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Le sourire d'ivoire de Ross MACDONALD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

La riche Una Larkin envoie Lew Archer, détective, sur les traces de Lucy, sa femme de chambre noire qui lui aurait volé des bijoux. Mais Lew découvre la jeune femme égorgée dans une chambre de motel. Un autre détective semble suivre les mêmes pistes que lui, et l'affaire se corse indubitablement.

Fidèle à son talent, Ross MacDonald offre une construction au millimètre pour cette intrigue de roman noir. Si Lew navigue entre différents milieux, entre notables, médecins ou petit personnel, tout s'imbrique intelligemment autour de thèmes communs comme le sexe, l'argent, et les femmes fatales.

Il s'agit de la quatrième enquête de Lew Archer et je suis rarement déçue par ces romans !

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Cible mouvante ♥ ♥ ♥ ♥ (Policier) Noyade en eau douce ♥ ♥ ♥ (Policier) ; La côte barbare ♥ ♥ (Policier) ; Le cas Wycherly ♥ ♥ ♥ (Policier) 

 

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Le collier rouge de Jean-Christophe RUFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥

En 1919, dans une petite ville écrasée par la canicule, un chien hurle à la mort devant la prison. Il attend l'unique prisonnier du lieu, Morlac. Bientôt le juge Lantier arrive pour interroger le prévenu et tente de le convaincre de faire amende honorable, mais Morlac refuse obstinément, assumant l'acte qui l'a mené en prison. Le lecteur ne découvrira la raison de son emprisonnement qu'à la fin du roman.

A travers cette histoire atypique inspirée de celle de son grand père, l'auteur témoigne de l'immensité de la violence vécue, qui transparait notamment dans les récits de guerre de Morlac envoyé à Salonique ou dans la Somme. Il s'interroge surtout sur la question de notre identité humaine qui devrait différer de celle de l'animal, et qui pourtant, en temps de guerre est mise à mal. Qu'est ce qui fait de nous un homme finalement ?

« Il avait toutes les qualités qu’on attendait d’un soldat. Il était loyal jusqu’à la mort, courageux, sans pitié envers les ennemis. Pour lui, le monde était fait de bons et de méchants. Il y avait un mot pour dire ça : il n’avait aucune humanité. Bien sûr, c’était un chien… Mais nous qui n’étions pas des chiens, on nous demandait la même chose. Les distinctions, les médailles, citations, avancements, tout cela était fait pour récompenser des actes de bêtes. « p127

Ce que j'ai moins aimé :

Malgré une construction au cordeau, j'ai trouvé que ce roman manquait d'intensité, d'incarnation et je n'ai pas ressenti l'enthousiasme d'autres lecteurs... A vous de voir...

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Immortelle randonnée ♥ ♥ ;  Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla ♥ ♥ ; Les flammes de pierre ♥ ♥ ♥ ♥

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Six ans, vingt-huit jours de Antoine RACCAT

Publié le par Hélène

♥ ♥

Alors qu'elle est sans nouvelles de Valentin depuis leur rupture deux ans auparavant, Caroline reçoit un appel de lui : il l'invite en vacances, en Grèce. Juste eux deux pour vingt-huit jours dans un décor paradisiaque. Caroline accepte, par respect pour ce qu'ils ont vécu ensemble.

Tour à tour, Caroline ou Valentin prennent la parole pour raconter, plonger dans le passé ou interroger l'autre à l'aune de ses différences. Cette alternance des points de vue permet de mettre en perspective deux choix d'existence : du côté de Valentin, la stabilité la sécurité, le quotidien, ou la vie au présent incarnée par Caroline qui refuse de ce fait la maternité. Alors que chacun semble sûr de ses choix, peu à peu ils constateront combien les certitudes sont fragiles et peuvent vaciller face à l'autre et tant lesdits choix sont induits par nos rencontres : "De l'autre on ne connait rien. (...) On n'est jamais ceci ou cela. Juste une palette d'humeurs, aux couleurs pâles, pas vraiment tranchées. Des sensations plus ou moins fortes et qui se déclenchent dans des contextes précis, selon tout un tas de paramètres - l'éducation, l'expérience, les gènes. Autrui se révèle par l'expérience ponctuelle et immédiate qu'on en fait, non par une espèce d'appréhension ontologique totale. Je doute qu'on vienne un jour à bout de l'humain."

Ce que j'ai moins aimé :

Le style, pas assez travaillé à mon goût, m'a gêné dés le début du roman.

La fin est un peu trop mélodramatique, était-il nécessaire d'en ajouter autant ?

Bilan :

Mitigé.

Présentation de l'éditeur : Robert Laffont

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La colline aux disparus de Tana FRENCH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Cal Hooper, ancien flic de Chicago s'est retiré dans un petit village irlandais au sud de Dublin, au creux des collines. Là, il espère trouver du repos, loin de la ville et de ses turpitudes. Mais un jeune gamin de la région se présente à lui et lui demande d'enquêter sur la disparition de son frère. Si Cal refuse dans un premier temps, il se laisse peu à peu attendrir et commence à enquêter, discrètement. Mais qui peut rester discret dans un village si petit ?

Ce que j'ai aimé :

Cal s'installe doucement dans cette nouvelle région, il prend ses marques peu à peu, observe les habitants, discute, se laisse séduire et le rythme du roman suit ses enthousiasmes, ses hésitations, ses doutes. Il s'attache au jeune Trey, la relation qui se noue entre eux est touchante tant elle se crée progressivement, délicatement. Par le biais de ce rythme lancinant, le lecteur a l'impression de vivre à leurs côtés et d'avoir toujours vécu dans ces collines.

Ce que j'ai moins aimé :

La priorité est donnée ici à l'atmosphère plus qu'au suspens qui reste discret...

Bilan :

Un bon roman pour ceux qui aiment les romans d'atmosphère.

 

GRAND PRIX DES LECTRICES DE ELLE 2022 - Catégorie Polar

Présentation de l'éditeur : Calmann Lévy

Du même auteur Ecorces de sang ♥ ♥ ♥ (Policier) ; La cour des secrets ♥ ♥ ♥

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Dix heures et demie du soir en été de Marguerite DURAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Pierre et Maria et leur petite fille Judith sont en vacances en Espagne avec leur amie Claire. Ils passent la nuit dans un petit village près de Madrid. Un meurtre passionnel a eu lieu dans la journée et le jeune Rodrigo Paestra est recherché par la police pour avoir tué sa femme et son amant.

Dans la chaleur de la soirée percée par les orages, les heures s'étirent, scandées par les passages des policiers. Maria observe Pierre, son mari et Claire, son amie, se rapprocher dangereusement... Elle se noie alors dans les verres d'alcool attendant que le désir palpable entre eux se concrétise. Elle guette aussi l'ombre de Rodrigo, caché sur les toits du village.

Une profonde mélancolie s'échappe de ces pages, le désespoir de Maria émane de chaque phrase, de chaque mot, de chaque souffle. Impuissante, elle observe dans l'ombre le désir ramper entre son mari et son amie, se résignant déjà à l'inéluctable. Fataliste, elle succombe pour sa part au désir de l'alcool tandis que dans les rues, les orages éclatent et nimbent l'atmosphère d'ombres et de lumières.

Le clair-obscur domine ces pages éblouissantes ! 
 

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur :  L’amant ♥ ♥ ♥ ; Moderato Cantabile ♥ ♥ ♥ ♥

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Partie italienne de Antoine CHOPLIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Gaspar s'installe à Rome, fuyant sa récente notoriété en tant qu'artiste. Il passe ses journées aux terrasses de café, à jouer aux échecs avec ceux qui se présentent, laissant le temps s'écouler loin de toute contingence. Un matin une jeune femme s'installe à sa table, et peu à peu, dans la langueur des jours, une relation particulière nait entre eux.

Roman au charme incontestable, Partie italienne souffre aussi de ses qualités : la légèreté des jours finit par contaminer le sujet, pourtant plus difficile autour du grand-père de Marya, prisonnier à Auschwitz, et l'histoire ne laisse finalement qu'une impression diffuse, peu marquante.

 

Des similitudes avec Le joueur d'échecs de Stefan Zweig

Présentation de l'éditeur : Les éditions Buchet Chastel

Du même auteur : La nuit tombée ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le héron de Guernica ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Radeau ♥ ♥ ♥ ; L'incendie ♥ ♥ ; Une forêt d'arbres creux ♥ ♥ ♥ ; Quelques jours dans la vie de Tomas Kusar ♥ ♥ ♥ ; Partiellement nuageux ♥ ♥ ♥ ; A contre courant ♥ ♥ ; Nord-est  ♥ ♥

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Une maison de poupée de Henrik IBSEN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Nora est mariée depuis huit ans avec Torvald Helmer qui s'apprête à devenir directeur de banque. Son mari a tendance à l'infantiliser, et si jusqu'ici la jeune femme a accepté passivement cette situation, un enchainement de désagréments provoque un changement brutal ... Nora mûrit et comprend la nécessité de s'émanciper de ce couple néfaste qui l'enferme dans une "maison de poupées".

"Je n’y crois plus. Je crois que je suis avant tout un être humain, avec les mêmes droits que toi, ou que du moins je dois tâcher de l’être. Je sais que la majorité des hommes te donnera raison et, que ces idées sont imprimées dans les livres, mais maintenant je ne puis penser à ce que disent les hommes et à ce qu’ils impriment dans les livres. Je ne sais rien, mais je vais tout tirer de moi-même. Il faut que je forme moi-même mes idées là-dessus, et que j’essaye de m’en rendre compte.

Je vois aussi que les lois ne sont pas ce que je croyais, mais que ces lois soient justes, cela je ne puis l’admettre. Qu’une femme n’ait pas le droit d’éviter un souci à son vieux père moribond, et de sauver la vie à son mari, cela n’est pas possible."

Nora aspire à d’éduquer par ses propres moyens pour devenir un être libre qui pourra alors seulement s’entretenir d’égal à égal avec un homme, au sein d’un couple. Mais la pièce n'est pas seulement une critique des rôles des hommes et des femmes dans le mariage, elle condamne plus largement toute situation d’enlisement dans le conformisme social. Réflexion sur l’asservissement consenti aux autres – par habitude, lassitude ou crainte – sur la contrainte et la servitude sociales – notamment au regard d’autrui et à la rumeur, Ibsen met en avant différentes dépendances aliénantes comme l'argent, le milieu social, l'hérédité ou encore cette morale des apparences, "skinnmoral" qui représente tout un ensemble d’attitudes superficielles et ostentatoires incarnées ici par Helmer. 

En claquant la porte, Nora refuse désormais tout type de dépendance et, seule dans la nuit, s'éloigne vers elle-même...

Présentation de l'éditeur : Actes sud

Publié dans Théâtre

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Calme plat de Charles WILLIAMS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Les êtres humains confinés dans des lieux trop étroits étaient apparemment sujets aux lois de la friction moléculaire et de l'échauffement, comme les gaz sous pression."

Alors qu'ils sont en lune de miel tous les deux sur un bateau voguant sur l'Océan Pacifique, Ingram et Rae remarquent un bateau immobile à l'horizon, puis un canot qui s'approche de leur bateau avec à son bord un jeune homme épuisé, physiquement et moralement. Ce dernier leur raconte que les passagers de son bateau sont morts d'une intoxication alimentaire et que son bateau coule. Mais des éléments mystérieux poussent Ingram à se rendre sur ledit bateau... A ses risques et périls...

Si vous ouvrez ce livre, sachez que vous ne pourrez plus le refermer tant le suspens vous prend ! Le calme plat n'est qu'apparent tant les âmes des protagonistes sont complexes, agitées par des soubresauts angoissants. Le huis clos renforce cette tension montant crescendo sur cette mer d'huile que rien ne vient troubler.

Le roman a été adapté au cinéma par Phillip Noyce avec Nicole Kidman et Sam Neill en 1989 sous le titre Calme blanc, puis par Orson Welles en 1970 sous le titre The Deep.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Le bikini de diamants

Mois de novembre : On mène l'enquête

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Vive la marée de PRUDHOMME et RABATE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

La vie comme elle va, durant un été, au gré de la marée...

Le procédé même qui consiste de passer d'un personnage à un autre au détour d'une image s'ancre dans cette atmosphère légère et volatile des vacances, quand l'esprit se laisse emporter au gré de ses divagations et des bribes de conversations captées.

Le monde et ses actualités est mis en sourdine, en bruit de fond, comme un écho lointain que l'on souhaite oublier, dans une volonté de rester déconnecté un temps, trop peu longtemps, des violences qu'il apporte.

Ici, les conversations ne servent à rien, elles restent légères et superficielles, mais elles créent finalement un lien social ténu.

 

L'insouciance est le seul mot d'ordre, le temps s'écoule doucement et les minutes se sertissent d'or au fil des jours. Les petits riens mis bout à bout ressemblent étrangement à ce qu'on pourrait appeler le bonheur...

 

Présentation de l'éditeur : Futuropolis

Des mêmes auteurs :

Rabaté Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied

Prudhomme Rébétiko

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La patience des buffles sous la pluie de David THOMAS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Ceux qui me connaissent et me suivent depuis longtemps, savent combien La patience des buffles sous la pluie compte pour moi. Lu en 2009, je l'ai découvert lors du jury du prix Orange du livre, et je n'ai eu de cesse de le défendre et de le mettre en avant par la suite. Quand j'ai décidé de me lancer dans l'aventure des blogs en 2010, c'est lui que j'ai choisi comme premier billet de blog. Aujourd'hui, il est réédité aux éditions de l'Olivier, en poche - à un prix modique sans aucune inflation - et je ne peux que vous encourager à nouveau, que dis-je vous exhorter, vous supplier, d'aller découvrir ce recueil !

Pourquoi, me demanderez-vous, dans un éclair de méfiance, vague réminiscence d'un discours prônant la sobriété ? Parce que si nous n'usons pas d'humour, d'ironie, de satire sur notre quotidien volontiers désenchanté par des politiques déconnectés, la lumière de l'optimisme risque de s'éteindre et de nous laisser désarmés dans un monde absurde. David Thomas évoque dans ses textes la quintessence du quotidien d'un humain ordinaire. Un homme qui a su prendre du recul sur lui-même, qui sait se moquer de ses travers, qui a compris que la vie n'a pas de sens, mais qui continue malgré tout, pauvre Sisyphe fatigué, à bâtir des chimères. Le couple notamment est au centre de ces chimères, puisque nous continuons pertinemment d'y croire, nous accrochant follement aux souvenirs des premiers moments, quand l'usure et le quotidien ont enseveli élan et passion sous une couche tenace d'aigreur et reproches.

Et pourtant, l'espoir est humain et continue à battre en nos veines, nous susurrant doucement que rien n'est irrémédiable pour qui sait prendre du recul...

La dérision et l'esprit critique permettent de nourrir en nous l'espoir d'une humanité un peu plus intelligente et qui se tournerait peut-être - enfin - vers la sagesse...

"Je dirais que La patience des buffles sous la pluie fait partie de ces livres à la fois formidablement simples et sobrement raffinés qui nous rendent intelligibles à nous-mêmes, qui nous rattachent les uns aux autres, nous donnent envie de tenir debout et de nous ancrer encore plus profondément dans cette étrange activité suicidaire qu'est la vie." Préface de Jean Paul Dubois

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier

Du même auteur Un silence de clairière ♥ ♥; Je n’ai pas fini de regarder le monde ♥ ♥ (Nouvelles) ; On ne va pas se raconter d'histoires ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Hortensias ♥ ♥ ♥ ; Le poids du monde est amour ♥ ♥ ♥ (Nouvelles) ; Un homme à sa fenêtre ♥ ♥ ♥ (Nouvelles)

 

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