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1258 résultats pour “vie parfaite

Vingt-quatre heures de la vie d'une femme de Stefan ZWEIG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« J'ai personnellement plus de plaisir à comprendre les hommes qu'à les juger. »

Alors qu'il séjourne dans une pension de la Côte d'Azur, le narrateur assiste à un scandale : l'une des pensionnaires, femme mariée,  s'est enfuie avec un jeune homme qu'elle ne connaissait que depuis une seule journée. Alors que tous la jugent, le narrateur fait preuve de plus de tolérance, ce qui amène une vieille dame anglaise à lui raconter sa propre histoire, qui n'est pas sans rappeler celle de cette fugitive aux prises avec la passion foudroyante.

Le narrateur et ses acolytes nous invitent à réfléchir sur le jugement que l'on peut porter à tort sur les autres, sur la nécessité de comprendre, de connaitre l’histoire avant de condamner hâtivement.

L'histoire elle-même est centrée sur les mouvements spontanés du cœur pas toujours explicables : « Je déclarai que cette négation du fait incontestable qu’une femme, à maintes heures de sa vie, peut-être livrée à des puissances mystérieuses plus fortes que sa volonté et que son intelligence, dissimulait seulement la peur de notre propre instinct, la peur du démonisme de notre nature et que beaucoup de personnes semblait prendre plaisir à se croire plus fortes, plus morales et plus pures que les gens « faciles à séduire ». »

En parlant, la vieille dame se libère peu à peu, elle lègue avec sincérité les échos de sa vie au narrateur qui se contente d'écouter, témoin bienveillant d'une confession pesante. Les sentiments apparaissent dans toute leur pureté et avec leurs contradictions inhérentes, la passion du jeu ou la passion amoureuse menant les hommes et les femmes au-delà de la frontière de la raison...

Un texte court et fort !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Le joueur d'échecs ♥ ♥ ♥ Magellan   ♥ ♥ ♥ (Biographie)

Publié dans Littérature Europe

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Les étoiles, la neige et le feu de John HAINES

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"C'est dans la clarté et la force brève d'une rencontre avec la nature , dans ce témoignage d'amour et - puisque c'est d'un livre dont il s'agit- dans les souvenirs qu'on rappelle à soi pour les conter, que l'on peut recouvrer certains moments vitaux de cette expérience. Ils recèlent cette vitalité première de l'existence sans laquelle il n'est aucun art possible, aucune approche spirituelle, aucun rapport authentique au monde." Préface de l'auteur

John Haines a fait le choix de se retirer de la civilisation pour se retirer pendant vingt-cinq ans dans une cabane au coeur de l'Alaska, réapprenant les gestes essentiels des pionniers : chasser pour se nourrir, couper du bois pour se chauffer, tracer des pistes. Il s'adapte à cette vie harmonieuse proche de la nature et nous livre son émerveillement profond de cette vie. 

Les soirées sont bercées par les récits des voisins à qui on rend visite pour échanger autour du feu des anecdotes, des destins atypiques, des légendes qui se teintent quelquefois de magie à la lueur du feu. Jamais ce récit ne se fait lassant tant il déborde d'un amour inconditionnel pour ces personnes et pour ce mode de vie, loin de tout. On se surprend à guetter nous aussi le passage d'un élan, en espérant qu'il ne disparaisse pas de ces paysages paradisiaques...

Il s'agit du premier roman édité chez Gallmeister sous le titre Vingt-cinq ans de solitude, inscrivant la maison d'édition dans le nature writing et prouvant le talent indéniable de Oliver Gallmeister pour dénicher des récits envoûtants !

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Challenge Gallmeister organisé par Les Passions de Chinouk et Readlookhear

Thème du mois : Nature writing

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Le cirque des merveilles de Elizabeth MACNEAL

Publié le par Hélène

♥ ♥

Angleterre, 1866. Nell est vendue par son père comme phénomène de foire au cirque des Merveilles tenu par Jasper Jupiter. En effet des taches de naissance constellent son corps et le directeur du cirque lui prépare un numéro qui mettra en avant ses différences. D'abord affectée par cette nouvelle vie, Nell finit par trouver sa place, se liant d'amitié avec d'autres artistes et se rapprochant de Toby, le frère de Jasper.

L'originalité de l'autrice est de ne pas offrir un monde blanc ou noir de ces pratiques, quelquefois cela permettait à ces êtres différents de s'intégrer dans un monde, de gagner leur vie, et de devenir des "merveilles" mises en lumière par la mise en scène, quand pour d'autres, cela signifiait être arraché à sa famille d'origine, être vendu de cirques en cirques comme un quelconque objet.

Ce que j'ai moins aimé :

Ma lecture fut laborieuse, peut être parce que je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages réellement. J'ai trouvé trop de longueurs autour de l'histoire de Dash que l'on devine rapidement, si bien que cela crée un faux suspens
Bilan :

Mitigé !

Présentation de l'éditeur : Les presses de la cité

Il m'a fait penser à La vie qu'on m'a choisie que j'avais préféré !

Publié dans Littérature Europe

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Trois saisons d'orage de Cécile COULON

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au bord des falaises nommées Les trois gueules s'est bâti le village des Fontaines autour de la carrière exploitée par deux frères. Petit à petit une vie s'est construite et André est le médecin qui officie là-bas, pour les "fourmis blanches" qui travaillent à la carrière et à l'usine. Il connait la nature et sait que elle peut prendre des vies rapidement, de façon aléatoire, sans préambules. Mais il sait aussi que la vie reste souvent la plus forte, preuve en est dans cet enfant qui lui tombe du ciel, Benedict. Ce dernier s'attache à ce père modèle et à ce lieu atypique et il grandit également là, dans les pas de son père, devenant médecin lui aussi. Il rencontre Agnès, une fille de la ville qui le rejoint et donne naissance à Bérengère.

Ainsi trois générations se mettent en place et sont prêtes à jouer leur rôle dans le destin qui s'accomplit autour de ce lieu qui apparait maudit aux gens de la ville.

Ce récit magnétique prenant aux accents de tragédie rappelle la nécessité de se plier aux lois de la nature quoi qu'il advienne. Le coeur a ses raisons qui échappent aux brides de l'esprit rationnel comme le dit le proverbe. Il peut faire éclater des orages dévastateurs, de ceux qui retentissent longuement dans l'atmosphère et altèrent à jamais les paysages, brûlant arbres et âmes sur leur passage. Il ne sert quelquefois à rien de lutter...

Un beau récit tragique parfaitement maitrisé.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Viviane Hamy

D'autres avis : Jostein ; Leiloona ; Noukette ; Valérie 

 

Trois saisons d'orage, Cécile COULON, Editions Viviane Hamy, janvier 2017, 265 p., 19 euros

 

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Déneiger le ciel de André BUCHER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

David a soixante ans et vit dans une ferme isolée au-dessus de Sisteron. La veille de Noël, son ami Antoine doit le rejoindre. Seulement il se fait attendre si bien que David décide de partir à pied pour aller au-devant de lui. Commence alors un voyage halluciné dans la neige qui l'environne et engloutit peu à peu tout autour d'elle. Les ombres des disparus dansent avec les flocons virevoltants, étourdissant l'âme de David. La neige colporte les souvenirs. 

David reient sur la vie simple qu'il a choisie, une vie en harmonie avec ce qu'il est : 

"Je me lève tôt, je cours dans les bois en parlant aux vaches. Je plante des arbres, j'en coupe quelquefois. Sinon, l'hiver je dégage les routes, sauf que cette année, je suis à pied. Mon tracteur est en panne.

- Et là ce soir tu fais quoi ?

- Je ne sais pas trop. Disons que je déneige le ciel. Je creuse un sillon dans ma poitrine." p. 66

Par quelques scènes simples et émouvantes, ANdré Bucher nous fait ressentir l'importance de se sentir utile, d'agir, malgré la neige, d'avancer, de sortir pour ne pas sombrer et pour que le ciel s'illumine. Les pensées s'allègent alors, les certitudes s'affirment , les morts s'enterrent. 

A défaut de déneiger les routes, David déneigera son esprit,  et déneigera les êtres et ce qui les entrave.

Le récit poétique d'un esprit hanté par sa vie...

 

Présentation de l'éditeur : Sabine Wespieser 

D'autres avis : Clara ; Jérôme  ; Sylire  ; Yves 

 

Déneiger le ciel, André Bucher, Sabine Wespieser, poche, novembre 2015, 146 p., 8 euros

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Jours de juin de Julia GLASS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Après la mort de sa femme, Paul participe à un voyage organisé en Grèce pour changer d'environnement. Il renait alors à la vie dans ce décor lumineux, et se remémore sa femme, leurs enfants, Fenno, l'aîné homosexuel, libraire à NY, et les jumeaux, inséparables. Six ans plus tard Fenno prend la parole après la mort de Paul. Il évoque sa vie New yorkaise et le lien particulier qui le relie à Mal, un jeune homme atteint du sida.

La première partie du roman est très forte, Paul baignée par la lumière grecque renaît au désir tout en évoquant sa famille, cette famille qui fut toute sa vie et de laquelle il commence seulement à s'émanciper. Il effleure les secrets de chacun, les incompréhensions, les éclairs joyeux, tous ces petits riens qui créent un monde. La deuxième partie est plus noire, alternant entre le présent et l'organisation des funérailles de Paul, prétexte au rassemblement de la fratrie, et l'histoire de Fenno, dans ces années sida.  Quant à la dernière partie, je n'ai pas bien compris son intérêt, elle met en scène divers personnages rencontrés lors du roman et je n'avais pas même fait le rapprochement entre la jeune femme rencontré rapidement par Paul au début du roman et cette Fern enceinte à la fin du roman.

Il n'en reste pas moins qu'excepté cette réserve concernant cette dernière partie, ce roman porte un regard aigu sur les relations familiales, sur la mort et son acceptation, sur le rôle de parents, et offre un regard tendre et acéré à la fois sur nos familles contemporaines.

D'autres avis : Babélio

 

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J’aurais voulu être ethnologue de Margaux MOTIN

Publié le par Hélène

                                          j-aurais-voulu-etre-thnologue.jpg

 

L’auteur :

Margaux Motin est une illustratrice française. Elle est connue, entre autres, pour son blog Margaux Motin, où elle expose avec humour des anecdotes de sa vie de trentenaire. Elle a une soeur, Marion Motin, qui est danseuse.

 

L’histoire :

Le quotidien d’une jeune illustratrice : sa petite fille, son mari, ses copines, sa mère, ses achats compulsifs… La vie quoi !

 

Ce que j’ai aimé :

-          Cet album est plutôt drôle, les scènes sont bien vues :

 

"J'aurais adoré être ethnologue ... j'aurais étudié la symbolique de la chaussure à talon chez les pygmées, observé les fréquences d'épilation des femmes en Amazonie, établi une typologie du bébé morue dans les sociétés inuit, j'aurais même probablement appris à construire une pirogue avec une bretelle de soutif et une tong, et pris des cuites à l'alcool de manioc. La vie aurait été une course folle, une nuit d'ivresse interminable, un vaste champ de possibles! Mais je suis une grosse feignasse, je vomis quand je suis soûle et j'ai peur des quêpes. Et puis, de toute façon, tout ce que je sais faire, c'est dessiner..." (4ème de couverture)

 

margaux-motin-1.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien de nouveau sous le soleil, de nombreuses caricatures : les hommes regardent le foot, pendant que les filles font les boutiques, se font les ongles, s’épilent le maillot, et les enfants eux ne sont là que pour pleurer et nous réveiller la nuit :

 

margaux-motin-2.jpg

 

D’autres avis :

Sophie

 

Vous aimerez aussi :

Le blog de Margaux Motin

 

J’aurais voulu être ethnologue, Margaux MOTIN, Hachette, Marabout, 2009, 12.90 euros

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La vie d'adulte de Sophie Adriansen, dessins de Eloisa Scichilone et Mauro Gandini

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Marina, à l'aube de ses trente ans, doit se faire opérer le cerveau. Face aux risques, elle réfléchit alors au sens qu'elle souhaite donner à sa vie, vie qui ne tient finalement qu'à un fil... Après son opération, elle décide de vivre pleinement, sans plus se satisfaire d'un quotidien banal et sans saveurs. Elle plie bagage et part pour l'Italie. Là-bas, elle se délecte des moindres instants et apprend à dîner seule à une table de restaurant, à rester réceptive à ce qui l'entoure, à errer au gré de ses rencontres, à se laisser porter par le vent et le hasard... Elle apprend la liberté, la solitude, pour mieux revenir vers elle-même et les autres. Au terme de cette quête du bonheur, elle apprendra à se reconnecter à son âme d'enfant...

J'ai été conquise par la douceur de cette histoire, certes résolument feel good, mais profondément optimiste et lumineuse.

 Les dessins très colorés éclairent le destin de Marina, et réussissent admirablement à allier douceur et intensité.

Une BD à conseiller en ces temps sombres...

Présentation de l'éditeur : First Editions

Du même auteur : Je vous emmène au bout de la ligne  ♥ ♥ (Essai)  Quand nous serons frère et sœur ♥ ♥ ; Grace Kelly ♥ ♥ (bio) ; Max et les poissons ♥ ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Naître et grandir en musique  ♥ ♥ (doct) ; Les grandes jambes  ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; Le syndrôme de la vitre étoilée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Linea Nigra ♥ ♥ ;  Ailleurs meilleur ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; L'été du changement ♥ ♥ ♥ (Roman jeunesse) ; La remplaçante ♥ ♥ ♥ (BD) ; Hystériques ♥ ♥ ♥

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Soyez imprudents les enfants de Véronique OVALDE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Atanasia Bartolome, jeune adolescente de 13 ans part sur les traces du peintre Roberto Diaz Uribe après avoir été émue par la vue d'une de ses peintures. Leurs destins se croisent puisqu'elle apprend que le peintre appartient à sa famille. La quête de son histoire devient une obsession qui la mène aux quatre coins du monde. Elle rencontre notamment à Paris un professeur spécialiste du peintre qui met en lumière les étranges disparitions qui jalonnent la vie du peintre. Il faut dire que son histoire reste liée à celle de l'Espagne sortie après 40 ans d'un régime dictatorial. 

Histoire à tiroirs aux nombreuses ramifications, Soyez imprudents les enfants résonne comme un roman d'apprentissage, à la fois réflexion sur la famille, sur le pouvoir, mais aussi sur les choix qui ordonnent nos vies.

"C'est toi qui rends puissant le puissant en acceptant son pouvoir."

Ce que j'ai moins aimé : La fadeur du personnage principal allié à quelques longueurs dans sa quête finissent par noyer l'intérêt du lecteur et à restreindre toute émotion, qu'elle soit physique, psychologique ou intellectuelle. Il faut se laisser porter par sa "petite musique" sans chercher à être marqué durablement...
 

Bilan : Il reste évident que le style de Ovaldé et la beauté des images la rendent agréable à lire. Mais cela reste une impression éphémère. 

 

Présentation de l'éditeur : Flammarion 

Du même auteur : Des vies d'oiseaux ; Le sommeil des poissons

D'autres avis : Noukette et Jérôme, Caroline ; Cuné ; Mo

Télérama

 

Merci à l'éditeur.

 

Soyez imprudents les enfants, Véronique Ovaldé, Flammarion, août 2016, 20 euros

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Encre sympathique de Patrick MODIANO

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il y a des blancs dans une vie, et des éclipses de la mémoire."

30 ans auparavant, le narrateur partait sur les traces de Noëlle Lefebvre,jeune femme ayant mystérieusement disparu dans Paris. Employé temporairement dans une agence de détective, le narrateur se prête au jeu, enquête, questionne, arpente le quartier du XVème où Noëlle habitait. Il tente de reconstruire au fur et à mesure l'image disloquée de la jeune femme au travers les témoignages divers récoltés.  

"Vous avez beau scruter à la loupe les détails de ce qu'a été une vie, il y demeurera des secrets et des lignes de fuite pour toujours."

Qui est-on réellement ? Quelle image renvoyons nous aux autres et au monde par le biais de traces contradictoires que l'on peut laisser derrière soi "Et sur soi-même en sait-on plus long, si j'en juge par mes propres mensonges et omissions, ou mes oublis involontaires ?" Autant de questions qui reviennent comme un leitmotiv dans l'oeuvre de Modiano, mais que l'on se plait à se poser à nouveau, emportés par la petite musique enchantée de l'auteur.

"J'ai peur qu'une fois que vous avez toutes les réponses votre vie se referme sur vous comme un piège, dans le bruit que font les clés des cellules de prison. Ne serait-ce pas préférable de laisser autour de soi des terrains vagues où l'on puisse s'échapper ?"

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur : L'herbe des nuits ♥ ♥ ; L'horizon ♥ ♥ ♥ ; Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier ♥ ♥ ♥ ; Dimanches d'août ♥ ♥ ♥ ; Un cirque passe ♥ ♥ ♥

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