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1371 résultats pour “grand prix des lectrices

Le comte de Monte Cristo de Alexandre DUMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

1815. Edmond Dantès, jeune officier de marine, rentre à Marseille à bord du Pharaon, navire dont il a pris le commandement. Il semble voué à un avenir radieux : amoureux de la belle Mercédès, ils vont se fiancer et se marier prochainement, et il est promu capitaine par l'armateur du Pharaon, Morrel. Mais sa position enviable suscite des jalousies : Fernand, ami d'enfance de Mercédès aimerait l'évincer auprès de la belle, et Danglars, employé de Morrel, voit d'un mauvais oeil sa promulgation au rang de capitaine. Les deux hommes se liguent pour lancer de graves accusations contre Edmond, accusations qui vont lui valoir le cachot. Morrel intervient alors auprès du procureur du roi Villefort mais quand il découvre que son propre père risque d'être impliqué, il fait en sorte que Edmond soit emprisonné et oublié au château d'If.

Edmond y restera quatorze ans. Il y rencontrera l'abbé Faria, vieux savant que tout le monde croit fou mais qui lui inculquera tout son savoir et sa philosophie :

"Il faut le malheur pour creuser certaines mines mystérieuses cachées dans l'intelligence humaine, il faut la pression pour faire éclater la poudre. La captivité a réuni sur un seul point toutes mes facultés flottantes ça et là, elles se sont heurtées dans un espace étroit, et, vous le savez, du choc des nuages résulte l'électricité, de l'électricité l'éclair, de l'éclair, la lumière."

Quand Edmond finira par s'évader de ses geôles, il n'aura de cesse de poursuivre ceux qui l'ont emprisonné...

Au-delà du roman d'aventures, ce classique constitue un magnifique portrait d'homme. Le comte est un être complexe, être innocent et heureux au début du roman, il se densifie au fur et à mesure, désabusé par les trahisons qui le poursuivent. Il en vient même à douter de l'amour du prochain que devrait porter en lui chaque homme. Un instant, il ne croit plus en l'humanité, pour lui l'homme n'est qu'un animal ingrat et égoïste. Son parcours le forgera, c'est un homme qui trouvera de la force dans sa dignité, et qui finira par comprendre combien il est bon de vivre après avoir voulu mourir. Attendre et espérer, tels sont pour lui les clés de la sagesse ... 

Ce que j'ai moins aimé : Quand la première partie se révèle passionnante avec ses aventures multiples, ses retournements de situation, ces êtres qui ne sont jamais ceux que l'on croit, la deuxième partie s'essouffle un peu. Centrée sur les actes philanthropiques du comte qui se fait appeler Simbad le marin, les personnages se cachent derrière des identités multiples et finissent par se confondre. Néanmoins, cette partie est enrichie par le croquis péjoratif de la société parisienne qui traitent les invités "non pas d'après ce qu'ils sont mais d'après ce qu'ils veulent être".

BilanLe comte de Monte Cristo reste un magnifique roman d'aventures aux ramifications profondes.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche 

D'autres avis : Babelio

 

tome 1 passionnant aventures multiples
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New Iberia Blues de James Lee BURKE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Je pris la résolution de capturer et de protéger la moindre goutte de soleil qui me serait accordée jusqu'à la fin de mes jours, et de ne pas me laisser aller aux humeurs de saison ni me vouer à des causes maudites." p 154

Alors qu'il rend visite au réalisateur Desmond Cormier, qu'il a connu plus jeune, Dave Robicheaux, observant la mer avec un télescope dans la propriété de Desmond, aperçoit au large une jeune femme nue et crucifiée. Desmond et son acolyte présent ce jour-là prétendent ne pas voir la jeune femme, ce qui intrigue et inquiète Dave. Il enquête alors dans les coulisses d'Hollywood, désabusé par les dérives de cet état et de ce pays qu'il ne reconnait plus. Il estime en effet que son état a été victime d'un déclin historique rarement admis comme tel.

Le roman est peuplé d'ombres et de violence, et chacun tente de lutter pour illuminer ne fut-ce que d'un rayon le destin des laissés pour compte. Le clair obscur allié au lyrisme brûlant livre ainsi un roman qui explore avec talent la profondeur des âmes !

Présentation de l'éditeur : Payot et Rivages

Du même auteur : La rose du cimarron  ♥ ♥ ♥ (Policier)  ; Dernier tramway pour les Champs-Elysées  ♥ ♥ (Policier) ;  La descente de Pégase ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; La nuit la plus longue ♥ ♥ ♥ (Policier) ;  Swan Peak ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; L'arc-en-ciel en verre ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) ; Créole belle   ♥ ♥ (Policier)

Série Dave Robicheaux dans l'ordre
  1. The Neon Rain (1987)  Légitime Défense, ou La Pluie de néon,
  2. Heaven's Prisoners (1988) Prisonniers du ciel
  3. Black Cherry Blues (1989)  Black Cherry Blues
  4. A Morning for Flamingos (1990) Une saison pour la peur
  5. A Stained White Radiance (1992) Une tache sur l'éternité
  6. In the Electric Mist with Confederate Dead (1993) Dans la brume électrique avec les morts confédérés
  7. Dixie City Jam (1994) Dixie City
  8. Burning Angel (1995) Le Brasier de l'ange
  9. Cadillac Jukebox (1996)
  10. Sunset Limited (1998)
  11. Purple Cane Road (2000)
  12. Jolie Blon's Bounce (2002)
  13. Last Car to Elysian Fields (2003) Dernier tramway pour les Champs-Elysées 
  14. Crusader's Cross (2005) L'Emblème du croisé
  15. Pegasus Descending (2006) La descente de Pégase
  16. The Tin Roof Blowdown (2007) La nuit la plus longue
  17. Swan Peak (2008)
  18. The Glass Rainbow (2010) L'arc-en-ciel en verre
  19. Créole belle  (2012)
  20. Light of the World (2013) Lumière du monde
  21. Robicheaux (2018)
  22. The New Iberia Blues (2019)
  23. A Private Cathedral (2020) Une cathédrale à soi
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La saga de Grimr de Jérémie MOREAU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Je n’ai pas de nom, pas de famille, pas de terres, pas de possessions. Pour eux, je ne suis personne. Mais je vais leur montrer qui je suis. Le temps d’une vie. Chacun de mes actes comme autant de pierres posées pour construire l’édifice final. Car ce qu’ils ne savent pas, c’est que j’ai un volcan dans l’âme."

1783, Islande. Grimr devient orphelin après l'éruption du volcan sur lequel dort ce pays âpre. Il doit se construire seul, mais sa force impressionnante ne passe pas inaperçue. Il rencontre Vigmar, un voleur de grand chemin qui le prend sous son aile et l'encourage à bâtir sa propre légende : "Tant qu'on n'est pas mort, il n'est jamais trop tard pour rattraper sa réputation." lui dit-il. Mais le destin s'acharnera sur cet être démuni en quête d'identité, incarné notamment par un émissaire de sa gracieuse Majesté du Danemark, pays dont l'Islande subit le joug arbitraire. Au-delà de ces dissensions, Grimr est doté d'une force herculéenne qui effraie et fascine à la fois. Est-il un troll ? L'incarnation du mal qui rôde ? Les grandes légendes se fabriquent aussi à partir des histoires qui courent... Grimr pourra-t-il être aussi remarquable qu'un héros de saga comme Erik Le Rouge ?

L'Islande gronde, se prépare la plus grosse éruption lavique de l'histoire de l'Islande, une éruption qui décimera un tiers de la population islandaise, il est temps que Grimr trouve sa place...

Un profond souffle épique parcourt les pages lumineuses de Jérémie Moreau. Le graphisme est magnifique, à l'image de cette île sauvage aux contrastes saisissants.

Un album coup de coeur qui vient de recevoir à juste titre le Fauve d'Or du meilleur album 2018 à Angoulême

 

Présentation de l'éditeur : Delcourt

D'autres avis : Découvert chez Noukette et Moka

Du même auteur : Le singe de Hartlepool

 

La saga de Grimr, Jérémie Moreau, Delcourt, septembre 2017, 25.50 euros

La Bd de la semaine est chez Moka

 

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Le premier homme de Jacques FERRANDEZ d'après l'oeuvre d'Albert CAMUS

Publié le par Hélène

♥ ♥

Le premier homme est le manuscrit inachevé de Albert Camus, retrouvé dans ses affaires à sa mort. Il n'a été publié qu'en 1994. Camus souhaitait ainsi écrire le roman de l'Algérie, de la colonisation, de la guerre d'indépendance, à travers le destin de son personnage.

Nous suivons les pas de Jacques Cormery, écrivain, qui part à la recherche de ses origines, sur les traces de son père disparu durant la Première Guerre mondiale. Il va à la rencontre des personnages qui pourraient l'éclairer sur son histoire, sur ses origines, et se remémore alors la grand-mère assez dure face à une mère effacée, son enfance dans un quartier populaire d'Alger, le bonheur insouciant aux côtés des copains, les virées à la plage, l'école comme un échappatoire lumineux.

L'école fut en effet une joie pour l'enfant, affamé de découvertes, qui comprend rapidement que le savoir est un moyen de sortir de sa misère. En effet, "La misère est une forteresse sans pont-levis", et "Dans notre classe, pour la première fois, on se sentait exister et nous étions l'objet de la plus haute considération ; on nous jugeait dignes de découvrir le monde." C'est grâce à la rencontre avec un instituteur qui a su déceler chez l'enfant un avenir prometteur que l'écrivain a pu s'élever socialement. Les passages sur l'école revêtent un aura particulier quand on devine que derrière ce Jacques Cormery, se cache Camus lui-même.

Jacques Ferrandez vient du même quartier que Camus et son attachement à son pays et à son histoire est tout aussi prégnant, ce qui se ressent dans les dessins magnifiques. Ce très bel album permet d'éclairer l’œuvre du grand Camus. Un très bel hommage.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

D'autres avis : Télérama  ; Marianne ;

Du même auteur : L'étranger

De Camus : La peste ; L'état de siège

 

La BD de la semaine est accueillie par Moka ce mercredi

 

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La papeterie Tsubaki de Ito OGAWA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Quel bonheur d'être en vie !"

Hatoko revient à Kamakura pour reprendre la petite papeterie de sa grand-mère. Mais elle ne se contente pas de vendre des cahiers et des stylos, elle exerce aussi le métier d'écrivain public que sa grand-mère lui a transmis. Petit à petit les visiteurs se présentent, lui demandant des lettres de voeux, mais aussi des demandes plus incongrues, des lettres de ruptures, une lettre de condoléance pour le décès d'un singe. Hatoko s'acquitte de sa mission avec application, choisissant avec soin les mots, le papier, la plume, la calligraphie, mais aussi l'enveloppe, le timbre, consciente que tout a son importance pour faire de cette lettre un véritable objet d'art. En s'attachant aux détails, à la beauté de l'écriture, elle remet à l'honneur la correspondance, le plaisir de recevoir une lettre par la poste.

" Mais l'écriture manuscrite, celle de la main d'un être vivant, possède un supplément d'âme qui ne se résume pas à la simple beauté formelle."

Au-delà de cet aspect artistique de son métier, Hatoko tient à merveille son rôle de médiateur, s'épanouissant dans le plaisir d'aider et de partager avec les autres. Ces rencontres sont l'occasion de vivre des moments de douceur, de plaisirs simples, de se retrouver autour d'un bon repas ou d'un verre, pour magnifier les délices de la vie et en gommer l'âpreté.

Tellement de délicatesse se dégage de ce roman, tellement différent de tout ce qu'on peut lire, à la fois dépaysant, apaisant, nous parlant d'amitié, de transmission, de pardon, subtilement, par touches tout aussi majestueuses que les signes de calligraphie que la jeune Hatoko trace avec amour.

Un coup de coeur !

 

Présentation de l'éditeur : Picquier

Du même auteur : Le restaurant de l’amour retrouvé Le ruban 

Vous aimerez aussi : KAWAKAMI Hiromi Les années douces 

D'autres avis : Nom d'un bouquin

 

Merci à l'éditeur.

 

La papeterie Tsubaki, Ito Ogawa, Traducteur(s) : DARTOIS-AKO Myriam, Picquier, août 2018, 384 p., 20 euros

Publié dans Littérature Asie

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La carte postale de Anne BEREST

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il ne faut pas que je les oublie, sinon il n'y aura plus personne pour se souvenir qu'ils ont existé. "

C’était en janvier 2003.
Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de voeux, se trouvait une carte postale étrange.
Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée.
Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële.

L'enquête remonte aux sources familiales, avec en toile de fond ce devoir de mémoire pour ceux qui ont disparu.

"Après la guerre, dans les familles juives orthodoxes, les femmes avaient eu pour mission de mettre au monde le plus d'enfants possible, afin de repeupler la terre. Il m'a semblé que c'était la même chose pour les livres. cette idée inconsciente que nous devons écrire le plus de livres possible, afin de remplir les bibliothèques vides des livres qui n'ont pas pu voir le jour."

Le fil conducteur de la carte postale permet de balayer passé et présent tout en posant un questionnement sur ce que signifie être juif et, plus globalement, sur l'identité.

Un beau roman émouvant.

Présentation de l'éditeur : Grasset

Du même auteur : Recherche femme parfaite

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Déception et abandon du mois

Publié le par Hélène

Roald DAHL Moi boy, souvenirs d'enfance

Roald Dahl raconte ses années d'enfance, les différentes écoles fréquentées, mettant en avant quelques anecdotes marquantes. Dans chaque établissement fréquenté, il insiste sur  les maltraitances rencontrées : « J’ai été horrifié par ce privilège accordé aux maîtres et aux grands élèves d’infliger des blessures, parfois très graves, à de jeunes enfants. Je ne pouvais pas m’y habituer. Je n’ai jamais pu. » p 117

J'ai de fait regretté qu'il n'insiste pas plus sur ses amitiés, sur sa famille. Je m'attendais de plus à un récit plus humoristique que cela.

Lu par un de mes élèves de 3ème qui a bien accroché au début, s'identifiant au narrateur, mais finalement à la moitié du livre, a perdu le fil.

François PLACE Le vieux fou de dessin

Quatrième de couverture : Il était une fois au Japon, au cœur du XIXe siècle, un petit vendeur des rues, nommé Tojiro. Le jeune garçon rencontre un jour un curieux vieil homme. C'est Katsushika Hokusai, le vieillard fou de dessin, le plus grand artiste japonais, le maître des estampes, l'inventeur des mangas. Fasciné par son talent, Tojiro devient son ami et son apprenti, et le suit dans son atelier…

Mon avis : je trouvais intéressant de faire découvrir Hokusaï aux plus jeunes, mais ce petit roman est un peu trop expéditif à mon goût, ne permettant pas de s'attacher au narrateur ni au peintre.

Mon élève, en 3ème également, a eu la même impression. Passionnée par le dessin de mangas, elle a été déçue. Néanmoins, cela a eu le mérite de lui faire découvrir Hokusaï qu'elle ne connaissait pas du tout. Le livre est plus adapté à un enfant de 9 ans qu'à une adolescente de 14 ans.

Truites et cie et John GIERACH

Les chroniques de ce recueil nous immerge dans le monde des pêcheurs à la recherche du meilleur emplacement, de la meilleur mouche, technique. De fait, si on ne s'intéresse pas vraiment à la pêche il est difficile de se concentrer sur ces histoires. Il me semble que j'avais déjà tenté la lecture de cet auteur avec le même résultat (ICI) : un manque d'intérêt prégnant !

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Le passé de Tessa HADLEY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Alice, Fran, Harriet et leur frère Roland se retrouvent dans la maison de leurs grands-parents à Kington dans la campagne anglaise durant l'été. Ils ont prévu de passer quelques semaines dans la maison familiale pour discuter notamment de l'éventualité de la vendre. Les enfants de Fran trouvent une compagnie agréable en la personne de Kasim, le beau-fils d'Alice, et de Molly, la fille de Roland. Harriet quant à elle se rapproche de Pilar, la nouvelle femme de Roland, d'origine argentine.

Tandis que les adultes discutent et reviennent sur le passé, les enfants errent dans la campagne et font une découverte déconcertante. Les relations familiales sont difficiles à gérer, entre tensions et amour inconditionnel.

Ce que j'ai aimé :

- Le style est magnifique, lyrique dans les descriptions de la campagne anglaise, poétique quand il évoque les souvenirs, il nous fait vibrer plus intensément, à l'unisson des sentiments et sensations des personnages.

- Les différentes générations sont admirablement bien décrites, entre l'enfance violente et avide de braver les interdits, l'adolescence et l'éveil à l'amour, puis l'âge adulte et son cortège de choix pas toujours évidents ou assumés. Les uns et les autres essaient de se soustraire au groupe, sans grand succès tant la famille possède des rets puissants et inaliénables.

"Je trouve la vie assez terrifiante, pas toi ? Et je suis une telle froussarde. C'est sûr, je ne sais rien de tout ce que cela veut dire. C'est vrai, même les choses les plus banales me fichent la trouille : la tristesse du changement, vieillir, les opportunités ratées. Sans compter la façon horrible dont les choses évoluent - ce qui se passe avec l'environnement par exemple. Je sais que je te barbe quand j'ai la nostalgie d'avant, comme si tout était mieux par le passé. Ce n'était peut-être pas le cas".

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai trouvé les chapitres sur le passé inutiles et beaucoup moins bien écrits.

Bilan :

Un charme certain.

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

D'autres avis : Charlotte

Publié dans Littérature Europe

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Pauline d'Alexandre DUMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Pauline, paru en 1838, est l'un des premiers romans d'Alexandre Dumas dans lequel on trouve en filigrane les grands ressorts de son oeuve romanesque.

Le narrateur reçoit le récit d'Alfred de Nerval, un peintre ami qui lui raconte l'histoire de Pauline, jeune femme mystérieuse qui se dérobe aux yeux du narrateur et des autres, comme si elle craignait d'être reconnue. Que cache-t-elle ? Alfred brosse le portrait d'une jeune femme innocente et pure que les hasards de l'existence auront mis en présence d'un être sombre, le comte Horace de Beuzeval, homme fascinant dont l'"âme est un abîme d'où rien ne sort" mais qu'elle épousera par aveuglement. 

Sous l'influence de Walter Scott, Alexandre Dumas écrit ici un roman gothique avec des tempêtes, des abbayes en ruines, des passages secrets,  des amitiés tout aussi secrètes, des crimes violents, une femme enterrée vivante, des êtres diaboliques... Comme dans les romans gothiques "Personne n'ignore par expérience que le danger inconnu est mille fois plus saisissant et plus terrible que le péril visible et matérialisé." 

Mais Pauline résonne aussi d'accents romantiques avec l'importance accordée à la nature, le lyrisme brûlant de certains passages, l'amour platonique d'Alfred et la sensibilité de Pauline. Les héros sont des êtres soumis au mal du siècle, riches, mais trainant leur désoeuvrement, des personnages las de leur environnement. 

"Le grand malheur de notre époque est la recherche du romanesque et le mépris du simple. Plus la société se dépoétise, plus les imaginations actives demandent cet extraordinaire, qui tous les jours disparaît du monde pour se réfugier au théâtre ou dans les romans ; de là, cet intérêt fascinateur qu'exercent sur tout ce qui les entoure les caractères exceptionnels." p. 104

Par le biais d'aventures passionnantes placées sous l'égide d'un mystère envoûtant, Pauline propose un habile portrait de la société contemporaine. Un récit peu connu de l'auteur à redécouvrir !

 

Présentation de l'éditeur : Folio

D'autres avis : Babélio

 

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Pablo de Julie BIRMANT et Clément OUBRERIE

Publié le par Hélène

♥♥♥

"Un soir, j'ai assis la beauté sur mes genoux.

- Et je l'ai trouvée amère.

- Et je l'ai injuriée."

Rimbaud

Ce que j'ai aimé :

Cette série présente le quotidien de Picasso à Montmartre de 1900 à 1912.

Le point de vue proposé est celui de Fernande, celle qui sera le premier amour de Picasso et dont il réalisera une centaine de portraits. Nous suivons tout d'abord parallèlement les histoires du jeune Pablo fraîchement arrivé l'Espagne, et de Fernande qui vient de se marier et va vite vivre un enfer conjugal. Le premier tome se terminera par leur rencontre au Bateau Lavoir, quand Fernande sera devenue modèle pour les peintres.

                            

Puis l'hiver 1904-1905 arrive et Picasso rencontre Apollinaire, le poète ami des peintres. Une amitié sincère naîtra entre les deux hommes. Le troisième salon d'automne consacrera le succés des fauves quand Picasso est lui fasciné par Ingres et de son "Bain turc". Gertrude et Léo Stein achètent des toiles à Picasso et le convient à des soirées que fréquentent déjà de nombreux artistes. Le CM, cher Maître Matisse à la vie si bien rangée fait de l'ombre à Picasso.

Le troisième tome commence en Espagne en mai 1906 où Picasso a emmené Fernande. De plus en plus jamoux, il s'exile dans un petit village perdu dans la sierra pour préserver Fernande des mauvaises rencontres. Picasso est habité par un génie créateur, mais ils doivent rentrer à Paris précipitamment. Picasso travaille à "son grand bordel" et est obsédé par l'art des fangs, par les têtes ibériques, les femmes nues. Sa folie créatrice et sa personnalité torturée le place aux antipodes de la vie posée et harmonieuse de Matisse son grand rival qui triomphe avec son "Nu bleu". Apollinaire quant à lui tombe fou amoureux de Marie Laurencin ce qui apporte de l'équilibre dans l'âme de cet artiste habité.

La gloire arrivera dans le tome 4 porté par la naissance du cubisme et du "bordel" devenu le célèbre "Les demoiselles d'Avignon".

                          

"C'est une bombe, un concentré de tout ce qui n'a pas encore été peint : la peinture de l'avenir."

L'histoire de Picasso est aussi prétexte pour peindre cette époque virevoltante, cette émulation intellectuelle et culturelle des artistes, cette bohème enivrante. 

Une réussite !

Présentation de l'éditeur :

Dargaud 

                   

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D'autres albums de Oubrerie :  Aya de Yopougon ;   Zazie dans le métro 

Blog de Oubrerie 

Présentation Julie Birmant

D'autres avis :

Jérôme 

 

 

Pablo, Max Jacob, Julie Birmant et Clément Oubrerie, Dargaud, environ 17 euros le tome

 

Chez Noukette cette semaine.

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