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Ingrédients pour une vie de passions formidables de Luis SEPULVEDA

Publié le par Hélène

         

          

♥ ♥

"Narrer...résister"

Ce que j'ai aimé :

Au gré de courts chapitres, Luis Sepulveda évoque ici ses souvenirs d'enfance, ses luttes pour les travailleurs, son amour pour la littérature, pour son pays, ses désillusions...

Il témoigne notamment de son admiration pour Salvator Allende, pour son pays natal le Chili, pour son pays d'adoption l'Espagne, bref de son amour inconditionnel pour le Sud. Il dénonce les dérives financières avant la crise, les spéculateurs, et fait preuve d'un engagement qui fait partie de lui-même, pour lui qui ne comprend pas ses amis qui se désintéressent de la politique. Il convoque à ses côtés les personnes qu'il admire : Pablo Neruda, Gabriel Garcia Marquez (Gabo), Tonino Guerra grand scénariste italien et mondial, et nous livre les déambulations de ses réflexions au fil du temps et des pages.

"Il m'est particulièrement difficile d'imaginer une littérature où le conflit entre l'homme et ce qui l'empêche d'être heureux serait absent. Je ne pourrais m'attaquer à la littérature, à l'écriture, sans la conscience d'être la mémoire de mon pays, de mon continent et de l'humanité." p. 21

Il veut témoigner à tout prix, pour ceux qui ne peuvent pas, pour les faibles, pour les muets, pour les morts... Quand il visite le camp de concentration de Bergen-Belsen il lit ces mots :

"Dans un coin de Bergen-Belsen, près des fours crématoires, quelqu'un, je ne sais qui ni quand, a écrit des mots qui sont la pierre angulaire de mon moi d'écrivain, l'oriigne de tout ce que j'écris. Ces mots disaient, disent et diront tant qu'existeront ceux qui s'obstinent à bafouer la mémoire : "J'étais ici et personne ne racontera mon histoire."

Je me suis agenouillé devant ces mots et j'ai juré à celui ou celle qui les avait écrits que je raconterais son histoire, que je lui donnerais ma voix pour que son silence ne soit plus une lourde pierre tombale, celle du plus infâme des oublis. Voilà pourquoi j'écris." p. 22

Certains textes sont plus comiques, comme "La première cigarette" racontant son expérience avec une jeune fille qui refuse de l'embrasser sous prétexte que ce n'est guère hygiénique...

"Tout en tirant sur ma cigarette, j'ai compris que la vie était complexe, que tout était complexe, même l'amour et les bactéries." (p. 105)

En filigrane apparaît l'homme Sepulveda, page après page, anecdote après anecdote, se profile un homme généreux, profondément humain, engagé, passionné jusqu'au bout de ses expériences...

Ce que j'ai moins aimé :

- Un peu décousu, nous passons de considérations politiques, économiques à des souvenirs d'enfance. Il manque une cohérence pour moi, un fil conducteur que ne fournit malheureusement pas le titre (en sachant que le titre original était "Escrituras en tiempos de crisis ")

Premières phrases :

"J'ai six enfants, cinq enfants et une fille, tous adultes, ils m'ont fait cinq fois grand-père et, quand je parviens à réunir toute la famille autour de la table, j'aime qu'ils m'appellent viejo."

Présentation de l'éditeur :

Metailié 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Le vieux qui lisait des romans d'amour ; Dernières nouvelles du Sud

D'autres avis :

Marilyne

 

Ingrédients pour une vie de passions formidables, Luis Sépulveda, traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg, Métailié, avril 2014, 144 p., 16 euros

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La survivance de Claudie HUNZINGER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥ 

"C'était la vie de pionniers." 

Ce que j'ai aimé :

Nils et Jenny sont deux libraires passionnés qui ont toujours suivi le vent de la liberté. Aussi, quand ils se retrouvent contraints de mettre la clef sous la porte de leur librairie, décdent-ils de se réfugier dans leur fief des Vosges, une vieille grange défraîchie. La vie, la liberté les attend, ils ont de quoi vivre quelques années en cultivant leur jardin potager et en élevant des poules. Sauf que la bergerie est dans un état de délabrement avancé : "C'était une chose déglinguée, une ancienne métairie à flanc d'une croupe sauvage, à plus de 900 mètres au-dessus de Kayserberg. Il fallait être fou pour penser y vivre, je le reconnais." 

Pas de chauffage sauf un vieux poêle, pas d'électricité, un toit crevé, tel est leur nouveau lieu de vie. Ils y ont vécu quelques mois quand ils avaient 20 ans (expérience que l'auteur évoque dans Bambois, la vie verte) Mais cette fois-ci le froid, la pluie risquent de les rattraper. Accompagné de Betty leur chien et d'Avanie leur âne et lovés aux côtés de leurs livres,  leurs compagnons de toujours, ils vont vivre des heures intenses.

"Il nous arrivait de penser que nous n'allions survivre ni à la montagne ni à la décomposition globale dès qu'on écoutait les nouvelles à la radio. Si, si, je murmurais, c'était juste avant le sommeil, si, on y arrivera, c'est la seule bataille qui compte, la seule qui justifie la peine de vivre : ne pas se laisser attraper." p. 90

Jenny raconte cette expérience hors du commun en mentionnant les joies et les angoisses, les peurs, les rencontres improbables comme leurs nouveaux voisins les cerfs, les renards, les ornithologues... Le couple s'épaule jour et nuit, beaucoup de douceur transparaît dans leurs rapports, entraide, caresses permettent aussi d'assumer ce choix de vivre à part, dans un monde préservé, au sein d'un cocon naturel. Dans leur univers la culture est omniprésente avec notamment cette peinture de Grünewald "le retable d'Issenheim" du XVIème siècle : selon la légende, le peintre venait souvent dans ce massif vosgien réputé pour ses mines d'argent, afin de collecter des minéraux pour fabriquer ses pigments de couleurs. 

"Je me répétais cette définition en forme de grandhuit d'un belge (Robert Filliou) que j'adorais : L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art." p. 131

La vie est bien là, palpitante en eux, nue sous les néons de la nature qui n'autorise aucun fard.

"Si nous voulions nous en sortir, il fallait sortir de nous. Plonger direct dans les sensations, dans la peur, dans la joie, être aux aguets, se transformer en une boule de présence au monde prête à jaillir. Il y a quelque chose d'excitant, de suffocant dans la lutte pour la vie : plus d'écran entre elle et nous. On devient la vie. Tous les hommes descendent de Darwin, me soufflait Sils qui avait lu Jules Renard." p. 186 

Claudie Hunzinger nous offre en ces pages une ode à la vie, à la nature loin de la société consumériste, un bijou indispensable pour rejoindre de vraies valeurs !

                        

http://www.randoalsacevosges.com/article-le-grand-et-le-petit-brezouard-119149274.html

Ce que j'ai moins aimé :

- La fin est un peu lapidaire.

Premières phrases :

"Avanie savait que nous avions perdu : ses longues oreilles captaient au loi les présages. Dès la nuit tombée, elle nous attendait, mélancolique, de tout son pelage gris.

Il fllait rendre les clés le 1er mai au matin et nous n'avions nulle part où aller. Deux semaines avant l'explosion, Sils et moi, en compagnie de Betty, nous cherchions encore, mais tout loyer était devenu hors de nos prix."

Informations sur le livre :

Grasset

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Bambois, la vie verte (http://www.bambois.net/)

D'autres avis :

DominiqueKeishaClaraAifelleCathulu

Lire 

 

La survivance, Claudie Hunzinger, J'ai lu, août 2014, 7.10 euros

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Seton le naturaliste qui voyage tome 1, Lobo le roi des loups de Jirô TANIGUCHI et Yoshiharu IMAIZUMI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

1893, Nouveau-Mexique. Un loup surnommé Lobo décime les troupeaux des éleveurs de la vallée de Currumpaw, et ce depuis des années. De nombreux wolfers se sont mesurés sans succés à ce loup hors du commun qui semble doté d'une intelligence quasi humaine. Certains disent même qu'il a des accointances avec le diable tant son comportement dépasse l'entendement.

                       

Ernest Thompson Seton, peintre naturaliste, entend parler de ce loup hors du commun et décide de l'affronter à son tour. Spécialiste des animaux, il emploie les méthodes les plus avancées pour traquer le loup qui semble le provoquer en passant au travers des pièges les plus acérés. Seton en perd le sommeil, hanté par ce Lobo qui défend seulement son territoire. La lutte entre l'homme et l'animal promet d'être fascinante... Seton en narrant par la suite son aventure participe à la réhabilitation du loup dans ses contrées naturelles. 

La place de l'homme et de l'animal dans la nature est au coeur de ce récit palpitant dans lequel la question de l'âme des animaux retrouve sa place et sa légitimité. 

   

Ce premier tome d"une série qui en compte quatre s'attache avec intelligence aux pas de ce célèbre naturaliste de la fin du XIXème, aussi amoureux de la nature et de ses merveilles que peut l'être Taniguchi. 

Ce que j'ai moins aimé :

 J'avoue ne pas avoir été totalement conquise...

Informations sur la BD :

Kana

Sur la série : Coin BD

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  L’homme qui marche  ;  L’orme du Caucase ; Les années douces ; Un zoo en hiver Furari 

Sur le même thème : Le film de 1962

D'autres avis :

Babélio

 

Seton, Le naturaliste qui voyage, Lobo le roi des loups, Jiro Taniguchi et 

 

Publié dans Manga - Manhwa

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La nuit la plus longue de James Lee BURKE

Publié le par Hélène

                 

                  

♥ ♥ ♥

"Comme le dit Clete, qu'on monte ou qu'on descende, it's only rock'n'roll."

Ce que j'ai aimé :

Cette nuit est la 17ème aventure de Dave Robicheaux. La tempête se lève sur la Nouvelle Orléans, puis passe en un éclair pour anéantir la ville. La ville est sans dessus dessous, les criminels courent les rues, les bons pères de famille deviennent troubles face aux menaces qui pèsent sur leur famille et leur maison.

Dans ce contexte tourmenté, Dave enquête aux côtés d'un Clete Purcell désoeuvré, perdu dans un monde qu'il ne comprend pas. Deux jeunes noirs sont assassinés dans un quartier blanc alors qu'ils pillaient des maisons laissées à l'abandon, Dave se lance sur les traces de leur meurtrier, bien décidé à croire encore à la justice malgré les sinistres généralisés.

Mais le véritable personnage reste la ville dévastée, abandonnée par le gouvernement, les habitants délaissés par les compagnies d'assurance... La ville est à la merci des pilleurs, des violeurs, des meurtres impunis. Une page se tourne irrémédiablement.

«Robicheaux dit que la Nouvelle-Orléans a été assassinée à trois reprises. La première par l’invasion des drogues dures dans les rues, au début des années 80. Tout a changé alors. On croisait des types complètement défoncés, aux yeux de verre et au teint de cire fondue, qui pouvaient passer sans vous voir, vous braquer ou vous tuer avec la même indifférence. La deuxième, par l’ouragan. Et la troisième fois, quand le gouvernement américain n’a pas répondu aux besoins d’urgence des gens de Louisiane.» (Interview Libération)

La sécurité devient  illusoire dans un monde dévasté.

"La plupart des gens auxquels j'ai affaire n'ont pas choisi le monde dans lequel ils vivent. Certains essaient de lui échapper, certains y adhèrent, la plupart sont dépassés et submergés par lui."

Ce que j'ai moins aimé :

Le fondu entre l'intrigue et la tempête n'est pas totalement réussi, persiste l'impression que l'auteur n'a pas suffisamment réussi à allier les deux. 

Premières phrases :

"Mes plus mauvais rêves comportent toujours des images d'eaux brunes et de champs d'elephant grass, le courant d'air descendant de pales d'helicoptère. Ces rêves sont en couleurs, mais dépourvus de son, ni celui des voix noyées dans la rivière, ni celui des explosions sous les chautes dans le village que nous avons brûlés, ni le vrombissement du Jolly Green et des hélicopères armés qui rasent la canopée, comme des insectes collés contre un soleil en fusion."

Présentation de l'éditeur :

Payot rivages

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  La rose du cimarron  Dernier tramway pour les Champs-Elysées  ;  La descente de Pégase 

Autre : GAUDE Laurent Ouragan   sur le même thème

D'autres avis :

Télarama LireLibérationLe point

Jean-Marc 

 

La nuit la plus longue, James Lee Burke, traduit de l'anglais (EU) par Christophe Mercier, Rivages noir, 2013, 10.65 euros

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Nuages de KIM Jae Hong et GONG Gwang-kyu

Publié le par Hélène

                     

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Invitation à la rêverie et ode à l'imagination ces pages enchanteresses nous convient à errer dans la tête dans les nuages. De belles surprises nous y attendent : des lapins, des cochons, animaux joueurs qui peuplent le ciel. La journée file vers son zénith, le jeu continue jusqu'au coucher du soleil, nous invitant à observer ce qui nous entoure, à nous abrtraire de la contingence terrestre pour flotter dans un univers riche et varié. 

Elevons-nous...

 

Nuages de KIM Jae Hong et GONG Gwang-kyu

Ce que j'ai moins aimé :

-Rien.

Vous aimerez aussi :

Albums jeunesse

Informations sur l'album :

Picquier

 

Nuages, KIM Jae Hong et GONG Gwang-kyu, traduit par , Picquier jeunesse, septembre 2014, 12 euros

 

 

Merci à l'éditeur

Nuages de KIM Jae Hong et GONG Gwang-kyu

Publié dans Jeunesse Album

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Le manoir de Tyneford de Natasha SOLOMONS

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

L'histoire est issue d'une histoire vraie : l'auteur s'est inspirée du village de Tyneham, sur la côte du Dorset. Tout comme le village de Tyneford dans lequel arrive la jeune juive Elise qui a dû fuir son Autriche natale en proie à la montée du nazisme, Tyneham était un village préservé, ses jours étant rythmés par la pêche, le travail aux champs, les fêtes du château. 

Mais la seconde guerre mondiale est passée par là et le domaine a été réquisitionné par l'armée, balayé par les exercices militaires, créant un village fantôme là où le bonheur et la joie prévalaient.

"J'adorais cet endroit. J'aimais son côté sauvage, la mer battant les rochers noirs, le cri des oies cendrées dans le ciel, les oeillets maritimes au sommet des falaises, les couleuvres lovées dans la lande, le chant des pêcheurs, le ventre couleur d'arc-en-ciel des maquereaux, l'église silencieuse, la vue de Portland à travers le brouillard et les variations du temps aussi changeant qu'un opéra de Mozart - ensoleillé et chaud, avec des mouettes riant dans la baie, suivi l'instant d'après par une pluie, qui criblait les vagues. J'aimais les bateaux de pêche et le ressac de la nuit." p. 482

Le contexte historique apporte réalité à une histoire qui reste du domaine de la chick-lit pour ne pas dire de la littérature à l'eau de rose. 

Ce que j'ai moins aimé :

L'histoire de la jeune Elise est en effet très attendue : contrainte de quitter sa famille pour se réfugier au manoir de Tyneford en tant que domestique, elle va connaître les difficultés liées à son changement de rang, jusqu'à ce qu'elle rencontre l'amûûûûr... La psychologie des personnages est relativement sommaire.

Une lecture plaisante qui frôle l'eau de rose...

Premières phrases :

"Quand je ferme les yeux, je vois Tyneford House. Allongée sur mon lit dans le noir, je vois sa façade en pierre calcaire baignant dans le lumière dorée d'une fin d'après-midi. Le soleil se réfléchit dans les fenêtres supérieures, l'air est chargé d'une senteur de magnolia et de sel."

Informations sur le livre :

Le livre de poche 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Jack Rosenblum rêve en anglais

Autre : L'amour comme par hasard de Eva Rice

D'autres avis :

GaléaAifelleThéomaKeishaLuocine 

 

Le manoir de Tyneford, Natasha Solomons, roman traduit de l'anglais par Lisa Rosenbaum, Le livre de poche (Calmann-Lévy pour la 1ère édition), avril 2014, 7.60 euros

 

Commandé après avoir été tentée par la blogo.

Publié dans Littérature Europe

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Errance en mer rouge de Joël ALESSANDRA

Publié le par Hélène

                           

♥ ♥ ♥

"N'ayez jamais peur de la vie, n'ayez jamais peur de l'aventure, faites confiance au hasard, à la chance, à la destinée..." (dernières paraoles de Henry de Monfreid)

Ce que j'ai aimé :

Tom erre sans but depuis que son épouse est récemment décédée. Professeur d'arts plastiques, il finti par accepter un poste à Djibouti, pensant ainsi tourner une page douloureuse de sa vie. Là-bas, il marche sur les traces des grands voyageurs comme Henry de Monfreid, mais aussi Conrad, Rimbaud...

"Henry de Monfreid, un écrivain voyageur, un explorateur, un trafiquant rebelle, un homme à la mer ! Je découvrais ses romans, ses récits, influencés par une vie ressemblant à un conte oriental."

Il se laisse porter par ses lectures, ses dessins, ses photos et par ses rencontres. C'est ainsi qu'il rencontre Fred, un baroudeur qui lui offre une aventure moderne ancrée dans les considérations géopolitiques de notre siècle.  

Les dessins magnifiques rendent hommage à cette Afrique qui a su fasciner tant de voyageurs. L'insertion de photos noir et blanc des enfants rencontrés renforce cette volonté de naviguer entre récit de voyage et aventure moderne. 

  

De fait, le mélange des questions géopolitiques plutôt sanglantes et de la poésie des carnets de voyage est assez troublant, on oscille sans cesse entre une Afrique fantasmée et un pays violent gangréné les trafics et la contrebande. Sauf que cette aventure-là n'est nullement édulcorée et heurte Tom de plein fouet !

"Surfer sur les ombres de Monfreid, découvrir ce monde fictif qui lie les hommes rêveurs à une actualité tellement présente." tel est le propos.

Loin des idéaux littéraires, l'aventure a aussi ses revers sordides...

                      

Ce que j'ai moins aimé :

 Le contraste entre une première partie douce et mélancolique et une deuxième partie sanguinaire régie par les armes à feu peut déranger. 

             

Infos sur le livre :

Casterman 

Vous aimerez aussi :

Pawnee de Patrick PRUGNE

D'autres avis :

Libération 

 

Errance en mer rouge, Joël Alessandra, Casterman, mars 2014, 22.5 euros

 

Pioché à la médiathèque.

 

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La fiancée américaine de Eric DUPONT

Publié le par Hélène

                           

♥ ♥ ♥ ♥

Prix des librairies du Québec 2013

Ce que j'ai aimé :

Tout commence avec une Madeleine : Madeleine-la-mère qui, pour perpétuer une tradition cherche une femme nommée Madeleine pour marier son fils Louis-Benjamin. Et cette jeune financée viendra d'Amérique pour s'établir auprès de son époux dans le petit village de Rivière-aux-loups, et lui offrir un fils, Louis, surnommé par la suite Louis cheval en raison de sa force herculéenne. Adulte, Louis se mariera avec une Irène qui donnera le jour à une nouvelle Madeleine... Louis est doué d'un talent de conteur qui ne se démentira pas et charmera la petite Madeleine, fascinée par l'histoire de son père et de sa famille.

Saga familiale peuplée d'enfants aux yeux sarcelle, de religieuses gardant jalousement les secrets, de petites croix voyageuses, de clé de fa comme une clé du secret familial, La fiancée américaine est un roman hybride passionnant, parce que comme dans toutes les familles, l'histoire est jalonnée de secrets, de jalousies, d'incompréhension, de non-dits qui créent années après années une symphonie digne de l'opéra La Tosca...  

Pas un instant d'ennui durant la lecture de ces 750 pages, le lecteur est happé dans cet univers peuplé d'histoires, auprés de ces personnages hauts en couleur. Il traverse les années et n'épargne pas une autre histoire plus noire, qui est celle de notre humanité hantée par des épisodes plus sombres comme l'extremination des juifs.

Réflexion sur l'art, sur la musique, sur la création, Eric Dupont nous livre ici un récit digne des plus grands conteurs !

Ce que j'ai moins aimé :

- La lecture rendue malaisée en raison du poids du livre et de ses 800 pages, et de l'écriture petite.

- La fin laisse des zones d'ombre et change de rythme, s'accélérant là où le lézardage était plutôt de mise

Présentation de l'éditeur :

Editions du Toucan 

Premières phrases :

"Quelques années avant d'être forcée par sa mère à monter dans un autobus pour New-York en plein blizzard de décembre, Madeleine Lamontagne avait été une petite fille qui aimait par-dessus tout les lapins de Pâques, les sapins de Noël et les histoires de Louis Lamontagne, son papa."

D'autres avis :

Lecture commune dans le cadre de Québec en septembre 

RichardElle

 

La fiancée américaine, Eric Dupont, Editions du Toucan, avril 2014, 750 p., 25 euros

 

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Volkswagen blues de Jacques POULIN

Publié le par Hélène

                       

♥ ♥

"Je me sens parfois comme une feuille sur un torrent. Elle peut tournoyer, tourbillonner et se retourner, mais elle va toujours de l'avant." Daniel Boone

Ce que j'ai aimé :

L'écrivian Jack Waterman est un homme qui aime les chats et les écrivains comme Brautigan, Gabrielle Roy, Boris Vian, Hemingway. Entre deux livres. il décide de partir à la recherche de son frère Théo dont il a perdu la trace depuis dix ans, entraînant dans son road-movie une jeune femme métisse indienne, surnommée "La grande sauterelle". L'un et l'autre vont s'apprivoiser au fil du voyage, se découvrir, se disputer. Chacun a ses manies, celle de Jack étant de ne pouvoir s'empêcher de parler aux vieils hommes au bord des fleuves ou des rivières. Ensemble ils écoutent des ballades  comme "No roots in rambling" de Jerry Jeff Walker.

 

Mais c'est aussi leur pays qu'ils explorent en faisant des haltes dans tous les musées consacrés à l'histoire du Canada et aux conflits entre blancs et indiens. La jeune femme veut explorer ses origines, à l'affût de son identité perdue dans un pays métissé. 

La quête est ainsi au coeur du roman : quête de Théo, mais aussi quête des émigrants, des voyageurs comme Théo, de l'identité, du passé, et même si cette quête est vouée bien souvent à être déçue, elle permet la liberté et permet d'avancer.

"Ils étaient partis de Gaspé, où Jacques Cartier avait découvert le Canada, et ils avaient suivi le fleuve Saint Laurent et les Grands Lacs, et ensuite le vieux Mississippi, le Père des eaux, jusqu'à Saint Louis, et puis ils avaient emprunté la Piste de l'Oregon et, sur la trace des émigrants du XIXè sicècle qui avaient formé des caravanes pour se metrre à la recherche du Paradis Perdu avec leurs chariots tirés par des boeufs, ils avaient parcouru les grandes plaines, franchi la ligne d epartage des eaux et les montagnes Rocheuses, traversé les rivières et le désert et encore d'autres montagnes, et voilà qu'ils arriviaent à San Francisco." p. 280

Ce que j'ai moins aimé :

- Disons surtout que j'ai moins aimé que "Le vieux chagrin" et "La tournée d'automne", aux thèmes plus poétiques. Ici, le voyage est un peu lassant quelquefois.

Premières phrases :

"Il fut réveillé par le miaulement d'un chat.

Se redressant dans son sac de couchage, il écarta le rideau qui obstruait la fenêtre arrière du minibus Volkswagen : il vit une grande fille maigre qui était vêtue d'une robe de nuit blanche et marchait pieds nus dans l'herbe en dépit du froid ; un petit chat noir courait derrière elle."

Présentation du livre :

Actes sud 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La tournée d'automne, Le vieux chagrin

D'autres avis :

Papillon Karine :) ; Petit Sachem

 

Volkswagen blues, Jacques Poulin, Actes sud, Babel, 1998, 

 

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Le vieux chagrin de Jacques POULIN

Publié le par Hélène

                       

♥ ♥ ♥ ♥

"Dans les livres, il n'y a rien ou presque rien d'important : tout est dans la tête de la personne qui lit."

Ce que j'ai aimé :

Le narrateur est un écrivain retiré dans une vieille maison en bois au milieu de la baie. Son seul compagnon est son chat, Le vieux Chagrin. Aussi quand il découvre des traces de pas sur la plage, puis un exemplaire des Mille et une nuits et quelques autres objets dans une caverne avoisinante, ainsi qu'un voilier mouillant dans une anse du fleuve, son esprit s'emballe. Il aperçoit la silhouette d'une jeune femme, et il n'en faut pas plus à son imagination gourmande pour partir à la recherche. 

Il essaie alors d'écrire une histoire d'amour mais bien souvent se fait doubler par ses personnages qui ne vont pas nécessairement là où il souhaite les conduire. Partant du principe qu'il faut parler dans ses romans de ce qu'il vit, sous l'influence d'Hemingway, il essaie d'aimer, maladroitement, malhabilement. 

"Hemingway énonçait une règle très simple : l'écrivain devait toujours s'en tenir aux sujets qu'il connaissait le mieux."

Ce n'est pas un hasard si sa chanson préférée est "Il n'y a pas d'amour heureux" portée par les divines paroles d'Aragon. Les jours se suivent entre promenades, rencontres déconcertantes, réflexions sur l'écriture, lectures...

"En dépit de mes craintes infantiles, je nourrissais l'ambition naïve et démesurée de contribuer, par l'écriture, à l'évènement d'un monde nouveau, un monde où il n'y aurait plus aucune violence, aucune guerre entre les pays, aucune querelle entre les gens, aucune concurrence ou compétition dans le travail, un monde où l'agressivité, entendue non pas comme l'expression d'une hostilité à l'égard d'autrui, mais plutôt comme un goût de vivre, allait être au service de l'amour." 

Le charme infini de ce récit tout en douceur est rassurant, les heures s'étirent comme le vieux chat au soleil, entre imagination et rencontres.

   

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien 

Premières phrases :

"Le printemps était arrivé.

L'air était si doux que je descendis du grenier plus tôt que d'habitude. Je sortis sur la grève avec le vieux Chagrin et je marchai jusqu'à l'extrémité de la baie. Je me reposais un moment, assis sur une roche en face du fleuve, quand tout à coup je vis des traces de pas dan sle sable."

Présentation du roman :

Actes Sud

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La tournée d'automne

D'autres avis : 

Karine 

 

Le vieux chagrin, Jacques Poulin, Actes sud Babel, 1995, 

 

Lu dans le cadre du mois du Québec chez Karine

Sylire vous parle de Volswagen blues du même auteur ; Enna et  AIfelle de La tournée d'automne

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