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Chantons l'amour !

Publié le par Hélène

 

La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.

 

Paul Éluard. (1895-1952) in Derniers poèmes d’amour Poésie d’abord

Publié dans Poésie française

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Jamais de Bruno DUHAMEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Madeleine, 95 ans, habite au bord de la falaise dans un petit village de Normandie. Seulement la falaise s'érode et le maire s'inquiète de jour en jour davantage. Et si la maison s'effondrait, ne serait-il pas responsable ? Il tente de convaincre Madeleine de rejoindre la maison de retraite, "avec vue sur mer", sauf que Madeleine n'a en cure de cette vue sur mer étant donné qu'elle est aveugle, et bien décidée à rester dans sa maison, vacillante ou non !

Madeleine se révèle au fur et à mesure : si au début, tout comme le maire, on en vient à douter de la santé de sa raison, il s'avère qu'elle est bien plus lucide et avisée que les autres, quand on prend la peine de l'écouter, ce que fera un jeune pompier nouveau venu dans le village...

Ce bel album évoque avec tendresse et gravité la possibilité que l'on a de choisir sa vie, du début à la fin. Madeleine marque les esprits et son cri du coeur "Jamais" résonne en nos coeurs et en nos âmes...

Présentation de l'éditeur : Grand Angle

D'autres avis : Mes échappées livresques / Aifelle / The Autist Reading / Moka / Géraldine

Sabine / Mo /

 

Bd de la semaine chez Moka

 

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Partiellement nuageux de Antoine CHOPLIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ernesto se rend à Santiago pour obtenir une pièce permettant de réparer son télescope surnommé "Walter". En effet, Ernesto est astronome dans l'observatoire de Quidico, au Chili, au coeur du territoire mapuche. De cette excursion à Santiago il repart bredouille, mais décide de faire un crochet par le musée de la Mémoire. Là il se perd dans la contemplation de Paulina, sa fiancée disparue sous la dictature. Mais il ne rencontre pas uniquement des fantômes dans ce musée, il croise aussi la route de Ema... Si l'ombre de Pinochet se penche sur leurs deux destins, bercés par l'Océan, par les étoiles, par tout un univers qui les transcende, Ema et Ernesto vont tenter de marcher vers demain...

Un récit tout en délicatesse, d'une pudeur exemplaire.

 

Présentation de l'éditeur : La fosse aux ours

Du même auteur : La nuit tombée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le héron de Guernica ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Radeau ♥ ♥ ♥ ; L'incendie ♥ ♥ ; Une forêt d'arbres creux ♥ ♥ ♥ ; Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar ♥ ♥ ♥

Sur le Chili : Le dernier mousse de Francisco COLOANE ; Solitudes australes, chronique de la cabane abandonnée de David LEFEVRE ; Une ardente patience (Le facteur)  ; L'ouzbek muet et autres nouvelles clandestines de Luis Sepulveda : Le galop du vent sous le ciel infini 

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Merci Jeeves ! de PG WODEHOUSE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Bertie Wooster, jeune aristocrate londonien, se découvre une passion pour le banjo, passion que ne partagent nullement ses voisins. Bertie se retrouve donc contraint de s'exiler à la campagne pour pouvoir s'exprimer librement. Malheureusement son fidèle majordome Jeeves, qui n'apprécie guère les talents de son maître, décide de le quitter pour partir vers d'autres cieux.

Néanmoins les deux comparses ne seront pas totalement séparés puisque Bertie se fait loger dans un cottage de son ami le baron Chuffnell, le nouveau maître de Jeeves. Arrivé au cottage, le calme souhaité par Bertie est loin d'éclore : en effet Chuffy a invité au château M. Stoker et Sir Glossop et la belle Pauline Stoker qui n'est autre que l'ex-fiancée de Bertie et dont est tombé fou amoureux Chuffy.

Les situations cocasses s'enchaînent entre des neveux récalcitrants, des pères possessifs, des policiers trop zélés. Jeeves, le fidèle majordome bien plus pertinent que son maître, veille patiemment sur son petit monde.

Ce que j'ai moins aimé : J'ai trouvé quelques longueurs notamment lors de la scène avec les policiers. Certaines scènes sont proches du théâtre de boulevard et tournent au vaudeville.

Bilan : Un roman à l'humour burlesque farfelu, plutôt plaisant à lire, même si j'avais préféré Un pélican à Blandings.

 

Présentation de l'éditeur : 10-18

D'autres avis : http://www.action-suspense.com/2019/01/p.g.wodehouse-merci-jeeves-editions-10-18.html ; Martine https://plaisirsacultiver.wordpress.com/2016/04/06/merci-jeeves-de-p-g-wodehouse/ ;

Du même auteur : Un pélican à Blandings

Publié dans Littérature Europe

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Présumée disparue de Susie STEINER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Manon Bradshaw est inspectrice, traquant le jour les criminels, et le soir les prétendants éventuels. Cette célibataire endurcie aimerait ne plus être seule pour affronter les duretés que la vie lui réserve. Une nuit, après une énième rencontre Internet ratée, elle est confrontée à la mystérieuse disparition d'Edith Hind, étudiante à Cambridge. La jeune femme semble s'être volatilisée, et des traces de sang apparaissent dans sa maison. Néanmoins les indices restent minces pour se lancer sur la piste de la jeune femme, et les pressions augmentent étant donné que son père n'est autre que le médecin de la reine. Les points de vue alternent pour proposer un kaléidoscope enrichissant : celui de Manon, de Davy, son jeune collègue, de Miriam, la mère d'Edith ou encore d'Hélèna, la meilleure amie d'Edith.

La trame sociale est dense, mettant en avant l'errance des jeunes, tous milieux confondus, évoquant les foyers d'accueil pour les plus jeunes, pas toujours fréquentables, le rôle des associations. Manon jouera un rôle important pour eux. Ce personnage, appelé à devenir un personnage récurrent des romans de l'auteure, ressemble à de nombreux héros de romans policiers écorchés, exhalant un malaise lancinant. Son originalité tient dans ces rencontres et relations qu'elle enchaine pour combler le vide, à tout prix, parce qu'elle court après une image parfaite de ce qu'elle doit être. Elle apprend au fur et à mesure que la perfection n'existe pas, "Il y a toujours quelque chose : une maladie, un divorce, un deuil, à moins que ce ne soit la découverte d'une face cachée de la personnalité qui rend toute cohabitation impossible. Chacun fait du mieux qu'il peut et purge sa peine, les gens se retrouvent ensemble par accident (...)."

Un bon moment de lecture, mais rien non plus de très nouveau ou original.

 

Présentation de l'éditeur : Les arènes

D'autres avis : découvert chez Eva ; Cathulu ; Clara

Publié dans Roman policier Europe

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L'abattoir de verre de JM COETZEE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"La vie comme un ensemble de problèmes à résoudre, la vie comme un ensemble de choix à faire : quelle façon bizarre de voir les choses !”

Dans ce recueil, JM Coetzee propose sept nouvelles dont plusieurs sont centrées sur Elisabeth Costello, femme écrivain, sur le déclin, personnage apparaissant dans un précédent roman de l'auteur. Il amorce ainsi une réflexion sur la vieillesse, sur ce que l'être humain laisse après la mort, ce qu'il reste de lui, les choix faits, les choix défaits. A l'heure des bilans, Elisabeth s'interroge sur la beauté, le rôle de la littérature, mais aussi sur la cause animale.

Ce que j'ai moins aimé :

- Les passages sur la cause animale. la pensée de Heidegger sur les animaux, ne m'ont pas passionnée...

Bilan : Quelques nouvelles durant lesquelles j'ai retrouvé le plaisir de lecture ressenti dans d'autres romans de l'auteur, et des nouvelles dans lesquelles je me suis sentie perdue.

 

Présentation de l'éditeur : Seuil

Du même auteur : L’été de la vie ♥ ♥ ♥  ; Disgrâce ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Afrique

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Les Billes du Pachinko de Elisa SHUA DUSAPIN

Publié le par Hélène

 ♥ ♥ ♥

Claire, résidant habituellement en Suisse, passe l'été chez ses grand-parents à Tokyo, organisant pour eux un prochain voyage en Corée, leur pays natal qu'ils ont du quitter durant la guerre. La communication n'est pas aisée entre la jeune femme et ses grands-parents qui refusent d'utiliser une autre langue que le coréen. Pour lutter contre les heures qui s'étirent entre le jeu de Tétris et des repas tardifs, elle accepte de s'occuper durant cet été de Mieko, une petite japonaise à qui elle apprend le français. Elle fuit ainsi sa grand-mère à qui la mémoire fait défaut et son grand-père qui travaille toute la journée au salon de Pachinko, une salle de jeu mettant à l'honneur le Pachinko, entre le flipper et la machine à sous.

L'écriture dépouillée de l'auteure réussit admirablement à rendre l'atmosphère, la moiteur, l'ennui prégnant, les sons tonitruants. Les personnages semblent errer dans une journée sans fin, et même si les divertissements foisonnent, même s'ils passent une journée au pays d'Heidi, ou dans des parcs d'attraction, une langueur persistante s'empare des âmes et des corps. Leur identité reste vague, à l'image de cette lassitude, mouvante, comme si chacun cherchait à se trouver. Les solitudes se frôlent dans la grande mégalopole, sans se connaitre, sans se parler, les histoires individuelles se brouillent devant la grande histoire. Les grands-parents ont dû choisir entre le nord et le sud de la Corée, et pour eux, c'est comme si leur pays n'existait plus, ne leur reste que la langue, à laquelle ils se raccrochent désespérément, quitte à creuser l'écart entre eux et leur petite-fille... L'arrière grand mère elle-même en arrivant au Japon , s'était coupée la langue , refusant de parler le Japonais obligatoire.

Un roman délicat qui confirme, après Hiver à Sokcho, le talent d'Elisa Shua Dusapin.

 

Présentation de l'éditeur : Editions Zoé

D'autres avis : Télérama ; Moka
Du même auteur :
Hiver à Sokcho

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Abandon du mois

Publié le par Hélène

Pitch : Anne, journaliste française, enquête, dans ce seul pays musulman doté de la force nucléaire, sur les risques d’un détournement possible de la bombe par les terroristes. Dans la beauté aristocratique de Lahore, célèbre pour ses palais, ses mosquées et ses jardins moghols, la jeune femme se heurte aux réseaux d’espions de tous bords, de militaires et de policiers, de familles patriciennes et de djihadistes.
Elle va tenter de pénétrer une organisation extrémiste responsable d’attentats meurtriers, sera prise en otage, connaîtra la faim, la soif et l’angoisse de la mort.
Parmi ceux qui la guident, son étrange ami Karim pourra-t-il la sauver  ? Karim, l’homme de théâtre qui monte des pièces de Beckett à Lahore, Karim qui aime le Pakistan passionnément et garde un dangereux secret.

Mon avis : l'auteure est journaliste, grand reporter spécialiste du Moyen -Orient, et elle souhaite par ce roman nous éclairer sur toutes le facettes du Pakistan. J'ai bien dit toutes, quitte à ce que son roman ressemble à un exposé politico-économique. Entre les salafistes, le statut des femmes et celui des enfants, la montée de l'islamiste, l'arme nucléaire, les Talibans... Alors oui, elle met en scène un personnage fictif -journaliste elle aussi, c'est pratique -, personnage qui va vivre des péripéties -beaucoup de péripéties, une passion amoureuse -inévitable-, mais l'ensemble reste artificiel, forcé, porté par un style lui aussi journalistique.

Un roman qui ravira davantage les adeptes des documentaires que les âmes romanesques.

Présentation de l'éditeur : Fayard

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Alto Braco de Vanessa BAMBERGER

Publié le par Hélène

♥ ♥

A la mort de sa grand-mère Douce, la jeune Brune retourne sur le plateau de l'Aubrac, "Alto braco", «haut lieu» en occitan, l’ancien nom du lieu.

Elle est accompagnée de Granita, son autre grand-mère qui l'a également élevée à Paris, au-dessus du Catulle, le bistrot dont les deux femmes s'occupaient. Elles se sont tenues loin de leur pays, mais en revenant vers leurs origines, Brune a l'impression qu'un fragile sentiment d'appartenance naît en elle.

Démêlant les fils de son histoire personnelle, elle découvre dans son pays la vie âpre des paysans, entre logique économique implacable et volonté de respect des animaux.

Ce que j'ai moins aimé :

L'auteure se consacre plus à la peinture du monde paysan avec les problématiques autour du bio, de l'appellation "label rouge", des marchés étrangers, de la cause des animaux, que sur l'aspect proprement romanesque de son roman.

En ce qui concerne cet aspect, elle multiplie les secrets de famille, les révélations qui tout à coup illuminent comme par magie le comportement ou les peurs de l'héroïne, accumulant de façon artificielle ces effets !

A vouloir trop dire, les descriptions du plateau de l'Aubrac sont malheureusement noyées et manquent cruellement de lyrisme.

L'auteure est journaliste et son métier transparait un peu trop à mon goût, aussi bien dans son style que dans la construction et le fond du roman.

 

Présentation de l'éditeur : Liana Levi

D'autres avis : Audrey ; Le marque page

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Le Grand Nord-Ouest de Anne-Marie GARAT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Je crois juste qu'au milieu de l'obscurité insensée de la vie il y a des bouées, des falots, des feux de camp allumés, des noms, un regard, je m'y suis accrochée."

A la mort de son mari, Lorna del Rio quitte en urgence la vie dorée qu'elle menait à Hollywood, emmenant dans son sillage la petite Jessie, six ans. Elle rejoint le Grand Nord Ouest du Yukon et de l'Alaska, suivant une carte mystérieuse aux yeux de la fillette qui suit aveuglément sa mère. Le caractère fantasque et volontaire de cette femme qui n'hésite pas à faire usage de son colt, les mènera jusqu'aux confins des forêts, là où les indiens ont élu domicile...

Quel secret cache la belle Lorna ? Pourquoi le FBI a-t-il dû intervenir ? Quinze ans plus tard, Jessie revient vers Bud Cooper qui a joué un rôle non négligeable dans son histoire, et lui raconte les aventures improbables qu'ont vécues Lorna et Jessie.

Ce roman d'aventures mené par une plume remarquable nous emporte aux frontières de la mémoire et, auprès de la jeune Jessie, les questionnement sur l'identité et la parenté affleurent. Ses expériences, ses rencontres, comptent finalement davantage dans sa vie et sa construction que ses véritables origines.  C'est auprès de Kaska l'indienne et d'Herman qu'elle grandira et posera les jalons de ce que sera son esprit. A travers la rencontre avec l'autre, si différent, à travers l'échange, la petite Jessie grandit et se construit.

Ce que j'ai moins aimé : J'ai préféré la première partie consacrée à la fuite de Lorna et Jessie, plus que la deuxième durant laquelle Bud et Jessie reviennent sur les lieux de l'aventure, partie comportant plus de longueurs et bien moins rythmée.

Bilan : Un beau roman d'aventures nous emportant sur la piste des trappeurs et des chercheurs d'or !

"Alors, je n'avais pas conscience de ces beautés, seulement du calme souverain, de l'immobilité de toutes choses immuables qui nous gagnaient jusqu'à le devenir nous-mêmes, immobiles, immuables, tels de vieux totems attendant que réchauffent la gamelle de haricots au lard et le café, membres transis, courbatus par l'interminable journée de route."

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

D'autres avis : Nadael ; Télérama

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