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Le collier de la reine et autres nouvelles de Maurice LEBLANC

Publié le par Hélène

                                      collier-de-la-reine-copie-1.jpg

♥ ♥ ♥ ♥

 

 L’auteur :

 Maurice Leblanc est né en 1864 à Rouen. Après des études de droit, il se lance dans le journalisme. En 1907 paraît son premier ouvrage « policier » : Arsène Lupin gentleman cambrioleur. Le personnage devient immédiatement populaire et Leblanc en fait le héros d’une longue série d’aventures. Au total trente récits, parmi lesquels Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (1908), L’Aiguille creuse (1909), Le Bouchon de cristal (1912), Les Huit Coups de l’horloge (1921), La Cagliostro se venge (1935)… Maurice Leblanc est mort en 1941 à Perpignan. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

Un soir, ainsi qu’elle en a l’habitude à l’occasion de grandes solennités, la comtesse de Dreux-Soubise décide de porter le magnifique collier autrefois destiné à Marie-Antoinette et qui avait donné lieu à l’« affaire du collier ». Avant de se coucher, elle le confie à son mari qui le dépose à sa place habituelle, dans un petit cabinet attenant à la chambre et dont le verrou est fermé de l’intérieur. Au réveil, le collier demeure introuvable… Dans les cinq nouvelles de ce volume, on retrouve Arsène Lupin sous diverses identités, à la fois enquêteur et voleur, gentleman et cambrioleur.

Ce volume comprend : Le Collier de la reine, La Perle noire, Au sommet de la tour, La Carafe d’eau et La Lettre d’amour du roi George.

(Présentation de l’éditeur)

  

Ce que j’ai aimé :

Arsène Lupin, homme  élégant, racé, sarcastique s’en prend aux riches avec classe et intelligence. C'est un homme charmant, prêt à tout pour défendre la veuve et l’orphelin, homme vif, drôle aussi, il est le gentleman par excellence.

 L’alliance de roman policier et roman d’aventures rythme allègrement le récit servi par un style tout aussi vivace.

  « Ce que j’ai voulu d’abord, c’est vous distraire. Votre vie était monotone et manquait d’imprévu. En fut-il de même aujourd’hui ?

-          Comment pouvez-vous poser une telle question ? J’ai vécu les minutes les plus fortes et les plus étranges.

-          C’est cela, la vie, dit-il, quand on sait regarder et rechercher. L’aventure est partout, au fond de la chaumière la plus misérable, sous le masque de l’homme le plus sage. Partout, si on le veut, il y a prétexte à s’émouvoir, à faire le bien, à sauver une victime, à mettre fin à une injustice. »

Elle murmura, frappée par ce qu’il y avait en lui de puissance et d’autorité :

« Qui donc êtes-vous ?

-          Un aventurier, pas autre chose. Un amateur d’aventures. La vie ne vaut d’être vécue qu’aux heures d’aventures, aventures des autres ou aventures personnelles. » (p. 71)

L'action endiablée, le mouvementcontinuel et la vitesse de l’écriture font de ces petites nouvelles un régal de lecture... 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 J’aurais préféré choisir un recueil plus complet maintenant que je suis tombée amoureuse de Arsène, ce recueil-ci a tout juste fait office de préliminaires et m’a laissé sur ma faim…

 

Premières phrases :

« Deux ou trois jours par an, à l’occasion de solennités importantes, comme les bals de l’ambassade d’Autriche ou les soirées de Lady Billingstone, la comtesse de Dreux-Soubise mettait sur ses blanches épaules le « Collier de la Reine. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Les huit coups de l’horloge

 

D’autres avis :

Lu dans le cadre du Blogoclub  

Le collier de la reine et autres nouvelles, Maurice Leblanc, Le livre de poche, 2 euros

 blogoclub  

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Idées cadeaux

Publié le par Hélène

 

livre ouvert2 

Toutes les mardis en ces pages vous aurez désormais des idées cadeaux-livres ciblées :

Je vais en effet soumettre à différentes personnes du monde littéraire  (auteur, journaliste, blogueur, lecteur lambda) un questionnaire à remplir sur les livres qu’ils aiment offrir.

Vous pouvez bien sûr si l’envie vous en prend répondre au questionnaire et m'envoyer vos réponses à lecturissime@hotmail.fr 

 

Voici mes questions :

 

Pourquoi offrir un livre ?

Un livre que vous offrez en toutes circonstances ?

Un livre pour donner envie de voyager :

Un livre pour donner envie de rire :

Un livre pour donner envie de philosopher :

Un livre pour donner envie d'aimer :

Un livre pour donner envie de rêver :

Un livre pour donner envie de savourer :

Un livre pour donner envie de se révolter :

Un livre pour donner envie de se cultiver :

Un livre pour donner envie de cuisiner :

Un livre pour donner envie de lire :

 

2ème questionnaire au choix :

 

Pourquoi offrir un livre ?

Un livre que vous offrez en toutes circonstances ?

Un livre qui donne envie de légèreté ?

Un livre pour donner envie d'égalité ?

Un livre pour donner envie de liberté ?

Un livre pour donner envie de fraternité ?

Un livre pour donner envie de festivité ?

Un livre pour donner envie de beauté ?

Un livre pour donner envie de gaieté ?

Un livre pour donner envie de vérité ?

Un livre pour donner envie de volupté ?

Un livre pour donner envie de lucidité ?

 

Vous êtes libre de modifier ce questionnaire, de le réinventer, de l'améliorer...

Publié dans Idées cadeaux

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Quand reviennent les âmes errantes de François CHENG

Publié le par Hélène

                                           quand reviennent les âmes errantes

 

  « Toute vie est à refaire

A refaire et à réinventer

Ecoutez, un rossignol chante ! » (p. 154)

 

L’auteur :

 Né en 1929 dans la province de Shandong, François Cheng vit en France depuis 1949. Universitaire, poète, calligraphe, traducteur en chinois de Baudelaire, Rimbaud, René Char, des surréalistes, etc., il est l’auteur de nombreux livres dont, aux éditions Albin Michel, Le Dit de Tianyi (prix Femina), L’Éternité n’est pas de trop ou Cinq méditations sur la beauté. Il a également reçu le Grand Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son oeuvre en 2001. Il a été élu à l’Académie française le 13 juin 2002.

 

Quatrième de couverture :

Dans une forme éminemment originale, François Cheng signe là un drame épique où le destin humain, avec toute la complexité des désirs qui l’habitent, se dévoile comme dans les tragédies antiques.

Quand reviennent les âmes errantes, un mystérieux échange se noue, et toute la vie vécue, extrêmes douleurs et extrêmes joies mêlées, se trouve éclairée d’une lumière autre, revécue dans une résonance infinie.

 

Ce que j’ai aimé :

Quand le destin de Chun-niang, « Dame du printemps » croise celui de deux hommes entrés dans sa vie par hasard, Gao Jian-li devenu maître de zhou, cet instrument à cordes proche de la cithare et Jing Ko, mercenaire devenu chevalier, tout l’ordre du monde et de leurs âmes s’en trouve tourmenté. Dans cette ère de la fin du IIIème siècle avant JC, leur amitié triangulaire ne pourra s’épanouir pleinement, heurtée de plein fouet par la vie tourmentée de leur pays.

 « L’ordre antique a fini par s’effondrer, la longue dynastie des Zhou a rendu l’âme. Voici que la vaste terre de Chine se divise en de multiples royaumes rivaux. (…) Partout règnent la violence, le désordre, l’arbitraire, l’injustice. » (p. 11)

 Comme dans les tragédies grecques, cœur et raison vont s’affronter, sans d’autre issue possible que la mort. Jing  Ko va être appelé à jouer un rôle déterminant dans cette lutte continuelle entre les royaumes chinois.  La passion des hommes va le mener vers la mort, cette mort qui permettra peut-être, enfin, la communion des âmes…

 « L’âme ? C’est bien par elle que la vraie beauté d’un corps rayonne, c’est par elle qu’en réalité les corps qui s’aiment communiquent. » (p.123)

 « La grande affaire pour un artiste, j'en suis persuadé maintenant, c'est d'entendre et de donner à entendre l'âme qui l'habite et qui résonne de fait à l'âme cachée de l'univers. » (p 46)

 L’histoire –vraie- de ces trois protagonistes éclaire cette époque tourmentée de l’histoire chinoise.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 Malheureusement, le récit de François Cheng n’est qu’une pâle copie des tragédies grecques et le style offert ici reste plat et insignifiant.  Les interrogations tintent faussement à l’oreille du lecteur, accumulant les clichés en des questions existentielles frôlant le ridicule :

 « O mystère ! Qui sommes-nous ? Où sommes-nous » (p. 72)

« Quelle est cette énigmatique force du désir qui nous ballotte, nous pulvérise ? Et vers quel Au-delà ? » (p.72)

 « Orgueil, ambition, ivresse du pouvoir absolu, tout cela habite l’homme, le pousse à la folie. L’humain devient inhumain, et l’inhumain monstrueux. La violence engendrant la violence, celui qui vit de la terreur périt par elle. »  (p. 137)

 Quand reviennent les âmes errantes jette de la poudre aux yeux du lecteur sans parvenir aucunement à l’éblouir…

 

Premières phrases :

 « En ce bas monde, en ce très bas monde, tout est vicissitude, tout est transformation. Le livre des Mutations l’a démontré, les Anciens nous l’ont dit : « Tous les cinquante ans, petit changement ; tous les cinq cent ans, grand chambardement. » »

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Cinq méditations sur la beauté

Autre : Electre de Jean GIRAUDOUX

 

D’autres avis :

 Presse : Le figaro 

 

 Quand reviennent les âmes errantes : drame à trois voix avec chœur, François Cheng, Albin Michel, mars 2012, 166 p., 14 euros

 ChallengeDragonFeu 

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Le couperet de Donald WESTLAKE

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ 

 "Il fut une époque où c’était considéré comme malhonnête, l’idée que la fin justifie les moyens. Mais maintenant cette époque est révolue."

  

L’auteur :

 

 Donald Westlake est un écrivain américain : il a écrit plus d'une centaine de livres, approchant bon nombre des genres de la littérature policière que ce soit le polar humoristique (son genre de prédilection), le roman policier, le roman noir, le thriller, le fantastique ou même la science-fiction.

 

L’histoire :

 

L'histoire est très originale : un homme perd son emploi au début des années 90. Malgré ses efforts pour retrouver un poste, ses tentatives restent sans réponses et il ne sait plus comment subvenir aux besoins de sa famille.

Burke Devore chômeur moderne va alors imaginer un plan diabolique : éliminer tous les candidats qui seraient susceptibles d'être en compétition avec lui, de façon à rester seul sur le marché.

 

Ce que j’ai aimé :

 

 -         Le couperet est un roman très original sur la crise économique et ses conséquences. Il met en valeur l'absurdité des logiques capitalistes qui laissent sur le carreau des hommes compétents. Le système s'avère meurtrier, alors pourquoi ses acteurs ne le seraient-ils pas également ?

 -         Ce roman se passe au début des années 90 et dénonce les aberrations de notre système capitaliste. Burke Devore travaillait dans l'industrie du papier et celle-ci s'automatisant, les emplois se font de plus en plus rares.

Donald Westlake pousse la logique économique et humaine dans ses derniers retranchements et nous livre une vision vraiment radicale d'éradiquer le chômage...

 -         C’est un roman très fin centré sur un homme poussé au bout de la morale à cause du chômage qu'il subit. Il gagne en force au fur et à mesure qu'il élimine ses adversaires, alors qu'on aurait pu imaginer l'inverse.

 

 Ce que j’ai moins aimé :

 

 - Je lui reprocherais néanmoins un certain ennui les pages et les candidats éliminés défilant, rien ne venant rompre la "routine" des meurtres perpétrés par Burke.

 

Premières phrases :

 "En fait je n'ai encore jamais tué personne, assassiné quelqu'un, supprimé un autre être humain."

 

Vous aimerez aussi :

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Un petit boulot de Iain LEVISON

 

D’autres avis :

 

Keisha, Choco

 

Le couperet, Daniel WESTLAKE, Traduit de l'Anglais (Etats-Unis) par Mona de Pracontal,
Rivages noir, 2000, 352 p., 9 euros

 

 

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Les nuits de Karachi de Maha Khan PHILLIPS

Publié le par Hélène

                                            nuits de karachi

  

Un roman ambivalent

   

L’auteur :

Maha Khan Phillips est née à Karachi en 1976. Elle est spécialiste de l’analyse des conflits internationaux, diplômée de l’Université du Kent (Canterbury). A 18 ans, elle est partie s’installer à Londres où elle est aujourd’hui journaliste spécialisée dans la finance. Elle partage son temps entre Londres, Karachi et Bordeaux (où vit sa belle-mère française). Les nuits de Karachi est son premier roman.

 

L’histoire :

Amynah Farooqui écume les soirées branchées de Karachi qu’elle chronique dans un journal people. Avec ses amies d’enfance Mumtaz et Henna, elle est le parfait symbole d’une certaine jeunesse dorée pakistanaise, à mille lieues d’une population misérable et opprimée, irrésistiblement attirée par les discours extrémistes. Lorsque les trois filles décident de réaliser un documentaire sur la violence faite aux femmes dans leur pays, le film, qui acquiert une notoriété aussi subite que surprenante, va bouleverser leur existence...

Le talent de Maha Khan Phillips éclate dans ce premier roman étincelant d’un humour noir subversif, qui dynamite l’image de soumission des femmes dans les sociétés islamiques. Rien de tel que ce cocktail Chanel, sexe et cocaïne pour comprendre la décadence qui s’est emparée d’une certaine élite dans l’un des pays les plus instables du monde. (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

Maha Khan Phillips explique en ces termes son projet : « Je me suis aussi rendue compte que j’en avais marre de cette idée selon laquelle les femmes des pays islamistes sont toutes des victimes, ou toutes impuissantes d’une certaine manière. Alors j’ai pensé qu’il serait amusant d’inverser un peu l’idée de l’exploitation, et d’avoir des personnages féminins qui aimeraient exploiter d’autres femmes, et aussi des médias crédules. (…) J’ai l’impression que la violence envers les femmes est institutionnalisée, et que la religion est un outil pour maintenir les choses comme elles sont. A moins que le Pakistan n‘arrive à gérer le problème de la violence structurelle, nous allons devoir lutter pour avancer. Parce que souvent, ce sont aussi les femmes qui non seulement en sont victimes, mais perpétuent ces violences. (…) J’ai aussi un regard très cynique sur la manière dont les histoires d’oppression des femmes sont commercialisées. » (propos recueillis pour thehungyreader.wordpress.com, septembre 2010, traduction d’Aliénor Arnould)

La réflexion sur le rôle quelquefois diabolique des médias est assez bien mise en scène au travers de jeunes femmes insouciantes qui souhaitent à la fois défendre une femme opprimée et en profiter pour gagner en notoriété avec un reportage-choc. Si ces propos n’ont rien de nouveau, ils ont le bénéfice d’éclairer une logique commerciale pouvant mener au pire.

 Le discours sur l’oppression des femmes est beaucoup plus ambivalent : cette oppression est une réalité qui est comme atténuée par l’auteur en ces pages, comme si elle était exagérée par les médias et par les femmes elles-mêmes. En présentant des jeunes femmes insouciantes, notamment Amynah, jeune femme superficielle indifférente à l’actualité de son pays, l’auteur éclaire sans doute une partie de la population pakistanaise, surprotégée, égoïste, plongée dans des mondes artificiels qui les éloignent de la réalité. Mais le personnage de Nilofer ne dessert-il pas la cause des femmes ? En souhaitant traiter le sujet avec cynisme et humour, l’auteur prend le risque d’être mal comprise de ses lecteurs.

 Car quelle est la cible de l’auteure ? En choisissant une écriture facile, des personnages superficiels, une narration rendue fluide en multipliant les supports (articles de journaux, narration à la première personne, extrait du roman que rédige Amynah), il semble qu’un lectorat avide de lectures futiles soit visé. La violence, l’horreur sont soigneusement évitées au profit d’une légèreté de ton flirtant avec des sujets difficiles. Ce lectorat fera-t-il la part des choses et ira-t-il chercher au-delà des apparences ironiques du roman ?

 Les nuits de Karachi est un roman dérangeant pour ces raisons…

 Je vous renvoie à un article d’Amnesty International datant de 2010 sur les femmes parkistanaises : http://www.amnesty.ch/fr/actuel/magazine/2010-4/pakistan-femmes-enfermees-dans-la-tradition

 

Mustafa Qadri, chercheur sur le Pakistan pour Amnesty, explique à TF1 News en quoi la situation des femmes dans le pays est très difficile. :

 http://lci.tf1.fr/monde/asie/pakistan-les-violences-contre-les-femmes-restent-trop-souvent-6797472.html

 

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  Premières phrases :

« Courrier des lecteurs

Un lecteur d’Austin en colère

Cher Monsieur,

Je suis abonné depuis peu à votre publication. En tant qu’expatrié pakistanais, j’appréciais votre analyse des évènements du pays, jusqu’à ce que je tombe sur la chronique « Nuits de Karachi ». Monsieur, je suis absolument scandalisé que l’on puisse autoriser la parution d’une telle chronique dans un journal destiné aux Pakistanais résidant non seulement au Pakistan mais à l’étranger. »

 

Vous aimerez aussi :

 Quand viennent les cyclones de Anita NAIR

 

D’autres avis :

Yves ;  Jostein

 

 Les nuits de Karachi, Maha Khan Phillips, traduit de l’anglais (Pakistan) par Sabine Porte, Albin Michel, avril 2012, 315 p., 20 euros

 Merci aux Editions Albin Michel.  

Publié dans Littérature Asie

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Chaman de Galsan TSCHINAG

Publié le par Hélène

 chaman 

 

♥ ♥

 

L’auteur :

Galsan Tschinag est né en 1944 dans une famille d’éleveurs nomades touvas en Mongolie occidentale et a passé sa jeunesse dans les steppes du Haut-Altaï, aux confins de l'Union Soviétique.
Après son bac à Oulan-Bator, bénéficiant des programmes de coopération entre les pays communistes, Galsan Tschinag a la possibilité d’étudier la linguistique à Leipzig, en RDA. Il écrit soit en mongol soit en allemand. Son premier ouvrage, Ciel bleu, est publié en Allemagne en 1994. Il obtient le prix Adalbert von Chamisso, récompensant un auteur étranger écrivant en allemand.

Parallèlement à l'écriture, Galsan Tschinag se consacre à la protection des coutumes de son peuple, menacées par les dangers de la modernisation.

L’histoire :

Après de nombreuses années passées à sillonner le monde, Galsan Tschinag revient vers son peuple, les Touvas, des nomades du Haut- Altaï au nord de la Mongolie, pour y passer le soir de sa vie. Mais la situation est délicate, ses deux disciples chamans, ainsi que son peuple, ne sont pas d’accord sur le chemin à prendre pour affronter l’avenir. La vie nomade traditionnelle et le XXIe siècle se dressent face à face comme deux géants inconciliables.


Pour apaiser les esprits, une caravane est envoyée au Lac Jaune où une colline sacrée doit être consacrée. La narration tisse des rêves et des souvenirs du narrateur qui passe sa vie en revue pour en retenir les moments les plus importants : scolarité pendant les années 50 staliniennes, études supérieures à Leipzig dans les années 60, la première rencontre avec le Dalaï-lama en 1981, et la réalisation de son souhait le plus cher : la grande caravane avec laquelle son peuple retourne en 1985 dans le Haut- Altaï pour reprendre le mode de vie traditionnel nomade.

 

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Ce que j’ai aimé :

 

Chaman est un texte pur mené par une voix hypnotique qui nous invite dans son univers, à la rencontre des siens. Le lecteur est comme gêné au début, décalé dans un monde qui n'est pas le sien, puis, petit à petit, le talent de conteur et ses qualités indéniables d'hôte mettent à l'aise ses invités passionnés alors par ce qu'ils découvrent. 

 Les textes de Galsan Tschinag sont toujours une plongée en apnée dans un univers lointain dépaysant et fascinant. Ici, il nous livre son histoire et nous permet de mieux comprendre les clés de cette Mongolie en pleine mutation, oscillant entre tradition et modernité. Son texte est nimbé de son intelligence et de sa clairvoyance de chaman.

"Ma yourte palpite dans la steppe

cette autre grande yourte qui est mienne

Le mince filet de fumée

Qui tourbillonne dans la petite

S'élève à travers la grande

Et s'enfonce parmi les nuages

Est le cordon de ma naissance

Je suis l'oeuvre commune

De notre père le Ciel, de notre mère la Terre

Et pour trois vies de cheval

Je me chauffe au foyer fougueux des nomades." (p. 115) 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

 Il est quelquefois difficile de rentrer dans ce texte, il faut se laisser bercer par le chant hypnotique de l'auteur et faire abstraction de ce qui nous entoure pour que se crée la vraie rencontre. Galsan Tschinag demande de la concentration, mais la beauté du texte vaut les efforts fournis... 


Premières phrases :

« Voici l’histoire d’un rêve opiniâtre. Un rêve qui, pendant tout un hiver, s’est emparé de moi presque chaque nuit, parfois même le jour, pour me ravir et me tourmenter tout à la fois. J’ai dû et pu le coucher sur le papier avant même de savoir si j’allais pouvoir lui aussi le réaliser comme nombre de ses prédécesseurs, tout d’abord vagues chimères, songes bouillonnants et bariolés. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur :  Ciel bleu : une enfance dans le Haut Altaï 

Autre : deux films magnifiques Les deux chevaux de Gengis Khan de Byambasuren Davaa et Urga de Nikita MiKhalkov

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D’autres avis :

 

LA QUINZAINE LITTERAIRE, Jean-Luc Tiesset
« Galsan Tschinag nous entraîne une fois de plus vers les paysages lointains et grandioses de l’Asie centrale, là où la réalité le dispute au fabuleux ». Lire l'article entier ici.

KAELE, Fabien Franco

« Ce qui frappe dans ce texte littéraire, c’est la force de son réalisme, la richesse de sa pensée, et la profondeur de son humanisme. Comment ne pas accepter un tel cadeau ».

BOOKS, Suzi Vieira

" Son dernier livre revient sur son incroyable parcours, mais surtout sur son retour au sein du clan Touva, une minorité turkmène de Mongolie, dont il es le chef et le chaman".

LE MONDE DIPLOMATIQUE, Sophie Divry

« Passeur de frontières ». Lire la suite ici

MEDIAPART, Aliette Armel
« Je suis issu d'un peuple nomade et j'ai appris à maîtriser la culture occidentale. Je me considère donc comme un pont liant l'Est et l’Ouest.» Lire la suite ici

 

Chaman, Galsan Tschinag, Métaillié, traduit de l’allemand (Mongolie) par Isabelle Liber, mars 2012, 252 p., 20 euros

Merci à Valérie Guiter des Editions Métailié

Publié dans Littérature Asie

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A l’angle du renard de Fabienne JUHEL

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

 L’auteur :

 Fabienne Juhel a grandi dans la campagne bretonne près de Saint-Brieuc, au milieu des bois, entourée de plumes, d'animaux sauvages et de mégalithes.

Elle obtient son doctorat de Lettres en 1993 avec une thèse sur le poète des Amours jaunes, Tristan Corbière ; publie des articles dans la revue Skol Vreizh.

En 1995, elle est nommée commissaire de l'exposition qui célèbre la naissance du poète, et est chargée, en 2006, du contenu du site officiel Tristan Corbière par la ville de Morlaix.

Elle enseigne les Lettres dans un lycée dans les Côtes-d'Armor, après avoir été chargée de cours à l'Université de Rennes 2. À la demande du littéraire.com, elle a fait paraître en ligne une nouvelle intitulée ...Comme une image dans le cadre de la manifestation « Lire en fête 2005 ».

La Verticale de la lune, son premier roman, a paru chez Zulma en août 2005. Le Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs 2009 parrainé par la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire a été attribué à Fabienne Juhel pour À l’angle du renard (Rouergue, 2009). (Source : Babélio)

 

L’histoire :

" Le Rigoleur, c'est mon nom de famille. Le Rigoleur avec la particule, petite noblesse bretonne oblige. Le Rigoleur, oui, mais pas rigoleur pour deux sous. Qu'est-ce qui me ferait rire, hein ? Est-ce que j'ai une tête à rigoler ? Tiens, ça se saurait si l'habit faisait le moine. " Paysan breton, Arsène Le Rigoleur est ancré à sa terre et à ses secrets. Gare à celui qui ira fouiner sur son territoire et dénicher de vieilles histoires. Des gens de la ville, les Maffart, s'installent dans la métairie voisine, une belle ferme rénovée du XVIIe siècle. Comme ça va être bon, pour les deux gamins, de grandir à la campagne. Mais quand on ne connaît rien à la lune rousse et aux pièges à renard, mieux vaut se tenir à l'écart du Rigoleur et de sa tanière. (Quatrième de couverture)

 

Mon avis :

Où nous faisons la connaissance d’un drôle de bonhomme Arsène le Rigoleur, et si au début on le trouve drôle avec ses préceptes de paysan (« Quand la lune est rousse, il ne faut pas oublier de rentrer son linge. Tout le monde sait ça. Eh bien apparemment pas la nouvelle voisine »), on s’aperçoit bien vite que ce n’est pas un rigolo. Plutôt un taciturne qui cache dans son pelage des histoires lourdes de signification… Et malgré tout, on finira par s’attacher à ce bonhomme bougon toujours sur le fil entre l’homme et l’animal.

C’est un roman très original que nous offre Fabienne Juhel, un roman bien écrit qui instille délicatement de la poésie et du sentiment dans ces fermes arides du fin fond de la Bretagne.

Une très belle découverte.

 

Premières phrases :

« C’est ici qu’il se terre. Non loin des hommes qu’il fréquente à distance, entre chien et loup.

Il a toujours habité ici, dans ce bois, après le village, sur cette butte qu’on appelle Le Tertre. Sans doute parce qu’il y est né. Ça aurait pu être un autre bois, plus au sud, sous un meilleur climat, ça aurait été pareil ; il n’aurait pas bougé. Aucun danger. Est-ce qu’on demande à un arbre d’aller planter son fût ailleurs ? Est-ce que ces choses-là sont mêmes possibles ? »

 

D’autres avis :

Clara ; Papillon ; Ys ;  Cathulu 

 

A l’angle du renard, Fabienne Juhel, Le Rouergue, 2009, 234 p., 17.30 euros

Prochainement en POCHE : A l’angle du renard, Fabienne Juhel, Actes Sud, août 2012, 7.50 euros

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Vert Palatino, un printemps meurtrier de Gilda PIERSANTI

Publié le par Hélène

vert-palatino.jpg

♥ ♥ ♥ ♥

 Prix polar dans la ville

 

L’auteur : 

Née en italie quand les sixties n'étaient pas les sixties, non loin de la ville d'Hadrien, elle a grandi à Rome et nourri une passion précoce pour la Ville éternelle. Philosophe, critique littéraire, tradutrice, elle est l'auteur de romans noirs. (présentation de l'auteur)

Le site de Gilda Piersanti 

 

L'histoire :

 

À Rome, depuis des semaines, il pleut. La ville est paralysée, le jour de Pâques s’est terminé en bouillie, personne n’a pu remplir le panier pour le pique-nique rituel de Pasquetta (le lundi de Pâques). Et voilà qu’une accalmie inespérée surprend tout le monde, sauf le petit groupe d’archéologues qui l’attendaient avec impatience et décident d’aller vérifier leurs fouilles sur la colline du Palatino, arrêtées « pour cause météorologique ». Mais, sous les bâches blanches qui protègent les fouilles, une surprise attend une jeune archéologue de l’équipe en mal d’amour.

Dans cet épisode, le sang froid de l’inspecteur principal Mariella De Luca est mis à dure épreuve au cours d’une enquête qui la conduira des milieux pédophiles jusqu’aux troubles intimes d’une jeune mère habitant le quartier de Corviale, cette extraordinaire barre de logements sociaux d’un kilomètre de long, construite à la fin des années 70 au sud-ouest de Rome. (Présentation de l’éditeur)
 

Ce que j’ai aimé :

Un bon roman policier ne se contente pas d’une intrigue passionnante, pour acquérir une épaisseur substantielle, il doit conjuguer une atmosphère particulière, des personnages à la profondeur attirante, un contexte social ou politique inévitable, bref il lui faut tout un faisceau de ramifications qui le mèneront vers un gage de qualité. Les romans de Gilda Piersanti sont de cette veine, ce Vert Palatino s’accordant parfaitement avec les prérogatives requises.

 Gilda Piersanti situe ses intrigues dans une ville qu’elle connait sur le bout des doigts, pouvant ainsi facilement semer tout cliché touristique.  Vert Palatino est le deuxième opus des Quatre saisons Meutrières, « Les quatre saisons meurtrières : quatre histoires, quatre enquêtes policières qui débutent sur des lieux communs du noir pour les déjouer… » (résumé de l’éditeur)

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 Durant ce printemps 2001, Rome est assaillie de pluies diluviennes que viennent adoucir une accalmie à laquelle personne n’ose croire. Mais les romains sont reclus chez eux, devant leurs écrans, la coupe d’Italie battant son plein. Seule Mariella ne semble pas vibrer devant le championnat, même si, en italienne de souche,  elle maîtrise le sujet au besoin.

 Mariella De Luca est une jeune femme mystérieuse, à fleur de peau, qui aime suivre ses impulsions, aussi scabreuses soient-elles. Enquêtrice hors pair, sa vie privée erre dans des territoires sombres aux fils entremêlés.

 « Elle s’était jurée qu’elle ne tomberait jamais sous l’emprise d’un homme. L’amour, surtout pour les femmes, c’était l’instrument des tortures qu’elles s’infligeaient à elles-mêmes. » (p. 155)

 Elle bénéficie du soutien sans pareil de son responsable hiérarchique D’Innocenzo, un homme marqué par la disparition inexpliquée en Inde de son fils sept ans auparavant, et par l’aphasie dans laquelle est tombée sa femme suite à cette disparition. Cette intrigue secondaire mystérieuse et non résolue du roman permet de pousser le lecteur en avant vers les épisodes suivants.

 Dans cette enquête, Mariella est affublée d’un jeune stagiaire et le meurtre d’un membre d’un réseau pédophile et la disparition quasi simultanée d’une petite fille les mènent dans le quartier de Corviale, une barre d’immeubles de un kilomètre de long, haute de neuf étages, surnommée « Le Serpentone » en raison de sa réputation sulfureuse. Au fil de ses découvertes, Mariella explorera plusieurs milieux et sera amenée à côtoyer des personnages atypiques, aux souffrances éraillées.

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 Un opus italien magistral !

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien

  

Premières phrases :

« Elle manqua la dernière marche et s’agrippa à la grille. En principe, il fallait des clés pour entrer. En montant jusqu’au dernier étage, Mariella se doutait que ce serait fermé. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Rouge abattoir de Gilda PIERSANTI

Autre :  Le roi Lézard de Dominique SYLVAIN

 

Vert Palatino, un printemps meurtrier, Gilda PIERSANTI, Editions le Passage, 320 p. 15 euros

POCHE : Vert Palatino, un printemps meurtrier, Gilda PIERSANTI, Pocket, février 2009, 6.70 euros

 challengeQuatreSaisons 

Publié dans Roman policier Europe

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L'appel des origines tome 1 de CALLEDE ET SEJOURNE

Publié le par Hélène

                                     appel-des-origines-harlem

♥ ♥ ♥

Tout mettre en péril pour partir en quête de ses origines ?

 

Les auteurs :

 

Auteur vivant à Bayonne, Joël Callède a suivi des études d’histoire avant d’entrer à l’IUFM. Mais son amour de la BD est plus fort qu'une carrière dans l'éducation nationale et il décide de se lancer. Il signe le scénario de Comptine d’Halloween chez Delcourt, série dessinée par Denys. Il fait ensuite la rencontre de Gihef et en 2004 ils signent Enchaînés chez Vents d’Ouest, dont la deuxième saison a repris en 2010. Suivront plusieurs séries : Tatanka et Dans la Nuit chez Delcourt, Haute Sécurité, Damoclès et Asthénie chez Dupuis. Il participe également à l'aventure XIII Mystery parrainée par Van Hamme. Son album paraîtra en 2013. En 2011, il lance avec Gaël Séjourné au dessin la série L'Appel des Origines.

Gaël Séjourné est né en 1966 à Saint-Nazaire. Après des études d'Arts Plastiques, il se lance comme graphiste dans une maison d’édition spécialisée dans la sécurité routière, où il travaille toujours. Après sa rencontre avec Serge Perrotin et grâce aux conseils de Crisse, il publie Lance Crow Dog en 1998 (5 tomes). Il publie ensuite la série Tatanka (5 tomes) avec Joël Callède. En 2010 il signe le tome 2 du Jour J, avec Pécau et Duval.

Jean Verney est à la couleur dans cet album.

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L'histoire :

 Harlem, les années 20. La jeune Anna travaille la journée dans le restaurant de son oncle et sa tante, et la nuit danse au rythme du jazz. Une vie qui pourrait être légère… Mais Anna est tourmentée par ses origines : elle est métisse, un statut difficile qui l’empêche de trouver sa place. Un jour, elle découvre l’existence de son père inconnu : un Blanc, mystérieusement disparu en Afrique.

Elle ne pense plus qu’à le retrouver, et réussit à se joindre aux membres d’une expédition se rendant sur le continent noir à la recherche des origines de l’Homme. À chacun sa quête, à chacun ses origines : les voici partis ensemble à la poursuite de leurs chimères.

Au croisement d’Out of Africa et des romans de Joseph Conrad, ce triptyque retrouve le souffle romantique de la grande aventure tout en proposant un regard réaliste sur une époque et sur un phénomène que chacun ressent à un moment de sa vie : l’appel des origines. (Présentation de l'éditeur)

 

Ce que j'ai aimé :

L'atmosphère de ces années de Prohibition (1919-1933) dans Harlem est magnifiquement bien rendue : la musique qui s'élève des "speakeasies clandestins", bars clandestins où l'alcool de contrebande coule à flots au son du jazz ou du ragtime, les flappers, "jeunes femmes modernes des années 20, aux jupes courtes et aux moeurs libres, aimant boire l'alcool, fumer et danser aux rythmes du jazz", Le Cotton Club et ses musiciens de légende, Duke Ellington, Cab Calloway, Louis Amstrong, les "Washingtonians", groupe musical composé notamment de Duke Ellington et le saxophoniste Sidney Bechet, Ethel Waters... Dans ce quartier,  "les rêves les plus fous, la réalité la plus sombre, la violence la plus tragique" (p. 17) cohabitent pour former un ensemble détonnant...

La jeune Anna est une jeune femme de son temps qui profite de tous ces plaisirs illicites avec ses amis. Mais ses projets changent le jour où elle apprend l'identité de son père et où elle décide de partir à sa recherche en Afrique aux côtés de Simon, jeune scientifique passionné et passionnant... Ils s'embarquent à la fin du tome 1, poursuivis par Marcus, voyou notoire prêt à tout pour obtenir les faveurs de la belle métisse...

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Un scénario attirant servi par des dessins chaleureux rendent ce premier tome très prometteur...

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien

 

Vous aimerez aussi :

Le tome 2 sorti en janvier 2012

Les albums de Jean-Pierre GIBRAT

 

L'appel des origines, Tome 1 Harlem, CALLEDE, SEJOURNE, Vents d'ouest, février 2011, 56 p., 13.90 euros

 

BD Mango bleu

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La part manquante de Christian BOBIN

Publié le par Hélène

                                    part manquante

 ♥ ♥

"Il y a, dans l'air chaud, comme un orage qui s'annonce, comme un amour qui s'avance." (p. 84)

 

 L'auteur :

Christian BOBIN est un écrivain français contemporain, auteur de "fragments", des textes en prose poétiques. Il a connu le succés à partir de 1991 avec Une petite robe de fête.

 

Ce que j'ai aimé :

Ceux qui apprécient le charme de Christian Bobin savent que la beauté de ses pages est indéfinissable, elle ne se laisse pas appréhender par des mots tant elle est aérienne et volatile.

Dans ces douze nouvelles, il nous parle d'amour, de solitude, d'enfance, d'écriture, de lecture : 

"Lire c'est s'apprendre soi-même à la maternelle du sang, c'est apprendre qui l'on est d'une connaissance inoubliable, par soi seul inventée. L'enfance tourne avec les pages." (p.23)

"On pourrait recenser les livres suivnat l'embarras d'en parler. il y a ceux engorgés de pensée, de savoir. Tous ces livres ensablés dans l'eau morte des idées. les gens qui vous en parlent vous sont très vite insupportables. Même quand ils lisent beaucoup ils ne lisent pas : ils confortent leur intelligence. Ils font fructifier leur or. Et il y a les livres que l'on ne sait pas dire, à peine montrer du doigt, comme la première étoile dans le ciel mauve." (p. 43)

"Nos attitudes devant la vie sont apprises durant l'enfance, et nous écoutons le chant des lumières comme un nouveau-né entend un bruit de source dans son coeur. Nos attitudes devant l'amour sont enracinées dans l'enfance indéracinable, et nous attendons un amour éternel comme un enfant espère la neige qui ne vient pas, qui peut venir." (p. 76)

La magie agit alors, comme par miracle ...

 

 Ce que j'ai moins aimé :

Les allusions à Dieu sont un peu trop présentes à mon goût...

 

Premières phrases :

"Elle est seule. C'est dans un hall de gare, à Lyon Part-Dieu. Elle est parmi tous ces gens comme dans le retrait d'une chambre. Elle est seule au milieu du monde, comme la vierge dans les peintures de Fra Angelico : recueillie dans une sphère de lumière. Eblouie par l'éclat des jardins. Les solitaires aimantent le regard." 

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Les ruines du ciel 

Autre :  Nos cheveux blanchiront avec nos yeux de Thomas VINAU

 

La part manquante, Christian Bobin, Gallimard Folio, 4.20 euros

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