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Une part de ciel de Claudie GALLAY

Publié le par Hélène

                   

              

♥ ♥ ♥ ♥ 

"Ici comme ailleurs c'est l'ennui qui fait devenir salaud"

 

Ce que j'ai aimé :

Après avoir reçu un signe de vie de son père, absent de la première heure, Carole retourne dans le village de son enfance là où il lui a donné rendez-vous. Elle y retrouve son frère, Philippe et sa soeur Gaby, et surtout son passé. Jour après jour, dans cette attente suspendue d'un père éternellement fuyant, elle réapprivoise ses souvenirs, bercée par un quotidien qui s'étire entre traduction d'une biographie, repas au bar chez Frankie et visites aux habitants du village. Elle renoue les liens distendus avec Gaby, et avec sa fille adoptée, La Môme, avec Jean, son amour d'adolescence, La Baronne et ses chiens, le vieux Sam.

Carole se laisse bercer par cette vie suspendue entre une séparation récente et le départ de ses filles pour un autre continent, et un avenir flou dans lequel elle devra trouver ses marques. Elle écoute les rêves de chacun : celui du vieux Sam qui espère entendre les paroles de sa femme décédée sur les ailes des papillons papillons monarques car selon lui le bruit de leurs ailes apporte aux vivants  les paroles des morts, celui de Philippe son frère garde forestier qui travaille sur le projet d'un sentier de randonnée qui suivrait les traces d'Hannibal à travers les Alpes, et ceux de sa soeur Gaby qui aimerait quitter sa caravane courant d"air pour une maison en dure, attendant pour ce faire la sortie de prison de son mari Ludo. 

Carole est celle qui est partie aussi éprouve-t-elle quelques difficultés à retrouver sa place dans cette fratrie, d'autant plus qu'elle est hantée par le souvenir de l'incendie de leur maison, quand ils étaient enfants, elle cherche à percer des énignes, à comprendre les sentiments des uns ou des autres, pour mieux vivre elle-même

Claudie Gallay réussit à communiquer l'indicible qui s'immisce entre les strates du quotidien, avec tendresse et douceur, elle évoque les liens ténus qui relient les êtres. 

"Ce qui m’a intéressée, dit-elle, c’est les personnages dans ce lieu, voir évoluer leurs sentiments, les suivre dans des fausses pistes, des prétextes, des doutes. Jean aime-t-il sa femme ? Qu’a vu Gaby le soir de l’incendie qui a détruit leur maison d’enfance ?On croit que… et c’est peut-être autrement. Chacun a sa part de ciel, une petite lumière dans la tête. J’ai glissé des choses légères de la vie, les petites conneries du quotidien, Vanessa Paradis qui se sépare de Johnny Depp."

 

                 

@alpes-photo

 

Ce que j'ai moins aimé :

Il faut se laisser bercer par les mots simples et le quotidien tout aussi répétitif et naturel de Carole. Se laisser enchanter, sinon, on risque de passer à coté de la magie du texte.

Informations sur le livre :

Actes Sud

Premières phrases :

"On était trois semaines avant Noël. J'étais arrivée au Val par le seul train possible, celui de onez heures. Tous les autres arrêts avaient été supprimés. Pour gagner quelques minutes au bout, m'avait-on dit." 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Les déferlantes ; L'amour est une île

D'autres avis :

JérômeAlex ; SandrineSaxaoul ; Sylire 

 

Une part du ciel, Claudie Gallay, Actes Sud, août 2013, 448 p., 22 euros

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Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages de Sylvain TESSON

Publié le par Hélène

                                       

♥ ♥ ♥

« Vivre, c’est rafler des instants. »

 

L’auteur :

 Sylvain Tesson est un écrivain voyageur. Il est le fils de Marie-Claude et Philippe Tesson et le frère de la comédienne Stéphanie Tesson et de la journaliste d'art Daphné Tesson.


Géographe de formation, il effectue en 1991 sa première expédition en Islande, suivie en 1993 d'un tour du monde à vélo avec Alexandre Poussin. C'est là le début de sa vie d'aventurier. Il traverse également les steppes d'Asie centrale à cheval avec l'exploratrice Priscilla Telmon, dont il fut le compagnon pendant de nombreuses années, sur plus de 3000 km du Kazakhstan à l'Ouzbekistan. En 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Slavomir Rawicz : The Long Walk (1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied.

Depuis quelques années, il écrit des nouvelles, dans un registre poétique où souvent l'absurde des situations humaines est montré avec humour. Il collabore également à diverses revues.

Aujourd'hui, Sylvain Tesson est membre d'honneur de l'INREES, Institut de recherche sur les expériences extraordinaires. Il est aussi administrateur de la Guilde européenne du raid et du comité directeur de la Société des explorateurs français.

Ces derniers ouvrages lui ont valu la reconnaissance critique et public. "Une vie à coucher dehors" chez Gallimard à reçu le Goncourt de la nouvelle en 2009, et "Dans les forêts de Sibérie " du même éditeur, le Prix Médicis essai 2011 (Source : Babélio)

 

Présentation :

 Chaque soir, en voyage, devant un paysage, après une rencontre, Sylvain Tesson piège sa pensée et l'épingle dans son carnet. Quelques mots forment un aphorisme et suffisent à décrire la cascade, les fleurs d'un alpage, l'odeur de l'aube dans les sous-bois, le plaisir de la marche. L'amoureux d'aphorismes est un peintre sans pinceau, un photographe sans appareil. Il saisit l'instant en entomologiste. L'aphorisme, lui, est comme le papillon : il éclot de la pensée et s'envole léger. (Source : Babélio)

 

Ce que j’ai aimé :

 Ce petit recueil rassemble des aphorismes, glânés au cours des voyages de l'auteur, selon l'inspiration du moment : 

« Un aphorisme est réussi lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter à quelque chose dont il y avait beaucoup à dire. »

« Aphorisme : partie émergée de l’iceberg de la pensée."

 

 « La nuit, on cicatrise du jour."

« Une route serpente sensuellement vers l’échancrure d’un col. »

« Eclair : un orage a eu une idée. »

 

De nombreuses images permettent des rapprochement subtils, l'auteur maîtrise parfaitement l'art de la métaphore :

« Les mauvaises herbes : écume des terrains vagues. »

 

Certains aphorismes se font philosophiques :

« Le printemps devrait nous faire comprendre une bonne fois pour toutes que rien n’est jamais perdu. »

« Après avoir observé le monde extérieur, le hérisson a tiré les justes conclusions. »

« Le tourisme, c’est l’énergie dépensée en parcourant dix mille kilomètres pour se plaindre que les choses ne fonctionnent pas comme chez soi. »

 

Ils sont illustrés par Michel Spinoza qui a réalisé 24 peintures originales our acompagner ces éclats de pensée.

 

                                

 

Ce que j’ai moins aimé :

 Il ne faut pas les lire tous d’un coup, il vaut mieux en faire son livre de chevet pour picorer, chaque jour ici ou là une pensée...

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur :  Une vie à coucher dehors Dans les forêts de Sibérie ;  Géographie de l’instant  ; S'abandonner à vivre

 

 D’autres avis :

 Mango 

 

Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages, Sylvain Tesson, pocket, 6.10 euros

Publié dans Poésie française

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Clair de femme de Romain GARY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Vous êtes là, il y a clair de femme, et le malheur cesse d'être une qualité de la vie."

 

Ce que j'ai aimé :

Un soir de désuétude, deux êtres vont se frôler, pour rompre un instant leur solitude et leur souffrance. Michel aurait dû être dans un avion en partance pour Caracas, loin de sa femme Yannik qui met fin volontairement à une maladie qui la ronge dans un appartement tout proche, mais il n'a pas pu partir, pas voulu, alors il erre dans cette ville qui porte les débris de son amour. Lydia lutte pour retrouver un amour perdu depuis un tragique accident de voiture qui a rendu son mari infirme. Yannik voulait que Michel rencontre une autre femme pour que l'amour qui les liait perdure avec une autre. Cette autre sera-t-elle Lydia ? 

La beauté du texte et des dialogues prend à la gorge et inonde le lecteur d'émotions diverses. 

"L'éphémère vit d'éclairs  et je ne demande aps au bonheur une rente."

"Le sens de la vie a un goût de lèvres."

De très belles réflexions sur le couple illuminent cette liaison entre deux délaissés de la vie :

"Comment veux-tu distinguer le faux du vrai, quand on crève de solitude ? On recontre un type, on essaie de le rendre intéressant, on l'invente complètement, on l'habille de qualités des pieds à la tête, on ferme les yeux pour mieux le voir, il essaie de donner le change, vous aussi, s'il est beau et con on le trouve intelligent, s'il vous trouve conne, il se sent intelligent, s'il remarque que vous avez les seins qui tombent, il vous trouve de la personnalité, si vous commencez à sentir que c'est un plouc, vous vous dites qu'il faut l'aider, s'il est inculte, vous en savez assez pour deux, s'il veut faire ça tout le temps, vous vous dites qu'il vous aime, s'il n'est pas très porté là-dessus, vous vous dites que ce n'est pas ça qui compte, s'il est radin, c'est parce qu'il a eu une enfance pauvre, s'il est mufle, vous vous dites qu'il est nature, et vous continuez ainsi à faire des pieds et des mains pour nier l'évidence, alors que ça crève les yeux et c'est ce qu'on appelle les problèmes de couple, le problème du couple, quand il n'est plus possible de s'inventer, l'un l'autre, et alors, c'est le chagrin, la rancune, la haine, les débris que l'on essaie de faire tenir ensemble à cause des enfants ou tout simplement parce qu'on préfère encore être dans la merde que de se retrouver seule."

Durant cette nuit d'errance Michel croise aussi la route du Senor Galba, dresseur de chiens émérite, qui attend la mort la "smrt" comme il préfère l'appeler parce que ces sonorités sont davantage en accord avec ce qu'elle est. 

Un très beau texte que je vous recommande en ce jour qui célèbre le 100ème anniversaire de la naissance de Romain Gary !

« Deux désespoirs qui se rencontrent cela peut bien faire un espoir ».

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien, j'en réclame encore !

 

Premières phrases :

"Je descendais du taxi et la heurtai, avec ses paquets, en ouvrant la portière : pain, oeufs, lait se répandirent sur le trottoir - et c'est ainsi que nous nous sommes rencontrés, sous la petite pluie fine qui s'ennuyait." 

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La promesse de l'aube

 

Clair de femme, Romain Gary, Folio, avril 1982, 180 p., 6.20 euros

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Le gang de la clé à molette de Edward ABBEY

Publié le par Hélène

   

♥ ♥ ♥

"Tout patriote doit être prêt à défendre son pays contre son gouvernement."

 

Ce que j'ai aimé :

La magnifique nature sauvage des Etats-Unis, celles des canyons et des rivières infinies est peu à peu saccagé par la prolifération des installations liées au développement industriel : bases de lancement de missiles, lignes haute tension, voies ferrées, autoroutes. La nature est enlaidie, dénaturée, comme lors de la construction du barrage et de la centrale de Glen Canyon 1955. Le Colorado est canalisé et l'un des plus beaux canyons des Etats-Unis noyé sous les eaux de la retenue.

Quatre destins vont s'unir pour faire preuve d'"éco-activisme", nécessaire combat même s'il est sans espoir contre cette industrialisation à outrance : Doc Sarvis, chirurgien à ses heures, Bonnie Abbzug, juive assistante du doc, Georges Hayduke, des Forces spéciales du Vietnam, un homme "plein d'amertume" devant le spectacle des bulldozers dénaturant le paysage et enfin Seldon Seen Smith un mormon doté de 3 femmes et désolé lui aussi de la disparition des paysages idylliques des canyons englouti par le barrage de Glen Canyon "étranges ampithéâtres appelés Music Temple et Cathedral in the Desert". A quatre, ils vont lutter avec leurs armes, clé à molette et dynamite contre les géants de l'industrialisation.

"Tout ce fantastique effort - machines géantes, réseaux d'autoroutes, mines, tapis roulants, pipe-lines, silos, voies ferrées et trains électriques, centrales électriques de cent millions de dollars, dizaine de milliers de miles de lignes à haute tension et de pylones, destruction des paysages, de paturâges, de maisons, de lieux sacrés et de cimetières indiesn, empoisonnement du dernier réservoir d' air pur des Etats-Unis, assèchement de ressources en eau potable précieuse - tout ce travail éreintant, ces dépenses épuisantes et ces écoeurantes insultes à la terre, au ciel et à l'homme, pourquoi ? Tout ça pourquoi ? Mais pour éclairer les futurs immeubles de San Diego et de Los Angeles, pour illuminer les centres commerciaux et le sparkings à deux heures du matin, pour alimenter en énergie mes raffineries d'aluminium, les usines de magnésium, les fabriques de vinyle-chloride, les fonderies de cuivre, pour faire briller les tubes au néon qui justifient (pauvre justification) Las Vegas, Albuquerque, Tucson, Salt Lake City, les métroples amalgamées de la Californie du Sud, pour maintenir en vie cette gloire putréfiée et phosphorescente (de là toute gloire s'en est allée) appelée Centre-Ville, Vie Nocturne, Wonderville, USA."

Après quelques coups de maître, ils vont être traqués au fond des canyons qu'ils défendent et connaissent heureusement comme leur poche... Le rythme devient alors haletant jusqu'au final explosif !

Hymne à la désobéissance civile, cette épopée contée par un amoureux de la nature est à lire et à méditer sans tarder...

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Quelques longueurs, légères...

 

Premières phrases :

"Lorsqu'un nouveau pont entre deux Etats souverains des Etats-Unis esta chevé, arrive l'heure des discours, des drapeaux, des fanfares et de la rhétorique techno-industrielle amplifiée par haut-parleurs. A l'adresse du public. La foule patiente. Le pont, orné de banderoles, d'oriflammes et de bannières flamboyantes, est prêt."

 

                          

@panoramio

 

Informations sur le livre :

http://www.gallmeister.fr/livres/fiche/58/abbey-edward-le-gang-de-la-clef-a-molette

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le retour du gang

 

D'autres avis :

Lecture commune avec Manu

Papillon ; Keisha 

 

Le gang de la clé à molette, Edward Abbey, traduit par Jacques Mailhos, Gallmeister, avril 2013, 552 p., 25 euros

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Vous êtes tous mes préférés de Sam McBRATNEY et Anita JERAM

Publié le par Hélène

                       

 ♥ 

"Grand ou petit, nous vous aimons tous autant. C'est ainsi. Trois préférés. Vous êtes tous mes préférés."

 

Mon avis :

Chaque soir la maman ours borde des trois oursons en leur disant "Vous êtes les plus merveilleux oursons du monde" Seulement, un beau jour, ils doutent, sont-ils vraiment les plus merveilleux oursons du monde ? Puis le premier ourson se demande si le les autres oursons ne seraient pas mieux que lui...

                          

Un album très tendre pour aborder subtilement  le thème de la jalousie dans la fratrie.

Les dessins sont un  hymne à la douceur familiale et à l'amour inconditionnel des parents pour leurs enfants.

                Infos sur le livre :

Auteur : Ecole des loisirs 

 

Vous aimerez aussi :

Je t'aimerai toujours quoi qu'il arrive de Debi GLIORI

 

Vous êtes tous mes préférés, Sam Mc Bratney, Anita Jeram, Ecole des Loisirs, octobre 2004, 13.20 euros

Publié dans Jeunesse Album

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Immortelle randonnée de Jean-Christophe RUFIN

Publié le par Hélène

 

"En partant pour Saint-Jacques, je ne cherchais rien et je l'ai trouvé."

 

Ce que j'ai aimé :

Jean-Christophe Rufin nous livre son expérience du chemin, chemin qui l'a choisi plutôt que l'inverse, tant il s'impose aux voyageurs à leur insu. Entre rencontres, cheminement, et douleurs, l'auteur se dépouille peu à peu du superflu pour être seulement présent à son chemin, à la marche vers son but.

"Je comprenais combien il était utile de tout perdre, pour retrouver l'essentiel."

"Compostelle est un pélerinage bouddhiste. Il délivre des tourments de la pensée et du désir, il ôte toute vanité de l'esprit et toute souffrance du corps, il efface la rigide envelope qui entoure les choses et les sépare de notre conscience ; il met le moi en résonance avec la nature"

Son style fluide permet au lecteur de l'accompagner dans son chemin avec plaisir et entrain. Quelques éléments cocasses agrémentent son récit, comme la technique pour bloquer le bouton-poussoir d'une douche à l'aide d'un coton-tige "Je vous donne le truc à tout hasard, si le destin devait vous conduire à de telles extrémités."

 

Ce que j'ai moins aimé :

Néanmoins, je n'ai rien trouvé de bien transcendant dans ce récit, somme toute assez banal :  pas de ton particulièrement drôle, pas de réflexions très philosphiques, des rencontres qui ne sont pas marquantes. Peut-être est-ce dû au fait que l'auteur n'avait pas prévu d'écrire son récit et qu'il a travaillé après coup, en reconstituant son voyage une fois rentré chez lui. Bref, je n'ai pas compris l'engouement de la presse pour ce livre !

 

Premières phrases :

"Lorsque, comme moi, on en sait rien de Compostelle avant de partir, on imagine un vieux chemin courant dans les herbes, et des pélerins plus ou moins solitaires qui l'entretiennent en y laissant l'empreinte de leurs pas."

 

Informations sur le livre :

L'auteur : Jean-Christophe Rufin, médecin, pionnier du mouvement humanitaire a été ambassadeur de France au Sénégal de 2007 à 2010. Il est l'auteur de romans désormais classiques tels que "L'Abyssin" , "Globalia", "Rouge Brésil", prix Goncourt 2001. Il est membre de l'Académie française depuis 2008.

 

Vous aimerez aussi :

En avant route ! de Alix de St André

 

D'autres avis :

Presse

Kathel ; Jostein ; DominiqueKeisha LuocineAifelle

 

Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi, Jean-Christophe Rufin, Editions Guérin, 19.50 euros

Publié dans Récits de voyage

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Déception et abandon du mois d'avril

Publié le par Hélène

La piste mongole de Christian GARCIN :

Ce roman avait tout pour me plaire : à chemin entre le récit de voyage et le roman, il se passe en Mongolie, avec des personnages "peu ordinaires" : une apprentie chamane, uen Sibérienne capable de voir l'Invisible, un Chinois qui maitrise ses rêves... Et la quatrième de couv' de conclure "De Oulan Bator à Pékin, du lac Baïkal aux montagnes mongoles, les mondes se chevauchent, les histoires se répondent, et l'imagination n'a pas de limites." J'ai dit banco !

Et au début tout se passait bien, même si, je l'avoue j'étais un peu perdue avec les noms mongols je confondais notamment Pagmajav,Amgaalan, et Shamlayan. Mais bon, je suis habituée avec les romans nordiques et ce n'est pas cela qui a motivé mon abandon. Je me suis perdue dans les strates du roman : se superposent le récit du narrateur parti à la recherche d'un ami à lui disparu en Mongolie en cherchant lui-même un ami à lui (vous suivez ?) 1ère strate, l'histoire de Pagmajav 2ème strate, personnage étrange qui fait des rêves étranges (3ème strate), le récit du chinois Chen Wanglin (4ème strate) qui écrit lui aussi une histoire (5ème strate). Et en sus, les uns rêvent des autres dans des rêves prémonitoires chamaniques. La boucle et bouclée.. Mais pour moi, ce fut trop de strates, j'ai dit strop...

D'autres avis :

Télérama ICI aussi

 

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L'exception de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Nous voulons être les poètes de notre vie et d'abord dans les choses les plus modestes et les plus quotidiennes." Nietzsche Le gai savoir

 

Ce que j'ai aimé :

Un soir de réveillon, le mari de Maria lui annonce qu'il la quitte. Pour un autre homme. Sonnée, elle va alors tenter de se reconstruire tout en assurant le quotidien pour ses deux petits jumeaux. Elle espère un temps le retour de Floki, envisage un conseiller conjugal, mais sa voisine et amie Perla, l'en dissuade rapidement, l'enjoignant à tourner la page :

"Crois-en mon expérience, quand un couple va voir un conseiller, c'est que l'un des deux a déjà décidé de divorcer. Ca n'est qu'un simulacre destiné à apaiser la mauvaise conscience de celui qui s'en va."

Perla, naine, psy, écrivant des romans policiers dans l'ombre et pour le compte d'auteurs connus apporte gaieté et humour dans la vie de la jeune maman nouvellement célibataire, entre réflexions philosophiques et d'autres bien plus prosaïques :

"Une femme qui sait faire le tiramisu ne reste jamais seule bien longtemps."

Peu à peu, jour après jour, rien après rien, la vie reprend le dessus, la beauté du monde s'impose à nouveau à Maria et le soleil fait timidement son apparition dans un monde crépusculaire.

"Ce n'est pas simple d'être adulte. Et puis on prend pas des décisions éclairées à tous les moments de sa vie."

Par touches discrètes et ouatées, Audur Ava Olafsdottir nous offre le portrait doucereux d'une renaissance. Un roman lumineux fascinant sur le couple, les aléas de la vie et ce qui donne de la valeur aux choses. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien

Premières phrases :

"Il n'y a que trois pieds entre le corbeau et mon mari et au moment où celui-ci dénoue le fil de cuivre du bouchon de champagne, l'oiseau déploie ses ailes d'un noir d'encre sur la balustrade du balcon et prend son essor dans l'obscurité polaire."

Infos sur le livre :

Chez l'éditeur

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Rosa Candida ; L'embellie

Autre : Les déferlantes de Claudie Gallay

D'autres avis :

Séverine ; Jostein ; Clara ; Cathulu

 

L'exception, Audur Ava Olafsdottir, traduit de l'islandais par Catherine Eyjólfsson, Zulma, mars 2014, 352 p., 20 euros

Publié dans Littérature Europe

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Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne SAUCIER

Publié le par Hélène

                                             

♥ ♥

"Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut."

 

Mon avis :

Au fin fond de la forêt canadienne, trois vieillards ont décidé que "La mort, on en fait notre affaire." Ne souhaitant pas terminer dans des mouroirs, ils se cachent, en marge de la société et vivent leur vie libre, loin de la civilisation et des assistantes sociales qui décident pour eux ce qui est bien ou pas. Heureux ? Sans nul doute.

"Et ça, dit-il en désignant la boîte de fer-blanc, c'est ce qui donne son prix à un coucher de soleil quand on a mal à ses os, c'est ce qui donne le goût de vivre parce qu'on sait qu'on a le choix. La liberté de vivre ou de mourir, y a pas mieux pour choisir la vie."

Ces drôles de bonhomme ne vont pas rester longtemps seuls, une jeune photographe à la recherche des rescapés des grands feux de 1916 les rencontre, puis une charmante vieille dame diaphane au cheveux blancs s'annonce dans leur vie. Mais ces deux envoyées du ciel ne trahiront pas leur secret...

Un petit conte éclatant, tendre et merveilleux comme ses personnages. Jocelyn Saucier nous parle de la vieillesse, de la vie, de la liberté, et de la mort, mais elle nous parle surtout de choix de vie et de mort. Elle nous rappelle que tout un chacun reste libre de choisir sa vie, et libre de choisir son propre mouroir... Une pépite...

@bonjourquebec

Premières phrases :

"Où il sera question de grands disparus, d'un pacte de mort qui donne son sel à la vie, du puissant appel de la forêt et de l'amour qui donne aussi son prix à la vie. L;histoire est peu probable, mais puisqu'il y a eu des témoins, il ne faut pas refuser d'y croire. On se priverait de ces ailleurs improbables qui donnent asile à des êtres uniques."

 

D'autres avis :

Aifelle ; Cathulu  Karine Sylire ; Antigone ; Clara

 

Informations sur le livre :

Auteur: Jocelyne Saucier est une romancière canadienne née dans la province du Nouveau-Brunswick en 1948. Elle a fait des études de sciences politiques et de journalisme. Il pleuvait des oiseaux est son quatrième roman.

Interview ICI

Présentation de l'éditeur : Une photographe du Herald Tribune part réaliser un reportage sur la région québécoise du Témiscamingue, dont les forêts ont été ravagées par de gigantesques incendies au début du XXe siècle. Elle y trouve une communauté de marginaux fantasques et solitaires, dont Tom et Charlie, deux vieillards qui ont survécu à l'incendie et vivent en ermites au fond des bois. Dabord méfiants puis déterminés à aider la photographe dans son enquête, les deux hommes voient leur quotidien chamboulé. Et, soudain, lorsque arrive Marie-Desneige, octogénaire énigmatique tout juste échappée de sa maison de retraite, la vie, puis contre toute attente l'amour, reprend peu à peu ses droits. Superbe récit, lumineux et tendre, Il pleuvait des oiseaux nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens, et l'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
 

 

Il pleuvait des oiseaux, Jocelyn Saucier, Denoël, août 2013, 16 euros

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L'ombre aux tableaux et autres histoires de Jean-C. DENIS

Publié le par Hélène

                                     

♥ ♥

Mon avis :

Le format de la nouvelle permet de multiplier différents univers variés :

L'ombre aux tableaux : un peintre méconnu se retrouve à la rue et rencontre alors la belle Arianne qui tient une galerie d'art.

Bonbon piment : un légionnaire revient des îles où il a laissé une jeune amoureuse, et se voit atteint d'un mal mystérieux.

Le jeu des animaux : dans les îles un jeune couple lutte contre une curieuse malédiction

Maï pen raï : un homme en visite en Asie rencontre une jeune femme fascinante.

Le pélican : Entre une amitié et une femme attirante, Chou est perdu.

Les protagonistes vivent aux quatre coins du globe, mais ils ont en commun de faire une rencontre qui change le cours de leur vie. Mais l'ensemble est assez noir, les personnages se manquent bien souvent, il est trop tôt ou trop tard pour une vraie rencontre...

Les dessins sont assez classiques et ne parviennent pas à éclairer cette atmosphère glauque et désabusée.

Je n'ai pas été conquise !

 

Infos sur la BD :

Auteur : Jean-Claude Denis est né en 1951 et vit à Paris. En 1971, il fait la connaissance de Martin Veyron et André Juillard aux Arts Déco. Il publie huit ans plus tard son premier album chez Futuropolis : Cours tout nu. Il crée ensuite le personnage de Luc Leroi dans "(À Suivre)" en 1980, dont les aventures paraissent chez Futuropolis puis Casterman. Sept tomes de ce personnage attachant et lunaire ont paru, dont le quatrième a reçu le Prix du Public au FIBD d’Angoulême en 1987.

En 30 ans, Jean-Claude Denis a publié une trentaine d’albums, créant une œuvre originale où l'on retrouve en fil rouge une poésie douce-amère et des personnages décalés. On retiendra, parmi les plus récents : Le Sommeil de Léo (Futuropolis, 2007), Nouvelles du monde invisible (Futuropolis, 2008), Tous à Matha (Futuropolis, 2010-2011). En 2012, il est couronné du Grand Prix de la Ville d'Angoulême, à l'occasion du 39e FIBD.

Présentation de l'éditeur : Des histoires sensibles et oniriques, par un maître de la peinture des sentiments.

Un peintre méconnu meurt dans la rue et accède à l'amour et à la célébrité à l'état de fantôme ; un bar de quartier est le théâtre d'étranges rencontres ; un jeune homme doit racheter la femme qu'il aime à la déesse de la mer, tandis qu'ailleurs encore une jeune femme veut retenir son amant grâce à des bonbons piment…

Redécouvrez le monde à travers le regard lucide et tendre de Jean-Claude Denis avec ce recueil de trois albums parus à l’aube des années 90 : L’Ombre aux tableaux, Bonbon Piment et Le Pélican. Auteur majeur du Neuvième Art depuis les années 80, il excelle à mettre en scène la vie quotidienne de ses protagonistes sous forme d'instantanés doux-amers, sous le signe de l'amour et des rencontres. Dans ces fables amoureuses et humanistes prenant place dans des lieux variés (Paris, la Thaïlande, la Réunion…), on retrouve le talent de l'auteur de Quelques mois à l’Amélie (prix du dialogue et de l’écriture - Angoulême 2003) et de Tous à Matha. De vraies leçons de vie, choses à quoi la bande dessinée nous a peu habitués.

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Quelques mois à l'Amélie

 

L'ombre aux tableaux et autres histoires, Jean-C. Denis, Drugstore, 25.50 euros

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