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312 résultats pour “itinéraire d'enfance

Tag de l'amitié sur le thème de l'enfance

Publié le par Hélène

 J'ai été taguée par Vilvirt

(oui, je sais c'était "l'an dernier", mais il me fallait réfléchir aux réponses, c'est long...) :

relais-amitie.jpg

 

1) Quand vous étiez petit(e), que répondiez-vous à la question : "Et toi, que veux-tu faire quand tu seras plus grand(e) ?"

 

Je voulais être : institutrice, infirmière, prof agrégée, ethnologue, journaliste, écrivain, lectrice...

 

Et je ne sais toujours pas ce que je veux faire quand je serai grande... 

 

2) Quels ont été vos BD et dessins animés préférés ?

 

Pour les BD, sans hésiter « Astérix » pour ça : 

 asterix-bagarre-copie-1.jpg Et "Tintin", pour ce cher capitaine :  

tintin-capitaine.jpg

 

Pour les dessins animés, j’étais fan des dessins animés japonais des années 80 comme « Jeanne et Serge », parce Jeanne, y'a pas à dire, c'est la plus forte...

 

 jeanne-serge 

  

3) Quels ont été vos jeux préférés ?

 

Le jeu des petits chevaux parce que ça ne s'arrête jamais...

 

4) Quel a été votre meilleur anniversaire et pourquoi ?

 

Je passe, je ne saurais pas répondre.

 

5) Qu'est-ce que vous auriez absolument voulu faire que vous n'avez pas encore fait ?

  

Réponse classique,  voyager davantage pour voir ça : 

 

 

etats-unis-298721.jpg

 Tanzanie-2-copie-1.gif 

 taj-mahal.jpg

 

 

 canada-488733.jpg

 

 

 venise-copie-1.jpg

 

 

 muraille_de_chine_Mutianyu.jpg

 

Mais le problème, c'est la réponse à la question 1 ...

 

6) Quel était votre premier sport préféré ?

  

L'escalade pour aller toujours plus haut...  Et parce que "Where there is a will, there is a way" (spécial dédicace à Guy)

 

escalade1.jpg

 

7) Quelle était votre première idole de musique ?

 

JJ Goldman, parce que :

Veiller Tard

Les lueurs immobiles d'un jour qui s'achève.
La plainte douloureuse d'un chien qui aboie,
le silence inquiétant qui précède les rêves
quand le monde disparu, l'on est face à soi.

Les frissons où l'amour et l'automne s'emmêlent,
Le noir où s'engloutissent notre foi, nos lois,
Cette inquiétude sourde qui coule dans nos veines
Qui nous saisit même après les plus grandes joies.

Ces visages oubliés qui reviennent à la charge,
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard.

Ces paroles enfermées que l'on n'a pas pu dire,
Ces regards insistants que l'on n'a pas compris,
Ces appels évidents, ces lueurs tardives,
Ces morsures aux regrets qui se livrent la nuit.

Ces solitudes dignes au milieu des silences,
Ces larmes si paisibles qui coulent inexpliquées,
Ces ambitions passées mais auxquelles on repense
Comme un vieux coffre plein de vieux joués cassés.

Ces liens que l'on sécrète et qui joignent les êtres
Ces désirs évadés qui nous feront aimer,
Ces raisons-là qui font que nos raisons sont vaines,
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard

 

 

8) Quel est le plus beau cadeau de Noël (ou équivalent) que vous avez reçu ?

 

Celui que mon cher et tendre va m'offrir cette année : un voyage à Venise...

 

- Comment ça j'ai dû mal comprendre ? - 

 

Publié dans Tags - challenges...

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Un mois, un éditeur. Les éditions Cambourakis

Publié le par Hélène

Sandrine de Tête de Lecture nous a proposé de nous intéresser chaque mois à des éditeurs peu représentés sur nos blogs. Pour ce mois d'octobre, elle a choisi la maison d'édition Cambourakis. Je la rejoins avec plaisir dans cette initiative qui met en lumière des maisons d'édition sans doute plus discrètes, mais néanmoins de qualité.

Cambourakis est une maison d'édition française proposant des bandes dessinées, de la littérature adulte et jeunesse et des ouvrages en sciences humaines. Elle a été fondée en 2006 à Paris par Frédéric Cambourakis, ancien libraire.

Ainsi je vous parlerai prochainement de deux bandes dessinées de cet éditeur : Bookhunter de Jason Shiga et Tristes cendres de Mikel Begona et Inaket

Voici les autres titres que vous trouverez déjà sur Lecturissime, par ordre de préférence (cliquez sur les couvertures pour lire mon billet !) :

Alors qu’il vadrouille en forêt par un beau jour d’été, Abie, petit garçon de quatre ans, bute sur le corps d’un homme étendu au milieu des fougères et des rhododendrons, en ce charmant coin de campagne anglaise. Harry est mort, et son cadavre est bien encombrant pour les membres de la petite communauté qui peuple la lande de Sparrowswick. Plusieurs fois découvert, caché, enterré, exhumé au cours d’une même journée, le défunt déclenche une série de quiproquos, et sera le révélateur des turpitudes secrètes des villageois, qui tous ont de bonnes raisons de craindre d’être accusés de meurtre. Mais l’incident, cause de beaucoup d’angoisse, encouragera également le rapprochement de quelques êtres, les situations aigues stimulant semble-t-il sentiments et passions...

 

A la manière du Je me souviens de Perec, Zeina Abirached évoque des scènes de son enfance et de son adolescence à Beyrouth, dans un Liban en guerre, jusqu'à son départ pour Paris en 2006.

 

Orphelin, Titou est recueilli par son grand-père, solitaire et excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôts en premier lieu.
Malgré quelques divergences de caractère - Titou a la passion des clôtures, Pépé Jake les déteste - le duo fonctionne bien, et mieux encore du jour où déboule Canadèche, canard boulimique hautement sympathique, qui devient leur inséparable compagnon.

 

Roman épicurien d'amour et de vigne, le Vin de longue vie se déroule dans la campagne roumaine, sous le soleil, à l'ombre des souvenirs. Au jeune juge qui vient d'être nommé, tous les notables du village parlent de maître Manole, le boyard, propriétaire de l'immense vigne. Celui-ci attirerait des femmes dans sa demeure, dont elles ne ressortiraient jamais ; il userait également de sortilèges, et son extraordinaire longévité en serait la conséquence.

 

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La maison de mes pères de Jorn RIEL

Publié le par Hélène

    maisons-de-mes-peres.jpg

 ♥ ♥ ♥ ♥

  « Le bonheur, c’était la pipe ronflante de Pete et son bras lourd sur mon épaule. » (p. 217)

  

L’auteur :

 

Jorn Riel est un écrivain danois ayant vécu seize ans au Groenland. Il en rapportera une œuvre majeure, traduite en une douzaine de langues. Il vit aujourd’hui en Malaisie, histoire de décongeler, se plaît-il à dire.

 

L’histoire :

 

Agojaraq est un jeune métis eskimo vivant au sein d’un foyer haut en couleurs : il est entouré de ses cinq pères potentiels et de sa vieille nourrice Aviaja. Il nous conte avec truculence les aventures originales de ces drôles d’eskimos…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         Ce roman est comme un souffle d’air frais –voire polaire- qui nous emmène en voyage à la découverte d’un monde inconnu, aux mœurs tellement différentes des nôtres.

 

-         Jorn Riel met en avant la cocasserie des situations et la poésie des personnages qui peuplent le roman : l’arrivée d’un prêtre venu convertir les masses –et accessoirement s’enrichir en peaux- et édifiant bien laborieusement son temple gonflable à la seule force de ses poumons, les attaques inopinées de bêtes sauvages telles que les loups ou les ours, la libéralité des couples qui cherchent seulement à se réchauffer, les hallucinations de Small Johnson quand il est fortement imbibé…

 

-         Les habitants de ce bout du monde chantent avant tout un amour immodéré pour leur paradis sur terre :

 

« On peut en arriver à penser à la vallée de pavots de la baie de Hume, et au soleil du soir sur le fjord, et aux chiens et aux voyages en traîneaux et à la chasse. On peut penser aux cris des oies quand elles migrent vers l’est et aux cognements du plongeon glacial, et surtout aux premiers bruants des neiges, au printemps. » (p. 315)

 

Ils sont conscients de la fragilité de leur bonheur, menacé par la civilisation :

 

« Ca va être de plus en plus dur de garder nos principes. » remarque l’un des personnages. (p. 353)

 

 Le jeune Ago, parti se cultiver à l’étranger, en fera la douloureuse expérience…

 

-         C’est un roman tendre et enchanteur que nous offre Jorn Riel, un auteur qui aime profondément ses personnages, et je ne peux que vous le recommander chaudement…

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien, je suis fan !

 

Premières phrases :

 

« J’ai deux pères. En vérité, j’aurais sans doute dû en avoir cinq, mais les camarades s’étaient mis d’accord pour désigner Pete et Jeobald comme mes vrais pères, Samuel, Gilbert et Small Johnson plutôt comme un genre d’oncles. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL

 Autre : Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï de Galsan TSCHINAG

  

La maison de mes pères, Jorn RIEL, Traduit du danois par Inès Jorgensen, Gaïa, novembre 2010, 512 p., 23 euros

POCHE : 3 tomes en 10/18

 

Je remercie Béatrice Hentgen des Editions Gaïa pour cette immersion dans le Grand Nord Canadien...

 

rire copie

Publié dans Littérature Europe

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Ru de Kim THUY

Publié le par Hélène

ru

♥ ♥ ♥

  « La vie est un combat où la tristesse entraîne la défaite. » (p. 22)

  

L’auteur :

 

Kim Thuy a quitté le Vietnam avec d’autres boat people à l’âge de dix ans. Elle vit à Montréal depuis une trentaine d’années. Son parcours est hors du commun. Elle confie avoir fait toutes sortes de métiers –couturière, interprète, avocate, restauratrice – avant de se lancer dans l’écriture (en français) de ce premier roman.

 

L’histoire :

 

Une femme voyage à travers le désordre des souvenirs : l'enfance dans sa cage d'or à Saigon, l'arrivée du communisme dans le Sud-Vietnam, la fuite dans le ventre d'un bateau au large du golfe de Siam, l'internement dans un camp de réfugiés en Malaisie, les premiers frissons dans le froid du Québec. Récit entre la guerre et la paix, 'Ru' dit le vide et le trop-plein, l'égarement et la beauté. De ce tumulte, des incidents tragicomiques, des objets ordinaires émergent comme autant de repères d'un parcours. En évoquant un bracelet en acrylique rempli de diamants, des bols bleus cerclés d'argent ou la puissance d'une odeur d'assouplissant, Kim Thuy restitue le Vietnam d'hier et d'aujourd'hui. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La forme de ce court roman intensifie son propos : les chapitres sont courts, immédiatement évocateurs, l’intensité des souvenirs flirte avec la puissance du propos. La narratrice entremêle avec intelligence différentes périodes. Avec retenue elle convoque ses souvenirs et nous les offre chantés dans une langue poétique riche et variée.

 

-          Son chant déborde d’amour pour les siens, et particulièrement pour sa mère, pilier de la famille qui a permis sans doute le passage sans trop de heurts de ces difficiles épreuves. C’est grâce à elle qu’elle a pu se construire au-delà du drame et avancer vers la lumière…

 

« J’ai aussi compris plus tard que ma mère avait certainement des rêves pour moi, mais qu’elle m’a surtout donné des outils pour me permettre de recommencer à m’enraciner, à rêver. » (p. 30)

 

- Kim Thuy signe là un admirable premier roman qui a reçu le prix RTL Lire en 2010.

 

 «Mon récit n'est pas un récit autobiographique, insiste-t-elle. Ce livre-là n'est pas mon histoire. Je prends l'excuse de raconter «à travers moi» l'histoire de tous ces gens que j'ai croisés. Malgré leurs souffrances, leur immense pauvreté, il y a dans leur histoire une beauté extrême.»

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« Je suis venue au monde pendant l’offensive du Têt, aux premiers jours de la nouvelle année du Singe, lorsque les longues chaînes de pétards accrochées devant les maisons explosaient en polyphonie avec la son des mitraillettes. 

J’ai vu le jour à Saïgon, là où les débris des pétards éclatés en mille miettes coloraient le sol de rouge comme des pétales de cerisier, ou comme le sang des deux millions de soldats déployés, éparpillés dans les villes et les villages d’un Vietnam déchiré en deux.»

 

Vous aimerez aussi :

 

Le jour avant le bonheur de Erri DE LUCA

 

D’autres avis :

 

BLOGS : Ankya, Fransoaz, Kathel, Keisha, BelleSahi, Choco, Mango, Isa, Anis

 PRESSE : TéléramaL’express

  

Ru, Kim THUY, Liana Levi, 2010, 143 p., 14 euros

 

challenge littérature au féminin

Publié dans Littérature Asie

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Ténèbres à midi de Théo ANANISSOH

Publié le par Hélène

                                            tenebres a midi m

♥ ♥ ♥

"Le probléme, c'est qu'ils ont peur de mourir." (p.61)

 

L’auteur :

 

théo ananissoh

 

Théo Ananissoh est un écrivain togolais. Ténèbres à midi est son troisième roman.

 

L’histoire :

 

Pour Théo, le narrateur, il s'agit d'un retour utile : mettre dans un livre les lieux et les paysages de son enfance. Une amie l'accueille, le guide, le présente aux uns et aux autres ; en particulier à Eric Bamezon, conseiller à la présidence de la République. Celui-ci le convie un soir à dîner. On s'attend à une rencontre avec un homme satisfait de sa vie et heureux de sa réussite ; on découvre, à mesure qu'avance la nuit, un être pris dans un piège aux motifs obscurs...

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Ténèbres du midi nous offre une vision directe du pays, avec une lucidité rare. Le narrateur n’épargne à aucun moment sa nation, pointant ses aberrations au travers le portrait émouvant d’Eric, conseiller à la présidence errant dans sa ville comme dans sa vie, condamné malgré lui.

 

« Il n'y a pas de politique, encore moins de pouvoir politique dans le lieu dont il est question dans Ténèbres à Midi. Pour qu'il y ait politique, il faut qu'il y ait des lois entre les hommes. Les gens, là, ne se sont pas encore hissés à un tel niveau éthique et esthétique. Le propos du roman est donc l'état d'avilissement, de sordidité, induits par une telle situation. Ne nous fâchons pas ; je parle de moi et des miens. Que ceux qui sont heureux d'avoir le pays qu'ils ont, passent leur chemin. » (Africultures, entretien de Boniface Mongo-Mboussa avec Théo Ananissoh)

 

-          L’écriture est juste et plante page après page un décor mouvant, une atmosphère particulière de celle que l’on ressent lors de voyages éclairs qui permettent une acuité d’observation que ne permettent pas de plus longs séjours, happés rapidement par le pays.

 

- Ténèbres à midi cherche à tirer un signal d'alarme :

 

"Mon pays, depuis une bonne quarantaine d’années, est un lieu sans intelligence et sans aucune vertu. Je voudrais en faire le portrait pour ceux qui viendront après nous. En ce sens, oui, c’est un hommage à ce qu’il deviendra un jour quand l’esprit y prévaudra."

 

"La dignité ne réside pas dans l’aveuglement sur son propre état, mais dans la conscience qu’on a de soi." (Afrik.com, interview par Birgit Pape-Thoma)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien.

Premières phrases :

 

« Nadine est française ; elle a trente-sept ans. Ses longs cheveux et ses sourcils noirs lui donnent l’air d’une Orientale. Elle est née et a grandi ici. Sa famille possède des commerces et des exploitations agricoles. Sa mère a perdu la vie dans un accident d’avion il y a un an, et son père a décidé de se retirer des affaires au profit du frère aîné de Nadine. »

 

Vous aimerez aussi :

 

L’iguifou, Nouvelles rwandaises de Scholastique MUKASONGA

 

D’autres avis : Hervé 

 

Ténèbres à midi, Théo ANANISSOH, Gallimard, Continents noirs, 2010, 138 p., 13.90 euros

 

Je remercie Frédérique Romain des Editions Gallimard

 

defi Afrika Choupynette

Publié dans Littérature Afrique

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Là où les chiens aboient par la queue de Estelle-Sarah BULLE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Dés le départ, toute notre histoire prend racine dans la terre à chimères."

Dans la famille Ezechiel, la jeune nièce guadeloupéenne vivant en métropole s'interroge sur ses origines. Elle décide alors de se tourner vers sa tante Antoine, la plus indomptable de la fratrie, pour qu'elle lui livre son histoire antillaise. L'histoire familiale revit alors sous les mots d'Antoine, mais aussi sous ceux de Lucinde et Petit-frère, la soeur et le frère d'Antoine. A travers leurs récits, la narratrice découvre ce bourg particulier de Morne-galant, surnommé "Là où les chiens aboient par la queue" d'où vient sa famille.  

Ce premier roman chatoyant évoque la Guadeloupe dans les années 40, au travers de l'enfance dans la campagne de cette Antoine fascinante, puis la découverte de Pointe-à-Pitre, le commerce dans les mers des Caraïbes, pour finalement choisir l'exil à Paris au pied du Sacré-Coeur.

"Je suis restée plantée au milieu de la rue. En continuant d'approcher, il m'a lancé : " T'es Noire ou t'es Blanche , toi ? "
Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il voulait. "Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ?" Il a répété sa question en tendant vers moi un doigt menaçant. Ma vie dépendait peut-être de ce que j'allais dire. Toutes ces histoires de négritude qu'on entendait , que Césaire et Senghor poétisaient admirablement et qui fascinaient les jeunes, ça m'avait toujours laissée indifférente.
Je me considérais comme une femme, ça oui, et comme une guadeloupéenne, c'est-à-dire une sang-mélangé, comme eux tous, debout sur un confetti où tout le monde venait d'ailleurs et n'avait gardé qu'un peu de sang des Caraïbes, les tout premiers habitants. Ça m'éloignait définitivement de toute idée de grandeur et de pureté. Ma fierté, c'était le chemin que je menais dans la vie et que je ne devais qu'à moi-même. (p. 234)

En France, Antoine découvre aussi le racisme : " Je dirais qu’en métropole, nous sommes devenus noirs vers 1980, à partir du moment où avoir du boulot n’est plus allé de soi. Avant ça, le plein-emploi et la jeunesse soudaient les gens, ceux qui n’avaient pas grand chose, dans une même vigueur et des rêves communs. Bien sûr que le racisme existait, mais pas suffisamment pour gâcher la fête."

Les autres voix qui se font entendre contre-balancent les avis quelquefois tranchés de cette tante au caractère bien trempé, offrant ainsi le destin de toute une génération d’Antillais pris entre deux mondes qui scintille sous les mots limpides de l'auteur.

 

Présentation de l'éditeur : Liana Levi

D'autres avis : Télérama ; L'or des Livres ;

 

Là où les chiens aboient par la queue, Estelle-Sarah BULLE, Liana Levi, 288 p., 19 euros

Publié dans Littérature Antilles

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Nature morte de Louise PENNY

Publié le par Hélène

                                                nature-morte.jpg

 ♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 Vous trouverez sa présentation ici : http://www.louisepenny.com/louise.htm

 

L’histoire :

Un dimanche d'automne, le jour se lève sur le charmant village québécois de Three Pines, et les maisons reprennent vie peu à peu. Toutes, sauf une... La découverte dans la forêt du cadavre de Jane Neal bouleverse les habitants de la petite communauté. Qui pouvait bien souhaiter la mort de cette enseignante à la retraite, peintre à ses heures, qui a vu grandir tous les enfants du village et dirigeait l'association des femmes de l'église anglicane ? L'inspecteur-chef Armand Gamache, de la Sûreté du Québec, est dépêché sur les lieux. Il ne croit guère à un accident de chasse. Au cours de sa longue carrière au sein de l'escouade des homicides, il a appris à se méfier des apparences. Tandis que ses adjoints procèdent aux premiers interrogatoires, il s'abstrait du tumulte, s'assied sur un banc, clans le parc du village, s'imprègne des lieux et fait ce qu'il sait faire le mieux : il observe. Alors, lentement, à force d'attention, la perfection du tableau s'estompe. Des craquelures d'abord invisibles lézardent le vernis, l'œil averti devine les retouches, les coupables repentirs, les inavouables repeints. Bientôt, la fresque idyllique livrera ses terribles secrets... Avec ce premier volet des enquêtes de l'inspecteur-chef Armand Gamache, Louise Penny a concocté un roman plein de charme, de subtilité et d'humour, dans la plus pure tradition des grands maîtres de la littérature policière. (Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

Nature morte est un roman d’ambiance : l’auteur nous plonge dans le monde ouatiné d’un petit village québécois tapi dans la campagne au pied de trois grands pins qui veillent sur les habitants. Ces derniers vivent là comme au sein d’une grande famille, persuadés de pouvoir faire confiance à leurs voisins devenus des amis. Certains se cotoient même depuis la plus tendre enfance, renforçant l’impression d’une communauté soudée, à l’abri des tourments du monde extérieur. Malheureusement le meurtre de Jane Neal, une habitante du village va remettre en question cette quiétude teintée d’idéal.

 L’intrigue bien menée brouille savamment les diverses pistes de façon à susciter l’intérêt du lecteur : s’agit-il d’une sombre histoire d’héritage ? d’un accident de chasse ? d’une vengeance liée à l’intervention de la vieille dame dans une récente altercation ? Les pistes sont nombreuses et sont explorées lentement mais sûrement par l’inspecteur-chef Gamache, homme de devoir et fin psychologue. 

 En effet les personnages sont bien campés, assez denses psychologiquement, apportant la touche de crédibilité nécessaire au plaisir ressenti par le lecteur qui découvre ce roman...

 Une auteure à retenir... 

   

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien

 

 Premières phrases :

« Mlle Jane Neal se présenta devant Dieu dans la brume matinale du dimanche de Thanksgiving. Ce décès inattendu prit tout le monde au dépourvu. La mort de Mlle Neal n’était pas naturelle, sauf si l’on croit que tout arrive à point nommé. »

 

 Vous  aimerez aussi :

Du même auteur : la deuxième aventure d’Armand Ganache Sous la glace

Autre : les romans de Michel TREMBLAY ou de Jacques POULIN

 

D’autres avis :

 Richard Kathel DasolaJoëlle et Lystig.

 

Nature morte, Louise Penny, roman traduit de l’anglais (Canada) par Michel Saint-Germain, Actes sud, Babel, 438 p., 9.70 euros

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Dragons et dragon de Marie SELLIER et Catherine LOUIS

Publié le par Hélène


dragons.jpg

♥ ♥ ♥ ♥

  De magnifiques contes pour célébrer l'année du dragon... 

 

Les auteurs :


Marie Sellier a été journaliste pendant plusieurs années, dont dix ans chez Bayard Presse jeune, avant de passer du côté de l'édition.

Voilà maintenant plus de quinze ans qu'elle explore, en direction des enfants, un champ vaste comme le monde, l’ART sous toutes ses formes, avec un enthousiasme qui ne se dément pas.

Cela se traduit par plus de quarante livres, quatre collections (L’Enfance de l’Art et Mon petit musée aux éditions de la Réunion des musées nationaux, Des mains pour créer aux éditions Paris-musées et Entrée libre aux éditions Nathan) et cinq films pour la télévision.

dragon et féeÀ tant côtoyer les grands peintres et sculpteurs, elle a eu envie de travailler avec des artistes contemporains. C’est ainsi que sont nés L’Afrique petit Chaka (RMN, prix sorcière et Octogone 2001) avec la complicité de Marion Lesage, Le rêve de Louis (RMN) avec le peintre Luc Gauthier, Les douze manteaux de Maman (Adam Biro jeunesse) avec l’illustratrice et peintre Nathalie Novi et >Miriam mafou métisse et L'histoire sans fin des Mafous et des Ratafous (Paris-musée) a

vec le peintre et sculpteur Diagne Chanel.


Catherine Louis est née en 1963 à La Neuveville. Après avoir suivi l'Ecole des Arts visuels de Bienne et l'Ecole dragon-ivre.jpg

des Arts décoratifs de Strasbourg (Atelier de Claude Lapointe), elle vit et travaille dans le canton de Neuchâtel.
Elle a illustré une centaine de livres dont certains sont traduits en allemand, italien, hollandais, anglais, tchèque, coréen et chinois. Son travail autour de la calligraphie chinoise lui a valu d'être sélectionnée pour la Biennale internationale de Bratislava 2005 et de figurer sur la Liste d'honneur d'IBBY 2006. Il l'a aussi conduite en Chine.
Catherine Louis a conçu sur son travail une exposition itinérante qui connaît un grand succès depuis 2003. A côté de ce travail d'illustratrice de livres pour enfants, elle collabore avec la presse enfantine, elle donne des cours aux adultes et crée des affiches culturelles, des décors de théâtre.


Leurs sites :dragon-jaune.jpg


http://charte.repertoire.free.fr/s/sellier.html
http://www.catherinelouis.ch/

Le livre :

 

Long en Chine, Yong en Corée, Rông au Vietnam ou Ryû au Japon, les dragons peuplent les contes d’Asie.
Marie Sellier a choisi d’en raconter quatre que Catherine Louis  qui nous a déjà donné La Naissance du dragon a enluminés de gravures colorées.
Chaque conte fait l’objet d’un livret qui, déplié, révèle au verso un dragon de près de deux mètres de long.

 

Mon avis :

Une pure merveille.

Les contes sont courts et tout à fait accessibles, mêlant subtilement surnaturel et magie.

Le travail sur les couleurs, sur le graphisme est magnifique transformant le livre en un objet ludique surprenant avec ses immenses dragons qui s'étirent au dos de l'histoire. dragon-tout-rouge.jpgLe terme d"enluminures"  prend ici tout son sens avec ce travail d'exception.


L'avis d'Anaïs 3 ans et demi :

 

"Je peux garder les petits livres ? Je les adore, je vais les regarder tous les jours..."

   

Dragons et dragon, Marie Sellier, Illustré par Catherine Louis, Picquier  Jeunesse, janvier 2012, 96 pages, 19,50  euros

 

Un immense merci à Isabelle Lacroze des Editions Picquier.

Publié dans Jeunesse Album

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L'art de perdre de Alice ZENITER

Publié le par Hélène

 ♥ ♥ ♥

"Dans l'art de perdre il n'est pas dur de passer maître." Elisabeth Bishop

Pour Naïma l'Algérie dont est originaire sa famille n'est qu'une toile de fond à laquelle elle s'est peu intéressée. Son grand-père Ali, kabyle, a été taxé de "harki" mais il est mort avant de pouvoir livrer son histoire à la jeune fille. Hamid, son père est arrivé enfant à l'été 1962 et il refuse de parler de ce passé qui l'empêche de remettre les pieds sur son territoire. Sa mère, française, n'en sait pas beaucoup plus. Naïma comble peu à peu les lacunes de son histoire.

"C'est pour cela aussi que la fiction tout comme les recherches sont nécessaires, parce qu'elles sont tout ce qui reste pour combler les silences transmis entre les vignettes d'une génération à l'autre." p. 19

La première partie du roman se déroule en Algérie dans les années 30 à 50. Le jeune Ali assiste à l'arrivée progressive du FLN, aux choix des uns et des autres, puis à la violence qui peu à peu s'invite, la brutalité du conflit, les tribunaux improvisés dans les villages, les embuscades sur les routes, les "veuves de la libération" qui fleurissent. Ali et sa famille doivent fuir pour la France et rejoindre dans un premier temps un camp de transit, puis un hameau de forestage, avant d'être parqués dans une cité HLM en Normandie.

"L'Algérie les appellera des rats. Des traîtres. Des chiens. Des apostats. Des bandits. Des impurs. La France ne les appellera pas, ou si peu. La France se coud la bouche en entourant de barbelés les camps d'accueil"

L'écriture s'incarne parfaitement avec les personnages, permet de vivre pleinement cette tranche de l'histoire et amène à une réflexion profonde. Réflexion pesée sur ce qui fonde l'identité, sur le rapport à nos origines, sur ce qui nous construit. Sur les femmes qui ne choisissent pas :

"- J'en veux aussi à mon mari parce que si ce n'était que moi, je serais restée là-bas. c'est lui qui a voulu fuir. Nous, jamais on nous demande notre avis. On nous trimballe. Ils font des conneries entre hommes et après, c'est nous qui payons.

- Pauvres de nous...

Et elles soupirent en broyant les amandes sur le pays perdu par la faute des hommes." p.211

Sur les enfants qui ne comprennent pas ce passé qui s'échappe et meurt avec chaque ancêtre qui s'éteint.

"Tu peux venir d'un pays sans lui appartenir. Il y a des choses qui se perdent... On peut perdre un pays. (...) Personne ne t'a transmis l'Algérie. Qu'est-ce tu croyais ? Qu'un pays, ça passe dans le sang ? Que tu avais la langue kabyle enfouie quelque part dans tes chromosomes et qu'elles se réveillerait quand tu toucherais le sol ?" p. 432

"Un pays n'est jamais une seule chose à la fois : il est souvenirs tendres de l'enfance tout autant que guerre civile, il est peuple comme il est tribus, campagnes et villes, vagues d'immigration et d'émigration, il est son passé, son présent et son futur, il est ce qui est advenu et la somme de ses possibilités." p. 441

Sur ces émigrés perdus dans un monde qu'ils ne reconnaissent pas. 

L'art de perdre c'est celui de perdre un pays, une langue, des illusions, des biens minuscules mais essentiels, perdre pour avancer, et fonder une nouvelle vie, une nouvelle oeuvre, un nouveau monde, pour, enfin, peut-être, se libérer.

 

Présentation de l'éditeur : Flammarion

D'autres avis : Télérama ; Babélio

 

L'art de perdre, Alice Zeniter, Flammarion, 16 août 2017, 22 euros

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Au-delà de 125 palmiers de Pauline DESNUELLES

Publié le par Hélène

Alma mène une vie engluée dans la routine entre son mari Paul et son fils Léopold. Quand Paul part en mission en Antarctique pour plusieurs mois, elle voit là l'occasion de se recentrer sur elle-même et surtout, sur l'essentiel. Elle décide de fuir la ville pour retrouver le village de son enfance, au bord de la Méditerranée. Jour après jour, rencontres après rencontres, les stigmates du quotidien s'effacent pour laisser place à davantage de liberté et d'épanouissement.

Comme j'aurais voulu l'aimer ce roman ! J'aurais aimé que l'auteure parvienne à écrire ce roman poétique qui parlerait du temps présent, de la magie du temps suspendu au bord de mer, des choix cruciaux que l'on décide de faire ou de ne pas faire, de la vie qui s'écoule, des enfants rieurs, des hommes-aimants, des grands-pères bienveillants. J'aurais aimé me couler avec délice dans la simplicité de la vie au bord de mer, entre marées et pluies printanières. J'aurais tant aimé lire tout cela, me laisser envoûter...  Mais n'est pas Claudie Gallay qui veut. 

Dés les premières lignes, le style m'a heurté de plein fouet

"Il y a gros à parier que Léopold va se relever. J'allume la télévision, rien d'intéressant. Un concert lyrique sur Arte, une cantatrice aux seins engoncés dans un brocart rouge s'égosille d'un air courroucé. Je rêvais de temps pour moi, en voilà. Je n'ai pas très faim, j'ai grignoté avec Léopold."

Voilà, tout est dit. Des tournures impersonnelles, l'usage du présent de l'indicatif qui aplatit le récit au lieu de lui donner l'envergure du quotidien recherché, des actes quotidiens sans aucun intérêt, un "je" qui nous rapproche plus du journal intime que du roman... Bien sûr si on s'appelle Duras tout cela est transcendé et poétisé, mais ici, cela tombe à plat. Duras ne passerait pas une page entière à décrire ses tentatives diverses pour se connecter au réseau dans sa nouvelle maison, et ses multiples appels à l'opérateur.

C'est un échec, même la sensualité n'est pas bien rendue, les étreintes restent seulement esquissées, pudiquement, si bien qu'on ne comprend pas bien la métamorphose progressive de la narratrice. Quant aux dialogues, ils sonnent eux aussi faux :

"-Je ne sais pas quoi te dire. C'était si soudain. Si étrange. En même temps, tu ne me dois rien. 

- Si je te dois des explications.

- Tu m'as manqué. Je m'étais sentie si proche de toi...

- Moi aussi, je me suis senti très proche de toi, et je  me sens toujours très proche de toi. Rien ne s'est effacé. 

- Pour moi, c'est différent, dis-je d'un ton rude." p. 85

J'aurais voulu l'aimer. A chaque mot j'ai ressenti l'intention de l'auteure, et à chaque phrase je me disais qu'elle n'avait pas réussi à faire passer ce qu'elle voulait. C'est rageant. Je n'ai pas pu l'aimer.

 

Présentation de l'éditeur : Editions de la Rémanence 

D'autres avis : Yves qui a trouvé cette lecture " calme, reposante et mélodieuse"

Vous aimerez aussi : Les déferlantes de Claudie Gallay

 

Au-delà de 125 palmiers, Pauline Desnuelles, Edtions de la Remanence, mai 2015, 112 p., 15 euros

 

Merci à Yves pour le prêt.

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