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312 résultats pour “itinéraire d'enfance

Le restaurant de l’amour retrouvé par OGAWA Ito

Publié le par Hélène

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♥ ♥

« La magie est un spectacle impromptu. » (p. 149)

L’auteur :

Née en 1973, Ogawa Ito est l’auteur de livres pour enfants et écrit des chansons pour le groupe de musique Fairlife. Le Restaurant de l’amour retrouvé, son premier roman, est un bestseller au Japon et a été adapté au cinéma en 2010 par la réalisatrice Mai Tominaga.

http://www.nipponcinema.com/trailers/shokudo-katatsumuri-teaser

 L’histoire :

 Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.
Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour.

 Ce que j’ai aimé :

 L'histoire de Rinco est très simple, comme un retour aux sources bénéfique et rédempteur, après le choc de la désertion de celui qui partageait sa vie. Là elle va retrouver sa mère, une mère mal aimée, parce qu’au fond mal connue par l’adolescente qu’elle était quand elle est partie du domicile familial. Elle va aussi concrétiser ses projets avec l’aide des fidèles de la première heure, notamment Kuma, celui qui a toujours été là pour elle. Elle va réapprendre à vivre dans la beauté de l’enfance enrichie de l’expérience de l’adulte, en s’émerveillant du monde qui l’entoure :

« Le simple fait de remettre sur ses pattes un cloporte coincé sur le dos était pour moi une joyeuse rencontre. La chaleur d’un œuf fraîchement pondu contre ma joue, une goutte d’eau plus belle qu’un diamant sur les feuilles mouillées de rosée, une dame voilée cueillie à l’orée d’un bouquet de bambous, son superbe capuchon pareil à un dessous de verre en dentelle flottant dans mon bol de soupe de miso… La moindre petite chose me donnait envie de déposer un baiser sur la joue du Bon Dieu. » (p. 70)

Ito Ogawa nous offre un récit poétique autour du goût et de la cuisine. Aux côtés de Rinco, même les lapins anorexiques retrouvent le goût de la vie et des carottes... Ses repas sont concoctés avec des produits locaux dont les habitants redécouvrent les saveurs sublimées par Rinco.

Un roman tout en émotion qui nous enjoint à savourer chaque bouchée de la vie avec déléctation...

 Ce que j’ai moins aimé :

Certaines scènes sont assez étranges, comme souvent dans la littérature japonaise, notamment les pages concernant le cochon et ce qu’il en advient.

Un certain déséquilibre se fait sentir dans la construction puisque le lecteur pense assister à l’éclosion du restaurant et à la renaissance par la cuisine de la jeune Rinco, jusqu’à ce que vers la fin du roman la mère de l’héroïne quasi absente jusqu’ici, refasse surface et tienne alors un rôle central. Alors qu’auparavant le rythme était lent, tout s’accélère soudain.

Ces points de détail n'enlèvent néanmoins rien au charme du roman...

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Premières phrases :

« Quand je suis rentrée à la maison après ma journée de travail au restaurant turc où j’ai un petit boulot, l’appartement était vide. Complètement vide. La télévision, la machine à laver et le frigo, jusqu’aux néons, aux rideaux et au paillasson, tout avait disparu. »

 Vous aimerez aussi :

Littérature Asie de l'Est

Mãn de Kim THÚY

 

Le restaurant de l’amour retrouvé, Ogawa Ito, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Picquier, septembre 2013, 256 p., 19 euros

  

rentrée littéraire2013 2

 

Publié dans Littérature Asie

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Petit Poilu tome 3. Pagaille au potager de BAILLY et FREPONT

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

 

Les auteurs :

Pierre Bailly : Originaires de Marche-en-Famenne, les parents de Pierre Bailly travaillent dans la coopération internationale et programment sa naissance à Alger en 1970. Devenu Liégeois bon teint, il abandonne sans trop de regrets des études scientifiques pour s'inscrire à la section BD de Pierre Pourbaix et Marc Sevrin à l'Institut Saint-Luc de Bruxelles. C'est là qu'il se lie d'amitié avec un autre citoyen de la "Cité Ardente", Vincent Mathy, qui usait ses poils de pinceaux dans une classe voisine.

Bailly poursuit ses études de graphisme à La Cambre et publie un premier essai chez un éditeur indépendant ("Anguille crue" aux Éditions Rêve-en-Bulles en 1993) avant de rencontrer Denis Lapière lors d'un concours organisé par la FNAC de Liège. 
Avec ce scénariste, il effectue une petite apparition dans SPIROU, en 1994, avec "La Baleine de Gaana". Ils réalisent ensuite pour Dargaud, en 1996, "La Saison des anguilles". 
Son goût personnel le porterait plutôt vers des choses plus gaies et destinées aux enfants. Denis Lapière lui propose alors "Ludo". Bailly adopte immédiatement le personnage et son univers "réel". Il appelle son ami Mathy pour animer l'inspecteur "Castar" dans son monde virtuel de bande dessinée à l'intérieur d'une bande dessinée. L'idée est de confronter les aventures quotidiennes d'un jeune gamin avec celles de son idole de BD dont il dévore les épisodes dans le mythique CASTAR-MAGAZINE. 
Ils proposent leurs premières "Tranches de quartier" dans SPIROU en 1997 et, à l'occasion de son second épisode durant l'été de l'année suivante, la joyeuse équipe impose même à l'intérieur du journal, en supplément, neuf numéros de CASTAR-MAGAZINE où ils s'en donneront à coeur-joie avec quelques camarades au graphisme d'avant-garde. Depuis, Ludo vit chaque année une nouvelle grande aventure.

 

Céline Fraipont : Céline Fraipont est née à Bruxelles en 1974.

Fleuriste de formation, elle commence à s'intéresser à la bande dessinée au contact de Pierre Bailly qu'elle rencontre à Liège en 1996.
Dix ans plus tard, après quelques chipotages scénaristiques, c'est entre deux biberons que lui vient l'envie de travailler sur une BD muette destinée aux tout petits.
Restait plus qu'à trouver un dessinateur : « J'en avais un sous la main, il était rigolo et bien élevé (quoiqu'un peu grognon parfois...), je me suis dit que j'allais prendre celui-là ! »
La série "Petit Poilu" est née quelques mois plus tard et chaleureusement accueillie aux éditions Dupuis pour leur nouvelle collection Puceron. »

http://www.petitpoilu.com/home.php

 

L'histoire :

Piquera bien, qui piquera le dernier !

ET voilà notre Petit Poilu catapulté dans un magnifique potager. Mais tous aux abris car l'ennemi rôde... La vilaine guêpe et son dard pointu ne laisse personne tranquille, pas même notre Petit Poilu !

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Ce que j'ai aimé :

Cet album est frais, drôle et tendre à la fois.

Il fait l'éloge de l'amitié, du temps béni de l'enfance et de ses jeux tous plus inventifs les uns que les autres. Hymne à la tolérance et à la compréhension, il invite le petit lecteur dans un univers joyeux, coloré et vivant. 

Comme toujours le principe de l'album muet me ravit et a beaucoup plu à ma fille -5 ans- qui s'est fait un plaisir de nous raconter SON histoire, avec ses propres mots...

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Un album festif  indispensable !

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien , j'adore ce petit poilu !

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Petit poilu tome 1 la sirène gourmande de Pierre BAILLY et Céline FRAIPONT

Autre :  Hugo et Cagoule de Loïc DAUVILLIER et Marc LIZANO

 

 

Petit Poilu tome 3, Pagaille au potager, Dupuis, 9.50 euros

 

Conseillé par Mo, merci à elle !

 

BD Mango bleu

Publié dans Jeunesse BD

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Contrée indienne de Dorothy m. JOHNSON

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

Cap sur le western !


 L’auteure :

 

DOROTHY M. JOHNSON est née en 1905 dans l’Iowa et a passé son enfance dans le Montana. Rédactrice pour des magazines féminins, puis professeur à l’université du Montana, elle publiera une quinzaine de livres et plus de 50 nouvelles dont plusieurs seront adaptées au cinéma (L’Homme qui tua Liberty Valance, Un homme nommé cheval, La Colline des potences). En 1959, elle est faite membre honoraire de la tribu blackfoot. Elle meurt en 1984. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

 

Dans l’intimité de loges indiennes ou celle de ranches à peine construits, à travers les plaines, derrière les murs des forts militaires ou dans les rues de villes nouvelles, pionniers, Indiens et cow-boys sont confrontés à la dure loi de l’Ouest. Dotés d’un formidable instinct de survie, ces hommes et ces femmes résistent à la destruction de leurs foyers, de leurs croyances et de leurs rêves. Ces onze nouvelles – dont deux restaient inédites en français – racontent les incidents devenus légendaires et les paysages encore sauvages de cette terre de frontières. On retrouve parmi elles L’Homme qui tua Liberty Valance et Un homme nommé Cheval qui inspirèrent deux grands westerns de John Ford et Elliot Silverstein.

Avec Contrée indienne, Dorothy Johnson, grande dame de la littérature américaine, ressuscite le mythe de l’Ouest américain. (Présentation de l’éditeur)

 Première publication chez JC Lattès en 1986 et chez 10/18 en 1993.

Ce recueil est présenté pour la première fois dans son intégralité, deux nouvelles “L’incroyant” et “Cicatrices d’honneur” étant jusqu’à présent restées inédites en français.

 Deux nouvelles ont été adaptées au cinéma : L’Homme qui tua Liberty Valance par John Ford en 1962, avec James Stewart et John Wayne ; Un homme nommé Cheval par Elliot Silverstein en 1970.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Les cow-boys… et les indiens !!! Ils me manquaient…

Les nouvelles sont variées : il est question d'enlèvements de femmes colons dans « Flamme sur la plaine », « Retour au fort », d'hommes blancs qui ont été des indiens ou le sont toujours dans « L’incroyant », « La tunique de guerre », « Un homme nommé cheval », de colons confrontés aux attaques d'indiens dans « Prairie kid », « Après la plaine », d'indiens et de leurs rituels dans « L’exil d’un guerrier », de vrais cow boys dans « L’homme qui tua Liberty Valance »... Dorothy m Johnson en conteuse exemplaire ne prend pas partie pour l'un ou l'autre camp, elle palpite aux cotés des colons traqués, comme elle respire avec le souffle des indiens et de leurs coutumes. Elle nous explique par exemple ce rituel pour que les jeunes indiens découvrent leur totem : 

« Seul dans un endroit élevé pendant quatre jours et quatre nuits, sans eau ni nourriture ? Certains rêvent d’une bonne médecine, d’autres d’une mauvaise médecine, d’autres encore ne font pas de rêve. » (p. 192)

Elle s'interroge sur la limite entre la sauvagerie et la civilisation et représente intelligemment les deux peuples. Ainsi, ses nouvelles mettent en scène des personnages forts, marquants, confrontés à la violence, mais aussi humains qui vont apprendre la tolérance, l'ouverture, dans un enrichissement mutuel des cultures.

Un incontournable du genre !

 

Ce que j’ai moins aimé :

  - Rien 

 

Premières phrases :

«Le dimanche matin, le chef sioux nommé Little Crow, portant les vêtements sobres d’un homme blanc, assista au service religieux de la Lower Sioux Agency et serra la main du pasteur après la cérémonie. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Lonesome Dove de Larry McMURTRY

Le tireur de Glendon SWARTHOUT

Mille femmes blanches de Jim Fergus

 

D’autres avis :

 

Folfaerie ; Télérama 

 

 Contrée indienne, Dorothy Johnson, traduit de l’américain par Lili Sztajn, mars 2013, 256 p., 10.00 euros

 

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Le goût de la pluie de Shi ZHECUN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ 

 

L’auteur :

 

Shi Zhecun (1905-2003) appartient à cette génération d'écrivains chinois des années 1930 malmenés par les bouleversements politiques qu'a connus la Chine. Après un long silence de plusieurs décennies, durant lequel il enseigna à l'université de Shanghai, il reprit son activité d'écrivain au début des années 1980.

 

Les histoires :

 

La plupart des quatorze nouvelles présentées ici remontent à l'effervescence des années 1920-1930 à Shanghai où, grand lecteur de Freud et de Havelock Ellis, traducteur de Boccace, de Sienkiewicz et surtout de Schnitzler, Shi Zhecun s'attache à explorer les pensées et les tensions intérieures de personnages – ordinaires ou légendaires – confinant souvent au délire et aux hallucinations. Les deux essais, nommés ici « prose de circonstance », illustrent un genre littéraire très prisé en Chine et traitent aussi bien de questions historiques et stylistiques que de sujets anodins tirés de l'observation de la vie quotidienne. Plus qu'un fil conducteur ou un décor, la pluie, qui revient si souvent dans ces pages, est un personnage à part entière. Souvent teintée d'érotisme, elle imprègne subtilement et avec élégance les écrits de Shi Zhecun de ses sons, de ses couleurs, de ses parfums. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Les nouvelles côtoient des univers très variés : si la première nouvelle « L’éventail » semble orienter le recueil vers des souvenirs d’enfance teintés de mélancolie, d’autres évoquent simplement la vie quotidienne, « Chronique d’un automne à Minhang » nous plonge dans une atmosphère pseudo-policière, « Au théâtre Le Paris » décrit le frôlement de l’adultère,  une apparition surnaturelle dans « Le yaksha » mène un homme aux portes de la folie, folie également évoquée avec une crise de paranoïa à « L’auberge », « L’amour de Shi Xiu » quant à elle semble être une parodie d’un roman traditionnel chinois, « Crépuscule à la saison des pluies » parle juste du partage d’un parapluie, et le recueil se clôt superbement avec un  essai sur la pluie « Le goût de la pluie ».

 

« La pluie de la saison des prunes est un moment de majesté : le vert des feuilles s’est assombri, lespluie.jpg fleurs se sont retirées, coucous et loriots subsistants chantent à l’unisson l’élégie du printemps. Cinq à dix jours durant vous êtes entouré du frémissement paisible de la pluie. Au sortir d’une longue promenade, après avoir franchi les parterres de fleurs, regardez, écoutez : appréciez-vous cette saveur ? Vous n’aurez plus, je crois, la moindre aversion et vous ne pourrez réprimer en vous un sentiment de plénitude. » (p. 304)

 

L’ensemble crée malgré tout une unité sertie par le talent de conteur de Shi Zhecun qui nous promène allègrement dans ces différents mondes avec aisance et intelligence.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Quelques nouvelles ont moins remporté mon adhésion que d’autres, ce qui est somme toute assez logique dans un recueil de nouvelles. J’ai souvent été déçue par la fin, qui ne sonnait pas assez comme un chute de nouvelle mais clôturait la nouvelle de façon plutôt ouverte.

 

Premières phrases :

 

« Le temps redevenait chaud, hommes et femmes agitaient leurs éventails en marchant dans la rue. Après avoir donné ma vieille veste doublée, je me dis que le moment était venu d’en prendre un à mon tour pour aller au-dehors. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Stéphane FIERE La promesse de Shanghaï

 

D’autres avis :

 

http://www.les-lettres-francaises.fr/wp-content/uploads/2010/09/LF-88-Dec2011.pdf

 

Le goût de la pluie, Nouvelles et prose de circonstance, Shi Zhecun, Gallimard, Bleu de Chine, 2011, 337 p., 24.50 euros

 

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Publié dans Littérature Asie

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Dernier tramway pour les Champs-Elysées de James Lee BURKE

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

 Prix mystère de la critique 2009

 

L’auteur :

 

James Lee Burke est né à Houston (Texas) le 5 décembre 1936. Il vit entre New Iberia (Louisiane) et Missoula (Montana). Diplômé de littérature américaine, il enseigne à l'université du Missouri.

James Lee Burke commence à écrire à 19 ans et voit ses trois premiers romans publiés à 34 ans. Il crée alors son héros Dave Robicheaux que l'on retrouve dans toute son oeuvre.

 

L’histoire :

 

Par une soirée pluvieuse en cette fin d’été, Dave Robicheaux se sent d’humeur morose. Même s’il ne boit plus, il cherche à retrouver la chaleur et l’ambiance des bars qui le renvoient à la Louisiane de son enfance. Assis au comptoir chez Goldie Bierbaum, il voit entrer un jeune homme au crâne rasé. Un petit dealer qui joue aussi dans des pornos, un type pas regardant sur les besognes qu’on le charge d’exécuter. Qui lui a ordonné d’'aller tabasser sauvagement le père Jimmie Dolan, prêtre à la réputation sulfureuse et ami de Robicheaux ?

L’agression perpétrée contre le père Dolan va emmener Dave Robicheaux sur des chemins imprévus, à la rencontre du fantôme de Junior Crudup, un bluesman incarcéré à Angola dans les années trente. Un mystère plane toujours sur le destin de ce musicien génial, jamais ressorti de la prison où il purgeait sa peine. Qu’est-il devenu ? Énigme d’autant plus troublante que la petite-fille du chanteur est aujourd’hui sur le point d’être dépossédée de sa ferme par une société qui gère les résidus toxiques de l’industrie pétrolière. Robicheaux se sait en terrain mouvant lorsqu’il s’aperçoit que le propriétaire de cette société n’est autre que Merchie Flannigan. Un nom qu’il connaît. Flannigan a en effet épousé Theodosha LeJeune, issue d’une riche famille, et... ancien amour de Dave Robicheaux. (Présentation de l'éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Les romans de James Lee Burke plongent immédiatement le lecteur dans une atmosphère particulière, un savant mélange de violence et de beauté intrinsèque au monde qu’il décrit. :

 

«  Elle remisa sa guitare de côté et le chat qu’elle avait baptisé Snuggs nicha son museau contre son genou. Le vent fit frissonner les branches de pacanier et de chêne au-dessus de nos têtes, et un groupe de gamins rigolards en route vers al bibliothèque passa en vélo devant  la maison, sous les lampadaires qui brillaient dans le soir humide comme des lampes à pétrole dans une toile de Van Gogh. Aucun bruit de moteur ne résonnait dans la rue et l’on n’entendait que le souffle régulier du vent et le raclement des feuilles mortes sur le trottoir. J’aurais voulu que cet instant ne finît jamais. » (p. 155)

 

-          Les dialogues sont vifs et intelligents, au service de thèmes forts comme  ici  l’esclavage, l’alcoolisme, la violence et la rédemption…

 

-          Dernier tramway pour les Champs Elysées est un roman envoûtant au lyrisme brûlant.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          L’intrigue n’avance que de façon lancinante, difficilement, laborieusement, si bien que j’ai eu tendance à me lasser en cours de lecture.


Premières phrases :

 

« La semaine qui suivit Labor Day, après un été de sécheresse dont les vents chauds avaient réduits la terre des champs de canne en poussière aride tissée de craquelures comme des toiles d’araignée, les averses se remirent de la partie sur les marais, la température baissa de dix degrés et le ciel immaculé d’un bleu dur de céramique se mit à ressembler à l’intérieur d’une énorme coupe renversée. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La rose de Cimarron

 Autre : De chair et de sang de John HARVEY

 

Dernier tramway pour les Champs Elysées, James Lee Burke, Traduit de l’anglais (EU) par Freddy Michalski, Payot  et Rivages, 2008, 352 p., 20 euros

POCHE : Dernier tramway pour les Champs Elysées, James Lee Burke, Traduit de l’anglais (EU) par Freddy Michalski, Rivages poche, 2011, 446 p., 9.50 euros

 

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Dossier 64 de Jussi ADLER OLSEN

Publié le par Hélène

♥ ♥

La quatrième enquête du département V

L’auteur :

 On ne présente plus le danois Jussi Adler-Olsen, abonné aux premières places des listes de best-sellers dans le monde entier. Ancien éditeur, il connaît un succès sans précédent avec Département V, série best-seller qui devrait au total compter onze volumes.

Cette série a été récompensée par les prix scandinaves les plus prestigieux: le Prix de la Clé de Verre du meilleur thriller scandinave, le Prix des Lauriers d'Or des Libraires et le Prix des Lecteurs du meilleur livre danois.

 En France, Miséricorde a été récompensé par le Grand Prix des Lectrices de ELLE 2012 et le Prix des lecteurs du Livre de Poche 2013.

 La série est traduite ou en cours de traduction dans plus de 40 pays, et s'est déjà vendue à plus de 10 millions d'exemplaires dans le monde.  (Présentation de l’éditeur)

 Présentation de l'éditeur :

À la fin des années 80, quatre personnes disparaissent mystérieusement en l'espace de quelques jours. Jamais élucidée, l'affaire se retrouve sur le bureau du Département V. 

Carl Mørck et ses improbables assistants, le réfugié syrien Assad et la pétillante Rose, ne tardent pas à remonter jusqu'aux années 50 où s'ouvre un sombre chapitre de l'histoire danoise : sur la petite île de Sprögo, des femmes sont internées et stérilisées de force sous la direction du docteur Curt Wad, obsédé par l'idée d'un peuple « pur ». L'une d'elle, patiente n°64, est Nete Hermansen...

Plongé dans une terrible histoire de vengeance, Mørck enquête cette fois dans le milieu politique opaque d'une société danoise où l'influence des extrêmes se fait sentir. 

 Mon avis :

 Ce qui faisait l’originalité de cette série tenait dans ses personnages mystérieux : Assad au passé opaque, Rose aux multiples personnalités, Carl et ses ex… Or dans ce 4ème tome, Carl roucoule avec Mona et devient pathétique, Assad devient terne, on n’en apprend pas plus sur son passé, et Rose est très sage. Ils ne se disputent même plus avec collègues ou hiérarchie, ou à peine. Tout devient édulcoré, fade. Plus d’humour, de décalage, retour vers du classique. Bon, soit.

 Dans ce cas attachons-nous à l’intrigue, est-elle palpitante, haletante ? Eh bien non, car dés le début nous savons qui est responsable des disparitions dont s’occupent le trio. Les chapitres alternent les époques : 2010, date de l'enquête et 1987 qui nous ramène au destin tragique de Nete Hermansen, femme meurtrie qui nous raconte son histoire. Elle revient sur les raisons à l'origine des disparitions et l'on sait rapidement qui en est à l'origine.  Aucun suspens donc, ou si peu du reste qu'il passe inaperçu.

 Inspiré d’une histoire vraie, nous pourrions donc nous intéresser au fond de l'histoire : l'internement sur l’île de Sprogo de ces femmes jugées inadaptées à la société, et stérilisées contre leur gré. La montée en puissance d'un parti politique prônant ce type de pratique eugéniste fait froid dans le dos. Bien sûr cet aspect est intéressant, mais nous plongeons dans une atmosphère tellement glauque, glaçante et étouffante qu'au final cette lecture laisse une impression désagréable.

 Premières phrases :

 "Pendant un court moment de relâchement, elle se laissa aller à une sensation de bien-être. Tout y participait : la coupe de champagne glacée et fragile entre ses doigts, le bourdonnement des voix et la main de son mari posée légèrement sur sa hanche. Si elle faisait abstraction de ce qu'on éprouve quand on tombe amoureux, elle n'avait souvenance que de brefs instants, dans une enfance très lointaine, qui lui aient procuré un sentiment semblable à celui-là."

 Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Le tome 1 Miséricorde, le tome 2 Profanation, le tome 3 Délivrance

Autre :  Roman policier nordique

 D’autres avis :

 Lecture commune avec Yves, Liliba et Lystig

Val ; Hélène 

 

Dossier 64, la 4ème enquête du département V, Jussi Adler Olsen,  traduit du danois par Caroline Berg, Albin Michel, janvier 2014, 22.90 euros

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Grands boulevards de Tonie BEHAR

Publié le par Hélène

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♥ ♥

Un roman léger et moderne

 

L'auteur :

Tonie Behar est née à Istanbul. Elle est mariée et a trois enfants.

Après diverses expériences professionnelles dans le monde du luxe, elle a travaillé au service de presse de la maison de couture Ungaro. Elle a également été journaliste-pigiste (Cosmopolitan, Biba, Le Parisien...) 

En 2002, elle crée Plume, agence de rédaction spécialisée dans le luxe et la beauté. Elle a collaboré à des magazines tels que Cosmopolitan, Biban, Citizen K...

Son premier roman, La Sieste (C'est ce qu'elle fait de mieux) a été publié en 2007 chez Atelier de press. Son second, Coups bas et talons hauts est paru aux éditions Jean_Claude Lattès en mai 2008 et au Livre de poche en 2010.

Son troisième roman En scène les audacieuses chez Micehl Lafon en juin 2011. Son dernier roman est Grands Boulevards il vient de paraître en juin 2013.

Son blog : http://www.comedieromantique.com/

 

L’histoire :

Suite à une rupture sentimentale, Doria, ravissante comédienne de 28 ans, toujours en attente d’un rôle mais sans cesse débordée, s’installe chez son père Max, amateur de poker et de femmes, irrésistible mais léger comme la fumée de ses cigares, locataire dans un immeuble des grands boulevards. 
C’est là, au 19 bis boulevard Montmartre, entre la Madeleine et la Bastille, près du Grand Rex, de l’Olympia, des théâtres et des bars, que tout se joue. La Banque Générale, propriétaire de l’immeuble, a décidé de le vendre à la découpe. Tous les locataires risquent l’expulsion. 

 De Karim, sympathique patron du Broadway Boulevards, à Manuela, qui vend des sex-toys dans sa boutique nichée au fond de la cour, en passant par Sacha Bellamy, le beau gosse du 5e, Mira, la gardienne mélomane, ou Léo Klein, le mystérieux designer… une poignée de locataires atypiques vont s’unir contre la puissante Banque Générale. 

 Avec sa cour carrée et ses appartements qui se font face, escalier A contre escalier B, l’immeuble se transforme en théâtre. On s’espionne d’une fenêtre à l’autre, on se fait la guerre et l’amour, on se cache dans les placards et on se met en scène sur la page Facebook de l’immeuble, dans l’espoir de faire plier la Banque…

  Ce que j’ai aimé :

  Flâner sur les Grands boulevards de Tonie Behar fut un plaisir tant le roman que nous offre Tonie Behar est vivant, dyamique, pas un seul temps mort ne venant plomber le rythme. Les pages défilent dans une atmosphère plaisante, même si bien sûr, les ficelles du genre sont tout à fait visibles. Doria est une jeune célibataire plutôt attirée par les mauvais numéros en amour, mais le séjour chez son père va lui permettre de faire de nouvelles rencontres assez surprenantes ...

La modernité affleure sous les vieilles pierres de cet immeuble voué à la disparition : s'il est planté dans un quartier à l'histoire passionnante entre le Grand Rex, l'Olympia et lesdits grands boulevards, il abrite également une boutique érotique et pour sauver l'immeuble de son père, le jeune Doria va remuer ciel et terre et utiliser à bon escient les réseaux sociaux si populaires.

Les personnages sont intelligemment croqués, sans caricature extrême, excepté peut-être un ou deux personnages. Mais la belle Doria, au centre du récit est attachante, et son jeune neveu, dont nous suivons les premiers émois amoureux, est tout aussi touchant.

Ancré dans son époque, drôle et doté d'une vivacité tonitruante (excusez le jeu de mots...), ce Grands boulevards est une excellente surprise. J'attends la suite avec impatience...

Ce que j’ai moins aimé :

 Quelques personnages moins crédibles, comme par exemple la soeur de Doria qui change de personnalité en deux trois mouvements.

L’intrigue autour de l’enfance de Doria n’apporte à mes yeux rien au roman.

 Premières phrases :

 « Doria zigzaguait parmi la foule en descendant les grands boulevards. Ses boots claquaient sur le trottoir, son sac en bandoulière battait la mesure de sa démarche rapide. La nuit était noire, mais les réverbères, les phares et les décorations de Noël éclairaient comme en plein jour. »

 Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Coups bas et talons hauts

Autre :  Chick-lit

 D’autres avis :

 Daniel ; Séverine ; Sandrine ; Noukette  

 

Grands boulevards, Tonie Behar, JC Lattès, juin 2013, 404 p., 18 euros

Publié dans Chick-lit

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Mô et le maître du temps de Marie SELLIER et Catherine LOUIS

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥

 

"C'est à nous de sauver les bons moments en les vivant de tout notre coeur."

 

Les auteurs :

 

Marie Sellier a été journaliste pendant plusieurs années, dont dix ans chez Bayard Presse jeune, avant de passer du côté de l'édition.


Voilà maintenant plus de quinze ans qu'elle explore, en direction des enfants, un champ vaste comme le monde, l’ART sous toutes ses formes, avec un enthousiasme qui ne se dément pas.

Cela se traduit par plus de quarante livres, quatre collections (L’Enfance de l’Art et Mon petit musée aux éditions de la Réunion des musées nationaux, Des mains pour créer aux éditions Paris-musées et Entrée libre aux éditions Nathan) et cinq films pour la télévision.

À tant côtoyer les grands peintres et sculpteurs, elle a eu envie de travailler avec des artistes contemporains. C’est ainsi que sont nés L’Afrique petit Chaka (RMN, prix sorcière et Octogone 2001) avec la complicité de Marion Lesage, Le rêve de Louis (RMN) avec le peintre Luc Gauthier, Les douze manteaux de Maman (Adam Biro jeunesse) avec l’illustratrice et peintre Nathalie Novi et >Miriam mafou métisse et L'histoire sans fin des Mafous et des Ratafous (Paris-musée) avec le peintre et sculpteur Diagne Chanel.

Le site officiel de Marie Sellier

 

Catherine Louis est née en 1963 à La Neuveville. Après avoir suivi l'Ecole des Arts visuels de Bienne et l'Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg (Atelier de Claude Lapointe), elle vit et travaille dans le canton de Neuchâtel. 
Elle a illustré une centaine de livres dont certains sont traduits en allemand, italien, hollandais, anglais, tchèque, coréen et chinois. Son travail autour de la calligraphie chinoise lui a valu d'être sélectionnée pour la Biennale internationale de Bratislava 2005 et de figurer sur la Liste d'honneur d'IBBY 2006. Il l'a aussi conduite en Chine.
Catherine Louis a conçu sur son travail une exposition itinérante qui connaît un grand succès depuis 2003. A côté de ce travail d'illustratrice de livres pour enfants, elle collabore avec la presse enfantine, elle donne des cours aux adultes et crée des affiches culturelles, des décors de théâtre.

Le site de Catherine Louis 

(Source  : éditeur)

 

Présentation :

Un bel album en bichromie, au dispositif scénique très original, qui propose une fabuleuse plongée dans le gouffre bleu du temps qui passe, une première approche philosophique pour les enfants.

 Parfois Mô trouve le temps long. Parfois elle s’ennuie.

 «Pourquoi le temps va si lentement pour moi et si vite pour les autres ? » demande-t-elle à la vieille, très vieille tante Lala. Tante Lala lui conseille d’aller poser cette question au Maître du Temps. Commence alors un long voyage où elle rencontrera la Grande Tricoteuse, le Gardien des Secondes, et enfin le Maître du Temps et sa chère dame Mémoire qui habitent tout au bout du bout de la Terre, dans la caverne d’éternité. (Présentation éditeur)

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Mon avis :

Mô s'ennuie et demande à sa mère pourquoi le temps est-il si long pour elle. Tante Lala lui conseille d'aller poser la question au maître du temps au bout de la terre.

 

"Pourquoi le temps passe si vite pour les grands ?

Pourquoi se plaignet-ils tout le temps de ne pas avoir le temps ?

- Parce que les gens oublient de vivre LE PRESENT. Ils pensent à HIER, ils

pensent à DEMAIN, et laissent s'envoler AUJOURD'HUI."

 

La jeune Mô va rencontrer en chemin dame Mémoire, le Gardien des secondes, La Grande Tricoteuse...

Au cours de ce grand voyage initiatique, elle apprendra à profiter de l'instant qui passe, avant qu'il ne tombe dans l'éternité...


"Le temps c'est un grand sablier, petite Mô. Il ne retient pas les jours. C'est à

nous de sauver les bons moments en les vivant de tout notre coeur."


Les illustrations en bichromie sont magnifiques, le bleu est éclatant de luminosité. L'album est découpé en son centre, enjoignant la jeune Mô à plonger dans le gouffre du temps. Plus la lecture avance, plus les ronds rapetissent, au fil de sa compréhension du monde. 


 

mo-chat.jpg


Un superbe album philosophique.

 

Vous aimerez aussi : 

Jeunesse Album


Mô et le maître du temps, Marie Sellier et Catherine Louis, Picquier jeunesse, 48p., 14.50 euros

 

albums

 

 

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La fille de l’irlandais de Susan FLETCHER

Publié le par Hélène

 

fille de l'irlandais

♥ ♥

 

L’auteure :

 

Susan Fletcher est née à Birmingham en 1979. Avis de tempête est son deuxième roman après La fille de l'Irlandais (Plon 2006) qui a connu un immense succès en Angleterre (sélectionné par le célèbre talk-show " Richard and Judy ").

 

L’histoire :

 

Eve Green, huit ans, de père inconnu, sa mère subitement morte, se trouve renvoyée chez ses grands-parents dans un petit village du beau et sauvage pays de Galles. Un univers dur, où les mesquineries et le mépris jalonnent sa vie d'écolière. 

Un jour, la plus jolie fille de la classe disparaît, et le microcosme villageois se met en ébullition : enquête, soupçons, mensonges, faux témoignages, vengeance, culpabilité - à huit ans, c'est une drôle d'éducation à la vie qui lui tombe dessus. Seuls deux amis réussissent à gagner sa confiance, jusqu'au jour où l'un d'eux disparaît à son tour... 

Vingt ans plus tard, enceinte de son premier enfant, Eve remet en place, dans la sérénité et dans l'amour, le puzzle de sa vie ; et il en surgit ce magnifique conte d'innocence perdue, de paix et de bonheur retrouvés, de mystères résolus. 

Ce livre, couronné par les deux prix littéraires les plus prestigieux attribués aux premiers romans en Grande-Bretagne (le Whitebread et le Betty Trask Award), s'est déjà vendu à 200 000 exemplaires en Angleterre.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Les époques s’entrecroisent pour nous livrer le destin particulier de la jeune Evangeline et de sa mère amoureuse d’un homme roux mystérieux, le père d’Eve, qu’elle n’a jamais connu.

Eve adulte et enceinte nous livre ses souvenirs liés à son arrivée chez ses grands-parents, dans la région sauvage du pays de Galles, suite à la mort brutale de sa mère. Sa personnalité frondeuse étonne et charme son entourage, même si elle pose souvent des questions dérangeantes.

Une atmosphère mélancolique teintée de mystères plane sur le récit de la jeune femme qui a eu la chance de grandir dans un univers protégé parmi des gens aimants. La disparition de la jeune Rosie va ébranler cet équilibre somme toute fragile...

Hymne à l’enfance, à ses joies, ses rencontres, cette liberté insouciante, mais aussi ses failles, ses sentiments exacerbés, ses mensonges innocents qui peuvent être quelquefois à double tranchant, La fille de l'irlandais est un roman doux et nostalgique à la violence sous-jacente…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

Ce roman souffre à mes yeux d’un problème de construction :

- déjà, très prosaïquement, la première partie s’étend sur 187 pages, puis le livre 2 court sur 112 pages seulement et enfin le livre 3 sur 10 pages.

- de plus la première partie instaure un suspens concernant la disparition de la jeune Rosie et un mystérieux incendie, et que tout n’est résolu que quelques pages avant la fin. L’équilibre entre suspens et explications aurait pu être plus subtil.

- enfin l'auteure choisit d'entrelacer les époques et les récits : celui d'Evangeline enfant, celui de Evangeline adulte, celui de sa mère avec des allers-retours incessants qui peuvent rapidement lasser le lecteur...

En conclusion, il s’agit là du premier roman de l’écrivain, il est tout à fait logique qu’il y ait quelques défauts, il n’en reste pas moins que le talent apprécié dans « Un bucher sous la neige » se devine déjà ici en filigrane.

 

Premières phrases :

 

« Sur une feuille blanche ma mère a écrit :

Hier soir, je suis allée sur le chemin, le sien. Mes jambes m’nt conduite là, à travers les fougères, et je me suis assise de nouveau sur la clotûre. D’où viennent les taches de rousseur ? Je lui demanderai. Les chauves-souris étaient sorties et j’ai passé près de deux heures à les regarder. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur :  Un bûcher sous la neige de Susan FLETCHER

Autre :  Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper LEE

 

D’autres avis :

 

Lecture commune avec Philisine cave ; Une Comète

 

Jostein A propos de livresAifelleCathulu ; Liliba

 

 

La fille de l’irlandais, Susan Fletcher, traduit de l’anglais par Marie-Claire Pasquier, j’ai Lu, 2008, 310 p., 6.7 euros

 

 

 

Publié dans Littérature Europe

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Amalia Albanesi de Sylvie TANETTE

Publié le par Hélène

                                           amalia-albanesi.jpg

 

  L’auteur :

 Sylvie Tanette est journaliste. Amalia Albanesi est son premier roman.

 L’histoire :

Amalia racontait les ronces qui envahissaient les chemins, les oliviers qui partaient à l’assaut des collines et dont, quand elle était petite, elle avait tellement peur. Elle racontait les brebis dans les granges et les murets de pierres sèches le long des champs. Le sentier qui menait à la falaise et l’âne un jour qui a sauté. Dans ces moments-là, Amalia redevenait pour un instant la petite fille qu’elle avait été, rêvant du monde entier sans avoir jamais quitté ses collines. Et même, mais alors vraiment rarement, Amalia parlait du jour où Stepan Iscenderini était arrivé à Tornavalo, le jour où le village s’était arrêté de respirer.

 Région des Pouilles, début du XXe siècle : Amalia a passé son enfance à déambuler dans des paysages écrasés de soleil en imaginant des mondes inconnus au-delà des mers. Le jour où elle croise un beau marin aux yeux verts arrivé de Turquie, et qui dit avoir traversé la mer Noire à la nage, la jeune fille comprend que l’homme sera à la hauteur de ses rêves. Bientôt, Amalia et Stepan quittent Tornavalo pour aller tenter leur chance à Alexandrie. Début d’un incroyable périple...
 De Bari à Istanbul, de Malte au Liban, d’Alexandrie à Marseille, Amalia Albanesi est la saga d’une famille sur quatre générations. Une lignée de femmes exceptionnelles ballotées d’un bord à l’autre de la Méditerranée au gré d’histoires d’amour passionnelles et des désordres de l’Histoire, de la révolution bolchévique à la guerre d’Espagne.

 

Ce que j’ai aimé :

Un des personnages principal de ce court roman est cette région des Pouilles écrasée par la chaleur, à l'atmosphère particulière rendue ici avec talent. Les destins familiaux hors du commun s'entrecroisent pour créer une histoire  forte, notamment quand il s'agit de celle d'Amalia, personnage phare du roman. 

 L'importance de la filiation est au coeur du récit, la narratrice insistant sur la nécessité de connaître ses origines et de ne pas rester un éclecton libre loin de ses racines :

 « Et oui, mon petit Téo, il va bien falloir que tu vives avec tout ça. Toutes ces histoires et tous ces gens, que l’on n’a pas choisi, que l’on ne connaît pas, mais qui sont là dans un coin de nos têtes, et parfois se bousculent, jusque dans le moindre de nos gestes. » (p. 135)

Connaître l'histoire de ses ancêtres, au-delà du facteur humain, est indispensable pour réussir à se construire entièrement et non pas sclérosé par des vides inconnus et incompréhensibles... 

Ce que j’ai moins aimé :

Néanmoins, j'ai trouvé ce roman trop proche et trop loin à la fois du Soleil des scorta et de Cœur cousu.  Trop proche parce que l'atmosphère est la même, mais trop loin car le talent de l'écrivain est loin d'être similaire à celui des deux autres cités...

Voici par exemple un échantillon du style de l'auteure :

« Longtemps je n’ai eu de Tornavalo qu’une image paisible. Genre village méridional avec des tuiles rouges, des murs de pierre ocre prenant doucement le soleil, couleur de miel quand le soir tombe. » (p 20)

« Mais si elle s’imaginait qu’elle allait se débarrasser de lui comme ça, elle se trompait grave, comme dirait mon fils aujourd’hui. » (p. 116)

 De plus les allusions incessantes au port de Dubrovnik finissent par être lassantes, sentant trop le procédé narratif qui place en toile de fond une cité idéale, mais sans le talent nécessaire encore une fois pour nous faire rêver

 dubrovnik-1283476.jpg

 Premières phrases :

 « Lorsque j’ai demandé à ma mère des informations sur son grand-père, Stepan Iscenderini, elle n’a, sur l’instant, eu qu’une phrase : « Le jour où il est arrivé à Tornavalo, le village s’est arrêté de respirer. » Et alors j’ai eu sous les yeux un hameau écrasé de soleil, silencieux dans la lumière sans pitié du milieu de la journée, un village avec ses maisons de pierres sèches et ses portes closes, et un grand jeune homme qui commence à remonter les rues étroites, à pas de loup. »

 

 Vous aimerez aussi :

 Le cœur cousu de Carole MARTINEZ

Le soleil des Scorta de Laurent GAUDE

 

 Amalia Albanesi, Sylvie Tanette, Mercure de France, septembre 2011, 144 p., 14 euros

 

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