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Où les étoiles tombent de Cédric SAPIN DUFOUR

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Vivre, c'est s'entêter."

L’auteur raconte ici l’accident de parapente de sa femme. Il se concentre sur l’épreuve physique et psychologique ainsi que sur la reconstruction après un drame. 

Ce que j'ai aimé :

Sapin-Dufour ne se contente pas de relater un fait divers ; il nous plonge dans un véritable processus de transformation personnelle, tant pour lui que pour sa femme, après l’épreuve qu’ils ont traversée. Il insiste sur la puissance des mots et leur capacité à modifier le cours de la vie :

"Ça commence au premier cri. Nous ne faisons que voguer de parcelle en parcelle de l'existence, la fortune, bonne ou mauvaise, ordonne nos azimuts. Mais une fois échoués, il reste un espace ténu où nos actes convaincus peuvent contrer l'inexorable et infléchir la suite. Sur cet îlot, un des pouvoirs, c’est la pensée et les mots précis qu'on lui associe. Ils peuvent jusqu'à modifier la vie, on ne mesure pas leur puissance."

Il évoque aussi la force de l'amour et du soutien mutuel dans les moments les plus difficiles tout en soulignant la bienveillance du personnel médical rencontré. 

Ce que j'ai moins aimé

Je suis toujours un peu gênée par ces récits de vie très intimes. Cédric Sapin-Dufour se livre entièrement, partageant ses émotions, ses doutes et ses questionnements. Il explore l'impact de l'accident sur leur vie quotidienne, sur leur relation, et la manière dont l’événement bouleverse tout. Certes, il en tire une réflexion profonde sur la fragilité de la vie et sur la manière dont une fraction de seconde peut tout changer, mais j'ai parfois eu du mal à entrer pleinement dans cette sphère privée, me sentant presque voyeuriste face à tant d'intimité.

Bilan : 

Je n'ai pas été convaincue...

Présentation de l'éditeur : Editions Stock

Sélection du mois d'octobre

Catégorie Non fiction 

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L'impasse de Bab Essaha de Sahar KHALIFA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« Dans la nuit, elles cessèrent d’être des étrangères. Elles devinrent un seul souffle. »

Dans une impasse de Naplouse, en Cisjordanie occupée, la jeune Samar, universitaire de 26 ans, cherche un refuge au moment où éclate un affrontement dans la rue. Elle trouve abri chez Nouzha, une prostituée marginalisée. Dans cette même maison se cache Houssam, un résistant grièvement blessé. La nuit se prolonge, et deux autres femmes se joignent à elles : Sitt Zakia, la sage-femme du quartier, et Oum Azzam, une épouse battue qui rêve d’échapper à son mari violent. Le huis clos devient alors une mosaïque de voix féminines, de blessures et d’espoirs partagés.

Ce que j'ai aimé : 

Sahar Khalifa ne raconte pas la guerre comme un décor, mais comme un quotidien. L’occupation israélienne, les couvre-feux, la peur et la pauvreté sont là, palpables, mais le cœur du roman bat ailleurs : dans les vies des femmes. Ces femmes, souvent réduites au silence, se parlent enfin. Elles évoquent leurs corps, leurs humiliations, leurs désirs d’émancipation. Elles racontent la domination masculine et la double oppression : celle du patriarcat et celle de l’occupation.
À travers elles, l’impasse devient une métaphore : celle d’un peuple et d’un genre enfermés dans une situation sans issue, mais toujours debout.
Bilan :

Un récit qui mêle avec justesse intime et politique autour de la solidarité féminine dans un monde où tout semble perdu. Il rappelle que même dans une impasse, il y a toujours un souffle d’espoir.

Présentation de l'éditeur : Elyzad

Publié dans Littérature Asie

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La cabane dans les arbres de Véra BUCK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Henrik et Nora décident de partir en vacances au cœur du Västernorrland suédois, au cœur d'une forêt primaire, accompagnés de leur fils de cinq ans Fynn. C'est là qu'a grandi Henrik puisque la maison a été héritée de son grand-père. L'endroit, bien que magnifique, dégage d'emblée une sensation de malaise et d'oppression.

Le séjour tourne rapidement au cauchemar lorsque le petit Fynn disparaît subitement sans laisser de trace. Ses parents, déjà fragilisés par des non-dits et des secrets, remuent ciel et terre pour le retrouver, tandis que leur couple implose sous la pression. En parallèle de la recherche de Fynn, on suit Rosa, une jeune femme atypique et passionnée de botanique, qui travaille dans la forêt. Elle fait une découverte sinistre : les ossements d'un enfant dissimulés au pied d'un arbre.

Ce que j'ai aimé :

Le récit plonge ses racines dans les mythes et les légendes, ces histoires tissées pour envoûter l’esprit du lecteur, mais aussi, et peut-être surtout, ces récits intimes que l’on se forge pour fuir la vérité brute de la réalité. Henrik, écrivain spécialisé dans la littérature jeunesse, est un maître dans l'art de la narration, parvenant à captiver son public avec une aisance presque surnaturelle. Pourtant, au fil de l’intrigue, certains des contes qu'il tisse deviennent si proches de l’imaginaire, si flous entre fiction et réalité, que ses proches peinent à distinguer le réel du fantasme.

Henrik est un personnage complexe, marqué par un passé douloureux. Victime de harcèlement, il a progressivement enfoui certains des traumatismes qui ont terni sa jeunesse, tandis que d'autres événements ont été soigneusement transformés, modelés à sa convenance, pour alléger la brutalité de leurs empreintes. Mais il ne pourra échapper à l’inexorable nécessité de se confronter à ses démons passés, s’il souhaite un jour retrouver son fils.

Nora, elle aussi, porte en elle des secrets lourds et insondables. Sa psychologie, tout aussi finement ciselée que celui d’Henrik, dissimule des facettes que le lecteur devra lentement découvrir, au fil des pages.

La tension qui sourd du roman est d’une telle intensité qu’il devient impossible de s’en détacher avant d’avoir franchi la dernière ligne, un envoûtement littéraire qui nous retient sans relâche jusqu’au dénouement.

Ce que j'ai moins aimé :

Les ressorts narratifs, quant à eux, demeurent dans une forme d’archétype éprouvé : l’enlèvement d’enfant, les secrets de famille, des éléments que l’on pourrait qualifier de classiques, sans grande surprise sur ce plan-là.

De plus, l’intrigue concernant le personnage de Rosa m’a semblé un peu moins percutante, moins aboutie, moins nécessaire.

Bilan : 

Un thriller très addictif, typique du suspense nordique, qui joue habilement entre la beauté sauvage de la nature et la noirceur de l'âme humaine.

Présentation de l'éditeur Gallmeister

Du même auteur : Les enfants loups

Sélection d'octobre

Catégorie Polar 

Publié dans Roman policier Europe

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La femme cachée de COLETTE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"La femme cachée" est un recueil qui comprend 22 nouvelles brèves. Colette y dépeint, avec une écriture précise et sensorielle, des moments de bascule où l'existence banale de ses personnages est bouleversée par une révélation soudaine ou un événement inattendu. Ces histoires sont souvent qualifiées de " noires idylles" en raison de leur ton à la fois concis et percutant.

Ces récits examinent les rôles sociaux imposés aux femmes et leur besoin d'échapper à ces contraintes, souvent à travers le secret, l'anonymat (comme le bal masqué), ou la contemplation de soi. Colette décortique les relations conjugales, souvent en montrant le passage de l'idéalisation à la désillusion après le mariage.

Ce que j'ai aimé : 

L’un des points forts de Colette est de décrypter la vie intérieure des femmes, leur désir, leur pulsion, parfois leur infidélité ou leur émancipation. Les nouvelles explorent la liberté féminine, la jalousie, le double jeu entre apparence et vérité, la solitude dans le couple. 

Colette a un ton sensuel, précis, une observation aiguë des gestes, des corps, des regards — la nouvelle «La Femme cachée» est un bon exemple de ce travail minutieux. L'autrice sait saisir en une phrase une émotion fuyante, un basculement intime. Ce n’est pas une écriture démonstrative ; c’est celle du frémissement intérieur.

Ce que j'ai moins aimé : 

Certaines nouvelles sont très réussies (La main, La femme cachée, L’autre femme), d’autres paraissent plus anecdotiques ou inachevées. L’ensemble donne parfois l’impression d’un recueil de croquis plus que d’histoires abouties. 

Bilan :

Un recueil délicat, finement écrit, mais inégal et peu marquant. À lire pour le style et la lucidité de Colette, plus que pour le plaisir d’une narration.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Sido et les vrilles de la vigne ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le blé en herbe ♥ ♥ ♥ ♥

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Le Dieu des bois de Liz MOORE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans les Adirondacks, au nord de New York en 1975, Barbara, 13 ans, disparaît d’un camp d’été appartenant à sa riche famille, faisant écho à la disparition mystérieuse de son frère Bear, quinze ans plus tôt. Le récit alterne époques et points de vue, dévoilant secrets familiaux, rivalités de classes et fractures sociales.

Ce que j'ai aimé :

Le Dieu des bois est un roman dense et maîtrisé, un véritable page-turner. La narration à plusieurs voix et sur plusieurs temporalités donne à l'intrigue une richesse notable. Au cœur du récit, les deux disparitions servent de fil conducteur à une exploration fine de la mémoire et du traumatisme. La longueur du roman (près de 500 pages) offre à l’autrice l’espace nécessaire pour développer avec nuance la psychologie de ses personnages.

Ce que j'ai moins aimé :

L’ensemble n’est pas sans rappeler certaines séries Netflix, tant par ses thématiques — familles riches, secrets inavouables, rapports de pouvoir — que par son atmosphère.

De plus, Liz Moore choisit de placer l’intrigue dans les années 1970, sans que cette temporalité n’apporte une réelle profondeur au propos. On devine la volonté d’aborder la condition des femmes, mais le résultat paraît un peu forcé, voire maladroit.

Bilan : 

Un page-turner efficace !

Présentation de l'éditeur : Buchet Chastel

GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE 2025 - Catégorie Policier 

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La petite bonne de Bérénice PICHAT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Dans ce premier roman, Bérénice Pichat nous entraîne dans la France des années 1930, au sein d’un foyer bourgeois. La « petite bonne », jeune domestique anonyme, s’affaire sans relâche au service des Daniel. Un week-end, Madame part à la campagne, laissant la jeune fille seule avec son mari, ancien pianiste marqué à jamais par les blessures de la Grande Guerre, une « gueule cassée ». Commence alors un huis clos singulier, troublant, où se confrontent deux solitudes : celle de l’homme mutilé, enfermé dans son corps, et celle de la servante, réduite à l’ombre par sa condition sociale.

Ce que j'ai aimé :

La grande originalité du texte tient à sa forme : l’autrice alterne prose et vers libres. La narration classique accompagne la bourgeoisie, tandis que la voix de la domestique surgit en poésie, hachée, fragile mais vibrante. 

La rencontre de ces deux blessés de la vie est émouvante, malgré leurs différences, ils apprennent à s'apprécier, ils s'apportent mutuellement, en égaux. L'autrice met ainsi en valeur la dignité silencieuse de ceux qu’on n’entend pas, avec une pudeur et une intensité contenue qui frappent le lecteur.

« On m'a dit une fois – qui je ne sais plus – on m'a dit La liberté commence au fond de soi. Mais on ne m'a pas montré comment trouver le fond pour espérer pouvoir remonter. Depuis j'explore sans parvenir à reprendre mon souffle. »

Bilan : 

Un texte sensible, audacieux, qui bouscule les codes du roman historique et donne voix à une figure trop souvent oubliée. Un beau premier roman, couronné à juste titre par le Prix des Libraires 2025.

Présentation de l'éditeur : Les Avrils

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La collision de Paul GASNIER

Publié le par Hélène

♥ ♥

En 2012, dans le centre-ville de Lyon, une femme meurt brutalement après avoir été percutée par un jeune garçon en motocross qui faisait du rodéo urbain. Dix ans plus tard, le fils de la victime, devenu journaliste, constate comment ce type de catastrophe est utilisé dans le débat public pour dresser les gens les uns contre les autres et décide d’écrire sur le drame.

Ce que j'ai aimé : 

Il dresse alors un portrait des deux trajectoires qui se sont percutées : celle de sa mère et celle du conducteur Saïd. II enquête, cherche des explications, explore les sous-bassements psychologiques, sociétaux, constate l’omniprésence de l’argent facile avec la drogue, met en lumière la culture de rue, mais aussi le rôle de l’ennui pour finalement accuser un système saturé : « L’accident n’est pas qu’une imprudence individuelle, il est le résulat d’un lent ravinement collectif qui s’est accompli par étapes, par érosions budgétaires successives, et a permis la dérive toujours plus lointaine d’hommes privés peu à peu de perches solides à saisir. »

Pour lui, il est nécessaire de donner un sens, qu’il ne s’agisse pas d’une mort absurde, mais aussi parce qu’il refuse de s’abreuver comme les autres de faits divers non analysés. Pour lui l’écriture permet «  de réinjecter de l’humain dans des histoires manichéennes, non pas pour diluer les responsabilités mais pour apaiser la colère et sortir du piège des sommations qu’exige l’époque »

En ce sens ses dernières pages resplendissent d’humanité.

Ce que j'ai moins aimé : 

Certes le propos est louable : ne pas faire de ce drame un énième prétexte pour diviser la société en plaçant d'un côté des "racailles" de l'autre les bourgeois, de ne pas chercher à simplifier, à polariser les débats. Et pourtant, avec le terme même de "collision" il met face à face deux milieux sociaux, qu'il a tendance à caricaturer. Et que de répétitions dans l’écriture, que d’hésitations dans cette quête et dans la façon de la mettre en mots, d’ailleurs souvent le narrateur s'interroge lui même et tente de se justifier si bien qu’on en vient à penser comme un libraire qui lui dit "Tout le monde écrit quelque chose de nos jours, c'est un peu pénible..."

De plus, Paul Gasnier propose un essai sur les fractures sociales, les conséquences du laisser aller public, la défaillance des institutions mais ne met pas en place de pistes concrètes d’amélioration.

Bilan : 

Pour conclure, le propos est digne, mais résonne comme un pavé lancé dans la mare. Pour moi c’est un livre qu’on oubliera rapidement.

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Sélection de septembre 

Catégorie Non fiction 

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Bruxelles de Daphné TAMAGE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

L'arbre qui marche lance une nouvelle collection premier voyage : des romanciers nous guident dans une ville qu'ils connaissent bien, nous découvrons ce qu'elle a d'unique à travers leurs yeux. Ici, Daphné Damage doit revenir dans sa ville natale Bruxelles pour le décès de son mentor et se retrouve à arpenter les différents quartiers dotée d'un chat qu'elle essaie de confier à différentes personnes. 

Ce que j'ai aimé

J'ai apprécié cette façon de découvrir la ville, l’approche est littéraire plus que strictement touristique. Le guide ne se contente pas de dire que visiter mais raconte, donne de la texture à l’endroit, fait ressentir.

"Moi aussi j'aime le marché du jeudi soir sur le parvis de Saint Gilles, le stand de poulet braisé, les huîtres et le vin blanc de Flagey, les croquettes de crevettes de chez Noordzee, les sgraffites, Fernand Khnopff et les poèmes de Norge."

Le fait de choisir des auteurs qui connaissent bien les villes, permet souvent des regards plus personnels, des partis pris, des moments de découverte qui ne sont pas dans les circuits classiques.

A la fin de l'ouvrage, nous découvrons aussi cinq itinéraires pour découvrir la ville, et pour continuer le voyage une sélection de films, ou livres. 

Un petit guide à conseiller ! 

Présentation de l'éditeur : L'arbre qui marche

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Le veilleur du lac de Nicolas LECLERC

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans un petit village du Jura, Malmaison-le-lac, une famille entière disparait. Rapidement la thèse du meurtre se profile, le contenu du coffre-fort ayant de surcroit disparu. Mais l'enquête du capitaine Bruno Albertini piétine. Il constate la disparition de Fanny, la jeune fille de la famille, qui s'est enfuie en Allemagne avec Maïa, sa meilleure amie. 

Le roman joue donc sur deux fronts : d’un côté, la fuite de Fanny et de l'autre, l’enquête autour de la famille disparue.

Ce que j'ai aimé :

L'intrigue est très efficace, le roman est de ces livres qu'on ne peut lâcher. La tension monte crescendo, jouant sur les secrets et non-dits. Mais ce qui fait vraiment l'originalité du roman, c'est qu'il ne s'agit pas seulement de savoir qui a commis le crime, mais aussi de comprendre pourquoi Fanny est impliquée et quel rôle elle a pu jouer dans cet enchevêtrement de secrets et de drames.

Ce que j'ai moins aimé :

Toutefois, un manque de profondeur est à déplorer : le désarroi des adolescents est caricaturé à l'excès.

Bilan :

La fin caricaturale est décevante...

Présentation de l'éditeur : Seuil

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Gabriële de Anne et Claire BEREST

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Gabriële retrace la vie de Gabriële Buffet-Picabia, arrière-grand-mère des autrices : femme libre, musicienne, féministe avant l’heure, qui, à partir de 1908, croise le chemin de Francis Picabia. Malgré son désir initial d’indépendance et de musique, elle s’engage dans une relation avec Picabia, tout en jouant un rôle clef dans les avant-gardes artistiques — Futurisme, Dada, abstraction — aux côtés de figures comme Marcel Duchamp et Guillaume Apollinaire. Le récit mêle enquête familiale et reconstitution historique, oscillant entre les grandes villes artistiques de l’époque (Berlin, Paris, New York, Zurich, etc.) et des moments plus intimes. On suit ses aspirations libératrices, ses renoncements, ses combats, ainsi que son influence discrète mais puissante, dans l’ombre des hommes célèbres qu’elle fréquente.

Ce que j'ai aimé :

La plongée dans l'univers artistique de  cette époque est passionnante, bouillonnante, très documentée. Dans ce monde, la  personnalité hors normes de Gabriële se détache, inspiratrice, muse, et mère à la fois  "Elle est au cœur de la matrice, elle s'active, pompe de ses bras et de son intellect, communique, arrange, propose, soutient, ravive, débrouille les écheveaux, affine les idées, mais quand la lumière recouvre tous les efforts, elle n'est plus là. Elle laisse aux hommes le soin de jouir. Elle laisse aux hommes les délices des caresses de l'égo." p 239 Les deux sœurs donnent voix à cette femme restée volontairement dans l'ombre et leurs deux voix se fondent parfaitement.

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai regretté le manque de relief, Gabriële est difficilement incarnée, mal connue des deux sœurs, elles ne peuvent que supposer ses pensées, ses émotions, si bien que le portrait est quelquefois désincarné.

Bilan : 

Il offre une relecture stimulante et nécessaire de l’histoire de l’art du début du XXᵉ siècle à travers le prisme de celle qui l’a façonnée dans l’ombre.

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : 

BEREST Anne Recherche femme parfaite ♥ ♥ ; La carte postale ♥ ♥ ♥

BEREST Claire Rien n'est noir ♥ ♥

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