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Enfin le royaume de François CHENG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Forme brève, mais moins abrupte que le haïku, le quatrain ne s'en tient pas au lapidaire, il sait donner du rythme à la pensée, à l'émotion, à la surprise, il sait initier un questionnement, amorcer une méditation, esquisser un chant.
À la suite des poètes chinois des origines, mais aussi d'Omar Khayyâm et d'Emily Dickinson, François Cheng atteste ici du pouvoir singulier de ce mode d'expression resserré, pourtant si peu enclos, si ouvert aux résonances, aux errances fertiles, voire à une manière salutaire d'envoûtement simple. " (Présentation de l"éditeur)

 

«Car vivre

C’est savoir que tout instant de vie est rayon d’or

Sur une mer de ténèbres,

C’est savoir dire merci»

 

Présentation de l'éditeur : Folio Gallimard

 

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La boîte noire de ITO Shiori

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 2015, Ito Shiori a 26 ans, elle est journaliste. Un soir, elle rejoint N. Yamaguchi – directeur dans une grande chaîne de télévision et proche du Premier ministre – au restaurant pour parler affaires. Quelques heures plus tard, elle reprend conscience dans une chambre d’hôtel, en train de se faire violer. Si la justice inculpe dans un premier temps son agresseur, l'arrestation est finalement annulée après un appel téléphonique du chef de la brigade criminelle, proche du premier ministre. Le non lieu est prononcé.
Confrontée à la mauvaise volonté des pouvoirs publics et au silence des médias, Shiori mènera seule l’enquête sur sa propre affaire. A ce jour, elle n’a toujours pas obtenu justice.

Dans ce livre témoignage glaçant Ito Shiori dénonce les violences sexuelles au Japon :

"Je veux parler de l'avenir, des mesures à prendre pour qu'il n'y ait plus d'autres victimes et des moyens à mettre en place pour que les victimes d'agression sexuelles puissent obtenir de l'aide. Si je parle du passé, c'est uniquement pour réfléchir au futur."

Elle évoque la question du consentement : que faire quand les actes se passent dans une pièce close, une "boîte noire" ? De fait, elle insiste sur ses propres erreurs, la première étant de ne pas être allée de suite porter plainte, pour que les examens, le kit de viol puisse attester des faits. Elle s'est retrouvée prise au piège de ses hésitations, puis au piège de son agresseur qui, bien après l'acte, par le biais de ses relations, a fait planer sur elle l'ombre des doutes. Ito Shiori pointe ainsi du doigt "les imperfections de la loi, la façon dont les enquêtes sont menées et l'attitude de la société, qui forcent les victimes à se résigner et rester silencieuses."

La journaliste est devenue une figure emblématique du mouvement #MeToo au Japon, devenu #WeToo. Son engagement et sa force lui permettent de combattre avec courage tous ses détracteurs pour qui le silence est préférable. Dans son livre comme dans ses interviews elle n'édulcore rien : 

« J'ai connu une souffrance dont je n'imaginais même pas l'existence. J'ai appris que les personnes qui vivaient avec cette souffrance étaient bien plus nombreuses que ce que j'aurais pu imaginer.
Aux personnes qui ont vécu les mêmes épreuves que moi, à ceux qui soutiennent un être cher en souffrance, je souhaite dire : vous n'êtes pas seuls.»

 

Présentation de l'éditeur : Picquier

D'autres avis : Libération ; Grazia

 

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Sudestada de Juan Sáenz Valiente

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Georges est un détective privé sans scrupules et sans humanité sévissant à Buenos Aires. Il fait son travail froidement, sans état d'âme. Quand le mari de la célèbre chorégraphe Elvira Puente lui demande de filer sa femme pour découvrir si elle a un amant, il s'apprête à être tout aussi impartial. Mais cette rencontre risque bien de bouleverser sa vie et ses habitudes !

 

Le Sudestada du titre est un vent sec et pluvieux qui va contraindre Georges à cohabiter quelques temps avec la mystérieuse Elvira, bloqués dans une propriété isolée. 
Avec finesse, l'auteur révèle peu à peu la part d'humanité qui siège en son détective glacial, et montre combien une rencontre peut changer une vie. L'art ne sera pas étranger à ce bouleversement, remuant en l'homme une beauté enfouie sous des années de conformisme qui ont fini par éroder ses sentiments.
Une très belle réussite !

 

A noter : la couverture n'est pas du tout représentative de la BD

 

Présentation de l'éditeur : Michel Lafon

D'autres avis : Babélio

Sélectionné pour le Prix polar SNCF 2019

Vous avez jusqu'au 15 mai pour voter !

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Le Clézio, l'homme du secret de Aliette ARMEL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"J'ai toujours cru que la littérature c'était comme la mer, ou plutôt comme le vol d'un oiseau au-dessus de la mer, glissant très près des vagues, passant devant le soleil."

("Lettre d'Albuquerque" Le Clézio)

Le Clézio est un écrivain qui a su se prémunir naturellement de la notoriété et ses risques. La qualité de ses écrits est indéniable parce qu'il est cet homme qui écrit par nécessité, parce qu'il croit en la littérature et en ses pouvoirs :

"Elle [la littérature] n'était pas un monument érigé en souvenir d'univers disparus, mais une passerelle pour entrer dans une nouvelle manière d'exister : la musique de ses mots aiguisait la capacité à être attentif aux moindres frémissement de la vie, à en percevoir les sensations et les émotions."

Pour cet homme mystique dans le sens où il est passionné "par les expériences, par les vertus religieuses, par la foi, quelle que soit la foi.", l'écrit révèle. Aliette Armel rappelle ce qui fait le prix de l’œuvre de cet auteur et de son secret : "Non pas l'or et le pourpre des distinctions les plus prestigieuses et des couvertures de livres pompeuses, mais la singularité d'une existence nomade, en quête d'un sens dont les civilisations oubliées demeuraient dépositaires, et la richesse d'une écriture forgée au cœur de la nature et dans l'observation des rituels."

Elle revient sur ses rencontres avec cet homme insaisissable,  nous raconte sa propre découverte de son oeuvre, nous livre ses propres hésitations face à cet homme fascinant. En choisissant de présenter les écrivains par le biais de sa propre expérience, Aliette Armel choisit résolument l'humilité. L'auteure se place à sa propre hauteur de vue, et cela lui permet également de livrer son ressenti et ses émotions. Elle, qui a pourtant eu l'immense honneur de pouvoir assister à la remise du prix Nobel de littérature à J.-M. G. Le Clézio à Stockholm, ne se met pas en avant, et laisse juste transparaitre sa fascination pour cet écrivain aux multiples contours, si insaisissable.

Avec intelligence, elle nous enjoint simplement à retrouver cet homme mystérieux dans ses écrits. Ce que je vais faire de ce pas aux côtés de Bitna...

 

Présentation de l'éditeur : Le Passeur Editeur

Du même auteur : Pondichéry, à l’aurore  ; En compagnie de Marguerite Duras

De Le Clézio :  Désert Voyage au pays des arbres 

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Vacances !!

Publié le par Hélène

Quelques jours de vacances, je serai de retour le lundi 6 mai

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La danse du temps de Anne TYLER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Willa Drake, soixante et un ans, vit en Arizona avec Peter, son second mari, quand elle reçoit un appel de Baltimore lui apprenant que la petite amie de son fils s'est fait tirer dessus. Cette jeune femme et sa fille ont besoin d'elle, et même si, techniquement, son fils a quitté Denise et a entamé une relation avec une autre jeune fille, et si, Cheryl n'est nullement sa petite fille, Willa n'hésite pas, elle file à Baltimore accompagnée de Peter pour prendre soin de ceux qui ont besoin d'elle.

Ayant grandi dans un milieu instable, jusqu'ici, Willa avait toujours opté pour la sécurité, quitte à se marier avec des hommes fades, quitte à mettre au monde des fils ingrats, quitte à mener une vie sans réels choix, plus l'objet du hasard. Mais cette rencontre avec Denise et Cheryl bouleverse sa vie, enfin, Willa se sent utile, réclamée, aimée. Sa propre famille s'est éloignée d'elle, elle ne garde que peu de contacts avec sa sœur, et ses fils se sont éloignés, physiquement mais aussi sentimentalement. Quant à son nouveau mari, râleur invétéré, il se passe très bien d'elle... C'est donc une nouvelle famille qui s'offre à elle ici, une vraie communauté avec des voisins bienveillants, à l'écoute, prenant soin les uns des autres. Willa trouve enfin une raison de vivre auprès d'eux.

Malgré un petit bémol lié à la construction (était-ce bien nécessaire de raconter tout le parcours de Willa avant ses soixante ans et pourquoi ne faire débuter l'intrigue autour de Baltimore qu'à la page 97 ?), ce roman est un véritable coup de cœur ! Derrière sa simplicité, se cache la complexité des rapports familiaux, à travers ces modèles que l'on se crée à notre insu pendant nos années d'enfance, ces choix que l'on refuse de faire pour préserver la famille, ces renoncements journaliers qui affadissent le quotidien. Willa nous rappelle ainsi qu'il n'est jamais trop tard pour prendre sa vie en mains, jamais trop tard pour changer de direction, jamais trop tard pour se reconstruire une famille aimante et attentionnée et pour s'affranchir des modèles aliénants...

 

Présentation de l'éditeur : Phébus

tous les livres sur Babelio.com
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Paméla ou la vertu récompensée de Samuel RICHARDSON

Publié le par Hélène

♥ ♥

Roman épistolaire de 1740 qui raconte le destin de la jeune Paméla, 15 ans qui résiste aux assauts répétés de son maître, M. B., souhaitant par dessus tout préserver sa vertu intacte. Elle raconte ses mésaventures à ses parents dans ses lettres, puis quand elle comprend que ses lettres n'atteignent pas ses destinataires, elle continue à écrire son journal intime.

Ce roman a marqué la littérature anglaise et européenne par son originalité : donner la parole à la première personne à une domestique était novateur à l'époque, mais aussi par cette image vertueuse, néanmoins controversée. Deux voix s'élèvent : ceux qui pensent que Paméla est un modèle de vertu, et ceux qui pensent que sous couvert de la vertu, l'auteur en profite pour montrer des scènes équivoques, et que la jeune Paméla ne fait que provoquer M. B, son maître dans le but d'être épousée.
 

Ce que j'ai moins aimé :

Les atermoiements de la jeune Paméla m'ont lassée et son ambivalence m'a surprise effectivement : alors que cet homme a tenté d'abuser d'elle à maintes reprises, elle finirait finalement par éprouver des sentiments pour lui ?

" Vous et mon cher père êtes sans doute surpris de n'avoir point eu de mes nouvelles depuis plusieurs semaines, mais une triste scène en a été la cause. Car à présent il n'est que trop clair que vos avertissements étaient bien fondés. Oh, ma chère mère, je suis malheureuse, véritablement malheureuse ! Ne vous effrayez pourtant pas, je suis vertueuse ! Dieu veuille par Sa grâce que je le sois toujours.
Oh ! cet ange, ce galant homme, ce doux bienfaiteur de votre pauvre Paméla, qui devait prendre soin de moi à la prière que lui fit sa mère, lorsqu'elle était sur son lit de mort, qui craignait si fort que je ne me laissasse séduire par le neveu de Milord Davers qu'il ne voulut point me laisser entrer au service de Milady ; ce gentilhomme (oui, il faut encore que je l'appelle ainsi, quoiqu'il ne mérite plus ce titre), ce gentilhomme s'est avili jusqu'à se donner des libertés avec sa pauvre servante ! Il s'est fait voir maintenant dans son caractère naturel, et rien ne me paraît plus noir et plus affreux."

Bilan :

J'ai été heureuse de découvrir ce classique du XVIIIème, mais en tant que lectrice, je n'ai pas été convaincue par Paméla et encore moins par sa vertu !

 

Présentation de l'éditeur : 10-18

 

Publié dans Littérature Europe

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Un coeur simple de FLAUBERT

Publié le par Hélène

♥ ♥

Félicité est une jeune servante qui entre au service de Mme Aubain à Pont l'Evêque. dévouée, fidèle , elle est parfaite dans son rôle. Le temps passe, et elle s'attache tour à tour à Virginie la fille de Mme Aubain, à son neveu Victor, à sa maîtresse, puis à son perroquet Loulou. Mais tous meurent tour à tour, et Félicité finit seule.

Comme le titre du récit l'annonce, Félicité est un personnage profondément bon malgré sa naïveté et sa folie pour finir. Simple, elle l'est par sa condition, mais aussi par ses sentiments dénués d'artifices, par sa dévotion.

Ce titre est le premier conte des Trois Contes, dernière oeuvre de Flaubert publiée de son vivant en 1877.

Ce que j'ai moins aimé :

- la froideur, l'auteur ne s'appesantit pas sur les sentiments, il décrit presque de façon chirurgicale les étapes d'une vie ratée, sans parvenir réellement à nous attacher à son personnage pathétique.

 

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Mme Bovary

 

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Meurtre à Montaigne de Estelle MONBRUN

Publié le par Hélène

♥ ♥

En Dordogne, aux alentours du château de Montaigne des évènements étranges semblent avoir lieu : un jeune homme tombe d'une des plus hautes fenêtres du château et les petites filles de Michel Lespignac, spécialiste de Montaigne, se font enlever. A la croisée des chemins, une mystérieuse jeune fille Caroline Martin...

Pour résoudre ce cas épineux, l'enquête est confiée à Leïla Djemani, récemment promue commissaire et à Jean-Pierre Foucheroux, son ancien chef. Entre secrets de famille et vengeance, tout semble tourner autour d'un manuscrit inédit, un fragment du Supplément au Voyage en Italie rédigé en 1583 par Montaigne.

Ce que j'ai aimé :

- Les références littéraires

« Mes livres peuvent être lus comme de simples romans policiers, mais, si on connaît le texte source sur lequel je m’appuie, on peut s’amuser à reconnaître des citations cachées, des références stylistiques, des noms de personnages codés… C’est comme un clin d’œil permanent, une complicité à trois : un écrivain, une romancière, un lecteur. » dit l'auteur qui s'est spécialisée dans les romans qui entremêlent la vie d'un grand auteur et le polar (Proust, Colette, Yourcenar)

- La peinture du petit monde littéraire d'universitaires, entre rivalités et ambitions démesurées, faux manuscrits, est admirablement bien décrite.

Ce que j'ai moins aimé :

- La temporalité bousculée : les chapitres assez courts ne sont pas chronologiques, si bien que l'on se perd dans l'histoire.

- La fin de certains personnages, assez théâtrale et artificielle

- La psychologie des personnages, notamment de Véronica est difficile à cerner, surtout vers la fin

Bilan :

Une petite déception, l'alliance entre érudition et polar n'étant pas totalement aboutie à mes yeux.

 

Présentation de l'éditeur : Viviane Hamy

D'autres avis : Sans connivence

Merci à Babélio et à l'éditeur !

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Frnck tome 1 de BOCQUET et COSSU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alors que Franck, orphelin de 13 ans vivant dans un orphelinat, doit être adopté pour la énième fois, il apprend que ses parents ne sont pas morts comme il le croyait. Il décide alors de s'enfuir pour les retrouver. Muni d'un GPS et d'une carte, il revient aux origines, là où il a été trouvé, au cœur de la forêt. Malheureusement, sur le site en chantier d'un parc d'attraction préhistorique, il chute et reprend conscience dans une grotte. Pourchassé par un smilodon, fait prisonnier par une tribu d'homo sapiens, il se rend rapidement compte qu'il n'est pas dans un parc d'attraction, mais bel eu bien retourné à l'époque de la préhistoire !

Dans un premier temps la communication est difficile, car ses nouveaux amis parlent sans utiliser les voyelles. Alors qu'on pourrait pense l'ado perdu sans réseau sur son téléphone et sans ses pizzas journalières, il surprend par sa capacité à s'adapter dans ce monde hostile.

Cette BD, découverte par hasard à l'occasion des 48h BD est drôle, mouvementée, dynamique bref, c'est une belle réussite ! Le jeu oulipien de deviner les paroles des hommes préhistoriques sans les voyelles ravit le lecteur qui se surprend à saisir intuitivement les propos de ces derniers, avec l'habitude. J'ai hâte de découvrir la suite !

 

Présentation de l'éditeur : Dupuis

 

BD de la semaine chez Moka

 

Publié dans Jeunesse BD

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