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1261 résultats pour “vie parfaite

Rentrée littéraire 2015

Publié le par Hélène

Titus n'aimait pas Bérénice de Nathalie Azoulai

Présentation de l'éditeur : Quand on parle d'amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d'abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifier une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c'est à la fois le patrimoine, mais quand on l'écoute bien, quand on s'y penche, c'est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent. Alors Nathalie Azoulai a eu envie d'aller y voir de plus près. Elle a imaginé un chagrin d'amour contemporain, Titus et Bérénice aujourd'hui, avec une Bérénice quittée, abandonnée, qui cherche à adoucir sa peine en remontant à la source, la Bérénice de Racine, et au-delà, Racine lui-même, sa vie, ses contradictions, sa langue. La Bérénice de Nathalie Azoulai veut comprendre comment un homme de sa condition, dans son siècle, coincé entre Port-Royal et Versailles, entre le rigorisme janséniste et le faste de Louis XIV, a réussi à écrire des vers aussi justes et puissants sur la passion amoureuse, principalement du point de vue féminin. En un mot, elle ne cesse de se demander comment un homme comme lui peut avoir écrit des choses comme ça. C'est l'intention de ce roman où l'auteur a tout de même pris certaines libertés avec l'exactitude historique et biographique pour pouvoir raconter une histoire qui n'existe nulle part déjà consignée, à savoir celle d'une langue, d'un imaginaire, d'une topographie intime. Il ne reste que peu d'écrits de Racine, quelques lettres à son fils, à Boileau mais rien qui relate ses tiraillements intimes. On dit que le reste a été brûlé. Ce roman passe certes par les faits et les dates mais ce ne sont que des portes, comme dans un slalom, entre lesquelles, on glane, on imagine, on écrit et qu'on bouscule sans pénalités.

Mon avis : Dans une langue travaillée, proche de la grâce, l'auteur livre un bel hommage à la littérature, à ces textes classiques essentiels, essentiels pour se sauver, pour pratiquer la catharsis, pour comprendre comment d'autres ont succombé aux passions ou s'en sont affranchis, pour s'échapper un temps d'une réalité trop lourde à porter, pour qu'un personnage nous aide à porter notre destin incertain à bout de bras... Elle évoque la littérature, comme consolation pour "quitter son temps, son époque, construire un objet alternatif à son chagrin, sculpter une forme à travers son rideau de larmes." p. 20

Un texte magnifique !

 

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Les âmes grises de Philippe CLAUDEL

Publié le par Hélène

♥ ♥

« Rien n’est ni tout noir, ni tout blanc, c’est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes, c’est pareil… »

Le narrateur raconte des évènements qui se sont passés en décembre 1917 dans l'est de la France, à quelques kilomètres du front. Le village fut marqué cet hiver-là par le meurtre d'une fillette, surnommée Belle de Jour. Le narrateur était alors policier, et il observe alors les uns et les autres, qu'il s'agisse du procureur, du juge, aucun n'est transparent. Le narrateur met ainsi en avant l’ambiguïté de l'âme humaine, le décalage entre ce que l'on voit de l'autre et ce qu'il ressent, ce qu'il est vraiment : Lysia semblait tellement affable, heureuse, alors que en lisant son journal des années après, le narrateur découvre qu'elle sombrait peu à peu. Le narrateur s'enfonce alors dans les profondeurs de l'âme humaine, pour comprendre, pour mettre à distance peut-être aussi ses propres démons.

« Tout cela a l’air bien embrouillé, comme un coq à l’âne cafouilleux, mais au fond, c’est à l’image de ma vie, qui n’a été faite que de morceaux coupants, impossibles à recoller. Pour essayer de comprendre les hommes, il faut creuser jusqu’aux racines. »

Ce sont des êtres esseulés que peint Philippe Claudel, des hommes qui s'attachent facilement, ou qui parlent seuls, comme le narrateur pour enrayer sa solitude :

« Ecrire me fait vivre à deux. Lorsqu’on est seul, depuis longtemps, on peut choisir de parler à haute voix, aux choses et aux murs. Ce que je m’applique à faire n’est guère différent. »

Philippe Claudel en quelques mots, quelques phrases, réussit à créer une atmosphère et à nous faire ressentir le gouffre qui se creuse en chaque être humain, jour après jour, déceptions après déceptions. Alors oui, le propos est sombre, mais l'écriture est lumineuse !

 

Prix Renaudot 2003 /Grand Prix littéraire des lectrices de Elle 2003

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Cendrillon de Joël POMMERAT

Publié le par Hélène

♥ ♥

Sandra saisit mal des derniers mots de sa mère murmuré sur son lit de mort. Elle comprend qu'elle ne doit jamais cesser de penser à elle sans quoi sa mère mourra à jamais. La jeune femme vit alors dans la peur perpétuelle d'oublier cette mère tant aimée. Son père décide de se remarier, et tous deux viennent vivre chez la nouvelle belle-mère qui assigne à Sandra mille tâches ménagères. Sandra accepte vaillamment, pensant ainsi expier ses manquements. Puis vient le jour du bal....

Joël Pommerat opte pour une adaptation du conte moderne avec des familles recomposées, le harcèlement subi par la jeune femme, la difficulté à faire son deuil, les violences relationnelles... Il s'approprie le conte populaire.

"Je me suis intéressé particulièrement à cette histoire quand je me suis rendu compte que tout partait du deuil, de la mort (de la mère de Cendrillon). À partir de ce moment, j’ai compris des choses qui m’échappaient complètement auparavant. J’avais en mémoire des traces de Cendrillon version Perrault ou du film de Walt Disney qui en est issu : une Cendrillon beaucoup plus moderne, beaucoup moins violente, et assez morale d’un point de vue chrétien. C’est la question de la mort qui m’a donné envie de raconter cette histoire, non pas pour effaroucher les enfants, mais parce que je trouvais que cet angle de vue éclairait les choses d’une nouvelle lumière. Pas seulement une histoire d’ascension sociale conditionnée par une bonne moralité qui fait triompher de toutes les épreuves ou une histoire d’amour idéalisée. Mais plutôt une histoire qui parle du désir au sens large : le désir de vie, opposé à son absence. C’est peut-être aussi parce que comme enfant j’aurais aimé qu’on me parle de la mort qu’aujourd’hui je trouve intéressant d’essayer d’en parler aux enfants.[...]" Joël Pommerat, entretien avec Christian Longchamp

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas été sensible à cette adaptation, peut-être éprouverai-je plus d'intérêt en voyant la mise en scène, souvent la lecture ne suffisant pas pour le théâtre. J'ai trouvé cet univers très noir, manquant de lumière et d'humanité.
 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Publié dans Théâtre

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Les flammes de pierre de Jean-Christophe RUFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Tu vois ce que ça peut faire la montagne ? Les petits drames de la vie, ça les casse, ça les réduit en poudre. Il n'y a plus que l'essentiel. On est vivant. Voilà tout."

Rémy est guide de haute montagne quand il rencontre Laure, jeune citadine venue prendre l'air. Rapidement un lien particulier s'établit entre les deux jeunes gens, malgré leurs différences, et malgré la distance de Laure qui semble refuser une quelconque intrusion dans son univers.

Ce que j'ai aimé :

L'histoire d'amour en elle-même est anecdotique, centrée sur les différences qui séparent ou enrichissent. Le véritable sujet est la montagne, ce qu'elle révèle aux hommes et ce qu'elle révèle des hommes. Le massif du Mont Blanc est un cadre d'exception pour chanter la passion des âmes habitées par l'immensité.  

"Le monde de l'altitude avec ses risques et son inconstance violente est un révélateur des âmes. Elle avait cru Rémy d'une espèce particulière parce qu'il faisait preuve, face au danger, d'une maîtrise impressionnante. Ce talent était en fait donné à d'autres mais la montagne seule avait le pouvoir de reconnaitre ceux qui étaient touchés par cette grâce. La mer aussi, sans doute, comme l'équitation ou la course automobile, détient ce pouvoir ainsi que toutes les grandes épreuves physiques. La montagne, en ceci qu'elle s'empare de l'être humain nu, sans le secours d'une coque, d'une monture ou d'une carrosserie, le contraint à un combat à mort qui mobilise ses dernières ressources morales."

"En montagne, il n' y a pas d'absolu qui ne soit construit sur l'évidence de l'éphémère, pas de conquête qui n'ait en même temps fait éprouver des limites, pas de bonheur qui ne trouve son relief dans la souffrance et dans la mort."

"Elle se dit que la montagne lui apportait exactement tout ce dont la société avait prétendu la délivrer. Elle avait vécu dans un monde qui ne veut plus voir la mort, qui a la douleur en horreur, qui veut réduire l’effort à son maximum, un monde de confort et de protection qui fait des êtres qui le peuplent des victimes plutôt que des héros, des consommateurs plutôt que des créateurs, des esclaves plutôt que des souverains. En venant se perdre dans ces hauteurs, elle avait rencontré des épreuves et peut-être une tragédie mais aussi, et c’était étrange de le sentir en cet instant, l’impression voluptueuse d’être redevenue totalement, irrémédiablement humaine, c’est-à-dire vulnérable et agissante, combative et mortelle. "

Bilan :

Plutôt destiné aux passionnés de montagne qui se reconnaitront.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur Immortelle randonnée ♥ ♥ ;  Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla ♥ 

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L'éphémère 88 plaisirs fugaces, anthologie établie par Bruno DOUCEY et Thierry RENARD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il s'agit surtout de passionner le temps" Vladimir Jankélévitch

L’ comme L’instant, E comme Envol, P comme Passion, H comme Humanité… C’est sur le mode d’un acrostiche que les Éditions Bruno Doucey ont conçu l’anthologie de la 24e édition du Printemps des Poètes. L’éphémère et son unique voyelle invoquée quatre fois, l’inachevé, le fugace, le passager… Sans omettre ces insectes qui ne vivent qu’un jour, l’enfance et ses changements incessants, la brièveté de la vie humaine au regard des temps géologiques, la mémoire en lutte contre l’effacement, le rêve plus insaisissable que l’oiseau, la neige qui renvoie le monde à son impermanence. Bien sûr il y a l’envers de toute chose : l’éternité et le « dur désir de durer » dont parle Éluard, la mort seule immortelle. Mais reconnaissons-le, l’éphémère est avant tout une invitation à vivre pleinement le peu de temps qui nous est donné. Ici et maintenant. Et sans attendre !

88 poètes parmi lesquels :

Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Édith Azam, Nawel Ben Kraïem, Hélène et René-Guy Cadou, Louis‑Philippe Dalembert, René Depestre, Ananda Devi, Patrick Dubost, Jin Eun-young, Nancy Huston, Charles Juliet, Yvon Le Men, Jean-Michel Maulpoix, Hala Mohammad, Ada Mondès, Paola Pigani, André Velter, Sapho, Fabienne Swiatly, Carmen Yáñez, Hyam Yared...

 

L’instant éternellement présent

Épingle ses éclats

Propulse les écueils

Habite les saisons

Efface peu à peu

Mon texte jamais écrit

Et pas un seul mot

Rien ne le retiendra

Encre sur la paume

      au creux du temps

Acrostiche réalisé à partir de fragments de poèmes de : André Velter, Murielle Szac, Imasango, Albane Gellé, Samantha Barendson, Marianne Catzaras, Thierry Renard, Jeanne Benameur, Louise Dupré, Stéphane Juranics

 Présentation de l'éditeur : Bruno Doucey

Quelques morceaux choisis :

 

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Sapho de Alphonse DAUDET

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Quel maléfice tenait donc, dans cette vie à deux ?"

Jean Gaussin tombe amoureux de Sapho dans les milieux interlopes du Paris bohème et s'attache à cette femme plus âgée que lui. Il découvre qu'elle est en fait une courtisane et comprend que cette femme issue d'un tout autre milieu que le sien fera son malheur, mais il se rassure en se disant qu'il la quittera, quand sa nomination à l'étranger arrivera. Mais les liens sont difficiles à couper quand l'amour s'invite...

Sapho, Moeurs parisiennes paraît pour la première fois sous forme de feuilleton dans l’Echo de Paris en 1884 puis chez G.Charpentier aussi en 1884. Ce roman permet de s'interroger sur les rouages du sentiment amoureux et du couple. Jean est un jeune amoureux impétueux, freiné souvent par Sapho, plus expérimentée. Il offre finalement une vision sans concession du couple avec notamment cette métaphore de la première montée des escaliers quand Jean choisit de porter sa femme jusqu'aux étages :

"Il monta le premier étage d'une haleine, heureux de ce poids que deux beaux bras, frais et nus, lui nouaient au cou.

Le second étage fut plus long, sans agrément. la femme s'abandonnait, se faisait plus lourde à mesure. Le fer de ses pendeloques, qui d'abord le caressait d'un chatouillement, entrait peu à peu et cruellement dans sa chair.

Au troisième, il râlait comme un déménageur de piano ; le souffle lui manquait, pendant qu'elle murmurait, ravie, la paupière allongée : "Oh ! m'ami, que c'est bon ... qu'on est bien..." Et les dernières marches, qu'il grimpait une à une, lui semblaient d'un escalier géant dont les murs, la rampe, les étroites fenêtres tournaient en une interminable spirale. ce n'était plus une femme qu'il portait, mais quelque chose de lourd, d'horrible, qui l'étouffait, et qu'à tout moment il était tenté de lâcher, de jeter avec colère, au risque d'un écrasement brutal."

Sapho est-elle une femme corruptrice ? La ville de Paris serait-elle corruptrice également, lieu de perdition, par rapport à la province, plus saine et  simple ? Pour écrire ce roman Alphonse Daudet se serait inspiré de son expérience tumultueuse qu’il vécut, étant jeune, avec Marie Rieu. Il hantait également les milieux bohèmes de l'époque et sa peinture de Paris rayonne de réalisme.

 

Présentation de l'éditeur : Flammarion

 

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Les romans de l'été

Publié le par Hélène

Voici une petite sélection de ce que je souhaite lire cet été (ou finir en ce qui concerne Les Misérables commencé l'été dernier déjà...) et j'en profite pour vous donner quelques pistes de lectures pour vos vacances. A noter que je n'ai pas choisi nécessairement des titres récents, mais plus des titres marquants, des valeurs sûres, testées et approuvées.

Un de mes plus beaux souvenirs de lectures de l'été fut Le comte de Monte Cristo de Dumas, lu au Croisic il y a deux ans. (Quand je vous disais que ce ne serait pas récent, je ne plaisantais pas...)

Mais je garde aussi un souvenir très fort de :

L’année des secrets  de APPACHANA Anjana, un roman très prenant, lu dans un train, debout, et qui a eu le mérite de me faire oublier ma situation inconfortable et les deux heures de trajet !

Nord Sud de Elisabeth GASKELL

Lonesome dove de Larry McMurtry pour ses cow-boys irrésistibles !

La saga des émigrants de MOBERG Vilhelm

Couleurs de l'incendie de Pierre LEMAITRE, pour retrouver l'esprit de Dumas...

 

D'autres lectures pour se laisser porter par le temps :

 

Le livre de l'été de Tove JANSSON

L'été solitaire d'Elisabeth Von Arnim 

Solitudes australes de David LEFEVRE

Petit traité de philosophie naturelle de DEAN MOORE Kathleen pour gagner en profondeur : « La vie éternelle, si elle existe, ne consiste pas à prolonger indéfiniment la durée de notre existence, mais sa profondeur. (…) Je veux aller le plus loin possible dans l’instant, le plonger dans une somme confuse de détails, le brandir dans l’air humide parcouru de cris. »

Ma famille et autres animaux  de DURRELL Gérald : un été à Corfou que vous n'oublierez pas !

Et l'incontournable Une année à la campagne de Sue HUBBELL

 

 
 

Pour moi l'été est plus synonyme de randonnées que de farniente sur la plage donc comme il existe des lectures de plage, je propose les lectures de rando :

Sur les chemins noirs de Sylvain TESSON

Une année en haut de Cyril AZOUVI

Vers Compostelle de Antoine BERTRANDY mon préféré sur le sujet, même si j'ai aussi bien aimé Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin  ; En avant, route ! de Alix de Saint André 

 

D'autres sélections :

Sur le blog : 2017  ; 2015 ; 2013 ; 2012 ; 2011

Télérama ; Psychologie, sélection datant de quelques années mais dans laquelle je retrouve ma définition du roman de l'été

 

Et vous quel serait le livre de l'été que vous conseilleriez ?
 

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Mercy Street de Jennifer HAIGH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Claudia travaille dans la clinique de Mercy Street à Boston. Là, les femmes désireuses d'avorter sont écoutées, prises en considération et guidées. Claudia les aide en répondant à leurs questions, en les accompagnant dans cette destinée bouleversée. Devant la clinique défilent des militants anti-avortement prêts à tout pour inciter les jeunes femmes désœuvrées à garder leur enfant. Claudia ressent de plein fouet cette pression quotidienne et s'échappe de temps en temps en rendant visite à Timmy, son vendeur d'herbe.

Si l'autrice s'attache aux pas de Claudia, pro-avortement, elle suit aussi la trajectoire des anti-avortements, et de l'un d'eux particulièrement virulent dans ses actes et propos. Elle offre ainsi une vision très juste de l'Amérique à travers ces personnages parfaitement bien cernés. Chacune de leur histoire est esquissée, ils prennent vie sous nos yeux pour incarner leurs idées, Jennifer Haigh fait preuve d'empathie pour chacun d'eux, elle expose les opinions , le passé qui a mené chacun là où il est à présent, pour mieux comprendre - sans excuser - certains choix.

La vision de l'Amérique qui nous est présentée est très réaliste : il s'agit de l'Amérique qui permet tellement facilement de se procurer des armes, de l'Amérique dangereuse inhérente à ces ventes, de l'Amérique des petits trafics de drogue, de l'Amérique qui a donné naissance à des groupuscules qui grâce à internet et à son anonymat se permettent d'aller à l'encontre de la dignité humaine, de l'Amérique qui laisse de côté tellement de misérables. Mais la vision est aussi universelle : la folie des hommes rôde, prête à s'enflammer ...

Pour apaiser les esprits, Jennifer Haigh invite son lecteur à la compassion et à la compréhension des phénomènes. Avec intelligence, elle pose les faits et actes pour ouvrir les esprits et peut-être, espérer enfin un semblant de paix...

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Mois de janvier : Sortie 2022

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Agatha Raisin enquête. Remède de cheval de M. C. BEATON

Publié le par Hélène

♥ 

Agatha Raisin a pris sa retraite dans un ravissant village des Costwolds, Carsely. Quinquagénaire, elle n' a pas froid aux yeux et en pince pour son charmant voisin James Lacey. Mais après un dernier revers, elle jette son dévolu plutôt sur le nouveau vétérinaire du village, qui ne semble pas insensible à ses charmes. Quand il succombe d'une injection de tranquilisant destinée à un cheval, la police conclut à un malheureux accident. C'est sans compter sur Agatha qui est persuadée que son nouvel hidalgo a été sauvagement assassiné. Accompagnée de son voisin - qui , par un retournement de situation plutôt soudain, ne la prend plus pour une folle qui n'en veut qu'à son corps -, elle part alors sur les traces du tueur -ou de la tueuse- accumulant les bévues et mettant en danger sa propre vie...

Agatha Raisin est une Miss Marple d'aujourd'hui : elle râle, est un peu rustaude, pas très fine, et se comporte souvent comme une adolescente attardée face aux hommes. Elle est l'atout de ce roman dont l'enquête policère traîne un peu en longueur. Sauf qu'il faut, pour apprécier cette lecture, adhérer au dit personnage de Agatha, ce qui n'a pas été mon cas. Je l'ai trouvée ridiculement romantique, et pleine d'incohérences, psychologiquement parlant, tout comme son voisin James. 

Alors oui, c'est un policier distrayant, énergique, gentiment décalé, mais qui demande une certaine empathie envers Agatha ... Il s'agit ici du deuxième tome de la série, le premier étant "La quiche fatale" et cette série connait un beau succés en GB et comporte pour l'heure 27 tomes !

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel 

D'autres avis : Lecture commune avec Anne ; Sharon  

 

Agatha Raisin enquête. Remède de Cheval, de MC Beaton, traduit de l'anglais par Esther Ménévis, Albin Michel, juin 2016, 

 

Merci à l'éditeur.

 

Mois anglais

Publié dans Roman policier Europe

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Présumée disparue de Susie STEINER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Manon Bradshaw est inspectrice, traquant le jour les criminels, et le soir les prétendants éventuels. Cette célibataire endurcie aimerait ne plus être seule pour affronter les duretés que la vie lui réserve. Une nuit, après une énième rencontre Internet ratée, elle est confrontée à la mystérieuse disparition d'Edith Hind, étudiante à Cambridge. La jeune femme semble s'être volatilisée, et des traces de sang apparaissent dans sa maison. Néanmoins les indices restent minces pour se lancer sur la piste de la jeune femme, et les pressions augmentent étant donné que son père n'est autre que le médecin de la reine. Les points de vue alternent pour proposer un kaléidoscope enrichissant : celui de Manon, de Davy, son jeune collègue, de Miriam, la mère d'Edith ou encore d'Hélèna, la meilleure amie d'Edith.

La trame sociale est dense, mettant en avant l'errance des jeunes, tous milieux confondus, évoquant les foyers d'accueil pour les plus jeunes, pas toujours fréquentables, le rôle des associations. Manon jouera un rôle important pour eux. Ce personnage, appelé à devenir un personnage récurrent des romans de l'auteure, ressemble à de nombreux héros de romans policiers écorchés, exhalant un malaise lancinant. Son originalité tient dans ces rencontres et relations qu'elle enchaine pour combler le vide, à tout prix, parce qu'elle court après une image parfaite de ce qu'elle doit être. Elle apprend au fur et à mesure que la perfection n'existe pas, "Il y a toujours quelque chose : une maladie, un divorce, un deuil, à moins que ce ne soit la découverte d'une face cachée de la personnalité qui rend toute cohabitation impossible. Chacun fait du mieux qu'il peut et purge sa peine, les gens se retrouvent ensemble par accident (...)."

Un bon moment de lecture, mais rien non plus de très nouveau ou original.

 

Présentation de l'éditeur : Les arènes

D'autres avis : découvert chez Eva ; Cathulu ; Clara

Publié dans Roman policier Europe

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