L'histoire s'inspire d'un personnage ayant réellement existé : l'aventurier irlandais Andrew Robinson Stoney. Au coeur du XVIIIème siècle, nous suivons les aventures de ce héros picaresque sans scrupules, prêt à tout pour bafouer ses pairs. Sa trajectoire commence en Irlande qu'il est contraint de fuir après un duel, persuadé que son adversaire est mort. Il s'engage alors dans l'armée anglaise et participe à la guerre de Sept ans avant d'être capturé par les troupes prussiennes qui lui confient une mission délicate...
Ce que j'ai moins aimé :
- Il est difficile de s'identifier ou d'aimer le personnage principal, opportuniste sans aucune morale.
Bilan :
J'ai fini par m'ennuyer ! Il parait que l'adaptation de Kubrick est bien meilleure, tournez vous plutôt de ce côté !
L'occasion de vous dire que cette année sera celle des 10 ans du mois anglais organisé par Titine, Lou et Cryssilda et qu'elles ont donc décidé de transformer ce mois anglais en année anglaise.
"Ma cabane, quelques planches dans le bois. Un petit prisme rectangulaire. Une boîte de Pandore. Je n'ai jamais vu les choses aussi clairement. "
Anouk décide de se retirer de la société de consommation et de la société des hommes pour quelques temps. Elle choisit une cabane au Kamouraska, inspirée par Anne Hébert et son roman, et passe l'hiver là-bas, racontant ses journées dans son carnet de bord. Elle apprend peu à peu à se retrouver seule face à elle-même, et seule face à la nature. Elle écoute les coyotes qui rôdent, essaie de s'adapter à la neige qui tombe abruptement durant ce rude hiver, surveille son poêle, établit des listes :
"Liste n° 120
Choses que j'aimerais conserver en pots:
- Le chant des baleines à bosses
- L'odeur de la croustade aux pommes
- Des lucioles immortelles pour nos noces
- L'odeur de nos draps après cette nuit
- Une mèche de tes cheveux
- La couleur de ce matin "
Elle finira même par rompre sa solitude en accueillant dans sa cabane une âme perdue...
« Les plus belles saisons de ma vie ont commencé ici, à créer en ce lieu un îlot propre à mes valeurs. Simplicité, autonomie, respect de la nature. le temps de méditer sur ce qui compte vraiment. le temps que la symphonie des prédateurs, la nuit, laisse place à l'émerveillement ».
L'auteure a elle-même vécu dans une cabane pendant trois ans, et elle s'est inspirée de cette expérience pour écrire. Elle raconte :
"Tout ce que je voulais c’était être maître de ma vie, être dans la nature, marcher pendant des heures, rencontrer des animaux et dessiner des flocons de neige. Ce désir de m’arracher au moule avait quelque chose d’enfantin, mais en fait, cela m’a permis de plonger dans ma propre vie d’adulte et de définir mon propre avenir, et cela passait par la nature et les arts." (entretien avec France Culture)
Militante pour la cause environnementale, elle entremêle savamment réflexions philosophiques sur la sagesse d'une vie loin d'une société souvent aliénante, et considérations écologistes pour sauver cette nature tellement régénératrice.
Jenny Walker et son mari écrivain Wilkie décident de s'installer au soleil pour un temps. Jenny a vingt ans de moins que son mari et l'assiste dans son écriture et dans l'édition de ses livres. Wilkie semble traverser une phase difficile, aussi jenny pense-t-elle que ce changement d'air lui sera bénéfique. Ils choisissent Key West en Floride, mais Wilkie continue d'être morose tandis que Jenny s'épanouit en rencontrant les habitants des villas avoisinantes. Elle se rapproche notamment de Lee, lesbienne qui tient l'hôtel voisin uniquement réservé aux femmes.
La galerie de portraits peuplant cette ville est originale : tous semblent ici à la recherche de quelque chose qu'ils n'ont pas trouvé et qui les a mené à choisir finalement cette vie facile au soleil. L'auteur réussit à insuffler de la modernité dans cet univers conservateur aux patriarches ayant des visions très réduites des femmes et de leurs attentes. Chacun tentera de trouver sa place dans un monde miné par la mort qui rôde, insidieuse..
"Pour moi, tout le monde a le droit d'être amoureux. C'est une convention idiote qui fait que ces deux personnes doivent être du même âge, de la même race, de la même religion et de la même classe sociale, mais pas du même sexe. On peut s'estimer heureux d'aimer quelqu'un quand ce quelqu'un vous aime aussi."
Cécilia a tout de la mère parfaite, épouse accomplie, femme équilibrée. Jusqu'au jour où elle découvre une lettre écrite par son mari et à n'ouvrir qu'après la mort de ce dernier. Après moults hésitations, Cécilia décide d'ouvrir la lettre, mais les révélations qu'elle contient vont irrémédiablement bouleverser sa vie. Rachel, quant à elle, a déjà vu son univers d'écrouler quand elle a perdu sa fille adolescente plusieurs années auparavant. Elle essaie de se reconstruire tant bien que mal, mais apprend soudainement que son petit-fils part vivre loin d'elle, à New York. Enfin, Tess est aussi une femme à la croisée des chemins, elle quitte son mari après avoir appris qu'il est amoureux de sa meilleure amie et revient alors vivre chez sa mère, dans la ville de son adolescence. Ces trois destins de femmes vont se croiser...
Chacune s'interroge sur ces choix qui peuvent bouleverser des vies tant chaque chemin emprunté implique toujours d'autres personnes. Quelle route prendre dans ce cas, faut-il demeurer dans un quotidien relativement sécurisant ou bien accepter de tout remettre en question ? Quel choix est le plus moral ? Chacune apprendra finalement à gagner en souplesse pour mieux s'adapter aux aléas de la vie.
Ce roman très prenant nous emporte sur la voie classique des secrets que le lecteur tente de deviner entre deux phrases, secrets à divulguer ou non. Si le thème est classique, l'intrigue est efficace, les personnages attachants, si bien que le lecteur est rapidement pris dans ces filets mystérieux...
Une pasteure à la retraite est retrouvée morte dans sa maison, la porte fermée à clef. Pierre Desprez, jeune interne supervisé par le médecin légiste Antal Bo effectue les examens de routine, mais rapidement, tout se complique...
Ce que j'ai moins aimé :
- L'auteur est médecin, et le roman s'en ressent, elle emploie un vocabulaire bien trop technique pour les novices : '"dosage de salicylates" / "Je veux que tu doses la procalcitonine dans le liquide du péricarde"/ "L'arsenic peut donner un aspect crasseux des téguments au niveau des parties couvertes." (parfaitement....) La démarche des enquêteurs est tout aussi scientifique, faisant perdre peu à peu l'attrait ludique de l'enquête.
Si au début de la lecture cette particularité peut prêter à rire, elle noie finalement peu à peu l'intrigue.
Alors qu'il braconne la nuit sur les terres de son voisin absent, Darl Moody tue par accident un homme qui se trouvait aussi sur ces terres. Comme le frère du défunt, Dwayne, est réputé pour sa violence, Darl préfère cacher le corps avec l'aide de son ami Calvin. Mais Dwayne commence à enquêter, avec ses méthodes...
Le narrateur se place aussi bien du point de vue de cet être cruel que la vie n'a pas épargné que du côté de Darl et Calvin. Et finalement, le même objectif les rapproche : protéger leurs proches, même au-delà de la mort. Les liens créés au fil des années sont forts et indéfectibles, qu'ils soient familiaux ou amicaux, et il est essentiel dans ce monde en dissolution de les raffermir, quoiqu'il arrive.
Un beau roman noir au final profondément touchant !
"C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé."
Nick, le narrateur habite Long Island à New York. Il a pour voisin le mystérieux Gatsby qui offre des fêtes somptueuses à des invités qui semblent finalement très peu le connaitre. Dans ces années folles, la folie des grandeurs court parmi cette société pour qui l'argent coule à flots. Le narrateur apprend à connaitre Gatsby et découvre ses failles, centrées autour de la belle Daisy Buchanan dont il est follement amoureux alors qu'elle est mariée à un héritier millionnaire, Tom. Gatsby cherche à remonter le cours du temps pour renouer avec celle qu'il a idéalisée.
Derrière le faste et les coupes de champagne se terre une profonde solitude en chacun des personnages, doublée d'une peur prégnante. Peur de vieillir sans rattraper le temps perdu, peur de revivre la guerre, peur de la pauvreté, peur de l'inanité de toutes choses, peur que le bonheur n'éclate comme une bulle de champagne...
Le style de Francis Scott Fitzgerald est époustouflant : quand il décrit un voilage qui s'envole dans le vent, c'est comme si il nous était possible de ressentir le souffle de vent sur notre propre peau :
"Nous avons traversé un hall imposant, avant de pénétrer dans un espace de lumière rose, délicatement suspendu au cœur de la maison entre deux portes-fenêtres qui se faisaient vis-à-vis. Elles étaient entrouvertes et se découpaient en blanc sur le gazon frais, qui semblait sur le point d'envahir la pièce. Le vent jouait d'un mur à l'autre, jouait avec les voilages, repoussait l'un vers l'extérieur, tirait l'autre vers l'intérieur, comme deux drapeaux aux couleurs passées, les envoyait vers le plafond, glacé de sucre blanc, comme un gâteau de mariage - puis il cajolait le tapis lie-de-vin, qui se couvrait d'une ombre de petites rides, comme la brise en fait courir sur la mer. Le seul objet parfaitement immobile était un immense canapé, sur lequel deux jeunes femmes avaient trouvé refuge, comme dans la nacelle d'un ballon captif. Vêtues de blanc, toutes les deux, et leurs robes flottaient et dansaient sur elles, comme si le vent venait de les leur rendre, après les avoir fait voler autour de la maison. Je n'osai pas bouger, assourdi par le claquement de fouet des voilages et le grincement d'un tableau sur le mur. Puis, je crois à une explosion. Tom Buchanan venait de refermer l'une des portes-fenêtres, et le vent tomba, pris au piège, et les voilages, le tapis et les deux femmes aéronautes, se posèrent lentement sur le sol. "
Laoshu, ou « Vieil Arbre » en chinois, de son vrai nom Liu Shuyong, représente la Chine d’aujourd’hui, à la fois dans la tradition et dans le XXIe siècle. Il est professeur à l’Institut des médias et de la culture de Pékin et critique d’art réputé, et poste sur son blog, chaque jour depuis 2011, une peinture accompagnée d’un poème.
Son personnage traverse les saisons en voyageur solitaire qui se plait à flâner en laissant le temps l'envahir. Il s'endort, des fleurs de pruniers dans les bras, disparait parmi les roseaux en fleurs, s'allonge sous un arbre en automne pour gouter à l'oisiveté, réceptif à ce que la nature a à lui offrir. Il s''émerveille d'un détail parce que, simplement, il prend le temps de s'arrêter pour contempler le monde.
Cet album est indispensable pour se recentrer en ces temps tourmentés, et parfait pour commencer cette nouvelle année chinoise sous de bons auspices...
Lennie et Georges sont sur la route, en direction du ranch de Curley dans lequel ils doivent embaucher. Les deux hommes sont intimement liés et Georges s'inquiète pour Lennie, être à la fois terriblement sensible, mais aussi homme colossal à la force décuplée. Leur rêve est commun : ils aimeraient mettre de côté suffisamment d'argent pour avoir leur propre ferme. Mais quelquefois, la vie contrarie les plans des hommes...
A travers ces planches au crayon ou à la gouache, Rebecca Dautremer nous livre l'âme du roman, tant elle est en adéquation avec les pages de Steinbeck. Qu'il s'agisse de la magie d'un paysage refuge, de la douceur d'un lapin que Lennie rêve de caresser, des robes virevoltantes qui l'attirent comme un aimant, de la violence qu'il ignore, ou du désarroi de Georges qui aimerait tant offrir à son acolyte la ferme qu'ils convoitent, mais qui comprend peu à peu que cela ne sera jamais possible, toutes ses illustrations éclairent le roman d'une aura extraordinaire.
Kamel Wozniak s'est réfugié dans un petit village dans les Causses, louant un meublé pour un temps. Kamel est en fuite, et cette étape ne devrait qu'être transitoire. Puis son propriétaire s'installe peu à peu dans son quotidien, il se lit d'amitiés avec un groupe de jeunes du village, ayant sauvé de la noyade l'un d'eux, il se rapproche d'une gendarme, et surtout, il observe sa voisine, fasciné.
Mon avis :
La tension monte, et cette idée d'ancrer malgré tout un être en fuite, comme malgré lui, parce que tout le monde a besoin de liens, de repères, était intéressante. Mais la découverte du secret gâche un peu l'histoire, j'aurais préféré rester dans l'ignorance, ou bien découvrir un secret plus fracassant, plus crédible.