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Radeau d’Antoine CHOPLIN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

« Pour les amoureux d’art et des silences qui en disent long. »

 

L’auteur :

 Antoine Choplin est depuis 1996 l’organisateur du festival de l’Arpenteur, en Isère, événement consacré au spectacle vivant et à la littérature.

Il vit près de Grenoble, où il concilie son travail d’auteur, ses activités culturelles et sa passion pour la marche en montagne. Il est également l’auteur de plusieurs livres parus aux éditions de La fosse aux ours, notamment Radeau (2003, Prix des librairies Initiales), Léger fracas du monde (2005) et L’Impasse (2006). Antoine Choplin reçoit le Prix France Télévisions 2012 pour "La nuit tombée". (Source : Babélio)

 

L’histoire :

 

 1940 En pleine débâcle, Louis, au volant d'un camion, fuit devant l'arrivée prochaine des Allemands. Sa cargaison est précieuse. Il transporte des tableaux du Louvre qu'il faut mettre à l'abri. Sur la route, il dépasse une femme. Les consignes du plan "Hirondelle" sont strictes. Il ne doit pas s'arrêter. Et pourtant... (Source : Babélio)

 

Ce que j’ai aimé :

 

1940. Un camion au chargement précieux sur une route déserte. Sur cette même route, une femme marche. Ils vont se rencontrer. SI Louis le conducteur hésite tout d’abord à s’arrêter, à cause de sa mission, le plan « Hirondelle », il va finalement passer outre les consignes et inviter la jeune femme à ses côtés.

De non-dits en paroles sibyllines, ils se découvrent, s’apprivoisent, se lient…

En peu de mots, Antoine Choplin dit l’essentiel. Il fait entendre aussi bien les sentiments que les silences, il dessine des silhouettes qui peu à peu prennent vie sous nos yeux émerveillés.

 « Il n’y a qu’à vivre, passer par ces instants. Rencontrer une femme sur la route, lui donner un bout de pain, sentir sans savoir les méandres d’un destin, partager la suite avec elle. Une nuit de guerre. Une nuit comme ça, entre un homme et une femme dans un camion, sur la banquette d’un camion, avec juste  la promesse des heures sombres à traverser ensemble.

Il est exalté par cette chose simple, aussi humaine. » (p. 13)

 

 L’histoire de Louis et Sarah est effectivement simple et lumineuse, ensemble ils vont construire un cocon d’art et d’amour en marge de la guerre.

 

 « C’est une drôle de chose les musées. En fait, une sorte de trahison. Quand on pense à toutes ces œuvres façonnées dans la solitude, souvent créées dans le dénuement, sans souci les unes des autres, et qu’on retrouve là, les unes à côté des autres, accrochées dans ces salons d’apparat à haut plafond, au parquet bien lustré, les musées, ce devrait être les ateliers d’artistes, avec leur vraie lumière, avec les chiffons salis et les odeurs de vernis. Alors là. » (p. 53)

 « Un roman charnel et incandescent. » (Télérama)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 - Rien.

 

 Premières phrases :

 

 « Il franchirait la Loire à Saumur. Emprunterait le même pont chargé d’enfance. C’était cette route-là aussi, vers le Berry de ses grands-parents, des premières vacances, des cousins éloignés et des courses de brouette, des cerises trop mûres bouffées par les oiseaux.

Quand il y pense, Louis. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  La nuit tombée de Antoine CHOPLIN ; Le héron de Guernica de Antoine CHOPLIN 

 

Radeau, Antoine Choplin, Points, septembre 2013, 128 p., 5.50 euros

 

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Faillir être flingué de Céline MINARD

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

« Elle leur dit qu’un être n’appartenait pas à un autre être et que personne, personne, n’était chez soi. » (p. 237)

 

L’auteure :

 Céline Minard est l'auteur de plusieurs romans dont Le Dernier Monde (2007), Bastard Battle (2008), et So long, Luise (2011). Elle est considérée aujourd'hui comme l'une des voix les plus originales de la littérature contemporaine. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

 

 Un souffle parcourt les prairies du Far-West, aux abords d'une ville naissante vers laquelle toutes les pistes convergent. C'est celui d'Eau-qui-court-sur-la-plaine, une Indienne dont le clan a été décimé, et qui, depuis, exerce ses talents de guérisseuse au gré de ses déplacements. Elle rencontrera les frères McPherson, Jeff et Brad, traversant les grands espaces avec leur vieille mère mourante dans un chariot tiré par deux boeufs opiniâtres ; Xiao Niù, qui comprend le chant du coyote ; Elie poursuivi par Bird Boisverd ; Arcadia Craig, la contrebassiste. Et tant d'autres dont les destins singuliers se dévident en une fresque sauvage où le mythe de l'Ouest américain, revisité avec audace et brio, s'offre comme un espace de partage encore poreux, ouvert à tous les trafics, à tous les transits, à toutes les itinérances. Car ce western des origines, véritable épopée fondatrice, tantôt lyrique, dramatique ou burlesque, est d'abord une vibrante célébration des frontières mouvantes de l'imaginaire. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Céline Minard nous emporte dès les premières pages dans une équipée sauvage aux confins du Far West, aux côtés de cow-boys endiablés et d’indiens fascinants.

Eau-qui-court-sur-la-plaine est une jeune indienne qui se déplace comme le vent sur les prairies, prodiguant au passage ses talents de guérisseuse au gré de ses rencontres. Elle est comme le fil conducteur qui nous permet de rencontrer les nombreux personnages de cette épopée : les frères McPherson et leur mère mourante, Elie, Bird, Arcadia et sa contrebasse, Sally, la barmaid au grand cœur, Zébulon…

Les uns courent après les autres, volent des chevaux aux autres, les reperdent au jeu, les regagnent, dans une danse endiablée portée par un souffle lyrique étonnant :

« Elle empoigna sa contrebasse et joua pour lui seul le morceau de sauvagerie qu’il lui avait comme transmis. Il reconnut la pluie que le poitrail des bêtes, le balancement grinçant des grands pins, l’éclatement de l’eau et du bois, la longue phrases du trajet plein de détours, les boules de moucherons dans les coins d’ombre, la fuite des poissons dans l’eau plate, le départ de la balle, la fuite des chevaux, la fuite des jours dans le temps, la fuite en elle-même et à ce moment, il éclata en sanglots. » (p. 218)

 Ces êtres vont se côtoyer, s’effleurer, se détester, se battre pour finir par former une grande famille unie, salvatrice.

 Un grand western au souffle épique indéniable...

 

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Ce que j’ai moins aimé :

- Rien

 

Premières phrases :

« Le chariot n’en finissait plus d’avancer. La grand-mère à l’arrière criait de toutes ses forces contre la terre et les cahots, contre l’air qui remplissait encore ses poumons.

Quand elle ne dormait pas profondément, insensible au monde, sourde, aveugle et enfin muette, elle criait furieusement dans le tunnel de toile qu’elle avait désigné comme so « premier cercueil » en s’y asseyant, au début du voyage. »

 

Vous aimerez aussi :

 Lonesome Dove de Larry McMURTRY

 

D’autres avis :

 Télérama ; Le Monde

Interview de l'auteure

 

  
 Faillir être flingué, Céline Minard, Rivages, août 2013, 36 p., 20 euros

 

rentrée littéraire2013 2

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Chroniques de l’Occident nomade de Aude SEIGNE

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Prix Nicolas Bouvier 2011

 

L’auteure :

 

Site de l'auteur.

 

L’histoire :

 

Lectrice du monde et d'elle-même, Aude Seigne, bourlingueuse du 21ème siècle,écrit avec une acuité et une souplesse inédites sur le voyage et ses amours lointaines. (Editeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

« L’arbre. C’est là que je suis, que j’étais, que je serai toujours, comme tous les instants qu’on a tellement habités qu’on y sera toujours, que le corps, qu’un de nos corps y restera à jamais. (…) Je suis allongée sous un arbre dans le désert. Je ne dors pas, je ne fais pas évasion de conscience. J’entends le silence. Les arbustes bougent, le souffle chaud fait tanguer le paysage. De gros insectes bourdonnent à quelques mètres du sol, les scarabées noirs poussent leur boule. Les ombres tournent. Le sable grise toutes les formes, les enlace, les façonne. Ma vue est trouble, le ciel blanc. Sur la plaine, dans la poussière, un troupeau passe. Et parfois tout se tait. S’allonger dans le désert sans dormir et se taire. » ( p. 56)

 

Portée par un ton personnel et contemporain, Aude Seigne s’attache à son ressenti pour nous offrir ces récits de voyage. Elle nous donne un aperçu de son nomadisme et des bonheurs ressentis dans cette façon de vivre et d’avancer.

Elle n’omet pas toutefois de nous livrer les limites, le burn out, le fait d’être comme déconnectée de la « vraie » vie, de la famille, des amis, d’un amour stable et durable… Mais pour elle voyager est un besoin, qu’elle assouvit pour ne pas sombrer.


Ce sont donc des éclats de vie nomades, des divagations, des rencontres, sans chronologie ni géographie précises, un état nomade aussi bien dans ses voyages que dans son écriture.

 

« Qui comprendrait alors l’exaltation d’un matin froid, un sac sur le dos, quelques pas dans le rues qui ne veroont jamais de retour, un billet dans la ppche pour un nouvel ailleurs. » (p.139)

 

Une agréable découverte que ce voyage intérieur.

 

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Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien

 

Premières phrases :

 

« Comment cela a-t-il commencé au juste ? Pourquoi ce mouvement tout à coup, ces ailleurs, ces hommes ? Est-ce que j’écris sur les voyages, est-ce que j’écris sur l’amour ? Difficile à dire. AU début du mouvement, je vois un ferry qui arrive sur le Grèce un matin de juillet. J’ai quinze ans. Je me couche sur le pont à Brindisi. J’ai quinze ans. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Récits de voyage

 

D’autres avis :

 

Daniel ; Choco 

 

Chroniques de l’Occident nomade, Aude Seigne, Zoé poche, 2013, 144 p., 8.55 euros

 

 

Publié dans Récits de voyage

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Misere-sexuelle.com. Le livre noir des sites de rencontres de Stéphane ROSE

Publié le par Hélène

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     ♥ ♥ ♥

« J’attent toujours le miracle, et il se montre récalcitrant il est vrai mais j’insiste il est bien quelque part. »

 

L’auteur :

Connu pour être un des auteurs et présentateurs de la cérémonie des Gérard sur Paris Première, Stéphane Rose est aussi journaliste dans la presse magazine et sur le web, auteur pour Nicolas Canteloup, auteur de plusieurs livres en littérature jeunesse, humour ou sexualité. Après s’être attaqué à l’épilation intime à travers un vibrant plaidoyer, Défense du poil (La Musardine, 2010), il s’en prend cette fois aux sites de rencontres avec l’ironie et la sincérité qui sont ses marques de fabrique.

http://stephanerose.com/

 

Présentation :

Les publicités pour les sites de rencontres sont unanimes : qui que vous soyez, vous  rencontrerez l’amoureux ou le sexfriend de vos rêves. Relayée par des médias souvent complaisants, cette contre-vérité ne rend que plus pénible l’expérience que s’en fera le quidam qui s’y sera laissé piégé : prix élevés voire exorbitants (qui excluent de fait les moins riches), offre sexuelle masculine démesurée par rapport à la demande féminine, zapping relationnel, communautarisme amoureux et autres joyeusetés attendent souvent les clients, dont beaucoup repartent bredouilles ou désabusés. 

Ancien utilisateur de Meetic (et autres sites), Stéphane Rose se base sur ses nombreuses rencontres « en ligne » et un important stock de témoignages pour brosser ce petit livre noir de l’internet rose. Sans nier les possibilités réelles des sites de rencontres ni émettre le moindre jugement moral à l’égard de ceux qui les fréquentent (et pour cause, il en fut longtemps le premier client !), il se contente de pointer du doigt avec humour les nombreux vices cachés qu’il y a découvert et que les publicités oublient de montrer. Passant en revue les différentes typologies d'utilisateurs des sites, multipliant les exemples et déclarations plus vraies que nature, il nous entraîne dans les méandres des très nombreux sites de rencontres. Qui, non, n'offrent pas toujours l'amour au bout du chemin... Assorti d'un lexique, d'un inventaire comparatif des multiples sites de rencontres et d'un bêtisier édifiant des messages qu'on peut y trouver, ce livre-enquête est le premier à dénoncer l'un des grands mythes amoureux du 21e siècle. 

Révolution ou misère sexuelle ? Il appartient donc à chacun d’en juger. Stéphane Rose, lui, s’est définitivement désinscrit de Meetic… et drague désormais sur Facebook. (Présentation de l'éditeur)

 

Mon avis :

Stéphane Rose se base sur sa propre expérience pour écrire ces pages puisqu'il a lui-même « pratiqué » les sites de rencontres et a également recueilli le témoignage de nombreux témoins qui lui ont raconté « anecdotes, instants glauques, moments de déprime, petites ou grosses hontes et autres pétages de plomb en tous genres vécus sur des sites de rencontres. » (p. 11)

 Son objectif est clair : tirer à vue sur les idées reçues sur les sites de rencontres, à savoir :

- On y rencontre l’amour

- On y trouve facilement des partenaires sexuels

- Avec les sites de rencontres tout le monde a sa chance

- Les sites de rencontres sont rentrés dans les mœurs

 - Les sites de rencontres élargissent le champ de nos rencontres.

Il s’attarde dans un premier temps sur l’aspect faussement démocratique des sites de rencontres et la misère sexuelle qu’on y rencontre, puis à la tradition et à l’art du mensonge qui y règnent, à l’approche consommatrice, j’menfoutiste et déshumanisée de la relation amoureuse qu’ils induisent, et enfin aux dérives névrotiques qu’ils provoquent sur nos habitudes amoureuses. En bonus il nous offre un tour d’horizon  des différents sites avec comparatif à l’appui, et quelques annonces assez cocasses :

« Je te prends le Q mais ne me prend pas la tête, t’es OK pétasse ? »

« J’attent toujours le miracle, et il se montre récalcitrant il est vrai mais j’insiste il est bien quelque part. »

Stéphane Rose dénonce « l’un des plus grands mythes amoureux du XXIème siècle » Ceux qui s’inscrivent doivent développer selon lui un goût pour « l’éthologie humaine » dans le sens où "une diversité large, exotique, inattendue, fascinante, effrayante d’êtres humains" se présentera et qu'il faudra avoir le temps de se perdre pour slalomer entre tous les profils.

Il nous démontre également que le choix par affinités est loin d'être pertinent en effet :

« L’amour, disait Lautréamont est la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie. » (p. 151)

« Des personnes qui n’ont a priori aucun point commun vont s’entendre à merveille car elles ont des univers fantasmatiques inconscients similaires ou complémentaires. » (p.151) explique Sarah Chiche psychanalyste et psychologue clinicienne.

Un bilan intéressant pour ce nouveau mode de drague. Un seul bémol, nul chapitre ne semble être consacré aux bénéfices -il doit bien y en avoir- des sites, l'ensemble demeurant résolument critique. Un point de vue assumé et expliqué. Au lecteur ensuite de se faire une idée...

 

Vous aimerez aussi :

Littérature érotique

 

D’autres avis :

Interview de l'auteur 

 

Misere-sexuelle.com. Le livre noir des sites de rencontres, Stéphane Rose, La musardine, 2013, 15 euros

 

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L'envol du héron de Katharina HAGENA

Publié le par Hélène

 

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♥  ♥

« Peut-être que ce que nous appelons vie est un rêve et ce que nous appelons rêve est la vie, et qu'en réalité la caverne de Platon est une station de métro. » (p. 257)

 

L'auteure :

Katharina Hagena est spécialiste de l’œuvre de Joyce, elle enseigne la littérature anglaise et allemande à l’université de Hambourg.

Son premier roman «Der Geschmack von Apfelkernen», qui vient de paraître en France sous le même titre de «Le goût des pépins de pomme» (Éditions Anne Carrière, janvier 2010), a remporté un triomphe outre-Rhin. Deux cent cinquante mille exemplaires vendus. (Source : Babelio)

 

L'histoire :

Trois personnages sont liés sans le savoir par un secret tragique. Marthe recherche son fils mystérieusement disparu depuis des années. Ellen ne parvient pas à se remettre de la fuite de son amant qui l'a laissée enceinter. Andreas, l'ami d'enfance d'Ellen, hante les rues du bourgs de Grund sans prononcer la moindre parole... (Source : Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Ellen veille. Souffrant d'insomnies récurrentes, elle qui est pourtant une médecin spécialiste du sommeil, elle veille, laisse ses pensées l'envahir, les souvenirs émerger, l'immerger. Ellen nous raconte. Sa fille, ses amants, son passé, Andréas, l'ami d'enfance, Lutz, le séducteur de l'adolescence, disparu mystérieusement, et les autres, ceux contre qui elle a cherché réconfort, amour et paix. Elle nous confie également les arcanes de son mal rongeur :

« Le sommeil est un antidote. Les patients n'ont aucune idée de tous les ravages et les loupés qui se produisent dans le corps pendant la journée : hormones, métabolisme, cœur. Le sommeil en guérit la plupart au cours de la nuit. Ce même cortisol qui, chaque nuit, m'éveille entre trois et quatre heures du matin et me contraint à me souvenir fait que mes souvenirs s'effacent et que je peux me rendormir. C'est aussi contradictoire que merveilleux et , lorsque j'y réfléchis, il me faut presque me dissoudre pour pouvoir complètement l'appréhender. » (p. 262)

Parallèlement, Marthe confie ses pensées et ses rancoeurs dans un journal intime, guettant dans l'ombre Ellen et sa fille...

L'atmosphère de ce roman, entre rêve et réalité, sommeil et veille est hypnotique. Elle rive le lecteur au pages et le tient éveillé, captivé, sommé de connaître le fin mot de cette histoire nostalgique. Le charme agit...

 

Ce que j'ai moins aimé :

Je m'interroge sur le manque d'originalité dans cette histoire (souvenirs, secrets enfuis dans l'enfance...) je ne pense pas qu'il m'en restera grand chose dans quelques mois... Je pense que cela est dû aussi à un aspect brouillon, déjà ressenti dans le Goût des pépins de pomme, l'impression que l'auteure ne sait pas bien où elle va, qu'elle avance dans un brouillard nébuleux opaque.

Bref un roman qui est certes agréable à lire, mais qui manque substanciellement de corps, d'intensité, trop flou encore pour retenir et l'attention, et la mémoire... 

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Premières phrases :

« Les signes sont partout, déjà, les signes postaux, timbres, tampons et codes-barres, l'écriture de l'expéditeur – imprimée ou manuscrite, avec imprimante laser, encre, stylo bille ou feutre.

L'emploi de machine à écrire est assez rare, plus fréquents sont les caractères derrière des fenêtres crissantes de papier transparent. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Le goût des pépins de pomme de Katharina HAGENA

Autre : La chambre aux échos de Richard POWERS

 

D'autres avis :

Clara ; Mélo Aifelle

 

L'envol du héron, Katharine Hagena, roman traduit de l'allemand par Corinna Gepner, Anne Carrière Editions, août 2013, 292 p., 22 euros

 

rentrée littéraire2013 2

Publié dans Littérature Europe

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Les harmoniques de Marcus MALTE

Publié le par Hélène

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Une somptueuse ballade aux accents de jazz

 L’auteur :

 http://marcusmalte.wix.com/marcusmalte#!biographie

 L’histoire :

 Souviens-toi, on rêvait d’un monde de justice… Vera Nad, vingt-six ans, jeune femme au visage d’ange. Morte. Son corps, ou ce qu’il en reste, est retrouvé un matin dans un entrepôt désaffecté. La police conclut à un règlement de comptes entre dealers. Les coupables sont rapidement arrêtés. Affaire classée. Pas pour tous. Mister, le pianiste au grand cœur, et Bob, son acolyte, chauffeur de taxi érudit, ne croient pas à cette version des faits. Vera était leur amie, ils se doivent de mettre au jour la vérité. Une quête qui les conduira des hautes sphères de la politique française jusqu’aux rives lointaines du Danube. De Paris à Vukovar. Des riches demeures des princes aux charniers des Balkans. Du présent au passé. Car en tout temps règnent le mal et la corruption, en tout lieu les plus bas instincts de l’homme se déchaînent. Et seul l’écho des cris des victimes ne meurt jamais. Quatre ans après le phénoménal Garden of love, Marcus Malte renoue avec son duo de personnages fétiches pour composer cette fois une somptueuse ballade aux accents jazz. Un chant d’amour, poignant, dans lequel ces « voix chères qui se sont tues » n’en finissent pas de résonner. (Quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

 « - Harmeûniques ? C’est quoi les harmeûniques ?

- Les notes derrière les notes, dit Mister. Les notes secrètes. Les ondes fantômes qui se multiplient et se propagent à l’infini, ou presque. Comme des ronds dans l’eau. Comme un écho qui ne meurt jamais. (…° Ce qu’il resta quand il ne reste rien. C’est ça les harmoniques. Pratiquement imperceptibles à l’oreille humaine, et pourtant elles sont là, quelque part, elles existent. (…) Il n’y a pas que la musique qui produit des harmoniques. Le bruit des canons aussi. « (p. 294)

 Mister est pianiste, Bob conducteur de taxis et en enquêtant sur le meurtre d'une jeune femme qu'a connue Mister, ils vont rencontrer une galerie de personnages atypiques : un chanteur à la tire, un accordéoniste aveugle,  un sculpteur manchot, tous des êtres qui connaissent la cruauté du monde et qui croient en la beauté de l’art, en sa capacité qu’il a de transcender la douleur et d’éterniser les sentiments. Qu’il soit musique ou sculpture, il permet d’établir une maigre paroi contre la violence, et de graver dans l’éternité l’innocence et la pureté.

 « C’est alors qu’il faut faire appel à ces chants. Les laisser remonter. D’abord pour que s’apaisent le tremblement des mains et l’entrechoquement des os et pour éviter que l’âme ne se désagrège, qu’elle ne se liquéfie, qu’elle ne se répande comme cette flaque fétide sous la robe en coton. Ensuite pour se persuader que l’humanité n’a pas engendré que porcs et bouchers et ogres barbares, mais aussi quelques fées ou enchanteurs dotés du pouvoir de transformer le bruit en son, les cris en note, les rafales en arpèges, les plaintes en mélodie, les sanglots longs en violons – la vie en harmonie. 

Pour continuer à croire qu’il existe autre chose, autre part. » (p. 51)

 A la recherche des meurtriers de Vera Nad, une jeune femme sans doute idéalisée par le pianiste romantique, assassinée dans conditions tragiques. ils vont se heurter au lourd passé de la guerre des Balkans puis vont aussi découvrir les arcanes des hautes sphères de la politique porté par un style époustouflant, à la fois drôle, puissant, marquant.

Qui se souviendra de nos morts ? qui se souviendra des massacres, des violences ?

Qui sinon aussi les écrivains ?

Un roman jazzy très puissant !

 Ce que j’ai moins aimé :

 Le long développement sur la résolution de l’intrigue.

 

Premières phrases :

 « En d’autres temps, d’autres lieux, elle aurait été la jeune femme accoudée au demi-queue qui ne le quittait pas des yeux pendant qu’il jouait. Où qu’elle fût toujours en exil, toujours funambule sur le fil de la musique – qui sait où il conduit ? Le bout incandescent de sa cigarette se reflétant sur la laque noire du piano comme un phare au milieu de l’océan. »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Garden of love

Autre : Mapuche

 

D’autres avis :

 Libération  ; Kathel ; Jean-Marc  

 

  Les harmoniques, Marcus Malte, folio, janvier 2013, 7.70 euros

 

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Compartiment n°6 de Rosa LIKSOM

Publié le par Hélène

                                     compartiment-n°6

  

 "Il y a des milliers et des milliers de vérités. Chacun a la sienne. J'ai maudit ce pays je ne sais combien de fois, mais je ne serai rien sans lui. Je l'aime." (p.112)

 

L'auteure :

 

Rosa Liksom est une écrivaine finlandaise née en 1958 dans un petit village situé près de Tornio en Laponie, sous le nom d’Anni Tylävaara. Liksom est un pseudonyme (signifiant « comme » en suédois). Rosa Liksom parcours l’Europe à partir de l’âge de 15 ans, commençant par la Scandinavie, la France, l’URSS où elle s’installe un temps. Serveuse dans des cafés pour « hippies-punk », dans les années 1980, Rosa Liksom profite des temps morts pour écrire des livres qui posent des questions : le refus du monde, l’exclusion sociale, l’espoir et l'amour dans un argot (celui des jeunes d’Helsinki) poétique. Son premier livre date de 1985 (Arrêt de nuit). Elle écrit surtout des nouvelles traduites dans une quinzaine de langues, mais elle a aussi publié un roman, Kreisland, non traduit en français. En parallèle à l’écriture, Rosa Liksom est également peintre. (Source : Babélio)

 

L'histoire :

 

En gare de Moscou, une jeune Finlandaise s’installe dans le train qui la mènera à travers la Sibérie, puis la Mongolie, jusqu’à la ville mythique d’Oulan-Bator. C’est avec Mitka qu’elle aurait dû réaliser son rêve, mais la voici seule dans ce compartiment n° 6, prête à traverser l’Union soviétique pour rallier les portes de l’Asie. Quelques instants avant le départ, un homme la rejoint et s’installe finalement face à elle. Vadim Nikolaïevitch Ivanov est une véritable brute qui s’épanche sur les pires détails de sa vie, sans jamais cesser de boire.


La jeune femme regarde défiler les paysages enneigés qui se répètent et se déclinent à l’infini. Alors que les villes ouvrières se succèdent, l’atmosphère du compartiment n° 6 s’alourdit à mesure que l’intimité disparaît. Les repas se partagent, de même que les angoisses et les violentes pulsions du grand Russe. Si la jeune femme se réfugie dans ses souvenirs pour ne pas céder à la peur, ces deux êtres que tout oppose rentreront à jamais changés de ce long voyage. (Source : éditeur)

 

Ce que j'ai aimé :

 

 

Le train brinquebale lentement à travers les paysages de la Russie, entraînant la jeune finlandaise vers le nord, vers la ville d'Outan-Bator. L'atmosphère se fait lente, comme suspendue entre deux décisions, entre deux amours, entre deux vies possibles. Le train est le symbole du passage, d'un temps et d'un monde à part, à l'orée du monde pour la jeune femme indécise. Les phrases sporadiques épousent les mouvements lancinants du train :

 

"Tout est en mouvement, la neige, l'eau, l'air, les arbres, les nuages, le vent, les villes, les villages, les gens et les pensées." (p. 158)

 

« La forêt jaillit, ce n'est plus Novossibirsk : une colline, une vallée, des broussailles. Le train se rue vers la toundra, vers l'inconnu, et Novossibirsk s'écroule au loin en un tas de pierres. Le train fonce dans la nature, gronde à travers le pays enneigé, désert. » (p. 93)

 

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Ce trajet est le prétexte de rencontres improbables possibles, comme cette confrontation avec l'homme qui partage le compartiment de la jeune femme, un alcoolique, désabusé, qui voit en la jeune fille fragile et discrète une oreille attentive. Le contraste est saississant entre ce russe, amoureux de la vodka, des prostituées, symbole du pays en déliquescence, et cette jeune femme diaphane, qui essaie de rester transparente et qui fuit dés qu'elle le peut pour découvrir les villes où le train fait des haltes. 

 

Rosa Liksom signe là un roman au charme nordique indéniable, cotonneux, typique des romans du nord...

 

 

Ce que j'ai moins aimé :

 

 - L'action est réduite au minimum, il s'agit davantage d'un roman contemplatif. 

 

 

Premières phrases :

 

« Moscou se recroquevillait dans le froid sec d'un soir de mars, se protégeant du contacte du soleil couchant, rouge et glacé. La jeune femme monta dans le dernier wagon, en queue du train, chercha son compartiment, le n°6, et respira profondément. Il y avait quatre couchettes, dont les deux du haut étaient repliées, avec entre elles une petite table ornée d'une nappe blanche et d'un vase en plastique contenant un œillet en papier rose décoloré par le temps ; le porte-bagages, à la tête des lits, débordait de gros ballots noués à la va-vite. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Le creux de l'oubli

Autre :  La nuit tombée de Antoine CHOPLIN

 

 

 

 

Compartiment n°6, Rosa Liksom, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, Gallimard Du monde entier, septembre 2013, 212 p., 19.50 euros

 

 

 

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Publié dans Littérature Europe

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Le vent dans les saules tome 1 Le bois sauvage de Michel PLESSIX d'après le roman de Kenneth GRAHAME

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

L'auteur :

Né en 1959 à Saint-Malo, Michel Plessix reste fidèle à sa région. Ses premiers   travaux sont des affiches de festnoz et une plaquette de communication sur les   nouvelles technologies pour la ville de Rennes. Il participe également à un   collectif sur l’histoire de la Bretagne pour le Crédit Agricole (1983). En 1984,   après sa collaboration au journal Frilouz, il publie Mark-Jones : pas de bananes   pour Miss Blanquette aux Éditions Souny avec Jean-Luc Hiettre. S’ensuit un   album, La Déesse aux yeux de jade, chez Milan en 1988 (réédité en 1993   aux Éditions Delcourt). Il collabore avec Dieter au scénario et Isabelle Rabarot   aux couleurs et le trio signe en 1989 les aventures en quatre volets de Julien Boisvert (Éditions Delcourt). Michel Plessix scénarise par   ailleurs la série Les Forell (Dargaud), dessinée par Bazile. En 1996,   il se lance dans l’adaptation du Vent dans les Saules, le roman de   Kenneth Grahame et c’est un succès. La série vend à plus de 200 000 exemplaires   et reçoit une dizaine de prix. En 2005, il lui compose une suite flamboyante : Le Vent dans les Sables.

(Source : Delcourt)

 

L'histoire :

Le printemps est enfin là, tout en couleurs et en saveurs. Taupe ne peut résister à son appel et abandonne ses tâches ménagères pour une promenade pastorale. Il rencontre Rat, et les deux nouveaux amis rendent visite au vaniteux Crapaud, spécialiste des lubies catastrophiques. Succulente adaptation d'un classique de la littérature anglaise, signé Kenneth Grahame. (Source : Delcourt)

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Mon avis :

Un album merveilleux pour une brillante adaptation !

Taupe préfère répondre à l'appel de la nature et aller fôlatrer dans les prés et au bord de la rivière que d'accomplir des tâches ménagères rébarbatives. C'est là qu'il fait la connaissance de Rat qu'il va accompagner au fil de l'eau et des pages dans ses pérégrinations. Tous deux vont s'abandonner à la beauté de ce lumineux jour de printemps. Mais en voulant rendre visite à Crapaud, ils traversent le bois sauvage qui leur réserve bien des surprises.

Beauté du jour, contemplation, mystère, amitié, tout est là. Et le lecteur entend alors lui aussi le vent vibrer dans les saules et part à l'aventure aux côtés des compères.

Les dessins mis en couleurs à l'aquarelles sont magnifiques, lumineux pour une promenade bucolique inoubliable !

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L'avis de Romain, 7 ans :

"J'ai aimé cette bd notamment quand Taupe et Rat rencontre la Loutre. L'histoire est bien parce qu'elle raconte un grand voyage. J'ai préféré le personnage de Rat parce qu' il a décidé de faire le voyage. Crapaud est drôle aussi. Les dessins sont beaux avec les étangs. Cela m'a donné envie de partir en voyage en bateau. "

 

Vous aimerez aussi :

https://www.editions-delcourt.fr/catalogue/bd/julien_boisvert_integrale_t_1_a_4 

 

Le vent dans les saules, Michel Plessix, Delcourt, novembre 2009, 9.40 euros

 

BD Mango bleu

 

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La confrérie des moines volants de Metin ARDITI

Publié le par Hélène

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♥ ♥

L’auteur :

 Né en 1945 à Ankara, Metin Arditi vit à Genève. Il préside l’Orchestre de la Suisse romande et la fondation Les Instruments de la Paix-Genève.
Son œuvre est publiée chez Actes Sud : Dernière lettre à Théo (2005), La pension Marguerite (2006 ; Babel n° 823), L’imprévisible (2006 ; Babel n° 910),Victoria-Hall (Babel n° 726), La fille des Louganis (2007 ; Babel n° 967), Loin des bras (2009 ; Babel n° 1068), Le Turquetto (2011, prix Jean-Giono, prix Page des libraires, prix Alberto-Benveniste, prix des libraires de Nancy) etPrince d'orchestre (2012). (Source : Actes Sud)

 L’histoire :

 1937. Le régime soviétique pille, vend et détruit les trésors de l’Eglise russe. Il ferme plus de mille monastères. Des centaines de milliers de prêtres et de moines sont exécutés. Les plus chanceux s’échappent, vivant cachés dans les forêts.

Voici l’histoire de Nikodime, qui, avec l’aide d’une poignée de moines-vagabonds, tente de sauver les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe. Où l’on rencontrera un ancien trapéziste, un novice de vingt ans et quelques autres fous de Dieu. De l'avant-guerre à nos jours, de la Russie bolchévique à la Moscou des milliardaires et des galeries d’art, l’étourdissante histoire de quelques hommes de courage.
Et puis, bien sûr, il y a Irina. Elle fuit l'Enfer, traverse l'Europe, arrive à Paris, change d'identité... Elle est au cœur de cette lumineuse histoire de résistance et de rédemption. (Source  éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

 La première partie du roman se déroule en 1937 lors des pillages massifs et radicaux orchstrés par le régime soviétique. Une à une les églises disparaissent en fumée, les moines et les prêtres sont exécutés. Un petit groupe d’entre eux parvient à s’échapper et à se cacher dans la forêt. Sous l’égide du prêtre NIkodime, ils vont s’organiser pour sauver les plus beaux trésors de l’art sacré orthodoxe. Ils vont alors former « la confrérie des moines volants ». Nikodime est un personnage tourmenté par le pêché, par la tentation, en raison d’un lourd passé mystérieux. Il va rencontrer au détour d’un chemin la jeune Irina et sa destinée en sera à jamais marquée.

Cette partie est passionnante, mettant en lumière un épisode peu connu de l’histoire soviétique, bel exemple de résistance incarnés par des personnages forts. Malheureusement la deuxième partie est beaucoup moins aboutie…

 Ce que j’ai moins aimé :

 La deuxième partie se situe dans les années 2000, Mathias est un jeune photographe, petit-fils de Nikodime, mais ignorant encore tout du passé de son grand-père.

Les chapitres sont aussi courts que dans la première partie, mais quand précédemment ils servaient une fluidité d’écriture, ils semblent être ici le signe d’un manque prégnent d’inspiration :

« Mathias appela Dol, tomba sur son répondeur et raccrocha. Il appela ensuite Helen, d’abord chez elle, où le téléphone sonna dans le vide, puis sur son portable. Elle décrocha de suite, fit : « Mathias, mon chéri, je te rappelle. », et raccrocha. Il resta une ou deux minutes assis, hébété, puis se décida à appeler Jason. Le numéro sonna occupé. Il essaya encore trois fois, toujours sans succés, puis finalement obtint une sonnerie espacée, mais personne ne décrocha. Il appela Dol à nouveau, sans succés, et décida d’aller au studio. » (p. 213)

Et ?

Cette deuxième partie est beaucoup plus brouillonne, Mathias  part sur le traces des trésors de son grand-père mais le rythme comma la quête s’avérent laborieux, lents et marqués par l’indécision. En sus de cette intrigue, l’auteur s’est cru obligé de rajouter une pseudo-intrigue amoureuse autour du délitement du couple et des rencontres passionnées que l’on peut faire, intrigue superficielle et artificielle. Les personnages sont nombreux, les intermédiaires également, l’ensemble est alambiqué.

Deux parties déconnectées l’une de l’autre, qui laissent une impression d’inachevé.

Premières phrases :

"-Ils sont tous morts !

Nikolaï, l'un des novices du monastère, tremblait tant qu'il pouvait. Son frère Serghey le regardait, tremblant lui aussi, l'air perdu.

- Qui est mort ?

La voix caverneuse de Nikodime acheva de pétrifier les deux garçons. déjà qu'ils n'arrivaient pas à retrouver leur souffle... C'était la première fois qu'ils se rendaient chez lui, et bien sûr ils s'étaient égarés."

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Le Turquetto de Metin ARDITI

 D’autres avis :

 Libfly http://www.rentreelitteraire2013.com/?p=1938

 

La confrérie des moines volants, Metin Arditi, Grasset, 352 p., août 2013, 19 euros

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Le chapeau de Mitterand de Antoine LAURAIN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Prix relay des voyageurs 2012

« Le fait d'avoir un chapeau sur la tête vous confère une indéniable autorité sur ceux qui n'en ont pas. » (Tristan Bernard)

 

L'auteur :

http://antoinelaurain.blogspot.fr/

 

L'histoire :

Un soir à Paris, Daniel Mercier, comptable, vient dîner en solitaire dans une brasserie pour se consoler de l'absence de sa femme et de son fils. Sa vie en tout point banale, étriquée même, bascule quand un illustre convive s'installe à la table voisine : François Mitterrand, venu déguster des huîtres en compagnie de deux amis. Son repas achevé, le Président oublie son chapeau, que notre Français tout à fait moyen décide de s'approprier en souvenir. Or le célèbre feutre noir n'est pas un simple trophée : tel un talisman, il ne tarde pas à transformer le petit employé en véritable stratège au sein de son entreprise… Daniel aurait-il sans le savoir percé le mystère du pouvoir suprême ? (Source babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Le chapeau de Mitterand va voyager de tête en tête conférant à ceux qui le portent une aura particulière, remarquable et surtout motrice. Cette idée de départ originale est l'occasion d'un joli conte rondement mené par Antoine Laurain qui nous parle avec poésie des destins individuels modifiés par un détail infime et ridicule, et pourtant quelquefois lourd de conséquences dans la trajectoire d'une vie. L'être humain doit alors s'adapter au chemin élu,  conscient toutefois de ces autres vies parallèles laissées de côté.

« Avoir l'esprit assez flexible pour se tourner à toutes choses, selon ce que le vent et les accidents de la fortune commandent. » (p.148)

Mais la force du roman n'est pas seulement dans son thème, il offre également une plongée dans les années Mitterand au travers la trajectoire de personnages très différents, un parfumeur de talent, une jeune femme de son temps, un banquier issu des milieux bourgeois de la capitale, et Daniel, un homme somme toute banal que le chapeau va aussi transformer.

« Le chantier titanesque du Grand Louvre avait permis la découverte de vestiges remontant au néolithique et depuis les premiers coups de pioche, c'était tout un Paris englouti qu'avaient retrouvé avec passion les archéologues. A qui devait-on tout cela ? A Mitterand bien sûr, avec ses grands travaux : l'Opéra Bastille, la pyramide du Louvre, l'Arche de la Défense. Mitterand savait marquer son temps, il savait s'inscrire dans l'Histoire, et dans le présent. Poser une pyramide en verre devant le Louvre, des colonnes à rayure dans le Palais-Royal, une arche au bout de la perspective de l'Arc de Triomphe, relevait d'une volonté parfaitement anti-conservatrice, iconoplaste. Limite punk. » (p. 147)

Le minitel cotoie Ardisson, les tubes comme "C'est la ouate" de Caroline Loeb, Ardisson, l'émission "Droit de réponse"...

Ce court roman se lit avec plaisir, le sourire aux lèvres, et soudainement, nous aussi nous sentons légers et dotés d'un pouvoir particulier, comme à l'orée du monde.

Une très belle découverte que je dois à la blogosphère qui en a très largement parlé et chanté les louanges.

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Ce que j'ai moins aimé :

   - Rien 

Premières phrases :

« Daniel Mercier monta les escaliers de la gare Saint Lazare à rebours de la foule. Des hommes et des femmes descendaient autour de lui, attachés-cases à la main et même valises pour certains. Ils avaient le front soucieux et la démarche rapide. »

 

D'autres avis :

sur Babélio http://www.babelio.com/livres/Laurain-Le-chapeau-de-Mitterrand/333999/critiques

 

Le chapeau de Mitterand, Anttoine Laurain, J'ai lu, mars 2013, 6.50 euros

 

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