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1349 résultats pour “vie parfaite

Un assassinat de qualité de Ann GRANGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

"C'est pas d'être dans la rue qui est dangereux. c'est d'être une femme, un point c'est tout." 

Londres 1867. Le brouillard rôde dans les rues de la capitale, enveloppant les êtres dans une opacité inquiétante. En rentrant chez lui, l'inspecteur Ben Ross croise une jeune femme qui affirme avoir rencontré un spectre qui aurait cherché à l'étrangler. Elucubrations ou réalité ? Quand le lendemain l'inspecteur apprend qu'une jeune femme a été assassinée dans Green Park, il s'intéresse de près à ce drôle de fantôme. Il s'intéresse alors à cette belle assassinée, Allegra Benedict, riche épouse italienne d'un marchand d'art. Son épouse Lizzie se penche également sur la vie privée de la jeune femme et découvre quelques zones d'ombre...

L'atmosphère londonienne entre brouillard et éclaircies convient tout à fait à cette enquête centrée sur la vie claire-obscure d'Allegra. En filigrane s'esquissent des réflexions plus modernes sur le statut des femmes et leurs rapports aux hommes ou encore sur l'embrigadement des sectes religieuses. Ce décalage entre l'époque victorienne et ces problématiques plus contemporaines est assez troublant. De plus, la psychologie des personnages reste assez sommaire si bien qu'en résumé croman assez classique ne me laissera pas une impression durable. 

Il s'agit du troisième tome de la série consacrée aux enquêtes de Ben et Lizzie, après Un intérêt particulier pour les morts et La curiosité est un pêché mortel. 

Présentation de l'éditeur 10/18

 

Merci à l'éditeur.

 

Lu dans le cadre de ma participation au mois anglais

Publié dans Roman policier Europe

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Festival Paris en toutes lettres 2016 - Rencontre avec Sylvain Tesson

Publié le par Hélène

Vendredi dernier dans le cadre du Festival Paris en toutes Lettres, la maison de la poésie organisait une rencontre avec Sylvain Tesson. 

Pourquoi la marche ?

Après ma chute, j'ai passé plusieurs mois à l'hôpital, enfermé. A ma sortie, j'ai eu la possibilité de faire ce que j'aimais, marcher au grand air. C'était une issue pour moi, une lumière au bout du couloir. Cela me permettait d'accomplir une forme de rééducation et aussi de sortir de ma déprime.

Pourquoi la France ?

Souvent nous négligeons ce qu'on possède, qu'il s'agisse des lieux ou des êtres. Je vivais en France mais je ne connaissais pas mon pays. L'exotisme est comme la maladie infantile de la géographie. On demande à la distance de nous apporter ce que la vie ne sait pas nous apporter...

La deuxième raison est que je ne pouvais pas aller trop loin, j'avais besoin d'une marche douce, une aventure dans les  limites du raisonnable. Avant j'étais un ado attardé sans l'acné un peu fou dans ses aventures. 

Je voulais aller vers la mer pour finir mon parcours au bord d'une falaise. Je me sens bien au bord des falaises, devant cette géographie qui impose la nécessité de s'arrêter. 

Vous avez fait  des études de géographie ?

Oui, je suis un être superficiel qui aime ce qui se déploie, ce qui s'étend et ce qu'on peut observer sur un plan euclidien. 

Que sont les chemins noirs ?

Les chemins noirs sont les chemins les plus fins possibles sur la carte. Sur le sol ce sont des broussailles, des sentiers oubliés, des issues de secours. Et puis j'ai joué avec une analogie vague : les chemins noirs sont aussi les chemins intérieurs, les lignes de traverse qu'on suit dans son existence, nos replis, nos silences, dans une volonté de s'abstraire du brouhaha. 

René Frémi a écrit en 1964 "Les chemins noirs ", l'histoire d'un conscrit qui s'évade. Je ne pouvais pas utiliser le même titre, j'ai donc rajouté la préposition car je tenais à ce titre.

Dans votre roman vous parlez aussi de l'exode rural ?

L'exode rural a provoqué la disparition de tout un peuple, les ronces ont repoussé. La disparition des paysans est quelque chose qui existe vraiment. Comme l'enlaidissement du territoire dû au phénomène de décentralisation, d'industrialisation, de politique agricole commune, de périurbanisation, de reliement par les routes, de rocades, ronds points... Ce n'est pas un délire de vieux barbon, c'est une constatation de ce qu'il s'est passé. Alors oui de nouveaux paysans reviennent, à petite échelle mais pour l'instant c'est anecdotique.

Vous souhaitiez échapper aux écrans ? Sortir des radars ?

J'apprécie le terme de "dispositif", d'appareillage employé par Foucault, qui désigne le gouvernement qui règne sur une collectivité sous une forme intangible, impalpable. Le philosophe Agamben s'en sert en ajoutant une nouvelle donnée, il injecte la révolution numérique, les nouvelles technologies censées être à notre service mais qui sont en réalité nos maîtres. La technologie est un instrument dont on devient esclave. Je veux échapper à l'impératif de se soumettre à la nécessité de communiquer, de s'exhiber tout le temps, de réagir sur tout, tout le temps, c'est ce que j'appelle le brouhaha du monde.

La diagonale est un chemin noir, une vie hors des voies, une échappée du dispositif.

Dans Berezina vous employez aussi le terme de "escapisme". 

Il s'agit d'un comportement stratégique tactique et existentiel devant une situation qui consiste à fuir, à prendre la tangente. Il s'agit d'un principe de vie, dès qu'un obstacle ou une bifurcation se présente, il faut prendre la troisième voie : le demi tour. Comme les herbivores qui fuient pour survivre. 

Mon retrait au bord du lac Baïkal était un retrait du monde dans une forme immobile. Les chemins noirs sont un retrait en mouvement. J'aime la recommandation d'Epicure qui incite à dissimuler sa vie -ce qu'il  n' a pas réussi et a bien raté d'ailleurs vu sa notoriété à travers les âges ! Dans ma vie je ressens toujours cette oscillation entre nomadisme et sédentarité, Kerouac et Xénophon, la Sibérie et l'Indre et Loire.

© / Pierre chamboultout

Pourquoi la première fuite ?

La première fois je suis parti faire le tour du monde à bicyclette avec Alexandre Poussin . Pour nous, c'était ordinaire, à 20 ans c'est une banalité de vouloir partir, cela tient d'une force vitale. 

Quant à trouver une explication psychanalytique à mon envie de m'échapper, je n'y crois pas. On ne trouve pas toujours tout dans les mystères de l'enfance, je ne crois pas que tout ce qu'on devient est contenu dans l'enfance. Il s'agit davantage d'occasions, de signes présents sur le bord de la route.

@http://www.expemag.com/

L'écriture était-elle liée au voyage dés le départ ?

Lors du premier voyage j'ai écrit par hasard : un éditeur m'a proposé d'écrire le récit du voyage, le livre a connu un beau succès, du coup j'ai écrit un deuxième livre puis c'est devenu une discipline puis un besoin puis un dédoublement de la vie. L'écriture représente la possibilité de vivre une deuxième fois la journée. D'ailleurs je tiens depuis longtemps un journal intime dans lequel j'archive ma vie, ses faits, tous les jours. Et pour moi la fin du voyage n'arrive réellement qu'après la fin du travail d'écriture, quand je pose le point final.

Etes-vous tenté par une oeuvre d'imagination ? 

Je n'écris que ce que je vis, je ne suis pas un écrivain de l'imagination. Je suis un laborieux, je ne suis pas comme ces écrivains qui se laissent emporter par leurs personnages, moi si je crée des personnages ils s'endorment sur le canapé ! Non, je ne serai jamais un écrivain de l'imagination. Je suis doté d'un bon outillage sensoriel pour observer le monde et je m'en contente, et puis la vie est suffisamment surprenante en elle-même sans que l'on cherche à en rajouter.

Pourquoi toutes ces citations dans vos livres ?

Je suis encombré par la référence, c'est une maladie européenne de mettre entre soi et ce que l'on voit l'écran de la référence. Je voulais cette fois-ci faire exclusivement usage de mes sens, or cela a duré 30 secondes et j'ai vite réutilisé le nuage de fumée des références. 

Vous avez été rejoint par des amis durant la route.

J'aime l'idée d'une bandes d'amis qui voyage, je ne suis pas misanthrope. Par contre, deux jours me semble un bon intervalle de commerce avec mes semblables. J'aime l'image de la cordée d'escalade  : 50 mètres nous séparent, de temps en temps on se rejoint quelques secondes pour échanger quelques mots cela me semble vivable avec un ami.

Et le corps ? 

Il repousse... Avant j'étais en bonne santé mais je buvais tellement... Quand je suis arrivé dans le Cotentin, j'ai eu l'impression d'être debout, que la sève avait été ré-insufflée en moi. J'ai jeté au-dessus de la falaise le mauvais sort que j'avais vécu.

 

Sur les chemins noirs 

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Fauteuils réservés et autres contes de Eugène DABIT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

"De nouveau , il se sentait angoissé et avide, homme vivant parce qu'il nourrissait en lui un perpétuel désir."

Fauteuils réservés et autres contes qui vient de paraître, est un recueil de cinq nouvelles extraites de le Mal de vivre et autres textes, précédemment paru dans la collection L'Imaginaire. Cinq courtes nouvelles, cinq portraits ou tranches de vie d'hommes et de femmes du Paris populaire des années 1930.

Dans ces cinq textes brefs, l'auteur de L'Hôtel du Nord, plume phare de l'Ecole prolétarienne, dépeint avec un lyrisme pudique quelques trajectoires d'hommes et de femmes du peuple de Paris. "Il n'osa pas se dire que la vie l'avait volé une fois encore. Il se retrouvait dans la rue. C'était assez d'avoir à lutter contre la solitude, contre la nuit qui n'en finirait plus".

Il insiste sur la profonde solitude des êtres qui errent dans Paris et cherchent du réconfort auprès d'une femme, lestés par un quotidien que l'amour pourrait alléger. Ces personnages ressentent une envie de vivre malgré tout, conscients que le bonheur éphémère reste précieux.

Ces nouvelles courtes et percutantes nous tendrement de l'humain...

Présentation de l'éditeur : Folio

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Le rouge et le noir de STENDHAL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le héros du roman est un fils de charpentier à l'ambition dévorante. Dans la première partie du roman, il est employé comme précepteur chez M. de Rênal, dans sa ville natale de Verrières. Par la suite, il entre au séminaire à Besançon avant de devenir secrétaire du marquis de La Mole, à Paris. Son parcours sera marqué par sa passion pour deux femmes : d'abord Mme de Rênal, puis Mathilde de la Mole, la fille du marquis.

Le Rouge et le Noir est le reflet de toute une époque, ces années 1830 qui marquent la déconvenue de ces jeunes qui ne peuvent embrasser une carrière militaire et se tournent alors vers une carrière religieuse. Ils connaissent tous un revers face à l'hypocrisie générale de cette société vérolée par l'ambition et la politique.

Mais ce beau roman fait montre aussi d'une fine analyse des psychologies et des sursauts du cœur humain. Le lecteur pourra assister à l'évolution progressive de Julien, qui, peu à peu, laisse tomber ses habits de frêle jeune homme pour s'affirmer et mener son chemin personnel vers le bonheur.

Ce que j'ai moins aimé :

Si j'ai trouvé la première partie passionnante, j'ai moins apprécié la partie consacrée à Mathilde, peut-être en raison d'une personnalité moins attachante : la jeune femme se joue sans cesse la comédie, elle devient excessive parce qu'elle s'ennuie, et s'invente une vie et des émotions pour contrer la platitude de sa propre vie.

Bilan :

Un classique doté d'un personnage principal touchant.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

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La fille du train de Paula HAWKINS

Publié le par Hélène

Tous les jours, Rachel prend le train pour se rendre à Londres. Tous les jours, elle guette les habitants d'une jolie maison en contrebas de la voie ferrée, se plaisant à fantasmer leur vie de couple qu'elle imagine idéale. Il faut dire qu'elle connait bien cette vie qu'elle a elle-même vécue, avant que son mari ne la trompe et avant qu'elle ne sombre dans l'alcoolisme... Mais un beau jour, un autre homme apparait auprès de la belle jeune femme, et peu de temps après, celle-ci disparaît. Une enquête est lancée... Or il se trouve que Rachel était dans le quartier ce soir-là et qu'elle ne se souvient plus du tout de ce qu'elle a pu y faire. A-t-elle un lien avec la disparition mystérieuse de la jeune femme ? Perdue dans son addiction à l'alcool, elle peine à démêler le vrai du faux, tout comme le lecteur !

J'ai mis du temps à ouvrir ce roman dont tout le monde parle - ou a parlé -, mais finalement je me suis plongée dans ce thriller très prenant en immersion totale, déconnectée du monde, volant chaque minute disponible pour y retourner, menée à plaisir sur des fausses pistes, tremblant pour Rachel, Anna ou Megan, bref ... un bon thriller à ne pas négliger !

 

Présentation de l'éditeur : Pocket ; Sonatine

 

La fille du train, Paula Hawkins, Corinne Daniellot (Traduction), Pocket, septembre 2016, 456 p., 7.50 euros

Publié dans Roman policier Europe

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Un singe en hiver de Antoine BLONDIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

A l'occasion du centenaire de la naissance de Antoine Blondin (1922-1991), les éditions de la Table ronde proposent une édition collector enrichie d'images du film d'Henri Verneuil (1962).

Dans un hôtel tenu par le couple Quentin, sur la côte normande, s'installe Gabriel Fouquet pour se rapprocher de sa fille Marie, pensionnaire dans le village. Il vient de subir une rupture et noie son chagrin dans l'alcool. Quentin, qui ne boit plus, l'observe et se rapproche peu à peu de lui. Une drôle d'amitié s'établit peu à peu entre eux, faite de fugue, de corridas, de rêves et d'alcool...

La solitude et le désœuvrement de ces êtres est touchante, marqués par la vie, ils tentent de trouver des échappatoires comme ils peuvent. Quand l'un a décidé de vivre dans l'ombre de sa vie, l'autre prend la lumière et entraine son comparse à ses côtés. La même mélancolie les anime, et ils se reconnaissent l'un l'autre.

" Ce que les hommes se disent tient en peu de mots, pensa Fouquet. Depuis hier soir, j'ai un nouvel ami et nous n'avons pas échangé trois paroles sérieuses. Ce qui s'est établi entre nous vient de plus loin, la qualité d'une attitude le révèle, un regard l'illumine ; le reste est de la sauce."

Ce que j'ai moins aimé :

Je gardais un souvenir ému du film, et j'ai été plus déçue par le roman au rythme plus lent. Je pense que mon souvenir devait beaucoup aux acteurs inoubliables Belmondo et Gabin...

Bilan :

Un beau roman empli d'humanité...

Présentation de l'éditeur : Editions de la Table Ronde

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Sens averse (répétitions) de Valérie ROUZEAU

Publié le par Hélène

"Souvent je passe à côté de ma vie

Quand ma vie est en cet arbre droit comme un i"

 

"Tu dois te remettre à l'heure heureuse" s'admoneste l'auteure. Agressée par le monde, par cette modernité quelquefois aliénante, il est difficile de trouver sa place et d'exercer le "dur métier de vivre". Restent les mots, comme un rempart, leur assemblage comme magique qui permet de créer, le temps d'un vers, un brin de beauté.

Dans sa poésie du quotidien Valérie Rouzeau observe les sorties d'école, les repas, les balades urbaines, les soldes, et d'un oeil neuf et d'une écriture vive, elle restitue la modernité des sujets. L'inspiration se terre partout et les associations décalées créent la surprise.

De beaux textes émanent de ces pages, comme cet hommage à Comme un avion de Podalydès et Charlélie Couture

"Kayak un joli palindrome comme un avion

Se laisser porter au fil de l'air de la chanson

Y'a qu'à ! Y'a qu'à ! Y'a qu'à ! aimer bien la rivière

En suivre le courant se laisser faire aptère

Glisser glisser jusqu'à tomber sur la fée verte

Planer sans ailes au beau milieu d'un carré d'herbe

Sentir la vase la boue le fossé jusqu'au cou

Puisqu'il faut bien se perdre pour se retrouver mieux

Y'a qu'à y'a qu'à y'a qu'à tanguer jusqu'à la mer

Aux avirons du beau milieu de l'existence."

Ce que j'ai moins aimé : Je n'ai pas été vraiment sensible à ce recueil.

 

Présentation de l'éditeur : La Table Ronde

 

Sens averse (répétitions), Valérie ROUZEAU, La table ronde, mars 2018, 144 p., 16 euros

Merci à l'éditeur !

 

Publié dans Poésie française

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Le livre errant de Jean-Marie KERWICH

Publié le par Hélène

"On dit que je suis poète : c'est une erreur, c'est mon âme qui tient par un fil à la boutonnière de mon vieux manteau."

"Je suis le livre errant, le livre sans auteur", nous dit-il. Au gré du vent, ce livre errant nous livre sa prose poétique, s'adressant à nous, êtres de chair et de sang terrés dans nos vies trop bien rangées. Il raconte sa quête spirituelle et poétique en malaxant les mots comme de la glaise pour créer une oeuvre ronde, entière, mais qui ne se laisse nullement circonscrire tant elle répond à la définition même de la poésie qui n'est que liberté.

Jean-Marie Kerwich est aussi atypique que sa poésie : né à Paris dans une famille de gitans piémontais, il part ensuite avec sa famille au Canada où elle reste 17 ans et fonde un petit cirque ambulant. Contraint de renoncer à la vie nomade, Jean-Marie Kerwich travaille à contrecoeur dans les cabarets mais les poèmes viennent à lui, comme une offrande.

Ce cadeau, il nous l'offre en ce recueil qui parle à l'errance qui est en nous...

 

Présentation de l'éditeur : Mercure de France

Vous aimerez aussi : les textes de Christian BOBIN

 

Le livre errant, Jean-Marie KERWICH, Mercure de France, 2017, 92 p., 10 euros

 

Publié dans Poésie étrangère

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L'aube sera grandiose de Anne-Laure BONDOUX

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"-Ici, c'est toujours comme ça. On dirait que le jour ne va jamais revenir, dit Titania. Mais tu verras, l'aube sera grandiose. "

Alors que Nine, seize ans, devait se rendre à la fête de son lycée, sa mère l’embarque vers une destination inconnue, une cabane isolée au bord d’un lac. Cette nuit-là, la jeune fille découvre un incroyable roman familial, porté par des femmes fortes, qui réussissent à s'en sortir, toujours, quoi qu'il arrive.

Dans cette magnifique histoire de famille, la cabane fonctionne comme une métaphore de la famille, un abri que l'on se fabrique, pour se recueillir, se préserver du monde extérieur, un monde à soi au sein duquel on est soi-même, seulement.

La vie suit son cours avec son lot de joies et de peines, ses ruptures, ses retrouvailles, ses passions et déconvenues, mais il est toujours possible de se retrouver auprès de ceux qu'on aime pour contempler des aubes grandioses. La vie vaut toujours le coup.

"Et quand le soleil a franchi la ligne d'horizon, là-bas, j'ai su que j'avais envie de t'offrir ça.
- Le lever du soleil?
- Oui, le rougeoiement de l'aube. Et les oiseaux, l'eau, la brume, les grenouilles...
- Et les moustiques, complète Nine en écrasant une bestiole sur son bras.
- Oui, même les moustiques, murmure Titania assez émue. Le monde tel qu'il est: avec son infinie beauté, et son lot d'emmerdements. Tu comprends ce que je veux dire? "

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Et je danse aussi

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Le prince à la petite tasse de Emilie de TURCKHEIM

Publié le par Hélène

"Que se passe-t-il, au fond de soi, quand on a perdu sa langue et sa famille et qu'on a perdu sa langue et sa famille et qu'on cherche éperdument un lieu, même étroit, où replanter sa vie ?"

Emilie et sa famille décide d'accueillir un réfugié durant un an. Ainsi Reza s'installe à leurs côtés pour partager leur quotidien. Réfugié afghan, il a dû fuir son pays à douze ans à cause de la guerre, laissant derrière lui les siens.

Avec humilité, l'auteure raconte sous la forme d'un journal l'adaptation du jeune homme, l'insertion dans cette vie de famille.

Ce que j'ai moins aimé : Ce récit est assez lisse, sans grande aspérité, comme si tout était facile, simple. L'écriture colle à cette simplicité, le style se rapprochant de celui de Monsieur Tout le Monde. Etait-ce voulu pour prouver que tout un chacun pourrait accomplir cette belle action emplie d'espoir et d'humanité ?

Les poèmes eux-mêmes sonnent creux :

"Nous écrirons sur la dispute des langues

D'une parole d'air et d'eau

Horizon-lyre des nuances.

(...)

Viendra le règne des métamorphoses

Tu seras le livre sur le banc de pierre

L'or élucidé du lichen."

Bilan : Un récit - témoignage touchant dans ses intentions mais qui aurait mérité plus de profondeur.

 

Présentation de l'éditeur : Calmann-Lévy

 

Merci à l'éditeur.

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