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1349 résultats pour “vie parfaite

Dans la lumière de Barbara KINGSOLVER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Alors que Dellarobia Turnbow se rend à un rendez-vous particulier au cœur de la forêt des Appalaches, elle est arrêtée dans son élan par une lumière aveuglante, et une scène surprenante comme si la forêt prenait feu. Il s'agit en réalité d'un rassemblement peu commun de papillons. Dans la petite communauté dans laquelle Dellarobia vit, certains voient là un signe de Dieu, d'autres, n'en ayant cure, ne pensent qu'à déforester, et les derniers voient là une manne touristique à exploiter. Il est indéniable que ces papillons vont bouleverser la vie des habitants. Des scientifiques s'installent près de chez Dellarobia pour étudier le phénomène, et la jeune femme les suit attentivement.

Ce que j'ai aimé :

Comme souvent, je préfère Barbara Kingsolver quand elle parle de couple et de famille, mettant en avant cette question des choix qui déterminent une vie : "Elle m'a dit que ça ne sert à rien de se plaindre de son troupeau, parce qu'il représente la somme de tous les choix passés."

Par contre ...

Ce que j'ai moins aimé :

- Si le but était d'aborder les changements liés au réchauffement climatique, il me semble que les circonvolutions sont quelque peu nombreuses et alambiquées pour dénoncer ce phénomène.

- Et que de longueurs ! Le sommet étant atteint lors des visites au supermarché, durant lesquelles nous avons droit au détail de tous les rayons, si ce n'est de tous les articles !

Bilan : Trop long

 

Présentation de l'éditeur : Payot Rivages

Du même auteur : L'arbre aux haricots ; Un autre monde ; Petit miracle et autres essais 

D'autres avis : Manou ; Daphné ; ValérieClara ; Dominique

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Mon calendrier de l'avent - Le livre dont l'écriture m'a éblouie

Publié le par Hélène

Je me rappelle avoir été bouleversée par ma lecture de Partie de campagne au lycée, et j'avais été tout aussi bouleversée par le film de Renoir qui retranscrivait à merveille la poésie du style. J'ai lu ensuite Bel-Ami,  Pierre et Jean  puis certains de ses contes fantastiques et réalistes, et si les intrigues m'ont emportée, je n'avais pas retrouvé ce même éblouissement stylistique. Puis j'ai lu Une vie cette année, et si le roman est - comme souvent chez Maupassant - sombre, il est aussi magnifique, et tellement juste dans ses ressentis. 

"Le soleil, plus bas, semblait saigner ; et une large traînée lumineuse, une route éblouissante courait sur l'eau depuis la limite de l'océan jusqu'au sillage de la barque.
Les derniers souffles de vent tombèrent ; toute ride s'aplanit ; et la voile immobile était rouge. Une accalmie illimitée semblait engourdir l'espace, faire le silence autour de cette rencontre d'éléments ; tandis que, cambrant sous le ciel son ventre luisant et liquide, la mer, fiancée monstrueuse, attendait l'amant de feu qui descendait vers elle. Il précipitait sa chute, empourpré comme par le désir de leur embrasement. Il la joignit ; et, peu à peu, elle le dévora. "

"Elle en voulait en son cœur à Julien de ne pas comprendre cela, de n'avoir point ces fines pudeurs, ces délicatesses d'instinct; et elle sentait entre elle et lui comme un voile, un obstacle, s’apercevant pour la première fois que deux personnes ne se pénètrent jamais jusqu'à l'âme, jusqu'au fond des pensées, qu'elles marchent côte à côte, enlacées parfois, mais non mêlées, et que l'être moral de chacun de nous reste éternellement seul pour la vie. "

A découvrir ICI

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Trente-six chandelles de Marie-Sabine ROGER

Publié le par Hélène

                           

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Ce roman est une petite comédie légère charmante.

Le début est assez original : un homme est persuadé qu'il va mourir le jour de son 36ème anniversaire à cause d'une malédiction familiale, et il a tout préparé en ce sens. Seulement la grande faucheuse n'est pas au rendez-vous et Mortimer va devoir se réadapter à la vie.

Ayant toujours été intimement persuadé qu'il allait mourir à cet âge-là, il s'est construit une vie morne : un travail au ministère qui consiste principalement à "tailler les crayons, attacher les trombones en collier, faire une balle avec des élastiques, boire mon café, regarder l'heure.", des relations sentimentales sans lendemain, peu d'attaches hormi Nassardine et Paquita. Et c'est justement ce couple improbable profondément attachant qui va remettre Mortimer sur les rails. 

Ce que j'ai moins aimé :

Il ne restera pas longtemps dans nos mémoires, il souffre des mêmes défauts que son compère La fractale des raviolis : une légèreté dans le style et dans les propos qui est très volatile. L'ensemble reste très en surface, même le rire est discret. 

Premières phrases :

"On a beau essayer de prévoir l'imprévisible, l'intempestif survient au plus mauvais moment : je m'apprêtais à mourir.

Décéder fait partie de ces moments intimes qui supportent assez mal les témoins importuns."

Présentation de l'éditeur :

Editions du Rouergue

Vous aimerez aussi :

La fractale des raviolis de Pierre Raufast

D'autres avis :

Lire

MangoDasola, Clara et Leiloona, Sandrine ; Yuko 

 

Trente-six chandelles, Marie-Sabine Roger, Editions du Rouergue, août 2014, 288 p., 18 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Et après de Guillaume MUSSO

Publié le par Hélène

et apres guillaume musso 

L’auteur :

 http://www.guillaumemusso.com/guillaume_musso.php

 L’histoire :

 http://www.guillaumemusso.com/roman-1-et-apres.html

A huit ans, Nathan Del Amico a failli mourir en sauvant son amie Mallory de la noyade. Vingt ans plus tard, il est devenu un avocat renommé. Mais Mallory (avec qui il s'est marié et a eu deux enfants), l'a quitté, entre autres parce qu'il était un bourreau de travail. Alors qu'il tente de se reconstruire après cette séparation, il reçoit la visite du docteur Goodrich. Celui-ci explique à Nathan qu'il est un messager, c'est-à-dire qu'il peut voir la mort de certaines personnes à l'avance, et il les aide à vivre au mieux possible ces derniers moment/. Par exemple, il les rapproche des personnes avec qui ils étaient brouillés. Au début, Nathan ne le croit pas. Le docteur lui indique une personne dont il sait qu'elle va mourir, et sa prédiction se réalise. A partir de ce moment, Nathan le croit, et est sûr qu'il est proche de la fin. Il essaie donc de se rapprocher de Mallory, de faire de bonnes actions pour sa famille...

 

Mon avis :

 Je n’avais jamais lu un seul livre de Guillaume Musso et je trouvais que cela manquait à ma –hum- culture. Adulé par les foules, vilipendé par les aficionados de la vraie littérature, je voulais comprendre les tenants et les aboutissants de cette bataille digne de celle entre les anciens et les modernes.

J’ai donc commencé cette lecture en tentant de rester vierge de tout a priori, en me disant qu’après tout s’il était autant encensé par les lectrices moyennes, c’est qu’il devait avoir un intérêt quelconque. Après lecture je peux répondre à cette question : que nenni, aucun intérêt.

 Reprenons au début : soit un jeune héros brillant, beau et intelligent, Nathan :

 « Brillant, riche et fier de lui.

Tel était Nathan Del Amico.

Vu de l’extérieur. »

 Voici le premier message de Musso aux foules : méfiez-vous des apparences, les gens ne sont pas ce qu’ils montrent, ce brave Nathan souffre en réalité d’un gros complexe d’infériorité dû à ses origines modestes… Pauvre chou !

 Mais le pauvre chéri a un autre souci :

 « Mais sa vie privée avait suivi la trajectoire inverse de celle de sa réussite professionnelle. Ces dernières années son couple s’était défait. (…) Certes, il n’était pas le seul dans cas –au cabinet, plus de la moitié de ses collègues étaient également séparés de leurs épouses – mais cela n’était pas une consolation. (…) Non, pensa-t-il en s’asseyant sur le canapé, un homme qui dort sans personne à ses côtés et qui n’a pas vu sa petite fille depuis trois mois n’a pas réussi sa vie, fût-il par ailleurs millionnaire. »

Deuxième message, pioché dans les pages « proverbes » du Larousse : « l’argent ne fait pas le bonheur » mes amis (ce que je répète souvent à mon banquier )…

 Heureusement pour lui, un ange – pardon, « un messager » - est descendu du ciel pour l’éclairer (comprenez : lui assener les proverbes et autres sentences populaires de bon aloi)

Ainsi, il assiste à une opération chirurgicale compliquée visant à retirer des métastases cancéreuses du foie d’un pauvre homme, et soudain le sens de la vie lui apparaît clairement :

« Il se sentait humble. A ce moment précis, ses dossiers, ses réunions de travail et ce million de dollars sur son compte en banque lui parurent futiles. »

(Ai-je dit que Nathan était un brin niais ?)

 Pour faire court, le messager a évidemment un message à lui délivrer –cqfd- message que Nathan comprend mal –il est niais- mais il va tout de même se rappeler qu’il est mortel – sans blague ?-

« Nathan se sentait très abattu. Non, il n’était pas puissant. Personne ne l’était vraiment. Tout ne tenait qu’à un fil : sa vie comme celle de Sean. »

 Nathan va faire d’autres grandes découvertes :

« Voilà ce qui ne tournait pas rond dans sa vie : il ne prêtait pas assez d’attention aux autres. Une phrase que lui répétait souvent Mallory lui revint alors en mémoire : «  S’occuper des autres, c’est s’occuper de soi. » »

 Le sujet central tient à l’accompagnement en fin de vie des patients, et plus largement des hommes, avec des phrases brillantes sur le sujet :

« Tu ne dois pas avoir peur d’avouer tes sentiments à ceux que tu aimes. »

« Pour faire face à la mort de quelqu’un de précieux, tu dois te rapprocher de ceux qui t’aiment. »

«  Parfois tu te sentiras très seule et tu auras envie de pleurer et alors il faudra le faire parce que ça fait du bien. »

Et la conclusion, génialissime :

« La vie est quelque chose de formidable. Quelque chose de si précieux. »

Alléluia !

Je précise que ces phrases sont adressées à une enfant ce qui explique sans doute leur caractère niaiseux…. Ou pas…

Nathan va donc devenir humain – je vous passe les péripéties multiples et invraisemblables, et découvrir qu'il n'est pas seul au monde et que l'amûuuuur c'est c'qui y'a d'plus beau...

 

Pour conclure voici la recette du succès populaire :

piocher dans le dico quelques sentences populaires, copier-coller, 

s’intéresser à des thèmes universels comme l’amour, la vie la mort –et ne pas hésiter à abuser du mot « amour »

créer des héros stéréotypés niais si possible,

écrire de façon très simple, sujet- verbe- complément, comme si vous vous adressiez à une enfant de trois ans

en rajouter dans le pathos : mort d’enfant, alcoolisme des parents, enfance malheureuse, injustice sociale, tout est bon à prendre pour faire pleurer dans les chaumières – axer tout de même les malheurs sur les jeunes enfants, cela émouvra davantage -

tremper le tout dans une ambiance irrationnelle voire surnaturelle avec quelques pseudo-données scientifiques – tirées des manuels de vulgarisation tout de même - visant à accréditer des élucubrations

ajouter quelques citations d’auteurs intellos en début de chapitres, mais dans le corps du texte ne citer que des références populaires –« Nuits blanches à seattle », …

- Bref prenez vos lecteurs pour des c....

 

A bon entendeur ...

 

 Premières phrases :

 « Le lac s’étendait à l’est de l’île, derrière les marias qui baignaient les plantations de canneberges. Il faisait bon.

Après quelques jours de froid, la douceur était maintenant de retour et la surface de l’eau envoyait les couleurs flamboyantes de l’été indien. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : 7 ans après

Autre : euh… au hasard, les romans de Marc LEVY ?

 

Et après, Guillaume Musso, Pocket, 7.20 euros

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Et je danse aussi de Anne-Laure BONDOUX et Jean-Claude MOURLEVAT

Publié le par Hélène

♥ ♥

Pierre-Marie Sotto est un écrivain célèbre qui n'a pas comme habitude de répondre aux courriers de ses admirateurs. Et pourtant une correspondance s'amorce entre lui et Adeline Parmelan, une jeune femme qui lui a envoyé une mystérieux enveloppe. Une fois qu'une correspondance s'engage entre les deux êtres, Adeline demande à l'auteur de ne pas ouvrir cette enveloppe, créant ainsi un mystère qui s'épaissit peu à peu autour d'elle et de son identité. 

L'un et l'autre portent les stigmates d'une relation de couple difficile, et ils essaient de se redonner du courage mutuellement face aux incongruïtés de la vie. Et si le problème ce n'était pas le couple mais l'ennui d'une vie sans battements de coeur ? 

Ce que j'ai moins aimé :

- le style reste plus que basique et pourtant les pseudo-auteurs se lancent des fleurs en disant qu'ils ont "une plume"...

- les stéréotypes pleuvent, toujours dans le but de flatter les bons sentiments des lecteurs. 

Bilan : ensemble assez creux, seulement "mignon" à l'image de cette citation :"Est-ce que nous sommes les personnages d'un conte électronique ? Est-ce qu'à la fin nous allons nous connecter et avoir beaucoup de petits électrons ?" Suspens... 

 

Présentation de l'éditeur : Fleuve Editions ; Pocket

D'autres avis :

 

Et je danse aussi, Anne-Laure Bondoux, Jean-Claude Mourlevat, Pocket, 6.95 euros

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Noces suivi de L'été de Albert CAMUS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

Ce recueil se compose de plusieurs essais écrits en 1936 et 1937, publiés en 1950.
Noces à Tipasa évoque un «jour de noces avec le monde». Sur la plage de Tipasa, dans les odeurs sauvages de l'été d'Algérie, un jeune homme, fils d'une «race née du soleil et de la mer», chante sa joie de vivre dans la beauté et son orgueil de pouvoir aimer sans mesure.


Le vent à Djemila. Au crépuscule, dans le décor tragique d'une ville morte traversée par le vent, l'auteur exprime sa «certitude consciente d'une mort sans espoir». Mais l'horreur même de cette mort ne l'en distraira pas. Jusqu'au bout, il sera lucide.
L'été à Alger. Description psychologique d'une ville sans passé qui ignore le sens du mot vertu, mais qui a sa morale et où les hommes trouvent «pendant toute leur jeunesse une vie à la mesure de leur beauté».


Le désert. Partant de la leçon des grands peintres toscans, l'auteur s'approche de cette «double vérité du corps et de l'instant... qui doit nous enchanter mais périr à la fois». Il découvre que l'accord qui unit un être à sa vie, dans un monde dont la beauté doit périr, est la «double conscience de son désir de durée et son destin de mort». Notre salut est sur la terre où le bonheur peut naître de l'absence d'espoir.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur :   La peste ♥ ♥ ♥ ;  L'étranger de Jacques FERRANDEZ ♥ ♥ ♥ (BD) ; L'état de siège ♥ ♥ ♥

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L'âge heureux de Sigrid UNDSET

Publié le par Hélène

♥ ♥

Uni fuit sa campagne natale pauvre pour tenter sa chance à la ville et conquérir son indépendance. Elle veut se consacrer au théâtre, mais se rend rapidement compte que là comme ailleurs, elle est à la merci de la critique et du regard des hommes. Elle peine également à trouver du réconfort auprès de Kristian son fiancé, tout aussi enfermé dans des carcans.

Ainsi, ce texte écrit en 1925 met en avant le poids des conventions écrasant les femmes, poids aliénant qui les poussent à  renoncer peu à peu à leurs rêves. Dans ce livre teinté de mélancolie l'accomplissement personnel se perd dans les méandres du couple.

"Vivre ne serait-ce qu'un seul instant, mais vivre de tout notre être une vie intérieure, une vie où nos yeux ne regarderaient plus dans le brouillard qui nous entoure, mais au-dedans de nous-mêmes, dans notre cœur plein de désirs." p 40

Dans la nouvelle suivante, Anton Simonsen, nous suivons un homme d'une soixantaine d'années qui depuis la mort de son épouse enchaîne les emplois précaires.

Ces deux nouvelles offrent un portrait social de la Norvège du début du 20ème siècle et témoignent de l'engagement de cette autrice, prix Nobel de littérature qui n'a cessé de lutter pour l'émancipation de la femme, et contre le poids des conventions et la misère.

Présentation de l'éditeur : Cambourakis

Publié dans Littérature Europe

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Un chien à ma table de Claudie HUNZINGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Sophie, romancière vit avec son compagnon Grieg au cœur de la forêt des Vosges, proches de la nature, ils se nourrissent de leur attachement au monde naturel, loin de la tourmente de la vie pervertie. Dans une ancienne bergerie bien-nommée « Les bois-bannis » ils sont à une heure de marche de tout site habité et se fabriquent ainsi un monde préservé cernés seulement de leurs livres.
« Et moi, je voulais encore une fois gouter au plaisir infini de déguerpir. Déguerpir, c'est ma base de romancière. de livre en livre, je me suis accrochée au déguerpir comme à la queue d'un renard. »

Tous deux vieillissent, tentent de trouver encore un sens dans leur vie. Un soir, une jeune chienne surgit à leur porte, marquée par des maltraitances humaines et cet évènement bouleverse leur quotidien.

"Ce qui m'a permis de comprendre qu'on n'est pas emmuré dans notre espèce, une espèce séparée des autres espèces, différente mais pas séparée, et que faire partie des humains n'est qu'une façon très restreinte d'être au monde. Qu'on est plus vaste que ça."
 
Ce que j'ai moins aimé :

Le rythme est très lent, statique et le roman est plus de l'ordre de l'essai sur la nature, voire d'une  autobiographie qu'une fiction à proprement dite.

Bilan :

La relation entre l'homme et le chien est l'occasion de réfléchir à nouveau au rapport à la nature saccagée, pour mieux trouver sa place dans ce monde en détresse et espérer retrouver, paradoxalement, notre humanité.

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

Du même auteur : La survivance  ♥ ♥ ♥ 

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Après l'incendie de Robert GOOLRICK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'amour n'est pas une histoire de passion pour finir. C'est une question de bonté."

Les parents de Diana Cooke sont propriétaires d'une maison de Saratoga, une des plus belles maison du Sud mais ils sont poursuivis pour des dettes colossales qu'engloutisse cette maison dans la famille depuis des générations. Pour la sauver et sauver sa famille de la ruine la belle Diana Cooke accepte de se sacrifier en se mariant à un homme riche capable d'éponger les dettes et d'entretenir la maison. Elle rencontre alors le fascinant capitaine Copperton.

"Il y avait quelque chose de grisant à se précipiter ainsi vers la fatalité, les yeux grands ouverts, en ayant tout prévu d'avance. Ou presque." p. 204

Cette rencontre va inéluctablement changer le cours de sa vie. Passés les premiers émois sexuels, la belle Diana se trouve désespérément seule face à un être qu'elle ne reconnait plus et qui l'effraie. Son sacrifice prend alors tout son sens...

L'incendie du titre est celui qui ponctuera cette vie de sacrifice, ce poids à porter au-delà des générations, cet attachement aux racines, qui est aussi propre aux gens du Sud :

"Les gens du Sud naissent avec une propension à la nostalgie et une tentation de vivre dans le passé, de s'y réfugier comme on enfilerait un pull tricoté par un être cher, et d'y vivre toujours. Mais il y a aussi chez eux ce désir constant, éternel de le déchirer, de briser les fers de l'histoire pour aller librement, de décrocher les portraits de famille pour en découper les visages. Ils se voient comme des fantômes dans des maisons de poupée en verre, tirant derrière eux le poids de tous ceux qui les ont précédés, dans cette longue chaine qui remonte à l'origine du temps." p. 300

L'intensité des personnages écorchés par la vie donne tout son sens à ce beau roman dans lequel les thèmes chers à Robert Goolrick reviennent comme un leitmotiv.

Cette édition est agrémentée de la nouvelle Trois Lamentations : Dans cette nouvelle inédite le jeune Goolrick nous parle de son enfance à travers le portrait de trois camarades de classe rejetées par les autres : une prolétaire, une obèse et la première fille noire scolarisée parmi les Blancs. Au milieu du tumulte de sa jeunesse, l'auteur mentionne ces actes de générosité gratuits qui sauvent le monde et donnent une raison d'exister :

"On en peut toucher tous les coeurs. On ne peut pas toujours donner à l'autre une raison de tenir bon. Mais parfois, disons une fois dans sa vie, on reçoit une lettre avec une photo des Rocheuses par un matin brumeux, et on sait que l'on va survivre au moins un jour de plus. Et que, ce jour-là, on reprendra tout de zéro.

Parfois au milieu du flot des petites choses, il en arrive de grandes. "

Cette nouvelle rappelle combien les beaux personnages de Goolrick illuminent de leur bonté les affres terribles de la réalité.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Anne Carrière

Du même auteur : Féroces ♥ ♥ ♥ ; Arrive un vagabond ♥ ♥ ♥ ; Une femme simple et honnête ♥ ♥ ♥ 

 

Après l'incendie, suivi de la nouvelle Trois Lamentations, Robert Goolrick, roman traduit de l'anglais (USA) par Marie de Prémonville, Editions Anne Carrière, janvier 2017, 300 p. , 21.5 euros

 

Merci à l'éditeur.

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Un mois un éditeur - La fosse aux Ours

Publié le par Hélène

Ce mois-ci Sandrine qui organise Un mois un éditeur nous propose de nous pencher sur les Editions La Fosse aux Ours. O joie, il s'agit d'une de mes maisons d'édition favorite, car elle édite des auteurs qui me tiennent à coeur comme Antoine Choplin, Thomas Vinau et Mario Rigoni Stern entre autres :

Vous trouverez déjà en ces pages :

Des romans d'Antoine Choplin à lire absolument (cliquez sur les couvertures pour accéder aux billets) :

 

 

 

Rigoni Stern :

 

 

 

Thomas Vinau :

 

 

 

Et aussi :

 

 

 

A lire aussi de Fusaro : Le colosse d'argile, une petite pépite lue avant le blog !

Ce mois-ci, je relirai donc des romans de Mario Rigoni Stern et je découvrirai le dernier titre de Antoine Choplin Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar.

Publié dans Divers

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