Durant cet été, trois adolescents, Judith, Abigail et Alexandre, partent camper dans la forêt, non loin du village de Rivière-Brûlée, au Québec, ravis de passer quelques temps loin de leur famille au cœur de la nature sauvage. Mais peu à peu l'impression d'être observés se précise, surtout quand ils se rendent compte que leurs affaires ont été déplacées sur leur camp. La tension monte alors que la présence qui rôde autour d'eux devient réalité... Au village, alors qu'une fête bat son plein, les parents sentent confusément qu'un drame se joue pour leurs enfants. S'agit-il d'une prémonition justifiée ou d'une angoisse irraisonnée de parents ?
La construction joue savamment sur nos nerfs, parfaitement dosée et portée par une écriture dynamique, elle transforme le lecteur en proie aux côtés des protagonistes !
Alors qu'un violent orage sévit sur la petite ville de Summersdown sur le canal de Bristol, le microcosme intellectuel est convié chez Conrad Swann, artiste bohème pour découvrir sa dernière création, un Apollon destiné à un prix prestigieux. Mais Swann a disparu, et personne ne sait où se trouve la mystérieuse statue. Trouvant dans son appentis ce qui pourrait s'apparenter à cette œuvre, Martha, représentante autoproclamée de l’œuvre de Conrad, s'en empare et tente de convaincre la municipalité d'en faire l'acquisition. Malheureusement, il ne s'agit là que d'une chaise foudroyée lors de l'orage, disloquée, au point de ressembler à un monstre.
Ce que j'ai aimé :
Satire du monde intellectuel, réflexion sur l'art contemporain, ce roman caustique fustige ces milieux prétentieux, bouffis de certitudes et pourtant capables des pires choix...
Ce que j'ai moins aimé :
Le nombre de personnages a eu tendance à me perdre, j'ai préféré les romans précédents de cette autrice.
Dans les régions isolées de l'Arctique, Ninioq, une vieille femme inuite, et son petit-fils, Manik passent leur été à récolter et à stocker des provisions pour l'hiver. Mais à l'issue de cette saison, ils se retrouvent isolés sur une île alors que le reste de leur communauté semble les avoir oubliés.Ils doivent alors apprendre à survivre dans ces conditions extrêmes, affronter les ours, la faim, le froid, tout en s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles personne ne vient les chercher. Ninioq s'efforce alors de transmettre sa sagesse et leurs traditions ancestrales à Manik pour que perdure leur lien ténu avec la culture inuit. La vieille femme lui enseigne les compétences et les histoires nécessaires pour survivre et comprendre leur monde. La solitude des personnages sur l'île met en relief l'importance de la communauté et des liens sociaux dans les cultures traditionnelles inuit.
Ce que j'ai moins aimé :
J'ai trouvé cette histoire très sombre sans l'humour et l'absurdité qui font le charme des racontars celtiques que j'apprécie tant...
Le livre a également été adapté en film en 2004, réalisé par Sturla Gunnarsson. L'adaptation cinématographique a contribué à faire connaître l'œuvre de Riel à un public plus large, mettant en avant la beauté et les défis de la vie dans les régions polaires.
Publié pour la première fois en 1908, ce roman est un classique de la littérature jeunesse mais tout aussi riche pour un lecteur adulte !
L'histoire se déroule dans la campagne anglaise et suit les aventures de quatre personnages principaux, tous des animaux anthropomorphes : la taupe, animal timide et tranquille qui, au début du livre, quitte son terrier pour explorer le monde extérieur, le rat amical et sociable, qui devient rapidement l'ami de Taupe. Il adore la rivière et passe beaucoup de temps à naviguer. Le crapaud quant à lui est riche et excentrique, connu pour ses comportements impulsifs et son amour des nouvelles modes, en particulier les voitures. Et pour finir le blaireau apparait comme un personnage sage et respecté, qui vit reclus dans la forêt. Il est souvent la voix de la raison parmi ses amis. Ces personnages se côtoient, s'entraident malgré leurs différences au fil d'aventures qui les mènent à découvrir de nouveaux aspects du monde et d'eux-mêmes.
Ce que j'ai aimé :
La description détaillée de la nature et des paysages ruraux anglais joue un rôle crucial dans l'ambiance du roman. L’atmosphère est calme, le lecteur est invité à simplement écouter le vent dans les saules, à admirer la lumière qui change, ou encore à se recueillir au cœur de l'hiver devant un bon feu de cheminée dans un terrier confortable aux côtés d'amis. Cette lecture est comme un cocon dans lequel j'avais plaisir à me lover après des journées sous tension.
Mais l'auteur propose aussi une satire des classes sociales et des comportements de la haute société notamment à travers les actions de Crapaud. Il écrit ainsi "une fable onirique, joyeuse et douce-amère qui réaffirme le pouvoir de la nature face aux ravages de l'industrialisation croissante de l'Angleterre édouardienne." (introduction de Sophie Chiari)
Le Vent dans les saules a été adapté de nombreuses fois en films, séries télévisées, pièces de théâtre et même en comédies musicales. J'aime particulièrement l'adaptation BD de Michel Plessix
Il s'agit de ma première participation pour le mois anglais orchestré par Martine et Lou
Sandra Khan, journaliste au San Francisco News, est envoyée par son rédacteur en chef à Boulder City, en plein Nevada, aux portes de Las Vegas, ville savamment surnommée le " trou du cul du Diable " par les Indiens. Dans cette petite ville perdue vibrant sous l'effet de la chaleur moyenne de 40 °, les touristes en route pour Las Vegas s'arrêtent souvent pour faire une halte, mais la halte est plus longue que prévue car ils disparaissent mystérieusement. La jeune femme est chargée d'enquêter là où la police et le FBI ont échoué. Mais son arrivée au sein de cette petite communauté soudée n'est pas vue d'un très bon œil... La jeune femme oriente son enquête vers des milices fascistes, mais peine à avancer dans cette enquête, d'autant plus quand elle découvre une mygale glissée volontairement dans son lit ! Il en faudra plus à cette enquêtrice de choc et de charme pour abandonner !
Ce que j'ai aimé :
Beaucoup d'humour en ces pages, Sandra Kahn est une enquêtrice récurrente chez Maud Tabachnik et son personnage dynamique et tenace fait oublier le côté quelque peu caricatural des habitants de cette bourgade. L'opposition est en effet un peu trop marquée entre San Francisco, son faste et sa liberté et cette petite ville aux portes du désert, bien plus conservatrice.
Bilan :
Un roman intense et captivant, au ton décalé soufflant un souffle d'air frais sur cette région aux températures infernales !
Sue Hubbell, après un divorce et une carrière universitaire, décide de se retirer dans une ferme isolée dans les Ozarks du Missouri pour élever des abeilles. Elle raconte comment elle s'installe dans cette nouvelle vie, décrivant les défis et les joies de l'apiculture. Elle développe ainsi une profonde connexion avec la nature et les abeilles, décrivant en détail les cycles saisonniers, les comportements des abeilles, et l'écosystème complexe qui entoure l'apiculture. L'autrice partage aussi des anecdotes sur les interactions sociales des abeilles, leurs rôles au sein de la ruche, et leurs méthodes de communication.
Ce que j'ai aimé :
Au-delà de l'apiculture, La Dame aux abeilles aborde des thèmes universels tels que la résilience, la recherche de sens dans la vie, et l'importance de la symbiose entre l'homme et la nature.
Ce que j'ai moins aimé :
Le livre combine des observations scientifiques sur les abeilles et leurs habitudes avec des réflexions personnelles. J'ai préféré ces dernières aux pages trop scientifiques...
Bilan :
J'avais préféré le texte fondateur Une année à la campagne qui fait partie de mes livres de chevet !
Publié au Japon en 1983 deux ans avant la création des studios Ghibli, cet album, inspiré d'un conte folklorique tibétain vient d'être publié en France.
Le prince Shuna part à l'ouest pour trouver des graines dorées légendaires, traversant des espaces semblables aux paysages de l'Asie centrale, et atteint un territoire où des "êtres divins" cultivent la graine dorée. Il en vole quelques spécimens mais en subit aussi les conséquences. Dans ce conte, nous retrouvons en germe des personnages, des décors et des thèmes qui font de l’univers de Miyazaki un univers si riche et atypique avec les thèmes qui lui sont chers comme l’écologie, le rapport au pouvoir ou encore l’esclavagisme. Cette histoire a inspiré les contes de Terremer mais aussi Nausicaa. Les aquarelles magnifiques contribuent à faire de cet album un petit bijou !
Ce recueil est composé de 98 poèmes minute« un poème instantané (comme une photographie ou une soupe), souvent en prose, écrit à toute vitesse en un temps compté, en général, entre cinq et sept minutes. Écrit à toute vitesse pour subjuguer la conscience de soi et l’étourdir. Afin de laisser libre cours à ce qui traverse l’esprit.»
L'auteur souhaite rendre la poésie accessible, il veut rendre sa vitalité à notre langue, et développer la "force subversive et lumineuse"de la poésie. Il veur donner envie de poésie. A la manière des surréalistes, il commence par écrire ce qui lui passe par la tête dans le métro, sur le modèle de l'écriture automatique, alliant des mots qui, pourtant, ne semblaient pas destinés à se rencontrer.
Il a alors imaginé un projet très original et novateur : il ouvre un « cabinet de poèmes minute » à Paris, et propose des consultations poétiques à la demande. Il écrit des poèmes express qu’il lit puis remet aux personnes venues le visiter. Il voudrait qu’on aille chez le poète comme on va chez le fleuriste... Cette consultation est comme une une diversion, une pause dans la vie trépidante.
Le résultat est étonnant, désarmant, surprenant ! A découvrir !
Le narrateur accepte l'offre que son ami libraire lui présente : s'occuper d'un monastère inhabité déserté, payé grassement par son riche propriétaire. Le monastère Ségriès, qui veut dire sacré ou secret, est situé dans un village reculé des Alpes de Haute Provence, niché au cœur des collines, et dans un premier temps, le narrateur voit là l'occasion rêvée pour se lancer dans la rédaction de son nouveau roman. Mais l'inspiration tarde à venir, il se laisse porter par le temps, rencontre un petit chat qu'il adopte et qui devient vite le symbole d'une vie oisive, en paix avec les autres et avec lui-même.
Mais un jour, il fait une découverte surprenante et sa tranquillité vacille !
"Rien n'est plus magique que l'écriture, elle va chercher des débris de vie dans des replis secrets de nous-mêmes qui n'existaient pas cinq minutes plus tôt. ON croit avoir tout oublié, on allume une lampe, on se penche sur un cahier et la vie entière traverse votre ventre, coule de votre bras, de votre poignet dans ce petit rond e lumière, un soir d'automne, dans n'importe quel coin perdu de l'univers."
Un charme indéniable émane de ce court récit qui se plait à profiter des jours qui filent, puis à nous effrayer, pour finir par nous toucher !
A Murano, la famille de Orsola Rosso travaille le verre depuis des siècles, gardant jalousement ses secrets de fabrication. Mais à la mort de son père, l'entreprise familiale vacille, et bien que les femmes ne soient pas autorisées à toucher le verre, Orsola apprend à fabriquer des perles de verre pour sauver la famille. Elle s'initie au commerce avec le port de Venise, et tente d'éviter les pièges de la négociation, tout comme ceux de l'amour quand Antonio, pêcheur vénitien, rejoint l'atelier Rosso.
Ce que j'ai aimé :
Tracy Chevalier sait offrir des romans historiques passionnants portés par des héroïnes fortes et indépendantes. Là encore, elle nous invite au cœur du travail fascinant du verre, dans les cités grouillantes de Murano et de Venise. Nous suivons ses pas dans les ruelles de la Sérénissime, traversons la lagune sur ses gondoles légendaires, vibrons aux côtés d'Orsola à la recherche de la perle parfaite, pleurons les malades de la peste, tombons sous le charme du bel Antonio pour sortir enrichis de cette lecture !
Ce que j'ai moins aimé :
Je reste mitigée sur le procédé qui consiste à changer d'époque à chaque chapitre, tout en laissant intacts les personnages qui vivent à Venise et ses îles voisines, sous prétexte que Venise possède son propre espace temps. Les dates se succèdent : 1486 - 1574 - 1631 - 1755 - 1797 - 1915 - 2019. Si cela permet de voir l'évolution de la ville et du commerce au fil des siècles, j'ai trouvé que cela a tendance à casser le fil narratif qui nous immerge dans une époque, une atmosphère, pour nous en éloigner au chapitre suivant et nous plonger finalement à la fin du roman en plein Covid !