Du jour au lendemain, Pëppo se retrouve seul avec son neveu et sa nièce. En effet, sa soeur Frida lui a juste laissé un message en lui disant qu'elle partait, mais qu'elle allait revenir. Mais le temps est long quand on doit s'occuper de bébés... Heureusement, il vit dans un camping, le Le (T) Ropical et peut compter sur l'aide des autres habitants du camping : Maximilien dit Tonton Max, « le gérant » de l'endroit, Valdo, l'Argentin, un vieux musicien ou encore Mado.
Ce que j'ai aimé :
- La tendresse des personnages atypiques transparait à chaque page.
- Un univers teinté de tolérance.
Ce que j'ai moins aimé :
- Quelquefois un peu trop de pathos.
- La fin, assez artificielle !
Bilan :
Un roman touchant destiné aux ados à partir de 14 ans.
"Des poèmes. Un chaque jour. Comme si ça pouvait changer quelque chose à toute cette saleté."
Gouri revient sur les traces de son passé : il a quitté la zone de Tchernobyl deux ans plus tôt pour devenir écrivain public à Kiev. Nous sommes en 1988 et la catastrophe est encore dans tous les coeurs et sur tous les corps. Gouri regagne la campagne ukrainienne pour se rendre dans son ancien appartement mais aussi pour retrouver ceux qui sont restés là et ont survécu, tant bien que mal. Il y a ceux qui sont touchés, comme Iakov ou comme Ksenia la fille de Gouri ; ceux qui ont vécu de près l’horreur et, s’ils s’en sortent indemnes physiquement, ont été détruits intérieurement, comme Kouzma qui a vu son univers s’effondrer littéralement devant lui, devant ses yeux incapables de pleurer tant la douleur était grande. Ils ont tous dû abandonner leur maison, leur vie d’autrefois pour survivre ailleurs, en attendant de voir si la catastrophe nucléaire a laissé des stigmates sur eux.
« La bête n’a pas d’odeur
Et ses griffes muettes zèbrent l’inconnu de nos ventres. » (p.72)
Ils forment un groupe uni dans la détresse, une entité soudée, de ceux qui ont compris que la fraternité et la tendresse est tout ce qui peut les sauver.
Chaque jour, Gouri écrit un poème sur la catastrophe parce que « c’est déjà quelque chose » :
« Il y a eu la vie ici
Il faudra le raconter à ceux qui reviendront
Les enfants enlaçaient les arbres
Et les femmes de grands paniers de fruits
On marchait sur les routes
On avait à faire
Au soir
Les liqueurs gonflaient les sangs
Et les colères insignifiantes
On moquait les torses bombés
Et l’oreille rouge des amoureux
On trouvait le bonheur au coin des cabanes
Il y a eu la vie ici
Il faudra le raconter
Et s’en souvenir nous autres en allés. » (p. 71)
Comme les musiciens du Titanic qui auraient continué à jouer même quand le bateau sombrait, tous continuent à chanter, à jouer de l'accordéon, à rire ensemble, à mettre des mots sur le passé et l'avenir pour conjurer le poids de la solitude et rendre hommage aux destins avortés.
L'auteur témoigne ici "pour ne pas être de ceux qui se taisent, pour témoigner en faveur de ces pestiférés, pour laisser du moins un souvenir de l'injustice et de la violence qui leur avaient été faites, et pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses, à admirer que de choses à mépriser."(Camus La Peste)
Haworth, février 1846. Dans une demeure proche de celle des Brontë, des ossements ont été retrouvés dans la cheminée. Les sœurs Brontë veulent offrir une digne sépulture à ces os en trouvant l'identité du mort. Mais le maitre de Top Withens Hall semble être un être peu recommandable, qui aurait même, selon certaines rumeurs, passé un accord avec le diable en personne.
L'atmosphère en clair obscur mélange savamment superstition et croyances occultes. Les personnages prennent peu à peu une vraie densité psychologique et amènent à s'interroger sur les conséquences de nos actes : tout ce que nous faisons, toute parole prononcée a une conséquence un jour et cette prise de conscience doit être préalable à toute action.
Bella Ellisest le pseudonyme d’une romancière à succès. Bella a eu l’occasion de visiter la demeure des sœurs Brontë quand elle avait dix ans. À l’instant où elle en a franchi le seuil, elle a été happée par leur univers, et cela a marqué le début d’une belle histoire d’amour littéraire avec Charlotte, Emily et Anne. À travers ses romans, Bella Ellis s’emploie à faire renaître de leurs cendres ces trois sœurs aux vies incroyablement romanesques et le pari est réussi.
En 1956, neuf ans après le mariage de Polly, l'union de Clary et d’Archie et le divorce de Louise, la Duche s'éteint, emportant avec elle toute une époque. L'entreprise familiale prend l'eau, obligeant Hugh et Edward à envisager de vendre Home Place, demeure ancestrale qui aura vu tant de générations se côtoyer. Alors que Rachel pourrait prendre son envol et enfin vivre pleinement sa relation avec Sid, des soucis de santé les brident malheureusement aux portes du bonheur. Polly et Clary tentent quant à elles de trouver un juste équilibre entre leur vie de famille et leur vie professionnelle. Louise, fidèle à elle-même vit des amours compliquées, et les trois cousins Teddy, Simon et Neville tentent de trouver leur place dans ce monde vacillant. La Fin d’une ère, écrit dix-huit ans après les quatre autres volumes – Elizabeth Jane Howard était alors âgée de quatre-vingt-dix ans –, signe la fin de la magistrale saga des Cazalet. Ce dernier tome nous emporte dans les entrelacs compliqués des relations familiales, notamment au sein du couple et de ses "petits arrangements". L'harmonie semble pourtant prédominer malgré quelques dissensions, tous se retrouvent autour du repas de Noël pour gommer un instant les défauts inhérents à l'être humain. Si la mort et la maladie s'installent aussi discrètement parmi eux, elles s'inscrivent finalement naturellement dans le destin de cette famille, comme des compères douloureux, mais malgré tout inévitables.
C'est avec regret que l'on quitte les protagonistes, devenus au fil des années comme des membres de notre propre famille.
« Partout, il y avait trop de bruit, trop de discours. Un jour, j’en ai eu marre de cette frénésie et je suis parti. Certains vont chercher le bonheur en Alaska ou en Sibérie, moi je suis un aventurier de la France cantonale : je lorgne du côté d’Aubusson, du puy Mary et du plateau de Millevaches… »
Un jeune aspirant jésuite décide de prendre le chemin des estives à travers le Massif Central pour "retrouver ce qu'il y a d'immense et de divin en chacun de nous et m'immerger dans ces paysages."
En effet, il choisit cette région pour ses paysages désertiques, pour se couper du vacarme ambiant et s'alléger : "Il y a une vocation mystique du Massif Central, dis-je à Parsac. Ces terres attisent le feu intérieur. Elles ouvrent des avenues profondes vers ce qu'il y a d'immense en nous."
Sans le moindre sou en poche il "prend la tangente comme on prend le maquis" accompagné d'un compagnon Benoît, un novice qu'il n'a pas choisi, plaçant son chemin dans les pas de deux figures tutélaires, Arthur Rimbaud et Charles de Foucauld "des êtres qui quittent leur pays et partent pérégriner dans des terres inconnues, attirés par l'exploration de l'autre." A travers ses rencontres, il cherche un sens à ses choix car, comme le dit Cioran, "N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi."
Il frappe aux portes qui veulent bien l'accueillir pour la nuit et évoque les conversations qui s'étirent, comme des "concentrés de vie", l'essentiel qui se dit en fin de soirée, car "Tout être cherche à dire ce qu'il souffre." Il constate la vie sans goût de beaucoup de ces personnes croisées, qui souffrent de solitude, de dépression dans un monde matériel absurde.
"Dans son Journal, Thoreau délivre ce conseil : "N'allez pas à l'objet, laissez-le venir à vous." Il a raison. Lorsqu'on se vide de toute convoitise, de toute avidité de saisie, qu'on laisse les choses être, les yeux flâner, et qu'on n'oppose plus au paysage notre poussée personnelle, alors ces choses viennent à nous et exhalent leur secret, leur intériorité."
Au fil de ses rencontres, il apprend à être réceptif aux choses qui l'entourent, à accepter les choses qui arrivent sans qu'on les attende.
"Allons droit devant, tendus vers l'invisible. En continuant d'espérer, malgré le désespoir et les peines, que nous sommes faits pour la fête et la joie sans ombre, et que la terre promise est devant nous."
Que lisent les français ? France 2 a la réponse. Dans son émission "Le livre favori des Français" diffusée hier, la chaîne a classé nos 25 livres préférés.
Les 10 premiers :
1. Il est grand temps de rallumer les étoiles ; Virginie Grimaldi
Le cri de la mouetteest un roman autobiographique de Emmanuelle LABORIT, sourde de naissance. Dans cette autobiographie elle raconte son parcours de vie, de sa petite enfance à l’âge adulte. Le diagnostic tombe à l’âge de 9 mois, s'ensuit la souffrance de ne pouvoir communiquer, l’intégration compliquée à l’école. Puis à 7 ans, la délivrance avec la découverte et l’apprentissage du langage des signes, et après une période d'adolescence rebelle, la découverte de sa passion pour le théâtre qui l’amènera à obtenir un Molière pour la révélation théâtrale en 1993.
Il faut savoir que le retard de la France par rapport aux EU sur la langue des signes est phénoménal : la langue des signes est interdite en France jusqu’en 1976, considérée comme une gestuelle indécente, provocante, sensuelle, qui fait appel au corps, alors qu’elle est autorisée aux EU et qu’elle permet aujourd’hui aux sourds de communiquer facilement. Cela entraine l'ostracisation des sourds, enfermés dans leur monde avec cette impression d’être derrière une énorme porte qu’on ne peut pas ouvrir pour se faire comprendre des autres, une situation injuste qui n'est pas sans provoquer des ravages.
La narratrice provoque de l’admiration chez le lecteur : malgré sa souffrance, son isolement, son handicap, elle est déterminée à apprendre, à évoluer, à progresser, elle ne baisse jamais les bras malgré les nombreuses difficultés. Elle ne se décourage pas au point d’obtenir le Molière de la révélation théâtrale en 1993. Son parcours est très beau.
Ce que j'ai moins aimé :
A noter qu'il s'agit d'un témoignage, le style est assez simple et expéditif.