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Trésor caché de Pascal QUIGNARD

Publié le par Hélène

"Il y a de sombres tristesses qui deviennent du bonheur."

Louise, une femme d'âge mûr, enterre son chat dans son jardin. En creusant, elle découvre un trésor enfoui. Cette trouvaille fortuite devient le catalyseur d'une transformation profonde : elle entreprend un voyage en Italie, rencontre un homme nommé Luigi, et voit sa vie bouleversée en l'espace d'une année.

Semblable aux chats qu'elle apprécie, Louise conquiert sa liberté et accepte peu à peu la mort qui semble vouloir s'imposer à elle par le biais des autres. Sa tristesse de mue en mélancolie, et se nimbe peu à peu d'un bonheur paradoxal...

"Le bonheur ne tombe pas du ciel car c'est d'abord une nuée qui se tient au-dessus de nous et qu'il s'agit de déceler. Il faut, doucement, lever la main sans que cette dernière frissonne. Le bonheur est extrêmement farouche : il faut savoir l'accueillir."

Ce que j'ai moins aimé :

Le rythme est très lent, le temps est comme suspendu, fait de silences, entrecoupé par des drames qui semblent passer sur l'héroïne tels des nuages qui obscurcissent le ciel un instant, puis s'estompent.  J'ai trouvé le fil narratif ténu, très mince, sans pour autant être conquise par la magie des instants suspendus comme je peux l'être dans des romans de Claudie Gallay par exemple.

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

Du même auteur : Les solidarités mystérieuses ♥ ♥ ♥ ♥ ; Villa amalia ♥ ; Une journée de bonheur ♥ ♥ ♥ ; Dans ce jardin qu'on aimait ♥ ♥

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Tarentule de Eduardo HALFON

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans ce récit autofictionnel Eduardo Halfon revient sur un épisode marquant de son adolescence. En 1984, alors qu'il vit aux États-Unis, ses parents l'envoient, avec son frère cadet, dans un camp de survie pour enfants juifs, situé au cœur de la forêt de l'Altiplano guatémaltèque. Ce camp, censé renforcer leur identité juive, prend une tournure sinistre lorsque les encadrants transforment l'expérience en une simulation de camp de concentration nazi. Les enfants sont contraints de porter des étoiles jaunes, de subir des brimades et des humiliations, recréant ainsi les conditions de détention des camps nazis. "Ils doivent apprendre le plus tôt possible, a-t-il ajouté, que tous les autres sont antisémites, que le monde entier tourne autour de cette haine immémoriale."

Ce que j'ai aimé :

Le roman explore comment un événement traumatisant de l'enfance peut resurgir des décennies plus tard, influençant la perception de soi et du monde. Halfon interroge aussi son identité juive et guatémaltèque, confronté à des traditions imposées et à une histoire familiale complexe. De fait, le récit oscille entre souvenirs personnels et éléments fictionnels, brouillant savamment les frontières. 

Le roman alterne entre le récit de l'expérience vécue dans le camp et des réflexions de l'auteur adulte, des années plus tard. Des rencontres fortuites, notamment à Paris avec une avocate passionnée de Salinger et à Berlin avec un ancien instructeur du camp, permettent à Halfon de revisiter et de recontextualiser cet épisode de son passé.

 

Présentation de l'éditeur : Editions la table ronde

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Lire les morts de Jacob ROSS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Sur une île fictive des Caraïbes, appelée Camaho, après la mort mystérieuse de sa mère, Michael Digger Digson est recruté par un policier un peu marginal pour rejoindre une unité spéciale d’enquête. Cette unité officieuse s’occupe des affaires sensibles, souvent étouffées par les autorités locales. Au fil de son enquête sur de vieux meurtres et disparitions (y compris celle de sa mère), Digger découvre un réseau de corruption, de violence politique et de secrets profondément enfouis dans la société de l'île.

Ce que j'ai aimé :

L'atmosphère de cette île, cette chaleur écrasante prégnante, la tension sociale et politique sous-jacente, le ressentiment historique viscéral lié au passé colonial, tout concourt à déplacer le polar vers le roman social. C’est à la fois un roman d’enquête et une plongée dans la réalité d’un petit pays tiraillé entre ses traditions et ses blessures contemporaines, un roman riche.

Bilan :

Auteur de renom, Jacob Ross nous livre ici un roman noir singulier, porté par un héros atypique et une plume remarquable.

Présentation de l'éditeur : 10-18

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Mon Antonia de Willa CATHER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Jim, un orphelin du Midwest, est confié à ses grand-parents qui habitent dans les grandes plaines du Nebraska. Là, il rencontre Antonia, une jeune immigrée d’origine bohémienne dont la famille vient s'installer près de chez lui. Jim et Antonia grandissent ensemble dans un environnement rude, fait de travail agricole, de pauvreté, de paysages magnifiques et de luttes pour survivre.

Ce que j'ai aimé :

Le roman est un hymne à la vie des pionniers de l’Ouest américain, offrant un regard sans concessions sur les immigrants européens et leurs difficultés.

Antonia est un personnage lumineux, courageux, plein de vie, elle incarne la force, la ténacité et la beauté des pionniers, mais aussi une forme de perte : celle de l'innocence, des illusions, du temps qui passe. Une certaine nostalgie plane sur tout le roman. Jim raconte non seulement son histoire, mais aussi ce qui a été perdu en chemin — un monde rural qui s’efface, des rêves d’enfance qui se brisent, des liens qui se distendent. Le ton est doux-amer, parfois triste, mais toujours profondément humain.

Bilan :

Une belle découverte !

 

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Les objets célestes de Ruby TODD

Publié le par Hélène

En 1997, dans la petite ville fictive de Jericho, en Australie, Sylvia, jeune veuve hantée par la mort tragique de son mari dans un accident de voiture, sombre dans le désespoir au point d'envisager de mettre fin à ses jours. Mais l’apparition soudaine d’une comète vient bouleverser sa trajectoire. Elle se rapproche alors de Joseph Evans, un mystique persuadé que ce phénomène céleste est porteur d’un message divin, et de Theo St. John, un astronome taciturne dont la présence ravive en elle une étincelle de vie.

Ce que j'ai aimé :

Le personnage de Sylvia, tout en nuances permet d'amorcer une méditation riche sur le deuil, l’espoir et la mortalité. De plus l'ambiance quasi mystique entrainant les questionnements de chacun interroge la frontière entre foi et manipulation, ainsi que les mécanismes psychologiques qui poussent certains à suivre des figures charismatiques.

Ce que j'ai moins aimé :

L'ensemble manque de rythme à mes yeux, entraînant des longueurs...

La fin tonitruante contraste avec les nuances du début.

Bilan :

Mitigé !

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

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Le petit mari de Roukiata OUEDRAOGO

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans un petit village africain, Saly perd son mari Moussa, frappé deux fois par la foudre. Conformément à la tradition du lévirat, elle est contrainte d'épouser l'un des frères du défunt ou de risquer l'exclusion sociale. Son beau-père lui accorde un mois pour se décider. Ce délai devient pour Saly une période de réflexion et de quête d'émancipation, durant laquelle elle envisage des moyens astucieux pour échapper à cette obligation sans recourir à la confrontation directe

Ce que j'ai aimé :

À travers les traditions ancestrales, le roman interroge la condition des femmes, en évoquant des thèmes comme le mariage forcé, la solitude des veuves et la suprématie masculine. Saly, fidèle à certaines coutumes mais déterminée à rester libre, incarne l'idée qu'il est possible de faire évoluer les traditions grâce à l'intelligence et à la persévérance.

Bilan :

Un conte féministe ancré dans la tradition africaine, mêlant humour, subtilité et critique sociale.

Présentation de l'éditeur : Pocket

Publié dans Littérature Afrique

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La grande fenêtre de Raymond CHANDLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Marlowe est engagé par une riche veuve autoritaire pour retrouver une pièce de collection disparue : une précieuse pièce d’or appelée le « Brasher Doubloon ». En menant son enquête, Marlowe se retrouve embarqué dans une affaire bien plus complexe que prévu : il croise des faussaires, des maîtres-chanteurs, des alcooliques et, comme souvent chez Chandler, des cadavres.

Ce que j'ai aimé :

Le vrai sujet n’est pas tant l’enquête que portrait d'une société malade, gangrenée par la cupidité et la solitude. Personne n'est réellement innocent, et face à ces êtres perdus se dresse Marlowe, de plus en plus amer et lucide, dernier chevalier dans une ville sans foi ni loi. Ses réparties sont mordantes, vives et cinglantes : "Je suis un détective privé, madame. Si je veux des amis, je m'achète un chien."

"- Vous êtes plein d'humour, Marlowe.
- C'est ma façon de ne pas être plein de plomb."

Son ironie est une arme de survie : plaisanter pour ne pas se laisser entraîner dans la brutalité du monde autour de lui.

Bilan :

Même si La Grande Fenêtre est parfois considéré comme un peu moins percutant que Le Grand Sommeil ou Adieu ma jolie, il reste un exemple superbe du style de Chandler : une intrigue labyrinthique, une écriture ciselée, et une profonde mélancolie sous le vernis du polar.

Présentation de l'éditeur : Folio policier

Du même auteur : La grand sommeil

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La bâtarde d'Istanbul de Eli Shafak

Publié le par Hélène

À Istanbul, Asya, jeune femme rebelle élevée par une famille exclusivement féminine, cherche son identité au milieu des secrets familiaux. Pendant ce temps, Armanoush, une Américaine d'origine arménienne, débarque pour comprendre son propre héritage lié au génocide arménien. À travers leur rencontre, les non-dits du passé turc et arménien refont surface, entre douleur et espoir de réconciliation.

Ce que j'ai aimé :

Dés les premières pages, on entre dans cette maison pleine de femmes, chacune plus haute en couleur que la précédente. Elles sont drôles, tragiques, contradictoires, mais aussi un peu stéréotypées. Et Asya, la fameuse "bâtarde", semble chercher son souffle dans ce tumulte familial. Leur maison est à l'image de la ville d'Istanbul, ville vibrante, magique et pleine de parfums, de sons et de tensions.

Par la suite, le roman explorera avec délicatesse des blessures du passé comme le génocide arménien.

Mais j'ai été rapidement étourdie par ce tumulte incessant...

Ce que j'ai moins aimé :

Le roman s’enlise parfois dans un trop-plein : trop de personnages qui frôlent la caricature, trop d’histoires annexes, trop de symboles. L’ensemble manque parfois de souffle, de fluidité, de chair, le roman peine à s'incarner.

Bilan :

Reste malgré tout une ambiance, une ville, et une question essentielle : que transmet-on quand on se tait ?

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Histoire sentimentale de mes cheveux de Estelle-Sarah BULLE

Publié le par Hélène

Dans ce récit à la fois personnel et engagé, l'autrice explore la signification profonde de ses cheveux crépus en tant que femme métisse en France. Mais il est bien plus qu’un récit capillaire. C’est une traversée de soi, une exploration fine de ce que peut représenter une chevelure quand on est une femme métisse dans la France d’aujourd’hui.

Ce que j'ai aimé :

Ce texte, délicatement tissé entre souvenirs personnels et réflexion sociale, prend pour point de départ un sujet que l’on croit anecdotique — ses cheveux crépus — pour mieux interroger les normes, les regards, et les héritages. De la banlieue parisienne à la Guadeloupe, en passant par une résidence d’écriture auprès de jeunes en CAP coiffure à Saint-Denis, l’autrice retrace son parcours avec justesse, humour, et émotion. Elle invoque Michael Jackson, Maryse Condé ou encore Poil de Carotte et parvient à dire la complexité de l’identité, le poids des injonctions esthétiques, et la beauté des singularités, le tout avec une écriture souple et lumineuse.

Bilan :

Un bijou sensible, à glisser entre toutes les mains, surtout celles qui ont un jour rêvé de lisser, cacher, ou apprivoiser leurs boucles !

Présentation de l'éditeur : Bayard Editions

Du même auteur :  Là où les chiens aboient par la queue ♥ ♥ ♥ ♥

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Chaque serment que tu brises de Peter SWANSON

Publié le par Hélène

Abigail Baskin s’apprête à épouser Bruce Lamb, un homme riche, gentil, attentionné — l’homme parfait. Avant le mariage, elle passe un week-end entre amies pour son enterrement de vie de jeune fille. Là, elle vit une aventure d’un soir avec un inconnu dans un moment d’égarement, qu’elle choisit de laisser derrière elle.

Mais une fois en lune de miel sur une île isolée et luxueuse, l’homme réapparaît.

Il prétend vouloir vivre une histoire avec elle. Elle refuse. Mais il ne la laisse pas tranquille. Pire : sur cette île apparemment idyllique, d'autres éléments troublants surgissent. Abigail commence à comprendre que son mari, son mariage, et même l'île cachent quelque chose de bien plus sombre que ce qu'elle aurait pu imaginer…

Ce que j'ai aimé :

Certes le rythme peut s'avérer haletant.

Certes les références cinématographiques affluent de Vertigo à Piège à minuit de David Miller, en passant par Liaison fatale d’Adrian Lyne, fameux thriller sur l’infidélité.

Ce que j'ai moins aimé :

Mais justement ces références sonnent faux, comme un mauvais copier coller ridicule sans assumer l'être.

Le début mentionnant toutes les conquêtes de la jeune femme avec leur histoire penche du côté de la romance, puis le roman tourne au thriller avant de basculer dans le film d'horreur mais sans que le lecteur ne parvienne à croire une seconde à toute cette histoire.

Bilan :

Un thriller psychologique qui sait brouiller les pistes...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteurHuit crimes parfaits ♥ ♥

Thème du mois : 8 crimes parfaits 

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