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1260 résultats pour “vie parfaite

Le paradis des animaux de David James POISSANT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Les personnages qui hantent ces nouvelles sont tous à un tournant de leur vie, tous chancelants, risquant à tous moments de basculer vers une décision marquante. Qu'ils soient au bord du suicide dans "100% coton", vraiment bordelines dans "La fin d'Aaron", Aaron prédisant la fin du monde, au bord de l'implosion dans "les derniers des mammifères terrestres", au bord de la rupture dans "Remboursement", tous hésitent face à la complexité du monde qui les entoure et surtout face aux difficultés créées par les relations humaines. Il est si simple de baisser les bras devant l'incompréhension que représente l'autre ! C'est ce qu'a fait le narrateur de  en reniant son fils homosexuel, c'est ce qu'envisage de faire le narrateur de "Remboursement" quand il comprend que sa femme et lui sont diamétralement opposés face à leur fils surdoué, c'est aussi la solution envisagée par les parents de "La géométrie du désespoir" après la mort subite de leur bébé. Et pourtant, au moment où tout semblait sombrer dans une noirceur pessimiste, l'espoir renaît et les êtres se relèvent, plus forts d'avoir vacillés. SI la mort et le désamour rôdent, la rédemption et le pardon sont toujours possibles : après un road movie concluant, le père retournera vers son fils homosexuel dans la suite de "L'homme lézard", "Le paradis des animaux". 

Quand ces nouvelles pourraient être glauques, noires, déprimantes au vu des thèmes abordés, elles sont simplement puissantes. Les situations décalées rafraîchissent des univers trop réalistes :  dans "L'homme lézard" Crystal et le narrateur transportent un alligator dans le coffre, Arnie quant à lui se retrouve face à un bison dans "les derniers des mammifères terrestres" et le narrateur de "Ce que veut le loup" face à un loup qui réclame de surcroît ses mocassins !

La parfaite maîtrise de cet exercice difficile de la nouvelle alliant concision et précision dans l'écriture en font des nouvelles percutantes qui font toutes mouche ! 

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel 

D'autres avis : Caroline ; Augustin Trapenard  ; Valérie ; Cathulu 

Interview chez Lecturama 

 

Le paradis des animaux, David James Poissant, traduit de l'anglais (EU) par Michel Lederer, Albin Michel, terres d'Amérique, mai 2015, 352 p., 25 euros

 

Merci à l'éditeur.

 

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Nouvelles graphiques d'Afrique de Laurent BONNEAU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Muet comme le soleil

Brûlant comme le silence

La dureté de la terre

Prend le reflet du ciel

Si longtemps

Qu'elle pénètre le corps

La terre craquelée du crépuscule

Continûment

Fuit le vent

encore haut et brûlant

Plein de lumière

C'est dans ce ciel nu

Que le soleil luit

Au-dessus du sable gris

Puis nait la nuit."

 

La forme de la nouvelle, peu usitée en Bd permet à Laurent Bonneau d'exposer une vision touchante de l'Afrique contemporaine. 

Il peint un continent magnifique, aux couleurs ocre et pastel lumineuses, continent riche de ses ressources naturelles, continent aux hommes altiers. Mais continent pillé par les occidentaux, et maintenant aussi par les chinois. L'instabilité politique règne dans tous les pays, à chaque instant tout peut partir en fumée et la guerre s'installer durablement. L'argent tient tout, et c'est l'économie de nos pays qui finance les guerres là-bas et qui envoie de fait des enfants-soldats au front. Et pourtant, alors que nous savons ce qui se passe "Nous savons, mais nous n'apprenons pas." 

"Dans le fond, le véritable danger pour l'état ne se situe pas tant dans les actions armées comme aujourd'hui, qu'à travers les relations avec les entreprises occidentales. Ce sont elles qui imposent de manière sous-jacente l'économie du pays. On nous fait croire que tout va bien, mais ça peut exploser à tout moment."

Face à cette situation, certains se résignent : 

"Est-ce seulement possible de photographier l'extrême patience de ceux qui attendent toute leur vie dans ce vent de poussière emportant tel un souffle les bruits et les odeurs âcres sans que rien n'arrive jamais ?"

D'autres prennent le risque de fuir, comme ce migrant qui quitte son pays en pirogue avec ces mots à la résonance macabre :

"Au vu de ce périple interminable, je ne sais quand tu pourras lire cette lettre que je garde sur moi, mais je tente de me convaincre que ce temps est proche pour alimenter l'espoir."

Comment de fait alimenter l'espoir pour ce continent ? La réponse vient d'un vieux sage lucide :

"La seule véritable arme de l'homme est la parole."

Un album incontournable sur ce continent millénaire qui a tant à nous apprendre.

 

Présentation de l'éditeur : Des ronds dans l'O 

D'autres avis : Découvert chez Jérôme et Noukette

 

Nouvelles graphiques d'Afrique de Laurent Bonneau, Des ronds dans l'O, 25 euros

 

Aujourd'hui chez Jacques

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Le saloon des derniers mots doux de Larry McMURTRY

Publié le par Hélène

♥ ♥

 "Cette dernière ne regardait rien en particulier ; et il y avait beaucoup de rien à regarder sur cette vaste plaine ventée." p. 38

A la fin du XIXème siècle, à Long Grass, petite bourgade du bout du monde située entre le Kansas et le Nouveau-Mexique. Wyatt Earp et Doc Holliday traînent leur carcasse en regardant d'un oeil désabusé le monde qui les entoure. Le temps des cow boys et des indiens s'efface, à leur grand damne et ils se voient réduits à se donner en spectacle dans des foires. Ils regrettent les bisons qui arpentaient les plaines, le temps du Pony Express, et surtout les saloons peuplés de cow-boys prêts à se tirer dessus au moindre prétexte. Ainsi, ils se promènent avec leur enseigne de saloon à la recherche d'un endroit idéal pour l'accrocher, pour recréer un bon vieux bar pour cow-boys qui aiment le whiskey et les putains.

 

"Le saloon des derniers mots doux est une ballade en prose dont les personnages flottent dans le temps ; leur légende et leur vie réelle correspondent rarement. En écrivant cet ouvrage, j'avais en tête le grand réalisateur John Ford : il est connu pour avoir déclaré qu'à choisir entre la légende et la réalité, mieux vaut écrire la légende. C'est donc ce que j'ai fait." (Larry McMurtry)

Le monde ne tourne plus très rond dans cette Amérique de carton dans laquelle les femmes prennent peu à peu le pouvoir. Cette "comédie postmoderne", comme le dit très bien Joyce Carol Oates, dégage un charme mélancolique indéfinissable...

Mes réticences : Dans cet univers comme figé, l'engourdissement a tendance à gagner le lecteur. Le manque de souffle prégnant entraîne une certaine frustration...

 

Présentation de l'éditeur : Gallmeister 

Du même auteur Lonesome dove  La dernière séance  ; Texasville 

D'autres avis : Electra

 

Merci à l'éditeur.

 

Le saloon des derniers mots doux, Larry McMurtry, traduit de l'américain par Laura Derajinski, Gallmeister, 2015, 211 p., 22.2 euros

 

 

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Déception et abandon du mois d'août

Publié le par Hélène

                                  

A l'orée de la nuit de Charles FRAZIER

Présentation : Dans l’Amérique des Sixties, au fin fond des Appalaches où elle vit retranchée, loin des soubresauts du monde, Luce, jeune femme farouche et indépendante, se voit confier la charge des jumeaux de sa sœur défunte. Ayant vu leur père, Bud, une brute épaisse, assassiner leur mère, les orphelins traumatisés se sont réfugiés dans un mutisme inquiétant, où sourd une violence prête à exploser à tout moment. Patiemment, Luce va tenter de réapprendre la vie à ces deux écorchés vifs, et elle-même de reprendre goût à l’amour et à la compagnie des hommes. À celle, en particulier, de Stubblefield, nouveau propriétaire des terres où elle s’est établie. Mais leur idylle est menacée par le retour de Bud, blanchi du meurtre de sa femme et bien décidé à retrouver le magot que les deux enfants, croit-il, lui ont volé. C’est le début d’une longue « nuit du chasseur » : un western d’une beauté crue et crépusculaire, où Charles Frazier se révèle une fois de plus, après l’immense succès de Retour à Cold Mountain, comme l’un des grands romanciers des espaces américains. 

Mon avis : J'ai tenté deux fois cette lecture, sans parvenir pour autant à m'attacher aux personnages ou à l'intrigue. Luce et ses récriminations contre le monde "tout le monde te fait du mal.", les deux enfants taciturnes mais qui s'éveillent peu à peu sous l'oeil attendri de Luce, l'esquisse d'intrigue sentimentale entre Stubblefiels et Luce, le méchant Bud qui rôde, tout cela m'a semblé factive, forcé. Je n'ai pas trouvé de similitudes avec "La nuit du chasseur", j'ai abandonné !

D'autres avis : Page Le magazine littéraire Babélio 

 

Merci à l'éditeur.

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Mon ami Kemushi de Nathalie DARGENT et Mandana SADAT

Publié le par Hélène

                                           mon-ami-kemushi.jpg

♥ ♥ ♥

 Les auteurs :

 Nathalie Dargent : Historienne d'art de formation, Nathalie Dargent a attendu que ses enfants apprennent à lire pour se consacrer à sa passion : inventer des histoires pour la jeunesse. Elle a publié de nombreux albums.

Mandana Sadat est née en 1971, elle réside en région parisienne. Après avoir obtenu son diplôme des Arts décoratifs de Strasbourg, Mandana Sadat se tourne vers l'édition. Elle s'exprime à travers différentes techniques (papier ciré, outils de tanneur pour graver). Son rapport au dessin est très affectif. Elle travaille en parallèle dans la presse et la publicité. Elle rencontre régulièrement des enfants et des professionnels et participe à des expositions. 

 

L’histoire :

 

 

 

kemushi vit dans le jardin du palais des pruniers et des cerisiers. Durant l’hiver, il reste enfoui dans son lit et écoute les rafales de vent. Le temps passe. Quand le givre a fondu, Kemushi a beaucoup changé. Dehors, les jardiniers s’activent. Kemushi attend leur départ pour enfin sortir de sa maison. Il s’emplit des parfums du jardin et contemple les fleurs de prunier et de cerisier qui volent dans le vent. Pour lui aussi, il est temps de s’envoler. Il déploie ses ailes et quitte sa maison.

Un bel album pour les petits qui parle, avec finesse, de la nature et de l’évolution, de l’identité et du temps qui passe.

Mon avis :

Kemushi est une petite chenille qui aime rester bien au chaud sous sa couette dans sa maison. Mais elle est de plus en plus à l’étroit dans sa maisonnette car elle grossit de jour en jour. Jusqu'à l'arrivée du printemps, saison de toutes les transformations et renaissances...

  « Comme le temps passe ! Fleurs de prunier, fleurs de cerisier, à peine écloses, elles s’éparpillen. Vite ! Kemushi secoue ses ailes. Et tandis que s’ébrouent pruniers et cerisiers, il s’élance. Les pétales tombent, lui s’envole. Il a bien changé, mon ami Kemushi. »

 Ce n'est pas tant l’histoire qui est belle -même si elle est touchante et toujours aussi magique - que les illustrations, magnifiques, teintées d'Asie, douces et colorées à la fois. Ainsi, par touches subtilement disséminées dans les pages, Kemushi nous ouvre les portes d'un cocon poétique moelleux, le prémisse à une vie simple et heureuse.

  kemushi1.jpg 

   

A feuilleter sur le site des Editions Picquier : 

http://www.editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut?id=843

 

Pour les enfants dés 4 ans.

 

Mon ami Kemushi, nathalie DARGENT, illustré par Mandana Sadat Picquier jeunesse, octobre 2012, 32 p., 12 Euros

 

kemushi-2.jpg

 

Publié dans Jeunesse Album

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Une rivière verte et silencieuse de Hubert MINGARELLI

Publié le par Hélène

riviere-verte-et-silencieuse.jpg

 

 

♥ ♥ ♥ ♥

Une petite merveille pour souhaiter une

bonne fête à tous les pères !!!

  

L’auteur :

 

Hubert Mingarelli est un écrivain français. Il est lauréat du Prix Médicis en 2003 pour son roman Quatre Soldats. Il vit aujourd'hui dans un hameau de montagne de Matheysine dans les Alpes françaises.

 

L’histoire :

 

Un petit garçon, Primo, vit seul avec son père, ouvrier au chômage. Pauvreté matérielle et dénuement psychologique marquent ce récit. Le père et l'enfant imaginent faire fortune en cultivant des rosiers. On leur coupe l'électricité. Ils vont manger dans un bistrot où une femme chante des chansons grivoises. Ils volent des cierges dans une église pour s'éclairer. (Présentation Fnac)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Une rivière verte et silencieuse est un texte court et lumineux serti comme une pierre précieuse. Chaque scène est parfaite, s’insérant à merveille dans l’ensemble.

 

-          L’amour du père et du fils est au coeur du roman : ce père attendrissant est considéré comme un raté par tous mais l’amour de son fils va réussir à le sauver. Ils ont besoin l'un de l'autre, quoi qu'il arrive, Primo  veut désespérément croire en cet homme, son seul repère dans une vie solitaire, comme le père a besoin de choyer son fils pour se sentir exister :

 

« Les gens prétendaient que mon père était un raté. Ils omettaient de dire qu’il avait attrapé des truites bleues à la main.

Je fermai les yeux.

Une rivière verte et des truites bleues. » (p. 52)

 

  - C'est un roman très visuel, la brieveté et la pureté des scènes leur apporte une intensité miraculeuse. Il est difficile de trouver les mots pour décrire cette merveille, je n'aurais qu'un seul mot "lisez-le"...

       

   « C'est vraiment pas grand-chose que ce livre, mais un premier roman capable de faire naître autant d'émotions, si on croyait en Dieu, on dirait qu'aujourd'hui c'est presque un miracle. » (Thierry Guichard, Matricule des Anges)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien…

 

Premières phrases :

 

« Cette herbe poussait si vite que personne ne jugeait utile de couper une herbe qui aurait repoussé le lendemain. Elle commençait derrière les maisons et, me semblait-il, s’étendait aussi loin que la vue portait depuis le sommet du château d’eau. Mais je ne pouvais pas l’affirmer, car je n’étais jamais monté sur le château d’eau. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Trois chevaux de Erri DE LUCA

 

D’autres avis :

 

Le Matricule des Anges

 

Une rivière verte et silencieuse, Hubert Mingarelli, Editions du Seuil, 1999, 123 p., 11.43 euros

POCHE : Une rivière verte et silencieuse, Hubert Mingarelli, Points, 2001, 128 p., 5 euros

 

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La danseuse de Mao de Qiu XIAOLONG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥
Un roman policier chinois très original
L’auteur :
Qiu Xiaolong est un auteur chinois de romans policicers. Il est également poète, comme son personnage principal, l’inspecteur Chen.
L’histoire :

L'inspecteur principal Chen est contacté par une amie qui lui demande son aide. La petite fille de son amie est soupçonnée de détenir un document sur Mao, document que veut récupérer le secrétaire du Parti. En effet, les documents sur le « grand timonier » sont légion à cette période, l'image de Mao ayant souvent flétri par leur lecture.
Son enquête va mener Chen vers la révolution culturelle, et plus délicat, vers la vie privée de Mao lui-même.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Le personnage de l’inspecteur Chen : fin gastronome et poète doué,  ce personnage donne à la fois de la profondeur et de la légèreté au genre policier.


- L’environnement dépaysant et un fond historique intéressant : le roman se déroule dans la Chine actuelle, mais il fait ici référence à la Chine des années 30, et également à la Révolution culturelle. Si la quatrième de couverture laisse supposer que nous sommes en présence d'un livre historique, voire politique, avec la mention de Mao, la lecture du roman nous détrompe bien vite. L'ensemble est léger, facile à comprendre, simplifié pour le lecteur lambda.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-      Un peu léger.

-      Une intrigue policière peu haletante..

 

Premières phrases :

 

  "L'inspecteur Chen Cao ne se sentait pas d'humeur à prendre la parole à la réunion d'études politiques du Comité du Parti. L'ordre du jour, l'urgence de bâtir la civilisation spirituelle en Chine, le laissait perplexe..."

 

Vous aimerez aussi :

 

 Du même auteur : De soie et de sang

Autre : Meurtres à Pékin de Peter MAY

 

La danseuse de Mao, Qiu XIAOLONG, Liana Levi, mai 2008, 368 p., 19 euros

POCHE : La danseuse de Mao, Qiu XIAOLONG, Points policier, avril 2009, 315 p., 7 euros

 

D'autres avis : Cathe,

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Poulet aux prunes de Marjane SATRAPI

Publié le par Hélène

                                               POULET_AUX.jpg

 ♥ ♥ ♥

Prix du meilleur album au festival d'Angoulême en 2005

 

L’auteur :

Marjane Satrapi est une auteure de bandes dessinées d’origine iranienne. Poulet aux prunes devrait sortir au cinéma en octobre 2011, adapté par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.

L’histoire :

Un beau jour, Nasser Ali retrouve son tar cassé. Il a beau chercher un nouveau tar qui serait à la hauteur de l’ancien, rien n’y fait, les sons qu’il compose que les nouveaux tars restent discordants. Désespéré car la musique est toute sa vie, Nasser Ali décide de se laisser mourir.

Ce que j’ai aimé :

-          Marjane Satrapi analyse très finement les rapports humains, et l’histoire qu’elle nous offre ici reste universelle : un amour contrarié, un mariage convenu sans sentiments, un désespoir sans fond qui fait son lit de l’insatisfaction des uns et des autres…

 

-          Le point de vue adopté est celui de Nasser Ali mais à travers ses souvenirs et ses points de vue, un portrait en creux s’ébauche : celui d’un homme qui fait payer ses erreurs à ses proches et ne comprend pas que ceux-ci lui en veulent, un homme incapable de pardonner, un homme égoïste désespérément replié sur lui-même…

 

-          Une belle interrogation sur l’art transparaît en filigrane : faut-il être désespéré pour être doué ?

« Pour le commun des mortels, être musicien ou être clown, c’est du pareil au même. Ne t’en fais pas mon petit. Dis-toi que tu vis une véritable histoire d’amour. Mais bien sûr. As-tu déjà vu quelqu’un écrire un poème sur la femme qu’il a épousée et qui l’engueule quatre fois par jour ? Crois-tu que si Roméo et Juliette avaient fait six gosses ensemble, on aurait écrit un livre sur eux ? Tu souffres ! C’est pour ça que tu joues si bien maintenant ! « 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Le désespoir de cet homme que rien ne sauve imbibe la bande dessinée d’une teinte très sombre.

Vous aimerez aussi :

Du  même auteur : Persépolis de Marjane SATRAPI

 

Poulet aux prunes, Marjane SATRAPI, L’association, 2007, 14 euros

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Allah n’est pas obligé d’Ahmadou KOUROUMA

Publié le par Hélène

allah n'est pas obligé

♥ ♥

Prix Renaudot 2000

Prix Goncourt des Lycéens 2000

Prix Amerigo Vespucci 2000

  

L’auteur :

 

Ahmadou Kourouma est un romancier ivoirien. Au moment de sa mort, il travaillait à la rédaction d’un nouveau livre Quand on refuse on dit non, une suite d’Allah n'est pas obligé : le jeune héros, enfant soldat démobilisé retourne en Côte d’Ivoire à Daloa et vit le conflit ivoirien. Ce roman sera publié après sa mort.

 

L’histoire :

 

Birahima est un enfant ivoirien d’une dizaine d’années. Sa mère, gravement malade, meurt et Birahima devient orphelin. Il part à la recherche de sa tante au Libéria. Sur la route, il rencontre Yacouba, un féticheur musulman, qui se dit multiplicateur de billets. Pris au piège par la guerre civile, ils s’engagent tous les deux auprès du Front National Patriotique du Libéria dirigé par le colonel Papa le Bon. Yacouba devient féticheur professionnel et Birahima se retrouve enrôlé comme enfant-soldat. Le livre raconte leur périple à travers des pays dévastés par la guerre (Libéria, Guinée, Sierra Leone) et dénonce la cruauté des conditions de vie de ces enfants-soldats. (Source : Wikipédia)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’originalité dans la façon dont le sujet est traité : en faisant parler Birahima, l’auteur met l’accent sur la déshumanité intrinsèquement inculquée à ces enfants soldats pour qui la guerre est un jeu comme un autre.

-          La violence et l’absurdité des guerres est ainsi placée sur le devant de la scène, sans pour autant que la narration soit insoutenable.

-          Les réflexions sous-jacentes sur la religion sont habilement amenées grâce à ce leitmotiv que se répète le jeune garçon comme un mantra « Allah n’est pas obligé d’être juste avec toutes les choses qu’il a créées ici-bas. »
 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Je me suis lassée à la mi-parcours : à cause du style, très répétitif, et devenu lourd au fil des pages avec ces définitions qui jalonnent le texte, ces jurons qui clôturent les paragraphes ;  lassée aussi à cause des rappels historiques sur l’histoire du Libéria qui m’ont ennuyée ; lassée à cause de l’histoire même de Birahima qui n’évolue pas…

 

Premières phrases :

 

« Je décide le titre définitif et complet de mon blablabla est Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes ses choses ici-bas. Voilà. Je commence à conter mes salades.

 

Et d’abord… et un… M’appelle Birahima. »

 

Vous aimerez aussi :

 

 Photo de groupe au bord du fleuve de Emmanuel DONGALA

 

 

blogoclub

   Lu dans le cadre du Blogoclub

    Les avis sont sensiblement identiques au mien : la deucième partie a eu tendance à lasser les blogolecteurs...

 

 

POCHE : Allah n’est pas obligé, Ahmadou KOUROUMA, Points, 2002, 6 euros

 

defi Afrika Choupynette

Publié dans Littérature Afrique

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La rivière noire de Arnaldur INDRIDASON

Publié le par Hélène

                                              riviere-noire.jpg

 ♥ ♥ ♥ ♥

 Un roman captivant.

  

L’auteur :

 

Arnaldur Indridason est un auteur islandais, également journaliste et critique de cinéma.

 

L’histoire :

 

Un homme est retrouvé mort dans son appartement avec dans ses poches un flacon de Rohypnol, médicament également connu sous le nom de drogue du viol. Tout porte à croire que l’homme a violé une femme qui a cherché ensuite à se venger de lui. L’inspectrice Elinborg n’a en sa possession pour retrouver la jeune fille en question qu’un châle qui dégage un parfum d’épices indiennes…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’intrigue aborde avec beaucoup de tact la question des femmes violées et des hommes violeurs qui s’en tirent généralement en Islande avec seulement un ou deux ans de prison, quand leurs victimes, elles, restent marquées à vie.

 

« C’est triste de voir que ces hommes peuvent se comporter comme des bêtes sauvages sans écoper d’une peine digne de ce nom. » (p. 57)

 

-          Le récit est captivant, il retient indubitablement le lecteur dans ses rets, agencé d’une main de maître et mené sans temps mort.

 

-          L’inspectrice Elinborg n’est pas seulement inspectrice, elle est aussi femme et mère de famille, et elle est appréhendée dans des moments plus intimes, en proie à d’autres situations compliquées à gérer liées à ses enfants adolescents. Ces scènes apportent de la profondeur à ce personnage qui, dans les précédents romans, restait souvent dans l’ombre d’Erlendur, notre inspecteur préféré qui profite de ses vacances pour se ressourcer.

 

-          Mais la fin du roman sème tout à coup le doute sur l’absence d’Erlendur, obligeant le lecteur à patienter jusqu’au prochain opus pour savoir ce qui est réellement arrivé à notre héros islandais…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         La quatrième de couverture dévoile trop l’intrigue.

 

Premières phrases :

 

« Il enfila un jeans noir, une chemise blanche et une veste confortable, mit ses chaussures les plus élégantes, achetées trois ans plus tôt, et réfléchit aux lieux de distraction que l’une de ces femmes avaient évoqués. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur, dans l’ordre : La cité des jarres, La femme en vert, La voix, L'homme du lac, Hiver arctique, Hypothermie

Autre : Roman policier nordique

 

 D’autres avis : Cuné, Cathulu, Jean-Marc

 

  La rivière noire, Arnaldur Indridason, Traduit de l’islandais par Eric Boury, Métailié noir, février 2011, 350 p., 19 euros

 

Je remercie Valérie GUITER des Editions Metailié pour cette lecture passionnante.

   

challenge voisins voisines

 

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