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1345 résultats pour “vie parfaite

Trois jours et une vie de Pierre LEMAITRE

Publié le par Hélène

Bienvenue dans un univers glauque ! L'auteur semble-t-il voulait s'interroger sur les conséquences de nos actes. Il a donc choisi un jeune garçon de douze ans responsable de la mort d'un autre petit garçon de 6 ans. En proie à la panique après avoir tué le petit Rémi dans un accés de colère, Antoine décide de cacher le corps et de se taire. Les recherches pour retrouver le petit Rémi s'organisent alors dans le petit village de Beauval,  microcosme dans lequel les conflits s'exacerbent... Observant de loin les uns et les autres s'agiter pour résoudre le mystère de la disparition du petit garçon, Antoine tremble...

Si Pierre Lemaître maîtrise indéniablement l'art de la narration, l'ensemble de son roman m'a semblé creux, basé sur un fait divers somme toute sordide. Le suspens demeure l'élément principal qui nous laisse accroché aux pages : Antoine sera-t-il découvert ? Mais la construction reste bancale, puisque au moment où les recherches battent leur plein, une tempête violente inopinée sévit sur Beauval, plaçant soudainement au second plan la disparition. Tempête artificielle, placée ici pour permettre à l'auteur de s'abstraire rapidement du présent. Que faire après la tempête si "brillamment" trouvée ? Deux ellipses temporelles permettent un autre retournement de situation tout aussi soudain, la première nous lance en 2011, puis la deuxième en 2015, aussi vides de sens l'une que l'autre.

Alors oui, la peinture d'une petite vie de province étriquée est plutôt bien rendue, ainsi que cette volonté de fuir chevillée à Antoine mais je n'ai guère compris où voulait en venir l'auteur ! Une déception, un roman inabouti après l'excellent Au revoir là-haut.

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel 

Du même auteur : Au revoir là-haut ; Mise en BD avec Christian DE METTER : Au revoir là-haut

D'autres avis : Jérôme ; Alex  ; Sandrine ; Delphine  ; Clara 

 

Trois jours et une vie, Pierre Lemaître, Albin Michel, mars 2016, 288 p., 19.80 euros 

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L'homme du verger d'Amanda COPLIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

L'homme du verger s'appelle Talmadge. Il vit dans la vallée de Wenatchee au nord-ouest des Etats-Unis, et ne souhaite qu'une chose : pouvoir cultiver son verger en toute tranquillité, loin des vicissitudes de la vie qui lui ont déjà volé sa jeune soeur. Mais quand deux jeunes filles se présentent chez lui, perdues et traquées, il décide de les protéger envers et contre tout...

Si Jane et Della restent méfiante envers les hommes, elle feront malgré tout confiance à Talmadge et bouleverseront à jamais sa vie. Les liens qui se tissent jour après jour, épreuve après épreuve, et bonheur après bonheur entre les deux soeurs et un Tamaldge solitaire ,ressemblent de plus en plus à des liens familiaux... De même la belle amitié fidèle qui unit le vieil homme démuni à Caroline Middey, du village voisin ou encore à Clee, l'indien avec qui il commerce est d'une profondeur qui l'accompagnera toute sa vie. 

Les non-dits peuplent les rares conversations, et grâce au talent de l'auteur qui signe pourtant là son premier roman, l'indicible devient palpable. Les sentiments s'expriment davantage dans les actes que dans les mots, et viennent bouleverser les plus âpres solitudes, à l'insu des protagonistes qui avancent fiers, avec leurs traumatismes passés bien cachés au fond de leurs coeurs. 

Un roman bouleversant, à découvrir ! 

 

Présentation chez Christian Bourgois  et 10/18 

D'autres avis : DominiqueClara Tant qu'il y aura des livres ; Papillon ; Brize

 

Merci à l'éditeur.

 

L'homme du verger,  traduit de l'anglais (EU) par Laurence Kiefé, 10/18, juin 2015, 552 p., 9.10 euros

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Moby Dick de CHABOUTE

Publié le par Hélène

  

♥ ♥ ♥ 

"Si la vie sur mer l'emporte déjà sur la vie à terre, dans le domaine des fables et du fantastique, la pêche à la baleine, elle, surpasse en contes merveilleux, tragiques et effrayants tout autre mode de vie maritime."

Ce que j'ai aimé :

Un jeune moussaillon s'embarque sur le Pequod aux côtés de son capitaine Achab, pensant chasser les baleines.Mais cet étrange capitaine ne traque pas seulement les baleines, mais LA baleine, celle qui lui a arraché la jambe, et lui a volé son âme, la baleine blanche insaississable, Moby Dick.

"Achab nourrit envers la baleine blanche une fureur vengeresse. L'identifiant à ses douleurs physiques mais aussi à tous ses tourments et souffrances morales !! La baleine blanche nage devant lui obsédante incarnation de ces puissances maléfiques !"

La fragilité des harpons, des lances, des frêles embarcations se heurte à l'imposante masse de la baleine qui d'en mouvement balaie tout ce petit monde et l'envoie dans les profondeurs. Combat inégal et insensé mais qui est la raison de vivre de Achab qui entraîne ses  hommes à sa suite, les retenant priis au piège de sa folie. Son obsession remplit d'effroi l'équipage désarmé face à tant de persévérance ! Sa conscience angoissée par la néant recherche la réalité en arpentant les mers. Sa quête incessante reste profondément humaine.

Les dessins en noir et blanc rendent l'histoire d'autant plus intense, fouillant les tréfonds de l'âme du capitaine Achab, dont la noirceur s'oppose à la pureté blanche de la baleine. Mais ce manichéisme n'est qu'apparent, humanité et bestialité affleurant dans les deux âmes jumelles.

Une superbe adaptation de ce classique mythique de Herman Melville paru en 1851 !

Présentation de l'éditeur :

Vents d'ouest pour le tome 1 ; pour le tome 2 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Tout seul Un peu de bois et d’acier 

D'autres avis :

France inter ; Télérama 

Cathe SaxaoulJérôme 

 

Merci à l'éditeur.

 

Moby Dick, Chabouté, 2 tomes, Vents d'ouest, 2014, 18.50 euros le tome

 

C'était ma BD de la semaine, d'autres BD chez Stephie cette semaine.

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Déception et abandon du mois de janvier

Publié le par Hélène

                                           

Marée haute marée basse de JB Pontalis

Attirée par la couverture, un tableau de Munch dont je ne connaissais que l'anxiogène "Cri", par le titre, évocateur du temps qui passe si divinement au bord de la mer, par la quatrième de couverture, à l'unisson de mes ressentis, par la critique de Télérama, avec son "Pontalis continue de faire signe, d'outre-tombe, dans des écrits sur le temps qui file, et qui s'arrête, au gré des prises de conscience du prix de l'existence.", je ne pouvais que me précipiter sur ce roman, prête à succomber...

«Chaque été, je passe mes vacances au bord de la mer – c’est une nécessité pour moi – et chaque jour je consulte l’horaire des marées. Basse mer, pleine mer, marée basse, marée haute, marée montante, marée descendante, grande marée. Ces mots, à eux seuls, me donnent à rêver.
Quand la mer se retire, je vois des estivants, parents et enfants, s’avancer sur la plage qui s’allonge mètre après mètre jusqu’à rendre la mer au loin à peine perceptible, elle se confond avec le ciel. Ils vont à la recherche de coquillages.
Je me dis que ces coquillages, ces coques, ces palourdes, ces moules en grappes, ces bouts de bois rongés par le sel marin, ces morceaux de corde tombés d’un bateau de pêche, figurent ce qui est déposé dans ma mémoire : de petits restes – comme ils me sont précieux! – qui seront tout à l’heure recouverts par la marée haute mais qui réapparaîtront, ceux-là ou d’autres, quand la mer de nouveau se retirera.
Marée basse, marée haute, cette alternance est à l’image de ma vie, de toute vie peut-être.
La vie s'éloigne, mais ell
e revient.»

Mais je n'ai malheureusement pas succombé, déçue par le contenu purement psychanalytique, par la noirceur aux antipodes de la douceur qu'évoquent pour moi les bords de mer lumineux, été comme hiver.  

 

D'autres avis chez Babélio.

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Les heures silencieuses de Gaëlle JOSSE

Publié le par Hélène

                                         heures-silencieuses.jpg

 ♥ ♥

 

L’auteur :

http://gaellejosse.kazeo.com/

 

 L’histoire :

« A l'heure où mes jours se ternissent comme un miroir perd son tain, le besoin de m'alléger de ce qui m'encombre devient plus fort que tout. Je garde l'espoir, naïf peut-être, qu'un tel aveu sera comme l'amputation d'un membre inguérissable qui, pour douloureuse qu'elle soit, permet de sauver le reste du corps. »

  Tout paraît à sa juste place dans la vie de Magdalena, épouse de Pieter Van Beyeren, administrateur de la Compagnie des Indes orientales à Delft. Rigoureuse, maîtresse d'elle-même, elle aurait pu succéder à son père. Mais le commerce est réservé aux hommes. Sa place est au foyer. Magdalena doit se limiter à cet espace intérieur, où elle a souhaité se faire représenter à son épinette, de dos. Un décor à secrets, que son journal intime dévoile. Déceptions, souvenirs, drames familiaux, mais aussi joies, et désirs interdits... Dans le silence de l'heure, derrière le précaire rempart de l'ordre et de la mesure, Magdalena transcrit les vacillements de son coeur, explorant les replis les plus secrets de l'âme. (Quatrième de couverture)

 

heures-silencieuses_5.jpg

 

Ce que j’ai aimé :

Les heures silencieuses nous plonge dans l’intimité d’une femme douce, posée, meurtrie par certains évènements de la vie mais capable d’enfouir ces souvenirs dans le fond de son âme pour espérer aspirer à un soupçon de quiétude. Sa personnalité inocule un charme diffus à son récit, comme le décor diaphane de cette Hollande du XVIIème siècle.  

« Lorsque je me surprends à rêver, c’est d’une existence tissée de ces seuls moments, où chacun semble s’accorder à lui-même, comme à son entourage, avec la plus grand justesse, et n’éprouver pour le monde qu’indulgence, et affection. » (p.83)

 

Ce que j’ai moins aimé :

Je ne saurais dire à quoi cela tient exactement, mais il m’a manqué un petit quelque chose pour être totalement conquise, un  petit supplément d’âme, un soupçon de poésie, un brin de profondeur…

 

 Premières phrases :

 « Je m’appelle Magdalena Van Beyeren. C’est moi, de dos, sur le tableau. Je suis l’épouse de Pieter Van Beyeren, l’administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales à Delft, et la fille  de Cornelis van Leeuwenbrock. Pieter tient sa charge de mon père. »

 Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Des vies désaccordées

Autre : La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier

 

 D’autres avis :

 Mango Clara, Sylire, Manu, George,  Jostein Mimi   

 

Les heures silencieuses, Gaëlle Josse, Autrement, janvier 2011, 134 p., 13 euros

Merci à Manu pour le prêt…

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Le complexe d'Eden Bellwether de Benjamin WOOD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

Un roman hypnotique

Ce que j'ai aimé :

Le jour où Oscar est irrémédiablement attiré par la musique d'une orgue qu'il entend en passant devant la chappelle de King's College, il ne se doute pas que cette mélodie va bouleverser son univers. Attisé par la musique, il entre dans l'église, comme subjugué, de la même façon qu'il entre dans la vie de Iris et Eden Bellwether. Il tombe en effet sous le charme d'Iris et est conquis également par la musique et par les théories de son frère, un personnage fascinant. Mais il va rapidement s'apercevoir que cet être à part est sur le fil qui relie raison et folie. Oscar est son inverse, un garçon normal, ancré dans la vraie vie, avec un travail utile auprès des personnes âgées, loin des envolées universitaires auxquelles sont habitués ses nouveaux amis de Cambridge réunis autour de Eden.

Eden suit en effet les thèses du musicien Mattheson pour qui la musique peut manipuler et pousser les auditeurs à ressentir ce qu'on veut qu'ils ressentent. Musique et émotions seraient intimement liées. "Si je te disais qu'il n'y a des musiques qui rendent heureux, et d'autres qui rendent triste, tu ne serais pas en désaccord avec moi ?" p. 61

Le champ des possibles s'ouvre alors pour le jeune Eden qui enjoint ses camarades à abandonner la rigidité de la science pour explorer de nouveaux territoires, des façons de penser différentes, pouvant conduire à des découvertes. "On a besoin de croire en la science et de croire que la science n'a pas réponse à tout. Même les scientifiques doivent être ouverts au miracle." p. 237

Mais la cloison entre génie et folie est fragile et Eden risque à tout moment de vaciller, entraînant les autres dans sa chute. 

Benjamin Wood écrit là un roman grandiose, magnifique réflexion sur ce "fol espoir", cet appel insensé vers la vie : "en période de grande angoisse et de deuil, la chose la plus précieuse qu'on puisse posséder est une lueur d'espoir, quand bien même cet espoir serait sans aucun fondement." p.485

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

ZUlma 

D'autres avis :

YvesSandrinePapillon ; LaureClaraKathelSéverine 

Télérama L'express 

 

Prix roman fnac 2014.

 

Le complexe d'Eden Bellwether, Benjamin Wood, traduit de l'anglais (RU) par Renaud MorinZulma, 2014, 23.50 euros

Publié dans Littérature Europe

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Les filles de l'ouragan de Joyce MAYNARD

Publié le par Hélène

                        

Mon avis :

Deux enfants sont nées le même jour dans le même hôpital, à la même heure. Les deux familles ont gardé contact, même si tout tend à les séparer : Les Plank sont des fermiers et les Dickerson des artistes bohèmes. Et il se trouve par le plus grand des hasards que Ruth Plank est une artiste, douée pour le dessin, tandis que Dana Dickerson est proche de la terre. Mais quel peut bien être ce secret qui plane sur l'histoire des deux familles ? On se le demande cinq minutes et ensuite on est rapidement exaspéré par les indices gros comme des montagnes que nous donne l'auteur. Point de mystère par conséquent dans ce roman.

En suivant parallèlement les destins des deux jeunes filles, c'est toute leur vie qui défile :  leur enfance, les premiers émois de l'adolescence, la découverte du sexe, de la maternité, du couple, de la maladie (et des maladies, il y en aura !) Panorama de deux vies différentes, le roman plonge ses racines dans les années 50, la libération sexuelle, Woodstock, et c'est sans doute là qu'il est le plus intéressant. Evoquant le maladie et la mort avec beaucoup de tendresse et d'intelligence, l'auteure aurait pu se passer de ce secret de famille terriblement attendu pour s'intéresser simplement à la trajectoire des deux jeunes filles. Décrire des vies, tout simplement, sans alourdir...

Premières phrases :

"Cela commence par un vent humide, qui souffle du nord-est à travers les champs, un vent étrangement chaud pour cette période de l'année. Avant même qu'il atteigne la maison, Edwin Plank le voit venir, ondulant sur l'herbe sèche et les dernières rangées de maïs dans le champ en contrebas de la grande, là où le tracteur n'est pas encore passé."

Présentation de l'éditeur :

Philippe Rey 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : L'homme de la montagne

D'autres avis :

Lu dans le cadre du Blogoclub

Télérama  ; Le magazine littéraireLe figaro

SylireClara - Kathel - Théoma - Val 

 

Les filles de l'ouragan, Joyce Maynard, traduit de l'anglais (EU) par Simone Arous, Editions Philippe Rey, 2012, 20 euros

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Le pèlerin de Fernando PESSOA

Publié le par Hélène

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L'auteur : 

 http://www.bibliomonde.com/auteur/fernando-pessoa-525.html

 

Présentation de l'éditeur : 

Dans ce récit initiatique, datant de 1917, le jeune narrateur - le Pèlerin - évoque d'abord sa vie paisible chez ses parents, jusqu'au jour où, alors qu'il contemple la route en bas de chez lui, apparaît un mystérieux Homme en noir qui lui dit : " Ne fixe pas la route ; suis-la. " Une force mystérieuse le pousse alors à quitter sa maison et à suivre la route. Jusqu'où ? " Puisqu'il m'avait dit de la suivre et non de l'emprunter jusqu'à un certain point, je devais la suivre sans m'arrêter, jusqu'au bout... " Qui est l'Homme en noir et quel est l'objet de la quête qui jette le narrateur sur la route ? Comme dans tout conte initiatique, il sera soumis à la tentation et subira diverses épreuves, dont, d'étape en étape, il sortira vainqueur. Arrivé au bout de la route, quelle sera sa découverte ultime ?

 

Mon avis : 

 Un homme vit une vie bien tranquille chez ses parents jusqu’au jour où il croise ‘un home ne noir » qui lui murmure des mots qui l’invitent à prendre la route, celle qu’il n’avait fait qu’observer jusqu’ici. Le pèlerin se met en route à la recherche de lui-même sans doute. Cette marche initiatique le confrontera à diverses tentations mais il continuera sa route, tendu vers l’objet de sa quête.

 Un court conte plaisant, mais interrompu, la fin est seulement résumée : en effet, le texte présenté provient d’un cahier, sans titre, et de fragments intitulés « le Pèlerin ». Rassemblés ici, ils forment un tout cohérent, mais tronqué puisque les aventures s’interrompent et que la dernière partie du récit présente seulement un récapitulatif complet de l’histoire et un résumé de la fin. Ce qui nous permet de constater que le récit présenté ici  est loin d’être exhaustif, abouti et complet.  Je me pose donc la question de l’intérêt de publier un patchwork de textes, avec 80 pages de texte dont 25 de préface et une dizaine de résumé…  Pour les esthètes attachés à l’auteur, ce texte présente sans doute un intérêt, mais pour le lecteur lambda il reste une frustration lancinante…

 

Premières phrases :

 « J’habitais la maison de mes parents, dans ma ville natale au bord de la mer, et j’étais content. Aucune occupation ne venait distraire mon esprit des charmes propres à l’imagination heureuse des adolescents ; l’amour, avec sa joie insatisfaite, n’était pas encore venu troubler la limpidité de ma vie. »

  

 

Le pèlerin, Conte, Fernando Pessoa, texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes, préface de Teresa Rita Lopes, traduit du portugais par Paricidio Gonçalves, Editions de la différence, Minos, 2013, 6 euros

 

Publié dans Littérature Europe

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Petit éloge des vacances de Frédéric MARTINEZ

Publié le par Hélène

petit-eloge-des-vacances.jpg

♥ 

« Rien ne sert de partir quand on ne sait plus voir. » (p. 16)

 

L’auteur :

http://www.frederic-martinez.fr/

 

Présentation :

 

En vacances, il faut désapprendre les allées ratissées qu'empruntent nos vies au cordeau : le temps est nu. Le cri aigre des goélands, la rumeur stridente des cigales submergent la fureur des métropoles. L'air plus vif rompt les entraves que la routine a posées sur nos âmes. Le ciel se rapproche de nous. Nous voici libres. Tapis au creux du temps comme dans une combe, nous faisons le gros dos sous la lune et reprenons peu à peu possession de nos corps qu'ébrèchent les travaux et les jours. Loin du béton, dans cette vacance qui nous rend à nous-mêmes, quelque chose doit arriver. (Source : Myboox)

 

Mon avis :

La quatrième de couverture laisse espérer de belles réflexions philosophiques sur les vacances, le temps qui file dans nos vies nous laissant haletant face à un quotidien insignifiant qu'il faut rendre passionnant à l'heure des congés. Mais si effectivement quelques réflexions émaillent les anecdotes de Frédéric Martinez, elles sont trop rares pour offrir un véritable intérêt à ces courts récits.

Pourtant Frédéric Martinez est un écrivain qui soigne son style. Les mots sont pensés, pesés, les métaphores filées, la syntaxe calibrée. Ainsi les tableaux des belles inconnues ou des séjours au bord de mer sont poétiques.

 « Accepter les caprices du temps ; accepter l’imprévu ; le silence et les temps morts. Savoir s’ennuyer. Ces petits renoncements trament l’étoffe des vacances. » (p. 16)

 Mais les sujets choisis, souvent de belles jeunes femmes croisées dans la rue sur lesquelles l'auteur fantasme, sont rapidement lassants. L’ensemble est très inégal et ne décolle pas beaucoup : les anecdotes sont a priori issues de l’imagination de l’auteur, qui extrapole à partir d’une silhouette croisée des destins vacanciers, si bien que le manque de souffle, de vécu se fait rapidement sentir.

Le petit supplément d’âme qui aurait permis de donner de la profondeur aux propos nous échappe.

 

Premières phrases :

 

« - Où partez-vous ?

La question devient inévitable. Les marronniers jettent leur ombre sur les trottoirs, tamisent l’éclat brusque du ciel qui pleut sur les femmes. Vêtues de robes légères, chaussées de tongs ou de sandales, de spartiates ou d’espadrilles, elles déambulent dans les rues, fredonnent sur l’asphalte la chanson de l’été. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Claude Monet, une vie au fil de l'eau

 

D’autres avis :

 Cathulu 

 

Petit éloge des vacances, Frédéric Martinez, Folio 2 euros, mai 2013, 2 euros

 

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La bicyclette rouge tome 1 Yahuwari de Kim DONG HWA

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 

 L’auteur :

 

Kim Dong Hwa est un auteur de manhwa coréen. Célèbre dans son pays, ses premières oeuvres traduites sont arrivées récemment en France.

 

L’histoire :

 

Isolés dans la campagne coréenne, les habitants du petit village de Yahwari vivent paisiblement, chaque journée apportant son lot de peine... et de courrier !

Cette série suit le facteur local dans sa tournée quotidienne. Véritable pont entre le Monde et le village, celui-ci est l'ami de tous. Chacune des histoires courtes qui composent cette série rend compte des rapports entre le facteur et les villageois, du poète qui laisse chaque jour un poème dans sa boite aux lettres, au paysan qui surprend notre ami facteur en train de planter des fleurs au bord de la rivière...

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          J’ai beaucoup apprécié le charme de cette petite BD. Le rythme est lent, en harmonie avec la vie de ce facteur si souriant, toujours heureux et prêt à égayer la vie des habitants du village. Il les écoute, leur fait un signe de la main, leur apporte des fleurs quand ils n’ont pas de courrier, les conseille… Il ne se passe rien de particulier, simplement la vie qui file entre les heures et dont la substance se laisse à peine saisir. Et pourtant, ici, nous la sentons qui palpite, l’auteur réussit à capter quelques flagrances au travers de scènes simples et lumineuses.

 

«  Qu’est-ce que vous faites là ? Vous ne travaillez pas aujourd’hui ?

-          Je sème des fleurs. J’ai pensé que ça serait bien qu’il y ait des fleurs près du pont. Plus tard, ces fleurs me diront bonjour. Aujourd’hui une première pousse est sortie. La prochaine fois que je la verrai, elle aura grandi de deux pouces. Et un papillon  viendra jouer avec elle. La nuit, elle discutera d’astronomie avec une étoile. (…) A l’automne, elles donneront de jolies fleurs rouges, et elles m’enverront une lettre timbrée de parfum. En me remerciant de les avoir invitées dans un monde si beau. » (p. 34)

 

-          Les dessins simples et colorés s’accordent bien à l’histoire.

 

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien

 

Vous aimerez aussi : L’homme qui marche de Jirô TANIGUCHI

 

D’autres avis : Cathe, Laure, Hérisson, Papillon

 

La bicyclette rouge, tome 1 Yahuwari, Kim DONG HWA, Paquet, septembre 2005, 13 euros

 

Merci à Keisha qui m'a conseillé cette belle lecture...

Publié dans Manga - Manhwa

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