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Limonov d'Emmanuel CARRERE

Publié le par Hélène

limonov

♥  

Prix Renaudot 2011

 

L’auteur :

Emmanuel Carrère est un écrivain français.

 

L’histoire :

« Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev ; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ; écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ; et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie, vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.

C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. » (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

-         -  Je pourrais vous dire que Limonov est un roman passionnant centré sur un personnage marquant. Mais si Edouard Limonov est sans conteste un homme qui marque les esprits, il est aussi un être prêt à tout pour échapper à sa condition tristement humaine et exister. Prêt à tout, et surtout prêt au pire pour devenir quelqu’un et s’échapper d’un destin étroit. Ce n’est pas un être attachant, et la fascination étrange de l’auteur pour cet homme est assez déroutante :

« « C’est bizarre, quand même. Pourquoi est-ce que vous voulez écrire un livre sur moi ? »

Je suis pris de court mais je réponds, sincèrement : parce qu’il a – ou parce qu’il a eu, je ne me rappelle plus le temps que j’ai employé – une vie passionnante. Une vie romanesque, dangereuse, une vie qui a pris le risque de se mêler à l’histoire.

Et là, il dit quelque chose qui me scie. Avec son petit rire sec, sans me regarder :

« Une vie de merde, oui. » » (p. 484)

La frontière entre biographie et roman est ténue ici et l’auteur le reconnaît lui-même "J'ai une réticence à utiliser ce mot, explique l'auteur. La définition du roman parle de fiction. Or, tous les événements rapportés sont véridiques, même si je garde une liberté dans la mise en scène. Et il y a aussi tout ce qui relève de l'inexactitude involontaire..." (source L’express, Jean-Paul Guilloteau)

-          - Je pourrais vous dire que l’on apprend beaucoup sur la Russie et la politique de cette époque. Sauf que personnellement, je me suis ennuyée dans ces passages historiques et politiques.

-         - Je pourrais vous dire qu’Emmanuel Carrère est un grand écrivain, mais je n’avais pas du tout apprécié son « D’autres vies que la mienne », qui jouait trop sur le pathos à mon goût, et ici j’ai été énervée par ces allers et retours entre sa vie et celle de son héros, parce que je n’ai pas cette idée-là de la littérature et des romans.

 -         -  Je pourrais vous dire qu’il faut croire les critiques et découvrir cet ouvrage,  et je pense qu’il faut le faire si :

1. Vous appréciez les biographies

2. Vous appréciez l’histoire du communisme

3. Vous vous intéressez à  Edouard Limonov

4. Vous appréciez Emmanuel Carrère.

Sinon ? Il y a tant d’autres romans à découvrir…

 

Premières phrases :

 

« Jusqu’à ce qu’Anna Politkovskaïa soit abattue dans l’escalier de son immeuble, le 7 ocotbre 2006, seuls les gens qui s’intéressaient de près aux guerres de Tchétchénie connaissaient le nom de cette journaliste courageuse, opposante déclarée à la politique de Vladimir Poutine. »

 

 

D’autres avis :

 

Blogs : Clara , Mathilde, Valérie, PetitSachem, SD49

Presse : Les InrocksTélérama, Lire, Le Magazine Littéraire

 

Limonov, Emmanuel Carrère, POL, 2011, 488 p., 20 euros

 

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challenge 1% littéraire

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Le kiosque d’Olga GRUSHIN

Publié le par Hélène

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♥♥♥

 

L’auteur :

 

Olga Grushin est née en 1971 à Moscou; Elle vit aux Etats-Unis depuis 1993 et écrit en anglais. Elle est l'auteur de La Vie rêvée de Sukhanov (2006).

 

L’histoire :

 

En Union soviétique, à une époque non déterminée, une rumeur circule selon laquelle un célèbre compositeur en exil revient à Moscou pour un dernier concert. Une file d'attente commence à se former devant un kiosque. Sergueï, musicien rêvant d'interpréter une symphonie, apprend qu'il n'y aura que 300 places disponibles avec un seul billet par personne. Il est alors persuadé que c'est lui, et personne d'autre de sa famille, qui a le droit d'aller écouter Selinsky.

Peu à peu, des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent, chaque jour, pendant un an. Et, au fil du temps et des saisons qui passent, alors que le kiosque reste fermé, ces "silhouettes" anonymes prennent corps. Des amitiés improbables se nouent, des souvenirs enfouis refont surface, des événements inattendus les aident à dépasser les frustrations quotidiennes.

Comme le précise l'auteur, elle s'est inspirée d'une histoire vraie. En 1962, le célèbre compositeur Igor Fiodorovitch Stravinsky est invité par le régime soviétique à venir diriger un concert à Moscou ; ce sera son premier voyage de retour dans son pays natal après presque 50 ans d'absence. La file d'attente pour les billets commença un an avant le spectacle et se transforma en un étrange et compliqué réseau social.

 

Ce que j’ai aimé :

 

Dés les premières pages, le lecteur est comme happé dans cet univers particulier, et il est lui aussi contraint de patienter pour connaître le dénouement de cette attente qui n’en finit pas. Comme ceux qui attendent, il s’attache à ces silhouettes rencontrées quotidiennement, à ces destins si dissemblables et pourtant tous tendus vers une promesse de bonheur. Au-delà de l’attente, se profile l’histoire touchante de cette famille branlante : Anna, qui fait la queue pour faire plaisir à sa mère, cette mère muette, fantôme hantant la maison dont le passé plane comme un halo diffus au-dessus des protagonistes, Sergueï, homme insatisfait tout prêt à se laisser charmer par d’autres femmes pour fuir son quotidien morose, et leur fils Alexander, jeune homme qui fréquente des milieux interlopes peu recommandables, et qui, lui aussi, rêve de changer sa vie.

 

Le kiosque est une belle réflexion sur le temps, sur le bonheur, sur la vie qui passe en nous effleurant seulement quelquefois…

 

« Le temps comme un ogre dévorant ses enfants, le temps comme le souffle de Dieu, le temps comme la formule tracée par la craie crissant entre les doigts du physicien, avec son halo de cheveux argentés. Et, pour la plupart d’entre nous, notre petit bout de chemin, bref, terne, aux virages de plus en plus sombres, les moments de bonheur étant le plus souvent les moments passés à espérer le bonheur, à espérer quelque chose de magique, de lumineux – peut-être le frôlement d’un minuscule miracle d’immortalité, un rayon de soleil préservé dans une larme d’ambre, la prière damnée que Faust adresse à l’instant : « Arrête-toi, tu es si beau ! » » (p. 279)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Un peu long.

 

Premières phrases :

 

« Qui est arrivé ? C’est vous le dernier ? Ils vendent quoi ?

-          Aucune idée, quelque chose d’intéressant, j’espère. Peut-être des gants, j’ai les mains gelées.

-          Des écharpes, j’ai entendu dire. Importées. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Laitier de nuit de Andreï KOURKOV

 

D’autres avis :

 

Delphine 

 

Le kiosque, Olga Grushin, Traduit de l’anglais (EU) par Alain Defossé, Rivages, 2011,

398 p., 23 euros

 

 

  Lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de BABELIO

Critiques et infos sur Babelio.com

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Un zoo en hiver de Jirô TANIGUCHI

Publié le par Hélène

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La naissance d'un mangaka

  L’auteur :

Jirô TANIGUCHI est un auteur de mangas japonais.  

  L’histoire :

Hamaguchi travaille pour un fabriquant de textile. Il rêve de vivre de sa passion, le dessin en dessinant par exemple  des foulards, mais tout ce que lui confie le patron est la surveillance de sa fille accusée d’adultère. Sur un coup de tête, Hamaguchi part pour Tokyo où il trouve un emploi d’assistant mangaka. Il fait alors connaissance avec la faune particulière qui hante ces milieux artistiques.

 Ce que j’ai aimé :

-          Le charme doux amer de cette histoire qui entrelace finement les fils de la fiction et de l’autobiographie. Taniguchi nous livre ici son expérience de jeune mangaka débutant, et même si ce récit n'est pas ouvertement autobiographique, il est fortement inspiré de l'expérience de l'auteur.

 

- Le charme de Taniguchi et de ces récits suspendus entre le quotidien et la poésie agit en ces pages mélancoliques.

 

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Ce que j’ai moins aimé :

-          La bluette sentimentale entre Hamaguchi et une jeune femme malade nous plonge en plein  « love story »…

-          Les histoires sont quelque peu détachées les unes des autres, et même si la fille du patron réapparaît plus tard dans l’histoire, l’ensemble manque tout de même de cohésion.

 

Vous aimerez aussi :

  L’homme qui marche de Jirô TANIGUCHI

 

Un zoo en hiver, Jirô TANIGUCHI, Casterman écritures, juin 2009, 232 p., 15 euros

 BD du mercredi de Mango 1

Publié dans Manga - Manhwa

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Le mardi c'est permis

Publié le par Hélène

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Je suis allée puiser dans les lectures légères et je me suis envolée avec Le diable vit à Notting Hill de Rachel Johnson.

Il parait, selon la quatrième de couv' que j'étais censée "éclater de rire". Ah oui ?  Bah non !

Le pitch : L'argent ne fait pas le bonheur... même quand on habite sur un square privé de Notting Hill, l'adresse la plus branchée, la plus recherchée, la plus snob de Londres. Prenez Clare et Mimi. Elles ont moins de quarante ans, sont mariées, copines, voisines, mènent une existence de rêve. Jusqu'au jour où débarque un milliardaire américain, célibataire et démon tentateur. Le ver est dans la pomme. Chassés-croisés amoureux et intrigues immobilières se succèdent sur la verte pelouse. Ce coin de paradis si cher payé se révèle infernal. Notting Hill ? Notting Hell plutôt ! La tranquillité des beautiful people vole en éclats. Et le lecteur, lui, éclate de rire. Comédie de moeurs dans un jardin anglais, Le Diable vit à Notting Hill est un roman hilarant. Son auteur, Rachel Johnson, journaliste et soeur du maire de Londres, connaît son square sur le bout de la plume. Elle y a vécu pendant des années avant de le fuir...  ( présentation de l'éditeur)

J'ai franchement eu l'impression de lire le "Elle" du mois  - qui ne me fait pas rire non plus en passant -  :

"Je passe un jean Levi's et des chaussettes en cachemire, un pull en cachemire sur un tee-shirt à manches longues d'agnès b., et je descends à la cuisine. Après une tasse de thé vert, j'enfile des bottes marron lacées et fourrées de Ilse Jacobsen et me dirige vers le square pour une bouffée d'air frais, caressant au passage le bourgeon d'un allium moly qui pousse dans notres jardinet." (p. 18)

Et oui je sais vous aussi cela vous afflige : l'auteur a oublié de citer la marque du pull en cachemire ! Enfer et damnation !

Ne vous y trompez pas, il n s'agit pas seulement d'un catalogue insipide, l'action est trépidante :

"Dring ! Dring ! Dring !

Dring ! Dring ! Un long bras d'homme émerge des draps et arrête la sonnerie d'un geste vengeur. le réveil se trouve du côté de Ralph car il est matinal." (p. 19)

et on remet ça quelques pages plus tard :

"Dring ! Dring ! Dring  ! Oh non... c'est le matin !" (p. 311)

"Je m'offre encore cinq minutes de cogitations au lit, ce qui m'amène inévitablement à piquer un nouveau petit somme, avant de me précipiter dans la salle de bains. Etant frisée de nature, je dois l'investir avant que Ralph ne transforme la pièce en sauna, ce qui est fatal pour ma coiffure." (p. 33)

Le style est très littéraire avec des images dignes de notre prix nobel Tomas Tranströmer ( en passant, j'ai enfin réussi à mettre la main sur son recueil, je vais pouvoir vous en parler pour de vrai...) :

"A cette époque de l'année, en mars précisément, l'herbe a l'éclat des nouvelles pousses, la couleur d'une granny smith. Elle est si épaisse et luxuriante que j'ai envie d'être une vache pour pouvoirla brouter." (p. 48)

Les personnages ont des réflexions très philosophiques qui nous permettent de regarder avec un oeil neuf la société qui nous entoure :

"Moi je vous l'affirme : quand les femmes très minces et très belles prennent l'air intelligent, c'est qu'elles calculent leurs calories." (p. 99)

Le seul point positif est que l'on apprend quelques règles de bases dans le domaine ô combien haïssable (pouah !) de l'adultère (mon mari lit mes billets depuis peu) :

Première Règle de l'Adultère : Ne sautez pas le pas si l'autre a autant à perdre que vous." (p. 224)

"Ralph répétait que ce n'était pas le fait que j'aie couché avec quelqu'un qu'il ne supportait pas, mais que je me sois laissé séduire par une masse d'argent. Ce n'est pas faux, je l'avoue, mais l'argent est terriblement sexy. Ralph n'arrive pas à le comprendre." (p. 372)

Conclusion mesdames : si vous voulez tromper votre mari, parce que vous n'êtes pas dotées du mari idéal sublimissime qu'est le mien, choisissez un homme marié au chômage avec six enfants en bas âge !

J'étais un peu rassurée sur la santé psychologique de l'auteur quand j'ai lu qu'elle avait elle-même fui le square, mais quand je lis la page "Remerciements", je dois avouer que je m'inquiète à nouveau : l'auteur remercie "enfin et surtout sa famille et son chien Choco." 

Pour ma propre santé et celle de mon couple -harmonieux -, vous ne m'en voudrez pas mais je crois que je vais abandonner la chick-lit - ou à tout le moins Notting Hill - ! 

  mardi tout est permis

 

Publié dans Chick-lit

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Le Turquetto de Metin ARDITI

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

  « C’est à cela que servait l’Eglise. A consoler. Pas à prévenir le péché. » (p. 91)

 

L’auteur :

 

Né en 1945 à Ankara, Metin Arditi vit à Genève. Il préside l'Orchestre de la Suisse romande et la fondation Les Instruments de la Paix-Genève. Son œuvre est publiée chez Actes Sud : Dernière lettre à Théo (2005), La Pension Marguerite (2006 ; Babel n° 823, prix Lipp Suisse 2006), L'Imprévisible (2006, prix de la Radio suisse romande 2007 ; Babel n° 910), Victoria-Hall (Babel n° 726), La Fille des Louganis (2007 ; Babel n° 967), Loin des bras (2009 ; Babel n° 1068) et Le Turquetto (2011).

 

L’histoire :

 

Se pourrait-il qu'un tableau célèbre – dont la signature présente une discrète anomalie – soit l'unique oeuvre qui nous reste d'un des plus grands peintres de la Renaissance vénitienne ? Un égal du Titien ou du Véronèse ? Né à Constantinople en 1519, Elie Soriano a émigré très jeune à Venise, masqué son identité, troqué son nom contre celui d'Elias Troyanos, fréquenté les ateliers de Titien, et fait une carrière exceptionnelle sous le nom de Turquetto : le "Petit Turc", comme l'a surnommé Titien lui-même. (Présentation de l’éditeur, tronquée de sa fin qui en dévoile trop – à mes yeux- sur l’intrigue)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Le Turquetto est un roman foisonnant, à l'image du grand Bazar de Constantinople dont est issu celui que l'on surnomme "Le petit rat". Un être pourtant désespérément humain, jeune passionné qui préfère apprendre les techniques liées à la peinture et à la calligraphie que de s'occuper de son vieux père malade. Un homme honteux de ses origines, qui cherche à sublimer sa destinée par l'art. Mais aussi un homme marqué au fer par cette religion judaïque qui le contraint à se cacher pour représenter le monde.

 

Et parce que ce roman touche à des thèmes aussi universels que l'art et la religion, il devient à son tour universel et permet aux lecteurs de transposer à son époque des sujets aussi variés que le pouvoir de l'art, son utilité, la dureté des lois de l'Eglise, les luttes de pouvoir...

 

  « Que veut notre Eglise ? Quelle est sa mission ? Appliquer des lois ou rassembler ? Condamner ou offrir la consolation ? A quoi devons-nous servir ? Regardez les hommes ! Regardez-les ! Dans les rues ! Sur les places ! De quoi ont-ils besoin ? D’être accueillis ! Rassurés ! Entourés ! Là est le rôle de notre sainte Eglise ! Apaiser nos fidèles ! Que nous disent les chefs-d’œuvre du Turquetto ? Que l’espoir existe. Qu’il y a en l’homme une parcelle inaltérable d’immortalité telle qu’elle est incarnée dans le Résurrection de Notre-Seigneur. C’est ainsi que nous devons recevoir nos fidèles, mon cher inquisiteur. En leur offrant la beauté et l’espoir, pour les consoler de leurs péchés. Pas en les assommant avec des règles et des lois. » (p. 187)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Encore une fois la quatrième de couverture en dévoile un peu trop sur l’intrigue…

 

 

Premières phrases :

 

« - Elie ! Ton père s’est arrêté !

Cette manie qu’avait Arsinée de crier, alors qu’il était sous ses yeux !

Il se tourna vers son père. Le front baigné de transpiration, celui-ci pressait sur sa vessie et urinait en pleine rue, comme les portefaix et les mendiants… Depuis qu’ils avaient pris le chemin du Bazar, c’était la troisième fois. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias ENARD  

 

D’autres avis :

 

Emeraude  

 

Le Turquetto, Metin ARDITI, Actes Sud, août 2011, 280 p., 19.50 euros

 

challenge 1% littéraire

Publié dans Littérature Europe

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Maus d’Art SPIEGELMAN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 « Auschwitz, personne ne peut comprendre. » (p.64)

 

L’auteur :

 Art Spiegelman est un illustrateur et auteur de bande dessinée américaine, né le 15 février 1948 à Stockholm (Suède). Figure phare de la bande dessinée underground américaine des années 1970-1980, il est à partir du milieu des années 1980 surtout connu pour sa bande dessinée Maus, qui lui a valu un Prix Pulitzer. C'est également un illustrateur reconnu. Il vit à New York avec sa femme, Françoise Mouly. Il est sacré Grand Prix de la Ville d'Angoulême en 2011.

 L’histoire :

 Le père de l'auteur, Vladek, juif polonais, rescapé d'Auschwitz, raconte sa vie de 1930 à 1944, date de sa déportation. Ce récit est rapporté sous la forme d'une bande dessinée dont les personnages ont une tête d'animal : les juifs sont des souris, les nazis des chats, les Polonais des porcs et les Américains des chiens.

 Ce que j’ai aimé :

-          Art Spiegelman met en avant la force de ce père qui, grâce à son intelligence, à son ingénuosité, àmaus.jpg réussi à survivre. Pour cela il a exercé divers métiers de prof d'anglais à cordonnier en passant par zingueur, mais toujours avec la féroce envie de ne pas sombrer, de survivre coûte que coûte dans un monde impitoyable et inhumain. 

- Si la description du passage par les camps est criante de vérité, l'évocation de l'après-Auschwitz et des séquelles irrémédiables qu'une telle expérience fait peser sur les survivants est expliquée avec autant de brio : Vladek est un homme marqué qui ne s'adapte que très difficilement au monde et aux gens qui l'entourent désormais. Il a perdu une partie de lui-même dans ces camps, il reste un rescapé torturé et torturant pour ses proches.

-           Le dessin en noir et blanc  est en parfaite adéquation avec cette période sombre de l’histoire, permettant à la fois d'en souligner la noirceur mais aussi de masquer quelquefois l'horreur de scènes qui auraient pu être bien plus choquantes en couleurs.

- Enfin, le choix de peindre les êtres sont les traits d'animaux stigmatise le fait que les nazis condamnaient une race entière sans aucun critère rationnel.

 -          Par sa justesse et son intelligence, Maus fait partie des BD indispensables !

 « Alors seul mon petit frère Pinek est sorti vivant de la guerre… Pour le reste de ma  famille, il reste rien, même pas une photo… » (p.116)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien

Vous aimerez aussi :

  Si c'est un homme de Primo Levi

D’autres avis :

Miss Alfie, Zarline, Mango

 

Maus, Art Spiegelman, traduction de Judith Ertel, Flammarion, 1998, 2 tomes, 28 euros

 

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1Q84 de Haruki MURAKAMI

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ 

« Le romancier n’est pas quelqu’un qui résout les problèmes. C’est quelqu’un qui pose les questions. » (p.456)

 

L’auteur :

Né à Kyoto en 1949 et élevé à Kobe, Haruki Murakami a étudié le théâtre et le cinéma à l'université Waseda, avant d'ouvrir un club de jazz à Tokyo en 1974. Son premier roman Écoute le chant du vent (1979), un titre emprunté à Truman Capote, lui a valu le prix Gunzo et un succès immédiat. Suivront La Course au mouton sauvage, La Fin des temps, La Ballade de l'impossible, Danse, Danse, Danse et L'éléphant s'évapore (Seuil, 1990, 92, 94, 95 et 98). Exilé en Grèce en 1988, en Italie, puis aux États-Unis, ou il écrit ses Chroniques de l'oiseau à ressort (Seuil, 2001) et Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil (Belfond, 2002 ; 10/18, 2003), il rentre au Japon en 1995, écrit deux livres de non-fiction sur le séisme de Kobe et l'attentat de la secte Aum, un recueil de nouvelles, Après le tremblement de terre (10/18, 2002), Les Amants du spoutnik (Belfond, 2003 ; 10/18, 2004) et le superbe Kafka sur le rivage (Belfond, 2006). Plusieurs fois favori pour le Nobel de littérature, Haruki Murakami a reçu récemment le prestigieux Yomiuri Prize et le prix Kafka 2006.

 

L’histoire :

Aomamé et Tengo, 29 ans tous deux, mènent chacun de leur côté leur vie, leurs amours, leurs activités. Tueuse professionnelle, Aomamé accomplit des missions pour le compte d’une vieille dame. Tengo lui est un génie des maths, apprenti-écrivain et nègre pour un éditeur qui lui demande de réécrire l’autobiographie d’une jeune fille bien mystérieuse.  

Les deux jeunes gens sont destinés à se retrouver mais où ? Quand ? En 1984 ? Dans 1Q84 ? Dans cette vie ? Dans la mort ?  

 

Ce que j’ai aimé :

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Haruki Murakami vous découvrirez en commençant ces pages l'attraction qui sévit presque à notre insu et réussit à nous aimanter, sans savoir précisément à quoi cela tient. Peut-être au style, facile, coulant, précis qui fait mouche à chaque phrase. Ou à l’intrigue, mystérieuse et opaque, qui sème judicieusement indices, fausses pistes, nouveau mystère sorti des ténèbres et qui aiguillonnent insidieusement la curiosité du lecteur. Ou encore aux idées, aux questions incessantes sur le monde que pose l’auteur, sans jamais prétendre y répondre.

« Monsieur Komatsu est possédé par la littérature. Les gens comme lui cherchent à découvrir, au moins une fois dans leur vie, quelque chose de véritable, d’authentique. Ensuite, ils ont envie de l’offrir respectueusement au monde. » (p. 213)

 1Q84 est un roman complet qui oscille savamment entre profondeur et futilité : quand par exemple Aonamé apprend à ses élèvres les rudiments de l’autodéfense, on ne sait si l’on doit sourire de ses techniques pour le moins radicales, ou s’inquiéter car, en creux, est pointée l’impuissance des femmes face à la force et à la folie masculine :

« La plupart des hommes sont plus grands et plus forts. Une attaque éclair aux testicules, pour une femme, c’est la seule chance de gagner. C’est bien ce que Mao Tsétoung a dit : cherchez et trouvez le point faible de votre adversaire, prenez-le par surprise et écrasez-le. » (p. 232)

De même on ignore quel sort réserver à ces mystérieux Little People : sont-ils des lutins issus des  romans ancrés dans les mondes surnaturels, ou des allégories de forces sous-jacentes tapies sous une apparente réalité qui vacille ?

 « Que cela me plaise ou non, je me trouve à présent dans l’année 1Q84. L’année 1984 que je connaissais n’existe plus nulle part. Je suis maintenant en 1Q84. L’air a changé, le paysage a changé. Il faut que je m’acclimate le mieux possible à ce monde lourd d’interrogations. Comme un animal lâché dans une forêt inconnue. Pour survivre et assurer ma sauvegarde, je dois en comprendre au plus tôt les règles et m’y adapter. » (p. 200)

« Dans le roman de George Orwell, 1984, comme vous le savez, le personnage de Big Brother est représenté sous la forme d’un dictateur. Il s’agissait à l’époque pour l’auteur d’une allégorie du stalinisme, mais ensuite le terme de Big Brother est devenu le symbole de toute société totalitaire. Il faut porter cela au crédit d’Orwell. Aujourd’hui, alors que nous sommes vraiment en 1984, Big Brother est tellement célèbre qu’il en est devenu trop évident. S’il se manifestait devant nous, nous dirions en le montrant du doigt : « Attention ! prenez garde, lui, là, c’est Big Brother ! » Autrement dit, Big Brother n’a plus sa place sur la scène de notre monde. Ce sont ces Little People qui ont fait leur  entrée. Ne pensez-vous pas que le contraste est extrêmement significatif ? (…) Les Little People sont des êtres invisibles. Nous ne savons pas s’ils sont bons ou mauvais, s’ils possèdent une substance ou non. Pourtant, constamment, ils semblent creuser et démolir le sol sous nos pieds. » (p. 409)

1Q84 est un roman puissant qui repousse les frontières de la réalité pour questionner un monde hermétique aux questionnements des humains. Un roman peuplé de non-dits qu’il s’agit de déchiffrer pour s’adapter au roman comme au monde…

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          La perspective de devoir attendre encore jusqu’au mois de mars pour le tome 3 a tendance à me déplaire, en attendant je vais me consoler avec le tome 2 et je si vraiment le suspense est trop prenant, je n’aurai plus qu’à apprendre le japonais…

 

Premières phrases :

 « La radio du taxi diffusait une émission de musique classique en stéréo. C'était la Sinfonietta de Janacek. Etait-ce un morceau approprié quand on est coincé dans des embouteillages ? Ce serait trop dire. D'ailleurs, le chauffeur lui-même ne semblait pas y prêter une oreille attentive. L'homme, d'un âge moyen, se contentait de contempler l'alignement sans fin des voitures devant lui, la bouche serrée, tel un vieux marin aguerri, debout à la proue de son bateau, appliqué à déchiffrer quelque sinistre pressentiment dans la jonction des courants marins. Aomamé, profondément enfoncée dans le siège arrière du véhicule, écoutait, les yeux mi-clos. »

 

D‘autres avis :

 Babélio

 Presse : Télérama

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Autoportrait de l’auteur en coureur de fond de Haruki MURAKAMI

Millénium de Stieg LARSSON

 

1Q84, Livre I, Avril-juin, Haruki MUAKAMI, Traduit du japonais par Hélène Morita, Belfond, août 2011, 533 p., 23 euros

 

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Publié dans Littérature Asie

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Le cœur cousu de Carole MARTINEZ

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

Un conte merveilleux dans tous les sens du terme…

 

L’auteur :

 Ancienne comédienne, Carole Martinez se recycle dans l'enseignement et devient professeur de français dans un collège d'Issy-les-Moulineaux. Elle profite d'un congé parental en 2005 pour se lancer dans l'écriture. Elle désire écrire 'quelque chose qui soit entre le conte et le roman.' Puisant dans les légendes de sa tradition familiale espagnole, elle brode 'Le coeur cousu' à partir des histoires que sa grand-mère lui racontait. Ce premier roman est un succès et Carole Martinez reçoit le prix Renaudot des lycéens en 2007, le prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2007 (jury de jeunes lecteurs), Prix Ulysse de la première oeuvre 2007. Au début de l'année 2011, elle publie un roman policier pour la jeunesse, 'L' Oeil du témoin', après un premier essai publié à la fin des années 90, 'Le Cri du livre'. Lors de la rentrée littéraire en septembre de la même année, 'Le domaine des murmures' vient combler l'attente de ses lecteurs adultes.

 L’histoire :

 Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse... Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels. (Quatrième de couverture)

 Ce que j’ai aimé :

 -Le monde de Frasquita est empreint de magie et ce merveilleux auréole sa vie d’un halo presque divin. Son don de couturière la lie irrémédiablement avec le monde et quoi qu’il arrive, elle continue d’avancer sur un chemin chaotique, illuminée par ses enfants aux dons tout aussi singuliers. Carole Martinez a réussi à créer un univers inimitable :

 « Le fil. La broderie. Des enfants comme des perles taillées dans sa chair, des sourires brodés et tant de couleurs sur les tissus pour exprimer sa joie ou sa douleur. Toutes ces couleurs ! Alors pourquoi le blanc la fascinait-il tant ? 

Elle devait comprendre et, pour comprendre, broder de nouveau, se remettre à l’ouvrage… Recoudre les bords du monde, empêcher qu’il ne s’effilochât, qu’il ne se défît. (p. 135)

 - Cette auteur a un talent indéniable de conteuse, le lecteur ne peut que l’écouter, envoûté par ces récits venus d’un autre temps, du temps où l’on croyait encore aux fables et aux légendes et où le monde n’était pas aussi désespérément rationnel :

 « A l’heure où le soleil occupe le centre du ciel dardant le monde de rayons verticaux, à cette heure sans ombre, l’homme à l’oliveraie traversait l’espace des hommes dans une solitude que ne venait dissiper aucun double. Il avait égaré son ombre sans que personne ne s’en aperçût et elle errait seule, comptant les oliviers depuis ce triste soir où l’enfant était rentré sans réponse.

Seuls les damnés errent ainsi sans compagnie de par le monde, seuls les damnés connaissent cette solitude.

Un de ces après-midi, au plus fort de l’été, alors qu’il marchait la bride de son cheval à la main dans les rues étroites inondées de soleil, à cette heure où les choses les plus profondes donnent prise à la lumière, une grille en fer forgé arrêta son habit. » (p. 145)

 -Un premier roman envoûtant...

  Ce que j’ai moins aimé :

 -Rien

 Premières phrases :

 « Mon nom est Soledad.

Je suis née, dans ce pays où les corps sèchent, avec des bras morts incapables d’enlacer et de grandes mains inutiles.

Ma mère a avalé tant de sable, avant de trouver un mur derrière lequel accoucher, qu’il m’est passé dans le sang.

Ma peau masque un long sablier impuissant à se tarir.

Nue sous le soleil peut-être verrait-on par transparence l’écoulement sableux qui me traverse.

LA TRAVERSEE 

Il faudra bien que tout ce sable retourne un jour au désert. »

 Vous aimerez aussi :

 Chocolat amer de Laura ESQUIVEL

Un bûcher sous la neige de Susan FLETCHER

 D’autres avis :

Papillon , Liliba,  Leiloona, Antigone ,  Hélène,  Kathel, Sylire,  Jostein, Clara, Théoma 

  

Le cœur cousu, Carole Martinez, Gallimard, février 2007, 430 p., 23 euros

POCHE : Le cœur cousu, Carole Martinez, Folio, mars 2009, 442 p., 8.40 euros

 

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Je me souviens de Zeina ABIRACHED

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

   

L’auteur :

 

Libanaise, Zeina Abirached est née à Beyrouth en 1981. Elle vit actuellement entre Beyrouth et Paris. Après des études à l’Académie Libanaise des Beaux arts (ALBA), elle a suivi un cursus spécialisé en animation à l’ Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris. Elle est l’auteur de [Beyrouth] Catharsis, 1er prix du festival de bande dessinée de Beyrouth en 2002 et du « livre-objet » 38 rue Youssef Semaani.

 

L’histoire :

 

A la manière du Je me souviens de Perec, Zeina Abirached évoque des scènes de son enfance et de son adolescence à Beyrouth, dans un Liban en guerre, jusqu'à son départ pour Paris en 2006.

 

Ce que j’ai aimé :

 

L’alliance subtile entre un monde extérieur déchiré  par la guerre et un univers familial uni, confortable et protecteur est admirablement rendue au travers de ces diverses scènes du quotidien d’une enfant dans le Beyrouth des années 70. L’auteur manie avec humour ces deux antagonismes notamment au travers du jeune frère de la narratrice qui collectionne les éclats d’obus. Si les scènes sont légères, certains  détails comme le sac à dos toujours près du lit de la narratrice prouvent combien la guerre finissait par entrer dans les maisons avec ses corollaires, la peur, la disparition, les séparations…

 

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Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien

 

Vous aimerez aussi :

 

Persépolis

 

 

Je me souviens, Beyrouth, Zeina Abirached, Editions Cambourakis, 2008, 12.90 euros

 

Il s'agit de ma première participation pour Les Bd du Mercredi chez Mango

 

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Intrusion de Natsuo KIRINO

Publié le par Hélène

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 L’auteur :

 Natsuo Kirino a soixante et un ans et vit à Tokyo. Elle est l’un des talents les plus reconnus et les plus salués de sa génération. Lauréate de très nombreux prix au Japon, elle a été finaliste du prestigieux prix Edgar avec Out (Seuil, 2006).

 

L’histoire :

 

Jeune romancière, Tamaki a vécu une histoire d’amour intense et prolongée avec Seiji, son éditeur. Leur séparation un an plus tôt a été très douloureuse, mettant en péril leurs familles respectives, et Tamaki se plonge dans le travail sans pouvoir vraiment effacer sa présence.   Elle s’attèle à un nouveau roman : une enquête littéraire sur un auteur de best-sellers et sur son roman autobiographique, Innocent, où il raconte une histoire d’amour passionnée qui a failli détruire sa famille.   Mêlant enquête et quête de soi, dans une ultime tentative de démêler les fils de sa propre histoire, Tamaki se lance à la recherche d’Oko, cette maîtresse aussi célèbre que mystérieuse.  

 

Mon avis :

 

J’étais enthousiaste à l’idée de découvrir un roman policier japonais car ils ne sont pas monnaie courante, et ce fut donc avec joie que j’ai commencé ma lecture. Et ça commençait plutôt bien avec cette jeune écrivaine qui part sur les traces d’un autre auteur et cherchent à démêler le vrai du faux. Mais le problème est que 20 pages, puis 30 pages plus loin, nous en étions toujours au même point, avec en sus des histoires de couples et d’adultère banales à pleurer… J’ai persévéré, pensant qu’à un moment où un autre le genre « policier » allait s’exhiber fièrement et nous sortir de ce vaudeville presque burlesque. Que nenni !

 Les récits enchâssés ne finissent pas de s’enchâsser, les amants de se tromper, la jeune écrivaine d’enquêter sur la création et son lien ténu avec la réalité (vaste projet !), et j’ai fini par m’endormir, bercée par tant de platitudes…

Et le Japon dans tout ça ? L’action aurait pu se passer en France ou à Tombouctou, je n’aurais pas vu la différence, à part peut-être grâce aux noms et prénoms des protagonistes, seul point dépaysant…

Une déception !

 

Premières phrases :

 

« Un samedi matin, Tamaki Suzuki fit un cauchemar qui la réveilla, épouvantée, le cœur prêt à lâcher. Malgré un temps magnifique, elle fut prise d’un pressentiment sinistre et se sentit affreusement mal. Par déformation professionnelle – elle était écrivain -, elle essaya de se remémorer son rêve avec précision, mais le souvenir se dissipa aussitôt, tel un bateau qui sombre à une vitesse terrifiante. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  Les leçons du mal de Thomas H. COOK

 

D’autres avis :

 

 

 

Chez babélio

 

 

Intrusion, Natsuo Kirino, Traduit du japonais par Claude Martin, Seuil Policiers, septembre 2011, 275 p., 20.50 euros

 

Lu dans le cadre du jury Babélio Seuil Policiers

 

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