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1346 résultats pour “vie parfaite

L'été solitaire de Elizabeth VON ARNIM

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Ne serait-ce pas délicieux, ne serait-ce pas merveilleux, un été de solitude ? Pendant des semaines, quel bonheur de se réveiller en sachant qu'on est à soi, rien qu'à soi et à personne d'autre ?"

Cet été Elizabeth décide de ne recevoir personne. Voilà trois ans qu'elle est installée à la campagne, à Nassenheide en Prusse, et elle souhaite profiter de son été pour observer "tout ce qui se passe dans mon jardin. (...) Les jours de pluie, je m'enfoncerai au plus profond des bois, là où les aiguilles de pin sont toujours sèches ; quand le soleil brillera, je m'allongerai dans la bruyère et observerai le flamboiement des genêts contre les nuages. Mon bonheur sera constant puisque personne ne sera là pour le troubler."  Son mari "L'homme en Colère", semble sceptique, persuadée qu'Elizabeth va rapidement s'ennuyer et réclamer à nouveau de la compagnie. Mais le jeune femme bénéficie déjà de compagnie triée sur le volet : ses compagnons sont ses auteurs fétiches : Jane Austen, Heine, Miss Mitford, Goethe, Ruskin, Lubboc, White, Thoreau bien sûr, Hawthorne, Montaigne, et tant d'autres à qui elle voue un amour sans failles : "Quelle bénédiction d'aimer les livres ! Tout le monde doit aimer quelque chose, et je ne connais aucun objet digne d'être autant aimé qu'un livre et un jardin." 

Elizabeth se promène jour et nuit dans son jardin, contemple le miracle de la nature, s'enivre du parfum des fleurs :

"Le calme et la beauté de ce matin paraissaient d'autant plus merveilleux que nous associons le jour au bruit des voix, au va-et-vient pressé des passants, à la monotonie du travail qui procure la nourriture nécessaire à notre survie, et aux repas qui permettent de reprendre le travail qui procurera la nourriture... Là, le monde avait les yeux grand ouverts mais n'appartenait qu'à moi. J'étais seule à respirer l'air pur, les parfums entêtants, à entendre le rossignol, à me réchauffer au soleil. Pas un mot déplacé, pas une manifestation d'égoïsme, rien qui ternisse la pureté miraculeuse de l'univers que Dieu nous a donné." 

Elle se fond dans le cycle de la nature, consciente de l'importance des saisons. L'hiver est en effet nécessaire pour "connaître la face sombre de l'existence." "Le thermomètre descend à moins vingt degrés Réaumur, et vous êtes obligé de descendre avec lui jusqu'aux vérités élémentaires."

Lovée dans son jardin, seule, Elizabeth rencontre finalement un bonheur calme et serein :

"D'ailleurs, il n'est guère de plaisir qui ne soit à la portée de tout un chacun. Allez vous promener dans la campagne, ou, plus simplement encore, installez-vous sur le seuil de votre porte et ouvrez les yeux La nature, la généreuse nature vous a préparé mille spectacles : les premières fleurs, encore toute pâles, qui apparaissent au milieu des halliers ; une anémone qui se détache contre le bleu du ciel ; la première neige en automne ; les grands vents qui chassent les derniers miasmes de l'hiver ; l'odeur chaude des pins -on croirait des mûres - lorsque le soleil les frappe, le premier soir de février assez beau pour qu'on s'aperçoive que les jours rallongent - derrière les arbres sombres dont les branches, couvertes de gouttes de pluie, ressemblent à des rangs de perles, s'étend une bande de ciel couleur jaune pâle ; l'émotion douce qui vous saisit lorsqu'on comprend que l'hiver s'en est allé et que le printemps est là ; l'odeur des jeunes mélèzes, quelques semaines plus tard ; le petit bouquet de primevères que vous ne pouvez vous empêcher d'embrasser tant il est doux et beau et parfait, et aucun baiser au monde n'est plus délicieux."

Mais la guerre gronde et menace son fragile équilibre solitaire...

Elizabeth Von Arnim nous offre ici un petit précis d'hédonisme parfait pour l'été qui s'annonce !

Du même auteur : Christopher et Colombus

Publié dans Littérature Europe

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Printemps des poètes 2021

Publié le par Hélène

 

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace !

Anna de Noailles
1876 - 1933
« La vie profonde », Le Cœur innombrable, 1901

Publié dans Poésie française

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La saga des Cazalet tome 3 Confusion de Elizabeth Jane HOWARD

Publié le par Hélène

♥ ♥

Mars 1942.

Polly et Clary, les deux cousines ont dix-sept ans et souhaitent s'installer toutes les deux à Londres. Elles sont toutes les deux profondément attachées à Archie, l'ami de la famille qu'elles côtoient souvent. Il est le seul de la famille qui les considère comme des adultes, quand les autres les voient encore comme des enfants à qui il faut taire certains secrets. Louise, quant à elle, se marie et devient mère de famille. La jeune fille, qui avait rêvé d'une toute autre vie puisqu'elle se destinait à une carrière d'actrice, ne se sent pas à sa place dans cette vie de famille. Zoé ne croit plus au retour de Rupert et encore jeune, envisage de refaire sa vie, Edward s'embourbe dans ses infidélités. Rachel reste dévouée à sa famille vieillissante.

C'est un plaisir de retrouver ces personnages et de les voir grandir sous nos yeux avec leurs illusions et désillusions ! Les plus jeunes que l'on a connus enfants dans le tome 1 deviennent des adultes aux rêves  bien plus terre à terre.

L'Histoire est toujours placée en arrière plan, discrète, comme en suspens, dans l'attente de l'armistice. Toutefois l'onde de ses impacts rejaillit sur des personnages, comme celui qui sera frappé de plein fouet par la découverte des camps de concentration, dont l'horreur innommable ne sera pas sans conséquence...

Les femmes évoluent au centre de ce tome, l'auteure choisissant de s'attacher principalement à leurs difficultés, quelques soient leurs choix de vie. Alors qu'elles pensaient que l'amour pouvait les sauver, elles découvrent la complexité des sentiments humains frappés dans leur destinée. Alors qu'elles s'imaginaient libres, elles sont irrémédiablement ramenées vers un homme ou un foyer.

Cette saga est une série dotée de personnages  que l'on a plaisir à retrouver et à voir évoluer !

 

Les autres tomes : Tome 1 / Tome 2

Je conseille de les lire dans l'ordre bien sûr pour saisir le sel de l'évolution des personnages.

Le tome 4 est prévu en octobre

Présentation de l'éditeur : Editions de la table ronde

 

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Le rouge vif de la rhubarbe de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Agustina est une jeune fille au destin atypique : conçue dans un champ de rhubarbe, elle est venue au monde dans une voiture. Cette dernière mésaventure lui vaut un handicap : ses jambes ne pourront pas la porter, elle devra sa vie durant s'aider de béquilles pour marcher. Elle puise alors la force d'avancer dans l'amour de ses proches : celui de sa mère, pourtant partie à l'autre bout du monde pour étudier les oiseaux migrateurs, mais l'inondant de lettres lumineuses, celui de Nina, à qui elle a été confiée durant l'absence de sa mère, celui des habitants du village, protecteurs, et enfin celui de Salomon, le fils de la nouvelle chef de choeur. Puisant dans leur expérience et dans ses lectures, elle se fortifie : 

"Je sais bien que tu as envie de courir, de faire du vélo et plein de choses qui te sont interdites, mais il y a une foule de gens qui passent leur vie à courir et n'en sont pas plus avancés. Est-ce que tu n'as pas eu de chance ? Personne ne peut dire à l'avance qui a de la chance et qui n'en a pas dans cette vie." p.65

Elle décide alors d'entreprendre l'ascension de la montagne voisine haute de 850 m.

Tout premier roman de l'auteure, ce conte porte déjà en lui tout l'univers qui fera le succès du magnifique Rosa Candida. La jeune Agustina est une jeune fille qui s'attache à la beauté du monde,  se glissant dans ses interstices, à l'affût de la pureté de l'instant. Elle aime observer les fleurs de givre sur les fenêtres ou encore s'allonger dans les pousses de rhubarbe, se délectant des mots écrits par sa mère dans ses missives. Dans ce court roman, ce qui ne se passe pas résonne plus que ce qui se passe.

Audur Ava Olafsdottir nous offre une ode à la vie résolument optimiste, portée par une simplicité et un éloge de la liberté rédempteur. 

 

Présentation de l'éditeur : Zulma

Du même auteurRosa candida ;  L’embellie L'exception

D'autres avis : Jostein  ; Cathulu

 

Merci à l'éditeur. 

 

Le rouge vif de la rhubarbe, Audur Ava Olafsdottier, roman traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson, Zulma, septembre 2016, 160 p., 17.50 euros

Publié dans Littérature Europe

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Printemps des poètes - 4

Publié le par Hélène

Je crois en ceux qui marchent
à pas nus
face à la nuit

Je crois en ceux qui doutent
et face à leur doute
marchent

Je crois en la beauté oui
parce qu’elle me vient des autres

Je crois au soleil au poisson
à la feuille qui tremble
et puis meurt
en elle je crois encore
après sa mort

je crois en celui 
qui n’a pas de patrie
que dans le chant des hommes

et je crois qu’on aime la vie
comme on lutte 
à bras le corps

Jean-Pierre Siméon, Sans frontières fixes, éd. Cheyne

Publié dans Poésie française

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Les petites épiceries de mon enfance de Lee MEKYEOUNG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

""Essaie de vivre la vie comme elle vient" : je veux suivre ce conseil donné par mon père et mener une vie tranquille et ordinaire, à mon image et à l'image de es épiceries modestes et simples."

Alors qu'elle attendait son deuxième enfant, l'auteure déménage au fin fond de la commune de Toechon, dans le province de Gyeonggi. En se promenant dans le village de Gwaneum, elle tombe sous le charme d'une petite épicerie, attirée par cette beauté discrète qui s'ignore. Vingt ans plus tard, elle parcourt toujours le pays pour s'arrêter devant les petites épiceries, les prendre en photo pour les peindre ensuite, minutieusement. Dans ce recueil, elle nous livre ces merveilles, émaillée de brèves chroniques.

A travers textes et peintures, elle rend aussi hommage aux êtres modestes et simples qui vécurent avec nous à une époque donnée. Rares sont les épiceries qui survivent au fil des années. "Faisons attention aux choses qui nous entourent et qui nous sont familières. Peut-être leurs angles usés et arrondis par le temps cachent-ils une beauté que rien ne pourra remplacer ? En les observant attentivement, on peut y percevoir les traces du temps et de la douleur de la vie. Tel est le chemin qui mène à ces petites épiceries dans ma mémoire, elles qui suscitent en nous un bonheur attendrissant chaque fois que nous tournons au coin de la rue."

Dessiner toutes ces petites épiceries avant qu'elles ne disparaissent, devient ainsi comme une urgence et justifie son art. En les peignant, elles s'inscrivent dans la durée et continuent à vivre à travers l'oeuvre de l'auteure.

Avec délicatesse et modestie, Lee Mekyeoung nous invite à faire attention aux choses et à réfléchir à ce qui disparait tous les jours dans nos quartiers au nom du développement et du progrès. Chaque peinture est comme un fragment de bonheur, un hommage touchant à la vie qui passe, un souvenir éclatant dans le ciel de l'édition. 

 

Présentation de l'éditeur : Picquier

D'autres avis : Chinouk

 

Les petites épiceries de mon enfance, LEE Mekyeoung, traduit du coréen par Lim Yeong-hee et Lucie Modde, Editions Philippe Picquier, octobre 2018, 208 p., 26.50 euros

Merci à l'éditeur !

Publié dans Littérature Asie

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Antonia - Journal 1965-1966 de Gabriella ZALAPI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Antonia est une jeune femme de 29 ans mariée à un homme qui ne l'estime pas, et des envies de liberté la parcourent : "J'ai épousé Franco aveuglée par le désir d'être aimée. je me suis trompée." dit-elle. "Franco est un homme tiède, sans courage. Sa vie s'étend sur quelques mètres carrés. Parler avec lui c'est restreindre mon horizon, restreindre mon vocabulaire, restreindre mon imaginaire."

Quand elle se confie à son père tant aimé, celui-ci la rabroue et l'enjoint à aimer son mari, "pour le meilleur et pour le pire". A la mort de sa grand-mère, Antonia reçoit une boîte de documents retraçant la vie de cette femme, elle se consacre alors à reconstituer le passé, se perdant dans la vie de son ancêtre pour oublier ses déconvenues.

Mais peu à peu, sa volonté s'affirme, elle s'affranchit des conventions sociales étouffantes et s'admoneste : "Antonia, tu dois : émerger, apparaître, sortir, te montrer, jaillir des tréfonds, manifester ta présence. Qu'attends-tu ?"

Dans ce journal intime, elle note ses pensées mais aussi les fulgurances trouvées ailleurs, comme cette réplique de Fellini dans 8 1/2 : "Est-ce que tu serais capable de tout planter là et de recommencer ta vie ? De choisir une chose, une seule chose et d'y rester fidèle ? ... De faire en sorte qu'elle devienne ta raison de vivre ? ... Une chose qui résumerait tout, qui renfermerait tout, parce que ta propre fidélité la rendrait infinie ? En serais-tu capable ?"

Gabriella Zalapi est artiste plasticienne et elle utilise ici des photographies, souvenirs ou archives issues de sa propre histoire familiale pour nous conter ce destin de femme et cette émancipation féminine peu évidente dans les années 60 en Sicile. Antonia est son premier roman, il lui permet de s'interroger sur ce qui fonde une identité. 

Ce que j'ai moins aimé : Le côté fragmenté et assez répétitif  du journal a émoussé mon intérêt en cours de lecture.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Zoé

D'autres avis : Cathulu ;  Paolina ; Télérama

 

Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Europe

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La goûteuse d'Hitler de Rosella POSTORINO

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Mais au fond toute vie est une contrainte et le risque de se cogner aux murs, permanent."
 

Après le bombardement de sa maison, Rosa Sauer se réfugie chez ses beaux-parents. Son mari est parti au front et elle guette son retour avec impatience. Un beau jour, elle est embauchée pour faire office de goûteuse au quartier général de Hitler. Situé en Prusse orientale (Pologne actuelle), Hitler vécut en effet dans ce bunker caché dans la forêt, dans cette "tanière du loup" durant les deux ans avant la chute du troisième Reich. Chaque jour, des femmes sont sommées de se rendre là-bas, de manger les futurs repas servis à Hilter, puis d'attendre une heure pour savoir si un éventuel poison était présent dans le nourriture servi au Führer. A chaque bouchée, Rosa ne sait si elle survivra. A ses côtés, Elfriede, mystérieuse, Leni, romantique dans l'âme, peu à peu des liens se créent entre les dix jeunes femmes réquisitionnées.

Couronné en Italie par le prestigieux prix Campiello, ce roman est inspiré de l’histoire vraie de Margot Woelk. « Quand je suis tombée sur un article de presse racontant l’histoire de Margot Woelk, j’ai tout de suite été obsédée par la vie de cette femme, à la fois victime et complice du IIIe Reich, raconte la jeune et pétillante Italienne, éditrice à Rome. Si elle a voulu témoigner, c’est pour surmonter le sentiment de honte qui l’habitait. Et moi, qu’aurais-je fait à sa place ? » Malheureusement, la nonagénaire meurt avant que Rosella Postorino ne puisse la rencontrer. Elle décide alors d'écrire un roman sur sa vie. Elle a imaginé les autres jeunes femmes et leurs histoires ainsi que cette relation particulière avec l'officier allemand.
Au-delà de la situation, l'auteure s'interroge sur la capacité à survivre sans se révolter dans un contexte oppressant. Rester en vie et bafouer sa morale ou mourir en héros ? Tout le monde n'a malheureusement pas l'étoffe d'un héros...
"La capacité d'adaptation est la principale ressource des êtres humains, mais plus je m'adaptais et moins je me sentais humaine."

Ce que j'ai moins aimé : J'ai été déçue par la fin, sans cela, ce roman aurait été un coup de coeur !

Bilan : Un roman passionnant !

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

D'autres avis : Babélio

 

Publié dans Littérature Europe

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La vallée de Bernard MINIER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il songea aussi que le tissu social craquait de toutes parts, que les lignes de faille se multipliaient. Ce pays était en train d'imploser. (...) Aujourd'hui, tout le monde semblait se chercher des ennemis."

Alors que Martin Servaz doit passer en conseil de discipline, il reçoit un appel de Marianne, son ex femme mystérieusement disparue. En traçant l'appel, il se retrouve au cœur de la forêt pyrénéenne, proche de l'abbaye mystérieuse d'Aiguesvives. Il demande l'aide de Irène Ziegler, mais a beau arpenter les sentiers, Marianne reste introuvable. Mais Servaz se retrouve rapidement bloqué avec les autres habitants, la route principale ayant été saccagée.

Ce que j'ai aimé :

- Le point fort tient dans l'atmosphère de cette vallée, comme hors du monde, ce qu'accentue la coupure volontaire de la route. La vie monastique est comme le symbole de cette vie préservée, que peut pourtant atteindre à tous moments le monde extérieur et sa violence.

- Quelques questionnements intéressants, sur Dieu, sur la mort, sur la vie sociale, qui, sans révolutionner la vie, offrent quelques pistes de réflexion.

"Carl Rogers a dit que la majorité d'entre nous ne sait pas écouter. Selon lui, nous nous sentons obligés de juger, parce qu'il est trop risqué d'écouter. Il a proposé une méthode pour ceux qui s'affrontent verbalement et qui ont des désaccords irréconciliables : "Interrompez la discussion et établissez la règle suivante : chacun ne peut prendre la parole qu’après avoir reformulé correctement l'idée et les sentiments des son interlocuteur, et lorsque ce dernier estime que cette reformulation correspond à ce qu'il a voulu dire."

- L'intrigue et les multiples rebondissements tiennent en haleine le lecteur qui ne peut plus lâcher le roman !

Ce que j'ai moins aimé :

- Les allusions incessantes aux tomes précédents, ce qui me fait dire à nouveau qu'il vaut mieux lire ces policiers dans l'ordre que voici :

Glacé / Le cercle / N'éteins pas la lumière / Une putain d'histoire / Nuit / Soeurs / M le bord de l'abîme / La vallée

- L'aspect assez noir, qui m'a fait faire des cauchemars par la suite : un conseil ne le lisez pas le soir...

- Quelques clichés, comme les risques des réseaux sociaux, la police face à la population en colère, les personnages qui ne sont pas ce qu'ils paraissent...

Bilan :

- Un policier addictif

 

Du même auteur : Le cercle ; Une putain d'histoire

Présentation de l'éditeur : XO Editions

Si vous souhaitez vous procurer cet ouvrage auprès d’un libraire proche de chez vous – via un service de retrait de livre (« click and collect ») ou de livraison -, rendez-vous sur l’un des sites suivants :

sauvonsnoslibraires.fr

jesoutiensmalibrairie.com

lalibrairie.com

placeleslibraires.fr

librairiesindépendantes.com

librest.com

livreshebdo.fr

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Le chardonneret de Donna TARTT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité." NIETZSCHE

Théo Decker est un jeune new-yorkais de 13 ans qui vit seul avec sa mère. Ce jour-là, après une visite au collège, ils se rendent au musée, et la vie du jeune garçon bascule : un attentat touche une partie du Metropolitan Museum of Art et sa mère meurt dans l'explosion. Reclus dans une pièce au milieu des décombres, il fait la connaissance d'un vieil antiquaire mourant qui le supplie d'accepter une bague et de sauver des décombre une peinture, Le chardonneret de Carel Fabritius. Il lui donne aussi une adresse où se rendre ensuite.

Désœuvré, le jeune Théo s'installe après l'attentat chez les Barbour, son père restant introuvable et ses grands parents répondant aux abonnés absents. Il se décide à se rendre à l'adresse indiquée par le vieil homme et rencontre alors un antiquaire qui bouleversera sa vie. Par la suite son destin suivra des méandres  : des revers de Las Vegas au monde des antiquaires de New-York en passant par Amsterdam, il apprend "l'art de bien jouer avec une mauvaise donne" comme lui a appris son père, l'illusion devenant son credo.

Ce roman de plus de 800 pages est foisonnant, entrainant son lecteur sur des chemins divers : derrière le roman d'apprentissage, se cache toute une réflexion sur le bien, le mal et sur le monde de l'art. "Le bien ne peut-il pas pénétrer parfois par de drôles de portes dérobées ?" Où le mèneront les routes tortueuses embrumées par les drogues empruntées par Théo ? Incidemment, on se surprend à s'attacher à ce jeune homme et à ses pas dans le monde de l'art, incidemment, on se surprend à avancer avec plaisir dans les 800 pages, et la dernière page refermée, incidemment, on regrette presque d'avoir fini l'histoire trop tôt, d'autant plus que la conclusion, très proustienne, éclaire le roman d'un nouvel aura. On comprend alors que seul l'art est immortel, et que tout le sens de la vie tient peut-être finalement dans l'amour des belles choses et dans le rôle que chacun peut jouer pour préserver et faire perdurer ces joyaux.

Et un roman qui offre un sens à la vie n'est pas à négliger !

 

Présentation de l'éditeur : Pocket

Du même auteur : Le maître des illusions

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