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Intrigue à Giverny d'Adrien GOETZ

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Pénélope, conservatrice, est invitée à un dîner au musée Marmottan-Monet. Or au cours de cette soirée, deux spécialistes de l’œuvre de Claude Monet disparaissent mystérieusement, et l'une d'elles est retrouvée morte assassinée le lendemain. Le compagnon de Pénélope, Wandrille s'intéresse aussi au meurtre qui semble avoir comme pivot la vente d'une toile de Monet, vraie ou fausse.

Il s'agit ici de la quatrième aventure des enquêtes de Pénélope (première fois que je la découvrais personnellement) après des enquêtes à Bayeux, Versailles et Venise, avec toujours une toile de fond liée à l'histoire de l'art. Ici l'incursion dans l'univers de Monet et les lieux emblématiques comme Giverny est passionnante, tant l'intrigue est documentée. L'auteur se concentre sur les mystères qui planent autour de Monet : d'où est venue sa fortune soudaine, quels étaient exactement ses liens avec Clémenceau, n'aurait-il pas fait passer des documents aux américains ?

Alliant admirablement un ton léger et cocasse à une intrigue érudite, l'auteur enrichit indéniablement le lecteur !

 

Présentation de l'éditeur : Grasset ; Le livre de poche

D'autres avis : Le livre d'après ; Aifelle ; Le Figaro

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Vinegar girl de Anne TYLER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Kate vit avec son père le professeur Battista et sa jeune soeur de 15 ans dont elle surveille de près les fréquentations. A trente ans, elle travaille dans une école et ne songe pas à se marier. Et pourtant son père va lui faire une étrange proposition : étant donné que son assistant Pyotr, de nationalité russe, a un visa qui expire, pourquoi ne pas se marier avec lui pour qu'il puisse rester aux Etats-Unis et continuer les recherches amorcées par le professeur ?

Ce que j'ai aimé :

- Les personnages sont bien campés.

- Les thèmes sont plus profonds qu'au premier abord, à travers ces personnages décalés, la romancière mentionne le monde de l'éducation, l'hypocrisie généralisée, le célibat, l'égoïsme paternel ou encore les difficultés rencontrées par les étrangers.

- L'analyse des liens familiaux reste fine.

Ce que j'ai moins aimé :

- Je ne pense pas qu'il me laissera un souvenir durable, d'apparence trop léger pour cela.

Bilan :

Plaisant, frais, parfait pour l'été.

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

D'autres avis : Télérama

Du même auteur : La danse du temps

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Monteperdido de Agustin MARTINEZ

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans les Pyrénées séparant la France de l'Espagne, se niche le village de Monteperdido entouré des montagnes abruptes du Mont Perdu. Dans ces chemins escarpés, cinq ans plus tôt, ont disparu deux fillettes de retour du collège. Les parents sans nouvelles sont restés inconsolables, le village entier continuant à se mobiliser pour chercher des traces des enfants disparues. Mais cinq ans plus tard, une voiture tombée dans un ravin est retrouvée, avec à son bord un inconnu mort et une des fillettes disparues, Ana, bien vivante. Où se trouve l'autre fillette devenue adolescente ? Est-elle encore vivante ? Deux inspecteurs de Madrid viennent rouvrir l'enquête mais ils doivent faire face à l'hostilité des habitants du village qui préfèrent rester entre eux pour protéger leurs proches. Il devient en effet de plus en plus évident que le ravisseur serait une personne connue des fillettes, un homme ou une femme du village.

Ce que j'ai aimé :

- L'âpre décor des montagnes, la sauvagerie qui s'en dégage, les secrets que ces canyons ou ces grottes peuvent renfermer.

- L'originalité de l'intrigue car des histoires de ravissement sont courantes dans le roman policier, le fait que les fillettes réapparaissent l'est moins !

- La complexité des personnages : Sara est la femme flic chargée de diriger l'enquête avec Santiago, un flic près de la retraite qui la protège et à qui elle doit beaucoup. Elle doit collaborer avec Victor, membre de la « Guarda civil », habitant du village, réfractaire à son intrusion, prêt à protéger ceux qu'ils apprécient. Ana, la fillette devenue adolescente, fragile et pourtant insaisissable reste intrigante. A l'époque de son enlèvement son père Alvaro avait été accusé et ses parents s'étaient séparés, trop remués par la douleur et les accusations. Les parents de Lucia, Montserrat et Joaquin sont restés soudés, et ils espèrent que Ana livrera ses secrets pour que leur fille leur soit rendue...

Ce que j'ai moins aimé :

- Un côté très sombre

Bilan :

Un roman à noter.

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

D'autres avis : Babélio

Publié dans Roman policier Europe

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Les soeurs Brontë de Laura EL MAKKI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Pour trouver "La force d'exister", les sœurs Brontë ont dû mener un combat quotidien : que ce soit contre la maladie, cette tuberculose insidieuse qui leur enlève leurs proches un à un, que ce soit contre des établissements scolaires insalubres, aux méthodes violentes, que ce soit contre la pauvreté qui les guette sans cesse, contre leur condition de femme qui jette un discrédit sur leurs écrits... Mais grâce à l'art, à une ébullition continuelle autour de la création littéraire, les trois soeurs luttent et s'émancipent des aléas de l'existence :

"L'écriture leur apprend ce qu'est la puissance. Si la force peut manquer contre le froid ou la maladie, elle s'exerce et se déploie grâce aux mots.  Pour les Brontë, qui ont supporté la mort et tente chaque jour de l'esquiver, écrire est une manière de persévérer, au sens spinozien du terme : de continuer à vivre de manière active, de "durer" avec la certitude que l'action - la création - sauve de l'inertie dangereuse, de l'espérance vide."

Laura El Makki revient ici sur leur parcours dans le presbytère paternel, dans les landes du Yorkshire 1836, jusqu'à la publication sous pseudonymes masculins de leurs œuvres : Les hauts de Hurlevent, Jane Eyre ou encore la recluse de Wildfell Hall. Elle mentionne aussi Branwell, le frère si prometteur mais aux prises avec ses démons... Au fil du récit, certaines dissensions entre les sœurs apparaissent aussi :

 

"La maison des Brontë était un drôle d'endroit. On partageait des rêves, on écrivait des chefs d’œuvre, mais on cachait aussi aux autres - aux aimés- qui l'on était vraiment."

 

Malgré tout, leur amour de l'écriture transcende leurs différences et les porte vers la reconnaissance qui les sauvera de la précarité.

 

Ce que j'ai moins aimé : Le lyrisme du style du début de la biographie s'efface peu à peu, c'est dommage.

 

Bilan : Une biographie passionnante qui éclaire le destin de ces femmes hors du commun.

 

Présentation de l'éditeur : 10/18

Des soeurs Brontë : Mon préféré est Jane Eyre de Charlotte (lu 5 fois), puis La dame du manoir de Wildfell Hall  de Anne, mais Les Hauts de Hurlevent de Emily, lu à 20 ans, m'avait déçue, et enfin même déception pour Agnès Grey

D'autres avis : Dominique ; Cathulu

Publié dans Biographies et cie

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Un fils en or de Shilpi Somaya GOWDA

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Anil est un jeune Indien qui commence des études de médecine dans le Gujarat puis part les compléter aux États-Unis. Si son père le soutient, sa mère rêve pour lui d'une union prestigieuse au pays. Son amie d'enfance, Leena, fille d'un métayer pauvre est mariée durant son absence.

Tandis que Anil découvre les difficultés de l'année d'Internat et de la vie d'expatrié, le travail à l'hôpital éreintant psychologiquement et physiquement à cause de la pression, des pathologies différentes de celles apprises dans les livres, des humiliations par les seniors, de la concurrence, la jeune Leena se heurte aux côtés sombres des mariages arrangés.

Les deux destins vont finalement se rejoindre mais les choix entre tradition et modernité ne s'avèreront guère évidents...

Ce que j'ai moins aimé :

A la fin du roman, tout se précipite comme s'il fallait conclure au plus vite, de nouveaux personnages sortis de nulle part apparaissent, et l'ensemble perd en crédibilité.

Bilan :

Un roman très prenant qui m'a captivée...

 

Présentation de l'éditeur : Mercure de France ; Folio

D'autres avis : Babélio

Vous aimerez aussi : APPACHANA Anjana  L’année des secrets    

 

Merci à Martine pour le conseil.

Publié dans Littérature Asie

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Sans jamais atteindre le sommet de Paolo COGNETTI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« J’ai fini par y aller vraiment, dans l’Himalaya. Non pour escalader les sommets, comme j’en rêvais enfant, mais pour explorer les vallées. Je voulais voir si, quelque part sur terre, il existait encore une montagne intègre, la voir de mes yeux avant qu’elle ne disparaisse. J’ai quitté les Alpes abandonnées et urbanisées et j’ai atterri dans le coin le plus reculé du Népal, un petit Tibet qui survit à l’ombre du grand, aujourd’hui perdu. J’ai parcouru 300 kilomètres à pied et franchi huit cols à plus de 5 000 mètres, sans atteindre aucun sommet. J’avais, pour me tenir compagnie, un livre culte, un chien rencontré sur la route, des amis : au retour, il me restait les amis. »

Accompagné de deux de ses amis et du Léopard des Neiges de Matthiessen, Paolo Cognetti se rend donc aux confins de l'Himalaya, non pas pour en faire l'ascension -ce que je n'avais pas compris durant ma lecture parce que je n'avais pas lu la quatrième de couverture, m'étant arrêté à ma tendresse pour l'auteur pour choisir son livre - mais pour explorer les vallées. Il rencontre la population, lutte contre son mal de montagnes, partage une tablette de chocolat avec son guide en regardant l'horizon, croise des moutons bleus, cueille des edelweiss à 4700 m d'altitude, avec toujours en toile de fond sa lecture de Matthiessen.

Dans ce récit Paolo Cognetti chante surtout son amour inconditionnel pour la montagne et le rapport fort qui les relie :

 

Son récit est émaillé de quelques dessins crayonnés au gré de son ascension :

Ce que j'ai moins aimé : J'ai trouvé ce récit moins abouti que Les huit montagnes.

La réflexion sur la dénaturation du site m'a semblé passer au second plan, alors qu'elle demeure pourtant centrale (à suivre à ce sujet le reportage de France Culture : Alpinisme, quand les masses touchent les sommets)

Photo prise le 22 mai et fournie par le Project Possible de l'alpiniste Nirmal Purja montrant la file d'attente au sommet de l'Everest. Photo Handout. AFP

Bilan : Trop court et décousu pour que je sois totalement sous le charme, même si j'ai apprécié retrouver la personnalité simple et attachante de Paolo Cognetti.

 

Du même auteur : Le garçon sauvage ♥ ♥ ♥ ; Les huit montagnes ♥ ♥ ♥ ♥

Présentation de l'éditeur : Stock

D'autres avis : Télérama ; Cathulu ; Dominique

 

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L'été circulaire de Marion BRUNET

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Céline, 16 ans et Jo sa sœur de 15 ans sont assez dissemblables : Céline sait jouer de sa séduction quand Jo reste sur la défensive, plus lucide sur les attentes des garçons que sa sœur. Néanmoins les sœurs sont très proches l'une de l'autre, partageant sorties, confidences, bagarres et pleurs. Mais quand Céline tombe enceinte, elle refuse de dire à quiconque qui est le père de l'enfant, et son mutisme exacerbe les passions, les rivalités et rancœurs. La tension monte dans ce petit village du Sud exacerbée par la chaleur et les non dits.

Dans les remerciements, l'auteure précise devoir ce titre à Nicolas Mathieu, auteur du remarquable Leurs enfants après eux, et effectivement les similitudes entre les deux romans sont frappantes : même regard pointu sur la jeunesse et les classes populaires, entre désœuvrement et rêve de liberté, même sentiment de tourner en rond, d'être englué dans une vie qui se répète, mêmes couples désabusés entre compromissions et mensonges... Chez Marion Brunet, la mère de Céline est tombée enceinte jeune également, prise au piège d'un mariage brinquebalant. Jo quant à elle, pourrait trouver une porte de sortie, mais elle comprend rapidement que son avenir reste bouché, avec cette "impression de passer à côté de sa vie sans avoir quelle vie on voudrait à la place. ". La violence couve, éclate, pour finalement laisser place à une accalmie, pour mieux recommencer son cycle infernal, peut-être, plus tard, après, à une autre occasion.

Mais pour l'instant, la lumière éclaire le lien fort qui unit les deux sœurs, l'espoir palpite malgré tout, la beauté se dessine, quelquefois, fugace...

" En attendant Céline qui passe par la fenêtre, elle observe une ondée de pipistrelles qui rasent la cime des cerisiers, s'engouffrent sous les toits des maisons émiettées le long des champs. On dirait le vol des cendres au-dessus d'un brasier de papiers. Jo aime bien, ça la rend un peu triste sans qu'elle sache pourquoi, et sans que ce soit désagréable. Un espace de douleur et de plénitude - la beauté lui fait souvent cet effet-là. Elle est encore jeune : il lui faudra avec identifier l'indicible, ces îlots de sublime au milieu du chaos, ces fugacités qui sauvent."

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel ; Le livre de poche

Vous aimerez aussi : Leurs enfants après eux de Nicolas Matthieu, D'acier de Silvia Avallone

D'autres avis : Télérama

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Vacances !

Publié le par Hélène

S'évader....

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La péninsule aux 24 saisons de INABA Mayumi

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Les soirs habités par la lune, la forêt noire s'entoure d'une lumière bleutée. Simultanément, le marais s'éclaircit au reflet de la lune à la surface de l'eau."

Alors qu'elle subit l'agitation de la capitale japonaise, la narratrice décide de s'isoler dans sa maison au bord de la mer, dans la presqu'île de Shima, loin de tout. En compagnie de son chat, elle s'établit pendant douze mois, s'occupant de son jardin, rendant visite aux voisins, errant au milieu des bambous, sillonnant la forêt, préparant des confitures. Elle découvre le luxe du temps qui s'allonge délicieusement ...

"Les journées que je passe dans la péninsule sont comme les blancs de ma vie. J'en ai par-dessus la tête des journées remplies du matin au soir de choses à faire. Je voudrais ici autant que possible vivre des journées en blanc".

Lovée dans ce nouveau cocon, elle se sent partie intégrante du monde, en parfaite harmonie avec le pouls du monde qui l'entoure.

"Je fais brûler encens sur encens, et mon plaisir de chaque soir est de contempler depuis ma terrasse le mouvement de la lune et des étoiles. Je m'étends sur une chaise longue et je regarde d'un œil nonchalant la voûte céleste."

Cette parenthèse enchantée la guide vers la simplicité d'un rapport harmonieux au monde qu'elle livre ici avec délices :

"Est-ce qu'il t'est arrivé à Tokyo d'aller écouter le chant des insectes au clair de lune, munie d'une lampe de poche ?"
 

Présentation de l'éditeur : Picquier

D'autres avis : Babélio

 

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Surface de Olivier NOREK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Lors d'une opération anti-drogue, la capitaine Noémie Chastain de la PJ de paris est blessée en pleine tête, défigurée par un coup de feu. A son retour, ses responsables préfèrent l'éloigner et la parachutent dans un petit village de l'Aveyron, Avalone, avec comme mission de savoir si le commissariat du village doit fermer. Si la rancœur et la colère animent dans un premier temps la jeune femme, l'atmosphère franche et naturelle de la province lui réussit plutôt bien. Quand tout à coup, le squelette d'un enfant disparu depuis vingt-cinq ans refait surface... Noémie devra résoudre ce cold case avec l'aide de ses nouveaux collègues.

Ce que j'ai moins aimé :

- Une psychologie des personnages quelquefois un peu sommaire, l'aspect "gueule cassée" de Noémie passant rapidement au second plan, la bluette amoureuse s'ajoutant de façon artificielle et non nécessaire à l'intrigue.

- Un twist final sentant trop le procédé obligatoire tellement il est peu crédible.

Bilan :

Un roman policier que je n'ai pas lâché, parfait pour l'été, même s'il souffre de quelques défauts !

 

Présentation de l'éditeur : Michel Lafon

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