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Paradis avant liquidation de Julien BLANC-GRAS

Publié le par Hélène

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♥ ♥

  "Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition." (p. 10)

 

L’auteur :

Né en 1976 à Gap, Julien Blanc-Gras est journaliste de profession et voyageur par vocation. Il a publié trois romans, "Gringoland" (lauréat en 2005 du festival du premier roman de Chambéry et "Talents à découvrir" des librairies Cultura), "Comment devenir un dieu vivant en 2008", une comédie apocalyptique, et en 2011, "Touriste" (plus de 10.000 exemplaires vendus, lauréat du Prix J. Bouquin et du Prix de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon, nominé au Prix de Flore).

L’histoire :

  Récit de voyage aux Kiribati, pays d'Océanie menacé de disparition par le changement climatique.
« Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l’océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l’engloutissement par le changement climatique.
J’ai organisé ma vie autour d’une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c’est un pays en moins. Je dois m’y rendre avant qu’il ne soit rayé de la carte. »

  http://www.audiable.com/livre/?GCOI=84626100083860 

Ce que j’ai aimé :

L'écriture de Julien Blanc-Gras est d'une fluidité très agréable pour le lecteur. Il émaille son récit d'un humour flegmatique de bon aloi, bref à travers son récit transparaît une personnalité intéressante, profondément humaine. C'est un amoureux de ceux qu’il rencontre, il est en totale empathie avec eux.

Il nous conte ici son voyage dans les îles Kiribati, îles en voie de disparition, menacées d'engloutissement en raison des changements climatiques.

« J’espère que nous n’aurons pas à quitter notre pays, mais je reconnais le poids de l’évidence. Il n’y a pas assez de place pour tout le monde. La terre rétrécit. Nous n’avons pas de futur. » (p. 233)

Notre globe-trotteur part ainsi à la rencontre des habitants de cette île du bout du monde et va passer quelques temps à leurs côtés, pour des rencontres enrichissantes, des personnes souvent pauvres, mais au fond plus heureux que nous, occidentaux. La comparaison finale avec Los Angeles où « tout sonne faux » est d'autant plus parlante :

« Je suis dans le pays le plus riche du monde et les SDF pullulent. Aux Kiribati, qui figurent tout en bas du classement, chacun a un toit.

Ce qui m’amène à ce cliché entendu mille fois à propos des régions où la misère serait moins pénible au soleil.

La formule, souvent prononcée de loin, est exécrable quand elle oublie les ventres vides et la souffrance des vies trop courtes. Cela dit, il n’est pas insensé de dire que le niveau de joie émanant du quotidien aux Kiribati est supérieur à celui d’une grande ville occidentale modelée par l’insatisfaction et noyée sous les divertissements. » (p. 248)

Ce que j’ai moins aimé :

 L’impression que cet écrit ne restera pas dans les mémoires, quelquefois je lisais certains chapitres sans que rien ne vienne s'imprégner sur mon esprit, si bien que je devais relire les mêmes passages plusieurs fois. 

 Premières phrases :

 « Le bout du monde se cache plus loin que prévu. On m’avait appris que les antipodes se trouvaient aux alentours de la Nouvelle-Zélande et comme c’est exact, je m’étais empressé d’y croire. Arrivé à Auckland, j’ai tout de même dû emprunter deux avions supplémentaires avant d’apercevoir ma destination. Il faut croire que la géographie est une science mouvante. »

 Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Touriste

D’autres avis :

Initiales http://www.initiales.org/Paradis-avant-liquidation.html

 Paradis avant liquidation, Julien Blanc-Gras, Au diable Vauvert, 17 euros

Publié dans Récits de voyage

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Lectures de l’été

Publié le par Hélène

  Voici les livres que je vous conseille pour cet été :

 

des romans qui allient aventure, dépaysement, personnages forts et attachants, intrigue prenante,

 

bref de ces livres qu'on ne lâche plus après les avoir ouverts :

 

 

 

 

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Amérique :

 

Rick BASS Là où se trouvait la mer 

 

DUNCAN La vie selon Gus Orviston 

 

Armistead MAUPIN Chroniques de San francisco

 

MCMURTRY Lonesome dove

 

MOBERG La saga des émigrants

 

Jim FERGUS Mille femmes blanches 

 

Barbara KINGSOLVER L’arbre aux haricots ou un été prodigue 

 

VANDERHAEGHE La dernière traversée 

 

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Asie :

 

José FRECHES Le disque de Jade 

 

Arthur GOLDEN Geisha 


Anjana APPACHANA L’année des secrets 


Sharon MAAS Noces indiennes 

 

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Afrique :

 

SCHOLES La reine des pluies 

 

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Histoire :

 

Ken FOLLETT Les piliers de la terre 

 

Françoise CHANDERNAGOR La chambre du roi

 

MOURAD De la part de la princesse morte 

 

PECASSOU La belle chocolatière 

 

 

Isabel ALLENDE Fille du destin

 

 

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Délirant :

 

Mark CHILDRESS La tête dans le carton à chapeau 

 

DURELL Ma famille et autres animaux

 

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Suspens :

 

Wilkie COLLINS

 

Coups de coeur catégorie policiers

 

 Lectures-d-ete-selection-2011_w670_h372.jpg

Des sélections chez les autres :

 

Sélections BD chez Myboox 

Les conseils de l’académie Goncourt 

Les livres préférés de la rédaction de Télérama 

Le Monde  

France Info 

 

 

 

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Déceptions et abandons du mois de juin

Publié le par Hélène

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Demain est un autre jour de Lori Nelson Spielman

 

Pitch :

À la mort de sa mère, Brett Bohlinger pense qu'elle va hériter de l'empire de cosmétique familial. Mais, à sa grande surprise, elle ne reçoit qu'un vieux papier jauni et chiffonné : la liste des choses qu'elle voulait vivre, rédigée lorsqu'elle avait 14 ans. Pour toucher sa part d'héritage, elle aura un an pour réaliser tous les objectifs de cette life list... Mais la Brett d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec la jeune fille de l'époque, et ses rêves d'adultes sont bien différents. Enseigner ? Elle n'a aucune envie d'abandonner son salaire confortable pour batailler avec des enfants rebelles. Un bébé ? Cela fait longtemps qu'elle y a renoncé, et de toute façon Andrew, son petit ami avocat, n'en veut pas. Entamer une vraie relation avec un père trop distant ? Les circonstances ne s'y prêtent guère. Tomber amoureuse ? C'est déjà fait, grâce à Andrew, à moins que...

Menée tambour battant, cette comédie romantique sur les rêves de jeunesse, les illusions perdues et la possibilité de refaire sa vie se lit d'une traite. Publié en avant-première en France, le premier roman de Lori Nelson Spielman sera bientôt traduit dans plus de vingt-cinq langues.

 

Mon avis :

Plus qu’une comédie romantique, je la qualifierais de comédie pathétique tant l’auteur tire sur la corde des bons sentiments. Pour une lecture estivale, elle est un peu trop triste à mon goût, jouant sur les sentiments de la mort de sa mère, sur la culpabilité, les regrets, la vie ratée, stop stop, de l’air, de l’aventure, voilà ce que je veux l’été, pas des larmes et des regrets ! Aventure que Road Tripes aurait pu m'offrir : 

 

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Road tripes de Sébastien GENDRON

 

Le pitch :

« Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi je suis monté dans cette voiture. Sans doute parce qu’un autre que moi en avait décidé ainsi. Je sais juste que la portière s’est ouverte, la portière s’est refermée. Entre les deux, j’ai eu le temps de m’asseoir et de boucler ma ceinture. »

Quand deux paumés décident de jouer aux cow-boys sur des routes où les pompes à essence ont remplacé les Indiens, cela donne une course folle et déjantée entre Bordeaux et Montélimar, soient 4000 kilomètres en dents de scie à manger des sardines à l’huile et des gâteaux secs, à foutre le feu aux forêts et à vider un fusil pour secouer le décor… Un polar délirant signé Sébastien Gendron, dans la lignée de Donald Westlake, Joe R. Lansdale et Christopher Moore.

 

Mon avis :

Vous me connaissez, je suis une pro des cow-boys, qui n’ont aucun secret pour moi… Et vous savez que récemment je suis tombée en amour de Joe R. Lansdale. So, ce roman avait tout pour me plaire. Sauf que les cow-boys sont tout sauf sexys et débordants de testostérone, que celui qui a fait la comparaison avec Joe avait dû abuser de substances illicites, et que l’ensemble était plus plombant que délirant !

 

Alex est d’accord avec moi

Keisha aussi a été un peu déçue

 

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Le garçon qui n’existait pas de Patrice Leconte

Pitch :

« Un jour, je traverserai la Manche à la nage, et ça leur clouera le bec à tous.” Voilà ce que je me suis dit un beau matin. Parce que, fatigué de n’être personne, j’ai envie de devenir quelqu’un, pour épater mes collègues de la banque où je travaille, mais surtout pour séduire Victoire, qui est la jeune femme la plus jolie que je connaisse. »

Le héros de Patrice Leconte possède le charme distrait et la poésie d’Antoine Doinel. Comme lui, il pense que les femmes sont magiques. Et comme lui, il va accomplir un exploit effarant pour gagner le cœur de l’une d’entre elles…

Une comédie sentimentale aussi cocasse que mélancolique.

 

Mon avis :

Cocasse ? Mélancolique ? Non ! Plutôt fade et sans grand intérêt, j’ai eu envie de donner des baffes au héros (anti-héros d’ailleurs) –oui je suis comme ça moi je donne des baffes à tous ceux qui ne ressemblent pas à des cow-boys. Franchement, ceux qui traversent la Manche à la nage… non !

 

Des avis contrastés chez Babélio 

 

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Le marin américain de Karsten LUND

Publié le par Hélène

        

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♥ ♥

Prix Gens de Mer 2009
Festival Étonnants Voyageurs

 

L’auteur :

 

 Karsten Lund est né en 1954. Parallèlement à son travail d’é­cri­vain, il est journaliste pour la chaîne de télévision danoise TV2. 

Le marin américain est son premier roman traduit en français. (Source : gaïa)

 

L’histoire :

 

 En l’an 1902, un trois-mâts fait naufrage au large de Skagen, à l’extrême nord du Danemark. Le seul survivant, un marin américain, aux cheveux et aux yeux noirs, est hébergé chez un jeune couple.

Le marin disparaît à l’aube, sans laisser de trace. Neuf mois plus tard naît un enfant qui ne ressemble pas aux autres. Tout au long de sa vie, Anthon sera surnommé Tonny, ou l’Américain, et devra supporter les rumeurs persistantes sur ses origines. Mais sa réussite en tant que patron-pêcheur de haute mer lui permettra de surmonter ce qui est un véritable handicap dans cette petite ville du nord, où chacun est blond et sait d’où il vient.

Un siècle plus tard, au cours duquel Skagen est passé d’un gros bourg de pêcheurs aux maisons basses à une ville riche de ses pêcheries industrielles et célèbre par les peintres qui s’y sont installés, un homme roule de nuit le long des dunes, dans le paysage lunaire, balayé par les sables. Il se sent investi d’un obscur devoir de réhabilitation et veut élucider le mystère qui plane sur les origines de son grand-père, ce secret qui pèse sur la famille depuis quatre générations.

Avec une douce ironie scandinave, Le marin américain raconte le destin d’hommes et de femmes ordinaires et remarquables, d’une époque révolue à la vie de nos jours, tout au nord du sauvage Jutland.

 Le marin américain est lauréat du Prix Gens de Mer 2009. (Source : Gaïa)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Un vieux phare veille sur le récit, balaie le paysage, il est le seul à tout savoir mais à ne rien dire. Car des secrets se terre au coeur du récit : secret de la naissance de Tonny, secret de la disparition du marin américain, secret que certains partagent et gardent jalousement pour ne pas créer d'étincelles. Le voile ne sera levé qu'à la toute fin du roman après la quête sans relâche du petit-fils de Anthon. Celui-ci revient en effet sur les lieux même où tout a débuté et il va enquêter à sa façon pour approfondir son histoire. Nous suivons donc ses pérégrinations, émaillées par des retours en arrière nous plongeant dans l'histoire passionnante de Ane et de Jens Peter.

 Le récit se situe dans la région sauvage du Jutland, région âpre où les hommes vivent de la pêche de génération en génération.  Les habitants sont des personnages forts et au coeur du roman se nichent des êtres qui s’aiment envers et contre tout. 

En toile de fond, de belles réflexions agrémentent le récit :

«Qu’en est-il alors de l’autodétermination de l’individu ? Où est la libre volonté ? dans les décisions anodines, sans danger. Dois-je peindre la porte en rouge ou en vert, acheter une Tuborg ou une Carlsberg. Dans les situations déterminantes et dangereuses, quelque chose d’autre, d eplus grand, décide. » (p. 404)

 Ce marin américain sait nous intriguer et nous envoûter...

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Ce que j’ai moins aimé :

 

Un peu long.

 

Premières phrases :

 

« Ma famille est issue d’un naufrage dramatique, survenu par une nuit d’hiver il y a cent ans.

L’histoire me tient en éveil dans l’Audi A8 qui me porte vers le nord. La grosse voiture roule au régulateur de vitesse, museau levé, et éclaire la route sur cinq cent mètres. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Les déferlantes de Claudie Gallay

 

D’autres avis :

Le point ; Dominique

 

Le marin américain, Karsten Lund, Gaïa, Roman traduit du danois par Inès Jorgensen,  mars 2009, 400 p., 24 euros

Le marin américain, Karsten Lund, Roman traduit du danois par Inès Jorgensen, Babel, janvier 2011, 9.70 euros

 

Publié dans Littérature Europe

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Hugo et Cagoule de Loïc DAUVILLIER et Marc LIZANO

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥

Les auteurs :

 Le site de Loïc Dauvillier

Le site de Marc Lizano

 L’histoire :

 Hugo adore Cagoule qui le lui rend bien. 

Alors, quand Cagoule disparaît, Hugo s'inquiète. Avant d'avoir une très bonne idée...
"Hugo et Cagoule", une bande dessinée pour tous ceux qui savent que les plus belles histoires dont parfois muettes...

 

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 Ce que j’ai aimé :

Hugo et Cagoule est le récit d'une amitié tendre entre Hugo et son chat. Quand celui-ci disparaît, Hugo va apprendre que l'absence ne signifie pas nécessairement disparition... Cette histoire simple va permettre à l'enfant d'aborder les thèmes de l'absence, de la permanence, et de l'amitié.

Cet album est de plus doucement pédagogique puisque incidemment l’enfant apprend à dessiner une tête de chat et une tête de petit garçon.

Destiné au 3-4 ans cet album muet est facilement abordable pour les plus jeunes.

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 Ce que j’ai moins aimé :

Assez minimaliste, gentillet, vraiment destiné aux plus jeunes.

Pour tout vous dire je l’ai lu en librairie, pensant l’acheter pour ma fille mais en le lisant, j’ai renoncé…

 Vous aimerez aussi :

Monsieur Lapin, la carotte sauvage de Loïc DAUVILLIER et Baptiste AMSALLEM  

Anuki La guerre des poules de Frédéric MAUPOME et Stéphane SENEGAS  

 

D’autres avis :

Noukette, Jérôme

 

Hugo et Cagoule, Loïc Dauvillier et Marc Lizano, La Gouttière, mai 2012, 

BD Mango bleu

Publié dans Jeunesse BD

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La remontée des cendres suivi de Non identifiés de Tahar BEN JELLOUN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

« Ce corps qui fut un rire

Brûle à présent.

Cendres emportées par le vent jusqu’au fleuve et l’eau les reçoit comme les restes de larmes heureuses. »

 

L’auteur :

 

Ecrivain marocain de langue française, Tahar ben Jelloun est né en 1944. Il a publié de nombreux romans, recueils de poèmes et essais. Il a obtenu le prix Goncourt en 1987 pour la Nuit sacrée.

 

Présentation :

 

« Ce corps qui fut un rire

Brûle à présent.

Cendres emportées par le vent jusqu’au fleuve et l’eau les reçoit comme les restes de larmes heureuses. »

 « Il est une douleur millénaire sui rend notre souffle dérisoire. Le poète est celui qui risque les mots. Il les dépose pour pouvoir respirer. Cela ne rend pas ses nuits plus paisibles.

Nommer la blessure, redonner un nom au visage annulé par la flamme, dire, faire et défaire les rives du silence, voilà ce que lui dicte sa conscience. Il doit cerner l’impuissance de la parole face à l’extrême brutalité de l’histoire, face à la détresse de ceux qui n’ont plus rien, pas même la raison pour survivre et oublier. » (Tahar Ben Jelloun)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Tahar Ben Jelloun rend hommage à tous les morts pendant la guerre du Golfe : aussi bien les soldats, les militaires que les civils. La mission du poète passeur de mots est dans cette transmission, dans cette dénonciation :

« Entre le silence meurtri et le balbutiement désespéré, la poésie s’entête à dire. Le poète crie ou murmure ; il sait que se taire pourrait ressembler à un délit, un crime. » (p.6)

Les illustrations  du peintre irakien Azzawi Harrouda nourissent intelligemment le texte du poète.

« Qui comptera nos morts ?

Tas de cendre oubliés au bord de la route

Membres épars dans les carcasses abandonnées.

Qui nommera ces restes ?

Nous ne sommes qu’épaves sans navire

Ombres du vent sur des collines perdues

Couchés sur flanc d’airain

Par le signe céleste. » (p. 35)

 Le texte se termine sur une note d’espoir finale :

« Cet homme est tous les hommes. Il a fait toutes les guerres. Il est mort plusieurs fois. Il ne cesse de renaître. Toujours le même, il croit à l’âme, à la pensée et aux choses : une prairie fleurie, un parasol pour l’amour, le rire et l’amitié, l’enfance et le courage…

Cela fait des milliers de jours et de saisons qu’il marche. On dit qu’il est atteint d’errance. On dit qu’il est fou. Sa bouche est fermée sur des siècles de mots. Ses yeux, grands et étincelants, restent ouverts. Ils voient loin, au-delà des murs et des montages. Au-delà de tous les silences. »

Les Non identifiés sont les palestiniens des territoires occupés, victimes de répression.

Les poèmes sont construits pour certains comme des notices biographiques. Ce sont des personnes appartenant à l’humanité ordinaire, des gens du peuple, inoffensifs, mères de famille, jeunes gens innocents. Et pourtant cette vie simple s’est terminée brutalement dans d’atroces souffrances, par une mort absurde.

Un très beau recueil sur les ravages de la guerre et son absurdité...

 

Ce que j’ai moins aimé :

-Rien

 

Premiers vers :

 

 

« Ce corps qui fut un corps ne flânera plus le long du Tigre ou de l’Euphrate

Ramassé par une pelle qui ne se souviendra d’aucune douleur

Mis dans un sac en plastique noir

Ce corps qui fut une âme, un nom et un visage

Retourne à la terre des sables

Détritus et absence. »

 

La remontée des cendres suivi de Non identifiés Version arabe de Kadhim Jihad, Edition Bilinge, Points, 8 euros

 

Publié dans Poésie étrangère

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Martini shoot de F. G. HAGHENBECK

Publié le par Hélène

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♥ ♥

L’auteur :

 Francisco G. Haghenbeck (Mexique, 1965) est écrivain et auteur de B.D., notamment de la série conçue pour le gouvernement mexicain : Los 7 pecados capitales. On lui doit également les romans : El codigo nazi et Aliento a Muerte. Il a reçu le prix du récit court de Oaxaca ; le prix La Bisagra de Puerto Vallarta et le Prix National de Roman au Mexique pour le roman Ttago Amatgo en 2006. Martini Shoot (2011) chez Denoël.

Il a travaillé dans les musées et à la télévision en tant que réalisateur et producteur. (Source : Babélio)

 L’histoire :

Sunny Pascal, amateur de tequila et de planches de surf, gagne sa vie en lavant les grands d'Hollywood des scandales les plus incroyables. En cette année 1963, un nouveau contrat l'emmène à Puerto Vallarta, dans son Mexique natal, sur le tournage du nouveau film de John Huston, La Nuit de l'iguane, qui réunit sur une même plage le sulfureux couple d'Elizabeth Taylor et Richard Burton, la sublime Ava Gardner, la capricieuse Sue Lyon et tout un staff haut en couleur. Entre deux cocktails bien corsés, Sunny devra veiller à ce que ce casting de marque ne s'entre-tue pas avant le clap de fin. Une gageure lorsque l'on sait que le réalisateur a offert à chacun un pistolet en or muni de balles en argent gravées à leur nom... Un polar noir et glamour campé sur le mythique tournage de La nuit de l'iguane de John Huston. (Source : Babélio)

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Ce que j’ai aimé :

Haghenbeck s’est appuyé sur les anecdotes liées à ce tournage resté célèbre pour la tension qui régnait sur le plateau : dans son livre de souvenirs (publié chez Pygmalion),  John Huston raconte :

 "Les rapports personnels entre les protagonistes de La Nuit de l'Iguane étaient passablement embrouillés. Richard Burton  était accompagné d'Elizabeth Taylor, encore légalement mariée à Eddie Fisher. Michael Wilding, ex-époux de Liz, nous rejoint en tant qu'agent de publicité de Burton. Peter Viertel, second mari de Deborah, avait été l'amant d’Ava Gardner qui s'était attaché les services de deux maîtres-nageurs, tandis que tous les "machos" de la ville recherchaient les bonnes grâces de Sue Lyon, malheureusement pour eux étroitement surveillée par sa mère et son fiancé. Tout le monde se demandait ce qui allait arriver.

 Qui ? Avec qui ? Pourquoi, quand, comment ? Avant de commencer à tourner, j'achetai cinq revolvers plaqués or, que j'offris solennellement à Burton, Elizabeth, Ava, Deborah et Sue. Chaque revolver était accompagné de quatre balles dorées, sur lesquelles j'avais fait graver le nom des quatre partenaires de chacune de mes vedettes. Les journalistes arrivaient en foule. Il y eût bientôt plus d'envoyés spéciaux que d'iguanes, un flot incessant de reporters et de photographes guettant l'instant où les revolvers entreraient en action. Ils attendirent en vain. Il n'y eu pas de feu d'artifice. Nos vedettes filaient le parfait amour. Le travail terminé, chacun retrouvait sa chacune. »

L’auteur part donc de cette situation initiale explosive pour construire un récit qui souhaite s’inscrire dans la droite ligne des romans de Chandler. Il met en scène son détective Sunny Pascal, personnage mi-looser mi-détective, étonnant quand il se met à ruer dans les brancards. Celui-ci est chargé de surveiller le tournage dans le petit village de Puerta Vallara –devenu suite au tournage une station balnéaire très prisés des américains- afin « d’arranger les choses en cas de pépin ».  Il s’imagine qu’il pourra tranquillement siroter sa margarita, faire du surf tout en flirtant avec les filles du coin. Malheureusement ses plans vont être légèrement perturbés par une balle perdue malencontreusement dans le corps d’un homme mort. Une balle en argent comme celles données par John Huston à ses acteurs. Entre dessous d’Hollywood peu reluisants et charme fatal des actrices, Sunny aura fort à faire pour aplanir la situation…

 A chaque début de chapitre nous est présenté un cocktail, sa recette et une anecdote sur ses origines. Le procédé a le mérite d’être original, même s’il a tendance à ralentir l’action, transformant le roman en livre de cocktails.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 En effet, il s’agit plus d’un roman d’ambiance que d’un roman avec une réelle intrigue policière, il flirte entre le genre policier seulement, mais sans l’assumer totalement.

Il manque un petit quelque chose, une étincelle pour que les dialogues sonnent vraiment juste et que l’on retrouve totalement l’ambiance des romans noirs à la Chandler…

Un bon roman, mais pas encore totalement abouti…


Premières phrases :

 « Martini Dry

6 mesures de gin

1 mesure de vermouth blanc sec

Olives à cocktail

Glaçons

Verser alcools et glaçons dans le verre à mélange, agiter afin de bien répartir la glace. Servir dans un verre à cocktail. Garnir d’olives piquées d’un cure-dents. Savourer en écoutant Frank Sinatra chanter Witchcraft. »

 D’autres avis :

 

L’express ; Cannibales lecteurs

 

Martini shoot, Une enquête de Sunny Pascal, F. G. Haghenbeck, traduit de l’espagnol (Mexique) par Juliette Ponce, Folio policier, 8 euros

 

dialogues-croises

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Mãn de Kim THÚY

Publié le par Hélène

                                             man

♥ ♥ ♥

Un très beau récit tout en retenue

 

L’auteur :

 

Kim Thuy, née à Saïgon pendant l’offensive du Têt, a fui le Vietnam avec d’autres boat people à l’âge de dix ans pour rejoindre Montréal. Tour à tour couturière, interprète, avocate, chroniqueuse culinaire, elle se consacre désormais à l’écriture. Ru, son premier roman, a enthousiasmé les lecteurs de vingt pays. En France, il a obtenu le Grand Prix RTL-Lire 2010.

 

L’histoire :

 

Orient-Occident. Saigon-Montreal. C’est le parcours de Man, une jeune femme que sa mère a voulu protéger en la mariant à un restaurateur vietnamien exilé au Québec. En cuisine, elle réinterprète les recettes que les femmes de son pays chuchotaient à l’oreille de leurs filles comme autant de tours de magie porteurs de mémoire. Un bouillon à la tomate révèle les déchirements d’un peuple, les couleurs d’un dessert traduisent les codes d’une culture et l’art d’émincer le piment vicieux en dit beaucoup sur celui de séduire les hommes. Ce récit dévoile aussi la bouleversante histoire de la mère de Man et l’emportement d’un amour fou. Dans un subtil balancement entre ici et là-bas, entre passé et présent, Kim Thuy retrouve la force délicate et la poésie de Ru.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Par petite touches discrètes, presque timides, Man raconte son histoire, son mariage avec un québécois restaurateur et son émigration au Canada. Mais de cet homme qu'elle a épousé pour trouver une protection, elle parlera très peu.

Elle préfère évoquer son enfance, les choix de sa mère, femme forte et intelligente, puis sur sa vie canadienne, son investissement dans le restaurant de son mari. Là, elle développe ses talents culinaires avec brio, cherchant à retrouver les goûts de son pays et de son enfance. Les saveurs se mêlent subtilement à ses mots pour nous mener sur les rives de sa vie :

« Mon gâteau aux bananes à la vietnamienne était un délice mais effrayait par son air  costaud, presque rustre. En un tournemain, Philippe l’a attendri avec une écume de caramel au sucre de canne brut. Il avait ainsi marié l’Est et l’Ouest, comme pour ce gâteau dans lequel les bananes s’inséraient tout entières dans la pâte de baguettes de pain imbibées de lait de coco et de lait de vache. Les cinq heures de cuisson à feu doux obligeaient le pain à jouer un rôle de protecteur envers les bananes et, inversement, ces dernières lui livraient le sucre de leur chair. Si l’on avait la chance de manger ce gâteau fraîchement sorti du four, on pouvait apercevoir, en le coupant, le pourpre des bananes gênées d’être ainsi surprises en pleine intimité. » (p. 70)

Puis viendra l'heure de l'amitié, du sentiment soudain libérateur de ne plus être seule dans un pays étranger, puis, peut-être enfin, la passion amoureuse, comme une parenthèse dans une existence décalée.

 Un court récit lumineux servi par l'intelligence de Kim Thuy et par son immense talent de conteuse : avec seulement quelques mots, quelques sensations, quelques souvenirs, elle crée un univers dense et poétique.

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien

 

 Premières phrases :

 

« Maman et moi, nous ne nous ressemblons pas. Elle est petite, et moi je suis grande. Elle a le teint foncé, et moi j’ai la peau des poupées françaises. Elle a un trou dans le mollet, et moi j’ai un trou dans le cœur. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Ru

Autre :  Littérature Asie du Sud-Est

 

D’autres avis :

 

Marilyne ; Jérôme 

 

Mãn, Kim THÚY, Liana Levi, mai 2013, 144 p., 14.50 euros

 

tous les livres sur Babelio.com

Publié dans Littérature Asie

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Avant la nuit de Pete FROMM

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un bel hommage aux rapports pères-fils

 

L’auteur :

 PETE FROMM est né en 1958 dans le Wisconsin et a d'abord été ranger avant de se consacrer pleinement à l'écriture. Il a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Indian Creek est son premier livre traduit en français. Il vit à Great Falls dans le Montana.

 

L’histoire :

 

 Les nouvelles de ce recueil ont pour cadre les paysages du Montana et de l'Ouest qui tissent des liens entre les êtres, les fêlures, les espoirs ou les désillusions qui les hantent. Du père divorcé qui traverse les Etats-Unis en voiture pour emmener son fils à la pêche au jeune homme qui retourne chez sa mère et son beau-père après une absence de six années, Avant la nuit présente une galerie de personnages inoubliables. Ces histoires offrent autant de tableaux de l'Amérique et se placent dans la lignée des plus beaux textes de Norman Maclean ou de Thomas McGuane. Après le succès d'Indian Creek, Pete Fromm confirme, avec ces héros ordinaires auxquels il prête une voix singulière, son appartenance à la famille des grands auteurs de l'Ouest américain. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

« Père et fils » : un père traverse le pays pour aller voir son fils et l’emmener pêcher. Emouvant.

« Epuisette » : des jeunes mariés en conflit.

« Avant la nuit » : un homme va pêcher avec son beau-fils soudainement réapparu après six ans de silence. Ils ont peur de ne pas rentrer avant la nuit.

De belles réflexions sur l’angoisse de perdre ceux qu’on aime même si comme le dit un des personnages « On ne peut pas commencer à regretter la chose la plus importante de sa vie avant même qu’elle ait disparu. (...) On finirait par devenir dingue. » (p. 64)

« Indigènes, wagons et déménagements » : un homme se souvient d’une belle histoire d’amitié.

« Le cours normal des choses » : un père emmène ses deux enfants pêcher après la mort de leur mère. Le plus jeune est hanté par l’image de sa mère sur son lit de mort, et touché par les changements survenus chez son père.

« Stone » : un père essaie de pêcher avec son fils qui préfère faire des ricochets. L’un comme l’autre vont apprendre à apprivoiser la passion de l’autre. Une de mes nouvelles préférées du recueil. Un bel échange entre les deux êtres.

« Ambre » : partie de pêche entre deux frères.

« La petite frappe » : un jeune garçon emmène le petit frère de sa petite amie à la pêche avec des amis à lui.

« Pour le gamin » : deux anciens amis partent à la pêche avec le jeune fils de l’un d’eux, qui va être le révélateur des changements survenus entre les deux hommes.

« Super souris et le fromage bleu de la Lune » : un couple part pêcher pour le meilleur et pour le pire.

 Ce que ces récits ont en commun, hormis un goût immodéré pour la pêche à la mouche, est sans doute l’analyse très fine des rapports humains. Pete Fromm nous parle de l’incommunicabilité entre les êtres, de la difficulté de se faire comprendre, de laisser de côté son égo pour venir à l’autre en toute innocence. Il évoque aussi nos peurs, angoisses diffuses : celles liées au fait d’être parents, mais aussi la peur de perdre ceux qui nous sont chers, la peur que le temps passe trop vite. La rivière est là pour leur rappeler que tout file, inexorablement…

 Un très beau recueil pour apprendre à se recueillir sur le bord des rivières …

 

Ce que j’ai moins aimé :

-Rien 

 

 Premières phrases :

 « L’argent ne coule pas à flots. Il n’y a pas vraiment de quoi emporter ou noyer quelqu’un, si vous voyez ce que je veux dire. Un désastre après un autre. Vous savez ce que c’est. Alors la décision du juge m’arrive ne pleine figure, comme si elle débarquait d’une autre planète. En parcourant des yeux le compte rendu d’audience, vous vous posez d’abord la question habituelle –Qu’est-ce que c’est que cette langue ? – avant de vous demander : c’est de moi qu’on parle là ? »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Indian creek : un hiver au coeur des Rocheuses de Pete FROMM

Autre :  La rivière de sang de Jim TENUTO

 

D’autres avis :

 ClaraClaudia Lucia 

 

Avant la nuit, Pete Fromm, traduit de l’américain par Denis Lagae-Devoldère, Gallmeister, avril 2010, 172 p., 21 euros

 

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La trilogie du Minnesota 2. Seuls les morts ne rêvent pas de Vidar SUNDSTOL

Publié le par Hélène

                                          seuls-les-morts-ne-revent-pas.jpg

♥ 

Un deuxième tome décevant.

 

L'auteur :

 

Vidar Sundstøl est un écrivain norvégien, auteur de romans policiers.
Il a grandi à Drangedal dans le Telemark. Il a étudié au Writer’s College de Bø en 1987.
Son premier livre, Kommandolinjer a été publié en 1987. Il a écrit la trilogie du Minnesota, dont le dernier tome sort en 2011. (Source : Babélio)

 

L'histoire :

 

La suite de cette trilogie du Minnesota, où nous retrouvons Lance aux prises avec son frère dans une partie de chasse interminable...

 

Quatrième de couverture :

 

« Et si c’était lui, le mort et les autres, les vivants ? Et qu’il ne pouvait pas les voir parce qu’il se trouvait déjà de l’autre côté du mur invisible de la mort ? Seuls les morts ne rêvent pas. C’était peut-être  pour ça qu’il ne voyait pas d’autre être humain qu’un Indien dans de vieux vêtements ? Parce que Lance était mort et l’Indien aussi, et que les morts ne voyaient que les morts… »

 

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Ce que j'ai aimé :

 

Ce deuxième tome est prenant, l'atmosphère est intrigante, parallèlement à cette partie de chasse qui n'en finit pas, se déroule le récit de l'ancêtre des garçons, aux prises lui avec un indien-gitan.

 

Ce que j'ai moins aimé :

 

- Beaucoup trop court (à peine 200 pages)

- L'unité de lieu est lassante : la forêt, la forêt, le lac, la forêt... De même pour l'unité de temps : une ou deux journées, sans parler de l'unité d'action : une partie de chasse... et c'est tout !

- Il est à déplorer un contraste entre le tome 1 avec de nombreux personnages, une enquête digne de ce nom, le FBI, rien que ça, et ce tome deux, épuré, presque vide, qui aurait gagné à être inséré dans le tome 3 sans doute, il ne semble pas constituer un tome à part entière.

- De fait, un roman avec beaucoup de répétitions, une action qui n'avance pas, et quand enfin il se passe quelque chose nous sommes à la dernière page et il faut acheter le tome 3 pour savoir ce qui s'est passé !

 

Premières phrases :

 

« Son portable vibra. Lance le sortit avec mille précautions de sa poche de pantalon et jeta un coup d'oeil sur le numéro affiché : inconnu. Il ne répondit pas, puis serra de nouveau sa carabine entre ses deux mains. »

 

Vous aimerez aussi :

 

 La trilogie du Minnesota 1. Terre des rêves de Vidar SUNDSTOL

Roman policier nordique

 

D'autres avis :

 

Territoire polarLe Figaro 

 

Seuls les morts ne rêvent pas de Vidar SUNDSTOL, Grasset, avril 2012, 16 euros

 

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