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Les poissons ne connaissent pas l’adultère de Carl ADERHOLD

Publié le par Hélène

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Une comédie décevante...

  

L’auteur :

 

Carl Aderhold est né à Decazeville (Aveyron) en 1963. Fils de comédiens, il a poursuivi des études d’histoire. Il a plus particulièrement étudié la littérature du XVIIIe siècle. Il est directeur éditorial chez Larousse dans le domaine des sciences humaines.

 

L’histoire :

 

Sauter dans un train, un matin. Tout quitter. À l’aube de ses quarante ans, une femme monte dans le Corail pour Toulouse et s’installe dans le premier compartiment venu. Il a suffi d’une séance de relooking, cadeau de ses copines, pour que tout son univers s’effondre : son pavillon de banlieue, son mari, sa fille, son emploi de caissière. Pour mieux marquer le début de sa nouvelle vie, elle change de prénom : Julia, comme Julia Roberts, son actrice préférée. Chaque gare de la ligne est une étape vers la liberté. Comme par contagion, tous les passagers qu’elle croise sont eux aussi emportés : Colette, la vieille dame, amoureuse de deux hommes, Germinal Serna, le contrôleur anarchiste, le Happy Days Band, la chorale déjantée, le sourd-muet, embarqué malgré lui dans le train, l’éternel dragueur, le serveur indien... Et Vincent, spécialiste des bestiaires médiévaux, qui se rend à un colloque en compagnie de sa femme et d’un autre couple de chercheurs. « Les poissons ne connaissent pas l’adultère », écrit l’un des auteurs du Moyen Age qu’étudie Vincent. Mais les historiens peuvent-ils en dire autant ? Dans ce voyage initiatique, tout se joue entre Paris et Toulouse en 6 h 06 : Julia se bat pour se libérer peu à peu de la fatalité qui pèse sur son existence, mais pourra-t-elle en modifier le cours ?

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’idée de départ était plaisante : suivre la trajectoire oblique d’une femme qui se découvre femme et non plus seulement mère et épouse transparente.  L’ensemble s’annonçait bien sûr léger et aérien, mais teinté d’un humour décalé de bon aloi.

 

« Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Exister ! Mais encore ? Chaque chose en son temps. » (p. 42)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Mais le roman n’a pas tenu ses promesses et est resté très superficiel, voire caricatural souvent dans la typologie des personnages. La fin en forme d’happy end est fidèle à cette caricature des comédies romantiques, bref l’ensemble est assez décevant.

 

Premières phrases :

 

« Tout ça, c’est à cause de la surprise des copines.

Pour l’instant, Djamel et sa fille Laura la croient en route pour son boulot. Un trajet tellement réglé qu’ils pourraient, rien qu’en regardant leur montre, deviner où elle est. »

 

Vous aimerez aussi :

 

 Le mardi c'est permis

 

D’autres avis :

 

Clara, Amanda, Choco, Cathulu, Manu

  

Les poissons ne connaissent pas l’adultère, Carl ADERHOLD, JC Lattès, 2010,17.10 euros

POCHE : Les poissons ne connaissent pas l’adultère, Carl ADERHOLD, Le Livre de Poche, avril 2011, 317 p., 6.95 euros

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L’orme du Caucase de TANIGUCHI et UTSUMI

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ 

Huit courts récits très touchants.

 

Les auteurs :

 

UTSUMI est un scénariste japonais. Jiro TANIGUCHI quant à lui est mangaka (auteur de mangas) et il s’est surtout fait connaître avec Quartier lointain (dont le 1er tome a reçu un prix à Angoulême en 2003).

 L’histoire :orme 2

 

Huit récits se succèdent, tous teintés de mélancolie.

L’orme du Caucase conte avec poésie le dilemme d’un propriétaire à qui l’on demande de couper son bel orme dont les feuilles gênent les voisins,

Le cheval de bois met en scène une petite fille qui semble apeurée par les attractions d’un parc,

La petite fille à la poupée est l’œuvre d’une jeune femme que son père qui l’avait perdu de vue retrouve par hasard,

La vie de mon frère voit deux frères très différents dans leur conception de la vieillesse se retrouver,

Le parapluie est celui que tend une jeune femme à son frère,

Les environs du musée sont témoins de la rencontre touchante entre deux personnes âgées,

Dans la forêt, deux jeunes garçons apprennent à s’épauler,

Son pays natal est celui d’une jeune française devenue brutalement veuve et restée malgré tout au Japon.  

 orme_du_caucase-1.jpgCe que j’ai aimé :

 

-          La poésie douce et mélancolique nimbe ces récits d’un halo de tristesse. Les personnages ont souvent vécus des situations troublantes voire traumatisantes, mais entourés d’amour, ils parviennent à passer au-delà de ces séparations, déchirements, ou mort brutale. La vie transcende leur peine et leur offre un petit supplément d’âme qui les apaise.

 

- Les thèmes difficiles comme la vieillesse, la séparation, la mort, sont abordés avec subtilité et philosophie.

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          C’est triste, j’ai beaucoup pleuré…

 

 

L’orme du Caucase, TANIGUCHI et UTSUMI, Casterman écritures, juin 2004, 13.50 euros

 

 Keisha en parle aussi

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Moonlight Mile de Dennis LEHANE

Publié le par Hélène

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♥ ♥ 

Une petite déception...

 

L’auteur :

Dennis Lehane est né en 1966 à Dorchester dans le Massachusetts.  Après des études à Boston, il part à l'université internationale de Floride. Tout en écrivant son premier livre (Un dernier verre avant la guerre), il vit de métiers divers (livreur, libraire, chauffeur). C'est également un ancien éducateur qui travaillait dans le secteur de l'enfance maltraitée. Ce thème reste très présent dans la majorité de ses œuvres.

Il vit aujourd'hui à Boston. Ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues.

 

L’histoire :

 

Patrick Kenzie et Angela Gennaro ne sont plus détectives privés. Patrick travaille pour une grosse société de surveillance qui refuse de l'embaucher définitivement car il n'est pas assez "lisse" pour son patron. Il est toujours consumé par la colère face aux injustices et c'est peut-être cela - ainsi que la culpabilité - qui le pousse à accéder à la demande de Beatrice, la tante d'Amanda McCready. Douze ans plus tôt, Angie et lui avaient enquêté sur la disparition de la petite Amanda, mais le fait d'avoir retrouvé l'enfant s'était soldé par un fiasco humain. Selon Beatrice, Amanda, aujourd'hui âgée de 16 ans, a de nouveau disparu et elle est peut-être en danger...

 

Mon avis :

 

 J’avais hâte, comme tous les fans de Dennis Lehane, de retrouver ses deux héros fétiches, mais quelle ne fut pas ma surprise de trouver deux êtres transformés par le temps, parents d’une petite Gabby, et étant devenus de fait des représentants de la classe moyenne, aux prises avec des ennemis aussi terrifiants que les fins de mois difficiles, les CDD qui n’en finissent pas, les études reprises envers et contre tout pour rentrer dans le rang… Sans parler du discours sur les jeunes, proche du « d’notre temps ma p’tite dame, c’était bien différent.. » :

 

« Nous avions derrière nous à peu près cinq mille ans de civilisation, vingt siècles au moins s’étaient écoulés depuis la création de la bibliothèque d’Alexandrie et une bonne centaine d’années depuis l’invention de l’avion, nous disposions aujourd’hui d’ordinateurs de poche permettant d’accéder à toutes les richesses intellectuelles du globe -, mais, à en juger par la conversation des filles réunies dans cette pièce, la seule avancée notable que nous avions faite depuis l’invention du feu, c’était la transformation de « quoi » et « trop » en mots fourre-tout servant aussi bien de verbe que de nom ou article, voire de phrase entière au besoin. » (p. 145)

 

Heureusement, l’humour et l’action qui s’enclenche permet de sauver Patrick et Angela de la noyade assurée et j’ai finalement passé un bon moment de lecture en leur compagnie.

 

Seulement je regrette l’absence de profondeur, de coffre, qui faisait tout l’intérêt des romans de Lehane. Trop de légèreté de ton me semble sapper son propos pourtant peu optimiste sur la société contemporaine américaine.

 

Entendons-nous, Moonlight Mile est un bon roman policier mais l'auteur nous ayant habitué à du "très bon",  ses lecteurs seront sans doute déçus...

 

Pour me consoler, j’ai acheté « Un pays à l’aube », le seul de l’auteur que je n’ai pas encore lu, parce que je n’aime pas rester sur une impression mitigée…

 

Premières phrases :

 

« L’air était inhabituellement doux en ce bel après-midi de début de décembre quand Brandon Trescott est sorti du spa du Chatham Bars Inn, à Cape Cod, pour monter dans un taxi. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Gone, Baby, Gone de Dennis LEHANE

Autre : De chair et de sang de John HARVEY

 

 

Moonlight Mile, Dennis Lehane, Traduit de l’anglais (EU) par Isabelle Maillet, Rivages thriller, 2011, 379 p., 20 euros

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Virginia de Jens Christian GRONDAHL

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un court récit lumineux

 

L’auteur :

 

Jens Christian Grondahl est né à Copenhague en 1959. Il a publié dix romans et est unanimement considéré comme l’un des meilleurs écrivains de sa génération.

 

L’histoire :

 

Nous sommes en 1943, et les bruits de la guerre n'épargnent pas même cette grande demeure bourgeoise construite au bord de la mer du Nord. Ses propriétaires, un couple sans enfants, accueillent leur jeune neveu de quatorze ans, mais aussi la fille adolescente de la couturière de Madame, pour la mettre à l'abri des bombardements qui menacent Copenhague. Lorsqu'un avion s'écrase non loin de là dans les dunes, un drame silencieux va se nouer entre les deux adolescents et un pilote britannique...

 

Ce que j’ai aimé :

 

En quelques mots, quelques pages, quelques chapitres, grâce à un style lumineux et fluide, l’auteur nous emporte dans son univers, et nous love confortablement dans sa narration. Il nous retient ensuite par cette histoire si banale qu’elle en devient universelle : un été, deux adolescents innocents, la guerre, un acte accompli impulsivement, comme tant d’autres actes de nos vies, des conséquences perdues dans les filets du temps… Il nous surprend enfin avec une chute en totale cohérence avec l’ensemble de l’histoire,  une chute humaine et rédemptrice.

 

Et il s’est passé bien des choses dans mon existence dont je n’ai pas parlé ici, et qui sont sans rapport avec ce qui s’est déroulé cette été-là pendant la guerre. Mais peut-être ne sont-ce pas les causes que l’on recherche lorsque l’on tente de débrouiller l’écheveau d’une existence, cet embrouillamini de fils que sont les rencontres, les moments partagés et les adieux, les pactes et les séparations, les rêves enfouis, les promesses rompues et oubliées et les occasions inattendues. Tout ce que l’on a vécu et éprouvé, parfois dans la détresse, parfois dans l’allégresse, mais, le plus souvent, dans l’indifférence.

Oui, peut-être cherche-t-on autre chose que des explications, car comment parviendrait-on à obtenir la célèbre synthèse à partir des dons et des tares innés, à partir de ce chaos de circonstances et de hasards ? Peut-être ce dont on tente de s’approcher à nouveau est-il beaucoup plus simple et à la fois plus impénétrable. Je dis « à nouveau », car il s’agit bien de retrouver quelque chose. Quoi ? Je crois qu’il s’agit d’une base, d’un fond commun à ces images des ans et à ces souvenirs, à tous ces éclats et ces fragments de vie vécue. » (p. 97)

 

Et c’est ainsi que l’on referme délicatement ce petit livre, parce que l’on sait soudain que l’on tient dans nos mains un petit bijou fragile…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien, je vais poursuivre mon exploration dans l’œuvre de cet auteur, c’est certain…

 

Premières phrases :

 

« On ne s’habituait pas au bruit, à ce bourdonnement lointain de moteurs d’avions qui passaient très haut dans la nuit. Il faisait chaud sous le plafond en boiserie des combles, et elle laissait la fenêtre entrouverte. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  Rosa candida de Audur Ava OLAFSDOTTIR

 

Je remercie Bruno, un lecteur de ce blog qui a attiré mon attention sur ce petit bijou…

 

Virginia, Jens Christian GRONDAHL, Traduit du danois par Alain Gnaedig, Gallimard, 2004,11 euros

POCHE : Virginia, Jens Christian GRONDAHL, Traduit du danois par Alain Gnaedig, Folio, 2006, 114 p., 6.20 euros

 

challenge voisins voisines

 

Publié dans Littérature Europe

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Six façons de le dire, David FOENKINOS, Mercédès DEAMBROSIS,Christophe FERRE, Sophie ADRIANSEN, Nicolas D’ESTIENNE D’ORVES, Yasmina KHADRA

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

Les auteurs :

David FOENKINOS, Mercédès DEAMBROSIS, Christophe FERRE, Sophie ADRIANSEN, Nicolas D’ESTIENNE D’ORVES, Yasmina KHADRA

 

Le projet :

Les Editions du Moteur publient exclusivement des histoires courtes adaptables au cinéma

Outre la volonté de constituer une banque d'histoires à la disposition des metteurs en scène, producteurs, acteurs..., l'idée est d'offrir aux lecteurs de la littérature comme on s'engouffre dans une salle obscure en proposant:
- six genres ( comédie, comédie romantique, engagé, polar, drame psychologique, historique)
- une lecture qui dure le temps d'une séance
- un livre au prix d'un billet. ( maximum 10 euros)

 

Les histoires :

« Bernard » de David FOENKINOS  : une comédie dans laquelle un homme se retrouve obligé de retourner vivre chez ses parents.

« De naissance » de Mercédes DEAMBROSIS : dans le genre historique nous parle de la conditions des femmes au début du XXème siècel.

« Coup de fourchette »  de Nicolas d’ESTIENNE D’ORVES : un polar dans l’univers de la gastronomie

« La photographe » de Christophe FERRE  : un drame psychologique autour d’un noivel amour à l’aube du && septembre

« Santé »  de Sophie ADRIANSEN : une comédie romantique sur l’amour à l’épreuve de l’erreur médicale

« La longue nuit d’un repenti » de Yasmina KHADRA : un texte engagé sur les difficultés de l’après guerre.

 

Ce que j’ai aimé :

-          J'ai apprécié la diversité des récits et des genres : dans « Bernard », j’ai apprécié l’humour de la nouvelle, dans « De naissance », j’ai admiré la maîtrise de l’écriture, dans « Santé » l’art de la chute et le ton drôle m’ont enthousiasmée, dans « Coup de fourchette », la construction est exemplaire et enfin le thème est admirablement bien traité dans « la longue nuit d’un repenti ». Le tout est cohérent et appréciable pour qui aime les recueils de nouvelles.

-           

Ce que j’ai moins aimé :

-          J’ai moins aimé « la photographe », trop long à mon goût et sur un sujet rabâché (le 11 septembre).

 

Premières phrases :

« Bernard » : « Je me suis dit : « Les escaliers, il ne te reste plus que les escaliers. »

« De naissance » : « J’ai peur… Tu crois que j’irai en enfer ? »

« La photographe » : « Le bonheur d’un matin. »

« Santé » : « Combien de temps lui reste-t-il, docteur ? »

« Coup de fourchette » : « Tu aimes la cervelle, gamin  demande le vieux. »

« La longue nuit d’un repenti » : « Abar Seif frotte doucement son doigt sur la lame de son coutreau traçant une incision opalescente, à pein perceptible, au milieu des rayures digitales. »

 

Vous aimerez aussi :

Des mêmes auteurs : La délicatesse de David FOENKINOS ; Je vous emmène au bout de la ligne de Rodolphe MACIA et Sophie ADRIANSEN

Autres : Une vie à coucher dehors de Sylvain TESSON 

 

Six façons de le dire, FOENKINOS, DEAMBROSIS,FERRE, ADRIANSEN, D’ESTIENNE D’ORVES, KHADRA, Les Editions du Moteur, mzi 2011, 250 p., 19.50 euros

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Chocolat amer de Laura ESQUIVEL

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

Un roman qui se dévore avec délices.. 

  

 L’auteur :

 

Laura Esquivel est une écrivaine mexicaine contemporaine. Avant de se consacrer à sa littérature, elle travailla dans l'enseignement, fonda un atelier de théâtre et de littérature pour les enfants et travailla comme scénariste pour le cinéma. Son premier roman Como agua para chocolate (Chocolat amer) (1989) remporte un succès sans précédent. Traduit en trente-cinq langues, il reste plus d'un an dans la liste des best-sellers du New York Times. En 1992, l'adaptation cinématographique (intitulée Como agua para chocolate (Les Épices de la passion)) réalisée par Alfonso Arau (le mari de Laura Esquivel) et dont le scénario fut écrit par elle-même fut également reconnu internationalement.

 

L’histoire :

 

Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         J'ai découvert avec ce roman ce que l'on nomme le réalisme magique : le réel est comme teinté de fantastique et lui confère une aura particulière. Ainsi, tout à fait classiquement, quelques fantômes traînent çà et là pour seconder Tita quand besoin est. Mais, au coeur du roman se trouve surtout le pouvoir des mets préparés par Tita : il suffit qu'elle prépare un plat en ayant en tête quelques pensées lubriques pour que les convives qui dégustent ensuite le plat soient pris tout à coup d'une irrésistible envie de s'ébattre joyeusement dans les fourrés :

 

" On aurait dit que le plat avait sur elle un effet aphrodisiaque. elle commença par ressentir une chaleur intense dans les jambes. Un chatouillement au bas du ventre l'empêchait de s'asseoir correctement. elle se mit à transpirer et à se demander quel effet cela lui ferait d'être à cheval dans les bras d'un partisan de Pancho Villa, celui qu'elle avait vu une semaine plus tôt sur la place du village, qui sentirait la sueur, la terre, le danger et l'incertirude des levers au petit matin, la vie et la mort." (p. 58)

 

-         Et la bonne nouvelle est que les recettes nous sont livrées en début de chapitre... Mais si vous voulez les tester ce sera à vos risques et périls...

          

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien.

 

Premières phrases :

 

« RECETTE :

L’oignon doit être haché menu. Placez-en un bout sur le sommet de votre crâne, ça vous empêchera de pleurer. Le problème avec les larmes, c’est quand on commence, les yeux piquent et on ne  peut plus s’arrêter. Je ne sais pas vous, mais moi, ça m’est arrivé un million de fois. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  La colère des aubergines de Bulbul SHARMA

 

D’autres avis :

 

Clarabel, Liliba, Clara,  Anis,

 

Chocolat amer, Laura Esquivel, traduit de l’espagnol (Mexique) par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir, Folio, 6.50 euros

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Les visages de Jesse KELLERMAN

Publié le par Hélène

VISAGES

♥ ♥

 Grand prix des lectrices de Elle 2010

  

L’auteur :

 

Jesse Kellerman est né en 1978. Il est le fils des écrivains Jonathan et Faye Kellerman. Les Visages est son premier roman publié en France.

 

L’histoire :

 

Lorsque Ethan Muller, propriétaire d'une galerie, met la main sur une série de dessins d'une qualité exceptionnelle, il sait qu'il va enfin pouvoir se faire un nom dans l'univers impitoyable des marchands d'art. Leur mystérieux auteur, Victor Crack, a disparu corps et âme, après avoir vécu reclus près de quarante ans à New York dans un appartement miteux. Dès que les dessins sont rendus publics, la critique est unanime : c'est le travail d'un génie. La mécanique se dérègle le jour où un flic à la retraite reconnaît sur certains portraits les visages d'enfants victimes, des années plus tôt, d'un mystérieux tueur en série. Ethan se lance alors dans une enquête qui va bien vite virer à l'obsession.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          J’ai aimé l’alliance subtile entre le roman policier psychologique et les réflexions sur l’art et son marché. Malheureusement, au fil du roman, cet aspect s’efface pour laisser la place à des questions familiales, plus classiques et attendues.

 « Le fait est que, en créant ces objets, le Wireman n’avait réalisé qu’une partie de son travail, et je dirais même une petite partie. Il avait fabriqué des choses. Il fallait ensuite des marchands pour transformer ces choses en art. Une fois consacrées comme tel, il n’y a plus de retour en arrière possible : on peut détruire, mais pas dé-créer. » (p. 46)

 -          L’histoire nous embarque assez facilement et permet de passer un agréable moment de lecture.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Des longueurs, surtout dans les passages concernant l’histoire de Victor.

-          La bluette amoureuse et les dialogues entre les deux concernés frôlent quelquefois la mièvrerie. 

-          Il s’agit avant tout d’un roman psychologique, le suspens aurait toutefois pu être plus accentué pour happer davantage le lecteur.

 

Premières phrases :

« Au début, je me suis mal comporté. Je ne vais pas vous mentir, alors autant jouer cartes sur table dès maintenant : si j’aimerais croire que je me suis racheté par la suite, il ne fait aucun doute que mes intentions, du moins au début, ont manqué quelque peu de noblesse. »

 

Vous aimerez aussi :

  Les leçons du mal de Thomas H. COOK

 

D’autres avis :

 Amanda, Dasola, Ys

 

Les visages, Jesse Kellerman, traduit de l’anglais (EU) par Julie Sibony, Sonatine, 2009, 473 p., 22 euros

Les visages, Jesse Kellerman, traduit de l’anglais (EU) par Julie Sibony, Points, 2009, 473 p., janvier 2011, 7.80 euros

 

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Les années douces de TANIGUCHI ET KAWAKAMI

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Une très belle adaptation du roman.

   

 Les auteurs :

 

Jiro TANIGUCHI est un auteur de mangas et Hiromi KAWAKAMI est une romancière japonaise. Elle a reçu le prix Tanizaki en 2000 pour son roman Les années douces.

 

L’histoire :

 

Dans le café où elle a ses habitudes, une trentenaire, Tsukiko, fait la connaissance d’un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu’elle le connaît : il fut autrefois son professeur de japonais. Elle est célibataire, il est veuf. Complices, ils prennent l’habitude de se revoir dans le même café, au hasard de leur emploi du temps, puis, bientôt, d’improviser des sorties ensemble. Insensiblement, à petites touches légères, une connivence s’établit, puis une véritable affection.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          J’ai retrouvé le plaisir éprouvé à la lecture du roman (j’en parle ici) : ce bonheur seulement esquissé par petites touches au travers de scènes simples et lumineuses comme la cueillette aux champignons, une ballade sous les étoiles, une soirée au bar… La solitude de Tsukiko transparaît en filigrane, intimement liée à son attachement pour le professeur.

 « Nous avons continué à siroter ainsi pendant une bonne heure. Rien de particulier ne s’est produit. Sur le chemin du retour, j’avais envie de rire, et de pleurer aussi. Sans doute parce que j’étais ivre. » (p.114)

 -          La simplicité des dessins de Taniguchi rendent merveilleusement hommage à l’histoire : ils suggèrent plus qu’ils ne dévoilent, l’absence de couleurs offrant un tremplin pour notre imagination.

 

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-          Taniguchi nous offre quelques pages supplémentaires non présentes dans le roman Les années douces avec l’évocation de souvenirs d’enfance de Tsukiko, publiés indépendamment dans un livre illustré.

 -          Un entretien entre Hiromi KAWAKAMI et Jirô TANIGUCHI placé en fin du tome 2 prouve leur grande complicité et l’harmonie existant entre leurs deux façons d’aborder cette histoire.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien.

 

Vous aimerez aussi :

 Le roman Les années douces d’Hiromi TANIGUCHI

 Les mangas de Jirô TANIGUCHI : L’homme qui marcheD’autres avis : Kathel, Cachou

 

 

Les années douces, TANIGUCHI et KAWAKAMi, 2 tomes, Casterman Ecritures, 2011, 230 p., 15 euros pour un tome.

 

Publié dans Manga - Manhwa

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Le poids du papillon de Erri DE LUCA

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 

Erri De Luca est un écrivain italien qui vit à la campagne près de Rome. Il est aujourd’hui l’un des écrivains italiens les plus lus dans le monde.

L’histoire :

Quelque part dans les Alpes italiennes, un chamois domine sa harde depuis des années. Il est d'une taille et d'une puissance exceptionnelles, mais il pressent que sa dernière saison en tant que roi est arrivée, sa suprématie étant désormais menacée par les plus jeunes. En face de lui, un braconnier, revenu vivre en haute montagne ses espoirs en la Révolution déçus, sait lui aussi que le temps joue contre lui. A soixante ans passés, sa dernière ambition de chasseur sera d'abattre le seul animal qui lui ait toujours échappé, malgré son extrême agilité d'alpiniste : ce chamois à l'allure majestueuse… (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Le poids du papillon est un texte atypique, oscillant  entre  fable philosophique et poésie en prose, il nous place au cœur du conflit opposant un vieux braconnier et un chamois las de son statut royal. Le sujet original permet de mettre l’accent sur la complexité souvent inexpliquée des hommes et d’aborder ainsi avec virtuosité des sujets nébuleux comme la mort, l’amour, la solitude : 

« L’homme savait prévoir, croiser l’avenir en conjuguant sens et hypothèses, son jeu  préféré. Mais l’homme ne comprend rien au présent. Le présent était le roi au-dessus de lui. » (p. 62)

Quand il serait si facile de se rendre présent et réceptible  au monde et à sa poésie, l’homme préfère se créer des entrelacs complexes qui l’éloigne imperceptiblement du monde naturel et simple. Erri de Luca nous conduit vers le monde poétique au travers d’un texte court et dense et nous aprend ainsi à devenir plus attentif aux signes qui nous entourent :

« Les arbres de montagne écrivent dans l’air des histoires qui se lisent quand on est allongé dessous. »

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien.

 

Premières phrases :

« Sa mère avait été abattue par un chasseur. Dans ses narines de petit animal se grava l’odeur de l’homme et de la poudre à fusil. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le contraire de un d’Erri DE LUCA ; Le jour avant le bonheur de Erri DE LUCA ; Trois chevaux de Erri DE LUCA

Autres : Une rivière verte et silencieuse de Hubert MINGARELLI

 

Le poids du papillon, Erri DE LUCA, traduit de l’italien par Danièle Valin, Gallimard, avril 2011, 81p., 9.50 euros

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challenge voisins voisines

Publié dans Littérature Europe

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La couleur des sentiments de Kathryn STOCKETT

Publié le par Hélène

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  ♥ ♥

Grand Prix des Lectrices de Elle 2011.

 

L’auteur :

 

Kathryn Stockett a grandi à jackson. Elle vit actuellement à Atlanta avec son mari et sa fille, et travaille à l’écriture de son deuxième roman.

 

L’histoire :

 

Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l'ont congédiée. Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot. Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La couleur des sentiments est un roman qui se lit très facilement avec sa juste dose de mystères (la disparition de Constantine, la léthargie de Célia…), d’injustices (envers les Noirs bien sûr, mais aussi envers les enfants), une violence sous-jacente qui n’éclate qu’à peine comme pour épargner le lecteur sensible, une histoire sentimentale compliquée … Ainsi l’ensemble fonctionne à merveille et nous emporte facilement dans cette lecture colorée.

 

-          Ce roman constitue de surcoit une bonne approche de la question raciale aux Etats-Unis à cette période :

 

«  Je lis rapidement quatre pages, stupéfaite par le nombre de lois qui n’existent que pour nous séparer. Les Noirs et les Blancs n’ont pas le droit de boire aux mêmes fontaines, de fréquenter les mêmes salles de cinéma, les mêmes toilettes publiques, les mêmes terrains de jeux, les mêmes cabines téléphoniques, les mêmes spectacles de cirque. Les Noirs n’ont pas le droit d’entrer dans la même pharmacie que moi ou d’acheter des timbres au même guichet. » (p. 208)

 

-          L’auteur nous offre de beaux portraits de femmes dans ces pages, en effet :

 

« N’était-ce pas le sujet du livre ? Amener les femmes à comprendre. Nous sommes simplement deux personnes. Il n’y a pas tant de choses qui nous séparent. Pas autant que je l’aurais cru. » (p. 526)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’ai rencontré quelques clichés en ces pages « Tout ce que je dis, c’est que la bonté, c’est sans limite. » (p. 369) Tout le roman reste en retenue dans la volonté de contenter tout le monde pour se cantonner dans le bien-pensant : on y croise des Blanches cruelles, mais aussi des Blanches tolérantes, des mères indignes, mais aussi des mères exemplaires, des hommes mufles et violents, puis des hommes compréhensifs…

 

-          Je n’ai pas appris grand-chose en ces pages : l’histoire est bien romancée, bien construite, mais je m’attendais à un roman plus puissant que cela sur cette question cruciale du racisme encore prégnant même aujourd'hui. Peut-être a-t-il souffert du fait que j’en ai beaucoup entendu parler en termes plus qu’élogieux si bien que je m’attendais à un véritable chef d’œuvre. Ma lecture s’est sans doute révélé être plus exigeante que d’ordinaire…

 

Premières phrases :

 

«  Mae Mobley, elle est née de bonne heure un dimanche matin d’août 1960. Un bébé d’église, comme on dit. Moi je m’occupe des bébés des Blancs, voilà ce que je fais, et en plus, de tout le boulot de la cuisine et du ménage. J’en ai élevé dix-sept de ces petits, dans ma vie. Je sais comment les endormir, les calmer quand ils pleurent et les mettre sur le pot le matin, avant que les mamans aient seulement le temps de sortir du lit. »

 

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D’autres avis :

 

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Ys est plus réservée et ClaudiaLucia nous conseille de relire Faulkner et Caldwell …

 

La couleur des sentiments, Kathryn STOCKETT, Traduit de l’anglais (EU) par Pierre Girard, Editions Jacqueline Chambon, 2010, 525 p., 23.80 euros

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