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Déceptions et abandons

Publié le par Hélène

7 de Tristan Garcia

Pitch : Sept fois le monde. Sept romans miniatures.
Il y sera question d’une drogue aux effets de jouvence, de musique, du plus beau visage du monde, de militantisme politique, d’extraterrestres, de religion ou d’immortalité. Sept récits indépendants dont le lecteur découvrira au fil des pages qu’ils sont étroitement liés.
Peu à peu, comme un mobile dont les différentes parties sont à la fois autonomes et solidaires, 7 compose une image nouvelle de la psyché de l’homme contemporain, de ses doutes et de ses croyances nécessaires.

Mon avis : Une collègue me l'a prêté en me disant qu'elle n'avait rien lu de plus réjouissant depuis longtemps. Je n'ai pas été ferrée pour ma part, je n'ai pas aimé le style, les personnages...

La servante écarlate de Margaret Atwood

Pitch : Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés. La série adaptée de ce chef-d’oeuvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique.

Mon avis : Un univers trop glauque pour moi, sans compter que ce roman appartient au genre de la dystopie auquel j'ai tendance à ne pas adhérer.

Le sport des rois de CE MORGAN

Pitch : Riche propriétaire terrien du Kentucky, Henry Forge dédie sa vie à la recherche de la combinaison génétique idéale pour créer le cheval parfait, une machine de course imbattable et grandiose. Digne héritier d’une famille autoritaire habituée depuis des décennies à posséder, commander, dominer, il fait tout plier à sa volonté, la génétique comme sa fille unique, Henrietta, à qui il transmet son obsession. Dans une ville voisine, Allmon Shaughnessy, un jeune homme noir élevé dans les quartiers pauvres par une mère souffrante, grandit dans un monde de discriminations et d’injustices où les violences policières sont légion. Déterminé à changer le cours de son destin et à conquérir la fortune qu’il mérite, Allmon arrive chez les Forge : garçon d’écurie au talent rare et à l’ambition dévorante, il va mener à la victoire une pouliche de légende, Hellsmouth, bouleverser l’équilibre malsain de la famille et découvrir l’envers du rêve américain.
Œuvre monde, Le sport des rois nous emporte dans son impétueux courant, profond et violent comme le fleuve Ohio. C. E. Morgan nous offre une plongée vertigineuse dans les abysses de l’esclavage et de son héritage, entremêle avec brio les époques et les lieux et livre, par la force unique de son souffle, une exceptionnelle épopée américaine sur plus de trois générations.

Mon avis : J'avais lu tant d'avis positifs que j'avais envie de l'aimer. Mais les personnages sont profondément antipathiques, marquants en raison de leur manque d'humanité. de plus, l'action n'avance pas, l'autre personnage principal (Allmon) n'apparait qu'après la page 100.

Paris mille vies de Laurent Gaudé

Pitch : Guidé par une ombre errante, l'écrivain-narrateur déambule de nuit dans un Paris étrangement vide, se remémorant des scènes proches ou lointaines, des existences anonymes ou fameuses, des personnalités tutélaires (Villon, Hugo, Artaud...).
Mille vies l'ont précédé dans cette ville qui l'a vu naître et mettre au monde lui-même tant de personnages. Un récit sur la présence des absents, qui mêle l'autofiction au fantastique pour esquisser un art poétique.

Mon avis : Je n'ai pas réussi à accrocher, rien ne me happait, je devais relire trente fois la même page pour avancer, tout coulait

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Cet été là de Jillian et Mariko TAMAKI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Rose et Windy se retrouvent chaque été au lac Awago où leurs parents louent des cottages. Cet année-là, elles ont 13 et 11 ans et se préparent à un nouvel été entre baignades, discussions et jeux à n'en plus finir. Mais Rose grandit, et découvre les premiers émois amoureux, de plus, elle doit faire face à l'éloignement de ses parents, minés par des conflits larvés.

La peinture de l'adolescence est très subtile, le personnage de Rose oscillant entre délicatesse et emportements excessifs. L'instant devient charnière parce que la jeune femme grandit, affronte les silences de la famille et comprend peu à peu ce qui palpite dans ces non-dits, mettant peu à peu des mots sur des émotions confuses qui brouillent souvent l'humeur.

Le moment hors du temps des vacances permet aussi de mettre en lumière des failles et des bonheurs que le temps suspendu met davantage en valeur. La beauté de ces amitiés qu'on noue juste pour l'été et qui s'évanouissent à la rentrée, jusqu'à l'an prochain, prend alors tout son sens.

Un bel hymne à l'adolescence !

 

Présentation de l'éditeur : Rue de Sèvres

 

Retrouvez d'autres titres de la BD de la semaine chez Moka

 

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Fermé pour l'hiver de Jorn Lier Horst

Publié le par Hélène

♥ ♥

Voici la première enquête de William Wisring, inspecteur de la police criminelle de Larvik, une ville moyenne située à une centaine de kilomètres au sud-ouest d’Oslo. Il enquête sur le meurtre d'un homme inconnu retrouvé assassiné dans l'un des chalets du comté de Vestfold, qui servent de résidence estivale aux Norvégiens aisés. Il s'agit probablement d'un cambriolage qui aurait mal tourné, mais l'enquête se densifie quand le corps disparait, et quand la propre fille de l'inspecteur se retrouve indirectement liée à l'affaire.

Ce que j'ai moins aimé :

- J'aurais aimé que le décor soit davantage exploité, ces chalets en bord de mer sertis dans l'hiver étaient pourtant prometteurs !

- Le roman dans son ensemble n'est pas inoubliable, les personnages étant assez fades, sans relief et l'intrigue assez classique.

Bilan :

Un peu trop lisse pour être marquant.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

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Zen de Maxence FERMINE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Etre attentif à une branche prise dans le vent du matin. Observer le mouvement de la brume et des nuages. Vivre les lieux. Respirer les parfums de la nature. Saisir l'instant.

Puis s'enfermer dans son atelier. Et reproduire en un trait unique les nuances de la réalité.

Travail solitaire.
Souffle divin.
Comme tous les artistes sur cette terre, changer le monde de façon invisible.

Et cependant évidente."

Maître Kuro vit reclus, s'adonnant avec bonheur à l'art de la calligraphie et du zen. Sa vie est calme et sereine, jusqu'à l'arrivée d'une jeune élève, Yuna, qui bouleverse son monde.

Un conte reposant qui prouve combien le coeur peut être profondément bouleversé quoiqu'en pense la raison. La tranquillité risque d'être troublée par ces ondes sismiques déferlant presque à notre insu, et pourtant, cela vaut la peine. La paix peut aussi être trouvée à deux, dans le silence de l'harmonie et il convient d'en profiter car, comme le dit la citation de François Cheng en ouverture "Les vraies rencontres sont rares".
L'univers de Maxence Fermine est un univers ouaté, calme et serein, servi par une écriture aussi fine et profonde que celle employée dans la calligraphie. Zen permet de couper tous les ponts avec le monde extérieur pour pénétrer le monde aérien du conteur. Il est juste dommage que le voyage soit si court...  

Présentation de l'éditeur : Michel Lafon

Du même auteur : Neige

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

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les Indes fourbes de Juanjo Guarnido et Alain Ayroles

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Lancez-vous sur les traces de Don Pablos de Ségovie, un picaro sympathique qui se jette dans des aventures rocambolesques dans les Indes occidentales, à la recherche de la mythique eldorado ! Il prendra diverses identités pour se fondre dans le paysage et surmonter les épreuves qui s'annoncent, et son inventivité, sa capacité à rebondir quoiqu'il arrive lui permettront peut-être de triompher de l'adversité.

 

Ce que j'en ai pensé :

Si j'ai aimé suivre les aventures déconcertantes de ce drôle de zouave, je regrette de n'avoir pas trouvé autre chose en ces pages que du divertissement pur. Certes l'aventure est au rendez-vous, mais je n'ai pas retrouvé l'humour de De cape et de crocs ou de  Garulfo ni la profondeur des Blacksad.

Bilan :

Ce ne sera pas un coup de cœur pour moi, il m'a manqué quelque chose. 

 

Présentation de l'éditeur : Delcourt

Des mêmes auteurs : De cape et de crocs ; Garulfo ; Blacksad

Retrouvez cette Bd dans votre librairie la plus proche

Retrouvez d'autres titres chez Stephie

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Le chardonneret de Donna TARTT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité." NIETZSCHE

Théo Decker est un jeune new-yorkais de 13 ans qui vit seul avec sa mère. Ce jour-là, après une visite au collège, ils se rendent au musée, et la vie du jeune garçon bascule : un attentat touche une partie du Metropolitan Museum of Art et sa mère meurt dans l'explosion. Reclus dans une pièce au milieu des décombres, il fait la connaissance d'un vieil antiquaire mourant qui le supplie d'accepter une bague et de sauver des décombre une peinture, Le chardonneret de Carel Fabritius. Il lui donne aussi une adresse où se rendre ensuite.

Désœuvré, le jeune Théo s'installe après l'attentat chez les Barbour, son père restant introuvable et ses grands parents répondant aux abonnés absents. Il se décide à se rendre à l'adresse indiquée par le vieil homme et rencontre alors un antiquaire qui bouleversera sa vie. Par la suite son destin suivra des méandres  : des revers de Las Vegas au monde des antiquaires de New-York en passant par Amsterdam, il apprend "l'art de bien jouer avec une mauvaise donne" comme lui a appris son père, l'illusion devenant son credo.

Ce roman de plus de 800 pages est foisonnant, entrainant son lecteur sur des chemins divers : derrière le roman d'apprentissage, se cache toute une réflexion sur le bien, le mal et sur le monde de l'art. "Le bien ne peut-il pas pénétrer parfois par de drôles de portes dérobées ?" Où le mèneront les routes tortueuses embrumées par les drogues empruntées par Théo ? Incidemment, on se surprend à s'attacher à ce jeune homme et à ses pas dans le monde de l'art, incidemment, on se surprend à avancer avec plaisir dans les 800 pages, et la dernière page refermée, incidemment, on regrette presque d'avoir fini l'histoire trop tôt, d'autant plus que la conclusion, très proustienne, éclaire le roman d'un nouvel aura. On comprend alors que seul l'art est immortel, et que tout le sens de la vie tient peut-être finalement dans l'amour des belles choses et dans le rôle que chacun peut jouer pour préserver et faire perdurer ces joyaux.

Et un roman qui offre un sens à la vie n'est pas à négliger !

 

Présentation de l'éditeur : Pocket

Du même auteur : Le maître des illusions

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Décompression de Juli ZEH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Sven est instructeur de plongée sous-marine sur l'île de Lanzarote, il a quitté l'Allemagne pour échapper à tout type de jugement et vivre libre. Arrivent sur l'île Jola et Theo, couple berlinois très glamour, l'une actrice, l'autre écrivain, que doit accompagner Sven pendant quelques semaines, aussi bien durant leur plongée que dans leurs sorties. Mais leur couple au fonctionnement particulier risque de faire basculer l'univers si calme de Sven. Se prendra-t-il dans les rets de la belle Jola ? Qui dit la vérité entre Sven qui raconte froidement les évènements, ou Jola qui se confie à son journal intime ? Quel est le rôle de Théo ? Qui manipule qui ?

Le suspens grandit au fil des pages et de la relation de ce trio amoureux. Les êtres évoluent entre perversité, narcissisme, vengeance, passion, et les cartes se brouillent, laissant des êtres démunis devant la puissance de certains sentiments.

Mes réticences :

- Il s'agit d'un roman très psychologique jouant avec la perversité des êtres et les complications nées des entrelacs de l'âme humaine torturée, la plongée peut être glauque et oppressante...

- Il me semble dommage d'avoir laissé de côté le personnage de Antje, la compagne de Sven, qui aurait peut-être pu apporter un peu d'équilibre et de lumière dans ces relations néfastes...

Bilan :

Un roman parfaitement maîtrisé mais un plongée en apnée glaçante !

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

Publié dans Littérature Europe

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L'envol du moineau de Amy Belding Brown

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

En 1672, Mary Rowlandson vit harmonieusement au coeur d'une communauté de puritains venus d'Angleterre pour s'installer dans la baie du Massachusetts. Mais les conflits entre colons et indiens inquiètent la région, et la communauté connait une attaque violente, alors que les hommes sont partis demander de l'aide. Mary est alors capturée par les Indiens, séparée de ses enfants et mise au service d'une femme puissante de la tribu. En tant qu'esclave, elle doit obéir sans rien dire, car à tout instant, elle risque la mort. Mary s'adapte peu à peu à ces nouvelles règles et découvre un monde plus libre que celui auquel elle est habituée en tant que femme.

Mary a réellement existé, capturée en 1875 et gardée en captivité 11 semaines, elle a par la suite écrit le premier témoignage de captivité The Sovereignty and Goodness of God: Being a Narrative of the Captivity and Restoration of Mrs. Mary Rowlandson, dans lequel elle raconte ses épreuves. L'auteure a ici brodé autour de cette histoire, pour mettre l'accent sur la condition des femmes et renverser les échelles de valeur. Aucun des camps n'est plus moral finalement que l'autre, chacun étant capable du pire comme du meilleur.

J'ai trouvé en ce récit les mêmes qualités que dans le célèbre 1001 femmes blanches de Jim Fergus : une aventure passionnante qui permet de réfléchir sur la notion d'altérité et de communauté.

Présentation de l'éditeur : 10/18

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

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La vallée de Bernard MINIER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il songea aussi que le tissu social craquait de toutes parts, que les lignes de faille se multipliaient. Ce pays était en train d'imploser. (...) Aujourd'hui, tout le monde semblait se chercher des ennemis."

Alors que Martin Servaz doit passer en conseil de discipline, il reçoit un appel de Marianne, son ex femme mystérieusement disparue. En traçant l'appel, il se retrouve au cœur de la forêt pyrénéenne, proche de l'abbaye mystérieuse d'Aiguesvives. Il demande l'aide de Irène Ziegler, mais a beau arpenter les sentiers, Marianne reste introuvable. Mais Servaz se retrouve rapidement bloqué avec les autres habitants, la route principale ayant été saccagée.

Ce que j'ai aimé :

- Le point fort tient dans l'atmosphère de cette vallée, comme hors du monde, ce qu'accentue la coupure volontaire de la route. La vie monastique est comme le symbole de cette vie préservée, que peut pourtant atteindre à tous moments le monde extérieur et sa violence.

- Quelques questionnements intéressants, sur Dieu, sur la mort, sur la vie sociale, qui, sans révolutionner la vie, offrent quelques pistes de réflexion.

"Carl Rogers a dit que la majorité d'entre nous ne sait pas écouter. Selon lui, nous nous sentons obligés de juger, parce qu'il est trop risqué d'écouter. Il a proposé une méthode pour ceux qui s'affrontent verbalement et qui ont des désaccords irréconciliables : "Interrompez la discussion et établissez la règle suivante : chacun ne peut prendre la parole qu’après avoir reformulé correctement l'idée et les sentiments des son interlocuteur, et lorsque ce dernier estime que cette reformulation correspond à ce qu'il a voulu dire."

- L'intrigue et les multiples rebondissements tiennent en haleine le lecteur qui ne peut plus lâcher le roman !

Ce que j'ai moins aimé :

- Les allusions incessantes aux tomes précédents, ce qui me fait dire à nouveau qu'il vaut mieux lire ces policiers dans l'ordre que voici :

Glacé / Le cercle / N'éteins pas la lumière / Une putain d'histoire / Nuit / Soeurs / M le bord de l'abîme / La vallée

- L'aspect assez noir, qui m'a fait faire des cauchemars par la suite : un conseil ne le lisez pas le soir...

- Quelques clichés, comme les risques des réseaux sociaux, la police face à la population en colère, les personnages qui ne sont pas ce qu'ils paraissent...

Bilan :

- Un policier addictif

 

Du même auteur : Le cercle ; Une putain d'histoire

Présentation de l'éditeur : XO Editions

Si vous souhaitez vous procurer cet ouvrage auprès d’un libraire proche de chez vous – via un service de retrait de livre (« click and collect ») ou de livraison -, rendez-vous sur l’un des sites suivants :

sauvonsnoslibraires.fr

jesoutiensmalibrairie.com

lalibrairie.com

placeleslibraires.fr

librairiesindépendantes.com

librest.com

livreshebdo.fr

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A l'ouest rien de nouveau de Erich Maria REMARQUE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Le roman décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur le front ouest. Symbole du pacifisme allemand, le roman devient rapidement un succès de librairie, brûlé lors des autodafés nazis de 1933. 

Le jeune Bäumer se laisse convaincre avec ses camarades par leur professeur Kantorek de s'engager volontairement dans l'armée impériale allemande. Leurs idéaux sont bien mis à mal face à la réalité de la guerre, face aux chefs abusifs, à la violence des combats. Irrémédiablement les jeunes hommes innocents changent :

« Nous ne faisons plus partie de la jeunesse. Nous ne voulons plus prendre d’assaut l’univers. Nous sommes des fuyards. Nous avions dix-huit ans et nous commencions à aimer le monde et l’existence ; voilà qu’il nous a fallu faire feu là-dessus. Le premier obus qui est tombé nous a frappés au cœur. Nous n’avons plus aucun goût pour l’effort, l’activité et le progrès. Nous n’y croyons plus ; nous ne croyons qu’à la guerre. »

« Nous sommes délaissés comme des enfants et expérimentés comme des vieilles gens ; nous sommes grossiers, tristes et superficiels : je crois que nous sommes perdus. «  p 96

Heureusement, la camaraderie, l'entraide permet de supporter l’innommable comme ce jour où ils partagent une oie. Lors des permissions, ils essaie de retrouver leur univers fixe, un soupçon de normalité. Mais désormais celle-ci leur est refusée.

« Pour moi les gens parlent trop. Ils ont des soucis, des buts, des désirs, que je ne puis concevoir comme eux. Parfois, je suis là assis avec l’un d’eux dans le petit jardin du café et j’essaie de lui expliquer que l’essentiel, en somme, c’est de pouvoir être là assis tranquillement. » p 130

Le narrateur prend alors conscience qu’il ne retrouvera pas sa place, son insouciance :

« Ce que je désire, c’est que la chambre me parle, m’enveloppe et me prenne. Je veux sentir mon intimité avec ce lieu, je veux écouter sa voix, afin que, quand je retournerai au front, je sache ceci : la guerre s’efface et disparait lorsque arrive le moment du retour ; elle est finie, elle ne nous ronge plus, elle n’a sur nous d’autre puissance que celle du dehors. «  p133

Ce témoignage puissant met en avant des destinées humaines marquantes, rappelant qu'un soldat est un homme avant d'être allemand ou français, un homme impuissant face à l'absurdité de la guerre et à sa logique implacable, un homme broyé par une mécanique violente.

 

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Retrouvez ce roman dans votre librairie la plus proche

Publié dans Littérature Europe

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