"La vie est grave. Il faut gravir." Pierre Reverdy
Thomas Vinau rédige ce "Carnet de bord assis au bord du temps" pour tenter de saisir le quotidien avant qu'il ne s'échappe, retenir encore un peu contre son coeur tous ces moments suspendus qui mis bout à bout créent bonheur "Dire le vent dans les arbres. Et les jets d'eau. Et les moineaux qui s'y baignent. Et la lumière sur les pierres de la terrasse." Saisir l'instant dans ce qu'il a d'éternellement beau, assujetti des contingences liées au temps.
Parce que souvent, le bonheur ne se saisit qu'après coup, quand il est trop tard et qu'il a filé se tapir sous les branches. La vie finit par nous désarmer, nous laissant pantelants, geignards, quand il aurait été si simple de regarder le monde, notre monde et de s'émerveiller quand il était encore temps. Si simple de dire à ceux qu'on aime que l'on tient à eux, d'admirer la ténacité de castors, de savourer la beauté d'un amour qui dure
"Je regarde les photos sur les murs en buvant à petites gorgées ma vielle compagne la solitude au fond du bol de café. On a avancé. On a pris des coups. On s'en est donné. On sait bien à présent que personne ne s'aime jamais comme il faudrait. Qu'à chaque instant on doit se retrouver. Le jour est bien levé maintenant, sa bataille habituelle commence. J'entends à la radio qu'on vieillit plus vite dans l'espace. O.K. mais à condition d'y être ensemble. Vieillir, c'est savoir que ça vaut le coup d'essayer. "
La page de remerciement même est un condensé de beauté :
Face à un monde désarmant, Thomas Vinau oppose une douce folie nécessaire à notre survie, indispensable à notre bonheur.
"Il y a des jours où nous sommes plus forts ... que d'autres."
Oregon 1851. Eli et Charlie Sisters chevauchent vers la Californie, envoyé en mission par le Commodore pour traquer un prospecteur d'or. Tueurs à gages, ils devront se débarrasser de lui après avoir récolté des renseignements sensibles. Mais cette traque prend rapidement un tour insolite ...
A travers le destin des deux frères réputés pour leur violence, l'auteur remet au goût du jour le western dans toute sa splendeur. Les deux comparses n'hésitent pas à user de la gâchette, à séduire les jolies filles, et à boire plus que de raison pour oublier leur solitude. Ils croisent toute une panoplie de personnages étonnants et cocasses, mais aussi des castors qui ressemblent à des humains, des savants fous aux trouvailles hors du commun, des chevaux borgnes. Ils ont toujours connus la violence, elle fait partie de leur quotidien, et si Charlie ne se pose pas de questions, ou les noie dans l'alcool, Eli quant à lui aimerait raccrocher pour une "question d'éthique". Coeur d'artichaut, il a tendance à rapidement se laisser séduire par les jeunes filles qu'il croise et n'aspire finalement qu'à un peu de paix aux côtés de l'une d'elle. L'argent est peu important pour eux, tellement facile à gagner, et tellement volatile aussi.
Le chemin vers la félicité sera long, mais Eli ne renoncera pas à devenir "un grand homme", ou à tout le moins, un homme apaisé.
Beaucoup d'humour et de tendresse transparaît dans ce récit tonitruant que je vous conseille vivement !
Le premier homme est le manuscrit inachevé de Albert Camus, retrouvé dans ses affaires à sa mort. Il n'a été publié qu'en 1994. Camus souhaitait ainsi écrire le roman de l'Algérie, de la colonisation, de la guerre d'indépendance, à travers le destin de son personnage.
Nous suivons les pas de Jacques Cormery, écrivain, qui part à la recherche de ses origines, sur les traces de son père disparu durant la Première Guerre mondiale. Il va à la rencontre des personnages qui pourraient l'éclairer sur son histoire, sur ses origines, et se remémore alors la grand-mère assez dure face à une mère effacée, son enfance dans un quartier populaire d'Alger, le bonheur insouciant aux côtés des copains, les virées à la plage, l'école comme un échappatoire lumineux.
L'école fut en effet une joie pour l'enfant, affamé de découvertes, qui comprend rapidement que le savoir est un moyen de sortir de sa misère. En effet, "La misère est une forteresse sans pont-levis", et "Dans notre classe, pour la première fois, on se sentait exister et nous étions l'objet de la plus haute considération ; on nous jugeait dignes de découvrir le monde." C'est grâce à la rencontre avec un instituteur qui a su déceler chez l'enfant un avenir prometteur que l'écrivain a pu s'élever socialement. Les passages sur l'école revêtent un aura particulier quand on devine que derrière ce Jacques Cormery, se cache Camus lui-même.
Jacques Ferrandez vient du même quartier que Camus et son attachement à son pays et à son histoire est tout aussi prégnant, ce qui se ressent dans les dessins magnifiques. Ce très bel album permet d'éclairer l’œuvre du grand Camus. Un très bel hommage.
"Dés le départ, toute notre histoire prend racine dans la terre à chimères."
Dans la famille Ezechiel, la jeune nièce guadeloupéenne vivant en métropole s'interroge sur ses origines. Elle décide alors de se tourner vers sa tante Antoine, la plus indomptable de la fratrie, pour qu'elle lui livre son histoire antillaise. L'histoire familiale revit alors sous les mots d'Antoine, mais aussi sous ceux de Lucinde et Petit-frère, la soeur et le frère d'Antoine. A travers leurs récits, la narratrice découvre ce bourg particulier de Morne-galant, surnommé "Là où les chiens aboient par la queue" d'où vient sa famille.
Ce premier roman chatoyant évoque la Guadeloupe dans les années 40, au travers de l'enfance dans la campagne de cette Antoine fascinante, puis la découverte de Pointe-à-Pitre, le commerce dans les mers des Caraïbes, pour finalement choisir l'exil à Paris au pied du Sacré-Coeur.
"Je suis restée plantée au milieu de la rue. En continuant d'approcher, il m'a lancé : " T'es Noire ou t'es Blanche , toi ? "
Je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il voulait. "Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ?" Il a répété sa question en tendant vers moi un doigt menaçant. Ma vie dépendait peut-être de ce que j'allais dire. Toutes ces histoires de négritude qu'on entendait , que Césaire et Senghor poétisaient admirablement et qui fascinaient les jeunes, ça m'avait toujours laissée indifférente.
Je me considérais comme une femme, ça oui, et comme une guadeloupéenne, c'est-à-dire une sang-mélangé, comme eux tous, debout sur un confetti où tout le monde venait d'ailleurs et n'avait gardé qu'un peu de sang des Caraïbes, les tout premiers habitants. Ça m'éloignait définitivement de toute idée de grandeur et de pureté. Ma fierté, c'était le chemin que je menais dans la vie et que je ne devais qu'à moi-même. (p. 234)
En France, Antoine découvre aussi le racisme : " Je dirais qu’en métropole, nous sommes devenus noirs vers 1980, à partir du moment où avoir du boulot n’est plus allé de soi. Avant ça, le plein-emploi et la jeunesse soudaient les gens, ceux qui n’avaient pas grand chose, dans une même vigueur et des rêves communs. Bien sûr que le racisme existait, mais pas suffisamment pour gâcher la fête."
Les autres voix qui se font entendre contre-balancent les avis quelquefois tranchés de cette tante au caractère bien trempé, offrant ainsi le destin de toute une génération d’Antillais pris entre deux mondes qui scintille sous les mots limpides de l'auteur.
À Lubok Sayong, petite ville au nord de Kuala Lumpur, les habitants sont habitués aux catastrophes naturelles, leur village étant inondé plusieurs fois par an. Ils ont su s'adapter au lieu, hauts en couleur, ils évoluent gaiement dans un monde tourmenté. Parmi eux, Beevi, décide de transformer la grande demeure familiale en bed and breakfast et embauche l’extravagante Miss Boonsidik pour l’aider dans sa tâche. Au même moment, à la mort de sa soeur, elle doit prendre en charge la jeune Mary Anne, débarquée sans crier gare de son orphelinat où toutes les filles s’appellent Mary quelque chose. A leur côté, telle une sentinelle, se tient Auyong, qui dirige l'usine de mise en boîtes de litchis.
« Attention aux maladies véhiculées par l’eau, répétaient les gens de la capitale. Attention aux crocodiles et aux serpents. Attention de ne pas marcher sur la carcasse pourrie d’une bête morte. Gare au choléra. Gare aux tourbillons et aux courants. Ils publiaient des consignes de survies dans des journaux qui n’étaient pas distribués ici et qu’on lisait dans la capitale en sirotant un café latte frappé, bien installé chez Starbucks. Gare à la vie.»
Chronique d'une petite communauté, servi par deux voix, le roman oscille entre gravité et loufoquerie. Entre cette tête de vache sanglante livrée à la mauvaise adresse, la voisine qui élève des sangsues, un poisson carnivore relâché dans un lac, ce chouette roman nous rappelle que nous ne sommes que la somme de nos folies, "racontées ou tues". Original et décalé, il est une des bonnes surprises de cette rentrée littéraire.
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Jusqu'au jour où Sandrine tombe sous le charme d'un livreur de macédoine, chanteur de rock à ses heures.
Sur le modèle du roman-photo, Fabcaro tourne en dérision ces codes formatés pour s'interroger sur le sentiment amoureux. Si les clichés et les métaphores sont ceux des romans à l'eau-de-rose avec le beau ténébreux et les coups de foudre, le premier rendez-vous très cocasse se fera au ... zoo. Le monde du travail se fait aussi éreinter au passage avec ces brainstormings vains, tout comme les prétendus chansons à texte d'artistes engagés...
Les dialogues sont tout aussi savoureux, teinté d'humour douce-amer, ces scénettes absurdes éclairent l'érosion du quotidien :
Pourquoi ces passions ne durent-elles pas alors que l'on reste persuadé au premier regard de n'avoir jamais connu cela auparavant ? Pourquoi ces certitudes qui s'éteignent tels des feux de paille ? ET si tout cela n'était qu'illusions serties dans des mots et métaphores qui ne signifient finalement pas grand-chose ?
« Comment dire ? Tu sais Bruno, l’amour est une chose éphémère et imprévisible… Comme un petit oiseau fragile qui fait du moonwalk dans l’aquarium du bonheur, et puis un jour le courant d’air de la fatalité ouvre la baie vitrée du destin, et le petit oiseau s’échappe et se fait écraser par un catcheur argentin sur le ring de la lassitude. Alors les employés municipaux Cotorep des sentiments viennent nettoyer et jeter le cadavre tout écrabouillé dans la poubelle des souvenirs mitigés et du soulagement… Tu comprends ? »
Nous avons eu la chance de rencontrer en petit comité Carole FIVES lors du Forum Fnac Livre ce week-end pour son roman Tenir jusqu'à l'aube chez Gallimard dont voici la présentation : "Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Du matin au soir, sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore? "
Pourquoi choisir ce thème ?
Non, ce roman ne parle pas de ma vie... Je voulais parler de ces mères solos, de leur solitude profonde et de leurs difficultés.
J’ai cherché des faits divers, et je n’ai pas trouvé grand chose hormis des cas d’abandon, très ponctuels, par exemple, une jeune mère laisse ses enfants seuls au Mac Do toute une soirée… et vient les récupérer vers 23h, c’est la police qui l’accueille. C’est des petites choses, mais qui d’après moi en disent beaucoup sur les charges, les servitudes qui pèsent sur les femmes aujourd’hui.
J’ai voulu tordre le cou dans ce roman au cliché de la Mère Courage, ou de la mère sacrificielle, qu’on présente habituellement lorsqu’on parle des mères célibataires. Et monter une femme qui ressemblait plus dans son quotidien à celles qui m’entouraient.
Si cette femme se retrouve seule dans cette ville, c’est qu’elle y a rejoint le père de son fils, et qu’après la séparation, elle ne peut pas se décider à partir. Elle attend un signe de lui.
Pourquoi cette référence à la Chèvre de Monsieur Seguin ?
Parallèlement, je lisais ce conte à mon fils. Je déteste ce conte qui parle des femmes et est profondément anti féministe. J'ai rapidement fait le lien avec cette mère solo emprisonnée.
Qu'avez-vous penser en visitant les forums ?
Pour le roman, j'ai effectivement fréquenter ces forums de maman. J'y ai vu beaucoup de jugements, "Si tu n'y arrives pas, c'est que tu ne sais pas t'organiser". Mais non ! C'est un problème structurel, pas un problème d'organisation. Sur ces forums, on ne s'avoue pas ses failles, il y a peu de bienveillance, peu d'entraide.
Quelles seraient les solutions à envisager pour pallier à cette situation des femmes solos ?
Pour le moment les pères ont seulement le droit de visite et doivent verser une pension alimentaire. Si l'on reste sur ce schéma, les aides doivent être plus conséquentes et la priorité pour la crèche doit être donnée à ces parents solos. Actuellement rien n'oblige à rester parent quand on se sépare. Il faudrait que la loi prenne ce problème à bras le corps.
Quels retours avez-vous eu après la parution du roman ?
Beaucoup de retours d'hommes étonnamment. Des femmes aussi, qui se confiaient et m'avouaient qu'il leur arrivait de mettre en danger leur enfant à cause de cette solitude subie. Nous sommes dans une société individualiste, avant la famille était au sens élargi, maintenant les familles sont isolées, séparées, géographiquement souvent. Ces femmes n'ont personne sur qui s'appuyer.
Pourquoi ce choix de couverture ?
C'est une photographie de Anni Leppala, j'ai demandé à l'éditeur de choisir une de ses photos pour la couverture de mon roman, ils ont choisi celle-ci. Toutes ses photos sont magnifiques.
Pourquoi aborder aussi ce thème de la violence conjugale ? C'est un thème qui me tient à coeur. D'ailleurs je travaille sur une pièce de théâtre actuellement sur ce thème. Elle sera en janvier au théâtre de la Pépinière dans le cadre du Paris des Femmes.
Sur Facebook j'ai participé à une chaine qui consistait à citer 7 jours durant 7 livres marquants.
Je fais le récapitulatif ici pour en garder une trace :
Les racontars arctiques de Jorn Riel : Cet auteur a vécu 16 ans au Groenland et a rapporté ces racontars, suite de fictions brèves ayant comme héros les derniers trappeurs du nord est du Groenland. Ce sont mes "remèdes à la mélancolie" pour reprendre l'expression de Eva Bester... Quand la mélancolie plante ses crocs carnassiers dans mon esprit, je me tourne vers eux. Ces hommes bourrus et leurs histoires absurdes combattent gaiement mes angoisses et prouvent définitivement que la littérature éloigne les monstres...
Une année à la campagne de Sue Hubbell: un livre qui me ressource, comme un échappatoire. Un livre lu et relu parce qu'il me ramène à l'essentiel. Il m'aide à regarder ce qui m'entoure minutieusement pour y déceler l'étincelle de magie qui s'y cache. Il me ramène à l'univers, à la nature et ses mystères, à la beauté et à la perfection dont est capable le monde naturel. 🌳🌲🍀
La patience des buffles sous la pluie de David Thomas : Un livre vers lequel je reviens souvent pour ce qu'il m'apprend sur le couple, énigme tellement fragile. Il fut mon premier billet de blog et je l'ai défendu de nombreuses fois parce que je souhaite que ce blog soit un espace pour présenter des auteurs moins médiatisés, oubliés, au profit d'autres qui bénéficient souvent simplement d'un service de presse plus incisif ...
A la recherche du temps perdu de Proust et particulièrement le dernier tome Le temps retrouvé qui donne tout son sens à l'oeuvre. Proust ou l'oeuvre absolue, un modèle, un horizon, une perfection ! 🌟🌟☄ "Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune. Grâce à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et, autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de mondes à notre disposition, plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini et, bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont il émanait, qu'il s’appelât Rembrandt ou Veermeer, nous envoient encore leur rayon spécial. "
Petit pays de Gaêl FayeGaël Faye, comme une évidence. Parce que son petit pays est un peu le mien, parce qu'il a su nous émouvoir, parce que cet homme a un talent fou, parce que j'écoute ses chansons en boucle, et surtout, surtout ... parce que c'est une belle personne.
Gone baby gone de Dennis Lehane Loin des personnages et intrigues manichéennes à la Harlan Coben, il existe des auteurs qui sondent plutôt les profondeurs philosophiques de la notion de justice, de ses interactions avec la loi, ou s'interrogent encore sur la morale. Dennis Lehane fait partie de ces auteurs et son "Gone baby gone" notamment est un roman profondément marquant qui rappelle combien le genre policier mérite aussi ses lettres de noblesse ! 🕵
Le tigre blanc de Aravind ADIGA Un roman coup de poing qui me rappelle que la littérature est aussi là pour bousculer, défendre des causes et espérer secouer les consciences.
La narratrice a 10 ans et veille sur son petit frère Gilles, 6 ans. Son père est une brute qui collectionne les trophées de chasse et les entasse dans ce que les enfants appellent "la chambre aux cadavres". La mère est une "amibe" qui subit passivement les coups portés régulièrement par le père. Les enfants se fabriquent un univers en dehors de chez eux, entre Monica, la voisine fantasque, leurs escapades dans le bois des Pendus, ou encore la visite du marchand de glace. Puis, vient le drame qui change le petit Gilles à jamais. Sa sœur forme alors le projet de remonter le temps pour revenir avant le drame et sauver son petit frère qu'elle aime tant.
Adeline Dieudonné entremêle savamment drame social, lourdeur du quotidien et humour, espoir incarné par la jeune narratrice qui sent la vie palpiter en elle et est prête à tout pour triompher des ombres qui la guettent. En effet, les femmes sont peintes comme des proies traquées par des prédateurs, même si couve en elles cette fureur de vivre qui finalement saura les sauver.
Ce que j'ai aimé : un roman oppressant, je ne peux pas dire que ce fut un moment de plaisir, j'étais tellement tendue que je passais mon temps à commenter ma lecture par texto avec une amie, pour dédramatiser.
Bilan : un roman fort, sous tension, avis aux âmes sensibles...
"Il y a une dimension de conte, mais j'avais envie de raconter l'horreur et la violence que je vois dans le monde qui m'entoure, de prendre un peu de distance et de voir comment trouver son chemin là-dedans et apporter une petite note d'espoir"
Ces vacances à Palavas les Flots s'annoncentplutôt bien pour Fabienne et Roland. Roland a tout planifié, chaque visite, chaque restaurant. Mais le sort s'en mêle et la mort s'annonce brutalement, réduisant à néant le planning initial. Sonnée, Fabienne décide de rester et de s'en tenir au programme. Seule désormais.
La vie continue sur la plage, la vie palpite virevoltante et insouciante, sans se douter du drame qui vient de se jouer. Fabienne semble comme déconnectée de la réalité, sonnée par ce qu'elle a vécu, mais aussi réceptive à ce qui l'entoure et lui murmure de continuer. D'avancer. De rire. D'aimer.
Face à l'absurdité de la vie et à la fragilité du lien amoureux, elle choisit le présent et ses petits bonheurs...
Ce que j'ai moins aimé : J'avoue avoir été désarçonnée / choquée par la scène marquante et sa représentation pourtant relativement sobre (je suis une âme sensible)...
Bilan : Un bel album sensible et original sur le deuil.