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L'invitée de Emma CLINE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Alex passe son été à Long Island chez Simon, mais un faux pas suffit à la rendre indésirable. Simon lui paie son billet retour pour New-York, sauf que Alex ne désire nullement rentrer sur New York, indésirable là-bas aussi. Aussi décide-t-elle de rester au bord de la mer, dans l'optique de se présenter à la fête du Labor Day organisée par Simon quelques jours plus tard. En attendant, elle se greffe sur diverses rencontres, errant de maison en appartement, de relation chaotique en relation toxique, invitée rapidement bannie... 

Le rythme très lent, lancinant frôle presque autant l'ennui que cette jeune fille qui tue le temps, désœuvrée, sans réel projet, fuyant un homme qu'elle semble avoir volé, nouant des relations improbables sans lendemains, parasite désirée puis indésirable. Ses rencontres sont prétexte à dresser un portrait sans compromission de ces milieux huppés troubles et d'une grande vacuité sentimentale et intellectuelle.

Cette jeune femme floue, caméléon capable de se lover dans n'importe quel groupe, court après une identité factice ternie par les milieux qu'elle fréquente. L'autrice tant admiré pour ses portraits au vitriol dans The girls offre encore ici un beau portrait de femme.

Présentation de l'éditeur : Editions la table ronde

De la même autrice : The girls ♥ ♥ ♥ ♥ ; Los Angelés ♥ ♥ ♥ (Nouvelle) ; Harvey ♥ ♥

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Corniche Kennedy de Maylis de KERANGAL

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Durant un été, quelques bandes d'adolescents prennent l'habitude de se retrouver sur la corniche Kennedy et de sauter du haut de la corniche, comme un pied-de-nez à la mort. Mais un commissaire les observe et tente de les protéger des risques encourus en accroissant sa surveillance.

L'atmosphère de cet été se tend entre les conflits inhérents à toute bande d'adolescents, la nouvelle qui s'impose mais n'est pas tout à fait intégrée, les attirances improbables, les interdits que l'on aime dépasser, les adultes qu'il faut provoquer. Et le saut dans le vide est comme une façon de se sentir encore plus vivant, plus important, quoiqu'en pense la police !

L'écriture ample de l'autrice permet de coller à cet élan de la jeunesse et d'embrasser ces adolescents avec tendresse et bienveillance.

Ce que j'ai moins aimé :

- La fin, tout aussi abrupte que la falaise !

- De même l'histoire du policier ne se termine pas réellement.

Bilan :

Une peinture très fine de l'adolescence qui rappelle les romans de Marion Brunet ou encore Nicolas Mathieu.

Présentation de l'éditeur :

Du même auteur : Un monde à portée de main 

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L'assassin des ruines de Cay RADEMACHER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« Notre société est dévastée, se dit l'inspecteur Stave. Nous, les flics, pouvons seulement déblayer les ruines. »

Hambourg. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la ville, sous occupation britannique, n’est plus qu’un champ de ruines. Épaulé par le lieutenant écossais James MacDonald, Frank Stave, l’inspecteur principal de la police allemande, tente d’oublier la perte de sa famille en s’investissant corps et âme dans son travail.
Durant l'hiver 1947 alors que le froid mort avidement les âmes, le cadavre d'une jeune fille nue est retrouvé parmi les décombres des bombardements. Franck Stave et James MacDonald mènent l'enquête en collaboration avec Lothar Maschke, de la brigade des mœurs. Rapidement, d'autres morts sont retrouvés.

Ce roman remarquable dépeint avec force détails Hambourg en ruines en proie à la désolation et au froid. Plus de normalité depuis 30 ans pour les allemands, la violence seule est devenue normalité avec ses alliés la souffrance et la mort.

Il s'agit ici du tome 1 d'une trilogie.

Ce que j'ai moins aimé :

Très lent, au milieu du livre, l'enquête piétine, dans le froid, dans les ruines...

Bilan:

Un roman marquant !

Présentation de l'éditeur : Le masque

Publié dans Roman policier Europe

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Lait et miel de Rupi KAUR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Voici le voyage d'une
survie grâce à la poésie
voici mes larmes, ma sueur et mon sang
de vingt et un ans
voici mon cœur
dans tes mains
voici la blessure
l'amour
la rupture
la guérison

 

Dans ce recueil poétique, de courts poèmes en prose sont présentés, centrés autour de 4 parties : souffrir / aimer / rompre / guérir.

La jeune femme aura connu la violence, les abus sexuels, mais aussi l'amour fou, sa perte, pour mener son chemin vers l'affirmation de sa féminité et de son identité. Ce chemin lui aura permis de comprendre qu'on se construit avec et contre les hommes, mais que finalement les forces qui dorment en nous sont capables de nous élever et de nous mener vers toutes les résiliences. Pour qui sait regarder et aimer le monde, le bonheur reste possible dans ce monde tourmenté. Histoire d'une reconstruction, d'une résilience, ce recueil résonne langoureusement en nos âmes.

Présentation de l'éditeur : Pocket

Publié dans Poésie étrangère

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La sauvagière de Corinne MOREL DARLEUX

Publié le par Hélène

Quand la narratrice reprend conscience, elle est au chaud dans une maison nichée au cœur des montagnes. Elle est entourée par Jeanne et Stella. Son histoire se dévoile peu à peu, par à coups : victime d'un accident de la route, elle a été recueillie par les deux femmes qui la soignent jalousement. Loin de la ville et de son agitation, la jeune femme se reconstruit.

Ce roman est assez étrange, atypique, son atmosphère est particulière presque onirique. La jeune femme se retrouve seule et perd quelquefois ses repères humains pour redevenir animal.

Pour tout vous dire, j'ai découvert en lisant d'autres critiques le sens caché du roman, sens que je n'avais pas du tout perçu... Un échec pour moi !

Présentation de l'éditeur : Editions Dalva

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Rencontre Babélio avec Michel Jean

Publié le par Hélène

J'ai pu assister hier soir à une rencontre organisée par Babélio et animée par Pierre Krause autour du dernier roman de Michel Jean Tiohtiá:ke, roman qui met en scène des autochtones réfugié à Montréal.

Michel Jean est un journaliste, chef d'antenne et écrivain québecois. Sa grand-mère était autochtone et son grand père considéré comme blanc. Quand ils se sont mariés, ils ont dû quitter la réserve, ce que l'auteur considère à la fois comme un mal et un bien. Il a ressenti un manque inexorable éloigné de ses racines, un vide au creux de la poitrine, mais cela a permis aussi de les épargner puisqu'ils n'ont pas fait partie de ces autochtones envoyés au pensionnat.

Pourquoi situer l'action du livre à Montréal, est-ce une ville qui vous inspire ?

Je ne suis pas tellement inspiré par cette ville, je l'aime, entendons-nous, c'est une ville à l'activité foisonnante, multiculturelle, où il fait bon vivre. Mais c'est surtout l'aspect autochtone de Montréal qui m'intéressait. Je voulais décrire une situation que je voyais, alors que les gens qui vivent ici voient aussi ces autochtones mais ne comprennent pas forcément la situation. Malgré leur nombre, les québecois ont tendance à ignorer ou juger les autochtones, je voulais mettre en valeur ce peuple et comment ils sont devenus des itinérants quand ils sont partis des pensionnats ou ont quitté leurs réserves. Ils se retrouvent entre eux à Montréal car c'est là qu'ils sont le plus nombreux et ils ont besoin de se regrouper.

A Montréal ils se rassemblent dans le square Cabot, point de rassemblement autour duquel s'articulent les foyers pour femmes, les centres pour trouver de la nourriture. Cela crée des tensions par contre avec les gens qui habitent à proximité.

Vos personnages s'inspirent -ils de personnages qui existent ?

J'aime personnellement aller à côté du square pour regarder les gens. Les deux jumelles existent effectivement. Elie est inspiré par un homme que j'ai connu Raymond Hervieux, itinérant. Si mes personnages s'inspirent de personnes réellement rencontrées, ils n'ont pas la même vie. Raymond est décédé peu de temps après la parution du livre et je redoutais un peu la réaction de sa famille à la lecture, mais ils ont été très heureux, ils m'écrivaient. C'est important aussi de comprendre que si les itinérants sont dans la rue ils ont aussi de vraies familles qui ne les oublient pas.

 

Etes-vous le seul journaliste à vous intéresser aux autochtones ?

Nous ne sommes pas très nombreux à nous y intéresser car malheureusement selon les rédactions, ce n'est pas un sujet qui intéresse les gens. C'est un préjugé, ce n'est pas raciste. Il y a quelques temps quatre pères de famille autochtones avaient disparu, ils ont eu droit à une journée de recherche et à aucun journaliste alors que quelques temps plus tard un père et son fils blancs ont aussi disparu et eux ont eu droit à un hélicoptère, une couverture presse et des recherches poussées. Il faut savoir qu'une étude a montré que si vous êtres noirs ou autochtones au Québec vous avez six ou sept fois plus de chances d'être interpelés par des policiers. c'est une réalité.

Dans le milieu littéraire, jamais aucun roman autochtone n'a eu de prix. Ils ont eu des prix en poésie, prix considéré comme le moins prestigieux mais ce sont des blancs qui ont eu les "gros" prix. Le milieu littéraire est moins ouvert qu'il ne le pense. Kukum a obtenu plusieurs prix mais en France, pas au Canada.

Cela ne fait pas longtemps qu'on écrit des livres sur les autochtones. C'est seulement en 2012 pour ma part que j'ai abordé le sujet avec Atuk. Mais ce roman n'a pas eu beaucoup de succès. Un seul autre roman existait à cette époque Kuessipan de Naomi Fontaine. J'ai écrit Maikan l'année d'après qui n'a pas connu non plus beaucoup de succès. Puis j'ai enchainé avec deux autres romans qui ne parlaient pas de ce sujet. En 2016 j'ai participé à un recueil de nouvelles sur le sujets qui a bien fonctionné, puis en 2019 Kukum, gros succès de bouche à oreilles. Cela prouve que les lecteurs évoluent plus vite, ont plus d'intérêt.

Aujourd'hui il existe d'autres auteurs. Il existe un salon des premières nations dont l'importance augmente tous les ans. C'est une littérature émergente et vivante.

Les journalistes et le milieu littéraire sont en retard par rapport aux lecteurs qui lisent les livres.

Pourquoi cette difficulté au Québec d'accepter la littérature autochtone ?
Les québecois cherchent leur identité et ont tendance à laisser de côté celle des autres. Il est plus difficile d'être une autochtone au Québec qu'au Canada. Quand on est québecois on grandit entouré d'un milieu anglophone. A l'école on dit que la France nous a abandonnés avec le traité de Paris. Le français est une langue menacée, au Québec on est entouré d'anglais. La seule langue officielle au Québec est le français, on ne reconnait pas les langues autochtones parlées depuis des milliers d'années. Si on parle du droit des autochtones, les québecois ont l'impression qu'on délégitime les québecois. En se défendant finalement, ils font du mal.

Est-ce que les jeunes autochtones sont tout de même optimistes aujourd’hui ?

Malheureusement dans notre histoire, il y a eu un effet d'entrainement, un cycle infernal. Chassé des réserves pour être placés dans ces pensionnats, les autochtones sont aujourd'hui des itinérants avec tous les risques que cela comporte : absence d'emplois, décrochage scolaire, drogue, alcool. Arrêter cette spirale c'est comme arrêter un train en marche. Les blessures sont intergénérationnelles. Aujourd'hui certains jeunes s'en sortent, mais ce sera long, une seule génération ne suffit pas. On dit qu'il faudra sept générations  pour revenir à la normale. Il faut comprendre que nous sommes une société post-apocalyptique, nous avons vécu la fin de notre monde, cela est difficile de se remettre de cela. J'ai voulu écrire un roman optimiste, Elie fait partie de ces jeunes qui se lancent dans les études, la littérature autochtone est souvent pessimiste, je voulait montrer que quelquefois, ça finit bien !

 

A lire en ces pages : Kukum; Atuk, elle et nous  ; Tiohtiá:ke

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Tiohtiá:ke de Michel JEAN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Elie Mestenapeo sort de prison après avoir purgé sa peine de dix ans suite au meurtre de son père alcoolique et violent. Ce jeune Innu de la Côte-Nord, au Québec, aurait été sujet à une crise de colère qui l'aurait poussé à ce meurtre. De fait, il a été banni de son clan et ne peut retourner vers les siens. Il échoue donc à Montréal, où il se lie avec les autochtones SDF. Il rencontre les jumelles innuk Mary et Tracy, Jimmy le Nakota qui distribue des repas chauds au square Cabot, au cœur de la ville, mais aussi Mafia Doc, un vieil itinérant plus ou moins médecin qui refuse de quitter sa tente alors que Montréal plonge dans le froid polaire…

Michel Jean s'intéresse ici aux autochtones, perdus dans la grande ville de Montréal, silhouettes ignorées qui se trouvent un point de rassemblement, un havre de paix dans la tourmente de la ville. Certains comme Elie décident de briser le cercle infernal et de reprendre en mains leur destinée, quand d'autres sombrent inéluctablement dans l'alcool,  la drogue et la violence.

L'espoir finit par filtrer derrière les réalités plus dures, encouragé par la solidarité et l'humanité qui sauvent les hommes...

Du même auteur : Kukum; Atuk, elle et nous

Présentation de l'éditeur : Seuil

A lire, ma rencontre avec l'auteur ICI

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Sur la dalle de Fred VARGAS

Publié le par Hélène

♥ 

D'abord, apparait Adamsberg, et "sa vision si décalée des choses, ses étrangetés, son absence totale de classicisme". Le lecteur fredvargasien se réjouit alors de retrouver un vieux compagnon perdu de vue pendant plusieurs années. Il s'imagine déjà les anecdotes qu'il va raconter, la tendresse qui percera, les fous rires qui éclateront. Adamsberg doit partir pour la Bretagne, dans le petit village de Louviec, où "Rien n'échappe et tout suinte". Soit, suivons-le et peut-être que nous aurons la chance de gouter un kouign-amann en chemin. Pas de pâtisseries ni de crêpes bretonnes, mais on rencontre Chateaubriand - excusez du peu - ainsi qu'un fantôme boiteux propice à nous mener vers des mondes parallèles. Adamsberg se plait à se recueillir sur un dolmen, et ce détail finit de conquérir le lecteur qui avait tellement envie d'aimer ce livre.

Et puis...

Puis une deuxième intrigue s'est greffée sur la première, rendant la lecture tout à coup plus fastidieuse, plus longue et ennuyeuse. La greffe ne prend pas. L'humour alors se fait discret, comme piétiné par les hordes de gendarmes qui luttent contre une équipe de mafieux, un enlèvement se résout en trois pages fissa, sans que la tension n'ait le temps de s'installer, le suspens autour des menaces contre le commissaire tombe à plat, et le lecteur se prend à regretter de ne plus rien ressentir. Plus de frisson, plus d'émulation, plus d'enthousiasme, tout juste s'il ne s'endort pas sur son dolmen.

Mais que s'est-il passé ?

Alors certes le charme est tout de même présent, tout le monde sait que le suspens n'est pas la raison pour laquelle on lit ces romans, tout est dans l'atmosphère, dans ces personnages atypiques et tellement attachants.

Il n'en reste pas moins qu'ils auraient peut-être dû boire moins de chouchen pour que la magie opère parce que comme le dit l'un des personnages "quelque chose coince dans notre scénario"...

Présentation de l'auteur : Flammarion

Du même auteur : Temps glaciaires ♥ ♥ ♥ (Policier) ; Quand sort la recluse ♥ ♥ ♥ (Policier)

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Le Dieu du carnage de Yasmina REZA

Publié le par Hélène

 

Ferdinand le fils d'Alain et Annette Reille voulait faire partie de la bande de Bruno le fils de Véronique et Michel Houillé, mais les deux enfants se sont battus, Ferdinand ayant frappé Bruno au visage avec un bâton.

Véronique et Michel ont donc convié l'autre couple autour d'un clafouti et de tulipes pour s'expliquer en adultes responsables. Mais Alain, Alain avocat qui veut passer sous silence les effets indésirables d'un médicament, passe son temps à répondre au téléphone, Véronique emploie à tout va sa morale, Michel vient d'abandonner le hamster de sa fille dans la rue parce qu'il faisait trop de bruit, et Annette finit par vomir sur les livres d'art de Véronique !

La bienséance en prend alors pour son grade !

S'ensuivent des jugements rédhibitoires :

"L'honnêteté est une idiotie, qui ne fait que nous affaiblir et nous désarmer" Alain

"On s'efforce d'échapper à la mesquinerie ... et on finit humilié et complètement seul..." Véronique

A propos du couple et de la vie de famille "la plus terrible épreuve que Dieu puisse nous infliger."

Entre ironie et ton acerbe, je me suis perdue dans un pessimisme sans fond, servi par une écriture bien creuse, et j'ai refermé le livre avec cette question ô combien philosophique et intellectuelle - à l'image de ce que se veut l'auteure - en suspens au-dessus de mon esprit ignare "So what ?"

 

Du même auteur : Art ; Heureux les heureux

Présentation de l'éditeur : Folio

Publié dans Théâtre

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Les cygnes sauvages de Kenneth WHITE

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Pour connaître le vrai bonheur, dit quelqu'un quelque part, il faut voyager dans un pays lointain, et même hors de soi-même." p 111

Dans Les Cygnes sauvages, Kenneth White nous conte le récit d’un voyage qu’il effectua pour atteindre le Nord rugueux et sauvage du Japon : Hokkaidô, ses ports et ses montagnes. Il marche sur les traces du poète Matsuo Basho qui quitta Edo pour le Nord au printemps de 1689. Kenneth White accomplit un hommage au poète japonais, un "voyage haïku".

Kenneth White se concentre sur l'expérience de ses sens, traquant le plaisir du minuscule, se délectant de bonheurs immédiats comme boire du saké au bord d'un torrent, les pieds dans l'eau, ou encore écouter le silence, regarder la lumière, être là, simplement, offert au monde et à sa beauté.

Un très beau texte poétique !

Présentation de l'éditeur : Le mot et le reste

Du même auteur : Un monde ouvert ♥ ♥ ♥ ♥ (Poésie)  ; La maison des marées

Publié dans Récits de voyage

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