La narratrice a 10 ans et veille sur son petit frère Gilles, 6 ans. Son père est une brute qui collectionne les trophées de chasse et les entasse dans ce que les enfants appellent "la chambre aux cadavres". La mère est une "amibe" qui subit passivement les coups portés régulièrement par le père. Les enfants se fabriquent un univers en dehors de chez eux, entre Monica, la voisine fantasque, leurs escapades dans le bois des Pendus, ou encore la visite du marchand de glace. Puis, vient le drame qui change le petit Gilles à jamais. Sa sœur forme alors le projet de remonter le temps pour revenir avant le drame et sauver son petit frère qu'elle aime tant.
Adeline Dieudonné entremêle savamment drame social, lourdeur du quotidien et humour, espoir incarné par la jeune narratrice qui sent la vie palpiter en elle et est prête à tout pour triompher des ombres qui la guettent. En effet, les femmes sont peintes comme des proies traquées par des prédateurs, même si couve en elles cette fureur de vivre qui finalement saura les sauver.
Ce que j'ai aimé : un roman oppressant, je ne peux pas dire que ce fut un moment de plaisir, j'étais tellement tendue que je passais mon temps à commenter ma lecture par texto avec une amie, pour dédramatiser.
Bilan : un roman fort, sous tension, avis aux âmes sensibles...
"Il y a une dimension de conte, mais j'avais envie de raconter l'horreur et la violence que je vois dans le monde qui m'entoure, de prendre un peu de distance et de voir comment trouver son chemin là-dedans et apporter une petite note d'espoir"
Ces vacances à Palavas les Flots s'annoncentplutôt bien pour Fabienne et Roland. Roland a tout planifié, chaque visite, chaque restaurant. Mais le sort s'en mêle et la mort s'annonce brutalement, réduisant à néant le planning initial. Sonnée, Fabienne décide de rester et de s'en tenir au programme. Seule désormais.
La vie continue sur la plage, la vie palpite virevoltante et insouciante, sans se douter du drame qui vient de se jouer. Fabienne semble comme déconnectée de la réalité, sonnée par ce qu'elle a vécu, mais aussi réceptive à ce qui l'entoure et lui murmure de continuer. D'avancer. De rire. D'aimer.
Face à l'absurdité de la vie et à la fragilité du lien amoureux, elle choisit le présent et ses petits bonheurs...
Ce que j'ai moins aimé : J'avoue avoir été désarçonnée / choquée par la scène marquante et sa représentation pourtant relativement sobre (je suis une âme sensible)...
Bilan : Un bel album sensible et original sur le deuil.
Elu Meilleur premier roman étranger de l’année par le magazine Lire en 2017
Alors que Nadia est encore sous le coup de la mort brutale de sa mère, la jeune fille de 17 ans tombe amoureuse du fils du pasteur et tombe enceinte. Même si l'avortement n'est pas de mise dans cette société conservatrice, Nadia avorte malgré tout, décidée à se tourner vers l'avenir. Ses relations avec Luke se distendent et la jeune fille peine à trouver sa place. Désarçonné face à son père taiseux, la jeune femme se tourne vers Aubrey, proche de la communauté religieuse de la ville. Leurs destins se séparent le jour où Nadia part pour l'université. Malgré tout, Nadia, Luke et Aubrey restent irrémédiablement liés.
Ce que j'ai moins aimé : La quatrième de couverture induit en erreur : les années d'université et sa fréquentation de "l'élite" ne sont qu'un détail. De fait, la comparaison avec Chimamanda Ngozi Adichie est totalement usurpée, le roman est plus centré sur le couple, l'avortement, l'amitié, que la question raciale. Les sujets ne m'ont pas semblé tellement approfondis.
Bilan : un roman agréable se lisant facilement, mais sans être marquant.
Et voilà, c'est la rentrée, avec son lot de joies...
- Remettre en marche Pronotes, et voir à nouveau les notes étranges qui apparaissent "Mais maman la moyenne de classe était à 0.5, avec mon 1, je suis au-dessus"
- Les bus manqués ("Mais maman il est passé en avance")
- Les cartes Imagine R perdues "Mais maman c'est parce que je courais pour avoir le bus que je manque tout le temps et elle est tombée MALENCONTREUSEMENT de ma poche" (27 euros pour la faire refaire, outch, j'aurais peut-être préféré le retard sur pronotes pour le coup)
- Les retards qui poussent à appeler 15 fois sur un téléphone désespérément sur messagerie (et ce n'est pas avec la nouvelle loi sur l'interdiction des téléphones que ça va s'arranger) "Mais maman, j'ai juste fait un détour pour acheter des bonbons"
- Les mêmes téléphones portables qui tombent, passent sous les voitures (véridique), buguent, disparaissent
- Les appels intempestifs du collège, et quand le coeur s'emballe quand on s'imagine alors le pire et que la CPE ne fait rien pour vous rassurer. "Il faut venir chercher votre fils TOUT DE SUITE (ton affolé) - Ah mince, qu'est ce qui se passe - Parce que dans la cour, il y a des arbres (OMG un arbre lui est tombé dessus, il s'est cogné, il n'a pas vu l'arbre, l'arbre l'a attaqué, l'attaque des arbres) ... et des enfants ont secoué l'arbre (OMG ces petits C...ont une force surhumaine, ils ont fait tomber l'arbre, ils ont arraché l'arbre, ils ont frappé mon fils avec l'arbre) .... et il y a du pollen sur l'arbre (WTF ? du pollen ? ) et votre fils.... (bon accouche) votre fils a MAL AUX YEUX, venez vite....." Est-ce que les CPE pourraient suivre un module "appeler les parents angoissés" s'il vous plait ?
- Les moments de vide quand votre enfant était à un anniversaire, qu'il est 20 h qu'il n'est pas rentré et que vous vous rendez compte que vous ne savez que le prénom de celui chez qui il était, ni son numéro de téléphone, ni son adresse
- Les fournitures improbables qu'il faut avoir pour le lendemain IMPERATIVEMENT (papier A19 grain 185.468 g précisément, sinon l'enfant sera collé)
- Les devoirs à faire à la dernière limite, qu'on est obligé de faire ensemble pour ensuite s'en vouloir parce qu'on avait oublié que les matières scientifiques ce n'était pas pour nous (on a quand même eu 4 à un devoir de technologie demandant juste le dessin d'une pendule sous toutes ses faces) (oui, j'ai honte)
Bref.
Un autre point que je n'aime pas, ce sont les invitations aux anniversaires que l'on découvre à la dernière minute (ma fille est spécialiste de vous sortir l'invitation du fond du cartable le matin pour l'après-midi) et les cadeaux qu'il faut aller acheter en catastrophe...
J'ai cherché l'an dernier un site qui proposerait des cadeaux, une sélection de BD, que sais-je, qui m'éviterait de chercher pendant trois heures et d'offrir "Norman" à un enfant sensible (même moi j'ai eu peur) (je suis une grande enfant sensible, je sais), et je n'ai pas vraiment trouvé;
Je vous propose donc une série de conseils, qui resteront centrés sur la littérature, culture, après libre à vous de jouer facile en optant pour les playmobils, légos, carte playstation, figurine moche à 100 euros" (à noter que j'ai rencontré un jour une maman super organisée qui commandait ses cadeaux en avance sur Ventes privées, et faisait des stocks, cela peut aussi être une option. - Si on est organisé.)
Aujourd'hui une sélection de BD, ou d'albums
Demain, une sélection de romans,
Et après-demain, une sélection de DVD
N'hésitez pas à me conseiller des titres que je rajouterai au fur et à mesure.
Pour les filles j'aime beaucoup offrir Un des tomes des Quatre soeurs, en fonction de l'âge : Enid (8 ans et demi), Hortense (11 ans et demi), Bettina (14 ans) et Geneviève (16 ans)
Elisabeth se réveille au lendemain d'une opération avec un seul sein. L'ablation était nécessaire pour éradiquer le crabe qui la rongeait. Malheureusement cette perte va en entrainer d'autres : dans la foulée, elle perd son job et son compagnon fuit, désœuvré face à cette situation. Elisabeth se retrouve seule à devoir se reconstruire et elle apprend comment renaitre et faire de ses faiblesses une force. Grâce aux rencontres et aux hasards de la vie, Elisabeth devient l'incarnation même de la féminité, de la sexualité assumée et épanouie.
Dans cet univers onirique, hymne au burlesque à la Buster Keaton, la maladie se transforme et se sublime...
Ce que j'ai moins aimé :
- L'absence de texte que son auteure explique ici :
J'avais envie de parler d'une femme qui se réapproprie son corps, alors l'idée du cancer du sein m'est venue assez vite. Mais tous les dialogues que j'imaginais sonnaient cliché ou lourdingue. Je ne connais rien à l'hôpital, mais je ne voulais pas d'hôpital en fait! Ce que je cherchais à faire, c'était plutôt une comédie musicale dessinée.»
Bilan : Une façon très novatrice et originale de traiter un thème fort.
Hatoko revient à Kamakura pour reprendre la petite papeterie de sa grand-mère. Mais elle ne se contente pas de vendre des cahiers et des stylos, elle exerce aussi le métier d'écrivain public que sa grand-mère lui a transmis. Petit à petit les visiteurs se présentent, lui demandant des lettres de voeux, mais aussi des demandes plus incongrues, des lettres de ruptures, une lettre de condoléance pour le décès d'un singe. Hatoko s'acquitte de sa mission avec application, choisissant avec soin les mots, le papier, la plume, la calligraphie, mais aussi l'enveloppe, le timbre, consciente que tout a son importance pour faire de cette lettre un véritable objet d'art. En s'attachant aux détails, à la beauté de l'écriture, elle remet à l'honneur la correspondance, le plaisir de recevoir une lettre par la poste.
" Mais l'écriture manuscrite, celle de la main d'un être vivant, possède un supplément d'âme qui ne se résume pas à la simple beauté formelle."
Au-delà de cet aspect artistique de son métier, Hatoko tient à merveille son rôle de médiateur, s'épanouissant dans le plaisir d'aider et de partager avec les autres. Ces rencontres sont l'occasion de vivre des moments de douceur, de plaisirs simples, de se retrouver autour d'un bon repas ou d'un verre, pour magnifier les délices de la vie et en gommer l'âpreté.
Tellement de délicatesse se dégage de ce roman, tellement différent de tout ce qu'on peut lire, à la fois dépaysant, apaisant, nous parlant d'amitié, de transmission, de pardon, subtilement, par touches tout aussi majestueuses que les signes de calligraphie que la jeune Hatoko trace avec amour.
Au XVIIIe siècle, la guerre fait rage entre Anglais et Français pour la conquête du Nouveau Monde. Dans son fort assiégé, le général Monro attend ses filles Alice et Cora et charge un jeune officier anglais de les conduire à lui. Ils choisissent un guide indien pour les mener dans la forêt dense, mais celui-ci les trahit en chemin, les laissant seuls dans cette forêt inhospitalière hantés par les peuples ennemis. Le major Heyward et les filles du général ne doivent leur survie qu'à leur rencontre avec Natty Bumppo, alias Œil-de-Faucon, et deux Indiens, Chingachgook et son fils Uncas, le dernier des Mohicans, qui deviennent leurs guides dans cette Amérique sauvage. Mais pourront-ils échapper à la lutte sans merci que se livrent les tribus indiennes?
Le dernier des Mohicans est le roman le plus fameux du cycle de Bas-de-Cuir, le premier et le plus célèbre de ces coureurs des bois dont Daniel Boone, puis Davy Crockett furent les modèles. Ce roman d'aventures présente les États-Unis naissant et les luttes sans merci qui sévissent entre les derniers indiens.
Ce que j'ai moins aimé : J'avais lu pour la première fois ce roman quand j'avais vingt ans (hier quoi), et j'avais été tellement enthousiasmée que j'avais acheté son œuvre complète chez Omnibus. A l'occasion de sa sortie en poche chez Gallmeister, j'ai souhaité le relire, mais je n'ai pas retrouvé l'enthousiasme de mes vingt ans. J'ai trouvé ma lecture longue, les actions s'enchaînant de façon artificielle, bref, je me suis rapidement ennuyée.
Guadeloupéenne qui a vécu à Paris, New York et en Guadeloupe, Maryse Condé évoque ici ses souvenirs liés à la cuisine. En effet, si sa passion la porte vers la littérature, la cuisine a toujours fait partie intégrante de sa vie, n'en déplaise à ceux qui pensent que les intellectuels ne doivent pas se mêler de cuisine. Et pourtant, quelle joie pour elle de se laisser enivrer par les épices et les odeurs, par les saveurs incomparables du flan koko et du colombo de cabri, et quel plaisir de créer de nouveaux plats, s'enrichissant au fur et à mesure des cultures rencontrées.
"La cuisine d'un pays traduit le caractère de ses habitants et transfigure l'imagination. Visiter un supermarché est aussi instructif que parcourir un musée ou une salle d'exposition."
Ce que nous prouve Maryse Condé à travers ces textes, c'est que la cuisine est un art à part entière, ce que son âme d'artiste a tout de suite senti. Par la capacité à s'approprier les recettes, les cultures, pour créer un plat succulent qui ravit les papilles de ses invités, la cuisine s'apparente réellement à une œuvre d'art.
Ce recueil placé sous l'égide de la culture culinaire, permet à l'auteure de revenir sur ses diverses expériences à travers le monde. Invitée à travers le monde pour des conférences, des festivals littéraires - pas tous très réussis- sa vie est centrée sur les rencontres et l'échange. Elle ne gomme pas les moments douloureux, le deuil difficile de sa mère, sa brouille avec son fils, sa propre maladie dégénérative, tout en s'interrogeant sur la notion de culture, et notamment sur son identité afro américaine.
Après avoir parcouru le monde, l'auteure est invitée à Ouessant, aux confins de la France : "Ouessant demeure un de mes souvenirs les plus agréables. L'île me donna une leçon. Il n'est pas besoin de voyager très loin, de se recroqueviller pendant des heures dans un avion pour découvrir l'originalité. Cette petite terre, distante d'un jet de pierre des côtes de la France, possédait une personnalité singulière et attachante. (...) après moult réflexions j'en vins à la conclusion qu'il faut de l'oppression et donc de la rébellion pour créer une culture authentique"
Finalement dans ce savoureux Mets et merveilles, il ne s'agit pas de gourmandise, mais d'amour du goût.