Une pasteure à la retraite est retrouvée morte dans sa maison, la porte fermée à clef. Pierre Desprez, jeune interne supervisé par le médecin légiste Antal Bo effectue les examens de routine, mais rapidement, tout se complique...
Ce que j'ai moins aimé :
- L'auteur est médecin, et le roman s'en ressent, elle emploie un vocabulaire bien trop technique pour les novices : '"dosage de salicylates" / "Je veux que tu doses la procalcitonine dans le liquide du péricarde"/ "L'arsenic peut donner un aspect crasseux des téguments au niveau des parties couvertes." (parfaitement....) La démarche des enquêteurs est tout aussi scientifique, faisant perdre peu à peu l'attrait ludique de l'enquête.
Si au début de la lecture cette particularité peut prêter à rire, elle noie finalement peu à peu l'intrigue.
Alors qu'il braconne la nuit sur les terres de son voisin absent, Darl Moody tue par accident un homme qui se trouvait aussi sur ces terres. Comme le frère du défunt, Dwayne, est réputé pour sa violence, Darl préfère cacher le corps avec l'aide de son ami Calvin. Mais Dwayne commence à enquêter, avec ses méthodes...
Le narrateur se place aussi bien du point de vue de cet être cruel que la vie n'a pas épargné que du côté de Darl et Calvin. Et finalement, le même objectif les rapproche : protéger leurs proches, même au-delà de la mort. Les liens créés au fil des années sont forts et indéfectibles, qu'ils soient familiaux ou amicaux, et il est essentiel dans ce monde en dissolution de les raffermir, quoiqu'il arrive.
Un beau roman noir au final profondément touchant !
"C'est ainsi que nous avançons, barques luttant contre un courant qui nous rejette sans cesse vers le passé."
Nick, le narrateur habite Long Island à New York. Il a pour voisin le mystérieux Gatsby qui offre des fêtes somptueuses à des invités qui semblent finalement très peu le connaitre. Dans ces années folles, la folie des grandeurs court parmi cette société pour qui l'argent coule à flots. Le narrateur apprend à connaitre Gatsby et découvre ses failles, centrées autour de la belle Daisy Buchanan dont il est follement amoureux alors qu'elle est mariée à un héritier millionnaire, Tom. Gatsby cherche à remonter le cours du temps pour renouer avec celle qu'il a idéalisée.
Derrière le faste et les coupes de champagne se terre une profonde solitude en chacun des personnages, doublée d'une peur prégnante. Peur de vieillir sans rattraper le temps perdu, peur de revivre la guerre, peur de la pauvreté, peur de l'inanité de toutes choses, peur que le bonheur n'éclate comme une bulle de champagne...
Le style de Francis Scott Fitzgerald est époustouflant : quand il décrit un voilage qui s'envole dans le vent, c'est comme si il nous était possible de ressentir le souffle de vent sur notre propre peau :
"Nous avons traversé un hall imposant, avant de pénétrer dans un espace de lumière rose, délicatement suspendu au cœur de la maison entre deux portes-fenêtres qui se faisaient vis-à-vis. Elles étaient entrouvertes et se découpaient en blanc sur le gazon frais, qui semblait sur le point d'envahir la pièce. Le vent jouait d'un mur à l'autre, jouait avec les voilages, repoussait l'un vers l'extérieur, tirait l'autre vers l'intérieur, comme deux drapeaux aux couleurs passées, les envoyait vers le plafond, glacé de sucre blanc, comme un gâteau de mariage - puis il cajolait le tapis lie-de-vin, qui se couvrait d'une ombre de petites rides, comme la brise en fait courir sur la mer. Le seul objet parfaitement immobile était un immense canapé, sur lequel deux jeunes femmes avaient trouvé refuge, comme dans la nacelle d'un ballon captif. Vêtues de blanc, toutes les deux, et leurs robes flottaient et dansaient sur elles, comme si le vent venait de les leur rendre, après les avoir fait voler autour de la maison. Je n'osai pas bouger, assourdi par le claquement de fouet des voilages et le grincement d'un tableau sur le mur. Puis, je crois à une explosion. Tom Buchanan venait de refermer l'une des portes-fenêtres, et le vent tomba, pris au piège, et les voilages, le tapis et les deux femmes aéronautes, se posèrent lentement sur le sol. "
Laoshu, ou « Vieil Arbre » en chinois, de son vrai nom Liu Shuyong, représente la Chine d’aujourd’hui, à la fois dans la tradition et dans le XXIe siècle. Il est professeur à l’Institut des médias et de la culture de Pékin et critique d’art réputé, et poste sur son blog, chaque jour depuis 2011, une peinture accompagnée d’un poème.
Son personnage traverse les saisons en voyageur solitaire qui se plait à flâner en laissant le temps l'envahir. Il s'endort, des fleurs de pruniers dans les bras, disparait parmi les roseaux en fleurs, s'allonge sous un arbre en automne pour gouter à l'oisiveté, réceptif à ce que la nature a à lui offrir. Il s''émerveille d'un détail parce que, simplement, il prend le temps de s'arrêter pour contempler le monde.
Cet album est indispensable pour se recentrer en ces temps tourmentés, et parfait pour commencer cette nouvelle année chinoise sous de bons auspices...
Lennie et Georges sont sur la route, en direction du ranch de Curley dans lequel ils doivent embaucher. Les deux hommes sont intimement liés et Georges s'inquiète pour Lennie, être à la fois terriblement sensible, mais aussi homme colossal à la force décuplée. Leur rêve est commun : ils aimeraient mettre de côté suffisamment d'argent pour avoir leur propre ferme. Mais quelquefois, la vie contrarie les plans des hommes...
A travers ces planches au crayon ou à la gouache, Rebecca Dautremer nous livre l'âme du roman, tant elle est en adéquation avec les pages de Steinbeck. Qu'il s'agisse de la magie d'un paysage refuge, de la douceur d'un lapin que Lennie rêve de caresser, des robes virevoltantes qui l'attirent comme un aimant, de la violence qu'il ignore, ou du désarroi de Georges qui aimerait tant offrir à son acolyte la ferme qu'ils convoitent, mais qui comprend peu à peu que cela ne sera jamais possible, toutes ses illustrations éclairent le roman d'une aura extraordinaire.
Kamel Wozniak s'est réfugié dans un petit village dans les Causses, louant un meublé pour un temps. Kamel est en fuite, et cette étape ne devrait qu'être transitoire. Puis son propriétaire s'installe peu à peu dans son quotidien, il se lit d'amitiés avec un groupe de jeunes du village, ayant sauvé de la noyade l'un d'eux, il se rapproche d'une gendarme, et surtout, il observe sa voisine, fasciné.
Mon avis :
La tension monte, et cette idée d'ancrer malgré tout un être en fuite, comme malgré lui, parce que tout le monde a besoin de liens, de repères, était intéressante. Mais la découverte du secret gâche un peu l'histoire, j'aurais préféré rester dans l'ignorance, ou bien découvrir un secret plus fracassant, plus crédible.
Dans la vallée de la Madison, Nanika Martinelli, jeune guide de rivière à la réputation flamboyante, disparait. Le Shérif Martha Ettinger se lance sur ses traces et découvre le corps d'un homme empalé sur les bois d'un cerf (oui parfaitement, ça arrive...). Les pistes se multiplient alors, et Martha requiert l'aide de Sean Stranahan.
Ce que j'ai moins aimé :
- Beaucoup de personnages, dont certains arrivent un peu trop au bon moment
- Un secret qu'on devine assez rapidement
- Des thématiques moins originales que dans les romans précédents : les loups et leur réintroduction, (lisez à ce sujet la magnifique BD "Le loup"), l'influence néfaste des sectes ou des personnages charismatiques...
- Un héros un peu trop perdu dans ses intrigues sentimentales (ce que j'avais déjà reproché au premier tome...)
Bilan :
Etait-ce dû à un manque de concentration de ma part ou à une réelle baisse de régime de l'auteur, il n'en reste pas moins que j'ai beaucoup moins aimé cet opus que son deuxième Les morts de Bear Creek.
Sur les chemins de Yahwari, petit village de Corée, le facteur suit sa route et côtoie avec bonheur les habitants de ce lieu préservé. Ces histoires courtes sont ici centrées sur des personnages plus âgés, les vieux couples, ceux qui attendent l'arrivée des enfants et petit-enfants avec fébrilité, ceux qui ne comprennent pas cette nouvelle génération, ceux qui se souviennent avec tendresse de leur passé, ceux qui se disputent pour des broutilles pour mieux se réconcilier, ceux qui s'aiment au-delà des années, quoi qu'il arrive. Le facteur si discret passe de l'un à l'autre avec amusement et empathie.
L'oeil du narrateur s'attache ainsi à ces gestes d'amour qui redonnent une nouvelle jeunesse comme une châtaigne ramassée, mais aussi ces moments paisibles de l'existence qui lui offre un prix inestimable : faire paitre le bœuf, se baigner dans l'eau fraiche de la rivière, tricoter une écharpe colorée pour son cher et tendre, accueillir sa famille. Et malgré la pauvreté, les difficultés, les personnages brodent autour d'une première réponse au sens de la vie qui serait de veiller les uns sur les autres "Même la mort ne me fait pas peur si c'est avec toi." dira l'un des personnages.
Avec douceur et tendresse l'auteur nous laisse à penser que ces années-là sont les plus belles années...
"Les lecteurs étaient ces géants qui rendaient immortelle la littérature, la faisaient vivre et tournoyer d'une nouvelle audace, d'une nouvelle inspiration."
Alors qu'il accompagne un ami au cimetière du Père Lachaise, Florent se perd dans les allées éternelles du cimetière parisien et vit une expérience particulière aux abords de la tombe d'Apollinaire. Il en revient transformé, un mystérieux morceau de bois sous le bras. Il se plonge alors à cœur et corps perdu dans l'univers du célèbre poète, lisant et relisant ses poèmes. Son esprit enfiévré par la redécouverte l'emporte au cœur de la vie de celui qu'on surnommait Kostro, et de ses relations si particulières avec ses muses, les femmes qui ont bouleversé sa vie. Florent se laisse guider, fasciné.
Un souffle onirique et poétique agite ce roman si original qui s'épanouit grâce à une passion pour la littérature, son sens, son rapport à la terre et aux dieux, dans un retour aux origines fin et subtil. Une belle réussite !
Pitch : Sept fois le monde. Sept romans miniatures.
Il y sera question d’une drogue aux effets de jouvence, de musique, du plus beau visage du monde, de militantisme politique, d’extraterrestres, de religion ou d’immortalité. Sept récits indépendants dont le lecteur découvrira au fil des pages qu’ils sont étroitement liés.
Peu à peu, comme un mobile dont les différentes parties sont à la fois autonomes et solidaires, 7 compose une image nouvelle de la psyché de l’homme contemporain, de ses doutes et de ses croyances nécessaires.
Mon avis : Une collègue me l'a prêté en me disant qu'elle n'avait rien lu de plus réjouissant depuis longtemps. Je n'ai pas été ferrée pour ma part, je n'ai pas aimé le style, les personnages...
La servante écarlate de Margaret Atwood
Pitch :Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.
Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s'est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n'est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n'a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés. La série adaptée de ce chef-d’oeuvre de Margaret Atwood, avec Elisabeth Moss dans le rôle principal, a été unanimement saluée par la critique.
Mon avis : Un univers trop glauque pour moi, sans compter que ce roman appartient au genre de la dystopie auquel j'ai tendance à ne pas adhérer.
Le sport des rois de CE MORGAN
Pitch : Riche propriétaire terrien du Kentucky, Henry Forge dédie sa vie à la recherche de la combinaison génétique idéale pour créer le cheval parfait, une machine de course imbattable et grandiose. Digne héritier d’une famille autoritaire habituée depuis des décennies à posséder, commander, dominer, il fait tout plier à sa volonté, la génétique comme sa fille unique, Henrietta, à qui il transmet son obsession. Dans une ville voisine, Allmon Shaughnessy, un jeune homme noir élevé dans les quartiers pauvres par une mère souffrante, grandit dans un monde de discriminations et d’injustices où les violences policières sont légion. Déterminé à changer le cours de son destin et à conquérir la fortune qu’il mérite, Allmon arrive chez les Forge : garçon d’écurie au talent rare et à l’ambition dévorante, il va mener à la victoire une pouliche de légende, Hellsmouth, bouleverser l’équilibre malsain de la famille et découvrir l’envers du rêve américain.
Œuvre monde, Le sport des rois nous emporte dans son impétueux courant, profond et violent comme le fleuve Ohio. C. E. Morgan nous offre une plongée vertigineuse dans les abysses de l’esclavage et de son héritage, entremêle avec brio les époques et les lieux et livre, par la force unique de son souffle, une exceptionnelle épopée américaine sur plus de trois générations.
Mon avis : J'avais lu tant d'avis positifs que j'avais envie de l'aimer. Mais les personnages sont profondément antipathiques, marquants en raison de leur manque d'humanité. de plus, l'action n'avance pas, l'autre personnage principal (Allmon) n'apparait qu'après la page 100.
Paris mille vies de Laurent Gaudé
Pitch : Guidé par une ombre errante, l'écrivain-narrateur déambule de nuit dans un Paris étrangement vide, se remémorant des scènes proches ou lointaines, des existences anonymes ou fameuses, des personnalités tutélaires (Villon, Hugo, Artaud...).
Mille vies l'ont précédé dans cette ville qui l'a vu naître et mettre au monde lui-même tant de personnages. Un récit sur la présence des absents, qui mêle l'autofiction au fantastique pour esquisser un art poétique.
Mon avis : Je n'ai pas réussi à accrocher, rien ne me happait, je devais relire trente fois la même page pour avancer, tout coulait