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Abécédaire des belles choses à faire... de Géraldine COLLET et Nicolas GOUNY

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

Zigzaguer entre les idées noires et les jours de cafard... Leur dire "zut!" et avancer...

 

Les auteurs :

 

Géraldine Collet grandit à Cachan. Enseignante de lettres-histoire en lycée professionnel, elle a parcouru la Seine Saint-Denis avant d’atterrir à Pantin. Elle est auteure et auteure pour la jeunesse.

VISITER LE SITE DE L'AUTEURE

Nicolas Gouny est titulaire du DESS Édition de Villetaneuse, après avoir passé dix ans dans l’édition pédagogique publique, il s'est installé, depuis septembre 2008,dans un petit hameau de la Creuse perché sur le haut d'une vallée, au milieu des vaches et des arbres, pour se livrer à plein temps à l’illustration pour la jeunesse.

 

http://petitefamillegouny.blogspot.fr/2012/02/labecedaire-des-belles-choses-faire.html

 

L'histoire :

 

A chaque lettre de l'alphabet, l'enfant découvre une phrase poétique qui peut colorer son quotidien.

 

Ce que j'ai aimé :

 

Un vrai coup de coeur pour cet album qui colore le quotidien et l'illumine de merveilleux mots poétiques et philosophiques !!Il parle directement à nos âmes d'enfants et allège les heures en leur insufflant bonheur et joie de vivre !

 

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Lézarder au soleil et saluer les hirondelles

Papoter avec un papillon qu'on a presque attrapé.

Taquiner les truites un petit matin d'été

 

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Ce que j'ai moins aimé :

 

- Rien !

 

Vous aimerez aussi :

 

Jeunesse

 

Merci à Emmyne d'avoir attiré mon attention sur ce magnifique album !

 

Abécédaire des belles choses à faire, Géraldine COLLET, Nicolas GOUNY, Escabelle, février 2012, à partir de 3 ans, 14,10 euros

Publié dans Jeunesse Album

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A la lueur d’une étoile distante de Mary McGARRY MORRIS

Publié le par Hélène

a la lueur d'une étoile distante

♥ ♥ ♥ 

 « Les gens n’admettraient pas que les apparences sont parfois trompeuses. A l’image des meilleures prises de combat, les mots peuvent être retournés contre vous et une fois que vous êtes à terre, ils sont à même de vous tuer. » (p. 364)

 

L’auteur :

 Mary McGarry Morris est née en 1943 dans le Connecticut. Disparue (Flammarion, 1989), son premier roman, a été sélectionné pour le National Book Award et le Pen Faulkner Award. Elle a depuis publié Une femme dangereuse (Julliard, 1991), Mélodie du temps ordinaire et Un abri en ce monde (Belfond, 2005). Mary McGarry Morris vit aujourd'hui à Andover, dans le Massachusetts.

 L’histoire :

Ces derniers temps, Nellie Peck, treize ans, a enfin trouvé de quoi combler son désoeuvrement : espionner la nouvelle locataire de sa mère dans le petit studio attenant à leur maison.

Activité d'autant plus excitante que l'arrivée de la jeune et jolie Dolly, danseuse de cabaret à la sensualité débordante, n'est pas passée inaperçue dans le quartier. Et rapidement, c'est à un véritable défilé de prétendants qu'assiste Nellie, cachée dans les arbres. (Début de la quatrième de couverture)

 

Ce que j’ai aimé :

Le point de vue adopté est celui de la petite Nellie, qui observe le monde à son niveau, se fiant à son innocence, à son instinct naïf pour interpréter ce qu'elle entend et voit. Or elle ignore encore que la vérité est insaisissable, fuyante, réinterpréable à l'infini.  

 « Nellie commençait à voir combien la vie pouvait être compliquée. Aucun fait n’était isolé. Chaque action entraînait une réaction, qui elle-même en entraînait d’autres, et ainsi de suite, en une série de combustions insidieuses qu’ils ne pouvaient pas cerner précisément, ni a fortiori prévenir, et qui se répandait désormais partout. Ils assistaient à leur propre désastre nucléaire, assis là, au centre de la zone dévastée par l’explosion, essayant toujours de paraître normaux, son père et elle, face au bureau de l’avocat au teint terreux. » (p.229)

 « Peut-être en allait-il de même pour tout le monde en grandissant. Petit à petit le vérité perdait de sa force, jusqu’à ce que, comme les particules en suspension dans l’air, elle devienne invisible. Et si c’était ça aussi, être un adulte ? Rationaliser une expérience, la transformer jusqu’à oublier la plupart des choses importantes, celles que personne n’avait besoin d’expliquer à certains enfants, parce que, eux, ils savaient, voilà tout. Et ils n’oubliaient pas. » (p. 428) 

 Les éléments se mettent en place petit à petit pour former un tout cohérent dans l'esprit de Nellie, mais inadéquat à sa vie familiale, à cet univers confortable, connu qui est le sien.

Le suspens est savamment dosé, tenant en haleine le lecteur partagé entre vérité et illusions, le ton naturel de la jeune Nellie allégeant un propos profondément plus grave.

 A la lueur d'une étoile distante est un roman prenant, intelligent, bien construit, une agréable découverte... 

 Ce que j’ai moins aimé :

Le début est un peu long par rapport à la fin beaucoup plus dense… Au point que j’ai trouvé certaines réactions des personnages peu crédibles à la fin, comme s’il fallait effacer rapidement les problèmes pour conclure… 

La question du résumé de la quatrième de couverture mérite d’être posée : fallait-il parler de l’évènement majeur ou laisser le lecteur le découvrir par lui-même ? Le fait de savoir éclaire-t-il finalement le récit d’un point de vue différent qui densifie le roman ? Je n’ai pas tranché… 

Le titre me semble difficile à retenir pour qui veut en conseiller la lecture au débotté…

 

Premières phrases :

 « A quoi voit-on parfois que l’on connaît bien une personne ? Elle n’a même pas besoin de vous fixer dans les yeux ou de dire un mot, et vous savez. Bon, ce que vous savez au juste n’est peut-être pas très clair, mais vous le savez, c’est tout. »

 

Vous aimerez aussi :

   Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper LEE

   D’autres avis :

Lire

 

  A la lueur d’une étoile distante, Mary McGarry Morris, traduit de l’américain par Valérie Bourgeois, Belfond, mai 2012, 444 p., 21.50 euros

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Idées cadeaux de Jean-Marc Laherrère

Publié le par Hélène

Présentation :

Jean-Marc Laherrère, fan de polar, débordé par les polars même s'il m'arrive de m'échapper pour lire autre chose (SF, fantazy, littérature générale ou jeunesse avec mes enfants).
Membre de l'association 813 (des amis des littératures policières), j'ai la chance d'être depuis des années voisin et ami de Claude Mesplède Le connaisseur du genre en France. Il m'a tout appris, et m'a ouvert toutes les portes qui me permettent aujourd'hui d'écrire dans des revues, d'animer des rencontres et de connaître une bonne partie du monde du polar en France et même parfois à l'étranger.
Un défaut, très gros défaut, je ne sais pas respecter les consignes, et je suis incapable, quand on me demande de conseiller un livre, de n'en conseiller qu'un, comme vous allez pouvoir le constater.

Son blog : http://actu-du-noir.over-blog.com/

Les questions :

Pourquoi offrir un livre ?

Premièrement, parce que je n'offre des cadeaux qu'aux gens que j'aime et que je connais bien. Et quand je connais quelqu'un, je sais forcément ce qu'il lit, et donc ce qu'il aime. Ce qui m'assure de ne pas trop me tromper. Aussi parce que j'aime par dessus tout faire partager mes enthousiasmes, mes coups de cœur, et faire découvrir un auteur à quelqu'un.

  Un livre que vous offrez en toutes circonstances ?

Il n'y en a pas ... mais si je ne veux pas trop me tromper j'offre une vieille série noire, assez rare "Chapeau" de Michèle Rozenfarb, ou un livre de la série des racontars de Jon Riel, à quelqu'un qui veut découvrir le polar un James Lee Burke, "Dans la brume électrique avec les morts confédérés" (rivages).

 Un livre pour donner envie de voyager :

Ceux qui me donnent à moi l'envie de voyager. A commencer par les polars des grands espace de chez Gallmeister, "Little bird" (et la suite de la série) de Craig Johnson, ou "Dérive sanglante" de William Taply, mais aussi "Patagonia Tchou Tchou" de Raul Argemi (rivages) qui donne des fourmis dans les jambes. 

 Un livre pour donner envie de rire :

S'il n'y avait qu'un seul nom ce serait Donald Westlake, avec soit le génial "Aztèques dansants", soit "Pierre qui roule" le premier de la série John Dortmunder (rivages). Mais il faudrait ajouter absolument le grand classique "fantasia chez les ploucs" de Charles Williams (folio), et quelques autres déjantés américains, Christopher Moore et son "Blues de coyote" (folio), les polars écolos hilarants de Carl Hiaasen (à commencer par "Miami park") ... En Europe le conseillerai Andrea Camilleri et son commissaire Montalbano, de plus en plus drôle, et un auteur français qui ne publie plus en ce moment, et c'est bien dommage, le marseillais Philippe Carrese, au hasard "les veuves gigognes" (fleuve noir)

Terry Pratchett et ses Annales du Disque Monde et son chef-d’œuvre écrit à quatre mains avec Neil Gaiman : De bons présages.

Un livre pour donner envie de philosopher :

Là une référence s'impose "la caverne aux idées" de José Carlos Somoza, polar philosophique à la construction absolument géniale (actes sud)

Un livre pour donner envie d'aimer :

Là aussi une référence s'impose à moi : Marcus Malte avec "Les harmoniques" (série noire) ou Carnage constellation (folio).

Un livre pour donner envie de rêver :

Pour rêver, rien, je lis des romans qui ont tendance à faire faire de cauchemars plutôt que des rêves !!
Ceci dit, côté SF un auteur comme Ian Banks et son cycle de la culture, "Etoiles mourantes" écrit par Jean-Claude Dunyach et Ayerdhal ou en fin "la horde du contrevent" d'Alain Damasio ont titillé mon imagination éveillée ... Ce qui est une façon de faire rêver.

Un livre pour donner envie de savourer :

Deux références immédiates et évidentes : la série Pepe Carvalho , le gourmet de Barcelone créé par Manuel Vazquez Montalban et (de nouveau) celle du commissaire Montalbano du sicilien Andrea Camilleri. Mais aussi "Saturne" et "la disparition des ouvrières" de Serge Quadruppani (traducteur de Camilleri en français, il n'y a pas de hasard) et pour sortir de la cuisine méditerranéenne, chez Piquier, la série consacrée au mandarin Tân qui se déroule au Vietnam du XVII sous la plume de Tan Van Tran Nuth.

Un livre pour donner envie de se révolter :

Il y en a tant !!
Pour ceux qui voudraient se révolter dans la bonne humeur une adresse  : le mexicain Paco Ignacio Taibo II et pour commencer ses deux chef-d'oeuvre : "Ombre de l'ombre" et "A quatre mains".
Pour se révolter encore dans la bonne humeur "le gang de la clé à molette" d'Edward Abbey.Pour ceux qui n'ont pas peur de se rendre malade devant l'injustice et la douleur du monde, quelques titres très durs : "La griffe du chien" de Don Winslow, "Raphael derniers jours" (aussi publié sous le titre de "The brave" de Gregory McDonald, "La frontière" de Patrick Bard.
Pour décortiquer les injustices de ce monde de façon moins traumatisante, mais non moins talentueuse, "Sombre sentier" ou "Lorraine connection" de Dominique Manotti, ou "les derniers jours d'un homme" de Pascal Dessaint, ou très proche de nous "Le bloc" de Jérôme Leroy

Un livre pour donner envie de se cultiver :

L'auteur qui a toujours réussi à me faire sentir mon inculture  sans que ce soit gênant pour apprécier ses romans était le cubain Alejo Carpentier, et en particulier dans "la danse sacrale". Mais ce n'est pas un polar ...

Un livre pour donner envie de cuisiner :

Une référence, déjà citée , la série Pepe Carvalho de Manuel Vazquez Montalban (on peut commencer par "La solitude du manager" ou "meurtre au comité central").

Un livre pour donner envie de lire :

On peut  des dictionnaires ? "le dictionnaire des littératures policières" de Claude Mesplède ? Ou "une brève histoire du roman noir" de Jean-Bernard Pouy ?

La série Jack Taylor de l'irlandais Ken Bruen qui multiplie les citations et donne vraiment envie de découvrir d'autres auteurs.

 

 

Publié dans Idées cadeaux

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Grandeur des îles de Odette de PUIGAUDEAU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

 

L’auteur :

 

Issue d'une famille de la bourgeoisie, fille du peintre de l’école de Pont-Aven Ferdinand-Auguste-Marie Loyen du Puigaudeau (cousin germain de l'écrivain Alphonse de Châteaubriant), et de Blanche-Henriette-Idalie Vandenbrouke (ou van den Brouke), Odette du Puigaudeau réside à partir de 1908 au Croisic (Loire-Atlantique) dans le manoir de Kervaudu. Enfant unique, elle est instruite à la maison par ses parents.

En 1920 elle monte à Paris pour s'inscrire à la Sorbonne au cours d'océanographie du professeur Jourdin dans l'espoir d'être engagée au laboratoire marin de Carthage en Tunisie, sans succès.

Elle est ensuite dessinatrice dans les laboratoires du Collège de France, styliste chez Jeanne Lanvin, journaliste à L’Intransigeant et dans des revues féminines, et enfin ethnologue.

En 1929, elle devient l'une des premières femmes à s’embarquer sur des thoniers bretons.

Elle a décrit d’une façon remarquable la vie dans les îles bretonnes de l’entre deux guerres dans son livre Grandeur des îles.

Réfusée par le commandant Charcot pour une expédition au Groenland, car il n'acceptait pas les femmes, elle découvre par la suite d’autres grands espaces dans le désert du Sahara à partir de janvier 1934, avec son amie Marion Sénones.

Fondatrice en août 1940 à Paris du Service féminin français, elle assure à partir de cette date des missions de préhistoire et d'ethnographie pour divers ministères et sociétés savantes.

Elle s'établit à Rabat en 1961, où elle réalisa pour la radio des émissions culturelles de 1961 à 1962, devint documentaliste au ministère de l'Information en 1963, et chef du bureau de préhistoire au Musée des antiquités de Rabat de 1970 à 1977. Elle eut pour compagne l'artiste peintre Marion Sénones, (1886-1977), qui partagea sa vie de 1932 jusqu'à son décès à Rabat en octobre 1977.

Odette du Puigaudeau a écrit huit livres, de nombreux articles et un traité sur le peuple maure. Son travail ethnographique, scientifique et littéraire est un hommage aux peuples du Sahara occidental.

(Source : Wikipédia)

 

L’histoire :


Le nom d'Odette du Puigaudeau évoque encore bien des souvenirs dans les anciennes villes caravanières de Mauritanie. Cette grande voyageuse née en 1894 a consacré sa vie au Sahara occidental mais c'est en Bretagne, parmi les marins et la population des îles, que l'aventure avait commencé pour la fille de Ferdinand du Puigaudeau, peintre de l'école de Pont-Aven et ami de Gauguin. En 1944 elle décide de rassembler dans Grandeur des îles ses notes et articles rédigés douze ans plus tôt sur les îles de Bretagne, Ouessant, Groix, l'archipel de Molène et Sein, autant de «fragments d'humanité amenés là par quelque rude et mystérieux hasard.». (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

Odette de Puigaudeau était une bretonne qui faisait partie de ces femmes artistes pour qui l’aventure et ses multiples découvertes constituent le sel de la vie. Ces artistes pour qui Vivre importe davantage que survivre. Aussi elle s’embarque dans les années 30 à bord de plusieurs bateaux pour flirter avec le quotidien des pêcheurs de crevettes. Ce n’est que le prélude à sa grande aventure : un voyage en Mauritanie qui viendra quelques années plus tard.

Odette de Puigaudeau rend ici hommage aux hommes et aux femmes demeurant sur ces îles bretonnes au nom évocateur et magique : Sein, Ouessant, Groix, Molène… Ces îles qui ne sont pas si loin de la côte, et qui, pourtant, semblent au bout du monde.
Elle partage et décrit le quotidien particulier de ces êtres retirés du monde, élaborant un monde à eux, si différents de celui de continentaux.

« Et ils bénissent cet isolement, cette pauvreté qui ont protégé la pureté  e leurs mœurs, la simplicité de leurs âmes et la droiture de leur courage. »

 

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Philip Plisson

Elle s’attache surtout à transcrire son admiration pour les îliennes, celles qui restent :

« N’y a-t-il pas assez à dire du labeur des îliennes, reines de leurs foyers mais servantes de leur île, et sur l’angoisse qui les étreint lorsque retentit la sirène des naufrages, ou que la brume enveloppe la flotille langoustière éparpillée parmi les récifs de la chaussée. »

Ce monde résonne comme un idéal de paix et de bonté pour cette bretonne qui ne saura se détacher tout à fait de cette vision idéale de ces peuples îliens, comme ancrés dans un âge d’or utopique. Sa passion pour eux sait néanmoins nous convaincre à notre tour et nous nous embarquons bien volontiers pour ces îles magiques qui parlent directement au cœur…

 

Ce que j’ai moins aimé :

-Rien.

 

Extrait :


 « Archipel de Molène — Mme Floc'h est entrée dans la vie sous l'aile noire du malheur. Une tempête lui vola père et mère, entre le Conquet et Quéménez, et son destin amer s'ouvrit d'un coup devant ses quinze ans. Elle reprit la ferme ; son frère cadet et sa jeune sœur quittèrent l'école pour venir l'aider. Trois enfants, face à quarante-cinq ivrognes, sur une île perdue !

Elle se maria jeune, et pour peu de temps. Successivement, elle tint aux îles trois fermes sur quatre : Quéménez, Balanec où une poutre de fer, en tombant, lui tua une petite fille, Triélen que tient à présent son fils aîné, où elle a retrouvé un cimetière familial : une tante, ses enfants et ses domestiques emportés par le choléra en 1893.

Maintenant, veuve depuis longtemps, elle est revenue avec ses deux plus jeunes fils à la Quéménez de son enfance.

Pourtant, au Conquet, elle pourrait avoir une existence plus douce, près d'une fille et d'un petit-fils, un repos bien gagné après quarante ans d'épreuves. Ici, il n'y a que travail sans fin, l'écœurement des saouleries hebdomadaires, la gêne des courriers et du ravitaillement livrés au hasard des bateaux, chance bien rare pendant les tempêtes d'hiver. Le seul secours, c'est elle qui le donne, au dénuement des pigouyers et des pêcheurs, aux loques humaines qu'elle retient de sombrer tout à fait, à tous ceux qui frappent à sa porte. C'est une femme du bon Dieu.

Mme Floc'h ne quittera pas Quéménez. Les îles ont cette étrange puissance du tuer chez leurs proies le désir d'évasion. » (p. 146-147)

 

Grandeur des îles, Odette de Puigaudeau, Payot, avril 2004, 8.65 euros

 

Publié dans Récits de voyage

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Lectures de l'été

Publié le par Hélène

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Quelques idées de lectures estivales de livres lus avant le blog et beaucoup appréciés :

 

Wilkie COLLINS Armadale : Huit cents pages de frissons et d'égarements garantis.

 

Franck CONROY Corps et âme : La musique au coeur du roman...

 

Jim FERGUS 1000 femmes blanches : En 1875, un chef cheyenne demanda au président Grant de lui faire

présent de 1000 femmes blanches à marier à 1000 de ses guerriers afin de favoriser l'intégration.

 

Ken FOLLETT Les piliers de la terre : Dans l'Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s'assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l'amour, ou simplement de quoi survivre.

 

Arthur GOLDEN Geisha : À neuf ans, dans le Japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir à Kyoto.

 

Barbara KINGSOLVER Un été prodigue : de beaux portraits de femmes

 

Sharon MAAS Noces indiennes : un beau roman indien

 

Kenizé MOURAD De la part de la princesse morte : Ceci est l'histoire de ma mère, la princesse Selma, née dans un palais d'Istamboul." Ce pourrait être le début d'un conte ; c'est une histoire authentique qui commence en 1918 à la cour du dernier sultan de l'Empire ottoman. Selma a sept ans quand elle voit s'écrouler cet empire.

 

Eden ROBINSON Les esprits de l'océan : Perdue parmi les ombres froides des côtes de Colombie britannique, Kitamaat est la principale localité de la réserve indienne des Haislas. C'est dans ce village du bout du monde, là où la terre glisse à la rencontre de l'océan Pacifique, qu'est ancré le roman d'Eden Robinson.

 

Zadie SMITH De la beauté

 

 

Guy VANDERHAEGHE La dernière traversée : En 1871,deux frères Anglais Charles et Addington Gaunt quitte l'Angleterre pour s'embarquer vers l'inconnu,c'est à dire vers des terres hostiles au fin fond du Montana

 

Policiers :

 

Rennie AIRTH Un fleuve de ténébres

 

 

Patrick BARD La frontière

 

Georges CHESBRO Bone

 

Robert CRAIS L'homme sans passé

 

Joseph FINDER Paranoïa

 

Karin FOSSUM Celui qui a peur du loup

 

  Elisabeth GEORGES Un nid de mensonges

 

Steve HAMILTON Ciel de sang

 

Kirk MITCHELL La morsure du lézard

 

Deon MEYER L'âme du chasseur

 

  

Peter ROBINSON Froid comme la tombe 

 

Ian RANKIN La colline des chagrins

 

Charles WILLIAMS Fantasia chez les ploucs

 

Fred VARGAS L'homme à l'envers

 

Et aussi :

 

 

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Chaque geste que tu fais de David MALOUF

Publié le par Hélène

chaque geste que tu fais

  L’auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs australiens et l'un des écrivains anglo-saxons contemporains les plus importants, David Malouf (77 ans) se distingue autant par ses qualités de styliste que par son talent de conteur. Son œuvre, où alternent romans et nouvelles, a été publiée chez Albin Michel : Harland et son domaine, Ce vaste monde (Prix Fémina étranger 1991), Je me souviens de Babylone, Dernière conversation dans la nuit et L'Etoffe des rêves. Une œuvre couronnée par de nombreux prix à travers le monde.                                              

Rançon, son nouveau roman, paraîtra chez Albin Michel en 2013. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

Un jeune homme partant à la guerre tente de comprendre quelle est sa véritable place dans le monde qu’il s’apprête à quitter ;  une partie de chasse met à nu les secrets de chacun ; un compositeur voit sa vie prendre des allures de cantate complexe ; une femme se souvient de son bonheur passé au bord d’une piscine italienne ; une veuve essaye de garder le contrôle de sa vie … 

Dans les sept nouvelles bouleversantes qui composent ce recueil, David Malouf, l’un des plus grands auteurs australiens contemporains, nous laisse entendre des hommes et des femmes étrangement seuls, face à un passé enfoui et un présent à décrypter. 
Puissamment enraciné dans les paysages et les réalités d’une Australie magnifiée, ce livre poignant résonne comme une exploration de ces mondes intérieurs qui nous séparent et nous relient les uns aux autres. (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

Le rythme lent et presque aérien de ces nouvelles provoque deux réactions contradictoires : ou le lecteur tombe sous le charme, comme pour la première nouvelle, ou il décroche totalement, comme pour les dernières nouvelles. Une aura magique affleure à la lecture de certaines nouvelles comme « La vallée des Lagons », « Enfant soldat », textes s’attachant à traquer le moment diffus où un homme bascule vers un autre lui-même. Les hommes et les femmes peuplant le monde de David Malouf sont des êtres tangents, indistincts, diffus, qu’une brume suffit à effacer. Je ne pense pas qu’ils habiteront longtemps mon esprit…

 Premières phrases :

« En cours élémentaire à l’école primaire, la seule magie de son nom m’attirait.

C’est là, juste à cinq heures au sud par une bonne route de terre, que toutes les rivières de notre coin du Queensland prennent leur source : tous les courants grossis d’eau de pluie et de cascades dans les forêts pluviales du Great Divide avant de plonger et de se réunir pour écouler leur large flot bourbeux jusqu’ à la côte ; tous les cours d’eau paisibles qui serpentent vers l’intérieur des terres à travers les plaines truffées de termitières puis roulent nord, nord-ouest jusqu’au Channel Country où ils se divisent pour aller se perdre dans les laisses de vase et de marécages de mangrove du golfe de Carpentarie. »

 Vous aimerez aussi :

Le lanceur de couteaux de Steven MILLHAUSER 

 D’autres avis :

Jostein Yves Mélopée  

Chaque geste que tu fais, David Malouf, traduit de l’anglais (Australie) par Nadine Gassie, Albin Michel, mai 2012, 317 p., 22 euros

  Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Océanie

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L’appel des origines de CALLEDE et SEJOURNE tome 2

Publié le par Hélène

                                          appel-des-origines_2.jpg

  ♥ ♥

"Nous sommes si peu de choses... poussières devant l'éternité..." 

 

 Les auteurs :

Callède Joël

Auteur vivant à Bayonne, Joël Callède a suivi des études d’histoire avant d’entrer à l’IUFM. Mais son amour de la BD est plus fort qu'une carrière dans l'éducation nationale et il décide de se lancer. Il signe le scénario de Comptine d’Halloween chez Delcourt, série dessinée par Denys. Il fait ensuite la rencontre de Gihef et en 2004 ils signent Enchaînés chez Vents d’Ouest, dont la deuxième saison a repris en 2010. Suivront plusieurs séries : Tatanka et Dans la Nuit chez Delcourt, Haute Sécurité, Damoclès et Asthénie chez Dupuis. Il participe également à l'aventure XIII Mystery parrainée par Van Hamme. Son album paraîtra en 2013. En 2011, il lance avec Gaël Séjourné au dessin la série L'Appel des Origines.

Séjourné Gael

Gaël Séjourné est né en 1966 à Saint-Nazaire. Après des études d'Arts Plastiques, il se lance comme graphiste dans une maison d’édition spécialisée dans la sécurité routière, où il travaille toujours. Après sa rencontre avec Serge Perrotin et grâce aux conseils de Crisse, il publie Lance Crow Dog en 1998 (5 tomes). Il publie ensuite la série Tatanka (5 tomes) avec Joël Callède. En 2010 il signe le tome 2 du Jour J, avec Pécau et Duval.

(Présentations de l’éditeur)

 

L’histoire :

La vie d'Anna a radicalement changé : exit la petite serveuse de Harlem, place à la belle comédienne sur le pont d'un paquebot à destination de l'Afrique ! L'amour infini qu'elle ressent pour Simon, son rôle de vedette de cinéma, les discussions passionnantes avec le professeur Bradley : Anna est emportée dans un tourbillon de sensations nouvelles et exaltantes. Elle se laisse surtout bercer par l'espoir immense de retrouver son père, tandis que les autres membres de l'expédition découvrent des images d'un autre genre de père : l'un des premiers hommes de l'humanité… Mais ce retour aux origines ne sera pas sans blessures. (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

Le premier tome regorgeait de promesses que déçoit quelque peu de deuxième opus. Il nous emmène sur les terres africaines où les paysages grandioses cachent aussi une violence sauvage surprenante.

 Mais l’histoire de cœur entre l’héroïne et le fade Simon est devenue lassante et banale, entre jalousie et intérêt pécuniaire, et elle a tendance à grever un scénario pouvant s’échapper vers d’autres sphères plus originales et enrichissantes.

"Je n'arrive plus à parler à Simon, et n'attends plus grand-chose de notre histoire... Il m'a terriblement déçue... profondément blessée... Je le soupçonne de s'être joué de moi, de mes sentiments, depuis le début... Et je ne peux empêcher cette terrible question de ma hanter... M'a-t-il véritablement aimée ?..." (p. 50)

Anna croise pourtant la route de personnages bien plus hauts en couleurs, comme Karen Blixen et Denys Finch-Hatton, avec qui Karen Blixen vivra une romance passionnée racontée dans son roman "Out of Africa". Elle est surtout campée sur un territoire berceau de l'humanité qui méritait à mes yeux une profondeur toute autre... 

Il faudra attendre le tome 3 pas encore paru pour se faire une idée définitive sur cette BD…

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 Vous aimerez aussi :

 L'appel des origines tome 1 de CALLEDE ET SEJOURNE

Africa Dreams tome 1 L’ombre du roi de Frédéric BIHEL, Jean-Charles CHARLES et Maryse CHARLES

 D’autres avis :

Brize 

 

L'Appel des origines,  Tome 2, Nairobi, Scénariste Joël Callède , Dessinateur Gael Séjourné , Vents d’ouest, janvier 2012, 56 p., 13.90 euros

 

BD Mango bleu

 

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Idées cadeaux de Pierre Frémaux

Publié le par Hélène

Présentation :

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Pierre Frémaux est le co-fondateur de Babelio.com le premier réseau social culturel dédié exclusivement aux livres et aux lecteurs, qui réunit 50 000 membres et plus de 1 000 000 de visites par mois ...
Pierre est titulaire d’une maîtrise de philosophie, diplômé d’HEC et du Mastère Droit et Administration de l’Audiovisuel de la Sorbonne. 

  

Mes questions :

 

 Pourquoi offrir un livre ?

 

Cela pourrait sembler être une stratégie de l’évitement mais je dirais en toute sincérité qu’il y a probablement autant de livres que de raisons d’offrir un livre. Votre questionnaire n’en est il pas la preuve ?

 

Un livre que vous offrez en toutes circonstances ?

 

L’invention de Paris de Eric Hazan

 

Un livre qui donne envie de légèreté ?

 

La nouvelle pornographie de Trondheim

 

Un livre pour donner envie d'égalité ?

 

LTI, la langue du troisième Reich

 

Un livre pour donner envie de liberté ?

 

L’éloge de la fuite de Henri Laborit

 

Un livre pour donner envie de fraternité ?

 

Le mort qu’il faut de Semprun

 

Un livre pour donner envie de festivité ?

 

Paris est une fête de Hemingway

 

Un livre pour donner envie de beauté ?

 

Le parti pris des choses de Francis Ponge

 

Un livre pour donner envie de gaieté ?

 

Budapest de Chico Buarque

 

Un livre pour donner envie de vérité ?

 

Mensonge romantique et vérité romanesque de René Girard

 

Un livre pour donner envie de volupté ?

 

Les belles endormies de Kawabata

 

Un livre pour donner envie de lucidité ?

 

 Le livre de l’intranquillité de Pessoa

 

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Hiver de Mons KALLENTOFT

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

  L’auteur :

Mons Kallentoft est né en 1968 en Suède. Journaliste et auteur, il a déjà publié cinq romans qui ont reçu de nombreux prix. Vendus à 50 000 exemplaires en France et traduits en plusieurs langues, Hiver, Été et Automne ont connu un succès retentissant dès leur parution.

 L’histoire :

Mardi 31 janvier, 7 h 22. Il fait encore nuit à Ôstergôtland. Cet hiver est l'un des plus froids que l'on ait connus en Suède. Ce matin-là, Malin Fors et ses collègues de la criminelle découvrent un cadavre, nu et gelé, pendu à une branche d'arbre. Mais comment diable cet homme a-t-il atterri ici ? Meurtre ? Suicide ? Et d'où viennent ces étranges blessures qui recouvrent son corps ? D'indice en indice, de nouveaux personnages apparaissent : les trois frères d'une certaine Maria, suspectés de viol ; Joakim et Markus, deux adolescents pas très nets ; Valkyria et Rickard Skoglôf, deux marginaux adeptes de cultes vikings. Les policiers sont perplexes. Pour la première fois en France, le public est invité à faire la connaissance de la célèbre Malin Fors, qui compte déjà des millions de fans en Scandinavie.

 

Ce que j’ai aimé :

 « La célèbre Malin Fors » est effectivement une femme attachante, à fleur de peau, affublée de fêlures savamment dosées. Elle flirte avec l’alcool quand sa solitude et ses angoisses se font trop insistantes, mais réussit néanmoins à assumer son rôle de mère divorcée. Aux prises avec les émois amoureux de sa fille adolescente, elle parvient à garder le cap tout en menant l’enquête sur cet homme retrouvé pendu pour d’obscures raisons.

Le dit-homme pendu nous adresse la parole d’outre-tombe, procédé original qui agrémente les pages d'une aura surnaturelle...

 L'enquête nous emmène sur diverses pistes et se joue du lecteur avec délices.

Et enfin, la résolution de l'intrigue explore les côtés sombres de l'âme humaine...

En conclusion, un roman policier qui ne déçoit pas, bien ficelé...

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien.

 Premières phrases :

« Ne me frappez pas.

Vous entendez ?

Laissez-moi tranquille.

Non, non, ouvrez-moi la porte. les pommes, l'odeur des pommes. Je la sens."

 

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : Eté

Autre : Roman policier nordique  

 

D’autres avis :

 Cuné ; Stephie ; Pimprenelle ; Mimi Pinson 

 

Hiver, Mons Kallentoft, Le serpent à plumes, novembre 2009, 483 p., 24.40 euros

POCHE : Hiver, Mons Kallentoft, Points, septembre 2011, 7.90 euros

 challengeQuatreSaisons

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Rhinocéros de Eugène IONESCO

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

« Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu’au bout ! Je ne capitule pas ! » (p.246)

 

L’auteur :

Né à Slatina (Roumanie), le 13 novembre 1909. Né d'un père roumain et d'un mère française, Eugène Ionesco passa sa petite enfance en France. Il y écrivit à onze ans ses premiers poèmes, un scénario de comédie et un « drame patriotique ». En 1925, le divorce de ses parents devait le conduire à retourner en Roumanie avec son père. Il fit là-bas des études de lettres françaises à l'université de Bucarest, participant à la vie de diverses revues avant-gardistes.
En 1938 il regagnait la France pour préparer une thèse, interrompue par le déclenchement de la guerre qui l'obligea à regagner la Roumanie. C'est en 1942 qu'il devait se fixer définitivement en France, obtenant après la guerre sa naturalisation.
En 1950, sa première œuvre dramatique, La Cantatrice chauve, sous-titrée « anti-pièce », était représentée au théâtre des Noctambules. Échec lors de sa création, cette parodie de pièce allait durablement marquer le théâtre contemporain, et faisait de Ionesco l'un des pères du « théâtre de l'absurde », une dramaturgie dans laquelle le non-sens et le grotesque recèlent une portée satirique et métaphysique, présente dans la plupart des pièces du dramaturge. Citons, entre autres, La Leçon (1950), Les Chaises (1952), Amédée ou comment s'en débarrasser (1953), L'Impromptu de l'Alma (1956), Rhinocéros (1959), dont la création par Jean-Louis Barrault à l’Odéon-Théâtre de France apporta à son auteur la véritable reconnaissance. Viendront ensuite Le Roi se meurt (1962), La Soif et la Faim (1964), Macbeth (1972).
Auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur le théâtre, dont le célèbre Notes et contre-notes, Eugène Ionesco connut à la fin de sa vie cette consécration d'être le premier auteur à être publié de son vivant dans la prestigieuse bibliothèque de la Pléiade.
Eugène Ionesco fut élu à l'Académie française le 22 janvier 1970, par 18 voix contre 9 à Jules Roy, au fauteuil de Jean Paulhan. Il fut reçu par le professeur Jean Delay, le 25 février 1971.
Mort le 28 mars 1994. (Source : Académie française)

 L’histoire :

 Rhinocéros est la pièce la plus riche de Ionesco. Elle ne perd rien de l'esprit d'innovation, de provocation, des premières pièces. Comme elles, celle-ci mélange les genres et les tons, le comique et le tragique. Mais l'innovation principale qui s'introduit ici est la réflexion sur l'Histoire, à travers le mythe. La pièce est une condamnation de toute dictature (en 1958, on pense au stalinisme). Ionesco condamne autant le fascisme que le communisme. C'est donc une pièce engagée : « Je ne capitule pas », s'écrie le héros.

Le rhinocéros incarne le fanatisme qui « défigure les gens, les déshumanise ». On sent l'influence de La Métamorphose de Kafka. Dans une petite ville, un rhinocéros fait irruption. Par rapport à lui, les personnages prennent diverses attitudes. Certains se transforment en rhinocéros ; un troupeau défile. Seul Bérenger résiste à la marée des bêtes féroces, symboles du totalitarisme. (Source : éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

 Les situations du début de la pièce et les conversations sont totalement absurdes, pointant également du doigt les errements liés au langage et les quiproquos que cela peut induire. Les scènes sont alors comiques, mais annoncent en filigrane le tragique à venir.

 « JEAN : Vous rêvez debout !

BERENGER : Je suis assis.

JEAN : Assis ou debout, c’est la même chose.

BERENGER : Il y a tout de même une différence.

JEAN : Il ne s’agit pas de cela. » (p. 35)

 Le langage stéréotypé ne peut rendre fidèlement compte des pensées des personnages, piégé, il n’est souvent qu’automatisme :

 « Autre syllogisme : tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. » (p. 46)

 Le débat qui sévit sur scène est le reflet de celui qui hante ceux qui ont connu la montée des idéologies totalitaires en Europe : confrontés à un débat idéologique grave, ils peuvent ou suivre la masse et devenir tous rhinocéros, ou résister comme Bérenger en prenant le risque d’être les seuls…

 « Peut-on savoir où s'arrête le normal, où commence l'anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n'a pu résoudre le problème. » (p. 195)

 « Vous ne pouvez nier que le racisme est une des grandes erreurs du siècle. » (p. 95)

 L’absurde au sens large nous poussent à réfléchir sur le sens de l’existence et sur l'attitude à adopter face à l'hostilité du monde et à la mort inéluctable... Comme Bérenger, il faut apprendre à se révolter contre la rhinocérite, contre l'absurde d'une existence qui nous ailéne.

  « Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c'est vivre et le plus possible. Là où la lucidité règne, l'échelle des valeurs devient inutile... Le présent et la succession des présents devant une âme sans cesse consciente, c'est l'idéal de l'homme absurde » (Camus)

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien

Premières répliques :

 « L’EPICIERE
Ah ! celle-là ! (A son mari qui est dans la boutique.) Ah ! celle-là, elle est fière. Elle ne veut plus acheter chez nous. »

Vous aimerez aussi :

 Du même auteur : La cantatrice chauve

Autre : En attendant Godot de Samuel BECKETT

 D’autres avis :

 Canel

 Rhinocéros, pièce en trois actes et quatre tableaux, Eugène Ionesco, Folio, 6.95 euros 

 

Publié dans Théâtre

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