déchéance, mais parce que l'être humain lui-même reste un être faillible. Il suffit d'un rien pour que tout bascule, une seconde d'inattention, un regard détourné de la route, une soirée arrosée aux conséquences irrémédiables, une faiblesse au fond relativement humaine. Pour oublier cette impression d'être sans cesse au bord du gouffre, il reste l'alcool, la drogue, ou plus lâchement la fuite, pour s'échapper ne fut-ce que temporairement. Reste  à savoir ce qui fonde notre être, ce qui fait que, dans nos errances, nous restons "quelqu'un de bien", de moral...

Qu'il évoque des couples vacillants ("Tronçonneuse party""Les restes"), des couples hésitants, tant accorder sa confiance est problématique ("Sous le feu de joie") ou des parents défaillants ("Un goût de nuage") , l'auteur n'oublie pas sa foi en l'amitié durable, certains personnages suppléant aux manquements des autres comme dans "Rendez-vous à Crawfish Creek" ou "Lenteur férroviaire".

Porté par un style très visuel, presque cinématographique, ce recueil de nouvelles confirme l'immense talent de son auteur : 

"Des nouvelles noires, ou plutôt gris foncé, mais toujours ce même espoir de rédemption, ces perdants au grand coeur qui restent des gens ordinaires prêts à tout sacrifier pour la magie de l'amour et des enfants." (Notes de la traductrice)

 

Présentation de l'éditeur : Autrement 

D'autres avis : Jostein  ; Marie Claude 

Du même auteur  Retour à Little Wing 

 

Rendez-vous à Crawfish Creek, Nicolas Butler, traduit de l'anglais (EU) par Mireille Vignol, octobre 2015, 19 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Les petits sentiers d'Obaasan de Delphine ROUX et Pascale MOTEKI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Dans le présent, ici et maintenant."

Mon avis :

♥ ♥ ♥

Ce bel album tout en douceur nous conte la rencontre entre une grand mère de 70 ans et une petite fille de 8 ans, et nous berce avec leur relation faite de petits riens comme fabriquer des poupées, faire un gâteau au thé matcha...

"Obaasan avait l'art de rendre les choses simples aussi précieuses que la danse des lucioles."

Ponctuée d'haïkus, l'album nous berce avec sa douce mélancolie :

"J'aimerais renaître

Si c'était possible

Aussi modeste qu'une violette."

L'avis d'Anaïs, 7 ans :

♥ ♥ ♥

J'ai été touchée par l'histoire et le lien entre cette grand-mère et la petite fille.

J'ai trouvé que c'était gai parce que Obaasan est toujours de bonne humeur et invente plein de choses pour "partager son savoir". J'ai beaucoup aimé quand elle dit à la jeune fille "Va où va ta joie" car elle lui dit d'aller là où elle est heureuse, où elle a envie d'aller.

Et puis j'ai beaucoup aimé la chanson :

Cerisiers, cerisiers,
Sur les collines verdoyantes et les montagnes
Aussi loin qu'on peut voir.
Est-ce du brouillard ou des nuages ?
Parfum dans le soleil du matin.
Cerisiers, cerisiers,
Fleurs en pleine floraison.

Cerisiers, cerisiers,
À travers le ciel de printemps,
Aussi loin qu'on peut voir.
Est-ce du brouillard ou des nuages ?
Parfum dans l'air.
Viens maintenant, viens,
Regardons enfin !

 

Les petits sentiers d'Obaasan, texte de Delphine Roux et illustrations de Pascale Moteki, Picquier jeunesse, 2016, 13.50 euros

A partir de 7 ans.

Merci à l'éditeur

Les petits sentiers d'Obaasan de Delphine ROUX et Pascale MOTEKI

Publié dans Jeunesse Album

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