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Le fleuve des brumes de Valério VARESI

Publié le par Hélène

♥ ♥

L'histoire se déroule dans la région de la vallée du Pô, en Italie, une zone souvent enveloppée de brumes épaisses. Les péniches arpentent le fleuve la nuit dans le brouillard, tels des fantômes tout droits sortis du passé sombre des protagonistes. Alors que la pluie tombe sans discontinuer, une péniche libérée de ses amarres dérive mystérieusement et finit par échouer, mais son pilote taciturne Tonna s'est évaporé avec les brumes du fleuve. Au même moment le commissaire Soneri est appelé pour enquêter sur le suicide probable du frère de Tonna. Pour Soneri, les deux disparitions sont liées.

Ce que j'ai aimé :

Cette brume confère une atmosphère mélancolique au récit, elle cache et brouille les paysages mais aussi  les secrets et les mensonges des habitants.

Ce que j'ai moins aimé :

Le rythme est assez lent, lancinant, le lecteur se laissera davantage conquérir par l'atmosphère ouatée que par l'intrigue ou le suspens ...

Bilan :

Il s'agit du premier tome traduit en français de cette série mettant en scène le commissaire Soneri, un enquêteur introspectif et méthodique. Je reste curieuse de découvrir les autres !

Présentation de l'éditeur : Points

Publié dans Roman policier Europe

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Arctique solaire de Sophie VAN DER LINDEN

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Chaque hiver, depuis trente ans, Anna se rend dans les îles Lofoten pour capter les variations de lumière et peindre ces paysages lumineux. Elle laisse ainsi pour un temps son époux, célèbre architecte, appelée par l'attrait pour ces terres arctiques.

Inspirée par l’œuvre d’Anna Boberg (1864-1935), Sophie Van der Linden se glisse dans son intériorité, sonde ses attentes et ses ambitions, ravive ses souvenirs. admiratrice de Monet et amie intime de Sarah Bernardt.

Ce que j'ai aimé :

Sophie Van der Linden redonne vie à cette artiste méconnue et à ses paysages magnifiques que j'ai découvert par la suite avec plaisir !

Ce que j'ai moins aimé :

Toutefois, l'autrice peine à capturer la beauté lumineuse du lieu, les descriptions sont ternies par les considérations de Anna et sur sa culpabilité lancinante à laisser son mari loin d'elle. Quelques passages lyriques rendent hommage à ses hésitations d'artiste, mais le fil de la narration reste laborieux, assez statique sans transcender pour autant son quotidien.

Du même auteur : De terre et de mer ♥ ♥ ♥ ♥ 

Présentation de l'éditeur : Denoël

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Clara lit Proust de Stéphane CARLIER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Clara, une jeune coiffeuse, mène une vie ordinaire et routinière jusqu'au jour où elle tombe par hasard sur un exemplaire de "Du côté de chez Swann", le premier volume de la fameuse série de Proust. Au début, la lecture de ce classique de la littérature française semble une tâche ardue et intimidante pour Clara, mais progressivement, elle est absorbée par le monde de Proust. La complexité et la richesse de l'écriture de Proust commencent à influencer sa perception de la vie, des gens autour d'elle et même d'elle-même.

Ce que j'ai aimé :

Il émane de ce récit un charme indéniable, la jeune coiffeuse s'ouvre peu à peu à ce qui l'entoure et sa lecture de Proust densifie son univers. Son côté "feel good / accomplissement de soi" pourra convenir pour une lecture légère de l'été.

Ce que j'ai moins aimé :

- Le style : très basique, je pensais qu'il se perfectionnerait parallèlement à l'apprentissage de Clara, mais il est resté simple, voire simplet, ce qui est tout de même paradoxal pour un roman qui évoque Proust !

- Les personnages restent quelque peu caricaturaux.

- L'histoire m'a fait penser à "Pas son genre " de Philippe Vilain, et les deux univers se sont télescopés durant ma lecture.

Bilan :

Mitigé...

Présentation de l'éditeur : Folio

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Ce que je sais de monsieur Jacques de Leïla BAHSAIN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Années 1990. Loula a dû quitter son quartier de bord de mer et vient d’emménager dans un autre quartier de Marrakech où les catégories sociales restent bien délimitées : les enfants des familles aisées ne se mélangent pas aux « indigents ». Elle noue une amitié forte avec Zahira, une enfant aveugle qui devient rapidement son "amiétincelle". Elle rencontre Trabolta, et découvre les premiers émois de l'adolescence. Mais en observant ce qui l'entoure, elle remarque le ballet incessant de jeunes garçons qui se rend chez Monsieur Jacques, un français qui habite dans son immeuble au septième étage.  Si Loula pose des questions aux adultes, ils la renvoient dans ses cordes, comme si le silence seul était acceptable. Pour eux, ce qui ne se voit pas n'a pas eu lieu, comme le jour où ils nient le viol de la petite Fatima sous prétexte qu'elle est encore vierge. Pour les enfants, témoins ou victimes, ce silence accentue la violence des actes. Loula découvre ainsi le "non protectorat de l'enfance", la fragilité inhérente aux oppressés soumis au pouvoir des plus forts ou plus puissants qu'eux, ces enfants pauvres étant en première ligne des injustices subies.

"On nous dit : Obéis à toutes les grandes personnes, considère-les comme tes parents, tes oncles et tes tantes. Tous les Français sont gentils et meilleurs que toi. Le citoyen de demain est un humilié, un obséquieux vulgaire.

Le pays riche domine le pays pauvre. L'Homme riche domine l'Homme pauvre. L'homme domine la femme. L'adulte domine l'enfant. L'enfant domine l'animal. L'animal domine l'animal.

Ainsi la vie n'est qu'une succession d'injustes dominations."

Les obstacles jalonnent la vie de ces classes populaires, pour que tout se perpétue et que chacun reste à sa place. Monsieur Jacques incarne de fait le symbole des dominants, en tant qu'homme, occidental, il est au sommet de la hiérarchie des dominations.

La seule façon de survivre pour Loula sera donc de dire, de faire confiance malgré tout au pouvoir des mots, qui, peut-être, seront plus forts que la violence...

"On parle de crime et on dit auteur, on parle de livres et on dit auteur. Le même mobile originel pourrait tout aussi bien conduire à écrire un livre ou à commettre un crime. Frontière ténue. Chaque écriture est mue par la même tentative, un mobile qui mènerait à l'irréparable. Écrire est une façon d'éliminer. Un dernier recours, en désespoir de cause."

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

Publié dans Littérature Afrique

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Ma soeur, serial killeuse de Oyinkan Braithwaite

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dés les premières pages, le ton est donné : Korede vient au secours de sa sœur qui a la fâcheuse habitude de tuer ses amants. Korede a appris à cacher les traces des forfaits de sa sœur, investie de son statut d'ainée. Mais cette fois-ci, Korede commence à s'inquiéter : « Seulement, avec Femi, ça fait trois. Et à trois, on vous catalogue serial killer… »

Il faut dire que Ayoola fait tourner toutes les têtes tant sa beauté est éblouissante, par opposition à Korede, plus terne. Cette dernière travaille comme infirmière à l’hôpital et est secrètement amoureuse de Tade, médecin. Or, le jour où Ayoola lui rend visite à l’hôpital et croise le beau médecin, tout bascule...

Les phrases courtes et les chapitres expéditifs vont à l'essentiel, portés par une écriture sèche qui ne s'encombre pas de fioritures. Le style vif est à l'image de ces femmes nigérianes qui doivent naviguer entre différences de classe, machisme exacerbé et corruption. Les hommes quant à eux se laissent éblouir trop facilement par la beauté des femmes, sirènes qui détiennent pourtant réellement le pouvoir !

Une réjouissante comédie noire !

 

Présentation de l'éditeur : Editions La Croisée

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La famille Seagrave de Joanna QUINN

Publié le par Hélène

La jeune Cristabel Seagrave grandit dans le domaine de Seagrave. Orpheline qui peine à trouver sa place, elle est souvent livrée à elle-même et court la campagne aux côtés de sa sœur Flossie et de son frère Digby, se créant des mondes imaginaires riches. Elle découvre ainsi le monde fascinant du théâtre et se plait à créer des pièces, s'émancipant peu à peu des modèles qu'on cherche à lui imposer. Mais dans les années 40, la guerre viendra tout bouleverser.

Ce que j'ai aimé :

Au début du roman, certaines scènes sont vibrantes de poésie, se plaisant à décrire un rayon de soleil miroitant sur la peau.

Ce que j'ai moins aimé :

Mais globalement, le roman est trop long (plus de 800 pages) certains passages auraient pu être écourtés. L'ensemble reste inégal.

Bilan :

Saga familiale qui s'étend sur plusieurs décennies, centrée autour de cette famille qui connait les bouleversements historiques, le roman est souvent comparé à la saga des Cazalet.

Présentation de l'éditeur : Pocket

Publié dans Littérature Europe

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S'adapter de Clara DUPONT-MONOD

Publié le par Hélène

« Dira-ton un jour l’agilité que développent ceux que la vie malmène, leur talent à trouver chaque fois un nouvel équilibre, dira-t-on les funambules que sont les éprouvés ? » p 61

Au cœur des Cévennes, une famille se trouve confrontée à la naissance d'un enfant différent, handicapé. Chacun apprend alors à s'adapter et à trouver sa place dans cette famille malmenée par le sort. L'ainé se sent investi d'une mission : « Un jour, un professeur lui demanda ce qu’il souhaitait faire comme métier, il répondit « aîné ». », la cadette oscille entre révolte et compassion, et le plus jeune, qui nait après l'enfant handicapé ne connait la famille qu'à travers ce prisme. La manière dont chacun s'adapte à cette présence singulière révèle beaucoup sur les dynamiques familiales, les ressentis personnels et la résilience humaine.

Ce que j'ai aimé :

A travers une écriture sensible et poétique, l'autrice explore avec délicatesse et profondeur le thème de la différence et met en lumière la capacité de tout un chacun à s'adapter à son environnement, quelques soient les stigmates laissées par le monde extérieur.

Le premier chapitre est profondément délicat, tellement touchant que j'aurais aimé que les autres chapitres soient aussi lyriques.

« L'aîné lui fredonnait des petites chansons. Car il comprit vite que l'ouïe, le seul sens qui fonctionnait, était un outil prodigieux. L'enfant ne pouvait ni voir ni saisir ni parler, mais il pouvait entendre. Par conséquent, l'aîné modula sa voix. Il lui chuchotait les nuances de vert que le paysage déployait sous ses yeux, le vert amande, le vif, le bronze, le tendre, le scintillant, le strié de jaune, le mat. Il froissait des branches de verveine séchée contre son oreille. C'était un bruit cisaillant qu'il contrebalançait par le clapotis d'une bassine d'eau. Parfois il nous déchaussait du mur de la cour pour nous lâcher de quelques centimètres afin que l'enfant perçoive l'impact sourd d'une pierre sur le sol. (…) Il n'avait jamais autant parlé à quelqu'un. le monde était devenu une bulle sonore, changeante, où il était possible de tout traduire par le bruit et la voix. Un visage, une émotion, un passé avaient leur correspondance audible. Ainsi l'aîné racontait ce pays où les arbres poussent sur la pierre, peuplé de sangliers et de rapaces, ce pays qui se cabre et reprend ses droits chaque fois qu'un muret, un potager, un traversier étaient construits, imposant sa pente naturelle, sa végétation, ses animaux, exigeant par-dessus tout une humilité de l'homme. « C'est ton pays, disait-il, il faut que tu l'écoutes. » »

Ce que j'ai moins aimé :

La poésie du premier chapitre s'efface peu à peu avec la cadette révoltée, les tonalités changent.

Bilan :

Un très beau texte profondément touchant !

"De l'autre on ne retient que ses efforts. Le résultat peut être imparfait ou non, il reste secondaire. Seuls compteront les efforts. Tu vois, les parents de Sandro se sont séparés quand il était enfant. Son père était pauvre. Il vivait dans une seule pièce. Mais Sandro se souvient du paravent déniché on ne sait où, du lit fabriqué avec de la mousse et des cagette, des efforts du père pour fabriquer un petit coin uniquement pour son fils. Ces efforts-là valaient mieux qu'un père absent qui laisse du caviar dans le frigo."

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Mes années grizzly de Doug PEACOCK

Publié le par Hélène

♥ ♥

Alors qu'il revient de la guerre du Vietnam, Doug Peacock n'est plus que l'ombre de lui-même, dévasté, ayant laissé son âme et sa foi en l'humanité dans ces régions lointaines. Pour se reconstruire, il se plonge au cœur des espaces sauvages du Montana et du Wyoming, et se lance bientôt sur les traces du grizzly, prédateur qui ne tue pas sans raisons...

Son récit se concentre sur sa quête de guérison après les traumatismes de la guerre, trouvant un sens et une forme de rédemption dans la nature sauvage.

"Le peu de religion qui me restait a été anéanti, durant mes deux derniers mois au Vietnam, par le spectacle d'enfants morts. [...] Dans les années qui ont suivi, j'ai trouvé beaucoup plus facile de parler aux ours qu'aux prêtres. "

"Au Vietnam, l'homme était le principal prédateur. SI les angoisses et les souffrances des combats avaient réussi à m'apprendre quelque chose, ce n'était certainement pas l'art de tuer ou de faire la guerre. L'homicide ne pouvais pas être édifiant. Seuls des actes de grâce restaient gravée au plus profond de ma mémoire et resurgissaient maintenant des coins anesthésiés de mon cerveau. Il importait peu de savoir pourquoi. L'acte en lui-même était une transcendance.

Le grizzly irradiait la puissance. Il était pourvu d'une grande force physique et d'un tempérament irritable qui l'autorisaient à attaquer et à tuer chaque fois qu'il en avait envie. Mais, presque toujours, il choisissait de ne pas le faire et cachait son pouvoir derrière des fanfaronnades de dur. C'était le genre de maîtrise de soi qui commandait le respect -- un acte de grâce musculaire."

il observe et partage les comportements de cet animal mythique et prend exemple sur son comportement. De ce profond respect naît une réflexion sur l'importance de la conservation et la nécessité de protéger les habitats naturels des grizzlis contre les menaces de l'activité humaine.

"La façon dont nous nous sommes comportés envers les Indiens, les bisons, les loups et les grizzlys correspond à la manière dont nous avons écrit notre histoire selon des voies convergentes, éclaboussées de sang, qui nous ont conduits où nous en sommes à présent."

En revenant aux sources, l'auteur puise dans les racines profondes du monde la force de croire et de porter à nouveau en lui l'espoir.

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Marcher vers l'horizon ♥ ♥ ♥ 

Thème du mois : les 50 premiers totems

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Proies de Andrée A MICHAUD

Publié le par Hélène

Durant cet été, trois adolescents, Judith, Abigail et Alexandre, partent camper dans la forêt, non loin du village de Rivière-Brûlée, au Québec, ravis de passer quelques temps loin de leur famille au cœur de la nature sauvage. Mais peu à peu l'impression d'être observés se précise, surtout quand ils se rendent compte que leurs affaires ont été déplacées sur leur camp. La tension monte alors que la présence qui rôde autour d'eux devient réalité... Au village, alors qu'une fête bat son plein, les parents sentent confusément qu'un drame se joue pour leurs enfants. S'agit-il d'une prémonition justifiée ou d'une angoisse irraisonnée de parents ?

La construction joue savamment sur nos nerfs, parfaitement dosée et portée par une écriture dynamique, elle transforme le lecteur en proie aux côtés des protagonistes !

Présentation de l'éditeur : Rivages poche

Du même auteur : . Bondrée ♥ ♥ ♥ (policier) Rivière tremblante ♥ (policier)

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Les oracles de Margaret KENNEDY

Publié le par Hélène

Alors qu'un violent orage sévit sur la petite ville de Summersdown sur le canal de Bristol, le microcosme intellectuel est convié chez Conrad Swann, artiste bohème pour découvrir sa dernière création, un Apollon destiné à un prix prestigieux. Mais Swann a disparu, et personne ne sait où se trouve la mystérieuse statue. Trouvant dans son appentis ce qui pourrait s'apparenter à cette œuvre, Martha, représentante autoproclamée de l’œuvre de Conrad, s'en empare et tente de convaincre la municipalité d'en faire l'acquisition. Malheureusement, il ne s'agit là que d'une chaise foudroyée lors de l'orage, disloquée, au point de ressembler à un monstre.

Ce que j'ai aimé :
Satire du monde intellectuel, réflexion sur l'art contemporain, ce roman caustique fustige ces milieux prétentieux, bouffis de certitudes et pourtant capables des pires choix...

Ce que j'ai moins aimé :

Le nombre de personnages a eu tendance à me perdre, j'ai préféré les romans précédents de cette autrice.

Bilan :

Une comédie piquante agréable à découvrir !

Présentation de l'éditeur :  Editions la table ronde

Du même auteur : Le festin ♥ ♥ ♥ ; Divorce à l'anglaise ♥ ♥ 

 

Publié dans Littérature Europe

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