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Voici venir les rêveurs de Imbolo MBUE

Publié le par Hélène

♥ ♥

A l'automne 2007, Jende Jonga, immigrant d'origine camerounaise décroche enfin un emploi stable de chauffeur chez Clark Edwards, riche banquier chez Lehman Brothers. Cela lui permettra d'obtenir sa carte verte et d'assurer les études de pharmacie de sa femme Neni ainsi que le quotidien pour son fils Liomi. Tous pourront ainsi devenir américains ! Jende amorce les démarches nécessaires, d'autant plus que des liens de confiance s'établissent entre lui et son patron, un homme abîmé par le travail et les difficultés professionnelles. Le rêve américain semble à portée de mains. Malheureusement, la crise des subprimes n'est pas loin, et tout risque de basculer...

Les destins des deux familles se croisent : celui de la famille américaine lisse d'apparence mais cachant des failles que la faillite du mari va mettre à jour et les immigrants camerounais qui s'imaginent que les Etats-Unis sont un Eldorado doré et se retrouvent déçus par les réalités rencontrées :

"Même après avoir vu Boyz'n in the Hood et Do the Right Thing, rien ni personne ne put ébranler ses certitudes ni la convaincre que le mode de vie des Noirs dépeints dans les films n'était pas représentatif de leur vie réelle, de la même manière que les Américains comprenaient très certainement que les images de guerre ou de famine en Afrique qu'ils voyaient à la télévision n'étaient pas représentatives de la vie là-bas." p. 348

Jende et sa famille ont dû quitter leur pays à cause de la pauvreté et des conflits familiaux, pour vivre à présent dans la peur incessante de l'expulsion, avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, et subissant le manque d'argent impardonnable dans ce pays. Ils vivent incessamment tiraillés entre l'espoir d'un monde neuf et la nostalgie du pays natal. 

"C'est la peur qui nous tue, Leah, dit Jende. parfois, il nous arrive de mauvaises choses, mais la peur est encore pire." p. 205

Que sont-ils prêts à supporter pour rester dans ce pays qui semble les rejeter ? Faudra-t-il finalement décider de plier bagages et rentrer au pays quitte à subir les remarques de ceux qui les ont vus partir ? Jusqu'où faut-il assumer ses choix ? Quand faut-il renoncer ? 

Imbolo Mbue est elle-même américaine d'origine camerounaise et elle puise dans sa propre expérience pour nous conter le destin de ces immigrants confrontés à l'American Dream et à ses revers. Son point de vue nuancé éclaire les contradictions des uns et des autres. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Le contraste entre la période d'avant la crise, période idyllique où tout semble sourire aux uns et aux autres, et la suite assez désenchantée est un peu trop marqué. 

- De même, les clichés sur la famille américaine  frôlent la caricature.

Bilan :

Un beau roman sur les revers du rêve américain. 

 

Présentation de l'éditeur : Belfond

Vous aimerez aussi : Americanah de Chimamanda Ngozi Adichie

D'autres avis : Chez Babélio 

 

Merci à l'éditeur 

 

Voici venir les rêveurs, Imbolo Mbue, traduit de l'anglais  (Cameroun) par Sarah Tardy, Belfond, août 2016, 440 p., 22 euros

 

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Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

 

Leïla Slimani présentait son roman Chanson Douce paru chez Gallimard :

Présentation de l'éditeur : 

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame. 

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

Pourquoi ce titre ?

La chanson douce est destinée à endormir les enfants et je voulais montrer qu'il ne fallait pas se faire endormir par les gens trop gentils ou trop doux. Je me suis inspirée d'un fait divers pour ce roman : en 2012, à New York une nounou massacre les enfants qu'elle gardait avant de tenter de se donner la mort. Elle gardait les enfants depuis plusieurs années. On ne connait pas ceux avec qui l'on vit, l'intimité nous aveugle d'autant plus. Il faut rester vigilant, garder un regard aigü sur l'autre pour se protéger et aussi pour faire attention à lui.

Pourquoi commencer par la fin ? 

Si j'avais raconté seulement l'histoire d'une nounou dans une famille, mon histoire aurait étéinintéressante banale et répétitive. Je n'aurais pas obtenu l'attention du lecteur. La scène violente initiale est là pour harponner le lecteur. Par la suite le lecteur sera attentif à toute l'histoire, il deviendra enquêteur, actif dans sa lecture, il en saura plus que les parents aveuglés par la gentillesse de Louise la nounou. Le monde des nounous est un monde dur, elles sont souvent exploitées, elles s'introduisent dans l'intimité des famille et entretiennent une relation particulière avec les parents. Ce sont des personnages romanesques. 

Dans quel personnage vous reconnaissez-vous le plus ?

J'ai mis une partie de moi dans tous les personnages mais objectivement j'ai plus d'accointances avec Myriam car c'est avec elle que j'ai le plus de point commun , elle appartient au même milieu social que moi, elle est mère de famille comme moi, est maghrébine... 

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

Pendant l'écriture je voulais pas juger les personnages, je ne voulais pas faire leur procés. Pour moi la mère n'est pas responsable. Cette femme est face à plein de contraintes et ce sont là les limites du féminisme : les femmes se sont battues pour s'émanciper sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation. 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes et ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants. Dans mon roman la mère est dépassée, débordée et quand quelqu'un lui propose de l'aider et prend tout en charge c'est une chance pour elle. Lors du procés de la nounou dont je me suis inspirée pour le personnage de Louise, son avocat avait accusé la mère. J'avais été choquée. Mais c'est toute l'ambiguité de cetet société ce sont toujours les femmes qui sont dans une position difficile aujourd'hui. D'ailleurs la preuve vous m'avez posé la question de la responsabilité de la mère pas celle du père...

 

Gaël Faye présentait son Petit pays édité chez Grasset :

Présentation de l'éditeur :

En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel  voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d’orages... J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

Pourquoi ne pas plus évoquer la soeur ?

Je le regrette. Avant j'avais deux chapitres sur elle qui ont été coupés.

Le cercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

C'est difficile, depuis l'indépendance ce sont des massacres à répétition. La reconstruction est difficile et cela restera compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comités de réconciliation par exemple ou si les gens étaient condamnés comme au Rwanda. Au Rwanda les peines de prison ont eu un coté positif, le pays est reparti d'un bon pied. Au Burundi, nous sommes loin de cela, d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel. 

Quelle a été la réception au Burundi ?

Il y a eu 5 ou 6 livres seulement là-bas, il n'y a pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire et le livre est cher. Le Burundi est le pays le plus pauvre au monde, les habitants gagnet environ 30 euros par an. Donc peu de gens l'ont lu là-bas. Au Rwanda 40 livres ont été vendus. Par contre, le Burundi de la diaspora le remercie. 

D'où vient le personnage de Laure, la correspondante de Gabriel ?

Je me souvenais qu'il y avait des correspondants quand nous étions en primaire. Je voulais que Gabriel sorte de son Burundi par intermittences, ces lettres sont comme une ouverture vers l'extérieur.

Quelle est la relation entre le titre du roman et le titre de la chanson "Petit pays" tirée de votre album?

Ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. Pour moi, ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sans fin" qui contient les prémisses du roman. Cette chanson décrit une vie où il ne se passe rien, et met l'accent sur le sentiment d'ennui de l'enfance. J'ai voulu décrire ces moments qui ont précédé la guerre ensuite le roman est habité par les conditions d'exil et la guerre mais cette première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

Deuxième plateau avec Romain Slocombe, Jean-Baptiste Del Amo, Gael Faye et Leïla Slimani

Leïla :

pourquoi ce titre ?

ne pas se faire endormir par les gens trop gentils trop doux

chanson endort

inspiré par un fait divers à New York 

enseignement : on ne connais pas ceux ave qui l'on vit

l'intimité nous aveugle d'autant plus il faut rester vigialnt garder un regard aigû sur l'autre pour se protéger et pour faire attention à lui

 

Gaël :

pourquoi ne plus évoquer la soeur ?

le regrette avant deux chapitres sur elle qui ont éé coupés

 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain :

assez peu de déchets, relit tout le temps, donc très travaillé. laisse ensuite les éditeurs pointer les choses

Leïla : 

aurait aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants

Jean-Baptiste :

réécrirait tout.

raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue

 

Leïla :

pourquoi commencer par la fin ? 

si je racontais seulement l'histoire d'une nounou dans une famille histoire inintéressante banale et répétitive

pas d'attention du lecteur

scène violente initiale pour harponner le lecteur donc le lecteur sera attentif à toute l'histoire lecteur enquêteur lecteur actif

monde nounous monde des exploitées mond edur personnages romanesques 

relation particulière squ'ils établissent avec les parents

 

Jean-Baptiste :

pourquoi évoquer plusieurs générations

car travail ainsi sur thématique du passage du temps et façon dont violance se transmet de génération en génération

 

Romain :

est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau de l'inspecteur comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car plus excitant plus jouissif

écrivain endosse avec satisfaction rôle du méchant entre dans les personnages 

n'aime pas trop romans classiques aime déstabiliser lecteur et aller à rebours du schéma habituel

pourquoi individu médiocre en temps de guerre ddangereux

 

Jean-Baptiste :

Roman peut-il faire changer les hommes ? Végétalien ?

non n'a pas cette ambition 

littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais à mettre face à ses istuations et à nous faire poser des questions

s'est servi du lieu pour porter un message mais fiction lieu de questions 

ce qui l'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale

 

Gaël :

ercle vicieux de la haine peut-il s'arrêter au Burundi ?

difficile depuis indépendance massacre à répétition reconstruction est difficile

compliqué tant qu'il n'y aura pas des dirigeants qui mettent en place des comité de réconciliation par exemple ou si les gens étaien tcondamnés comme au rwanda

peines de prison au Rwanda coté positif est reparti d'un bon pied
Burundi loin de cla d'ailleurs la question ethnique revient sur le devant de la scène en ce moment avec le président actuel

 

Réception au Burundi ?

5 ou 6 livres seulement là-bas, pas de librairies, beaucoup de gens ne savent pas lire, livre cher

Burundi est le pays le plus pauvre au monde (30 euros par an)

peu de gens l'ont lu

rwanda 40 livres vendus

Burundi de la diaspora le remercient

 

D'où vient personnage de Laure ?

se souvenait qu'il y avait des correspondants enfant souvenir de primaire marquant voulait ue sorte de son Burundi par intermittences

ouverture vers l'extéireur

 

Leïla :

Dans quel personnage vous reconnissez-vosu le plus ?

une partie de moi dans tous les personnages

objectirvvment accointances avec Miriam car c'est avec elle que j'ia le plus de point commun (milieu, mère de famille...)

 

Romain : pourquoi cetet couverture ?

important pour le livre.

voulait travailler avec un graphiste Jean Rémond

faux photomaton d'époque femme vulgaire et aguicheuse en même temps, aguicheuse attire l'attention fille assassinée Marguerite 

couverture qui attire les lecteurs

 

Jean-Baptiste : 

pourquoi autant de sexualité dans les romans ?

il y en a dans tous mes livres

car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence qqch qui nous lie nous habite mais cnstruit notre identité nosu constitue

 

Gaël :

relation entre son titre et le titre de la chanson "Petit pays"

ce n'est pas la chanson la plus représentative du roman. ce serait plutôt "L'ennui des après-midi sanf in" vraiment prémisse du roman vie où il ne se passe rien , enfance setiment d'ennui moments qui ont précédé la guerre ensuite roman habité par les conditiosn d'exil et la guerre mais cetet première partie liée à l'enfance indolente est celle que je voulais faire émerger.

 

Leïla

Est-ce que la mère est responsable du drame ?

pendant écriture ne voulait pas juger les personnages ne voulait pas faire leur procés

pour elle pas la mère responsable. cette femme est face à plein de contraintes : limites du féminisme : sauf que le monde d'aujourd'hui n'est pas adapté au résultat de cette émancipation 70 % des tâches ménagères sont assurées par les femmes ce sont souvent elles qui sont les plus déchirées entre travail et enfants

ici la mère est dépassée, débordée et quand qqun lui propose de l'aider et prend tout en caharge c'ets une chance pour elle 

inspirée de Louise Woodworth

lors de son procés avocata avait accusé la mère  avait été choquée

mais c'est toute l'ambiguité de ce ett société toujours femmes sont dans une position difficile aujourd'hui d'aileurs la preuve vous m'avea posé la question sur la mère pas su rle père

 

Romain :

pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

ne sait pas comment le roman se termine. laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et choix de compostiiosn

 
Romain Slocombe pour L'affaire Léon Sadorski chez Robert Laffont   :
Présentation de l'éditeur : 
Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.

Avril 1942. Au sortir d'un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l'Occupation. Pétainiste et antisémite, l'inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d'un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d'intervenir contre les « terroristes ».
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, ou on le jette en prison. Le but des Allemands est d'en faire leur informateur au sein de la préfecture de police... De retour à Paris, il reçoit l'ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d'appartenir à un réseau antinazi.
Après le succès de Monsieur le commandant, Romain Slocombe nous entraîne dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française. 

Est-ce que cela était difficile de se mettre dans la peau d'un salaud ?

Comme les acteurs aiment jouer les rôles des méchants car c'est plus excitant, plus jouissif, l'écrivain endosse avec satisfaction le rôle du méchant.  Je n'aime pas trop les romans classiques, j'aime déstabiliser le lecteur et aller à rebours du schéma habituel. Cela me semblait intéressant de m'interroger sur pourquoi et comment un individu médiocre devient en temps de guerre dangereux.

Pourquoi cette couverture ?

La couverture est essentielle pour un livre. Je voulais travailler avec un graphiste Jean Raymond Hiebler et j'ai cherché longtemps parmi ses photographies une qui pourrait convenir. Jusqu'à ce que je tombe sur celle-ci, un faux photomaton d'époque représentant une femme vulgaire et aguicheuse en même temps. Elle attire le regard.  Elle représenterait dans le roman la fille assassinée, Marguerite. 

Pourquoi finir sur le personnage de Julie alors qu'elle n'est pas le personnage principal du livre ?

Quand je commence à écrire, je ne sais pas comment le roman se termine. Je laisse la structure et les personnages me guider, se mettre en place et faire le choix de composition. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Jean-Baptiste Del Amo auteur de  Règne animal chez Gallimard :
Présentation de l'éditeur :
Règne animal retrace, du début à la fin du vingtième siècle, l’histoire d’une exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Dans cet environnement dominé par l’omniprésence des animaux, cinq générations traversent le cataclysme d’une guerre, les désastres économiques et le surgissement de la violence industrielle, reflet d’une violence ancestrale. Seuls territoires d’enchantement, l'enfance – celle d’Éléonore, la matriarche, celle de Jérôme, le dernier de la lignée – et l’incorruptible liberté des bêtes parviendront-elles à former un rempart contre la folie des hommes? 

Règne animal est un grand roman sur la dérive d’une humanité acharnée à dominer la nature, et qui dans ce combat sans pitié révèle toute sa sauvagerie – et toute sa misère.

Pourquoi évoquer plusieurs générations ? 

J'ai voulu effectuer un travail ainsi sur la thématique du passage du temps et la façon dont la violence se transmet de génération en génération. 

Vous êtes végétalien et vous en parlez dans le roman. Selon vous le roman peut-il faire changer les hommes ? 

Non je n'ai pas cette ambition. La littérature n'a pas pour vocation d'imposer une morale mais plutôt de mettre face à ses situations pour que l'on se pose des questions. Je me suis servi du lieu pour porter un message mais la fiction est avant tout le lieu de questions. Ce qui m'intéresse est plus la condition humaine que la condition animale.

Pourquoi autant de sexualité dans ce roman ?

Il y en a dans tous mes livres car la sexualité est un des grands questionnements de l'existence, c'est quelque chose qui nous lie, nous habite et construit notre identité. Elle constitue l'être humain. 

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 2016 (3)
Questions posées à tous : 

Que regrettez-vous dans votre livre ?

Romain : J'ai assez peu de déchets, je relis tout le temps, le roman est donc très travaillé. Je laisse ensuite les éditeurs pointer les choses. 

Leïla : J'aurais aimé parler plus des femmes dans les squares, celles qui s'occupent des enfants.

Jean-Baptiste : Je réécrirais tout. C'est la raison pour laquelle on écrit un autre roman, on continue...

 

A lire également :

Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er plateau

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

- Mon avis sur Cannibales 

Prochainement en ces pages :

- Les réactions des lycéens, enseignants et auteurs suite aux rencontres

- Mon avis sur Chanson douce de Leïla Slimani

 

Publié dans Prix littéraires

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Cannibales de Régis JAUFFRET

Publié le par Hélène

♥ ♥

Des liaisons dangereuses hannibalesques

Régis Jauffret met en scène dans son dernier roman une histoire pour le moins originale : Noémie vient de quitter Geoffrey et elle adresse un courrier à la mère de Geoffrey pour s'excuser d'avoir rompu. S'ensuit une correspondance entre les deux femmes autour des hommes et de l'amour, correspondance qui aboutit au projet machiavélique de tuer Geoffrey pour le dévorer ensuite. En effet, les deux femmes semblent désabusées par les hommes :

"Si on les laissait faire, si on laissait en roue libre passer le temps, on deviendrait pour une eux une putain désintéressée, adorant le ménage, leur ouvrant les portes comme un genleman, une cuisinière de haute école, une chambrière retapant le lit, changeant les draps en chantant, une gentille beauté distribuant comme des baisers son pardon à chaque vexation, une vierge rayonnante de pureté quand ils nous promènent dans leur famille, une belle salope les jours où ils rentrent de leur travail émoustillés par une vidéo visionnée entre une réunion et un rendez-vous avec un client obsédé de ristournes et de gestes commerciaux."  p. 96

Ne vaut-il mieux pas dans ce cas rester seule ?

"Le bonheur, madame, c'est l'absolue solitude. Ne se cogner à personne, ne point souffrir une autre main sous prétexte de caresse, une autre bouche cherchant à écraser vos lèvres, ne pas sentir de paroles irriter à l'improviste vos tympans fragiles tandis que vous jouissez du silence en regardant songeuse les reflets de la laque immaculée du four à micro-ondes. La solitude, c'est l'absolue beauté de se sentir incomparable dans une coquille où rien n'est beau que vous, puisqu'en fait d'humaine dans cette conque il n'y a que vous." p. 23

Mais malgré tout l'espoir perdure : "Nous espérons toujours, dit votre fils. Oui, même infiniment déçues nous sommes prêtes à aimer encore pour la première fois, mais n'avoir porté que des colifichets toute sa vie n'implique pas que vous attende quelque part un diamant, une émeraude, une humble topaze de la plus belle eau." p. 97

"Et puis, vous les avez connues ces épiphanies, ces gaietés inattendues qui parfois éclatent en nous, ces coins de rue éclairés soudain par un rai de soleil qui troue un nuage pour vous illuminer et vous donner la sensation d'être en vie une fois pour toutes, d'être née à jamais, la mort derrière soi avec l'éternité qui nous a précédées." p. 140

La haine est leur colonne vertébrale, ce moteur qui leur permet d'avancer et de distiller leur venin sur les pages écornées de leurs lettres enflammées. 

"Haïr, c'est être relié à l'élite de l'humanité, celle qui crée, dirige, façonne l'avenir avec un saint mépris de ses contemporains courant comme des enfants après les hochets qu'on agite devant leurs yeux naïfs avides de rogatons." p. 157

Le style incisif de l'auteur porte les métaphores comme un étendard. L'écriture est de l'ordre du fantasme, repoussant toutes les limites, elle permet toutes les identités et toutes les folies aussi bien pour les deux femmes que pour l'auteur.  

Ce que j'ai moins aimé : A la moitié du livre, l'histoire -ou l'absence de réelle histoire, c'est là la question - stagne, les lettres tournent en rond, les identités se brouillent tout comme la construction qui perd de l'allant et a tendance à semer le lecteur.

Bilan : Un récit original doté d'un brin de folie rafraichissant...

 

Présentation de l'éditeur : Seuil

D'autres avis : Babélio

 

Cannibales, Régis Jauffret, Seuil, 2016, 185 p., 17 euros

 

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Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Pour ces premières rencontres régionales du Goncourt des Lycéens à Lille étaient présents : 

- Une classe de seconde du lycée Paul Langevin de Beauvais,

- Une classe de 1ère Bac Pro commerce du lycée polyvalent Eugène Woillez de Montreuil sur Mer

- Une classe de 1ère Bac Pro électronique du lycée polyvalent Ernest Couteaux de Saint Amand les Eaux

- Une classe de 1ère L du lycée Henri Wallon à Valenciennes

- et une 1ère S du lycée Pablo Neruda de Dieppe

La rencontre était animée d'une main de maître par le journaliste Frédéric Launay.

 

Côté auteurs le premier plateau de 14h à 15h comprenait : Metin Arditi ; Karine Tuil ; Nathacha Appanah et Régis Jauffret

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Voici quelques unes de questions qui leur ont été posées :

 

Régis Jauffret  parlait de son roman Cannibales paru au Seuil :

Présentation de l'éditeur : Noémie est une artiste-peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec un architecte de près de trente ans son aîné avec lequel elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par une lettre adressée par Noémie à la mère de cet homme : elle s’y excuse d’avoir rompu. Une correspondance s’amorce alors et s’affermit entre les deux femmes, qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de se débarrasser du fils et ex-amant. Elles imaginent même de le dévorer cuit à la broche au cours d’un infernal banquet. En réalité, ce roman parle d’amour. Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vieille dame a appelé son fils du nom du seul homme qu’elle ait jamais aimé, et qui est mort accidentellement avant leur mariage. Noémie, elle, est une « collectionneuse d’histoires d’amour », toujours à la recherche de l’idéal. Au fil des lettres que, de son côté, il échange avec les deux protagonistes, le fils et ex-fiancé exprime toute la passion qu’il éprouve toujours pour Noémie. Un roman d’amour épistolaire, donc, dans la plus belle tradition du genre.

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Pourquoi choisir deux personnages de deux générations différentes ?

Je voulais montrer que l'amour est toujours resté le même. L'amour est comme une poupée qu'on retourne. Le temps n'existe pas quand on parle de l'amour et la mort.

Avez-vous déjà envisagé de manger un être humain ?

Non ! C'est intéressant sur le plan symbolique. Dans le roman, cela fait partie des choses qui unissent les deux femmes, il s'agit d'un fantasme commun qui les réunit.

Pourquoi choisir une forme épistolaire ?

L'une des portes vers l'écriture est cette forme épistolaire. Tout le monde écrit, qu'il s'agisse de lettres ou de mails. Il s'agit de la forme première des choses, la lettre est comme un monologue dans lequel on laisse entrer les gens. 

D'où vous est venue l'inspiraion ?

La rupture est une expérience que tout le monde connait ou a connu. On ne réfléchit à l'amour que quand il est déjà parti.

 

Nathacha Appanah pour Tropique de la violence chez Gallimard 

Présenation de l'éditeur : «Ne t’endors pas, ne te repose pas, ne ferme pas les yeux, ce n’est pas terminé. Ils te cherchent. Tu entends ce bruit, on dirait le roulement des barriques vides, on dirait le tonnerre en janvier mais tu te trompes si tu crois que c’est ça. Écoute mon pays qui gronde, écoute la colère qui rampe et qui rappe jusqu’à nous. Tu entends cette musique, tu sens la braise contre ton visage balafré? Ils viennent pour toi.» Tropique de la violence est une plongée dans l’enfer d’une jeunesse livrée à elle-même sur l’île française de Mayotte, dans l’océan Indien. Dans ce pays magnifique, sauvage et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et nous révéler la violence de leur quotidien.

Quel était le but du roman ?

Je voulais sans doute montrer comment sur une île perdue et abandonnée il peut se dérouler une humanité et une inhumanité terrible.

Croyez-vous en la vie après la mort ?

Non. Mais à Mayotte la mort fait partie de la vie. La mort n'est pas une fin. Les morts ont plus de vérité que les vivants, ils ne peuvent pas mentir.

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Metin Arditi pour L'enfant qui mesurait le monde chez Grasset 

Présentation de l'éditeur : À Kalamaki, île grecque dévastée par la crise, trois personnages vivent l’un près de l’autre, chacun perdu au fond de sa solitude. Le petit Yannis, muré dans son silence, mesure mille choses, compare les chiffres à ceux de la veille et calcule l’ordre du monde. Maraki, sa mère, se lève aux aurores et gagne sa vie en pêchant à la palangre. Eliot, architecte retraité qui a perdu sa fille, poursuit l’étude qu’elle avait entreprise, parcourt la Grèce à la recherche du Nombre d’Or, raconte à Yannis les grands mythes de l’Antiquité, la vie des dieux, leurs passions et leurs forfaits... Un projet d’hôtel va mettre la population en émoi. Ne vaudrait-il pas mieux construire une école, sorte de phalanstère qui réunirait de brillants sujets et les préparerait à diriger le monde ?
Lequel des deux projets l’emportera ? Alors que l’île s’interroge sur le choix à faire, d’autres rapports se dessinent entre ces trois personnages, grâce à l’amitié bouleversante qui s’installe entre l’enfant autiste et l’homme vieillissant.

Pourquoi ce titre ?

C'est un titre qui s'est imposé. Pourtant au début Yannis n'appartenait pas au roman, je voulais juste un combat Périclès / Palace puis l'enfant a pris toute la place. L'angoisse de cet enfant est que le monde change, il a donc besoin de trouver des choses immuables, des mesures qui le rassurent sur la stabilité du monde.

Où avez-vous eu les informations sur l'autisme ?

J'ai consulté les dirigeants d'un centre de recherche d'une fondation à Genève qui a pignon sur rue sur l'autisme. Puis j'ai assisté à des réunions de thérapeutes. J'ai alors eu la sensibilité à ce qu'est le trouble autistique alors qu'avant, je n'avais pas de connaissances sur cette maladie. Il est d'ailleurs précisé sur la quatrième de couverture que je suis président de la fondation Pôle Autisme mais cela ne s'est fait qu'après le roman, c'est un des miracles de l'écriture !

 

Karine Tuil pour L'insouciance chez Gallimard :

Présentation de l'éditeur : De retour d’Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l’armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivain Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu’elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d’un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse. Mais François est accusé de racisme après avoir posé pour un magazine, assis sur une œuvre d’art représentant une femme noire. À la veille d’une importante fusion avec une société américaine, son empire est menacé. Un ami d’enfance de Romain, Osman Diboula, fils d’immigrés ivoiriens devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité politique montante, prend alors publiquement la défense de l’homme d’affaires, entraînant malgré lui tous les protagonistes dans une épopée puissante qui révèle la violence du monde.

Pourquoi choisir des personnages de banlieue ?

Tout d'abord pour des raisons personnelles, je viens moi-même de la banlieue, et j'ai toujours été fascinée par les contrastes des mondes et la cohabitation de ces mondes là. Je trouvais intéressant aussi la question de la violence sociale notamment de la question de la place sociale, de l'espace géographique avec ces enclaves ces banlieue. Enfin je voulais m'interroger sur la question du déterminisme et de la difficulté à trouver sa place dans la société.

Le World Trade Center est mentionné dans l'incipit mais il n'en est plus question par la suite. Pourquoi ?

La chute des tours est le point de départ de tout ce qui est décrit dans le livre : la guerre en Afghanistan et en Irak. Ce petit chapitre parle aussi de la question des choix que l'on fait dans la vie et des répercussions que ces choix ont. La question de la date de l'évènement politique a une incidence dont on subit encore aujourd'hui les effets.

 

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (2)

Questions posées à tous : 

Y a-t-il eu des personnages plus difficiles que d'autres à imaginer ? 

Pour Metin Arditi : si l'on considère que le critère est l'écoute nécessaire pour que le personnage se dévoile, je dirais Yannis.

Pour Karine Tuil : les soldats. Pour une question de probité intellectuelle

Pour Régis Jauffret : Geoffrey car les hommes sont moins romanesques que les femmes. Les femmes portent plus à l'imaginaire, alors que l'image des hommes n'est pas flatteuse. 

Pour Nathacha la difficulté a été non pas un personnage humain mais le pays lui-même, Mayotte. C'est pourtant un personnage à part entière, qui est là tout le temps. 

 

Quelle vision de la jeunesse avez-vous ?

Pour Régis Jauffret la jeunesse est une notion de consommation, un slogan publicitaire. On loue la jeunesse quand ce sont les vieux qui tiennent les commandes. On flatte les jeunes mais on le leur donne rien de particulier.

Pour Karine Tuil c'est une notion qui reste vague. La jeunesse inclut des gens très différents : on peut être âgé et très jeune aussi dans son esprit.

Metin Arditi associe à la jeunesse l'inconscience du risque, un élément essentiel de la vie. Il n'y a pas d'acte artistique sans risque, pas de vie sans risque, et pas de vie réussie sans risques. Ce qui me désole c'est la perte du goût du risque que j'observe autour de moi. Une des choses dont je suis le plus heureux est mon goût du risque qui a été une fonction croissante de l'âge. 

Nathacha : la vision de la jeunesse est différente en fonction des pays, de la situation sociale, de l'éducation. Le point commun serait peut-être cette envie de donner des coups de pied dans la fourmilière.

 

A lire également :

- Rencontres régionales du Goncourt des lycéens 1er épisode

- Mon avis sur Tropique de la violence

- Mon avis sur  L'enfant qui mesurait le monde

Prochainement :

- Le compte rendu du deuxième plateau avec Jean-Baptiste Del Amo, Gaël Faye, Leïla Slimani et Romain Slocombe

- Les impressions post-rencontre des lycéens, des enseignants et des auteurs.

- Mon avis sur Cannibales de Régis Jauffret

- Mon avis sur Chanson Douce de Leïla Slimani

Publié dans Prix littéraires

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Tristes cendres de Mikel Begona et Inaket

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au coeur de la guerre d'Espagne avec Robert Capa

Ce roman graphique rend hommage au grand reporter Robert Capa, engagé aux côtés des républicains pendant la guerre civile espagnole. L'action se déroule de 1932 à 1940, commençant à Paris aux côtés de Gerda Taro, la femme de sa vie, photographe également. Tous deux veulent témoigner par leurs photos des évènements marquants de leur époque et de leur lutte. Ils incarnent l'avènement du photojournalisme. En 1936, Gerda part pour Barcelone suivie par Capa. Cette guerre les rendra célèbres, ils usent de leur appareil photo comme d'une arme, dénonçant en mitraillant de leur appareil.  "La cause pour laquelle nous luttons va au-delà de notre liberté personnelle, au-delà de nos vies" dira Gerda qui meurt en 1937, renversée par un tank.

Après ce bouleveversement, le succés de Robert Capa aura un goût amer, même si Time et Life le sacre "l'un des meilleurs et des plus grands photographes du monde".

Les dessins proposent une bichromie en noir et bleu turquoise. Certains d'entre eux s'inspirent des clichés de Capa.

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas été sensible aux dessins, ni à la mise en page, avec des textes denses jouxtant des dessins brouillons, peu lisibles. La couverture est trompeuse avec ses traits affirmés. La lecture devient laborieuse, peu agréable, et porte ainsi préjudice à l'histoire passionnante de cet homme emblématique. C'est dommage. 

Il manque en annexes une reproduction de certains des clichés de Capa qui auraient peut-être donné davantage corps à ce destin hors du commun, ici perdu dans des cases éclatées. 

Robert Capa Mort d'un milicien, Cerro Muriano (front de Cordoue) septembre 1936.

Une des photos les plus dramatiques de Capa, prise à l'instant où un soldat loyaliste fut frappé d'une balle en pleine tête pendant la bataille livrée au début de la guerre d'Espagne pour défendre Cadix encercléee par les troupes insurgées. 

© 2001 by Cornell Capa / Magnum Photos.

 

Présentation de l'éditeur : Cambourakis

 

Lu dans le cadre de Un mois, un éditeur opératon initiée par Sandrine de Tête de Lecture

C'était ma BD de la semaine, d'autres titres chez Noukette 

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Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (1)

Publié le par Hélène

Rencontres régionales du Prix Goncourt des Lycéens 2016 (1)

Lundi 10 octobre avaient lieu les premières rencontres régionales entre les auteurs sélectionnés pour la 29ème édition du prix Goncourt des lycéens,  et les lycéens appelés à élire leur roman préféré. 

Le prix Goncourt des lycéens a été créé et est organisé par la Fnac et le ministère de l'éducation nationale avec l'accord de l'Académie Goncourt. Une cinquantaine de classes de niveau secondaire (filière généraliste et professionnelle) sont sélectionnées et s'engagent à lire en deux mois les romans sélectionnés pour le prix Goncourt soit cette année :

  • Nathacha Appanah – Tropique de la violence – Éd. Gallimard
  • Metin Arditi – L’enfant qui mesurait le monde - Éd. Grasset
  • Magyd Cherfi – Ma part de Gaulois - Éd. Actes Sud
  • Jean-Baptiste Del Amo – Règne animal - Éd. Gallimard
  • Jean-Paul Dubois – La succession - Éd. de l’Olivier
  • Gaël Faye – Petit pays - Éd. Grasset
  • Frédéric Gros – Possédées - Éd. Albin Michel
  • Ivan Jablonka – Laëtitia ou la fin des hommes – Éd. Le Seuil
  • Régis Jauffret – Cannibales - Éd. Le Seuil
  • Laurent Mauvignier – Continuer – Éd. de Minuit
  • Yasmina Reza – Babylone - Éd. Flammarion
  • Leïla Slimani – Chanson douce - Éd. Gallimard
  • Romain Slocombe – L’Affaire Léon Sadorski - Éd. Robert Laffont
  • Karine Tuil – L’insouciance - Éd. Gallimard
  •  
  • A noter que la sélection officielle comporte deux titres supplémentaires : L'autre qu'on adorait de Catherine Cusset et Au commencement du 7ème jour de Luc Lang, mais comme ces deux auteurs ont déjà été reçu le prix (en 2008 pour Catherine Cusset avec Un brillant avenir et en 1998 avec Mille six cents ventres pour Luc Lang), ils ne figurent pas dans la sélection. 

​Les 2000 lycéens participants rencontrent les auteurs du 10 au 18 octobre lors de 7 rencontres régionales. Le 14 novembre ont lieu les délibérations régionales puis le 17, les délibérations nationales avant l'annonce du prix le 17 novembre. 

Sur invitation du service communication de la Fnac, j'ai eu la chance d'assister aux premières rencontres le 10 octobre à Lille aux côtés de Leïla Slimani, Karine Tuil, Jean-Baptiste Del Amo, Nathacha Appanah, Régis Jauffret, Romain Slocombe, Metin Arditi et Gaël Faye.

Guidés par l'équipe communication de la Fnac, Audrey, Julie, Estelle et Maurine, (merci à elles) nous sommes partis ensemble de Gare du Nord, et avons été accueillis à Lille par Matthieu, chargé de la programmation culturelle de la Fnac pour la région Nord et Est. Le déjeuner qui a suivi fut convivial et rieur. Du côté de notre table, entre les anecdotes pétillantes de Leïla Slimani, les interventions mesurées de Nathacha Appanah (la douceur incarnée), le calme olympien de Gaël Faye et l'effervescence de Frédéric Launay, journaliste et animateur de la rencontre de l'après-midi, l'équilibre était parfait.

Prochainement, je vous raconterai la rencontre riche en enseignements, et je vous livrerai les réactions des lycéens, des professeurs et des auteurs suite à ces échanges. 

Alors, qui selon vous succèdera à Delphine de Vigan qui avait remporté le prix l'an dernier avec D'après une histoire vraie ?

Publié dans Prix littéraires

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Karitas tome 2 L'art de la vie de Kristin Marja BALDURSDOTTIR

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Celui qui inspecte toujours le vent ne sème jamais, et celui qui regarde constamment les nuages ne moissonne jamais."

Pour rappel dans le premier tome consacré à Karitas, la jeune femme devait se battre contre un quotidien pesant pour espérer exercer son art, la peinture. Dans ce deuxième tome, nous la retrouvons installée dans le village Eyrarbakki où elle enseigne l'art aux enfants et continue à peindre. Elle approche la cinquantaine et décide sur un coup de tête de tenter sa chance à Paris. Elle part donc pour la ville lumière, même si une fois encore la famille pèse sur ses épaules puisque son fils lui laisse en pension sa petite fille Silfa. Et pourtant, sa force et son amour de l'art la poussera en avant : 

"Les femmes ne doivent plus laisser le vent entraver leur voyage. Elles l'ont eu dans le dos l'année où j'ai navigué autour du pays avec mes enfants et où la banquise n'a pas réussi à m'arrêter, je savais qu'un nouveau siècle s'était levé, notre siècle à nous, les femmes. Puis les femmes ont eu le vent de face et n'ont pas eu confiance en elles pour aller plus loin. Et elles se tiennent encore tranquilles, laissant le vent entraver leur voyage, mais toi Karitas, ne le laisse pas te faire obstacle. Le siècle des femmes est tout juste à moitié écoulé, tu partiras à Paris." p. 135

La famille restera très présente à ses côtés, qu'elle l'aliène ou la soutienne, de Paris à New-York en passant par Rome... Sigmar continuera à faire quelques apparitions sporadiques, et Karitas oscillera toujours entre haine et passion pour le père de ses enfants. 

Ce que j'ai moins aimé :

Rien de vraiment neuf par rappport au premier tome, plutôt des redites qui n'étaient pas vraiment nécessaires... Les mêmes thèmes tournent en boucle, avec de surcroît moins de force que dans le premier tome. Cet Art de la vie (un titre un peu grandiloquent au passage) semble forcé, traînant en longueur (672 pages quand même !) Les passages sur la nature ou l'univers fantastique s'effacent malheureusement pour laisser place aux noeuds familiaux, et à des scènes amoureuses toujours aussi mielleuses, qui finissent par noyer la personnalité de Karitas.

Bilan : une déception pour ce deuxième tome, je n'ai pas retrouvé la puissance de Chaos sur la toile 

 

Présentation de l'éditeur : Points 

D'autres avis : Babelio 

Mon avis sur le tome 1 Chaos sur la toile 

 

Lecture commune avec Nathalie du blog Mark et Marcel

 

Karitas tome 2 L'art de la vie, traduit de l'islandais par Henry Kiljan Albansson, Points, 2013, 672 p., 8,80 euros

 

Avec Lire le Monde chez Sandrine

Publié dans Littérature Europe

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Un mois, un éditeur. Les éditions Cambourakis

Publié le par Hélène

Sandrine de Tête de Lecture nous a proposé de nous intéresser chaque mois à des éditeurs peu représentés sur nos blogs. Pour ce mois d'octobre, elle a choisi la maison d'édition Cambourakis. Je la rejoins avec plaisir dans cette initiative qui met en lumière des maisons d'édition sans doute plus discrètes, mais néanmoins de qualité.

Cambourakis est une maison d'édition française proposant des bandes dessinées, de la littérature adulte et jeunesse et des ouvrages en sciences humaines. Elle a été fondée en 2006 à Paris par Frédéric Cambourakis, ancien libraire.

Ainsi je vous parlerai prochainement de deux bandes dessinées de cet éditeur : Bookhunter de Jason Shiga et Tristes cendres de Mikel Begona et Inaket

Voici les autres titres que vous trouverez déjà sur Lecturissime, par ordre de préférence (cliquez sur les couvertures pour lire mon billet !) :

Alors qu’il vadrouille en forêt par un beau jour d’été, Abie, petit garçon de quatre ans, bute sur le corps d’un homme étendu au milieu des fougères et des rhododendrons, en ce charmant coin de campagne anglaise. Harry est mort, et son cadavre est bien encombrant pour les membres de la petite communauté qui peuple la lande de Sparrowswick. Plusieurs fois découvert, caché, enterré, exhumé au cours d’une même journée, le défunt déclenche une série de quiproquos, et sera le révélateur des turpitudes secrètes des villageois, qui tous ont de bonnes raisons de craindre d’être accusés de meurtre. Mais l’incident, cause de beaucoup d’angoisse, encouragera également le rapprochement de quelques êtres, les situations aigues stimulant semble-t-il sentiments et passions...

 

A la manière du Je me souviens de Perec, Zeina Abirached évoque des scènes de son enfance et de son adolescence à Beyrouth, dans un Liban en guerre, jusqu'à son départ pour Paris en 2006.

 

Orphelin, Titou est recueilli par son grand-père, solitaire et excentrique, porté sur le jeu et la bouteille, réfractaire à toutes les contraintes sociales, travail et impôts en premier lieu.
Malgré quelques divergences de caractère - Titou a la passion des clôtures, Pépé Jake les déteste - le duo fonctionne bien, et mieux encore du jour où déboule Canadèche, canard boulimique hautement sympathique, qui devient leur inséparable compagnon.

 

Roman épicurien d'amour et de vigne, le Vin de longue vie se déroule dans la campagne roumaine, sous le soleil, à l'ombre des souvenirs. Au jeune juge qui vient d'être nommé, tous les notables du village parlent de maître Manole, le boyard, propriétaire de l'immense vigne. Celui-ci attirerait des femmes dans sa demeure, dont elles ne ressortiraient jamais ; il userait également de sortilèges, et son extraordinaire longévité en serait la conséquence.

 

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L'enfant qui mesurait le monde de Metin ARDITI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

De l'importance de se laisser surpendre par la beauté du monde

A Kalamaki en Grèce trois destins vont se croiser : celui du petit Yannis, perdu dans son autisme, celui de sa mère Marai, submergée par ce fils si différent des autres, et celui d'Eliot qui a perdu sa fille et s'installe sur l'île pour poursuivre ses recherches sur le nombre d'Or. 

Ces trois personnages sont des êtres désoeuvrés errant dans un monde qui les dépasse : Eliot cherche un sens à sa vie alors que la chair de son sang est morte en raison d'un accident stupide, il cherche à s'ancrer dans le monde et se sauve temporairement grâce au travail dans lequel il se lance à corps perdu pour mieux combattre la douleur. "Quand la mer n'est pas furieuse, nous sommes tous de grands capitaines. Lorsqu'elle se déchaine, le plus solide des trehandiri doit rentrer au port et s'ancrer. Et même en trois points." p. 23

Marai et son fils essaient aussi de s'ancrer dans le monde, mais pour Yannis, autiste, le monde est trop instable, soumis aux changements perpétuels, alors qu'il aimerait que la vie soit sans surprise, ordonnée, "Qu'il n'ait pas à affronter sans cesse des situations dont il ne savait rien, ou des gens dont il n'arrivait pas à prévoir ce qu'ils allaient dire ou faire et qui le mettaient dans des états d'immense angoisse." p. 57

Tous se raccrochent à leur environnement, ce lieu magnifique qui leur offre un semblant de stabilité. Mais un projet d'hôtel dans cet univers préservé risque de bouleverser leur équilibre. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Au début du roman, des sauts temporels, des ellipses, des résumés sur plusieurs pages compliquent la chronologie. Des passages à l'imparfait couvrent plusieurs années, puis de nouveaux passages au passé simple donnent l'impression qu'enfin l'action a débuté, mais non, de nouveaux retours en arrière dans la vie d'un autre personnage bouleversent la narration ! L'action débute réellement au bout de 30 pages quand les personnages se rencontrent réellement. 

- L'auteur a voulu aborder trop de sujets qui lui tenaient à coeur, créant un trop-plein de problématiques : la beauté de la Grèce, l'amour de la philosophie, la situation économique de la Grèce, les luttes de pouvoir politique, le projet immobilier, l'autisme, le théâtre et la représentation, la religion, même la sexualité des prêtres ... 

Bilan : L'enfant qui mesurait le monde fait montre d'une belle poésie, c'est un récit touchant même s'il a tendance quelquefois à s'éparpiller au détriment par exemple du très beau personnage de Yannis, qui aurait mérité d'être mis davantage en avant car "Cet enfant porte en lui toute la douleur des hommes. L'immense solitude et l'impossibilité désespérante de s'ouvrir à l'autre."  A travers cet enfant, l'auteur nous éclaire sur le sens de la vie, sur notre capacité à nous émerveiller devant la beauté qui nous entoure, pour quelquefois, un instant, saisir le magnifique agencement du monde. Avoir cette impression tout à coup de tout comprendre. Pour mieux s'ancrer. Ici et maintenant. 

 

Présentation de l'éditeur : Grasset 

D'autres avis : Yves 

Du même auteur : Le Turquetto ;  La confrérie des moines volants  ; Juliette dans son bain 

 

L'enfant qui mesurait le monde, Metin Arditi Grasset, août 2016, 304 p., 19 euros

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Journée nationale de recueillement au Gabon

Publié le par Hélène

En ce jour au Gabon, les opposants au régime d'Ali Bongo organisent une journée nationale du recueillement pour les morts tombés suite aux violences postélectorales, un jour de compassion pour toutes les familles endeuillées, et toutes les victimes de la barbarie qui s'est abattue sur le Gabon.  

Pour rappel, des élections présidentielles étaient organisée le 27 août dernier.

A l'issue du scrutin, la CENAP (Commission électorale nationale autonome et permanente) et le ministre gabonais de l'intérieur ont annoncé la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba avec 49.80% des voix contre 48.23% pour son adversaire Jean Ping, soutenu par une coalition de partis d'opposition. Pourtant, en s'appuyant sur les procés-verbaux de l'ensemble des bureaux de vote, Jean Ping estime avoir devancé de 60000 voix le président sortant, exception faite des chiffres recueillis dans la province du Haut Ogooué, fief de Bongo. Dans cette province, le président sortant aurait obtenu 95 % des voix pour 99% de participation, lui garantissant donc une avance de 5000 voix sur Jean Ping.

Cette victoire, considérée comme frauduleuse par l'opposition a alors provoqué des heurts dans la capitale et plusieurs villes de province, heurts violemment réprimés par le président sortant.

Face aux accusations de tricheries et de fraudes massives portées par Jean Ping, ce dernier a saisi la cour constitutionnelle du Gabon le 8 septembre 2016 en demandant le recomptage des voix notamment dans la province du Haut-Ogooué.

Or dans le nuit du 23 au 24 septembre, la cour constitutionnelle a validé la réélection d'Ali Bongo, malgré le relevé d"évidentes anomalies".

50 ans que la famille Bongo est au pouvoir, le peuple voulait du changement, ce que Jean Ping représentait. L'espoir d'oeuvrer pour un  pays plus libre, plus ouvert, plus démocratique. 

Voici le message adressé par Jean Ping à son pays le 29 septembre dernier : 

"Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes,

Au nom des Gabonaises et des Gabonaises de toutes générations et de toutes conditions, je prends la parole aujourd’hui, pour exprimer une fois de plus la consternation de tout un peuple meurtri dans sa chair et dans son âme, suite aux graves évènements auxquels nous avons tous assisté ces derniers jours dans notre pays.

Au lendemain de la nomination d’Ali Bongo comme président de la République, par la Cour constitutionnelle, je me suis exprimé pour dénoncer ce coup d’état militaro-électoral. Depuis lors, vous avez constaté que j’ai observé un relatif silence.

J’ai entendu les appels des Gabonais de toutes les provinces et de la diaspora. Je voudrais vous rassurer, j’affirme ici ma détermination à assumer mes responsabilités de président élu par le peuple souverain ; au-delà des circonstances qui nous sont imposées.

Je suis habité par la responsabilité de veiller sur le peuple Gabonais qui m’a élu le 27 août 2016.

Président élu par vous, peuple gabonais, je réaffirme ubi et orbi que je ne reconnaîtrai pas le pouvoir d’Ali Bongo qui a les mains souillées du sang de nos compatriotes.

Je ne reconnaitrai pas ce pouvoir qui a fait massacrer froidement de nombreux Gabonais, tout simplement parce qu’ils réclamaient le respect de leurs suffrages exprimés le 27 août 2016.

Je ne reconnaîtrai pas ce pouvoir inquisiteur, qui enlève les Gabonais dans les rues, comme dans leurs maisons et les emprisonne arbitrairement.

Je ne reconnaîtrai pas ce pouvoir qui ne respecte pas les droits humains, y compris les plus élémentaires.

C’est pourquoi, je vous demande, Peuple gabonais, de rejeter massivement aussi ce pouvoir, de ne lui accorder aucun crédit ; en vertu de la légitimité que vous m’avez donnée. (...) 

J’appelle chaque Gabonaise et chaque Gabonais à une résistance active jusqu’à la fin de la forfaiture.

Le peuple gabonais doit rejeter et faire obstacle, avec la plus grande détermination, à cette nouvelle imposture qui veut s’imposer à notre pays.

Nous devons Tous refuser ce coup d’état militaro-électoral qui n’offre aucune perspective au Gabon. Pour ma part, je m’y engage.

Des compatriotes sont morts, parmi lesquels de nombreux jeunes, tués par ce pouvoir. Ils ne doivent pas être morts pour rien. Ils ne sont pas morts pour rien. Ils sont morts pour que la démocratie, l’alternance et le changement voient enfin le jour dans notre pays.

Nous devons à ces héros de réaliser ce pour quoi ils ont consenti au sacrifice suprême.

Notre combat n’est pas contre un ou des individus : quel qu’ils soient. Notre combat est contre un système dictatorial et pour la démocratie. (...)"

Marche de la diaspora gabonaise à Paris pour réaffirmer le choix du peuple gabonais dans les urnes: Jean Ping Président élu! - Le 01/10/2016. Crédits Photos: OneSnapView

 

A mon humble niveau littéraire, pour soutenir ces mouvements de résistance, je vous propose de nous retrouver le 31 octobre autour d'une lecture commune gabonaise. 

Pour ma part, je lirai un roman de Justine Mintsa Histoire d'Awu, avec Magali et Sandrine. Qui nous rejoint ?

 

"Poussière d'étoile, grain dans le désert

Etincelle dans une flamme, un humain sur la terre

Changer les choses, à son niveau

C'est faire une croix sur l'océan, se concentrer sur ses gouttes d'eau"

Milk Coffee and Sugar

 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/09/23/le-gabon-suspendu-a-l-annonce-des-resultats-de-la-presidentielle_5002456_3212.html#8t0di7MyrzsGxwXG.99

Publié dans Littérature Afrique

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