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Eparse de Lisa BALAVOINE

Publié le par Hélène

  ♥ ♥

"On cherche les lignes droites, mais elles son éparses et on doit se résoudre à suivre le mouvement."

Au lendemain de la rupture, la narratrice n'est plus que fragments. Sa vie a volé en éclats, elle doit tant bien que mal réconcilier l'ensemble pour continuer à avancer, pour essayer du moins, de faire semblant. Elle plonge dans sa mémoire pour rassembler, pour comprendre peut-être enfin, d'où elle vient, pour peut-être, discerner une logique dans cet ensemble bancal que semble être devenue sa vie. Le passé, pour retrouver une époque bénie plus légère, pour oublier un instant la lourdeur de la fin.

Mais ses efforts sont vains, la jeune femme reste cette femme décousue, femme contemporaine tout en angles et contradictions...

"Peut-être faudrait-il prendre des résolutions, se résoudre, se raisonner, résorber les vices, résoudre les vides, colmater les brèches. Mais je laisse tout béant, ouvert aux quatre vents.

Je fais de l'incertitude mon objet d'étude."

L'auto-dérision aide à contrebalancer la tristesse sous-jacente qui parcourt les pages de cet auto-portrait contemporain. L'auteur a tendance à un peu trop user et abuser des énumérations-inventaires mais elle signe là son premier roman qui témoigne d'un univers dense et prometteur.

Elle nous offre un brin d'espoir, et pallie un instant à notre solitude existentielle. Et tout à coup, au détour d'une phrase, d'une pensée, le sens jaillit...

« Il y a des moments - rares - où je prends conscience que je suis vivante et que je respire encore.
Je souris parfois lorsqu'on me regarde.
Rien n'est perdu. »

 

Présentation de l'éditeur : JC Lattès

D'autres avis : Charlotte ; Leiloona ; Caroline ; Sabine ; Clarabel ; Séverine ; Agathe ; Eimelle  ;

Interview chez Au fil des livres

"Prenez le temps de penser à vous, de vous accompagner, de vous suivre du regard, avec bienveillance. C’est important de s’accorder du temps pour s’accorder avec soi-même."

 

Eparse, Lisa Balavoine, JC Lattès, janvier 2018, 208 p., 18 euros

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Merci de ZIDROU et Arno MONIN

Publié le par Hélène

  ♥ ♥

Merci est une jeune fille de 16 ans, qui aime se faire remarquer jusque dans son look gothique. Après plusieurs menus actes condamnés par la justice, le juge d'application des peines, lassé de son discours anti-société et anti-politique, décide de lui allouer une peine de substitution : elle siègera au conseil municipal de sa commune pour proposer des projets pouvant permettre aux jeunes de mieux s'insérer dans leur ville et delà dans la société. La jeune Merci s'adapte parfaitement à ses nouvelles fonctions, et ses projets pour la ville s'avèreront prometteurs...

A travers le portrait de cette jeune fille pour qui la politique n'est qu'un vain mot, Zidrou nous parle du désenchantement de la jeunesse et nous invite à réenchanter et à réinventer le monde. En permettant à la jeune fille de s'investir dans sa ville et de réfléchir réellement aux améliorations possibles, le juge atypique lui offre une nouvelle façon de voir le monde et d'y trouver sa place.

"A la fin de sa vie, mon grand-père qui a été à la tête de cette ville quinze ans durant disait souvent : "De nos jours, les gens ne votent plus pour des idées mais pour se décharger de leurs propres responsabilités.""

Sous ses airs naïfs et profondément optimistes, cet album a le mérite de proposer des pistes de réflexion enrichissantes pour pallier à l'errance de la jeunesse...

 

Présentation de l'éditeur : Grand Angle

D'autres avis : Noukette ; Livresse des mots, Yaneck, Yvan ; Yves

Du même auteur : La vieille qui n'avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien ♥ ♥ (BD) ; Les beaux étés ♥ ♥ ♥ ♥ (BD) ;  Les beaux étés tome 2 ♥ ♥ ♥ ♥ (BD) ;  Les beaux étés tome 3

 

Merci, Zidrou et Arno Monin, Grand Angle, 2014, 54 p., 14.90 euros

Cette semaine la BD de la semaine est accueillie par Steph

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Art de Yasmina REZA

Publié le par Hélène

  ♥ ♥

Serge, amateur d’art vient d’acheter pour 30.000€ une toile, d’un mètre soixante sur un mètre vingt, entièrement blanche traversée de liserés blancs. Il la fait découvrir à Marc, son ami qui trouve absurde l'acquisition de cette « cette merde blanche ». L'achat de cette toile sera à l'origine d'une discorde entre les amis. Entre eux, Yvan, plus tolérant qui tente de concilier les deux avis, au risque de voir la querelle se retourner contre lui...

Créé en 1994 à Paris dans une distribution irréprochable (Vaneck, Luchini, Arditi), « Art » a fait connaître Yasmina Reza sur les scènes du monde entier. Les thèmes universels qu'elle aborde explique ce succès unanime.

L'amour de l'Art est-il inné ou acquis ? Pourquoi Serge accorde-t-il de la valeur à cette toile qui n'en a aucune pour Marc ? Cet achat a-t-il été motivé par le nom du peintre, sa cote, ou bien le tableau en lui même et ce qu'il représente ? A quoi tient sa valeur ? Quel rôle jouent les conditions sociales dans l'accès à l'art, l'art moderne en particulier ?

Mais le théâtre est aussi le lieu le plus apte à représenter les luttes de pouvoir, ce rapport à l'autre qui peut tourner court à cause d'un mot, d'un geste, d'une attitude mal perçue. L’homme quel qu'il soit est confronté aux problèmes de pouvoir et à la solitude existentielle.

Cette pièce immensément riche est à lire et relire, voir et revoir pour saisir l'infiniment petit qui gouverne le goût des autres...

 

Présentation de l'éditeur : Magnard

Du même auteur : Heureux les heureux

Vous aimerez aussi : Pour un oui ou pour un non de Nathalie Sarraute

 

Au théâtre Antoine actuellement mis en scène par Patrice Kerbrat Avec Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager
 

 

Publié dans Théâtre

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Six degrés de liberté de Nicolas DICKNER

Publié le par Hélène

Lisa, est une jeune fille de 15 ans qui s'ennuie passablement dans sa banlieue et aide son père à vider des maisons, espérant peut-être trouver un trésor. Un jour, dans l'une de ces maisons, Lisa découvre une chambre secrète dans laquelle quelqu'un semble avoir vécu, à l'abri du monde. Cette idée s'inscrit en elle et s'épanouit petit à petit... Son meilleur ami se nomme Eric, agoraphobe il ne sort guère de sa chambre, mais ses inventions scientifiques et ses talents en informatique occupent largement ses journées. 

Dans une autre ville, Jay policière en liberté conditionnelle s'intéresse tout à coup à un container fantôme nommé "Papa Zoulou".

Les destins de ces personnages vont se croiser au seuil de la liberté...

Ce que j'ai moins aimé :

- Ce roman est poussif, long à se mettre en place.

- La quatrième de couverture en dit trop, si bien que l'évènement mentionné est attendu tout au long de la lecture, mais il n'intervient que très tardivement...

Bilan : une déception !

 

Présentation de l'éditeur : Seuil, Points

 

Six degrés de liberté, Nicolas Dickner, Points, 2017, 309 p., 7.50 euros

Sélectionné pour le Prix du meilleur Roman Points

 

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Culottées de Pénélope BAGIEU

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Quinze nouveaux portraits drôles et sensibles de femmes contemporaines qui ont inventé leur destin.

Dans cet album extraordinaire nous faisons la connaissance de femmes tout aussi extraordinaires :

- des artistes, comme Sonita Alizadeh, rappeuse afghane, Betty Davis auteure compositeur qui fait tout seule de l'écriture à la production, en passant par ses performances, son image et ses choix de collaboration, The Shaggs groupe de soeurs rock stars dont le père avait décidé envers et contre tout -et ce malgré leur absence de vocation et de talent- qu'il en serait ainsi, Peggy Guggenheim amoureuse de l'art moderne...

- des scientifiques comme Temple Grandin, interprète des animaux, Katia Krafft volcanologue, Hedy Lamarr actrice inventrice dont on se souvient surtout pour ses films et sa beauté même si aujourd'hui on célèbre chaque année la fête des inventeurs le jour de son anniversaire, Mae Jemison astronaute et accessoirement première femme noire dans l'espace...

- des sportives : Cheryl Bridges, Athlète

- des femmes engagées : Thérèse Clerc, utopiste réaliste qui a créé La maison des babayagas, Nellie Bly, journaliste, Phoola Devi reine des bandits en Inde,  Jesselyn Radack avocate, Naziq al-Abib activiste de bonne famille qui combat l'injustice même si elle chassée à de multiples reprises,

- des personnes atypiques comme Frances Glessner Lee miniaturiste du crime

Ces femmes ont connu un destin exceptionnel grâce à une volonté de fer qui les pousse en avant pour accomplir leur dessein. Portées par leur entourage pour certaines, haïes pour leur ambition pour d'autres, elles vont de l'avant et "ne font que ce qu'elles veulent".

Elles ont subi le pire quelquefois, la censure, les viols, les mariages forcés, le racisme, les sarcasmes mais gardent la tête haute, centrées sur leurs objectifs. Pénépole Bagieu a fait le choix de se centrer sur les éléments de leur biographie qui ont pu la fasciner, sans avoir la prétention de raconter leur vie dans son intégralité, et les quelques pages consacrées à chaque femme les sertissent d'une aura mystérieuse et fascinante qui intrigue et invite à en apprendre davantage.

Uniques, ces femmes contribuent à changer le monde peu à peu, et nous offrent finalement de beaux exemples à suivre !

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

D'autres avis : Eva sur le tome 1

 

BD de la semaine chez Stephie

 

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Frappe-toi le coeur de Amélie NOTHOMB

Publié le par Hélène

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Marie a 19 ans en 1971. Elle incarne la beauté, le sait et cette perfection lui laisse penser qu'elle se forgera un destin d'exception. Mais ses projets tournent court puisqu'elle tombe enceinte du fils du pharmacien, qui, s'il est le plus beau garçon de la ville, n'incarne pas pour autant ce destin exceptionnel auquel la jeune fille se destinait. Quand sa fille Diane nait et que tous vantent sa beauté hors normes, Marie se sent flouée et la jalousie, l'envie, l'insatisfaction la rongent peu à peu. Diane a la chance de pouvoir se réfugier chez ses grands-parents, chez qui elle trouve l'amour totalement inexistant chez sa mère. L'enfant, brillante, comprend rapidement que la jalousie empêche le sentiment de s'épanouir chez sa mère.

La jeune Diane apprendra à aimer ailleurs, trop, mal, elle apprendra à reconnaitre ce sentiment d'envie chez d'autres. Donner la juste dose d'amour s'avère compliqué, tant chacun a tendance à aimer trop ou pas assez.

Ce conte cruel met en avant la complexité des rapports humains, aux ramifications profondes et quelquefois douloureuses... Un texte court et brillant !

 

Présentation de l'éditeur : Albin Michel

D'autres avis : Télérama ; L'Express

Géraldine

 

Frappe-toi le coeur, Amélie Nothomb, Albin Michel, août 2017, 176 p., 16.90 euros

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Les furies de Lauren GROFF

Publié le par Hélène

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"C'est vrai, la plupart des opéras racontent des histoires de mariage. Mais rares sont les mariages qui ressemblent à un opéra."

Lancelot et Mathilde. Leur rencontre tient du mythe : alors que Lancelot court de conquêtes en conquêtes, le soir où il croise la belle Mathilde, il sait, intuitivement, qu'il ne la quittera plus. Il lui demande immédiatement de l'épouser et la légende veut que Mathilde accepte tout aussi rapidement.

Outrée par ce mariage, la mère de Lancelot lui coupe les vivres, et le jeune homme se retrouve au pied du mur avec ses aspirations théâtrales. Il se fait acteur, puis dramaturge. Soudés dans l'adversité, le couple passe sans encombres les orages, les dépressions, les périodes de doute. Mathilde reste aux côtés de son époux, épouse modèle d'un soutien indéfectible. Et pourtant, l'image modèle qu'ils renvoient a son revers...

"Question de point de vue. Après tout, vue du soleil, l'humanité est une abstraction. La terre, un confetti qui tourne. De plus près, une ville est un point lumineux parmi d'autres ; d'un peu plus près, des bâtiments étincelants se détachaient peu à peu."

Peut-on tout savoir de l'autre, est-ce souhaitable, à quoi tient le couple ? Les fondements restent souvent fragiles, basés sur un passé mouvant. Le roman met en avant l'antithèse marquante entre le personnage lisse et prévisible de Lancelot et la personnalité tellement complexe de Mathilde alors même que les apparences portent les projecteurs sur Lancelot et laisse dans l'ombre la timide Mathilde.

"Mais elle se promit à elle-même que jamais il ne découvrirait l'étendue de ses ténèbres intérieures, que jamais elle ne montrerait le mal qui l'habitait, qu'il ne connaîtrait d'elle que la lumière et le grand amour. Et elle voulait croire qu'il en serait ainsi toute leur vie."

Alors oui le thème est couru, et chacun sait que les apparences sont trompeuses, d'autant plus sous le vernis de ceux qui veulent imposer aux autres leurs brillantes réussites, mais Lauren Groff sait jouer des codes habituels pour nous mener au coeur du couple, dans son intimité la plus profonde. Porté par un style irréprochable, doté d'un souffle romanesque admirable, Les Furies a été choisi à juste titre comme meilleur roman de 2015 par Barack Obama, et fut le succès littéraire de l’année aux États-Unis.

 

Présentation de l'éditeur : Editions de l'Olivier ; Points

D'autres avis : Télérama ; France Inter ;

Blogs : Nadège ; Papillon ; Cuné et Cathulu 

Interview de Lauren Groff Humanité

 

Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babélio

tous les livres sur Babelio.com
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Edelweiss de Cédric MAYEN et Lucy MAZEL

Publié le par Hélène

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Lors d'un bal typique de l'après-guerre, en 1947, Edmond rencontre Olympe. Leur mariage est contrarié par la situation d'Edmond, ouvrier chez Renault, ce qui n'est pas à la hauteur des attentes du père d'Olympe, politicien. Féministe avant l'heure, Olympe revendique sa liberté et décide de travailler et d'aller à l'encontre des préjugés de son père. Cette jeune femme souriante et volontaire porte en elle l'amour des cimes, et espère un jour réitérer l'exploit de son aïeule Henriette d'Angeville en escaladant le Mont Blanc.

Malgré les aléas, le couple avance, soudés face à l'adversité et aux mauvais coups du destin.

Cette représentation du couple au fil des années sonne très juste, montrant les liens forts que le temps et l'amour renforcent peu à peu. Les années connaissent aussi leur lot de malheurs, de déceptions, de tragédies même, et pourtant le fil invisible qui relie les deux êtres ne rompt jamais, encordés envers et contre tout, c'est ensemble qu'ils vaincront les montagnes qui se présentent devant eux. Et c'est ensemble qu'ils arriveront au sommet...

Un album profondément touchant !

"Si l'amour déplace des montagnes, il peut aussi aider à les gravir"...

 

Présentation de l'éditeur : Glénat

D'autres avis :

 

Edelweiss, Mayen et Mazel, Glénat, juin 2017, 17.50 euros

 

Ma bd de la semaine accueillie par Noukette

 

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En camping-car de Ivan JABLONKA

Publié le par Hélène

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"Le camping-car nous a emmenés au Portugal, en Grèce, au Maroc, à Tolède, à Venise. Il était pratique, génialement conçu. Il m’a appris à être libre, tout en restant fidèle aux chemins de l’exil. Par la suite, j’ai toujours gardé une tendresse pour les voyages de mon enfance, pour cette vie bringuebalante et émerveillée, sans horaires ni impératifs. La vie en camping-car. "

Dans les années 80, les parents de Ivan Jablonka font l'acquisition d'un camping-car pour passer des vacances sous l'aune de la liberté. Ces vacances seront les moments de son enfance durant lesquels l'auteur aura été le plus heureux, libre, lové dans l'interstice voluptueux placé entre l'école, les études plus pesantes. Il s'efforce de répondre à l'injonction de son père "Soyez heureux", cette obligation au bonheur par respect pour ce que sa famille a pu subir, ses grands-parents ayant été assassinés à Auschwitz, et son père sommé de grandir dans les institutions réservées aux orphelins de la Shoah. En famille, il arpente donc les rives de la Méditerranée, la Grèce, l'Italie, le Maroc, mais aussi la Californie, et profite de ce qui s'offre à lui :

"A Nazaré, un petit port sur l'Atlantique au nord de Lisbonne, nous nous attardons sur la plage à la fin de la journée, après le départ des touristes. Des boeufs, aiguillonnées par les pêcheurs, remontent des filets remplis de poissons. Les filets sortent lentement de l'eau, l'air se remplit d'écume, le soleil fait étinceler le frétillement argenté. Les pêcheurs, d'allégresse, jettent leurs casquettes en l'air." p. 17

Ces voyages ponctués de visites culturelles organisées avec talent par ses parents permettent également au jeune garçon d'appréhender l'histoire autrement : il erre dans les colonnes du temps en recherchant des tessons, des plantes, des fibules, des épaves, ce qui le confortera dans sa passion pour l'histoire :  "L'historien est quelqu'un qui voyage dans l'espace autant que dans le temps."

Ivan Jablonka évoque aussi une époque révolue, pourtant pas si loin de nous, avant Internet, avant les ordinateurs portables, un monde sans airbags, sans Facebook, sans teinter son récit de nostalgie, il décrit en historien ce monde éteint.

"J'ai grandi dans le camping-car et le camping-car m'a fait grandir. En valorisant une culture démocratique et une manière d'être toujours en mouvement, il a été le support d'un rapport au monde qui fait le lien entre le cosmopolitisme juif du XIXème siècle, la culture contestataire du XXème siècle et les idéaux de la gauche du XXIème siècle." p . 136

Ce que j'ai moins aimé : J'ai été gênée, comme pour Laëtitia, par ce côté décousu, entre autobiographie, essai sociologique, historique... J'appréciais les passages liés au récit des vacances, saisie par la poésie qui se dégageait des descriptions, puis brusquement, cette poésie s'arrêtait net pour laisser place à des considérations sociologiques ou historiques, et j'ai été dérangée par ce mélange abrupt des genres qui oblige à faire un va-et-vient sans cesse entre différentes émotions. Je ne dois pas avoir le cerveau assez élastique pour cette gymnastique... (l'âge sans doute...)

Bilan : Pour l'auteur, il s’agit de « débusquer ce qui en nous n’est pas à nous. Comprendre en quoi notre unicité est le produit d’un collectif, l’histoire et le social. Se penser soi-même comme les autres. » Beau projet, qui conviendra à ceux qui ont le cerveau vif et élastique...

 

Présentation de l'éditeur : Seuil 

Du même auteur : Laëtitia ou la fin des hommes

D'autres avis : Presse :  Télérama, Nouvel Obs ; Blogs : Joëlle

 

En camping-car, Ivan Jablonka, Seuil, janvier 2018, 192 p., 17 euros

 

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Tape-cul de Joe LANSDALE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Comme un cyclone dévastateur a ravagé sa maison, Hap est contraint de squatter chez Leonard, qui commence à percevoir combien cette colocation est pesante. Quand Brett, la fiancée de Hap, leur demande de l'aide pour tirer sa fille des pattes de son maquereau, les deux acolytes n'hésitent pas un instant, prêts à reprendre du service. Ils se préparent pour un voyage au Mexique, dans l'antre des Bandidos Supremes, un gang de bikers à tendance nazie et à cette occasion leur chemin croise celui d'un nain roux, de son frère Herman, repenti, et de quelques autres acolytes hauts en couleur. Leur voyage ne s'annonce pas de tout repos, les échanges musclés se multiplient rapidement...

"Elle prétendait que, pour que les choses aillent bien, il suffisait de croire en l'amour - et aussitôt celui-ci imprégnait l'air.

La pollution imprègne l'air, chérie, que tu y croies ou non. L'amour exige davantage d'efforts. Et, contrairement à la pollution, il arrive que l'amour disparaisse."

Ce que j'ai moins aimé :

- Les dialogues sont de plus en plus ponctués de "bite" "merde" "chatte" "chié" "étron" et j'en passe. Pas une page sans rencontrer ce vocabulaire fleuri !

- L'intrigue reste minimale et de fait les altercations armées prennent une place prépondérante

- et puis cette fin qui cherche à friser la moralité "Oui, Hap nous avons tué, mais pardonnez nos péchés, ils étaient méchants ou perdus..."

Bilan : une déception pour cet opus appartenant à une série que j'apprécie beaucoup habituellement.

 

Présentation de l'éditeur : Gallimard

Du même auteur L'arbre à bouteilles ♥ ♥ ♥ ♥ (policier) Le mambo des deux ours ♥ ♥ ♥ ♥ (policier) ; Bad chili ♥ ♥ ♥ ♥ (policier) ; Les mécanos de Vénus  ♥ ♥ ♥ (policier) ; Les marécages ♥ ♥ ♥ (policier) 

D'autres avis : Encor du Noir

 

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