Kuujjuaq est un village nordique du Nunavik situé sur le bord de la rivière Koksoak dans la région administrative du Nord-du-Québec, au Québec. Guillaume y a décroché son premier emploi de professeur et il rencontre ses élèves, des Inuits principalement, qui vivent dans la neige la majorité de l'année. IL s'intègre peu à peu à la communauté, participant aux expéditions de chasse ou aux matchs de hockey locaux.
Quelques années plus tard, il s'est installé avec sa famille en Estrie, à l’orée de la Massawippi, sous les pruches menacées par les haies de cèdres et les tondeuses à gazon, Il tente de transmettre à ses propres enfants son amour de la nature.
Avec une infinie tendresse, l'auteur évoque l'harmonie père fils, et s'interroge sur ce que l'on souhaite léguer à ses enfants. En célébrant ces territoires qui changent peu à peu, il nous invite à les préserver pour que le monde de demain ait du sens.
Gueule cassée de la guerre de 14, Edouard Roux est dirigé vers l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage qui redonne un visage aux victimes de la guerre. Un lien particulier se noue entre eux, elle l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre et il lui fait découvrir son domaine, le magnifique cirque d'Archiane, au cœur du Vercors. Il lui raconte aussi l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué étant enfant et lui dévoile la Dernière Reine...
Les personnages de Rochette sont des écorchés de la vie qui trouvent leur salut dans la création ou dans la nature sauvage qui leur rappelle d'où ils viennent. Mais le monde leur est hostile, le milieu artistique des années 20 est vérolé par des galeristes, des marchands d'art peu scrupuleux, ou des artistes aux égos démesurés, quant à la nature, elle est elle aussi menacée par des humains sans réelle humanité. Reste la tendresse qui peut naitre entre deux personnes et les sauver, pour un instant, et permettre de garder espoir, malgré tout...
"Je me suis trompé. Aucune frontière n'est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut s'arracher la peau pour quitter son pays. Et qu'il n'y ait ni fils barbelés ni poste frontière n'y change rien. J'ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l'on perd dans la course. Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes. "
Le commandant Salvatore Piracci est lassé d'intercepter les migrants aux portes de l'Europe. En effet, il est le commandant de la frégate Zeffiro, un navire des gardes côtes italiens basé à Catane et chargé de surveiller les embarcations amenant illégalement des immigrés clandestins sur l'île de Lampedusa. Après vingt ans de métier, il ne souhaite plus être "le visage de la malchance" pour les migrants « ce pouvoir sur la vie des hommes, je n’en veux pas. » dit-il. Il décide alors de faire le voyage inverse et de partir pour la Libye. Parallèlement, Soleiman, un jeune homme soudanais, prépare son départ pour L'Europe, il passera par l'Algérie, puis le Maroc puis l'Espagne. Leurs trajectoires se croiseront à l'orée de l'espoir d'un monde nouveau...
Dans ce très beau récit, Laurent Gaudé donne vie à ces ombres brinquebalants sur des canots de fortune parce qu'ils espèrent trouver enfin l'Eldorado, la terre promise. Il communique son admiration pour ces hommes qui, malgré les difficultés, les souffrances, les pertes irremplaçables, continuent malgré tout d'espérer « Ces hommes là avaient été assoiffés. Ils avaient connu la richesse de ceux qui ne renoncent pas. Qui rêvent toujours plus loin. » p95
« Il comprenait qu’ l’eldorado existait pour les autres et qu’il était en son pouvoir de faire en sorte qu’ils ne doutent pas de leur chance. Eux aspiraient à des pays où des hommes n’ont pas faim et où la vie est un pacte avec les dieux. »
La seule rédemption possible passe par l'entraide, Soleiman et Boubakar le comprennent rapidement, quand le chemin du commandant sera plus long.
Du jour au lendemain, Pëppo se retrouve seul avec son neveu et sa nièce. En effet, sa soeur Frida lui a juste laissé un message en lui disant qu'elle partait, mais qu'elle allait revenir. Mais le temps est long quand on doit s'occuper de bébés... Heureusement, il vit dans un camping, le Le (T) Ropical et peut compter sur l'aide des autres habitants du camping : Maximilien dit Tonton Max, « le gérant » de l'endroit, Valdo, l'Argentin, un vieux musicien ou encore Mado.
Ce que j'ai aimé :
- La tendresse des personnages atypiques transparait à chaque page.
- Un univers teinté de tolérance.
Ce que j'ai moins aimé :
- Quelquefois un peu trop de pathos.
- La fin, assez artificielle !
Bilan :
Un roman touchant destiné aux ados à partir de 14 ans.
"Des poèmes. Un chaque jour. Comme si ça pouvait changer quelque chose à toute cette saleté."
Gouri revient sur les traces de son passé : il a quitté la zone de Tchernobyl deux ans plus tôt pour devenir écrivain public à Kiev. Nous sommes en 1988 et la catastrophe est encore dans tous les coeurs et sur tous les corps. Gouri regagne la campagne ukrainienne pour se rendre dans son ancien appartement mais aussi pour retrouver ceux qui sont restés là et ont survécu, tant bien que mal. Il y a ceux qui sont touchés, comme Iakov ou comme Ksenia la fille de Gouri ; ceux qui ont vécu de près l’horreur et, s’ils s’en sortent indemnes physiquement, ont été détruits intérieurement, comme Kouzma qui a vu son univers s’effondrer littéralement devant lui, devant ses yeux incapables de pleurer tant la douleur était grande. Ils ont tous dû abandonner leur maison, leur vie d’autrefois pour survivre ailleurs, en attendant de voir si la catastrophe nucléaire a laissé des stigmates sur eux.
« La bête n’a pas d’odeur
Et ses griffes muettes zèbrent l’inconnu de nos ventres. » (p.72)
Ils forment un groupe uni dans la détresse, une entité soudée, de ceux qui ont compris que la fraternité et la tendresse est tout ce qui peut les sauver.
Chaque jour, Gouri écrit un poème sur la catastrophe parce que « c’est déjà quelque chose » :
« Il y a eu la vie ici
Il faudra le raconter à ceux qui reviendront
Les enfants enlaçaient les arbres
Et les femmes de grands paniers de fruits
On marchait sur les routes
On avait à faire
Au soir
Les liqueurs gonflaient les sangs
Et les colères insignifiantes
On moquait les torses bombés
Et l’oreille rouge des amoureux
On trouvait le bonheur au coin des cabanes
Il y a eu la vie ici
Il faudra le raconter
Et s’en souvenir nous autres en allés. » (p. 71)
Comme les musiciens du Titanic qui auraient continué à jouer même quand le bateau sombrait, tous continuent à chanter, à jouer de l'accordéon, à rire ensemble, à mettre des mots sur le passé et l'avenir pour conjurer le poids de la solitude et rendre hommage aux destins avortés.
L'auteur témoigne ici "pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de l'injustice et de la violence qui leur avaient été faites, et pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses, à admirer que de choses à mépriser."(Camus La Peste)
Haworth, février 1846. Dans une demeure proche de celle des Brontë, des ossements ont été retrouvés dans la cheminée. Les sœurs Brontë veulent offrir une digne sépulture à ces os en trouvant l'identité du mort. Mais le maitre de Top Withens Hall semble être un être peu recommandable, qui aurait même, selon certaines rumeurs, passé un accord avec le diable en personne.
L'atmosphère en clair obscur mélange savamment superstition et croyances occultes. Les personnages prennent peu à peu une vraie densité psychologique et amènent à s'interroger sur les conséquences de nos actes : tout ce que nous faisons, toute parole prononcée a une conséquence un jour et cette prise de conscience doit être préalable à toute action.
Bella Ellisest le pseudonyme d’une romancière à succès. Bella a eu l’occasion de visiter la demeure des sœurs Brontë quand elle avait dix ans. À l’instant où elle en a franchi le seuil, elle a été happée par leur univers, et cela a marqué le début d’une belle histoire d’amour littéraire avec Charlotte, Emily et Anne. À travers ses romans, Bella Ellis s’emploie à faire renaître de leurs cendres ces trois sœurs aux vies incroyablement romanesques et le pari est réussi.
En 1956, neuf ans après le mariage de Polly, l'union de Clary et d’Archie et le divorce de Louise, la Duche s'éteint, emportant avec elle toute une époque. L'entreprise familiale prend l'eau, obligeant Hugh et Edward à envisager de vendre Home Place, demeure ancestrale qui aura vu tant de générations se côtoyer. Alors que Rachel pourrait prendre son envol et enfin vivre pleinement sa relation avec Sid, des soucis de santé les brident malheureusement aux portes du bonheur. Polly et Clary tentent quant à elles de trouver un juste équilibre entre leur vie de famille et leur vie professionnelle. Louise, fidèle à elle-même vit des amours compliquées, et les trois cousins Teddy, Simon et Neville tentent de trouver leur place dans ce monde vacillant. La Fin d’une ère, écrit dix-huit ans après les quatre autres volumes – Elizabeth Jane Howard était alors âgée de quatre-vingt-dix ans –, signe la fin de la magistrale saga des Cazalet. Ce dernier tome nous emporte dans les entrelacs compliqués des relations familiales, notamment au sein du couple et de ses "petits arrangements". L'harmonie semble pourtant prédominer malgré quelques dissensions, tous se retrouvent autour du repas de Noël pour gommer un instant les défauts inhérents à l'être humain. Si la mort et la maladie s'installent aussi discrètement parmi eux, elles s'inscrivent finalement naturellement dans le destin de cette famille, comme des compères douloureux, mais malgré tout inévitables.
C'est avec regret que l'on quitte les protagonistes, devenus au fil des années comme des membres de notre propre famille.